L'oeuvre Les Amours et les Folastries de Pierre de RONSARD
Ecrit par Pierre de RONSARD
Date : 1553
Citations de "Les Amours et les Folastries"
Utilisé pour le mot | Citation |
RELENT | La nuict desur la terre à tes flancs reposer, S'endormir près de toy sur les herbes relantes |
RELENT | Une grotte relente |
RELIGIEUX, EUSE | [Le phénix] Oiseau religieux aux manes de son pere |
RELIGION | Pour atteindre au sommet d'une telle equité, Il faut la pieté joincte à la charité, Et la religion dont reliez nous sommes |
RELIMER | Loin de moy soit la faveur et la pompe Qui d'apparence et de fard nous retrompe, Qui nous relime et nous ronge au dedans |
RELOGER | [Les grues] Hautes au vent, et, dehuchant les nues, Vont reloger en leurs terres cognues |
REMBRASSER | Toutes les nuicts, impatient de haste, Entre mes bras je r'embrasse et retaste Son vain portrait en cent formes trompeur |
REMÊLER | Tantost je verserois de l'eau tiede en la cuve, Et tantost de la froide, et d'un vase bouillant L'eau chaude dans la froide ensemble remeslant.... |
REMENACER | Et toutefois ils se remenassoient, Chauds de cholere et d'une ardeur ferine Qui bouillonnoit au creux de leur poitrine |
REMENACER | Lequel [l'empereur], ayant passé les rives de la Meuse, Remenaçoit Paris, ta grand cité fameuse |
REMONTRER | Puis, ayant lavé son chef, De rechef [le soleil] Remonstre sa face claire |
REMOQUER | [Hercule] Qui tua l'ourque, et qui par plusieurs fois Se remoqua des feintes d'Achelois |
REMOURIR | Je tiens tout, je n'ay rien, je veux et si ne puis, Je revy, je remeurs, ma playe est incurable |
REMOURIR | Villes et forts et royaumes perissent Par le temps tout exprès Pour donner place aux nouveaux qui fleurissent, Qui remourront après |
REMPÊTRER | Toutes fois je ne voy par quel chemin je sorte, Tant la mort me rempestre au labyrinth d'amour |
REMPIRER | Bienheureux soit mon tourment qui r'empire ! |
REMPRISONNER | ....Des vents sortis remprisonna les tropes, Et fit cesser les marteaux des cyclopes |
RENARDE | La renarde une fois, la louve une autre fois, Et l'ourse l'alaitta.... |
RENFERRER | Une main me delace, et l'autre me renferre [enchaîne de nouveau] |
RENFLAMMER | Qui voudra voir comme amour me surmonte, Comme il renflamme et renglace mon coeur |
RENGLUER | Il ressemble à l'oiseau, lequel plus se remue, Captif dans les gluaux, tant plus fort se renglue |
RENOM | Ceux qui meurent sans renom, Et desquels la sepulture Presse sous mesme closture Le corps, la vie et le nom |
RENOM | Quant à moy, j'ayme mieux trente ans de renommée, Jouyssant du soleil, que mille ans de renom, Lorsque la fosse creuse enfouyra mon nom |
RENOMMER | En voyant tes grandeurs, que feroy-je sinon Renommer ta louange, et celebrer ton nom ? |
RENOMMER | Que tu es renommée, D'estre tombe nommée D'un, de qui l'univers Chanta les vers |
RENTRER | Et quoy, veux-je rentrer en un nouveau servage ? |
REPEINDRE | [Les fleurs battues par la pluie] Qui plus gaillardes se repaignent Aux rayons du nouveau soleil |
REPENTIR (SE) | Trop tard on se repend quand la faute est commise |
REPENTIR | Regarde en quel danger follement tu te jettes, Et au pris de ta vie un repentir n'achetes |
REPERCER | ....Et me gesnez de tourment sur tourment, Me reperçant d'amoureuses halesnes |
REPIQUER | Puis jusqu'au sang leurs destriers repiquant, Haussant la bride en fin les releverent |
