L'oeuvre Théâtre d'agriculture et mesnage des champs de Olivier DE SERRES
Ecrit par Olivier DE SERRES
Date : 1605
Citations de "Théâtre d'agriculture et mesnage des champs"
Utilisé pour le mot | Citation |
ABREUVAGE | Aux prairies, sur toutes à celles d'abbruvage [qu'on arrose], les fumiers de telle volaille sont de grande utilité |
ABSINTHE | De plant enraciné et de semence s'edifie l'aluine ou absinthe appelé fort |
ABSINTHE | Absinthe romain ou pontique, marin et vulgaire, est dict aussi aluine pour sa grande amertume, comme celle de l'aloes ; aussi fort, c'est-à-dire fort amer ; sa graine tue les vers |
ACCABLER | Des arbres qui aient suffisante force pour soutenir la vigne sans s'accabler eux-mesmes |
ACCOURIR | Tel defaut nous contraint d'accourir aux medecins en la necessité |
ACCOUTUMER | La jument accoustumera l'asnon [s'habituera à le nourrir] |
ACCROÎT | Il bordera ses allées d'arbres, de ceux qui seront de plus facile accroist, et de plus grand profit et plaisir |
ACCROÎTRE | Les nuisibles herbes s'accroissans parmi, au vide qu'elles y treuvent, le suffoquent |
ACRE | Les plus communes sont aujourd'hui entre nous : arpents, journées, asnées, journaux, sesterées, acres, couples de boeufs |
ADMONITION | Amonition |
ADRAGANT ou ADRAGANTE | Mucilage de gomme tragacanthe |
AÉRIEN, ENNE | Tout bestail terrestre, aquatique et aerin |
AFFERME | En cas d'afferme, que le seigneur accorde avec son fermier du prix du revenu de son bien |
AFFERMIR | Puis au laict sera ajoustée la pressure pour le cailler et affermir |
AFFERMIR | Le coing s'affermit à la chaleur du sirop |
AFFERMISSEMENT | Au temps des extremes froidures, il faudra aider à l'affermissement du laict par le feu |
AFFERMISSEMENT | .... Craincte de l'importun affermissement, auquel les meles [nèfles] sont sujettes |
AFFLEURER | Enterrés des grands vazes de terre ou de bois, jusques à la gueule fleurans le plan de la terre |
AFFOURAGER | Qu'on se donne bien garde de les desdaigner de manger par trop de viande, comme cela avient quand desordonnement on les affourage, le trop leur ostant l'appetit |
AFFRANCHIR | Ceux des quartiers de Bordeaux qui vendent le bois avec le vin ne se peinent que d'affranchir [purifier] leurs tonneaux neufs pour une seule fois |
AFFRANCHIR | Mesme les beliers sont affranchis [purgés de mauvais goût] par le chastrement, bien que longuement ils aient servi à saillir les brebis |
AFFRANCHISSEMENT | Par divers moyens l'on parvient à tel affranchissement [purification des tonneaux], tels que ceux qui s'ensuivent |
AFFRANCHISSEMENT | Et suffit pour tout affranchissement [pour ôter le mauvais goût aux béliers] d'estordre les genitoires, puisqu'avec la force engendrante s'esteint de mesme la chaleur qui en rend mauvaise la chair |
AFFRANCHISSEMENT | Cest affranchissement se pratique à souhait est meuriers de tous aages.... sur les plus petits arbres de la bastardiere |
AFFRIANDER | Le millet frit dans du miel affriandit les pigeons dans le colombier pour ne l'abandonner jamais |
AGACER | Les viandes aigres agassent les dents |
AGENCER | Quelque bigearre et rebours que soit le lieu [emplacement], il se peut neantmoins ageancer |
AGNELER | Ainsi les brebis de la metairie empreignées les premieres, les premieres aussi aignelent elles |
AGNELLEMENT ou AGNÈLEMENT | Et encores que les meres aiment leurs petits, sera bon qu'ils demeurent ensemble les deux premiers jours de l'aignellement |
AGRAFE | Pieges, agraffes, fosses, trapes, rets, ponts, amorces |
AGRICOLE | C'est le moien descrit par Columelle, duquel se servoit Marc Columelle son oncle, sçavant agricole, pour rendre fertiles ses terres à grains et ses vignes |
