L'oeuvre Les Amours et les Folastries de Pierre de RONSARD

Ecrit par Pierre de RONSARD

Date : 1553

Citations de "Les Amours et les Folastries"

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RELENTLa nuict desur la terre à tes flancs reposer, S'endormir près de toy sur les herbes relantes
RELENTUne grotte relente
RELIGIEUX, EUSE[Le phénix] Oiseau religieux aux manes de son pere
RELIGIONPour atteindre au sommet d'une telle equité, Il faut la pieté joincte à la charité, Et la religion dont reliez nous sommes
RELIMERLoin de moy soit la faveur et la pompe Qui d'apparence et de fard nous retrompe, Qui nous relime et nous ronge au dedans
RELOGER[Les grues] Hautes au vent, et, dehuchant les nues, Vont reloger en leurs terres cognues
REMBRASSERToutes les nuicts, impatient de haste, Entre mes bras je r'embrasse et retaste Son vain portrait en cent formes trompeur
REMÊLERTantost je verserois de l'eau tiede en la cuve, Et tantost de la froide, et d'un vase bouillant L'eau chaude dans la froide ensemble remeslant....
REMENACEREt toutefois ils se remenassoient, Chauds de cholere et d'une ardeur ferine Qui bouillonnoit au creux de leur poitrine
REMENACERLequel [l'empereur], ayant passé les rives de la Meuse, Remenaçoit Paris, ta grand cité fameuse
REMONTRERPuis, ayant lavé son chef, De rechef [le soleil] Remonstre sa face claire
REMOQUER[Hercule] Qui tua l'ourque, et qui par plusieurs fois Se remoqua des feintes d'Achelois
REMOURIRJe tiens tout, je n'ay rien, je veux et si ne puis, Je revy, je remeurs, ma playe est incurable
REMOURIRVilles et forts et royaumes perissent Par le temps tout exprès Pour donner place aux nouveaux qui fleurissent, Qui remourront après
REMPÊTRERToutes fois je ne voy par quel chemin je sorte, Tant la mort me rempestre au labyrinth d'amour
REMPIRERBienheureux soit mon tourment qui r'empire !
REMPRISONNER....Des vents sortis remprisonna les tropes, Et fit cesser les marteaux des cyclopes
RENARDELa renarde une fois, la louve une autre fois, Et l'ourse l'alaitta....
RENFERRERUne main me delace, et l'autre me renferre [enchaîne de nouveau]
RENFLAMMERQui voudra voir comme amour me surmonte, Comme il renflamme et renglace mon coeur
RENGLUERIl ressemble à l'oiseau, lequel plus se remue, Captif dans les gluaux, tant plus fort se renglue
RENOMCeux qui meurent sans renom, Et desquels la sepulture Presse sous mesme closture Le corps, la vie et le nom
RENOMQuant à moy, j'ayme mieux trente ans de renommée, Jouyssant du soleil, que mille ans de renom, Lorsque la fosse creuse enfouyra mon nom
RENOMMEREn voyant tes grandeurs, que feroy-je sinon Renommer ta louange, et celebrer ton nom ?
RENOMMERQue tu es renommée, D'estre tombe nommée D'un, de qui l'univers Chanta les vers
RENTREREt quoy, veux-je rentrer en un nouveau servage ?
REPEINDRE[Les fleurs battues par la pluie] Qui plus gaillardes se repaignent Aux rayons du nouveau soleil
REPENTIR (SE)Trop tard on se repend quand la faute est commise
REPENTIRRegarde en quel danger follement tu te jettes, Et au pris de ta vie un repentir n'achetes
REPERCER....Et me gesnez de tourment sur tourment, Me reperçant d'amoureuses halesnes
REPIQUERPuis jusqu'au sang leurs destriers repiquant, Haussant la bride en fin les releverent
REPLIPortant au front deux replis de laurier, Pour estre ensemble et sçavant et guerrier
REPRESSERDeux monts de laict qu'un vent presse et represse, Qui sur le sain, sans bouger, s'esbranloient....
REPROMENERJe lis en quelque livre, ou feins de composer, Ou seul je me promeine et repromeine encore, Essayant de tromper l'ennui qui me devore
REPROMETTREL'espoir va soulageant l'homme demy-noyé ; L'espoir au prisonnier repromet delivrance
RESALUERJe te salue, heureuse paix, Je te salue et resalue
RESPIRABLEPource je vous suppli' par le ciel respirable, Par l'air, par le soleil, soyez moy secourable
RESSOUFFLER....Me resouflant en chasque veine La vie par sa douce haleine
RESSOUFFRIREt d'où leur vient ce furieux amour Que de revoir encore un coup le jour, Se revestant de muscles et de veines Pour resouffrir tant de nouvelles paines ?
