L'oeuvre Les Amours et les Folastries de Pierre de RONSARD
Ecrit par Pierre de RONSARD
Date : 1553
Citations de "Les Amours et les Folastries"
Utilisé pour le mot | Citation |
À | Soeur de Pâris, la fille au roy d'Asie |
ABEILLE | Ainsi qu'au mois d'avril, on voit de fleur en fleur, De jardin en jardin, l'ingénieuse abeille Voleter et piller une moisson vermeille |
ABÊTIR | Le plus souvent les princes s'abestissent De deux ou trois que mignons ils choisissent |
ABÎME | Là de la terre et là de l'onde Sont les racines jusqu'au fond De l'abysme la plus profonde |
ABÎMER | Sers-moi de phare et garde d'abismer [que ne s'abîme] Ma nef qui flotte en si profonde mer |
ABOI | L'autre pressant le cerf d'abois, Devient satyre des bocages |
ABORDER | Mais à la fin la bonasse fortune Loin les aborde au rivage inconnu De la Provence |
ABORTIF, IVE | Ses vers naistront inutis, Ainsi qu'enfans abortis, Qui ont forcé leur naissance |
ACCOMPAGNER | Mais toujours de douleur le plaisir s'accompagne |
ACCORT, ORTE | C'est bien le plus grand mal qu'un homme puisse avoir, Que servir une femme accorte à decevoir |
ACCOSTABLE | Lors vous trouvant aussi douce et traitable Qu'auparavant vous n'estiez accostable.... |
ACCOUARDIR | Si du front m'as osté L'honneur, la honte et l'audace premiere, Acouardant mon ame prisonniere, Serve à ta volonté |
ACCUSATION | : Le riche dessous toy ne craint point que son bien Par faux accusement ne demeure plus sien |
ACÉRER | Cela que le soudart aux espaules ferrées, Que le cheval flanqué de bardes acerées, Ne put faire par force, amour le fait seulet |
ACHARNER | Des puissants dieux et des hommes mocqueur, Tout acharné de meurtre et de furie, Enfié d'orgueil, enflé de vanterie |
ACONIT | La terre par le ciel encor n'estoit maudite ; Son sein ne produisoit encores l'aconite |
ACTIF, IVE | Il ne faut estre aux affaires retif ; La royauté est un metier actif |
ADENS | L'un dessus l'autre adentez tomberont |
ADIRER | Voici venir Bellin qui seul avoit erré Tout un jour à chercher son belier adiré |
ADOLESCENT, ENTE | L'ardeur du courroux que l'on sent Au premier age adolescent, Me fit trop nicement t'escrire |
ADONC | Et si tout est confus, qui adoncques dira Les hymnes de ta gloire et ton nom benira ? |
ADONISER | Quand ses cheveux troussés dessus l'oreille, D'une Venus imitent la façon ; Quand d'un bonnet sa teste elle adonise, Et qu'on ne sçait, tant neutre elle deguise Son chef douteux, s'elle est fille ou garçon |
AÉRIEN, ENNE | Venez tost, aerins gendarmes ; Demons, volez à mon secours |
AFFAMER | Au contraire Alexandre affamé d'avarice |
AFFECTION | Jà de vostre costé vous avez apperceuë La moindre affection que pour vous j'ay receuë |
AFFOLEMENT | Ta raison toujours attrempée Ne veut souffrir estre trompée Par leur mignard affolement [des passions et des plaisirs] |
AFFOLER | Heureux celui que ta folie [Calliope] affole |
AFFOLER | Elle vouloit, tant le plaisir l'affole, Tout à la fois desgorger sa parole |
AFFREUX, EUSE | Sautant du lict elle s'est resveillée : Nuds pieds, sans robe, affreuse [en désordre], eschevelée |
AFFUBLER | Puis un beau guimple affubla par dessus, Prime, dougé [délicat au toucher], filé de main sçavante |
AGATE | Acathe où du soleil le signe est imprimé.... Cher present que je donne à toi, chere guerriere |
AGATE | Tertres d'agathe blanc, petits gazons de laict |
AGATE | De tels vers fut son epitre achevée, Puis la scella d'une agathe engravée |
AIDE | Car l'esprit ne sent rien que par l'ayde du corps |
AIDER | La fortune aide aux hommes courageux |
AIDER | Un gentil coeur aide tousjours autruy |
AIGUAIL | Un jour, sans y penser, poussé par le destin, Comme il mettoit à bout, à l'egail du matin, La ruse d'un vieil cerf.... |
AIGUISER | Jour et nuit ils te nuisent [le soin et l'envie], Et sur ton coeur aiguisent L'aiguillon qui te poind |
AIMANTIN, INE | Ha trop heureux, si le cruel destin N'eust emmuré d'un rempart aimantin Si chaste coeur dessous si belle face ! |
AINS | Ou me transforme, ou bien fay moi mourir : La seule mort me pourra secourir, Ains que l'ardeur de ce bouquin je sente |
AINSI | S'ainsin estoit, toute peine fatale Me seroit douce et ne me chaudroit pas |
AINSI | Ainsin Endymion soit tousjours ton amy, Ainsi soit-il toujours en ton sein endormy |
AIR | Ou je suis fol, encores vaut-il mieux Aimer en l'air une chose incogneue Que n'aimer rien.... |
AIRE | Helas ! pren donc mon coeur avecque ceste paire De ramiers que je t'offre, ils sont venus de l'aire De ce gentil ramier dont je t'avois parlé |
AIRE | En cependant que les rides ne font Cresper encor l'aire de notre front.... |
ALAMBIQUER | Ou de tes yeux appaise mes douleurs, Ou bien les miens alambique en fontaine |
ALAMBIQUER | Cacher sous un glaçon des flammes allumées, S'alambiquer l'esprit, se paistre de fumées |
ALENTIR | Nouveau Sylvain j'alenterois l'ardeur Du feu qui m'ard d'une flamme trop vive |
ALENTIR | Car l'arc tendu trop violentement Ou s'alentit ou se rompt vivement |
ALEXANDRIN | Encores que les vers alexandrins respondent plus aux senaires des tragiques qu'aux magnanimes vers d'Homere et de Virgile |
ALLÉCHER | Puis donne voile, et sans plus t'allecher [te laisser aller aux plaisirs], Va-t-en ailleurs ta fortune chercher |
ALLÉGEABLE | Seulement tu peux bien par tes vers recevoir à ta playe amoureuse un secours allegeable [qui allége] |
ALLÉGER | Dire son mal allege la douleur |
ALLER | Pour aller trop tes beaux soleils aimant |
ALLER | Et de ces yeux qui me vont devorant |
ALLER | Voicy les fleurs où son pied va marchant, Quand à soy mesme elle pense seulette |
ALLER | Quelque part où je voise.... |
ALLER | Que ne pensoy-je, alors que j'estoy belle, Ce que je vay pensant ? |
ALLER | Ainsi tout va par fraudes et par fainte |
ALLER | T'embrassant en mon sein pour la derniere fois : Car là bas aux enfers, Adonis, tu t'en vois |
ALOI | Celui qui dignement voudra chanter ta grace, Ta vertu, tes honneurs, il faudra qu'il se fasse Argentier general ou tresorier d'un roy, Ayant tousjours les doigts jaunes de ton aloy [or] |
ALORS | Par espreuve je sens que les amoureux traits Blessent plus fort de loin qu'à l'heure qu'ils sont près |
ALTERNER | Mais en ton cabinet quelquefois il te plaist De Henry nostre prince escrire les histoires, Ses combas alternez de pertes et victoires |