AGRIPAUME | Agripaume, appelée en latin cardiaca, vient sans nul soin, en lieux mal cultivés |
AIGREMOINE | Aigremoine est appelêe eupatorium, d'Eupator roi, qui le premier la mit en reputation |
AIGRETTE | Touchant les poulailles estrangeres.... les poules d'eau, le heron, l'otarde, le hallebran, l'aigrete |
AIGUAYER | D'autres ne touchent à leurs tonneaux, sans souffrir d'estre aucunement soulevés et esgaiés par derriere, pour en faire du tout escouler le reste du vin |
AIGUILLE | La racine de geranium, autrement ditte esguille de berger |
AIGUISEUR | La terre qu'on treuve sur les meules des esguiseurs |
AILERON | Il semble voir l'artichau sortir freschement du jardin, avec ses ailerons pointus et entiers, et sa naïfve couleur verte |
ALANGUIR | Et faut leur donner des grains pour les maintenir en estat et les garder d'alangourir |
ALBÂTRE | Marbre blanc, albastre.... |
ALBÂTRE | Alabastre |
ALBERGE | Les noiaux des menus abricots, des auberges et des peches |
ALBERGE | Il y a diverses qualités d'auberges toutes symbolisans avec les abricots. Les auberges incarnates d'un costé, jaunes de l'autre, colorées de rouge brun en la chair attachée au noiau, sont fort prisées ; celles aussi de jaune doré, duracines, ayans la chair ferme |
ALGARADE | À la veuë et approche des asnesses, ils font mille algarades, desordonnans tout un marché |
ALIGNEMENT | Afin qu'en nos vergiers rien ne defaille, diversement les ordonnerons, c'est à sçavoir, et en alignement et en confusion |
ALISIER | Les aliziers ou mycacouliers, coudriers, meuriers.... |
ALLONGEMENT ou ALONGEMENT | Dont se composera un vin tel, que difficilement se pourra remarquer l'allongement d'icelui |
ALLONGER ou ALONGER | Des vins pressés, trempés, allongés, et autres de mesnage |
ALOÈS | D'aloës bien lavé et pulverisé douze grains |
ALOÈS | Deux drachmes d'aloës cicotrin en poudre |
ALOÈS | Mascher noix muscate, du bois d'aloës, d'iris de Florence |
ALTÉRER | La decoction de deux poulets ou chapons alterés avec ozeille, scabieuse.... |
ALTÉRER | Estant la personne fort alterée en temps chaud, pourra boire.... |
ALUINE | De plant enraciné et de semence s'edifie l'aluine ou absinthe |
ALUN | Alum de roche. Alum de glace bruslé reduit en poudre |
AMAIGRIR | Les ciches emmaigrissent la terre |
AMANDAIE | Es olivetes, amendaies et coudraies, cinq ou six toises d'entre-fossé satisferont |
AMANDIER | Estant l'amandier arbre primerain, aussi sera-il mis des premiers en terre |
AMASSEUR | Si la nourriture des amasseurs de feuille vous importune, avec de l'argent seul vous vous ferés faire tel service |
AMBRE | Boire de l'ambre jaune subtilement pulverisé |
AMBRE | Du musc, de l'ambre gris, de la civette |
AMÉLIORATION | Outre l'ameliorement de la chair par le chastrer, la furie de ces coqs est abbatue |
AMÉLIORER | L'eau y charrie de la graisse tant fertile, que le fonds s'en emmeliore beaucoup |
AMMONIAC, AQUE | Une lozenge d'armoniac rozat |
AMONCELER | La pluspart du bled en roulant s'emmoncelle dans le fons des lignes |
AMONCELER | Pour vuider l'humeur que rendent les olives estans amoncelées |
ANCHOIS | Des barrils d'anchoies |
ÂNÉE | On mesure la terre par portions : arpents, asnées, journaux, sesterées, acres, couples-de-boeuf |
ÂNÉE | En autres quartiers de ce royaume, l'on parle [pour les mesures de blé] par asnées, bichets, sacs, raz et autrement |
ANÉMONE | La bulbe au pousser fait des petites feuilles comme celles de la pimpernelle, rampans à terre en rond.... la tige porte une belle fleur, colorée d'incarnat esclatant. Mais c'est l'anemone double qui la produit telle, et aussi plus abondante en feuillage que le simple, duquel la fleur.... |
