Définition de ELLE

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : è-l'

DÉFINITIONS

1
de la 3e pers. féminin. Il s'emploie comme sujet. Elle a dit. Elles font. Qui a tenu ce langage ? elle.
Elle qui.... au féminin, tandis que, au masculin, on dit lui qui.... Elle qui se prétend si sage a pourtant fait une sottise.
Elle ne sert pas de régime direct à un verbe actif ; on le remplace par la devant ce verbe : je la chéris, pour je chéris elle.
Quand le pronom la est le régime direct d'un verbe, et qu'après ce verbe il y a un nom qui concourt avec le pronom à former ce régime direct, on joint elle à ce nom : le lion la dévora, elle et ses enfants. On dit de même au sujet : elle mourut, elle et ses enfants.
Elle ne sert pas ordinairement de régime indirect à un verbe quand ce régime est marqué par à ; on y substitue lui : parlez-lui, et non parlez à elle. Cependant, en quelques cas exceptionnels, où l'on veut exprimer plus fortement le régime indirect, on peut se servir de elle.
Il croyait même parler à elle
Quand on ajoute même à elle, on peut dire à elle : parlez à elle-même (voy. MÊME).
D'elle-même spontanément.
Mais enfin d'elle-même on ne l'entend jamais....
La flamme du bûcher d'elle-même s'allume
Elle se construit aussi avec une préposition comme complément d'un adjectif ou d'un verbe. Je ne suis pas content d'elle. Je pense à elle. Bien des préventions se sont élevées contre elle. Il faut s'adresser à elle.
Je trouvai du plaisir à me perdre pour elle
Elle se construit moins bien de la sorte, quand il s'agit de choses et non de personnes ; vous avez une plume bien taillée ; c'est avec elle que j'ai écrit ; il vaut mieux dire : c'est avec cette plume. Cette muraille menace ruine, ne vous approchez pas d'elle ; dites : ne vous en approchez pas. Aussi on désapprouve ces deux vers de Voltaire : Fers, tombez de ses mains, le sceptre est fait pour elles, Oreste, V, 7 ; Mais qui peut altérer vos bontés paternelles ? Vous seule, vous, ma fille, en abusant trop d'elles, Tancr. I, 4. Cependant rien, dans la grammaire, n'empêchant cet emploi, qui seulement est languissant et prosaïque, on ne le blâmera pas absolument ; et l'on acceptera ce vers de V. Hugo, cité par Legoarant : Moi, la douleur m'éprouve, et mes chants viennent d'elle. On acceptera également cette phrase-ci : Cette comédie ayant plu à ceux pour qui elle est faite, je trouve que c'est assez pour elle.

HISTORIQUE

1
Xe s.
Elle n'out eskolté les mals conseliers
dans Eulalie
2
XIe s.
Quant el [la dame] le voit, ne peut muer ne rie [s'empêcher de rire]
dans Ch. de Rol. LXXV
3
XIIe s.
Ele ot chemise de soie d'Aumarie
dans Ronc. p. 160
Nule chançon ne m'agrée, S'el ne vient de fine amor
dans Couci, I
La roïne ne fit pas que courtoise, Qui me reprist, ele et ses fiex li rois [son fils le roi]
de QUESNES dans Romancero, p. 83
Au departir de li [elle] [il] l'a doucement baisie, Et ele lui aussi
dans Sax. VII
4
XIIIe s.
N'ert [n'étoit] fame qui à ele de grant biauté s'afiere
dans Berte, XI
Onc puisqu'ele [elles] leur dame voudrent [voulurent] faire mourir
dans ib. LXIII
Ge fusse arivés à bon port. Se d'els [elles] troi ne fusse aguetiés
dans la Rose, 2879
5
XIVe s.
Les queles choses, s'il [elles] sont bien considerées
de Henri DE MONDEVILLE dans f° 31, verso.
Les vaines [veines] sont devisées en moult de parties, tant qu'il soient capillaires
de Henri DE MONDEVILLE dans f° 22, verso.
Nous manifesterons et declarerons quantes il [les vertus] sont
6
XVIe s.
Ell' n'en prendroit jamais, te di-je ; Car c'est une femme d'honneur
de Clément MAROT dans I, 207
Et que veux-tu ? el' m'ayme bien, Je n'ai que faire de m'en plaindre
de Clément MAROT dans I, 210
Elles sçavent trouver mille feintes excuses, Après qu'ell' ont failly
de Pierre de RONSARD dans 125

ÉTYMOLOGIE

1
Wallon, ile, èle, elle, elles Berry, alle, ielle ; provenç. e-la, elha, ella ; espagn. et ital. ella ; du latin illa (voy. IL). L'ancienne langue a dit aussi il pour elle ; ce qui n'a rien d'extraordinaire, le latin disant illa.

Synonymes de ELLE