ÂME | Ame couarde en un beau corps logée |
AMEUTER | Je descouplay mes chiens et for-huant après, Les nommant par leurs noms, il n'y eut ny forès, Montagnes ny chemins, ny lande inhabitée, Qui ne fissent un bruit sous ma chasse amutée |
AMITIÉ | Il ne faut point trencher en deux une amitié ; Un est nombre parfait, imparfait le deuxiesme |
AMORTIR | Ce qui attise ou amortit le feu |
AMOUR | Il faut s'aimer d'une amour mutuelle |
AMOUR | Car comme un clou par l'autre est repoussé, L'amour par l'autre est soudain effacé |
AMOUREUX, EUSE | Tes boccages soient tousjours pleins D'amoureuses brigades De satyres et de sylvains |
AMOUREUX, EUSE | Et bien aymé je suis bien amoureux |
AMOUREUX, EUSE | Celui qui n'ayme est malheureux, Et malheureux est l'amoureux |
AMOUREUX, EUSE | Les amoureuses du jourd'huy En se vendant ayment celuy Qui le plus d'argent leur apporte |
AMPOULE | Ainsi que vignerons qui ont ès mains l'empoule à force de becher.... |
AMPOULÉ, ÉE | Et rapporte au logis les deux mains empoulées |
AMPOULÉ, ÉE | Maintenant que l'hyver de vagues empoulées Orgueillit les terrens.... |
AMPOULÉ, ÉE | Et ceux qui de gands emplombez Meurtrissoient la chair empoullée |
AMPOULÉ, ÉE | Les autres sont trop empoulez et presque creux d'enfleures comme hydropiques, lesquels pensent n'avoir rien fait d'excellent, s'il n'est extravagant, creux et bouffy |
AMPOULÉ, ÉE | Beaucoup plus empoullé que plein de majesté |
AMPOULÉMENT | À mon commencement, quand l'humeur pindarique Enfloit empoulément ma bouche magnifique.... |
ANCHE | Je ne sçaurois chanter, et quand je le voudrois, Je jure par ton bouc qu'encor je ne pourrois : Car on m'a pris d'emblée à ceste matinée L'anche de mon bourdon que tu m'avois donnée |
ANCHE | Toy Perrot, prens en don ceste belle chevrette [musette] : Son ventre est fait de cerf, son anche de coudrette, Son bourdon de prunier ; jamais ne perd le vent |
ANCOLIE | Et l'ancolie en semence s'enflant |
ANDOUILLER | Il jugeoit un vieil cerf à la perche, aux espois, à la meule, andouillers et à l'embrunisseure |
ANIMER | Ou si j'estois assez subtil Pour animer par un outil La toile muette ou le cuivre.... |
ANNELER | Et ses cheveux ondez, annelez et tressez Sont de feuilles de myrte et de rose enlacez |
ANOBLIR | Escussons et blasons de leurs premiers ayeux, Que la guerre annoblit par faits victorieux |
ANTIMOINE | Ny le pront argent vif, principe de metaux, Ny tout ce que Pluton cache en son patrimoine, Ny des fortes poisons l'execrable antimoine |
APOSTAT | Je quitte, apostat des amours, La soulde, le camp et les armes |
APPARTENIR | Puisque tu es divin, aye pitié de moy : Il appartient aux dieux d'avoir pitié des hommes |
APPELER | La vieille injure appelle la nouvelle |
APPRENDRE | .... maintenant faut apprendre D'estre humble et doux et ne plus abboyer : Il faut apprendre à flechir et ployer |
ARCHE | Ses sourcis noirs faits en arche d'ebene, De l'arc d'amour la forme et le portrait, D'un beau croissant contreimitoient le trait |
ARCHER | Qu'eusseje fait ? l'archer estoit si doux, Si doux son feu, si doux l'or de ses nouds.... |
ARCHEROT | .... de cent traits qu'un archerot vainqueur, Sans y penser, me tira dans le coeur |
ARGENTER | Ces dents, ainçois deux rempars argentez |
ARGENTER | Et lors que vos cheveux deviendront argentez |
ARGENTEUX, EUSE | Une argenteuse rive |
ARGENTIN, INE | Mais toujours je te lou'ray Pour claire, pour argentine, Pour nette, pour crystalline |
ARGUTIE | Voyans qu'ils ne pouvoient egaler la majesté de Virgile, se sont tournez à l'enflure, et à je ne scay quelle poincte et argutie monstrueuse |
ARPENTER | Tant à grands pas les pleines ils arpentent |
ARRACHER | ... Un dueil que le temps n'a pouvoir D'arracher de ta souvenance |
ARRÊT | Oiseau leger qui vole d'heure en heure, Sans foy, sans loy, sans arrest ny demeure |
ARRHES | Si j'estois seulement en vostre bonne grace Par l'erre d'un baiser doucement amoureux, Mon coeur au departir ne seroit langoureux |
ARROGANT, ANTE | Eux arrogans de voir leurs voiles plus enflées, Du vent de la fortune heureusement soufflées.... |
ARTISAN | Si bien que la facture De l'artizan surmontoit la nature |
ARTISAN | De Dieu certain ça bas viennent les songes, Et Dieu n'est pas artisan de mensonges |
ASSAILLANT | L'assailleur bien souvent vaut moins que l'assailli |
ASSASSINER | Ainsi qu'on voit une fiere lionne, Que la fureur et la faim espoinçonne, Assassiner le debile troupeau |
ASSEOIR | Assisons nous sur ceste molle couche |
ASSEOIR | Les uns ayans pitié des hommes et des naux [nefs], S'assisent sur les masts, comme deux feux jumeaux |
ASSOMMEMENT | .... Après, la maladie Par ne sçay quel destin me vint boucher l'ouïe, Et, dure, m'accabla d'assommement si lourd Qu'encores aujourd'hui j'en reste demi sourd |
ASSOMMEUR | .... Et ses mains assom'resses |
ASSORTIR | Quand chacun en son ordre eut assorti sa place [pris la place qui lui revenait, son rang], Il prononça tels mots tous remplis de menace |
ASSOUPIR | Les vents sont assoupis, les bois dorment sans bruit |
ATTELLE | Adonques le vieillard esclata des astelles ; Il fit trois petits feux en cerne tout en rond |
ATTENDRE | Et retirant ses brebis de l'herbage, Sous un rocher attend venir l'orage |
ATTÉNUER | L'anse est faite d'un hous qu'à force j'ay courbé : En voulant l'atenuir, le doigt je me coupé |
ATTIFER | Tu ne viendras es mains d'une mignonne oisive, Qui ne fait qu'atifer sa perruque lascive |
ATTIFEUR | Ces hercules desguisez es tragedies, lesquels achetent la peau d'un lion chez un peletier, une grosse massue chez un charpentier, et une fausse perruque chez un attifeur |
AUBADE | Quand oirrons nous au matin les aubades De divers luths mariez à la vois ? |
AUBIFOIN | [Les guerets] Qui n'ont rendu sinon, en lieu de bons espics, Qu'yvraie, qu'aubifoin, que ponceaux inutils ! |
AUSSI | La mer est bien à craindre, aussi est bien le feu, Et le ciel quand il est de tonnerres esmeu |
AUTANT | J'avais cent fois juré de ne les voir jamais, Me parjurant autant qu'autant je le promets |
AVANCER | Ou choisissant un autre trait plus fort, Tranche ma vie, et m'avance la mort |
AVETTE | Ni la rosée aux prez ni les blondes avettes |
AVIDITÉ | Incontinent que la soif fut esteinte, Et de la faim l'avidité restreinte.... (note de Ronsard : l'ardeur de manger. Je ne sçache point de mot françois plus propre, encores qu'il soit mendié du latin) |
