L'oeuvre Le dépit amoureux de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE
Ecrit par Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE
Date : 1656
Citations de "Le dépit amoureux"
Pages 1
Utilisé pour le mot | Citation |
À | Un voile à couvrir d'autres flammes |
ACHEMINER | La joie où vous m'acheminez.... |
ACOQUINÉ, ÉE | Mon Dieu, qu'à tes appas je suis acoquiné ! |
ACQUITTER | À m'acquitter vers toi d'une telle promesse |
AFFRONTER | Un coeur ne pèse rien, alors que l'on l'affronte |
AGNELET | À poursuivre les loups les agnelets s'ébattent |
AIR | Sur des soupçons en l'air je m'irais alarmer |
AJUSTER | Que votre langage à mon faible s'ajuste |
ALLÉGEMENT | Si cela fait à votre allégement [si cela peut vous consoler] |
AMAIGRIR | Pour m'aller amaigrir avec un tel chagrin |
AMOUR | J'ignore le destin de mon amour ardente |
APPARENCE | Je vois trop d'apparence à tout ce qu'il a dit |
APPLICATION | Chien d'homme ! oh ! que je suis tenté d'étrange sorte, De faire sur ce mufle une application [y appliquer un soufflet] |
APRÈS | Que Marinette est sotte après son gros René |
ARDEZ | Ardez le beau museau, Pour nous donner envie encore de sa peau |
AS | Ô la fine pratique, Un mari confident ! - Taisez-vous, as de pique |
ASSEZ | Ah ! pour cela il est toujours assez bonne heure |
ASSIETTE | Une atteinte secrète Ne laisse pas mon âme en une bonne assiette |
ASSURANCE | Et sur ses déplaisirs et son impatience Mon âme prendrait lors une pleine assurance |
ASSURER | A moins que Valère se pende, Bagatelle ! son coeur ne s'assurera point |
AU, AUX | Je ne me trompe guère aux choses que je pense |
AUDIENCE | Je vous donne audience |
AVANT | Avant que passer à ce discours |
AVEU | J'ai besoin pour cela de l'aveu de quelque autre |
BADIN, INE | Moi, jaloux ! Dieu m'en garde, et d'être assez badin Pour m'aller amaigrir avec un tel chagrin |
BASQUE | Vous m'avez fait trotter comme un basque |
BEAU ou BEL, BELLE | .... Il faut sans discourir Que tu meures. - Tout beau ! Mon âme pour mourir N'est pas en bon état |
BEAU ou BEL, BELLE | Dis-lui bien et beau [clairement] que.... |
BESOIN | S'il vous faisait besoin, mon bras est tout à vous |
BIEN | Puisse cette action se terminer à bien |
BLANCHIR | Les douceurs ne feront que blanchir contre moi |
BON, BONNE | Refuser ce qu'on donne est bon à faire aux fous |
BOUCHE | Enfin, ma chère, enfin, l'amour que j'eus pour lui Se voulut expliquer, mais sous le nom d'autrui ; Dans ma bouche, une nuit, cet amant trop aimable Crut rencontrer Lucile à ses voeux favorable |
BOUT | Un reste de respect en pouvait être cause, Mais c'est trop me pousser, ce respect est à bout |
BOUT | Ah ! certes celui-là l'emporte et vient à bout De toute ma raison |
BRANLER | Oh ! tu seras ainsi tenu pour un poltron. - Soit, pourvu que toujours je branle le menton |
BRUIT | Je ferai beau bruit |
CABRIOLE | Ces yeux te verront faire la capriole |
CAPABLE | Pourquoi subtiliser et faire le capable ? |
CAR | Non, je ne reviens pas, car je n'ai pas été ; Je ne vais pas aussi, car je suis arrêté ; Je ne demeure point, car tout de ce pas même Je prétends m'en aller |
CARREAU | Et Marinette aussi, d'un dédaigneux museau, Lâchant un : Laisse-nous, beau valet de carreau, M'a planté là comme elle.... |
CAUTIONNER | Outre que de ton coeur ta foi me cautionne |
CERVEAU | Un homme à fort petit cerveau |
CHAMAILLER | Nous irions bien armés ; et, si quelqu'un nous gronde, Nous nous chamaillerons.... - Moi chamailler ! bon Dieu ! suis-je un Roland, mon maître ? |
CHANSON | Car Lucile soutient que c'est une chanson |
CHANTER | Nous en tenons, madame, et puis prêtons l'oreille Aux bons chiens de pendards qui nous chantent merveille |