RESSUIVREEt un penser qui me suit et resuit
RESTAURERJe fis des mots nouveaux, je restauray les vieux
RETANCERLà l'espieu dans la main, courageux je devance Ma chasse de vingt pas ; je la tance et retance, Je la presse et la hue allant tout à l'entour
RETONNER....Refont mourir Didon par les vers de Virgile.... ou de fredons plus hauts De Guine et de Calais retonnent les assauts
RETORDREJe [Clotho] retors la plus belle vie Qu'onques retordirent mes dois
RETORDREEn cent façons retordent leurs cheveux
RETOURComme un lievre, pressé d'une importune suite De chiens, par mainte ruze entre-coupe sa fuite Maintenant d'un destour, maintenant d'un retour, Pour tromper les chasseurs amusez à l'entour
RETOURNERNos ans sans retourner s'en-volent comme un trait
RETRAÎNER[Le serpent blessé] Plis dessus plis, en cent ondes retors, Retraine, tire et retourne son corps
R'ÊTRE....car dès le jour que j'en refu blessée
RETROMPERNon, Muret, non, ce n'est pas du jour d'huy Que l'archerot qui cause nostre ennuy Cause l'erreur qui retrompe les hommes
RETROUVERTu estois mon pays, mon pere et mon espoux, Et tous perdus en toy je les retrouvois tous
RÉVEILLABLE....Et d'un sommeil profond, Toutefois reveillable....
REVENIREt vous, thym, anis et melisse, Vous soyez les bien revenus
REVERSERNe vois-tu que le jour se passe ? Je ne vy point au lendemain ; Page, reverse dans ma tasse ; Que ce grand verre soit tout plein
REVISEROr il est temps que ce propos je change Pour reviser au blanc de ta louange
REVOLERPuis en tirant et sautelant, de là Ce faux garçon [l'Amour] dans le ciel revola
RHABITEREt me plairoit, entre les vieux tombeaux De mes ayeux, bastir des murs nouveaux, Et r'habiter la cendre de mes peres
RIDER.... Et que jamais son front ne ridast de vieillesse
RIENHé qu'est il rien que ce garçon [l'Amour] ne brule ?
RIENIl estoit un grand fat d'aimer sans avoir rien
RIENSi je souhaite rien, vous estes mon souhait
RIEN....Et que nostre fangeuse masse Si tost s'esvanouyt en rien, Qu'à grand'peine avons-nous l'espace De gouster la douceur du bien
RIENEt si je faux, au destin soit la faute, Et non à moy de rien ambitieux
RIEN....Et si de mes labeurs qui honorent la France, Je ne remporte rien qu'un rien pour recompense
RIEN....Qui fait que nostre vie est seulement un songe, Et que tous nos desseins se finissent en rien
RIRE... Et de rang verse à la troupe Du vin qui rit dedans l'or
ROCHETLeur roquet [des Parques] pendoit jusqu'aux hanches
RÔLEPuis la mort vient, qui nous envole ; Alors un chacun se repent Que mieux il n'a joué son role
RONCEEt les quatre pilliers du petit bastiment [une cage] Sont d'une grosse ronce en quatre parts fendue
RONDLe ciel ravy, qui si belle la voit, Roses et liz et guirlandes pleuvoit Tout au rond d'elle au milieu de la place
RONDELET, ETTEAprès fay luy sa rondelette oreille....
ROSEVivez, si m'en croyez, n'attendez à demain ; Cueillez dès aujourd'hui les roses de la vie
ROSSEUn cheval genereux ne devient jamais rosse
ROSSIGNOLETLe chantre rossignolet Nouvelet Courtisant sa bien-aimée
ROTURIER, IÈREQuand, balançant d'une main equitable Le droit douteux, juge non corrompable, Faisois justice, et sans esgard d'aucun Rendois la loy roturiere à chacun
ROUE.... Sa peine est plus cruelle Que s'il tournoit là bas la rou' continuelle
ROUERAstres qui dans le ciel rouez vostre voyage
ROUGET, ETTEQui est l'ouvrier qui proprement t'a mis Dessus ton teinct ceste couleur rougette ?