AVINER | À bon droit le ciel a donné à l'homme qui n'est aviné, Tousjours quelque fortune dure |
AVIVER | ....Puis eslargie [la flamme] aviva sa pasture Des pins gommeux qui sont secs de nature |
AVOIR | Razant nos champs, dites, a' vous [avez-vous] point veu Cette beauté qui tant me fait la guerre ? |
AVOIR | Et sans sçavoir combien la muse apporte D'honneur aux siens, je l'avois à mespris |
AVRIL | Adieu ma liberté, j'en appelle à tesmoing Ce mois qui du beau nom d'Aphrodite s'appelle ; Comme les jours d'avril, mon mal se renouvelle |
AVRIL | Sur mon premier avril, d'une amoureuse envie J'adoray vos beautez.... |
AVRIL | Quand on perd son avril, en octobre on s'en plaint |
BADIN, INE | Au reste ils sont si sots et si badins qu'ils craignent Les charmeurs dont les points et la voix les contraignent à leur faire service.... |
BALLON | Faire d'un pied legier poudroyer les sablons, Voir bondir par les prez l'enflure des ballons |
BARBU, UE | Ne vois-tu pas qu'un oeuf engendre un coq Cresté, grisé et barbu, qui le choq D'un autre coq ne craint à la bataille ? |
BARIL | six barraux de vin |
BAS, BASSE | Son oeil est doux et fier, son sourcil un peu bas |
BASANER | .... Dès la terre gelée Des scythes englacés, jusques à la hallée Des Mores bazanez |
BASQUINE | Si nous voyons les nymphes à minuit En leur simple vasquine |
BASTE | Ou si c'est un malheur, baste, je delibere De vivre malheureux en si belle misere |
BATAILLER | Chante-moy les bataillans |
BATTRE | Et sur le flanc lui battoit Tousjours la trompe et la trousse |
BATTRE | Elle [la biche] battoit des flancs, sa langue estoit tirée, Comme estant jà du loup la proye desirée |
BATTRE | Le coeur me bat d'espoir |
BAUGE | Dedans faisoit sa bauge une beste sauvage, Qui jamais autre part ne cherchoit son gaignage |
BÉLÎTRE | Il y avait au XVIe siècle un verbe belistrer, mendier : Il vaut trop mieux donner à maint pauvre indigent.... Tu en auras au monde ou au ciel recompense, Non de vouloir chez toi les flateurs rencontrer, Qui te feront un jour ainsi qu'eux belistrer |
BESAIGUË | L'un plante aux champs une forte charrue ; L'autre en ses mains porte une bisaguë |
BESSON, ONNE | Pein tout autour une levre bessonne Qui d'elle mesme en s'elevant semonne D'estre baisée |
BIGARRER | Tu fais germer la terre, et de vives couleurs Tu bigarres les prés orgueillis de leurs fleurs |
BLATIER | Desjà l'Esté et Ceres la bletiere.... |
BLONDELET, ETTE | À peine un poil blondelet, Nouvelet, Autour de sa bouche tendre à se frizer commençoit |
BLONDOYER | Prez, boutons, fleurs et et herbes roussoyantes, Vallons bossus et plages blondoyantes |
BLUETTER | Non ce flambeau qui tout le monde allume D'un bluetter qui lentement se fond.... |
BOCAGER, ÈRE | ....Il est desesperé Qu'un veneur bocager soit à luy preferé |
BOIRE | La terre les eaux va boivant, L'arbre la boit par sa racine, La mer salée boit le vent, Et le soleil boit la marine ; Le soleil est beu de la lune, Tout boit soit en haut ou en bas : Suivant ceste reigle commune, Pourquoy donc ne boirons-nous pas ? |
BOMBANCE | Ne crains-tu point, gourmand, qu'après telle boubance, Ta main ne soit en si grande indigence Que.... |
BOMBANCE | Les dispensiers emboufis de boubance |
BOND | Et l'air crevé d'une gresle menuë Frappoit à bonds les champs de toutes parts |
BOND | Et, le tirant, en arrache un morceau Qu'il fist rouller bond à bond desur l'eau |
BONHEUR | Le pays à qui je dois Le bon-heur de ma naissance |
BOSSELER | Tableaux, tapisseries eslevées et bossées d'or et d'argent |
BOSSELER | La nape grande et large est couverte de plas Entaillez en burin, où s'enlevoient bossées Des Dieux et des Titans les victoires passées |
BOUCHE | Mais tout ainsi qu'un beau poulain farouche, Qui n'a masché le frein dedans la bouche |
BOUCHE | Dessus un coffre à bouche [à dents, sur le ventre] se coucha |
BOUFFER | [Pallas] Bouffante d'ire et d'une forte voix, Comme un tonnerre appeloit les Gregois |
BOUFFER | Un seul Bacchus doit se boufer de haine Contre ton isle.... |
BOUILLIR | Si le courroux bout encor en son cueur |
BOUILLON | Ne souffre de mon sang le bouillon refroidir, Et tousjours de tes yeux aiguillonne moy l'ame |
BOULER | Les glacez pelottons volans Que l'orage par les monts boule, Ne te soient durs ny violans |
BOULER | Ce gros monceau qui rompt, fracasse et foule Les bois tronquez, et d'un bruit violant Sans résistance à val se va boulant |
BOUQUIN | Les espics sont à Cerès, Aux dieux bouquins les forès |
BOURDON | Je ne saurois chanter, et, quand je le voudrois, Je jure par ton bouc qu'encor je ne pourrois : Car on m'a pris d'emblée à ceste matinée L'anche de mon bourdon que tu m'avais donnée |
BOURDON | Toy, Perrot, prends en don cette belle chevrette [cornemuse] ; Son ventre est fait de cerf, son anche est de coudrette ; Son bourdon de prunier ; jamais ne perd le vent |
BOURRASQUE | Ou comme on voit qu'en mer une bourrache Par violence en tempestant arrache Hors de son lieu le mast qui est debout.... |
BOURSETTE | Tu t'en iras, Jamin, d'une autre part, Chercher songneux la boursette toffue |
BOUSSOLE | Il faut un bon timon pour se sçavoir guider, Bien calfeutrer sa nef, sa voile bien guinder : La certaine boursolle est d'adoucir les tailles, Estre amateur de paix et non pas de batailles |
BOUTON | Voyez au mois de may sur l'espine la rose ; Au matin un bouton, à vespre elle est esclose ; Sur le soir elle meurt |
BOUVILLON | Conduire les aigneaux par les herbeuses plaines, Voir sauter les chevreaux, cosser les bouvillons |
BRAND | Luy secouant au poing un brand armé de cloux, à la poincte d'acier, qui tranchoit des deux bouts |
BRANDIR | Elles n'ont que la guerre empreinte en leurs courages, Le brandir de la pique, et de bien manier Sur le sablon poudreux un beau cheval guerrier |
BRAQUER | Et quand [Charles-Quint à Metz] environné de tant de gonfanons, Fit braquer tout d'un rang cent pieces de canons |
BRAS | Et à grands tours de bras forcez moy la marine, Bandez vous au travail |
BRAVER | Pourquoy te braves-tu de cela qui n'est rien ? La beauté n'est que vent, la beauté n'est pas bien |
BRIGADE | Tes bocages soient toujours plains D'amoureuses brigades De satyres et de sylvains |
BRIGANDAGE | Brigandages, larcins et tout ce que la nuit Renferme de mauvais quand le soleil ne luit |