REPLI | Portant au front deux replis de laurier, Pour estre ensemble et sçavant et guerrier |
REPRESSER | Deux monts de laict qu'un vent presse et represse, Qui sur le sain, sans bouger, s'esbranloient.... |
REPROMENER | Je lis en quelque livre, ou feins de composer, Ou seul je me promeine et repromeine encore, Essayant de tromper l'ennui qui me devore |
REPROMETTRE | L'espoir va soulageant l'homme demy-noyé ; L'espoir au prisonnier repromet delivrance |
RESALUER | Je te salue, heureuse paix, Je te salue et resalue |
RESPIRABLE | Pource je vous suppli' par le ciel respirable, Par l'air, par le soleil, soyez moy secourable |
RESSOUFFLER | ....Me resouflant en chasque veine La vie par sa douce haleine |
RESSOUFFRIR | Et d'où leur vient ce furieux amour Que de revoir encore un coup le jour, Se revestant de muscles et de veines Pour resouffrir tant de nouvelles paines ? |
RESSUIVRE | Et un penser qui me suit et resuit |
RESTAURER | Je fis des mots nouveaux, je restauray les vieux |
RETANCER | Là l'espieu dans la main, courageux je devance Ma chasse de vingt pas ; je la tance et retance, Je la presse et la hue allant tout à l'entour |
RETONNER | ....Refont mourir Didon par les vers de Virgile.... ou de fredons plus hauts De Guine et de Calais retonnent les assauts |
RETORDRE | Je [Clotho] retors la plus belle vie Qu'onques retordirent mes dois |
RETORDRE | En cent façons retordent leurs cheveux |
RETOUR | Comme un lievre, pressé d'une importune suite De chiens, par mainte ruze entre-coupe sa fuite Maintenant d'un destour, maintenant d'un retour, Pour tromper les chasseurs amusez à l'entour |
RETOURNER | Nos ans sans retourner s'en-volent comme un trait |
RETRAÎNER | [Le serpent blessé] Plis dessus plis, en cent ondes retors, Retraine, tire et retourne son corps |
R'ÊTRE | ....car dès le jour que j'en refu blessée |
RETROMPER | Non, Muret, non, ce n'est pas du jour d'huy Que l'archerot qui cause nostre ennuy Cause l'erreur qui retrompe les hommes |
RETROUVER | Tu estois mon pays, mon pere et mon espoux, Et tous perdus en toy je les retrouvois tous |
RÉVEILLABLE | ....Et d'un sommeil profond, Toutefois reveillable.... |
REVENIR | Et vous, thym, anis et melisse, Vous soyez les bien revenus |
REVERSER | Ne vois-tu que le jour se passe ? Je ne vy point au lendemain ; Page, reverse dans ma tasse ; Que ce grand verre soit tout plein |
REVISER | Or il est temps que ce propos je change Pour reviser au blanc de ta louange |
REVOLER | Puis en tirant et sautelant, de là Ce faux garçon [l'Amour] dans le ciel revola |
RHABITER | Et me plairoit, entre les vieux tombeaux De mes ayeux, bastir des murs nouveaux, Et r'habiter la cendre de mes peres |
RIDER | .... Et que jamais son front ne ridast de vieillesse |
RIEN | Hé qu'est il rien que ce garçon [l'Amour] ne brule ? |
RIEN | Il estoit un grand fat d'aimer sans avoir rien |
RIEN | Si je souhaite rien, vous estes mon souhait |
RIEN | ....Et que nostre fangeuse masse Si tost s'esvanouyt en rien, Qu'à grand'peine avons-nous l'espace De gouster la douceur du bien |
RIEN | Et si je faux, au destin soit la faute, Et non à moy de rien ambitieux |
RIEN | ....Et si de mes labeurs qui honorent la France, Je ne remporte rien qu'un rien pour recompense |
RIEN | ....Qui fait que nostre vie est seulement un songe, Et que tous nos desseins se finissent en rien |
RIRE | ... Et de rang verse à la troupe Du vin qui rit dedans l'or |