ROULERMon Daurat, nos ans coulent Comme les eaux qui roulent D'un cours sempiternel
RUBANJe voudrois estre le riban Qui serre ta belle poitrine
RUSÉ, ÉE[Le duc de Guise] Sur les bornes de Gaule affrontant sa jeunesse Aux desseins plus ruzés de la grise vieillesse D'un si caut empereur [Charles-Quint]
SACRILÉGESacrileges meurdriers
SANGLOTERUne horreur le saisit, il sanglotte son ame, Et, outré de douleur, contre terre se pasme
SANSJe mourrois, sans aimer [si je n'aimais] leur gentille lumiere Qui m'embraza le coeur d'une flame premiere
SANSL'homme vit aisement en ce mortel sejour Sans avoir un royaume, et non pas sans amour
SARCASME...Comme Italiam metire jacens, qui est proprement un sarcasme, c'est à dire une mocquerie que le vainqueur fait sur le corps navré à mort de son ennemy
SAUVERLes larmes de l'enfant eussent sauvé la mere !
SAVOIRMais quiconque a le sçavoir, Celuy doit l'honneur avoir
SCEPTRE....Des rois aux longues mains, qui leurs sceptres estendent De l'une à l'autre mer et après Dieu commandent
SCIEURNe le scieur ne va taillant Tant de moissons, lorsque nous sommes En esté, que toi bataillant Tailleras de chevaux et d'hommes
SECONDERChassons avec le vin le soin et les malheurs ; Je combas les soucis quand le vin me seconde
SECOUERPour eux tombe en abondance Le glan des chesnes secous
SECRET....Par le secret des rivages
SEINCachant l'enfant aux replis de mon sein, Je le sauvai de l'espée homicide
SEMBLABLEJe vous juray ma foy, vous feistes le semblable
SEMBLERLe Gaulois semble au saule verdissant, Plus on le coupe et plus il est naissant
SEMESTRE..Et portant en leurs mains les premiers des fruits.... Supplioient la deesse [Cérès], et sa semestre fille, Leur donner bon mari et plenté de famille
SENTIRAdieu ma lyre, adieu fillettes, Jadis mes douces amourettes, Adieu, je sens venir ma fin
SEUIL[Couronnes] Que tant de fois, signe d'une main firte, J'allois pendant à l'essueil de ma porte
SÉVELes petits buissonnets n'ont seve ny puissance ; Je voudrois estre grand comme ces grands forests
SIS'Europe avoit l'estomach aussi beau....
SIMais abaye de loin, si de quelque personne... Au mi lieu de nos jeux nous estions espiez....
SIJe veux entonner ta louange, Et l'envoyer de Loire à Gange, Si tant loin peut aller ma voix
SIQu'eusse-je faict ? l'archer estoit si doux, Si doux son feu, si doux l'or de ses nouds....
SIEN, SIENNEMalheureux est celuy qui, pendant qu'il est sien, Qu'il sent, qu'il voit, qu'il oyt, qui ne fait bonne chere
SILLER[Le ciel] Comme jaloux d'un bien si precieux, Silla le monde et m'aveugla les yeux, Pour de luy seul seule estre regardée
SILLERAmour ne regne point sur la troupe blesmie Des morts, qui sont sillez d'un long somme de fer
SILLER....Qui eust adouci la rage Du plus foible belliqueur, Si la fureur du courage Ne luy eust sillé le coeur
SINON...Un estranger, Qui n'a rien seur sinon que le danger
SISTREJ'aurois un sistre d'or, et j'aurois tout auprès Un carquois tout chargé de flammes et de traits
SOIDe tous les animaux qui marchent sur la terre L'homme est le plus chetif ; car il se fait la guerre Luy-mesmes à soy-mesme, et n'a dans son cerveau Autre plus grand desir que d'estre son bourreau
SOINLe soing caché se cognoit à la face
SOITTous animaux, ou soient ceux des campagnes, Soient ceux des bois, ou soient ceux des montagnes
SOITQui n'est jamais attaint du poignant aiguillon Ou soit de prophetie, ou soit de poësie
SOITMais nous pauvres chetifs, soit de jour, soit de nuit, Toujours quelque tristesse espineuse nous suit
SOLACIERNe vois-tu pas, Hurault, ces jeunes arondelles, Ces pigeons tremoussant et du bec et des ailes, Se baiser goulument, et de nuict et de jour Sur le haut d'une tour se soulasser d'amour ?