BRIGANDER | Sans crainte [il] briganda le sceptre [pilla le royaume] des François |
BRIN | .... cent fois baisé les brins De ses boutons cinabrins, De ses levres pourperées |
BROCHER | Puis en brossant [éperonnant] les flancs de son bayard |
BRONCHER | Le corps sans nom, sans chaleur et sans face, Comme un grand tronc broncha dessus la place |
BRONCHER | ....le bois estant bronché [abattu] Fut par le fer artisan destranché |
BROQUART | Il jugeoit un vieil cerf à la perche, aux espois.... Aux dagues, aux broquars bien nourris et bien forts |
BROSSER | Lors en sursaut, où me guidoit la vois, Le fer au poing je brossai par le bois |
BROSSER | Il regarda decà, il regarda delà, Il brossa longuement et longuement alla Sans trouver nulle proye.... |
BROSSER | D'un fort espron je brosse le chemin, Qui me sembloit pavé de josimin |
BRUN, BRUNE | Je veux mourir pour le brun de ce teint |
BRUNIR | Il [amour] fit son trait de ton oeil brunissant |
BRUSQUE | J'ay d'une ardante et brusque fantaisie, Dès la mammelle, aimé la poësie |
BUT | Le but de la richesse est d'en savoir user |
BUTOR | .... Comme on oit dans un bois Près le bord de la mer une confuse vois Des palles et butors, quand un larron ils trouvent Qui remarque leurs nids et leurs femmes qui couvent |
BUTTE | Et s'il faut qu'à tous coups, comme insensé, je soye De ce petit amour et la butte et la proye ? |
CACHETTE | L'autre jour que j'estois au temple à Saint-Denys, Regardant tant de rois en leurs cachottes mis.... |
CADUC, CADUQUE | Et d'une voix toute caduque et rance |
CAGNARDER | Jamais en nulle saison Ne cagnarde en ta maison : Voy les terres estrangeres |
CAILLER | Un pot de cresme estoit au milieu de nous deux, Et du laict sur du jonc caillotté comme glace |
CALER | Amour voyant du ciel un pescheur sur la mer Calla son aile bas sur le bord du navire |
CALER | Comme un gerfaut qui de roideur se laisse Caler à bas, ouvrant la nuë espaisse Dessus un cygne amusé sur le bord |
CALIFOURCHON (À) | .... ah ! avant que le sort T'eust fait flotter à mes bords demi-mort à calfourchons sur les aiz de ta proue |
CAMISOLE | Prompt hors du lit ce bon prince sortit, Sa camisole et son pourpoint vestit |
CAMPER | Vous, dis-je, enorgueilli de forces animées, Auprès de Montcontour campastes vos armées |
CANNELER | D'un crespe cannelé seroit la couverture De vostre chef divin |
CAPELINE | Puis [l'ange messager] sa perruque divine Coifa d'une capeline, Prenant sa verge en son poing |
CAPITAL, ALE | Ennemi capital du vice |
CAQUET | Et fay que devant mon prince Desormais plus ne me pince Le caquet des envieux |
CARDER | Ni Pallas pour avoir monstré l'art de filer, Escarder les toisons, ou l'huile distiler |
CARNAGE | Retournez au logis, braves de la conqueste, Le muffle ensanglanté, le corps navré de coups, Ou vous serez ce soir le carnage des loups |
CARQUOIS | J'ai sous l'aisselle un carquois Gros de fleches non pareilles, Qui ne font bruire leurs voix Que pour les doctes oreilles |
CARREAU | [Il] Les scia d'un fer bien denté, Les transformant en une hune, En mast, en tillac, en carreaux |
CARREAU | À grands esclats fit enlever l'escorce Du tronc du pin sur la terre estendu, En longs carreaux et en poutres fendu |
CARREAU | Un seul chesne, un seul orme, un sapin, un cyprés, Qu'un nerveux charpentier tourne en courbes charrues, Ou en carreaux voutez des navires ventrues |
CARRIÈRE | Frais, gaillard, jeune, ainsi qu'un jouvenceau Qui pour l'amour de sa belle guerriere Monte à cheval et passe une carriere |
CASANIER, IÈRE | Consumant, casanier, le plus beau de ton age En ta pauvre maison ou dans un froid vilage |
CASSER | Ô prompts desirs d'esperance cassez, ô douce erreur, ô pas en vain trassez |
CAVALCADOUR | Ô fameux escuyers, cavalcadours, guerriers, Escrimeurs, voltigeurs, soldas et mariniers |
CE | Voi ces rochers au front audacieux, C'estoient jadis des plaines fromenteuses |
CELER | Jamais le front ne celle le souci De triste coeur que l'amour a transi |
CELUI | Je ne suis pas celui qui veux Paris reprendre D'avoir manqué si tost à Pegasis de foy |
CEP | Si hors du cep où je suis arresté, Cep où l'amour de ses flesches m'encloue |
CEP | Les sieges sont de tuf, et autour de la pierre Comme un passement verd court un sep de lierre |
CERCEAU | En la façon qu'on void les ailes esbranlées Des aigles en volant, qui depuis les cerceaux Se suivent près à près, à rangs tous inegaux |
CERVOISE | Et de Ceres [ce breuvage] sera nommé cervoise |
CESTE | Pollux bon à combattre Aux cestes emplombés.... |
CHAGRIN, INE | L'or n'est pas seulement de nostre corps soigneux, Il est de nostre esprit : qui tant soit chagrineux, Despit, triste, pensif, resveur, melancolique.... |
CHALOIR | S'ainsin estoit, toute peine fatale Me seroit douce, et ne me chaudroit pas |
CHALOIR | .... Mais peu se chaillant d'eux |
CHAMAILLER | Ainsi ces Boreans [fils de Borée] à grands coups d'alumelles Chamailloient sur le chef, sur les flancs, sur les ailes [des Harpies] |
CHANCE | J'ay joué comme aux dés mon coeur et mes amours ; Arriere bien ou mal, la chance en est jettée |
CHANCELER | Ma voix tremblote, et ma langue chancelle, Mon coeur se pasme, et le sang me tressaut |
CHANCELER | Et comme yvre d'amour tout le corps me chancelle |
CHANDELLE | Les autres poëtes ne sont que les naquets de ce brave Virgile, non pas Horace mesmes, si ce n'est en quelques unes de ses odes.... Le reste ne vaut pas la chandelle |
CHANDELLE | Ainsi qu'on voit faillir sans cire une chandelle |
CHANDELLE | Qui ne peut mettre au chef d'un sainct une chandelle, Au moins la mette aux pieds, et qui aux pieds sacrez Ne la peut mettre, au moins qu'il la mette aux degrez |
CHARGE | Ô fortuné celuy qui bien loin de la guerre.... Qui ne sait quel mot c'est que cargue, camisade, Sentinelle, diane, escarmouche, embuscade |
CHARMER | Je veux parler, maistresse, à quelque vieil charmeur, Pour vous rendre amoureuse, et changer vostre humeur : Je faux : l'amour qu'on charme est de peu de sejour |
CHARMER | ....pour charmer mon souci, Page, verse à longs traits du vin dedans mon verre |
CHARMER | L'humide nuict qui de son voile enferme L'oeil et le soing de l'homme qu'elle cherme |
CHARMEUR | .... En peu de temps du breuvage donné Peurent forcer la force charmeresse |
CHAT-HUANT | Si nous oyons crier de nuict quelque chouan, Nous herissons d'effroi |