ROCHET | Leur roquet [des Parques] pendoit jusqu'aux hanches |
RÔLE | Puis la mort vient, qui nous envole ; Alors un chacun se repent Que mieux il n'a joué son role |
RONCE | Et les quatre pilliers du petit bastiment [une cage] Sont d'une grosse ronce en quatre parts fendue |
ROND | Le ciel ravy, qui si belle la voit, Roses et liz et guirlandes pleuvoit Tout au rond d'elle au milieu de la place |
RONDELET, ETTE | Après fay luy sa rondelette oreille.... |
ROSE | Vivez, si m'en croyez, n'attendez à demain ; Cueillez dès aujourd'hui les roses de la vie |
ROSSE | Un cheval genereux ne devient jamais rosse |
ROSSIGNOLET | Le chantre rossignolet Nouvelet Courtisant sa bien-aimée |
ROTURIER, IÈRE | Quand, balançant d'une main equitable Le droit douteux, juge non corrompable, Faisois justice, et sans esgard d'aucun Rendois la loy roturiere à chacun |
ROUE | .... Sa peine est plus cruelle Que s'il tournoit là bas la rou' continuelle |
ROUER | Astres qui dans le ciel rouez vostre voyage |
ROUGET, ETTE | Qui est l'ouvrier qui proprement t'a mis Dessus ton teinct ceste couleur rougette ? |
ROULER | Mon Daurat, nos ans coulent Comme les eaux qui roulent D'un cours sempiternel |
RUBAN | Je voudrois estre le riban Qui serre ta belle poitrine |
RUSÉ, ÉE | [Le duc de Guise] Sur les bornes de Gaule affrontant sa jeunesse Aux desseins plus ruzés de la grise vieillesse D'un si caut empereur [Charles-Quint] |
SACRILÉGE | Sacrileges meurdriers |
SANGLOTER | Une horreur le saisit, il sanglotte son ame, Et, outré de douleur, contre terre se pasme |
SANS | Je mourrois, sans aimer [si je n'aimais] leur gentille lumiere Qui m'embraza le coeur d'une flame premiere |
SANS | L'homme vit aisement en ce mortel sejour Sans avoir un royaume, et non pas sans amour |
SARCASME | ...Comme Italiam metire jacens, qui est proprement un sarcasme, c'est à dire une mocquerie que le vainqueur fait sur le corps navré à mort de son ennemy |
SAUVER | Les larmes de l'enfant eussent sauvé la mere ! |
SAVOIR | Mais quiconque a le sçavoir, Celuy doit l'honneur avoir |
SCEPTRE | ....Des rois aux longues mains, qui leurs sceptres estendent De l'une à l'autre mer et après Dieu commandent |
SCIEUR | Ne le scieur ne va taillant Tant de moissons, lorsque nous sommes En esté, que toi bataillant Tailleras de chevaux et d'hommes |
SECONDER | Chassons avec le vin le soin et les malheurs ; Je combas les soucis quand le vin me seconde |
SECOUER | Pour eux tombe en abondance Le glan des chesnes secous |
SECRET | ....Par le secret des rivages |
SEIN | Cachant l'enfant aux replis de mon sein, Je le sauvai de l'espée homicide |
SEMBLABLE | Je vous juray ma foy, vous feistes le semblable |
SEMBLER | Le Gaulois semble au saule verdissant, Plus on le coupe et plus il est naissant |
SEMESTRE | ..Et portant en leurs mains les premiers des fruits.... Supplioient la deesse [Cérès], et sa semestre fille, Leur donner bon mari et plenté de famille |
SENTIR | Adieu ma lyre, adieu fillettes, Jadis mes douces amourettes, Adieu, je sens venir ma fin |
SEUIL | [Couronnes] Que tant de fois, signe d'une main firte, J'allois pendant à l'essueil de ma porte |
SÉVE | Les petits buissonnets n'ont seve ny puissance ; Je voudrois estre grand comme ces grands forests |
SI | S'Europe avoit l'estomach aussi beau.... |
SI | Mais abaye de loin, si de quelque personne... Au mi lieu de nos jeux nous estions espiez.... |