SOLE[Il] Cognoissoit bien le pied, la sole et les alleures.... et sçavoit, Sans avoir veu le cerf, quelle teste il avoit
SOLITAIRE.... J'errais entre les bois Seul à par-moy sauvage et solitaire
SOLITAIREMENTErrant tout seul tout solitairement, J'entre en un pré, du pré en un bocage, Et du bocage en un desert sauvage
SOMMELe vrai thresor est le contentement, Non les grands biens, lourde et fascheuse somme
SOMMEILLERHeureux quand je regarde Ses beaux yeux sommeiller
SONNERJe fy sonner pour chiens : la trompe les assemble
SONNEURLaure [de Pétrarque] ne te veincroit de gloire ny d'honneur, Sans le ciel qui luy donne un plus digne sonneur [poëte]
SOUCIPour charmer mon souci, Page, verse à longs traits du vin dedans ce verre
SOUCI.... Et que daignez avoir souci de mon souci
SOUCIAime-t-il point une autre amie Depuis qu'il s'en alla d'ici, Ou s'il m'a tousjours en souci ?
SOUFFLETEROr comme un feu qui aux buissons se prend, Puis soufleté par les vents se respand De tous costez trouvant pasture preste
SOUPÇONNEUX, EUSEBien que toujours les monarques sceptrez Soyent soupçonneux des peuples trop lettrez
SOUPIRERComme une belle et jeune fiancée, De qui l'amour resveille la pensée, Souspire en vain son amy nuit et jour
SOUPIRER....Mais soupirerent un chant De leurs gorges non pareilles
SOURCILTousjours l'esprit joyeux porte haut le sourci, Et le melancholique en soy mesme se pasme
SOURIRE....Devis entre-rompus d'un gracieux sourire, Souris qui me retient le coeur emprisonné
SOUVENIRSouvent le souvenir de la chose passée, Quand on le renouvelle, est doux à la pensée
SOUVENIRLe doux souvenir que j'emporte de toy
SOUVENTLe naturel de l'homme est souvent de faillir
SOUVERAIN, AINE,C'est la perle de prix, c'est le souv'rain bonheur
SUÇOTERDieu vous gard', troupe diaprée Des papillons, qui par la prée Les douces herbes suçotez
SUIVREL'autre affine le cuivre, L'autre le vif argent qui veut tousjours se suivre
SURPLISTon Perrot le premier chantera le service En long surpelis blanc, couronné de cyprès
SYPHILISDe nostre temps Fracastor s'est montré très excellent en sa Syphilis, bien que ces vers soient un peu rudes
TACN'envoye à tes brebis ny tac, ny clavelée
TAISSONÔ glirons, o tessons que le sommeil oppresse
TALONNERSon asne talonnoit le bon vieillard Silene
TANDISTandis que nous aurons des muscles et des veines, Et du sang, nous aurons des passions humaines
TANTEst-ce tant que la mort, est-ce si grand malheur, Que le vulgaire croit ?
TANTDe l'admirer je ne suis assouvy, Car l'oeil de voir n'est lassé tant qu'il vive
TANTAmour, tant sois tu fort, tu perdras la bataille
TANTÀ tant [aussitôt] Francus s'embarque en sa navire
TÂTONNERHa ! que je porte et de haine et d'envie Au medecin qui vient soir et matin Sans nul propos tastonner ce tetin !
TAUREAUJe vis sa forte ville et le Po menaçant, Qui va comme un taureau par les champs mugissant
TEL, ELLEDe tel arbre tel fruit : c'est d'amour la nature
TEMPÉRER[Il] Flatte son coeur felon et tempere son ire
TEMPORISERMais si le fat vieillissant temporise Jusqu'à porter au menton barbe grise
TEMPSLa rose à la parfin devient un gratecu, Et tout avecq' le temps par le temps est vaincu
TEMPSIl sçavoit par sur tous laisser courre et lancer, Bien demesler d'un cerf les ruses et la feinte, Le bon temps, le vieil temps, l'essuy, le rembuscher
TEMPSVostre apprehension et vostre seul penser Un temps furent à moy ; or' vostre amour me laisse : Le temps peut toutes choses à la fin effacer
TEMPSLe temps s'en va, le temps s'en va, ma dame ; Las, le temps, non, mais nous, nous en allons
TENDREPlus justice n'estoit aux hommes familiere Comme elle souloit estre, et ne vouloit hanter Le peuple qui desjà tendoit à se gaster
TÉNÉBREUX, EUSEMes yeux estoient couverts d'un voile tenebreux
TERNIRComme à ceste fleur, la vieillesse Fera ternir vostre beauté
TERREAU.... puis se tirant à part, Sur un terreau qui pendoit à l'escart....