CHATTEMITE | Que maudit soit l'amour et les filles maudites Qui veulent en tâter et font les chattemites |
CHAUSSES | Et me laissez tirer mes chausses sans murmure |
CHEMIN | Pour couper tout chemin à nous rapatrier |
CHIEN, CHIENNE | Moi j'aurais de l'amour pour ta chienne de face |
CHÔMER | Laissons venir la fête, avant que la chômer |
CIVIL, ILE | La recherche [de ma fille] en pouvait être honnête et civile |
CLERC | Ma langue en cet endroit a fait un pas de clerc |
CLOS, CLOSE | Le fond de cette intrigue est pour moi lettre close |
CLOS, CLOSE | Si l'on veut qu'ils aient la bouche close |
COMPROMIS | Les coeurs généreux Ne mettent point les gens en compromis pour eux |
CONSOMMER | Et quoi que l'on reproche au feu qui vous consomme |
CONTENT, ENTE | Ayez-le donc [le consentement], et lors, nous expliquant nos voeux, Nous verrons qui tiendra mieux parole des deux. - Adieu, j'en suis content |
CONTESTE | Homme ou démon, veux-tu m'entendre sans conteste |
COQUIN, INE | Que me vient donc conter cet assuré coquin ? |
COUP | C'était un coup d'État |
COUP | M'empoisonne à tous coups [à chaque instant] leurs plus charmants appas |
COURAGE | Ô la lâche personne ! ah ! le faible courage |
COURONNÉ, ÉE | Voilà bien à tous deux notre amour couronné |
COURRIÈRE | Les soins d'une si noble et si belle courrière |
CRACHER | N'allez point déployer toute votre doctrine, Faire le pédagogue et cent mots me cracher |
CRÉDIT | C'est jouer en amour un mauvais personnage Et se rendre après tout misérable à crédit |
CRÉDIT | Ah ! ma soeur ! si sur vous je puis avoir crédit |
CROCODILE | Crocodile trompeur, De qui le coeur félon est pire que.... |
CUEILLIR | Tout le fruit qu'on en cueille est de se mettre mal, Et d'avancer par là les desseins d'un rival |
CUISANT, ANTE | C'est prendre peu de part à mes cuisants soucis Que de rire et me voir en l'état où je suis |
DAMOISEAU | Je prétends qu'on soit sourde à tous les damoiseaux |
DE | Bon ! voilà l'autre encor, digne maître D'un semblable valet ! ô les menteurs hardis ! - D'homme d'honneur, il est ainsi que je le dis |
DE | Car Lucile soutient que c'est une chanson, Et m'a parlé d'un air à m'ôter tout soupçon |
DE | ; Le remède plus prompt où j'ai su recourir, C'est de pousser ma pointe et dire en diligence à notre vieux patron toute la manigance |
DÉBUTER | Par où lui débuter ? |
DÉCOUVRIR | Nous serions au logis beaucoup moins sûrement ; Ici de tous côtés on découvre aisément, Et nous pouvons parler avec toute assurance |
DÉÇU, UE | Quelque chose le trouble, ou je suis fort déçu |
DEDANS | Et ses voeux, rejetés de l'objet qui l'enflamme, Étaient comme vainqueurs reçus dedans mon âme |
DÉFENDRE | Ah ! monsieur, qu'est ceci ? je défends la surprise ! |
DÉGÉNÉRER | Ces gens avant l'hymen si fâcheux et critiques Dégénèrent souvent en maris pacifiques |
DEMI, IE | Je ne suis point de moi si mortel ennemi Que je m'aille affliger sans sujet ni demi |
DÉPLAIRE | Je dirai, n'en déplaise à monsieur votre amour |
DERNIER, IÈRE | Je n'ai point maintenant de tes lettres sur moi ; Mais j'en ferai du feu jusques à la dernière |
DERNIER, IÈRE | C'est la dernière ici des importunités Que vous aurez jamais de mes voeux rebutés |
DERNIER, IÈRE | N'ayez pas le dernier |
DÉSENAMOURÉ, ÉE | Mais est-ce un coup bien sûr que votre seigneurie Soit désenamourée, ou si c'est raillerie ? |
DESSEIN | Le ciel parfois seconde un dessein téméraire |
DESSERRER | Je ne desserre pas la bouche seulement |
DESSOUS | Je sais qu'il est rangé dessous les lois d'un autre |
DESSUS | Faites parler les droits qu'on a dessus mon coeur |
DÉTACHER | Lorsque par les rebuts une âme est détachée, Elle veut fuir l'objet dont elle fut touchée |