CHENARD | Au lieu du bon froment est sorty la nielle, Chardons pour artichaux, chenarde pour safran |
CHÊNETEAU | Desur deux chesneteaux je gravay.... |
CHÈNEVIÈRE | Et veux qu'Amour d'un petit De lin ou de cheneviere [chanvre] Trousse au flanc sa robe legere, Et my nud me verse du vin |
CHÉTIF, IVE | Aux coeurs chetifs tu remets l'esperance |
CHÉTIF, IVE | De tous les animaux qui marchent sur la terre L'homme est le plus chetif : car il se fait la guerre Luy-mesmes à soy-mesme.... |
CHEVET | Elle prend son arc turquois, Recoiffe sa tresse blonde, Met pour chevet son carquois, Puis s'endort au bruit de l'onde |
CHEVEU | Cheveul en teste ne luy tient |
CHEVRETTE | Mais quand partout le ventre fut grossy De la chevrette [cornemuse].... |
CHICANEUR, EUSE | Puis quand les chiquaneurs se tourmentoient d'envie De quoy vous reformiez les procès et leur vie |
CHIEN, CHIENNE | Et sans morsure De chiens enragez et fous |
CHIMÈRE | Ainsi versant de l'oeil des fontaines ameres, Dedans mon cerveau creux je peignois des chimeres |
CHIMÈRE | Laissez-moi ces desseins qui ne sont que mensonges, Que chimeres en l'air, que fables et que songes |
CHOISIR | Je voy le bien et je choisi le mal ! |
CHOSE | Mais la main des dieux jalouse N'endura que telle chouse Suivist son train coustumier |
CHOSE | Bref on ne voit chose qui vive, Sans estre serve de douleur |
CHOUAN | Si nous oyons crier de nuit quelque chouan, Nous herissons d'esfroy.... |
CIEL | Je m'asseuroy qu'au changement des cieux Cest an nouveau romproit ma destinée |
CIME | Là s'eslevoit la cyme forestiere D'Ide [le mont Ida].... |
CIMETERRE | Persée estoit sur le haut de la roche, Ayant au poing sa cimiterre croche |
CIMETIÈRE | Hostesse des lieux solitaires Et par l'horreur des cimetaires |
CINABARIN, INE | Et ses boutons cinabrins Et ses levres pourperées |
CINGLER | Comme on void quelquefois singler à tire d'ailes En un temps orageux cinq ou six colombelles |
CINGLER | .... qui s'enfle ainsi qu'un voile quand le vent Soufle la barque, et la single en avant |
CIVIÈRE | Et ceux qui [les peuples nomades] toutes saisons Leurs maisons Roulent sur une civiere |
CLAQUETER | .... Et de coups redoublez l'un sur l'autre abondans, Font craquer leur maschoire et claqueter leurs dents |
CLERC | .... Mais trop plus est à craindre une femme clergesse, Sçavante en l'art d'amour, quand elle est tromperesse |
CLIQUETIS | Le cliquetis des armes |
CLOAQUE | ... Jette dedans mon ventre Un desir de manger, ventre, non, mais un antre, Plustost une cloaque instrument de mes maux [il s'agit de Phinée et des harpies] |
CLOÎTRE | Ou sur les monts d'Auvergne, ou sur le plus haut mont Des cloistres [barrières] Pyrenez, quand la neige se fond |
CLOÎTRE | Hardis furent les coeurs qui les premiers monterent Au ciel, et d'un grand soin les astres affronterent ; Là sans avoir frayeur des cloistres enflamez Du monde.... |
CLORE | Nous fismes un contract ensemble l'autre jour, Que tu me donnerois mille baisers d'amour, à levres demi-closes |
CLÔTURE | Et desquels la sepulture Presse sous mesme closture Le corps, la vie et le nom |
CLOU | Un clou repousse l'autre ; en la mesme façon Tu auras vers pour vers et chanson pour chanson |
COCHE | .... Et que la lune à la coche atelée De noirs chevaux sera renouvelée |
COEUR | Baise moy donc, mon coeur [m'amie], car j'aime mieux Ton seul baiser, que si quelque deesse... |
COFFIN | .... toutes ayant en leurs fresches mains blanches Un beau cofin tissu de jeunes branches |
COI, COITE | Le plus desert d'un separé rivage, Et la frayeur des antres les plus cois |
COLLER | Bons dieux ! qui voudroit louer Ceux qui, collez sur un livre, N'ont jamais soucy de vivre ? |
COLLIER | Il ne doute les loups, tant soient-ils redoutables, Ny les mastins armez de colliers effroyables |
COLOMBE | Mon plaisir en ce mois c'est de voir les coloms S'emboucher bec à bec de baisers doux et longs |
COLOMBEAU | .... Voyez les passereaux Qui demenent l'amour, voyez les colombeaux, Regardez le ramier.... |
COLOMBELLE | Mon doux plaisir, ma douce colombelle, Mon passereau, ma gente tourterelle |
COLOMBELLE | Icy sur les ormeaux se plaint la tourterelle, Icy le colombeau baise sa colombelle |
COLOMBIN, INE | Les baisers colombins ne vous defaillent point |
COMBATTRE | Nous les freres puinez combaterons ensemble, Je dy Castor et moy, ou vous si bon vous semble |
COMMANDE | Permets que je coupe Sous heureux sort la commande [amarre] qui tient Ma nef au bord.... |
COMMANDER | Le ciel.... Qui me commande à mourir pour vos yeux |
COMME | J'auray pitié du feu qui cause vostre perte, Pleurant vostre douleur comme l'ayant soufferte |
COMME | Il vous fera pardon, il est dieu debonnaire, Et, comme les humains, ne tient pas sa colere |
COMPISSER | Que les mastins paillards la compissent tousjours ! |
COMPLEXION | Que c'estoit de destin, si les influxions Des astres commandoient à nos complexions |
COMPTANT | Pour Dieu, n'allegue ici les forces de vertu ! Tu le perdrois contant [tu serais vaincu à l'instant] |
CONDUIRE | Ce fut toy qui de nuict abandonnant sa ville Conduis le vieil Priam en la tente d'Achille |
CONDUITE | Comme on voit la navire attendre bien souvent Au premier front du port la conduite du vent |
CONFESSER | Et quoy, Clymene, auras-tu point de honte De confesser qu'amour soit ton vainqueur ? |
CONSEILLER | .... à sçavoir conseiller ta face à ton mirouer |
CONTEMPLATION | L'un pousse les ames guidées Aux belles contemplations, à l'intellect et aux idées, Purgeant l'esprit de passions |
CONTINUER | Mais mon serment s'envola dans la nue : Serment d'amour jamais ne continue |
CONTRE-AIMER | Siecle vrayment heureux, siècle d'or estimé, Où tousjours l'amoureux se voyoit contreaimé |
CONTRE-AIMER | Tant plus elle est aimée, et tant plus elle prend Plaisir à contre-aimer.... |
CONTRE-COURSE | .... Et faire à contre-course Les ruisseaux esbahys retourner à leur source |
CONTREDIRE | .... Car le peuple mesdit De celuy qui de moeurs aux siennes contredit |
CONTRE-IMAGINER | Attache ton esprit à contr'imaginer Quelque entreprise haute, à fin de destourner L'impression d'amour par une autre nouvelle |
CONTRE-INJURIER | Croyant que vos voisins peuvent ravir les vostres, Ainsi qu'en ce pays vous ravissez les nostres, Vous contre-injuriant de pareille façon |