ANGÉLIQUE | Angelique, tel nom a esté donné à ceste plante, à cause des vertus qu'elle a contre les venims. S'en treuve de deux sortes, l'une sauvage, l'autre domestique.... on la confit avec sucre au sec |
ANGELOT | La Brie, entre autres, est celebrée pour ses bons fourmages appelés angelots |
ANGUILLE | On nourrira les anguiles de la viande ci devant ditte |
ANIMER | L'eau se convertit en or et argent par les divers moulins qu'elle anime.... |
ANNELER | Pour à quoi remedier, conviendra anneler les pourceaux, c'est à dire leur mettre de petits anneaux en fer au groin.... car pour la douleur qu'ils sentent ainsi annelés, desistent de fouiller |
ANNELER | L'asne de couleur noire ou grise obscure, barré et annellé de noir, ès jarrets et sur les espaules, faisans la croix |
AOÛT | Es parties septentrionales, les bleds ne sont couppés qu'en aoust, duquel mois, à telle cause, la cueillette en porte le nom, de lui, en tels endroits, dite l'aoust |
APETISSER | Par discorde, les grandes choses s'apetissent |
APLATISSEMENT | Par le moien d'un petit aplatissement que pour ce service-ci on laisse à la rusche |
APPAROIR | Par lesquels discours apperra clairement de la richesse de ceste nouriture |
APPAROIR | Les lieux moites, y apparant l'eau tant peu que ce soit, ès grandes secheresses d'esté |
APPROPRIER | Tenir les lins arrousés, aiant la commodité de l'eau, à ce appropriant le plan pour la donner à propos à la ligneraie |
ARAIRE | Une seule beste y suffit, tirant gaiement le soc ou la herce, avec une sorte d'araire que les Provenceaux, Dauphinois et ceux de Languedoc appellent fourquat |
ARBOUSIER | Les fleurs de l'orme, du genest, de l'arbausier, du bouïs changent la bonté du miel |
ARBOUSIER | Genests, blaïs, arboisiers, lentisques |
ARBUSTE | Herbes et arbustes odorans, comme thim, serpoulet, lavande, aspic et semblables |
ARC | Aussi s'y servira-on de l'arbaleste et du fort arc-agelet, mais non de l'arquebuse, pour n'effraier les connins |
ARCHAL | Passer la terre par un crible de fer d'archant, pour la rendre deliée |
ARCHAL | Un treillis de fil d'archail |
ARÊTE | Aucuns fromens sont barbus, c'est à dire aians des arrestes en leurs espis, et les autres raz, n'en aians aucuns |
ARGENTINE | Argentine, les feuilles de cet herbe sont comme argentées à leurs renvers, d'où est venu le nom de la plante |
ARGILE | L'enfleure sous la selle se resoudra, appliquant dessus, comme mortier, de l'ardille, qui est une terre forte, destrempée avec vinaigre |
ARISTOLOCHE | Aristolochie de deux sortes, longue et ronde, desire bonne terre |
ARMOIRE | Accommodant la brique plate à la mode d'armoires |
ARMOIRE | Et par ce moien les ventres des pots [pour nids de pigeons] se trouveront en deux mains, comme les deux armoires d'un buffet |
ARMOIRE | En dedans, vers le logis, est fait un armoire fermant avec son huis, pour vendanger et nettoyer les rusches ; aucuns ajoustent à l'armoire une vitre |
ARMOIRE | Plusieurs font leurs caprieres dans les murailles regardantes le midi, où aians laissé des trous ou armoires y logent ces plantes ci |
ARMOIRE | Demeurant l'auge close par un huis, comme celui d'un armoire ou d'un coffret, fermant à clef |
ARPENT | L'arpent romain estoit la terre que deux boeufs accouplez labouroient en un jour ; l'arpent françois est composé de cent perches quarrées, chacune de dix-huict pieds |
ARPENTAGE | Es impositions, cause principale de l'invention de l'arpenterie |
ARPENTAGE | Desquelles mesures n'est besoin de marquer plus subtilement, ni des diverses façons de proceder à l'arpentage |
ARPENTAGE | Arpentement public |
ARPENTER | Pour les diverses figures des terres, convient les arpenter ou mesurer |
ARPENTEUR | Escheant arpentement public, gens experts sont deputés pour faire l'evaluation des proprietés, qui, accompagnans l'arpenteur, tout d'une main lui monstrent les limites, tenans et aboutissans des fonds |