SI | Je veux entonner ta louange, Et l'envoyer de Loire à Gange, Si tant loin peut aller ma voix |
SI | Qu'eusse-je faict ? l'archer estoit si doux, Si doux son feu, si doux l'or de ses nouds.... |
SIEN, SIENNE | Malheureux est celuy qui, pendant qu'il est sien, Qu'il sent, qu'il voit, qu'il oyt, qui ne fait bonne chere |
SILLER | [Le ciel] Comme jaloux d'un bien si precieux, Silla le monde et m'aveugla les yeux, Pour de luy seul seule estre regardée |
SILLER | Amour ne regne point sur la troupe blesmie Des morts, qui sont sillez d'un long somme de fer |
SILLER | ....Qui eust adouci la rage Du plus foible belliqueur, Si la fureur du courage Ne luy eust sillé le coeur |
SINON | ...Un estranger, Qui n'a rien seur sinon que le danger |
SISTRE | J'aurois un sistre d'or, et j'aurois tout auprès Un carquois tout chargé de flammes et de traits |
SOI | De tous les animaux qui marchent sur la terre L'homme est le plus chetif ; car il se fait la guerre Luy-mesmes à soy-mesme, et n'a dans son cerveau Autre plus grand desir que d'estre son bourreau |
SOIN | Le soing caché se cognoit à la face |
SOIT | Tous animaux, ou soient ceux des campagnes, Soient ceux des bois, ou soient ceux des montagnes |
SOIT | Qui n'est jamais attaint du poignant aiguillon Ou soit de prophetie, ou soit de poësie |
SOIT | Mais nous pauvres chetifs, soit de jour, soit de nuit, Toujours quelque tristesse espineuse nous suit |
SOLACIER | Ne vois-tu pas, Hurault, ces jeunes arondelles, Ces pigeons tremoussant et du bec et des ailes, Se baiser goulument, et de nuict et de jour Sur le haut d'une tour se soulasser d'amour ? |
SOLE | [Il] Cognoissoit bien le pied, la sole et les alleures.... et sçavoit, Sans avoir veu le cerf, quelle teste il avoit |
SOLITAIRE | .... J'errais entre les bois Seul à par-moy sauvage et solitaire |
SOLITAIREMENT | Errant tout seul tout solitairement, J'entre en un pré, du pré en un bocage, Et du bocage en un desert sauvage |
SOMME | Le vrai thresor est le contentement, Non les grands biens, lourde et fascheuse somme |
SOMMEILLER | Heureux quand je regarde Ses beaux yeux sommeiller |
SONNER | Je fy sonner pour chiens : la trompe les assemble |
SONNEUR | Laure [de Pétrarque] ne te veincroit de gloire ny d'honneur, Sans le ciel qui luy donne un plus digne sonneur [poëte] |
SOUCI | Pour charmer mon souci, Page, verse à longs traits du vin dedans ce verre |
SOUCI | .... Et que daignez avoir souci de mon souci |
SOUCI | Aime-t-il point une autre amie Depuis qu'il s'en alla d'ici, Ou s'il m'a tousjours en souci ? |
SOUFFLETER | Or comme un feu qui aux buissons se prend, Puis soufleté par les vents se respand De tous costez trouvant pasture preste |
SOUPÇONNEUX, EUSE | Bien que toujours les monarques sceptrez Soyent soupçonneux des peuples trop lettrez |
SOUPIRER | Comme une belle et jeune fiancée, De qui l'amour resveille la pensée, Souspire en vain son amy nuit et jour |
SOUPIRER | ....Mais soupirerent un chant De leurs gorges non pareilles |
SOURCIL | Tousjours l'esprit joyeux porte haut le sourci, Et le melancholique en soy mesme se pasme |
SOURIRE | ....Devis entre-rompus d'un gracieux sourire, Souris qui me retient le coeur emprisonné |
SOUVENIR | Souvent le souvenir de la chose passée, Quand on le renouvelle, est doux à la pensée |
SOUVENIR | Le doux souvenir que j'emporte de toy |
SOUVENT | Le naturel de l'homme est souvent de faillir |