CONTRE-TENIR | Et ceux qui par la lutte huilée Contre-tenoient les bras courbez |
CONVIER | A baiser vostre main le desir me convie |
CONVIER | Je m'en vais saoul du monde ainsi qu'un convié S'en va saoul du banquet de quelque marié |
CONVOI | Et voyant le bateau qui s'enfuyoit de moy, Parlant à Marion, je chantay ce convoy |
COQUERET | À l'envi sont jà cueillis Les verds tresors de la plaine, Les coquerets et les lis, La rose et la marjolaine |
COQUERET | Et du tendre crystal de nos larmes menues Les fleurs des coquerets blanches sont devenues |
CORME | Et le pavot qui les hommes endort, Et la cormeille au dur noyau de pierre, La corme aussi qui le ventre resserre |
CORRUPTION | L'un meurt, l'autre revit, et toujours la naissance Par la corruption engendre une autre essence |
COSSER | [Ce faon] Saute à l'entour de moy, et de sa corne essaye De cosser brusquement mon mastin qui l'abaye |
COSSER | Mais d'où vient que mon bouc qui sautoit si alaigre, Qui gaillard dans ces prez cossoit contre mes boeufs |
COTONNER | En lieu d'un teint vermeil une barbe follette Cotonne son menton.... |
COUARD | Moy plus couard, je ne requiers sinon.... Mourir oisif en ton giron, Cassandre |
COUARDER | Estre vaillant et couarder de crainte ; Vouloir mourir et vivre par contrainte |
COUDRE | Les barreaux sont de til [tilleul], et la perchette blanche Qui traverse la cage est d'une coudre franche |
COUDRETTE | Toy Perrot, prens en don ceste belle chevrette [cornemuse] : Son ventre est fait de cerf, son anche de coudrette |
COUDRIER | Je mis, pour t'essayer encores devant-hier, Dans le creux de ma main des fueilles de coudrier |
COULANT, ANTE | Ils tariront le coulant des fontaines |
COULEMENT | Mais tout ainsi que l'onde à val des ruisseaux fuit Le pressant coulement de l'autre qui la suit, Ainsi le temps se coule.... |
COUPEAU | ... Le coupeau Du chevelu Parnasse |
COURONNER | D'un tel logis le seigneur redouté Va couronné d'honneur et de jeunesse |
COURONNER | Caril est, quant au reste, aussi noble qu'un ange, Tant je l'ay couronné de gloire et de louange |
COURONNURE | Il jugeoit un vieil cerf à la perche, aux espois, à la belle empaumeure, et à la couronneure |
COURROIE | ....Où pendent sur le haut les courayes funestes (Je tremble en le disant) des homicides cestes Taillez de cuir de boeuf qu'on assomme à la mort, Pelu, non courroyé, large, puissant et fort |
COUSIN | Cusin, monstre à double aile, au mufle elephantin, Canal à tirer sang, qui, voletant en presse, Sifles d'un son aigu.... |
COUTELAS | Ores rouant sa grand masse, Et ores sa coutelace |
COUTELAS | Et de la main leurs coutelas trouverent Bien aiguisez qui de l'arçon pendoient |
COUTUMIER, IÈRE | Et s'il faut preferer celuy qui le premier Ose prier sa dame et s'en fait coustumier, Sur mes deux compagnons je doy gaigner la place |
COUVRIR | Ô que mal-aisement l'ambition se couvre ! |
CRAINDRE | Estrange est son plumage, et je crains à loger, Pour n'estre point deceu, un si jeune estranger |
CRAQUEMENT | Tousjours d'un craquetis leur maschoire cliquoit |
CRAQUER | Ainsi qu'on voit les bien-volantes grues Craquer aigu quand passer il leur faut La mer, pour vivre en un pays plus chaud |
CRAQUER | En mangeant ils craquoient et du bec et des ailes, Comme font ces corbeaux qui succent les cervelles Des animaux pourris |
CRAQUER | ....Et de coups redoublés l'un sur l'autre abondans, Font craquer leur maschoire et claqueter leurs dents |
CRAQUETER | Comme ce poil craquette, Ce disoit-elle, et brule tout en soy, Ainsi Francus puisse brusler de moi |
CRÊPE | Elle qui tient dessus sa face un voile, Par le travers du crespe l'apperceut |
CRÊPE | Là Jason descendit, qui ne faisoit encor Que friser son menton d'un petit crespe d'or |
CRÊPER | En cependant que les rides ne font Cresper encor l'aire de nostre front |
CRÉPON | Que les crespons de leur blonde coutille |
CRÉPON | Or les frizant en mille crespillons |
CRÉPU, UE | ... Un ret d'or me tendoit, Qui tout crespu sur sa face pendoit |
CRIAILLER | Peuple qui vole en troupes infiny, Et criaillant sur les rives cognues, Se presse ensemble aussi espais que nues [note de Ronsard : fréquentatif de crier, fort usité en Vandomois, Anjou et Maine] |
CRIN | Longue barbe et long crin font les hommes plus beaux |
CROIRE | Plusieurs croient que le poëte et l'historien soient d'un mesme mestier ; mais ils se trompent beaucoup |
CROISETTE | Greves faites d'argent et jointes à clous d'or ; D'or les boucles estoient, où sourdoient eslevées Mille croisettes d'or au burin engravées |
CROÛTER (SE) | ....Et les glaçons Dont janvier crouste la terre De l'eau prompte à se brider |
CRU, CRUE | Le labeur toutesfois ses membres ne consomme, Tant il est cru [verd] vieillard |
CRUEL, ELLE | Mais la cruelle, accoustumée à tromper son poursuivant, S'enfuit comme une fumée Qui se perd au gré du vent |
DAMASQUINER | Couvrez la tendre chair de vos greves divines Du cuir damasquiné de vos courtes bottines |
DAMOISEAU | Il s'abilla des habits d'une femme, Et d'un heros devenu damoiseau, Guidoit l'esguille et tournoit le fuseau |
DAMOISEAU | Là sont d'age pareils cent jeunes jouvenceaux, Beaux, vermeils, crespelus, aux mentons damoiseaux |
DE | Tes pieds de trop courir sont ja foibles et las |
DE | Ta couleur est d'un mort qu'on devalle en la fosse |
DE | Elle est pleurante au cabinet entrée, Où tout le bien que plus cher elle avoit, D'un soin de femme en garde reservoit |
DE | Si j'avois de puissance autant que j'ay d'oser |
DE | Tout ce qui est de beau ne se garde longtemps |
DÉBARRER, | Incontinent que l'aube jour-apporte Du grand Olympe eut desbarré la porte |
DÉBROCHER | [Ils ont] Embroché l'autre [partie] et cuite peu à peu De tous costés à la chaleur du feu, L'ont desbrochée, en des paniers l'ont mise.... |
DÉCERCLER | J'approche et la decoupe [la bête], et comme je m'arreste à vouloir decercler les tripes de la beste, Je vi trembler un fan le quel me sembla beau |
DÉCEVOIR | Mais ce n'est mie à l'homme grand trofée, De decevoir un coeur desjà deceu |
DÉCHARMER | ....Et que je voy Henry l'Apollon qui m'inspire, Soudain je me descharme, et ma langue veut dire Les honneurs d'un tel prince.... |
DÉCLORE | Mignonne, allons voir si la rose Qui ce matin avoit desclose Sa robe de pourpre au soleil, A point perdu ceste vesprée Les plis de sa robe pourprée |