DÉTESTER | Quand, dis-je, par un sort à mes désirs propice, Il reviendrait m'offrir sa vie en sacrifice, Détester à mes pieds l'action d'aujourd'hui |
DIA | Et l'on voit que l'un tire à dia, l'autre à hurhaut |
DIFFAMER | Trouves-tu beau, dis-moi, de diffamer ma fille, Et faire un tel scandale à toute une famille ? |
DIRE | Et puis-je mais, chétif, si le coeur leur en dit ? |
DIRE | Veux-tu que je te die ? une atteinte secrète Ne laisse point mon âme en une bonne assiette |
DISCOURS | Ton discours de son coeur est-il bien l'interprète ? |
DISPENSER | Et c'est aussi pourquoi ma bouche se dispense à vous ouvrir mon coeur avec plus d'assurance |
DOMPTER | Et je vois dans son coeur de tendres mouvements À dompter la fierté des plus durs sentiments |
DONC | Donques, si le pouvoir de parler m'est ôté, Pour moi, j'aime autant perdre aussi l'humanité |
DONNER | Refuser ce qu'on donne est bon à faire aux fous |
DONNER | De l'écrit obligeant le sien [son coeur] tout transporté Ne me donnait pas moins que de la déité |
DONT | Comme le mal fut prompt dont on le vit mourir.... |
DOUBLE | Oses-tu me parler, âme double et traîtresse ? |
DOUCEUR | De prévenir l'éclat où ce coup-ci m'expose, Et faire qu'en douceur passât toute la chose |
DOUX, DOUCE | Ne fais point les doux yeux ; je veux être fâché |
DOUX, DOUCE | Tout doux : et, s'il est vrai que ce soit chose faite, Voulez-vous l'approuver, cette chaîne secrète ? |
DULCIFIÉ, ÉE | Voilà tout mon courroux Déjà dulcifié ; qu'en dis-tu ? rompons-nous ? |
DUPE | Et ne pense pas, toi, trouver ta dupe aussi [me tromper] |
EMBÛCHE | Quand j'y devrais trouver cent embûches mortelles |
EMMAIGRIR | Moi jaloux ! Dieu m'en garde, et d'être assez badin Pour m'aller emmaigrir avec un tel chagrin |
EN | Mettez-vous en ma place |
EN | Le plus parfait objet dont je serais charmé N'aurait pas mon amour, n'en étant point aimé |
EN | Hé ! bien, monsieur, Nous en tenons tous deux, si l'autre est véritable |
EN | Bon, bon, tu voudrais bien ici m'en donner d'une |
EN | Il [cela] est très naturel, et j'en suis bien de même |
ENCOMBRE | Quelque sinistre encombre |
ENTRE-DONNER (S') | Et ces yeux les ont vus s'entre-donner parole |
ENTRER | N'entrez point tout à fait dedans l'étonnement |
ENTRETIEN | À peine ai-je voulu lui porter la nouvelle Du moment d'entretien que vous souhaitiez d'elle, Qu'elle m'a répondu tenant son quant à moi.... |
ÉPINGLE | Vous tirez sagement votre épingle du jeu |
ESTIME | Et qu'il eût mieux valu pour moi, pour mon estime, Suivre les mouvements d'une peur légitime |
ÉTAT | Dis à ta maîtresse Qu'avecque ses écrits elle me laisse en paix, Et que voilà l'état, infâme, que j'en fais |
ÊTRE | Et toi, pour te montrer que tu m'es à mépris, Voilà ton demi-cent d'épingles de Paris |
ÊTRE | Albert n'est pas un homme à vous refuser rien |
ÊTRE | .... Nous étions tout à l'heure sur toi |
ÊTRE | Mais est-ce un coup bien sûr que votre seigneurie Soit désenamourée ? ou si c'est raillerie ? |
ÉVAPORÉ, ÉE | Son fils, qui m'embarrasse, est un évaporé |
EXTERMINER | Je sois exterminé, si je ne tiens parole ! |
FACE | Mais les choses depuis ont bien changé de face |
FAIBLE | Et que votre langage à mon faible s'ajuste |
FAIM | Je n'ai pas grande faim de mort ni de blessure |
FAIRE | Même si cela fait à votre allégement, J'avouerai qu'à lui seul en est toute la faute |
FAIT | Albert : Hé bien ! bonjour, te dis-je. - Mascarille : Oui, mais je viens encore Vous saluer au nom du seigneur Polidore. Albert : Ah ! c'est un autre fait ; ton maître t'a chargé De me saluer ? |
FANFARE | Voilà ton demi-cent d'aiguilles de Paris, Que tu me donnas hier avec tant de fanfare |
FAUSSER | Non, non, n'ayez pas peur Que je fausse parole |
FEINDRE | Feindre à s'ouvrir à moi dont vous avez connu Dans tous vos intérêts l'esprit si retenu |