ARRÊTE-BOEUF | Arreste-boeuf, herbe cognuë du laboureur, par eux ainsi premierement appelée, pour l'empeschement que les racines lui donnent en labourant, jusques à arrester les boeufs ; elle est des Grecs ditte ononis |
ARRIÈRE-FROIDURE | Par crainte des arriere-froidures |
ARRIÈRE-SAISON | Les fourrages defaillans en l'arriere-saison de l'année, quand improvidemment l'on ne s'est bien mesuré en cest endroit |
ARTICHAUT | Si par necessité l'on seme l'artichau, ce sera en terre fumée |
ARTICHAUT | L'une et l'autre plante se blanchit par artifice, leurs costes se rendans mangeables mais en telle utilité, la carde surpasse l'artichau ; au contraire la pomme de l'artichau excede en bonté celle de la carde |
ARTISON | Les artusons, mittes, vermisseaux et autres bestioles ne mordront aux fourmages, si on les frotte avec de la lie molle de bon vin |
ARTISTEMENT | Et à ce que la besongne s'acheve bien, il la faut bien commencer, c'est-à-dire artistement et par ordre |
ASINE | La muletaille s'engendre de bestes chevalines et asinines, accouplées ensemble |
ASININE | La muletaille s'engendre de bestes chevalines et asinines accouplées ensemble |
ASPERGE | Est remarquable la naturelle amitié de ceste plante avec les cornes de la moutonnaille, pour s'accroistre gaiement près d'elles : qui a fait croire à aucuns, les asperges proceder immediatement de cornes |
ASPERGIÈRE | Si chacun an, estans fortifiées, l'on chastre l'aspergiere, ostant des tiges ce qu'y est treuvé de superflu, à l'usage des artichaux, et pour en manger et pour en planter de nouveaux |
ASPHODÈLE | Des cendres de la racine d'asphrodilles |
ASPHODÈLE | Des racines d'afrodille concassées |
ASPHODÈLE | Decoction de berles, de lapace, de frodilles |
ASPIC | Du serpoulet, du thim, de l'aspic, de la lavande |
ASSA | Asse-fetide |
ASSAISONNER | Et treuverés tout ce bois prest pour vostre service, à mesure du besoin, seché et assaisonné à propos |
ASSAISONNER | À la délicatesse du pain sert aussi tel sejour du bled en la gerbe, d'autant que là il s'assaisonne et prepare très bien |
ASSEOIR | De ne se laisser decevoir aux commis es impositions, lors qu'ils en asseent et despartent les deniers |
ASSEOIR | Nous asserrons nostre logis des champs en lieu sain |
ASSORTIMENT | Le colombier fournira des pigeonneaux en abondance, pour le bon assortiment des aages des peres et meres |
ASSORTIR | Par-après l'on assortit les plumes, selon ce à quoi on les destine : pour les licts, pour escrire |
ASSORTIR | La charge d'un canard est de huit ou dix canes : ainsi l'on assortira la bande |
ASSOUPLIR | Rasteller la terre de sillon en sillon avec des rasteaux ferrés, afin de l'emmenuiser et ensouplir |
ASSUJÉTIR et aussi ASSUJETTIR | Il lui faut necessairement assujettir l'edifice, et l'approprier à ce à quoi il est destiné |
ATTENANT, ANTE | La meilleure cire est la plus legere, la plus grasse, la plus attenante et moins frangible |
ATTENDRIR | Ce qu'on fait premierement en attendrissant le fruit par bouillir dans l'eau claire |
ATTENDRISSEMENT | Cest attendrissement du fruit se fait par bouillir dans l'eau claire |
AUBÉPINE | Contraindre par l'enter un aubespin de produire des poires |
AUBÉPINE | Entant le greffe de l'aubespin blanc sur le tronc du coigner, de ce mariage sort un fruit nommé arzeirole |
AUBÉPINE | Les plus utiles plantes pour les haies sont les aubespins blancs ou espine blanche |
AUBOUR | Le bois est choisi sain et entier du coeur de l'arbre, sans aucun aubour |
AUMAILLES | Par la bouvine sont entendues les bestes à corne, comme boeufs et vaches, autrement dits omail |