TERRIEN, IENNELes autres moins terrains sont à part habitans Torrens, fleuves, ruisseaux, les lacs et les estans
TIGRE et TIGRESSEAu fond d'une caverne une tygre felonne L'a nourry de chair crue....
TIREREt quand dans les ruisseaux jusqu'à la rive pleins Les hommes tiroient l'eau dans le creux de leurs mains
TOILEOu si j'estois assez subtil Pour animer par un outil La toile muette, ou le cuivre, Mon art t'offriroit ces presens
TOMBERIl n'a pas l'Italie en poste traversé Sur un cheval poussif, suant et harassé, Qui a cent fois tombé son maistre par la course
TOMBERLa couleur blanche tombe, et la couleur brunette Est toujours en saison et ne se flestrit pas
TORTILEAu XVIe siècle, on disait tortisse : Et la vigne tortisse....
TORTISAprès avoir relié D'un tortis de violettes Et d'un cerne de fleurettes L'or de leur chef delié
TOURMais une riche dame amoureuse et gentille, Qui a l'esprit bien né, se fait un mauvais tour, Quand par trop d'avarice elle vend son amour
TOURNERSoit qu'il veuille tourner [traduire] une chanson d'Horace...
TOURNOYERLe vin se verse, et l'escumeuse couppe De main en main tournoye par la troupe
TOUT, TOUTEJe tremble tout [suis tout tremblant] que quelqu'un de ces dieux Ne passionne après son beau visage
TOUT, TOUTEMa maistresse est toute angelette, Ma toute rose nouvelette, Toute mon gracieux orgueil.... Toute mon coeur, toute mon oeil, Toute mes jeux et mes blandices..., Toute mon tout, toute mon rien..., Toute mon mal, toute mon bien, Toute fiel, toute ma sucrée..., Ma toute simple et toute fine, Toute mon ame et tout mon coeur
TOUT, TOUTETout ce qui est parfait ne dure pas longtemps
TOUT, TOUTELe destin et la parque noire En tous ages sillent nos yeux
TOUT, TOUTELas ! ce n'est rien de voir, maistresse, La face qui est tromperesse, Et le front bien souvent moqueur : C'est le tout que de voir le coeur
TRACQuand la limace au dos qui porte sa maison Laisse un trac sur les fleurs....
TRACEPegase se tarist, et n'y a plus de trasse Qui nous puisse conduire au sommet du Parnasse
TRAHISON[Hector] Y fut tué par la traison d'Achille
TRAINTout ce qui noue [nage] au plus profond de l'onde, Deux qui d'une aile en l'air se font un train, Tout ce qui paist la terre au large sein....
TRAINNos lauriers sont sechez, et le train de nos vers Se presente à nos yeux boiteux et de travers
TRAÎNEMENTDe là maints cris, maints trainements de fers Estoient ouys, souspirail des enfers
TRAÎTRE, ESSEAh traistre amour, donne-moy paix ou treve
TRAMESur le mestier d'un si vague penser Amour ourdit les trames de ma vie
TREMBLOTEREn lieu de mener la dance, Il [le vieillard] tremblotte des genoux
TRÉMOUSSERCes pigeons tremoussans et du bec et des ailes
TRICTRACMais lors que soixante ans nous viendront renfermer, Il faut le triquetrac et les cartes aimer
TROCPrince, je t'envoye ceste ode, Trafiquant mes vers à la mode Que le marchand baille son bien, Troque pour troq, toy qui es riche....
TROCHETAinsi qu'au renouveau Un beau guinier par gros trochets fait naistre Son fruit touffu....