FÊTE | Laissons venir la fête avant que la chômer |
FEU | Je n'ai point maintenant de tes lettres sur moi, Mais j'en ferai du feu jusques à la dernière |
FEU | Non pas que cet amour prétende encore à vous : Tout son feu se résout en ardeur de courroux |
FILLE | Ascagne, je suis fille à secret, Dieu merci |
FOI | Oui, c'est elle en un mot, dont l'adresse subtile La nuit reçut ta foi sous le nom de Lucile |
FORMER | Et je ne forme point d'assez beaux sentiments Pour souffrir constamment les mauvais traitements |
FRAIS, FRAÎCHE | Que de fraîche mémoire un furtif hyménée à la fille d'Albert a joint sa destinée |
FRÈRE | Vous savez de tout temps que je suis un bon frère |
FRICASSER | Moi je te chercherais ? ma foi ! l'on t'en fricasse Des filles comme nous |
FRIPERIE | Gare une irruption sur notre friperie ! |
FROID, OIDE | Ho ! ho ! les grands talents que votre esprit possède ! Dirait-on qu'elle y touche avec sa mine froide ? |
FROTTER | Viens, viens frotter ton nez auprès de ma colère |
FROTTER | Cependant avec moi viens prendre à la maison Pour nous frotter.... |
GAGNER | Je me laissais gagner aux soupirs qu'il perdait |
GAGNER | ....Tant pis ; J'en serai moins léger à gagner le taillis |
GALANT, ANTE | Voilà Ton beau galant de neige, avec ta nonpareille ! Il n'aura pas l'honneur d'être sur mon oreille |
GARDIEN, IENNE | Suis-je donc gardien, pour employer ce style, De.... ? |
GÂTER | Je veux être pendu, si nous ne les verrions [les femmes] Sauter à notre cou plus que nous ne voudrions, Sans tous ces vils devoirs dont la plupart des hommes Les gâtent tous les jours, dans le siècle où nous sommes |
GÊNE | Je sens de son courroux des gênes trop cruelles |
GRÂCE | Je puis croire pourtant, Sans trop de vanité, que je suis en sa grâce |
GRÂCE | Votre coeur magnifique Me promit de sa grâce une bague.... |
GRAND, ANDE | Je vous crois grand latin et grand docteur juré |
GRENIER | ....et le vaisseau, malgré le nautonier, Va tantôt à la cave et tantôt au grenier |
HAUT, AUTE | Mes heurés Qui, depuis cinquante ans dites journellement, Ne sont encor pour moi que du haut-allemand |
HAUT, AUTE | Si nous avions l'esprit de nous faire valoir, Les femmes n'auraient point la parole si haute |
HÈRE | Valère vient à nous. - Je plains le pauvre hère, Sachant ce qui se passe |
HEUR | Expliquez-vous, Ascagne, et croyez par avance Que votre heur est certain, s'il est en ma puissance |
HEURE | Ah ! pour cela toujours il est assez bonne heure |
HONTE | Monsieur, vous vous moquez ; j'aurais honte à la prendre [une bague] |
HONTEUX, EUSE | ...J'aurais honte à la prendre [une bague]. - Pauvre honteuse, prends sans davantage attendre |
HUMANITÉ | Doncques si de parler le pouvoir m'est ôté, Pour moi j'aime autant perdre aussi l'humanité |
HURHAU | La partie brutale alors veut prendre empire Dessus la sensitive, et l'on voit que l'un tire à dia, l'autre à hurhaut |
IL, au singulier, ILS, au pluriel | C'est qu'il sent le bâton du côté que voilà |
IMPOSER | Faites-moi pis encor, tuez-moi, si j'impose |
INCITATION | Que votre fille avait une vertu trop haute Pour avoir jamais fait ce pas contre l'honneur, Sans l'incitation d'un méchant suborneur |
INFLAMMATION | Mais qui cause, seigneur, votre inflammation ? |
INIQUE | M'oses-tu bien encor parler, femelle inique ? |
INTENTION | Si quelque intention le pressait pour Lucile |
INTÉRÊT | Et ce secret sans doute est celui que je crains ; L'espoir de l'intérêt m'a fait quelque infidèle [a fait que quelqu'un a trahi mon secret] |
JALOUX, OUSE | C'est un bien qui me doit faire mille jaloux |
JAMBE | Albert parle aussi de faire pour sa fille Rouer jambes et bras à votre Mascarille |