SOUVERAIN, AINE, | C'est la perle de prix, c'est le souv'rain bonheur |
SUÇOTER | Dieu vous gard', troupe diaprée Des papillons, qui par la prée Les douces herbes suçotez |
SUIVRE | L'autre affine le cuivre, L'autre le vif argent qui veut tousjours se suivre |
SURPLIS | Ton Perrot le premier chantera le service En long surpelis blanc, couronné de cyprès |
SYPHILIS | De nostre temps Fracastor s'est montré très excellent en sa Syphilis, bien que ces vers soient un peu rudes |
TAC | N'envoye à tes brebis ny tac, ny clavelée |
TAISSON | Ô glirons, o tessons que le sommeil oppresse |
TALONNER | Son asne talonnoit le bon vieillard Silene |
TANDIS | Tandis que nous aurons des muscles et des veines, Et du sang, nous aurons des passions humaines |
TANT | Est-ce tant que la mort, est-ce si grand malheur, Que le vulgaire croit ? |
TANT | De l'admirer je ne suis assouvy, Car l'oeil de voir n'est lassé tant qu'il vive |
TANT | Amour, tant sois tu fort, tu perdras la bataille |
TANT | À tant [aussitôt] Francus s'embarque en sa navire |
TÂTONNER | Ha ! que je porte et de haine et d'envie Au medecin qui vient soir et matin Sans nul propos tastonner ce tetin ! |
TAUREAU | Je vis sa forte ville et le Po menaçant, Qui va comme un taureau par les champs mugissant |
TEL, ELLE | De tel arbre tel fruit : c'est d'amour la nature |
TEMPÉRER | [Il] Flatte son coeur felon et tempere son ire |
TEMPORISER | Mais si le fat vieillissant temporise Jusqu'à porter au menton barbe grise |
TEMPS | La rose à la parfin devient un gratecu, Et tout avecq' le temps par le temps est vaincu |
TEMPS | Il sçavoit par sur tous laisser courre et lancer, Bien demesler d'un cerf les ruses et la feinte, Le bon temps, le vieil temps, l'essuy, le rembuscher |
TEMPS | Vostre apprehension et vostre seul penser Un temps furent à moy ; or' vostre amour me laisse : Le temps peut toutes choses à la fin effacer |
TEMPS | Le temps s'en va, le temps s'en va, ma dame ; Las, le temps, non, mais nous, nous en allons |
TENDRE | Plus justice n'estoit aux hommes familiere Comme elle souloit estre, et ne vouloit hanter Le peuple qui desjà tendoit à se gaster |
TÉNÉBREUX, EUSE | Mes yeux estoient couverts d'un voile tenebreux |
TERNIR | Comme à ceste fleur, la vieillesse Fera ternir vostre beauté |
TERREAU | .... puis se tirant à part, Sur un terreau qui pendoit à l'escart.... |
TERRIEN, IENNE | Les autres moins terrains sont à part habitans Torrens, fleuves, ruisseaux, les lacs et les estans |
TIGRE et TIGRESSE | Au fond d'une caverne une tygre felonne L'a nourry de chair crue.... |
TIRER | Et quand dans les ruisseaux jusqu'à la rive pleins Les hommes tiroient l'eau dans le creux de leurs mains |
TOILE | Ou si j'estois assez subtil Pour animer par un outil La toile muette, ou le cuivre, Mon art t'offriroit ces presens |
TOMBER | Il n'a pas l'Italie en poste traversé Sur un cheval poussif, suant et harassé, Qui a cent fois tombé son maistre par la course |
TOMBER | La couleur blanche tombe, et la couleur brunette Est toujours en saison et ne se flestrit pas |
TORTILE | Au XVIe siècle, on disait tortisse : Et la vigne tortisse.... |
TORTIS | Après avoir relié D'un tortis de violettes Et d'un cerne de fleurettes L'or de leur chef delié |
TOUR | Mais une riche dame amoureuse et gentille, Qui a l'esprit bien né, se fait un mauvais tour, Quand par trop d'avarice elle vend son amour |
