Définition de TEMPLE

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : tan-pl'

DÉFINITIONS

1
Chez les Romains, lieu découvert d'où la vue pouvait s'étendre, et consacré par les augures.
Le sénat ne pouvait s'assembler légalement que dans un lieu consacré par les augures, auquel on donnait pour cette raison le nom de temple
de BOUCHAUD dans Instit. Mém. sc. mor. et pol. t. v, p. 123
2
Édifice public consacré à la divinité chez les peuples qui ont un culte.
Tous les monstres d'Égypte ont leur temple dans Rome
Le Capitole bâti par Tarquin le Superbe, et le temple qu'il éleva à Jupiter dans cette forteresse
Ils [les Scythes] revinrent dans la Palestine, où quelques-uns d'entre eux pillèrent, à Ascalon, le temple de Vénus le plus ancien qui eût été consacré à cette déesse
Entre les temples célèbres bâtis par le peuple d'Ionie, le plus mémorable, quoiqu'il ne soit pas le plus ancien, est le fameux temple de Diane construit à Éphèse
de Charles ROLLIN dans ib. t. XI, 1re part. p. 19
Les peuples qui n'ont point de temples ont peu d'attachement pour leur religion
Comme la divinité est le refuge des malheureux, et qu'il n'y a pas de gens plus malheureux que les criminels, on a été naturellement porté à penser que les temples étaient un asile pour eux
Les Tyriens avaient un temple dans lequel Hérodote entra, et qu'il dit avoir deux mille trois cents ans d'antiquité
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Déf. mil. Bolingbr. 9
Point de temple, point de palais bien entendu sans une belle vue et sans une grande place
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Phil. Hérode, monuments.
Vos yeux se tournent depuis longtemps vers ce fameux temple de Minerve, un des plus beaux ornements d'Athènes ; il est connu sous le nom de Parthénon
Les temples des Grecs et des Romains n'étaient que le sanctuaire proprement dit ; les sacrifices étaient offerts sous les péristyles, à la vue d'un peuple immense qui ne pénétrait point dans l'enceinte sacrée
de MONGEZ dans Instit. Mém. litt. et beaux-arts, t. v, p. 133
Il paraît que l'intérieur des temples destinés à la célébration des mystères admettait certains prestiges de lumière et d'obscurité, faits pour ébranler l'imagination des assistants
de QUATREMÈRE DE QUINCY dans Instit. Mém. hist. et litt. anc. t. III, p. 266
C'est une belle idée qu'avaient les anciens de placer les temples au sommet des lieux élevés
Sémantique : Fig.
Il [Épicure] fut le premier qui prononça courageusement ce qu'il en pensait [des dieux du paganisme], et qui osa publiquement ébranler, autant qu'il lui fut possible, les fondements de tous les temples de la Grèce, en déclamant contre la vanité du culte qui s'y exerçait
de LA MOTHE LE VAYER dans Vertu des païens, II, Épicure.
3
Absolument et par excellence, le temple que Salomon bâtit à Jérusalem par ordre de Dieu, et qui fut rebâti par Hérode.
J'ai dessein de bâtir un temple au nom du Seigneur mon Dieu, selon que le Seigneur l'a ordonné à David mon père
de Isaac Louis Lemaistre de SACY dans Bible, Rois, III, v, 5
Cette prédiction de la ruine du temple réprouvé
Hérode, ce politique raffiné, qui, pour avoir rebâti le temple avec une magnificence presque semblable à celle de Salomon....
Il [David] ordonna aux lévites de venir au temple le matin et le soir, pour y bénir Dieu et pour y chanter ses louanges
Oui, je viens dans son temple adorer l'Éternel
Le second temple, le temple rebâti par Hérode.
4
Dans le style soutenu, église consacrée au culte catholique.
Soit, mais il est saison que nous allions au temple