JE | Eussé-je un faible coeur Jusques à n'en pouvoir effacer votre image |
JETER | Feignons, pour le jeter sur l'amour de son maître |
JEU | Ah ! monsieur, est-ce vous de qui l'audace insigne Met en jeu mon honneur, et fait ce conte indigne ? |
JOUER | Enfin, quoi qu'il en soit, témoigner de l'ombrage, C'est jouer en amour un mauvais personnage |
JOUR | Dire qu'il pervertit l'ordre de la nature, Et fait du jour la nuit : ô la grande imposture ! |
JOUR | Adieu, nous en saurons le succès dans le jour |
LAITON | Tiens tes ciseaux avec ta chaîne de laiton |
LANGAGE | Et sur ce beau langage, Pour suivre son chemin, m'a tourné le visage |
LANGUE | Ma langue, en cet endroit, A fait un pas de clerc dont elle s'aperçoit |
LANGUE | Voici, Sans marchander, de quoi te délier la langue |
LARRON, ONNESSE | Ils s'entendent tous deux comme larrons en foire |
LATIN, INE | L'aventure me passe, et j'y perds mon latin |
LATIN, INE | Je vous crois grand latin et grand docteur juré |
LESTRYGON | ....Femelle inique, Crocodile trompeur, de qui le coeur félon Est pire qu'un satrape ou bien qu'un Lestrygon |
LETTRE | Le fond de cette intrigue est pour moi lettre close |
LICENCE | Faites parler les droits qu'on a dessus mon coeur, Je vous en donne la licence |
MAIN | Que ton affection me soit alors sévère, Et tienne comme il faut la main à ma colère |
MAINTENIR | Le bon Dieu vous maintienne ! |
MAL, ALE | Tout le fruit qu'on en cueille est de se mettre mal, Et d'avancer par là les desseins d'un rival |
MANQUER | Et l'on ne saurait voir, sans en être piqué, Posséder par un autre un coeur qu'on a manqué |
MARTEL | Je ne vois point encore, ou je suis une bête, Sur quoi vous avez pu prendre martel en tète |
MATRIMONION | Quelque autre, sous l'espoir du matrimonion, Aurait ouvert l'oreille à la tentation |
MAUDIT, ITE | Maudit soit le butor, le maladroit ! Que maudit soit l'amour, et les filles maudites Qui veulent en tâter, puis font les chattemites ! |
MÊME | Tout autre n'eût pas fait même chose à ma place ? |
MÊME | Le chagrin me paraît une incommode chose ; Je n'en prends point pour moi sans bonne et juste cause ; Et mêmes à mes yeux cent sujets d'en avoir S'offrent le plus souvent que je ne veux pas voir |
MENTON | Oh ! tu seras ainsi tenu pour un poltron. - Soit, pourvu que toujours je branle le menton |
MÉPRIS | Et toi, pour te montrer que tu m'es à mépris.... |
MIEUX | Nous verrons qui tiendra mieux parole des deux |
MINOIS | Les gens de mon minois ne sont point accusés D'être, grâces à Dieu, ni fourbes, ni rusés |
MOI | Et que me diriez-vous, messieurs, si c'était moi Qui vous eût procuré cette bonne fortune ? |
MOINS | La maîtresse ne peut abuser votre foi, à moins que la suivante en fasse autant pour moi |
MONDE | Enfin, si l'autre monde a des charmes pour vous, Pour moi je trouve l'air de celui-ci fort doux |
MOT | Et vous ne dites mot à ces indignités |
MOT | Tenez, voyez ce mot, et sortez hors de doute ; Lisez-le donc tout haut |
MOU, MOLLE | ....L'un demande du mou, L'autre du dur |
MOUCHE | Gros-René, dis-moi donc quelle mouche le pique |
MOURIR | Une toux me tourmente à mourir |
MUFLE | Chien d'homme ! ho ! que je suis tenté d'étrange sorte De faire sur ce mufle une application |
MUSEAU | Ardez le beau museau, Pour nous donner envie encore de sa peau |
NEIGE | Tiens, tiens, sans y chercher tant de façons, voilà Ton beau galant de neige, avec ta nonpareille |
NESCIO VOS | Quelque autre.... Aurait ouvert l'oreille à la tentation ; Mais moi, nescio vos |
NEZ | Viens, viens frotter ton nez auprès de ma colère |
NEZ | Marinette eut bon nez, quoi qu'on en puisse dire, De ne permettre rien un soir qu'on voulait rire |
NOM | Oui, mais je viens encore Vous saluer au nom du seigneur Polydore |