DÉCOCHER | Voulant son arc contre moy descocher, Trouva l'escu aussi fort qu'un rocher |
DÉCOIFFER | Mainte gentille nymphe et mainte belle fée, L'une aux cheveux pliés, et l'autre descoifée |
DÉCOIFFER | Elle, marchant à tresses descoiffées, Apparoissoit la princesse des fées |
DÉCOLLER | Elle pour obeïr prend le pied de la beste ; Lors en lieu de l'hostie il decolla la teste De la femme perfide |
DÉCORER | Cestuy-là [le soleil] de ses yeux Enlustre, enflamme, enlumine les cieux, Et cestuy-ci nostre France decore |
DEDANS | Page, verse à longs traits du vin dedans mon verre |
DEDANS | C'est toi belle fontelette, Où ma douce mignonnette A miré ses yeux dedans |
DEDANS | Je vis en elle, elle vit dedans moy ; Ce n'est qu'un coeur, qu'une ame et qu'une foy |
DÉFÂCHER (SE) | Quelquefois il te plaist pour l'esprit desfacher, Du luth au ventre creux les languettes toucher |
DÉFERMER | De cele [verge, caducée] il est defermant L'oeil de l'homme qui sommeille |
DÉFLEURIR | Tout ainsi qu'elle [la rose] defleurit Fanie en une matinée, Ainsi nostre age se flestrit |
DÉFLEURIR | Où tu es, la maladie Ne defleure la santé |
DÉFRONCER | Tant soit son gros sourcil gravement renfrongné, Que d'un riche present bien tost ne soit gaigné, Et qu'il ne parle bas et defronce sa ride |
DÉGLACER | D'amour tout le premier flambeau, Qui deglaça sa froideur endormie |
DÉGOISER | .... Ny la noise Du rossignol qui se degoise, Ne luy rameine le sommeil |
DÉHALER | Il demeure immobile aussi froid qu'un rocher, Descharné, deshallé, sans puissance ni force |
DÉLIAISON | Tu trouveras, au desmembrement et deliaison de ces deux carmes [vers], toutes belles et magnifiques paroles |
DÉLICE | Par ta mort, Adonis, toutes delices meurent |
DÉLICIEUX, EUSE | Puis tressans dans quelque prée Vos cheveux delicieux, Chantez d'une voix sacrée.... |
DÉLICIEUX, EUSE | Les Tusques mains ingenieuses Jà de trop velouter s'usoient Pour nos femmes delicieuses, Qui en robes trop precieuses Du rang des nobles abusoient |
DÉLICIEUX, EUSE | .... D'un animal marche-tard ocieux [la tortue], Fit une lyre au son delicieux, Au ventre creux, Aux accords delectables |
DÉMARQUER | .... Comme il a démarqué les bornes de la France Pour les planter plus loin par le fer de sa lance |
DÉMARRER | [Les matelots] D'un cry naval, hors du rivage proche, Demarent l'anchre à la machoire croche |
DÉMÉRITE | Ren leur le chastiment selon les demerites |
DÉNOIRCIR | C'est peindre en l'eau, et c'est vouloir encore Prendre le vent et desnoircir un more |
DÉPÂMER (SE) | À peine avois-je dit, quand Thoinet se depame, Et à soy revenu alloit après sa dame |
DÉPARESSER | ....Nature ingenieuse, Voyant les coeurs humains d'une paresse oiseuse S'engourdir lentement, pour les deparesser S'en vint au mont Pholois à Chiron s'adresser |
DÉPENS | L'honneur s'achepte aux despens de la peine |
DÉPENS | Ne combas point, à fin que, n'estant le pius fort, T'achetes une honte aux despens de la mort |
DÉPENSIER, IÈRE | Les despensiers emboufis de bonbance |
DÉPLAIRE | Et luy mesme se puisse à luy mesme desplaire |
DÉPOUILLE | L'un court après tout ireux ; L'autre defend sa despouille.... |
DÉPOUILLER | Quand tes sages propos depouillerent l'escorce De tant d'opinions que frivoles j'avois |
DÉPOURPRER | Quelle palleur depourpre le sein beau, Qui pair à pair combat avec l'aurore ? |
DÉSAFFAMER | .... Que je ne puis ma faim desaffamer Qu'en l'admirant ou voyant sa peinture |
DÉSAIGRIR | Lequel, ains que son espée Au sang haineux fust trempée, Du miel de sa langue molle Se desaigrit le souci |
DÉSASSEMBLEMENT | Il faut que tu demembres et desassembles ces vers de leur nombre, mesure et pieds.... si tu trouves, après tel desassemblement de la ruine du bastiment, de belles et excellentes paroles.... |
DÉSATTISER | Alors, belle, tu me baisas, Et doucement desattisas Mon feu d'un gracieux visage |
DÉSAUGMENTER | Voy, s'il te plaist, que le temps qui s'absente, Depuis sept ans en rien ne desaugmente Le plaisant mal que j'endure pour toy |
DÉSEMBRASER | Un demy-dieu me feroit son baiser, Sein contre sein, mon feu desembraiser, Un de ces dieux qui mangent l'ambrosie |
DÉSEMPRISONNER | Nos esprits, las ! en cent mille façons, Deprisonnez de l'humaine closture, Dessus les flots errent à l'aventure |
DÉSESPÉRER | Je suis desesperé [sans espoir] De parvenir au bien tant desiré |
DÉSESPOIR | Quand la fortune en se jouant nous pert, Le desespoir en lieu de raison sert |
DÉSESPOIR | Le desespoir qui tourne encontre soy les armes |
DÉSESTIMER | Tous les plaisirs que j'estimois, Alors que libre je n'aimois, Maintenant je les desestime |
DÉSHABITER | Le monde fust un desert solitaire : Villes et bourgs, bourgades et citez, Maisons, chasteaux seroient deshabitez |
DÉSIR | Mais de quoy sert le desirer, Sinon pour l'homme martirer ? Le desir n'est rien que martire |
DÉSIRER | Et l'homme mort est bienheureux : Heureux qui plus rien ne desire |
DÉSIRER | Mais de quoy sert le desirer, Sinon pour l'homme martirer ? Le desir n'est rien que martire |
DÉSIREUX, EUSE | Content ne vit le desireux |
DÉSOLER | Par luy la foy se fausse, et mille maux divers Par luy se sont campez en ce grand univers. Qui de toute bonté les terres desolerent |
DESSERRER | Puis un grand coup de maillet luy desserre Entre les yeux : le taureau tombe à terre |
DESSILLER | Dessillez-moy l'ame assopie Et ce gros fardeau vicieux |
DESSILLER | Se reveillant, tu t'esveilles joyeux, Et pour le voir tu dessilles tes yeux |
DESSOUS | .... Ou sous le frais d'un antre, ou dessous la froideur D'un chesne dont les bras s'opposent à l'ardeur |
DESSOUS | L'air retentit dessous le cri des meres |
DESSUS | Si qu'en marchant il me sembloit marcher Sur un espieu ou desur un rocher |
DESSUS | Et me plantant dessus le haut du mont, Droit vers Paris me fit tourner le front |
DÉTERRER | Et comme Le pere a deterré [fait perdre la terre] le simple gentil-homme Par procez embrouillé, les fils en sont vangeurs, Et des biens paternels gouspilleurs et mangeurs |
DIANE | Ô fortuné celui qui bien loin de la guerre.... Qui ne sçait quel mot c'est que cargue, camisade, Sentinelle, diane, escarmouche, embuscade |
DIÈTE | Et ces pensers fievreux me font resver si fort Que diete ne jus ni section de veine Ne me sauroient guarir |