Marinette : Pour vous chercher j'ai fait dix mille pas, Et vous promets, ma foi.... - Eraste : Quoi ? - Marinette : Que vous n'êtes pas Au temple, au cours, chez vous, ni dans la grande place
Tu le vois, tous les jours [Louis XIV], devant toi prosterné, Humilier ce front, de splendeur couronné, Et, confondant l'orgueil par d'augustes exemples, Baiser avec respect le pavé de tes temples
Les chrétiens n'eurent des temples que vers le commencement du règne de Dioclétien ; l'Église était alors très nombreuse
Sémantique : Fig. Dans le style de la chaire, les fidèles sont les temples vivants, les temples du Saint-Esprit.
En faire [d'un grand peuple] le temple de Dieu, le réconcilier à Dieu....
Il nous consacre comme temples de Dieu, il nous consacre comme enfants de Dieu
de Louis BOURDALOUE dans Serm. 17e dim. après la Pent. Dominic. t. IV, p. 78
Elle [cette passion] déshonore le corps du chrétien ; elle profane le temple de Dieu en nous
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Carême, Enf. prod.
Le nouveau temple, l'Église chrétienne.
La gloire de ce nouveau temple sera bien plus grande que la gloire du premier [les Juifs]
Sémantique : Fig. Le temple, l'ensemble des idées chrétiennes.
Malebranche est un aigle enfermé dans le temple
de D. STERN dans Esquisses mor. p. 157
5
Se dit, chez les protestants, de l'édifice où se font les cérémonies du culte.
M. le cardinal de Bouillon fut hier bénir l'église d'Orsay, qui n'était maintenant qu'un temple
6
Anciennement, résidences des chevaliers du Temple (on met une majuscule). Le faubourg du Temple à Paris.
Je n'ose presque vous parler de votre déménagement de la rue du Parc-Royal pour aller demeurer au Temple ; j'en suis affligée pour vous et pour moi : je hais le Temple autant que j'aime la déesse [Mme de Coulanges] qui veut présentement y être adorée
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans à Coulanges, 1er déc. 1690
Après sa banqueroute, réfugié au Temple, lieu de franchise alors pour les débiteurs insolvables
Chevalerie du Temple, ordre des templiers.
7
Le Temple, dans le langage de la franc-maçonnerie, le lieu où se réunissent les francs-maçons.
8
Sémantique : Fig. et poétiquement, temple de Mémoire, ou, simplement, temple, souvenir qui reste des grandes oeuvres ou des grandes actions (on met une majuscule à Mémoire).
Celle à qui dans mes vers, sous le nom de Nérée, J'allais bâtir un temple éternel en durée
de François de MALHERBE dans VI, 25
J'irais plus haut peut-être au temple de Mémoire, Si, dans un genre seul, j'avais usé mes jours
de Jean de LA FONTAINE dans Poésies mêlées, LXIX.
Être inscrit au temple de Mémoire, avoir immortalisé son nom.

HISTORIQUE

1
XIe s.
Il viola le temple Salomon
dans Ch. de Rol. CXVII
2
XIIe s.
Cist temples [est], cum li huem, senz honor
dans Machab. I, 2
Puis entrad li poples de la terre el temple Baal, e destruisirent les altels....
dans Rois, p. 288
3
XIIIe s.
L'en avoit ordenné que le Temple [les chevaliers du Temple] feroit l'avant-garde, et le comte d'Artois auroit la seconde bataille après le Temple
4
XIVe s.
Ainssin fasoit Girars : es bons prenoit exemple, à Dieu s'estudioit de son cuer [coeur] faire temple
dans Girart de Ross. v. 2995
5
XVe s.
Pour les laiz [laïques] et ceuls du temple [ecclésiastiques]
de R. DESCH. dans Poésies mss. f° 46

ÉTYMOLOGIE

1
Provenç. temple ; espagn templo ; ital. tempio ; du lat. templum, qui est le même que le grec, couper : proprement, lieu coupé par deux lignes d'orientation que les augures traçaient pour leurs observations.

Synonymes de TEMPLE

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