NONPAREILLE | Ton beau galant de neige, avec ta nonpareille |
NÔTRE | Et n'appréhendez plus l'interruption nôtre |
NOUS | Au moins en pareil cas est-ce un bonheur bien doux, Quand on sait qu'on n'a point d'avantage sur nous |
OBLIGER | Mes plus ardents respects n'ont pu vous obliger ; Vous avez voulu rompre ; il n'y faut plus penser |
OBSCURITÉ | Dès que l'obscurité régnera dans la ville |
OMBRE | Un courroux si constant pour l'ombre d'une offense M'a trop bien éclairci de votre indifférence |
ON | Au moins en pareil cas est-ce un bonheur bien doux, Quand on sait qu'on n'a point d'avantage sur vous |
OPINION | L'opinion que j'ai de moi-même est trop bonne Pour croire auprès de moi que quelque autre te plût |
ORAISON | Las ! il vit comme un saint ; et dedans la maison Du matin jusqu'au soir il est en oraison |
ÔTER | Éraste : ôte-toi de mes yeux, maraud ! - Mascarille : Et de grand coeur, C'est ce que je demande |
OU | Et ne vais point chercher, pour m'estimer heureux, Si Mascarille ou non s'arrache les cheveux |
OUTRE | Cette affaire.... N'est pas assurément pour en demeurer là, Il faut qu'elle passe outre |
OUTRE | Outre que de ton coeur ta foi me cautionne |
PAILLE | Pour couper tout chemin à nous rapatrier, Il faut rompre la paille ; une paille rompue Rend, entre gens d'honneur, une affaire conclue |
PARDON | Pardon, charmant objet ; un valet a parlé, Et j'ai vu malgré moi notre hymen différé |
PARLER | Partageons le parler au moins, ou je m'en vais |
PART | Non, je ne prétends plus demeurer engagé Pour un coeur où je vois le peu de part que j'ai |
PARTIE | La partie brutale alors veut prendre empire Dessus la sensitive |
PAS | Albert n'est pas un homme à vous refuser rien |
PAS | Vous êtes donc facile à contenter ? - Pas tant que vous pourriez penser |
PASSER | Vous savez que dans celle [maison] où passa mon bas âge.... |
PASSER | L'aventure me passe, et j'y perds mon latin |
PEAU | Une action d'un homme à fort petit cerveau Que d'aller sans besoin ainsi risquer sa peau |
PÉCHÉ | Et mettons notre amour au rang des vieux péchés |
PERDRE | Tu n'en perds que l'attente, et je te le promets |
PERLE | Les disgrâces souvent sont du ciel révélées ; J'ai songé, cette nuit, de perles défilées Et d'oeufs cassés.... |
PESTE | La peste du.... Peste soit du.... La peste Soit du causeur ! |
PIÈCE | Tiens encor ton couteau, la pièce est riche et rare |
PLANTER | Et Marinette aussi.... M'a planté là comme elle |
POINT | Cette affaire venue au point où la voilà |
POINT | De grâce, contez-moi bien tout de point en point |
PORTE | De l'humeur que je sais la chère Marinette, L'hymen ne ferme pas la porte à la fleurette |
POSSIBLE | Possible que, malgré la cure qu'elle essaie, Mon âme saignera longtemps de cette plaie |
POUR | Cette affaire, venue au point où la voilà, N'est pas assurément pour en demeurer là |
POURQUOI | Vous mériteriez bien.... Qu'afin de vous punir je vous tinsse caché Le grand secret pourquoi je vous ai tant cherché |
POURSUIVRE | Métaphraste : Poursuivez. - Albert : Je veux poursuivre aussi ; Mais ne poursuivez point, vous, d'interrompre ainsi |
POUVOIR | Sur la tentation ai-je quelque crédit, Et puis-je mais, chétif, si le coeur leur en dit ? |
POUVOIR | Faites votre pouvoir, et nous ferons le nôtre |
PRENDRE | Qui ! tu le prends par là ? |
PRENDRE | Car le ciel a trop pris plaisir de m'affliger |
PRÈS | C'est une personne Qui vous touche de près |
PRÉSENTEMENT | Grâce, ô seigneur Polydore ! - Hé ! c'est moi qui de vous présentement l'implore |
PRÊT, ÊTE | Le voilà prêt de faire en tout vos volontés |
PRÊT, ÊTE | Ajoute que ma mort Est prête d'expier l'erreur de ce transport |
PRIS, ISE | Mais vous seriez bien pris, si quelque événement Allait mettre à l'épreuve un si doux compliment |