TOURNER | Soit qu'il veuille tourner [traduire] une chanson d'Horace... |
TOURNOYER | Le vin se verse, et l'escumeuse couppe De main en main tournoye par la troupe |
TOUT, TOUTE | Je tremble tout [suis tout tremblant] que quelqu'un de ces dieux Ne passionne après son beau visage |
TOUT, TOUTE | Ma maistresse est toute angelette, Ma toute rose nouvelette, Toute mon gracieux orgueil.... Toute mon coeur, toute mon oeil, Toute mes jeux et mes blandices..., Toute mon tout, toute mon rien..., Toute mon mal, toute mon bien, Toute fiel, toute ma sucrée..., Ma toute simple et toute fine, Toute mon ame et tout mon coeur |
TOUT, TOUTE | Tout ce qui est parfait ne dure pas longtemps |
TOUT, TOUTE | Le destin et la parque noire En tous ages sillent nos yeux |
TOUT, TOUTE | Las ! ce n'est rien de voir, maistresse, La face qui est tromperesse, Et le front bien souvent moqueur : C'est le tout que de voir le coeur |
TRAC | Quand la limace au dos qui porte sa maison Laisse un trac sur les fleurs.... |
TRACE | Pegase se tarist, et n'y a plus de trasse Qui nous puisse conduire au sommet du Parnasse |
TRAHISON | [Hector] Y fut tué par la traison d'Achille |
TRAIN | Tout ce qui noue [nage] au plus profond de l'onde, Deux qui d'une aile en l'air se font un train, Tout ce qui paist la terre au large sein.... |
TRAIN | Nos lauriers sont sechez, et le train de nos vers Se presente à nos yeux boiteux et de travers |
TRAÎNEMENT | De là maints cris, maints trainements de fers Estoient ouys, souspirail des enfers |
TRAÎTRE, ESSE | Ah traistre amour, donne-moy paix ou treve |
TRAME | Sur le mestier d'un si vague penser Amour ourdit les trames de ma vie |
TREMBLOTER | En lieu de mener la dance, Il [le vieillard] tremblotte des genoux |
TRÉMOUSSER | Ces pigeons tremoussans et du bec et des ailes |
TRICTRAC | Mais lors que soixante ans nous viendront renfermer, Il faut le triquetrac et les cartes aimer |
TROC | Prince, je t'envoye ceste ode, Trafiquant mes vers à la mode Que le marchand baille son bien, Troque pour troq, toy qui es riche.... |
TROCHET | Ainsi qu'au renouveau Un beau guinier par gros trochets fait naistre Son fruit touffu.... |
TRONQUER | Un corps tronqué de teste |
TROP | Assez et trop malgré nos a vescu Ce sang maudit par tant de fois vaincu |
TROUPE | .... Admirant la belle Calliope, Je devins amoureux de sa neuvaine trope |
TRUELLE | Maintenant je ne suis ny vaneur, ny maçon, Pour acquerir du bien en si basse façon : Et si ay fait service autant à ma contrée Qu'une vile truelle à trois crosses tymbrée |
UN, UNE | Sa marque imite de la lune Les feux courbés, quand l'une et l'une De ses deux cornes se refont |
USAGE | La tempeste l'a prinse [la nef], et faut beaucoup d'usage Pour la mener au port entiere du naufrage |
USUFRUIT | Cela nous admoneste en ces mois si plaisans De ne frauder en rien l'usufruit de nos ans |
VACIET | On cueille du baciet la fleur toute noirette ; Le liz, qui est tout blanc, tombe souvent à bas |
VAGUE | Sus le mestier d'un si vague penser Amour ourdit les trames de ma vie |
VAGUE | [Moïse] Qui, sage, commandas au vague peuple hebreu |
VALOIR | Car la devotion fait valoir le present, Et, comme s'il fust d'or, le fait riche et pesant |
VAUTRAIT | L'un avecques les retz enveloppe une beste ; L'autre à dens de mastins ensanglante sa queste : L'un avec le vautret acule le sangler, Et l'autre fait les ours aux dogues estrangler |
