Définition de COMPROMIS

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : kon-pro-mi

DÉFINITIONS

1
Sémantique : Terme de jurisprudence. Acte par lequel on donne pouvoir à des arbitres de juger des procès ou autres différends. Dresser, signer un compromis. Mettre une affaire en compromis.
Le compromis qu'il a voulu passer avec nous
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Satisf. 1
On disait que des élections de prélats étaient faites par compromis, lorsque des électeurs, ne pouvant s'accorder, donnaient le pouvoir à quelques-uns d'entre eux de faire l'élection.
Être en compromis, être en litige ; mettre en compromis, remettre à la décision de.
Son affaire mise en compromis dans mes mains
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Rel. 84
Ils n'ont pas craint de mettre leur foi en compromis entre les mains de quatre hommes
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Exp.
S'il fallait mettre en compromis la foi des premiers siècles
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Avert. 1
Les droits disputés étaient en compromis depuis douze années
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Moeurs, 125
Mettre en compromis, disputer.
Ne pouvant souffrir qu'il y eût une nation qui lui mît en compromis le titre d'invincible
de VAUG. dans Q. C. 348
Sémantique : Terme de l'ancien droit. Saisir.
Il ne faudra qu'avoir de puissants ennemis qui vous défèrent et vous accusent d'être jansénistes, sur quoi on mettra votre bien en compromis
de Blaise PASCAL dans Prov. 19
Mettre en compromis, risquer, compromettre.
Sans mettre en compromis la majesté du souverain
de PERROT dans Tacite, 39
Les coeurs généreux Ne mettent point les gens en compromis pour eux
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans le Dép. V, 7
Est-ce que je vous ai jamais mise en compromis avec elle ?
de BARON dans Fausse prude, III, 12
À l'autel, c'est-à-dire quand la religion est en compromis et qu'il y va de l'honneur et de l'autorité de l'Église, vous devez oublier tout le reste....
de Louis BOURDALOUE dans Pensées, t. II, p. 345
2
Dans l'usage général, on dit un compromis pour une transaction.
Accord, spécialement dans le langage politique, lorsque des adversaires se font des concessions.

HISTORIQUE

1
XIIIe s.
Si dirons liquel arbitrage valent et liquel non, et comment compromis doivent estre fet
de Philippe de BEAUMANOIR dans XLII
2
XVIe s.
Il delibera d'aller combatre contre le roy de Perse pour sa propre personne, et luy mettre en compromis ses richesses et ses delices, dont il jouissoit trop à son aise en ses haults païs
de Jacques AMYOT dans Agésil. 23
Fuyr à me justifier, excuser et interpreter, estimant que c'est mettre ma conscience en compromis, de plaider pour elle
de Michel de MONTAIGNE dans IV, 203
Le roi Charles VIII rompit le mariage qui s'estoit fait entre luy et Marguerite de Flandres, et osta la dite Anne [de Bretagne] à Maximilian son compromis [fiancé] et l'espousa
de Pierre de Bourdeille, seigneur et abbé de BRANTÔME dans Dames illustres, p. 2, dans LACURNE

ÉTYMOLOGIE

1
Compromis 1 ; provenç. compromis ; espagn. compromiso ; ital. compromesso.

Synonymes de COMPROMIS

Phonétiquement proche de COMPROMIS