PROMENER | Va, va, je fais état de lui comme de toi, Dis-lui qu'il se promène |
QUATRE | À table comptez-moi, si vous voulez, pour quatre |
QUE | Que puissiez-vous avoir toutes choses prospères ! |
QUE | Et ce bien, par la fraude entré dans ma maison, N'en sera point tiré que dans cette sortie Il n'entraîne du mien la meilleure partie |
QUI | La tête d'une femme est comme la girouette Au haut d'une maison, qui tourne au moindre vent |
QUITTER | Ho ! poussez ; je le quitte, et ne raisonne plus |
QUOI | En bonne foi, ce point sur quoi vous me pressez Est une affaire aussi qui m'embarrasse assez |
RAMENTEVOIR | Ne ramentevons rien, et réparons l'offense Par la solennité d'une heureuse alliance |
RAPATRIER | Pour couper tout chemin à nous rapatrier, Il faut rompre la paille |
RARE | Tiens encor ton couteau ; la pièce est riche et rare ; Il te coûta six blancs lorsque tu m'en fis don |
REBUT | Lorsque par les rebuts une âme est détachée, Elle veut fuir l'objet dont elle fut touchée |
REBUTÉ, ÉE | Éraste : Encore rebuté ? - Gros-Réné : Jamais ambassadeur ne fut moins écouté |
RECHERCHE | Si quelque intention le pressait pour Lucile, La recherche en pouvait être honnête et civile |
RECOIN | Je l'aperçus hier, sans en être aperçu, Dans un recoin du bois où nul ne se retire |
REGARDÉ, ÉE | Je ne saurais mourir quand je suis regardé, Et mon trépas ainsi se verrait retardé |
REGARDER | Ne va pas regarder à tout le monde aux yeux ; Je te fais maintenant un discours sérieux |
REMENER | Remenez-moi chez nous |
REMUE-MÉNAGE | Les flots contre les flots font un remue-ménage Horrible.... |
RENDRE | Ainsi mon coeur, Frosine, un peu trop faible, hélas ! Se rendit à des soins qu'on ne lui rendait pas |
REPAÎTRE | J'ai plaint le faux espoir dont on vous repaissait |
REPARTIE | Sans repartie, La femme est toujours femme, et jamais ne sera Que femme, tant qu'entier le monde durera |
REPRIER | Prends garde à ne venir jamais me reprier |
RÉSOUDRE | Il faut attendre quel parti de lui-même il résoudra de prendre |
RÉSOUDRE | Sus, sans plus de discours, résous-toi de me suivre |
REVENIR | Non, je ne reviens pas, car je n'ai pas été ; Je ne vais pas aussi, car je suis arrêté |
REVOULOIR | Mais si mon coeur encor revoulait sa prison |
RIVALITÉ | Passons sur ce point-là, notre rivalité N'est pas pour en venir à grande extrémité |
ROIDIR ou RAIDIR | Quelle est votre pensée, et quel bourru transport Contre vos propres voeux vous fait roidir si fort ? |
ROLAND | Moi, chamailler, bon Dieu ! suis-je un Roland, mon maître, Ou quelque Ferragus ? |
ROND, ONDE | Et [je] suis homme fort rond de toutes les manières |
ROULER | Cent sortes de chagrins me roulent par la tête |
RUMINER | Et quoique là-dessus je rumine sans fin |
SAIGNER | Possible que, malgré la cure qu'elle essaie, Mon âme saignera longtemps de cette plaie |
SAIN, AINE | Que le malade au sain présente le remède.... |
SAISON | Ce n'est pas la saison De m'expliquer, vous dis-je |
SAISON | C'est bien fait ; la prudence est toujours de saison |
SCANDALE | Trouves-tu beau, dis-moi, de diffamer ma fille, Et faire un tel scandale à toute une famille ? |
SEIGNEURIE | Disparaissez donc, je vous prie, Et que le ciel par sa bonté Comble de joie et de santé Votre défunte Seigneurie ! |
SEMBLER | Quand il m'a dit ces mots, il m'a semblé d'entendre : Va vitement chercher un licou pour te pendre |
SEMBLER | Maître, en discourant ensemble, Ce jargon n'est pas fort nécessaire, me semble |
SENTIR | Que regardes-tu là ? - C'est qu'il sent le bâton du côté que voilà |
SI | Ces protestations ne coûtent pas grand'chose, Alors qu'à leur effet un pareil si s'oppose |