VELOUTER | Les Tusques mains ingenieuses Jà de trop velouter [fabriquer du velours] s'usoient Pour nos femmes delicieuses |
VÉNÉRABLE | Trahir nature et mepriser les cieux, Et resister à leur loi venerable |
VÊPRES | Voyez au mois de mai sur l'espine la rose ; Au matin en bouton, à vespre elle est esclose ; Sur le soir elle meurt.... |
VÊPRES | Allons voir si la rose.... A point perdu, cette vesprée, Les plis de sa robe pourprée |
VERDEUR | Je vous fais un present de ceste sempervive ; Elle vit longuement en sa jeune verdeur |
VERDISSANT, ANTE | Bel aubespin fleurissant, Verdissant Le long de ce beau rivage |
VERGETTE | Pour la cage et l'oiseau je veux mettre un panier D'artifice enlacé de vergettes d'ozier |
VERMEIL, EILLE | .... et le vermeil de ceste belle joue Qui fait honteux le pourpre tyrien |
VERRÉE | Un soir, le jour de Saint-Martin, Thiennot, au milieu d'un festin, Ayant desja mille verrées D'un gozier large devorées |
VERSER | Vos yeux dedans les miens ont versé tant d'amour, Que pour eux je souspire et de nuict et de jour |
VERSIFICATEUR | Il y a autant de difference entre un poete et un versificateur qu'entre un bidet et un genereux coursier de Naples |
VESPER | Les hommes volontiers honorent plus le jour Que la nuict tenebreuse, et vesper n'est si belle Que l'aurore au matin qui sort toute nouvelle |
VIANDE | Ne m'achete point de chair, Car tant soit elle friande, L'esté je hay la viande |
VIEILLIR | L'amoureux qui attend se vieillit en un jour |
VIOLENTER | J'en avois fait serment ; mais je n'ai le pouvoir D'estre seigneur de moi ; tant mon triste courage, Violenté d'amour et conduit par usage [habitude], Y reconduit mes pieds.... |
VIVIFIANT, ANTE | Baiser vivifiant, nourricier de mon ame |
VIVRE | Nous vivons, mon Belleau, une vie sans vie |
VIVRE | L'homme ne vit pas tant de l'air tiré des cieux, De pain, de vin, de feu.... |
VOIE | Prit un collet ouvert à rare voye, Entre-broché de fils d'or et de soie, Rare, subtil, à replis bien tissus |
VOILE | Puisqu'il trouve en mes vers le vent si à propos, Fay luy enfler le voile, et luy romp le repos Qui le tient paresseux au rivage d'Epire |
VOIR | Tu vois (un dieu void tout) combien j'ay de tristesse |
VOIR | Comme on void une estoile esmeue, Qui tombe, ou qui tomber est veue [paraît] |
VOIR | ....le peuple desarmé Aime tousjours son roy, quand il s'en voit aimé |
VOIR | Toutesfois je ne voy par quel chemin je sorte, Tant la mort me rempestre au labyrinth d'amour |
VOIX | Ont le lit nuptial trois fois environné : Puis d'un charme à sous-vois l'ayant empoisonné, Et fasciné la chambre en tournant leurs caroles.... |
VOL | Vous oirrez tout le ciel rebruire aux environs D'un aigle dont le vol [envergure] est plus long qu'avirons |
VOLONTÉ | Ma volenté de son vouloir est faite ; Je vis en elle, elle vit dedans moy, Ce n'est qu'un coeur, qu'une ame et qu'une foy |
VOLTER | Soit que poulain rebelle Ne veuille point tourner, ou soit que façonné Tu le faces volter d'un peuple environné |
VOLTIGER | Et voir de ma maison la flame voltiger Dessur ma cheminée, et jamais n'en bouger |
VOULOIR | Je suis de tel advis : me blasme de ceci, M'estime qui voudra, je le conseille ainsi |
ZÉPHIRE ou ZÉPHYR | Je veux changer mes pensers en oyseaux, Mes doux soupirs en zephyres nouveaux |
ZÉPHIRE ou ZÉPHYR | Ny des zephirs les gorgettes descloses |