DIFFÉRER | Les grands rois et les empereurs Ne different aux laboureurs, Si quelcun ne chante leur gloire |
DIFFORME | Et le col [il] luy dessembla Loin de ses testes difformes |
DISPOS | Ny baladins aux dispostes gambades |
DISSIMULER | Pour retenir un amant en servage, Il faut aimer et non dissimuler [feindre] |
DISSIMULER | En vain elle dissimule Ne sentir le mal qui croist ; Sa flame, qui son coeur brusle, Claire au visage apparoist |
DISTILLER | Faut-il qu'en pleurs je distille ma vie ? |
DORMIR | Les vents sont assoupis, les bois dorment sans bruit |
DOUCEREUX, EUSE | Ô doux parler dont les mots doucereux Sont engravés au fond de ma memoire ! |
DOUCET, ETTE | Nymphette que j'idolatre, Ma doucette, ma sucrée |
DOUILLET, ETTE | Si bien qu'on ne peut sçavoir, à la voir et à le voir, Laquelle ou de la fleurette, Ou d'elle est la plus douillette |
DOUILLET, ETTE | Pour ce il faut de l'argent à couvrir nostre corps, Qui de lui-mesme est tendre et douillet par dehors |
DOUX, DOUCE | Douce est la mort qui vient subite et breve |
DRILLER | On ne voit point au ciel tant d'estoiles flambantes Driller au firmament... |
DROIT | Quand le prince est absent, tousjours le droict a tort |
DUCAT | Jocondalle, nouveaux tallars, ducats de sainct Estienne, et pistolets |
DURÉE | Ainsi l'amour tardive est de longue durée |
DURÉE | Tout terme qui finit n'a pas longue lurée |
DURER | .... Une joye, un plaisir, que les plus grands Cesars Ne sentirent jamais : mais courte elle me dure |
ÉBATTRE (S') | L'un d'une chose esbat sa vie, L'autre d'une autre à volonté |
ÉBATTRE (S') | .... Et pendant que jeunes nous sommes, Esbatre la fleur de nos ans |
ÉBORGNER | Le cyclope eborgné, D'Achille le bouclier, Circe au chef bien peigné |
ÉCHAUFFER | Toute rigueur s'amollit par priere ; Tout gentil coeur s'eschauffe d'amitié |
ÉCLAIRER | Je leur esclaire au rais de mon flambeau |
ÉCLAT | Ton regard dans le coeur, dans le sang m'est entré Comme un esclat de foudre alors qu'il fend la nue |
ÉCLATER | [Le vent] Fait ores esclater les rives d'un grand bruit |
ÉCLATER | Je voy l'esclair du bel acier des armes Sous le soleil s'esclatter jusqu'aux cieux |
ÉCLISSE | Sus, troupeau, deslogeons, j'ay d'esclisse et d'osier, Achevant ma chanson, achevé mon panier |
ÉCLISSER | ....Et, te baisant, mener les boeufs en pasturage, Esclisser des paniers, et faire du fromage |
ÉCLORE | Son sein vous esclouit, gardez de l'offenser [Dieu] |
ÉCLORE | Fust-ce en hyver, les roses s'esclou'ront |
ÉCORCE | ....Tout l'imparfait de mon escorce humaine |
ÉCOUTE | ....il contemple mas, Maintenant le timon, il rhabille les coutes, Les carreaux et les ais et les tables dissoutes |
ÉCRASER | Deux mois après un cheval qui rua, De coups de pied l'un de mes gens tua, Lui escrageant d'une playe cruelle Bien loin du test la gluante cervelle |
ÉCRIRE | Il est fort difficile d'escrire bien en nostre langue, si elle n'est enrichie autrement qu'elle n'est pour le present, de mots et de diverses manieres de parler ; ceux qui escrivent journellement en elle savent bien à quoi s'en tenir ; car c'est une extreme gene de se servir tousjours d'un mot |
ÉDENTER | Pour edenter le souci qui me mord |
EFFACER | .... Ou pour sçavoir si du temps la longueur Ne m'avoit point effacé de son coeur |
EFFEUILLER | ....Et jamais la froidure, Qui effeuille les bois n'effeuille ta verdure |
EFFONDRER | Il arrosa de vin la victime immolée, Effondra le taureau, entrailles et jambons De sel bien saupoudrez jetta sur les charbons |
EFFRÉNÉMENT | Sans justice le peuple effrenément vivroit |
ÉLÉMENTAIRE | Dieu seul est eternel ; de l'homme elementaire [composé des quatre éléments] Ne reste après la mort ny veine ny artere ; Qui pis est, il ne sent, il ne raisonne plus, Locatif descharné d'un vieil tombeau reclus |
ELLE | Elles sçavent trouver mille feintes excuses, Après qu'ell' ont failly |
ÉMAILLER | Ma main ne sçait cultiver autre nom, Et mon papier ne s'esmaille sinon De leurs beautés que je sens dedans l'ame |
EMBAUMER | Ange divin, qui mes playes embame, Pour soulager les peines de mon ame |
EMBOÎTURE | Il [le corps] n'a plus esprit ny raison, Emboiture ne liaison, Artere, poux, ny veine tendre |
EMBRASSEMENT | Tous deux au departir se baisant doucement, S'entredisent adieu d'un long embrassement |
EMBRUNIR | Quelle langueur ce beau front deshonore ? Quel voile obscur embrunit ce flambeau ? |
EMBRUNIR | Puis alors que vesper vient embrunir nos yeux |
EMBRUNIR | .... La passion que nous engendre amour, Qui de la vie embrunit le beau jour |
EMBRUNIR | Trois ou quatre fois à l'embrunir du jour Il fit sonner le marteau sur ma porte |
ÉMERI | Les morions, les piques des soldars, Et les harnois fourbis de toutes pars, Et l'emery des lames acerées.... Une lumiere envoyent dans les cieux |
EMMANTELER | Le jour estoit sous l'onde, et la nuict estoilée Avoit d'un habit brun la terre emmantelée |
EMPARFUMER | .... Ceste Marguerite Qui ciel et terre emparfume d'odeur |
EMPIERRER | Ton oeil, habile à descocher, Par sa vertu m'empierre [pétrifie] en un rocher, Comme un regard d'une horrible meduse |
EMPIÉTER | Or en voyant en ces champs l'autre jour Un pigeon blanc empieté d'un autour Qui l'emportoit dedans sa serre aiguë |
EMPOURPRER | J'empourpreroy mes plumes en mon sang, Pour tesmoigner la peine que j'endure |
EMPRISE | Hardis feront des emprises si belles, Que le vieil temps n'en sera le vainqueur |
EN | Je fremis toute et ne suis plus en moy ! |
ENCEINTE | Après tant de coureurs il me print fantaisie De les devancer tous, et comme bon veneur, Faire bien mon enceinte, et en avoir l'honneur |
ENCOTONNER | .... Et quand le second age Nous vient encotonner de barbe le visage |
ENDURER | Sois courageux ; toute rude avanture Par traict de temps est douce s'on l'endure : Pour endurer, Hercule se fit dieu |
ENFER | Le lict m'est un enfer, et pense que dedans On ait semé du verre ou des charbons mordants |
ENFOURNER | De tout acte la fin suit le commencement ; Il faut bien enfourner : car telle qu'est l'entrée, Volontiers telle fin s'est tousjours rencontrée |
ENFUMER | Qui la flame immortelle aux temples gardera ? Qui d'encens sabean ton throne enfumera ? |
ENFUMER | C'est une idole enfumée [un vieillard] Au coin d'une cheminée Qui ne fait rien que cracher |
ENGOUER | Et mordoit goulument comme un homme en songeant Resve après la viande et s'engoue en mangeant |