SIX-BLANCS | Tiens encor ton couteau : la pièce est riche et rare ; Il te coûta six-blancs, lorsque tu m'en fis don |
SORCIER, IÈRE | Il ne fallait pas être une grande sorcière Pour voir, dès le moment de vos desseins pour lui, Tout ce que votre esprit ne voit que d'aujourd'hui |
SORTIR | Tenez, voyez ce mot, et sortez hors de doute |
SOT, OTTE | Que Marinette est sotte après son Gros-René ! |
SOUCIER | Hé ! je crois que cela faiblement vous soucie |
SUCCÉDER | Quelque chose de bon nous pourra succéder |
SUCCÈS | Daignez, je vous conjure, Attendre le succès qu'aura cette aventure |
SUFFISANT, ANTE | Bon Dieu ! que de discours ! Rien n'est-il suffisant d'en arrêter le cours ? |
SUIVRE | ...Et moi, pour vous suivre au dessein de tout rendre, Voilà le diamant que vous m'aviez fait prendre |
SUPPOSÉ, ÉE | Un enfant supposé par mon trop d'avarice |
TABLE | À table comptez-moi, si vous voulez, pour quatre |
TAILLIS | Mais tu seras armé de pied en cap. - Tant pis, J'en serai moins léger à gagner le taillis |
TARD | La mort est un remède à trouver quand on veut, Et l'on s'en doit servir le plus tard que l'on peut |
TEMPÊTE | Quelque tempête va renverser mes desseins, Et ce secret sans doute est celui que je crains |
TEMPLE | Marinette : Pour vous chercher j'ai fait dix mille pas, Et vous promets, ma foi.... - Eraste : Quoi ? - Marinette : Que vous n'êtes pas Au temple, au cours, chez vous, ni dans la grande place |
TEMPS | Valère, enfin, pour être un amant rebuté, Montre depuis un temps trop de tranquillité |
TENDRE | Où tend Mascarille à cette heure ? |
TENIR | Tiens, tiens, sans y chercher plus de façon, voilà Ton beau galant de neige avec ta nonpareille |
TENIR | Elle m'a répondu, tenant son quant-à-moi : Va, va, je fais état de lui comme de toi |
TENIR | Gros-René à Éraste : N'ayez pas le dernier. - Marinette à Lucile : Tenez bon jusqu'au bout |
TENIR | Mais je les vois, monsieur, qui passent par ici ; Tenez-vous ferme au moins |
TENTER | Quoi ! monsieur, vous voulez tenter Dieu ? quelle audace ! |
TÊTE | La tête d'une femme est comme une girouette Au haut d'une maison, qui tourne au premier vent |
TIRER | Donnez-moi vitement quelques coups de bâton, Et me laissez tirer mes chausses sans murmure |
TOUCHÉ, ÉE | Ne me lorgne point, toi, j'ai l'esprit trop touché [je suis trop fâchée] |
TOUCHER | Touche ; nous n'avons plus sujet de jalousie |
TOURNER | La tête d'une femme est comme la girouette Au haut d'une maison qui tourne au premier vent |
TOUT, TOUTE | Si vos conseils propices Ne conduisent mon sort parmi ces précipices, Je m'abandonne toute aux traits du désespoir |
TRAVAILLER | De quel démon est donc leur âme travaillée ? |
TRIBUT | Le plus parfait objet dont je serais charmé N'aurait point mes tributs, n'en étant point aimé |
VALET | Et Marinette aussi d'un dédaigneux museau Lâchant un laissez-moi, beau valet de carreau |
VENANT, ANTE | J'ai deux amis encor que je vous puis donner, Qui contre tous venants sont gens à dégainer |
VENT | La tête d'une femme est comme la girouette Au haut d'une maison, qui tourne au premier vent |
VIDER | Il faut que par le sang l'affaire soit vidée |
VIVRE | Il faut apprendre à vivre à ce sexe volage |
VOILÀ | Voilà de tes discours |
VOIR | De quoi vous fâchez-vous, pourvu que vos souhaits Se trouvent par mes soins pleinement satisfaits, Et voient mettre à fin la contrainte où vous êtes ? |
VOULOIR | Mascarille : Voulez-vous deux témoins qui me justifieront ? - Albert : Veux-tu deux de mes gens qui te bâtonneront ? |
Y | Mascarille : Quoi! Lucile n'est pas, sous des liens secrets, à mon maître? - Albert : Non, traître, et n'y sera jamais |
Y | Je romps avecque vous, et j'y romps pour jamais |
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