TRONQUERUn corps tronqué de teste
TROPAssez et trop malgré nos a vescu Ce sang maudit par tant de fois vaincu
TROUPE.... Admirant la belle Calliope, Je devins amoureux de sa neuvaine trope
TRUELLEMaintenant je ne suis ny vaneur, ny maçon, Pour acquerir du bien en si basse façon : Et si ay fait service autant à ma contrée Qu'une vile truelle à trois crosses tymbrée
UN, UNESa marque imite de la lune Les feux courbés, quand l'une et l'une De ses deux cornes se refont
USAGELa tempeste l'a prinse [la nef], et faut beaucoup d'usage Pour la mener au port entiere du naufrage
USUFRUITCela nous admoneste en ces mois si plaisans De ne frauder en rien l'usufruit de nos ans
VACIETOn cueille du baciet la fleur toute noirette ; Le liz, qui est tout blanc, tombe souvent à bas
VAGUESus le mestier d'un si vague penser Amour ourdit les trames de ma vie
VAGUE[Moïse] Qui, sage, commandas au vague peuple hebreu
VALOIRCar la devotion fait valoir le present, Et, comme s'il fust d'or, le fait riche et pesant
VAUTRAITL'un avecques les retz enveloppe une beste ; L'autre à dens de mastins ensanglante sa queste : L'un avec le vautret acule le sangler, Et l'autre fait les ours aux dogues estrangler
VELOUTERLes Tusques mains ingenieuses Jà de trop velouter [fabriquer du velours] s'usoient Pour nos femmes delicieuses
VÉNÉRABLETrahir nature et mepriser les cieux, Et resister à leur loi venerable
VÊPRESVoyez au mois de mai sur l'espine la rose ; Au matin en bouton, à vespre elle est esclose ; Sur le soir elle meurt....
VÊPRESAllons voir si la rose.... A point perdu, cette vesprée, Les plis de sa robe pourprée
VERDEURJe vous fais un present de ceste sempervive ; Elle vit longuement en sa jeune verdeur
VERDISSANT, ANTEBel aubespin fleurissant, Verdissant Le long de ce beau rivage
VERGETTEPour la cage et l'oiseau je veux mettre un panier D'artifice enlacé de vergettes d'ozier
VERMEIL, EILLE.... et le vermeil de ceste belle joue Qui fait honteux le pourpre tyrien
VERRÉEUn soir, le jour de Saint-Martin, Thiennot, au milieu d'un festin, Ayant desja mille verrées D'un gozier large devorées
VERSERVos yeux dedans les miens ont versé tant d'amour, Que pour eux je souspire et de nuict et de jour
VERSIFICATEURIl y a autant de difference entre un poete et un versificateur qu'entre un bidet et un genereux coursier de Naples
VESPERLes hommes volontiers honorent plus le jour Que la nuict tenebreuse, et vesper n'est si belle Que l'aurore au matin qui sort toute nouvelle
VIANDENe m'achete point de chair, Car tant soit elle friande, L'esté je hay la viande
VIEILLIRL'amoureux qui attend se vieillit en un jour
VIOLENTERJ'en avois fait serment ; mais je n'ai le pouvoir D'estre seigneur de moi ; tant mon triste courage, Violenté d'amour et conduit par usage [habitude], Y reconduit mes pieds....
VIVIFIANT, ANTEBaiser vivifiant, nourricier de mon ame
VIVRENous vivons, mon Belleau, une vie sans vie
VIVREL'homme ne vit pas tant de l'air tiré des cieux, De pain, de vin, de feu....
VOIEPrit un collet ouvert à rare voye, Entre-broché de fils d'or et de soie, Rare, subtil, à replis bien tissus
VOILEPuisqu'il trouve en mes vers le vent si à propos, Fay luy enfler le voile, et luy romp le repos Qui le tient paresseux au rivage d'Epire
VOIRTu vois (un dieu void tout) combien j'ay de tristesse
VOIRComme on void une estoile esmeue, Qui tombe, ou qui tomber est veue [paraît]
VOIR....le peuple desarmé Aime tousjours son roy, quand il s'en voit aimé
VOIRToutesfois je ne voy par quel chemin je sorte, Tant la mort me rempestre au labyrinth d'amour
VOIXOnt le lit nuptial trois fois environné : Puis d'un charme à sous-vois l'ayant empoisonné, Et fasciné la chambre en tournant leurs caroles....
VOLVous oirrez tout le ciel rebruire aux environs D'un aigle dont le vol [envergure] est plus long qu'avirons
VOLONTÉMa volenté de son vouloir est faite ; Je vis en elle, elle vit dedans moy, Ce n'est qu'un coeur, qu'une ame et qu'une foy
VOLTERSoit que poulain rebelle Ne veuille point tourner, ou soit que façonné Tu le faces volter d'un peuple environné
VOLTIGEREt voir de ma maison la flame voltiger Dessur ma cheminée, et jamais n'en bouger
VOULOIRJe suis de tel advis : me blasme de ceci, M'estime qui voudra, je le conseille ainsi
ZÉPHIRE ou ZÉPHYRJe veux changer mes pensers en oyseaux, Mes doux soupirs en zephyres nouveaux
ZÉPHIRE ou ZÉPHYRNy des zephirs les gorgettes descloses

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