AUNAIE | Qu'aux lieux plus bas soient les estangs, saussaies, peuplaies, tremblaies, aunaies, ozeraies et semblables bois aquatiques |
AUNE | Autant qu'autre arbre aquatique, s'allonge l'aune, en d'aucuns endroits appellée verne ; de l'escorce de cest arbre, les chapeliers et tanneurs se servent à taindre leur ouvrage en couleur noire |
AUNE | Du pied des vieilles aunes, tirera-on des rejettons enracinés |
AURONE | L'auronne, ditte menu cyprés, pour le grand rapport qu'elle a avec cest arbre, autrement appellée garde-robe, se plante par rejettons enracinés, à faute desquels suppléera la semence |
AUTOMNE | Quelques fois l'automne est fort temperée |
AVANT-COUREUR | Les fleurs dont ils se parent, avant-coureuses de leurs richesses |
AVERTIN | Ce mal [du bétail à laine] est appellé avertin par d'aucuns François, et, en Escosse avec raison, estourdi |
AVILIR | Dont la debite est d'autant plus avilée, que moins l'on tire d'argent des choses legeres que des pesantes se vendans au poids |
AVIVES | Le plus asseuré remede, est d'arracher les avives avec la lancette, ce que fait l'expert mareschal |
AVOISINER | Dont se resoudra le pere de famille, nonseulement d'esloigner les vins de toute mauvaise odeur, ains à les avoisiner des bonnes |
AVORTER | Ce breuvage sert aussi de remettre en vigueur la jument qui s'est avortée |
BAHUT | La peau est envoiée au coroieur, pour, accoustrée, servir à faire des grands cribles pour nettoier les bleds, ou à couvrir des coffres à bahu |
BAIN | Faites longuement bouillir dans l'eau ou bain de marie |
BAISER | Là sera ajusté et ajencé l'escusson, de telle sorte que l'escorce de la partie superieure baise la ligne traversante [de l'incision de l'arbre] |
BALAYER | Qu'il faille emploier plus de temps à balier la maison, qu'à en labourer les terres |
BALAYER | Les caves seront souvent baloiées |
BALAYURE | Les balieures de la maison, cossats, troncs de choux, et autres reliefs du jardin |
BALÈVRE | Aussi se cognoit aucunement l'aage des chevaux aux balievres crespues de dessus, contant pour autant d'années qu'on y treuve de plissures |
BALLE ou BALE ou BÂLE | La bale et bourriers des bleds battus en l'aire |
BALSAMINE | Huile faite de l'infusion de la graine de balsamine |
BALUSTRE | Elle est environnée de parabandes et accoudoirs sur des balustres |
BALZAN | Le balzan de la main, de la bride et du pied de l'estrier, est dict travat ; pareillement, celui qui l'est de la main de la lance et du pied droit ; et trastavat, comme dit entravé, le balzan de la main de la lance et du pied de l'estrier ; aussi de la main de la bride et du pied droit |
BALZANE | Les balzanes, c'est à dire les marques blanches des pieds, avec lesquelles les chevaux naissent.... Les balzanes des deux mains, c'est à dire, le blanc es deux pieds de devant, n'est guiere bonne marque.... La balzane seule des deux pieds est bonne marque, mais avec l'estoile au front se rend meilleure |
BANC | Celle de la montaigne ou trop droite pente sera adoucie par murailles traversantes, appelées bancs, qu'à pierre seche, pour l'espargne, on y bastira.... |
BARBE | L'assemblée des mousches [voulant essaimer], qui se fait devant et autour de la porte et tout contre la rusche (que les bonnes gens de Languedoc appellent faire barbe) |
BARBE | Barbe-de-chevre, pour la ressemblance que les fleurs de ceste herbe ont à la barbe de cest animal, la plante est ainsi appellée |
BARBE | Balaustes, barbe-de-bouc, rozes de provins |
BARDANE | Gleteron ou glouteron, dict aussi bardane, en Languedoc lampourde, vient facilement de racine et de semence en terre seche et maigre |
BARIL | Des barrils bien cerclés |
BARIL | Lors le chou est mis dans une grande barille ou tonneau defoncé d'un bout |
BARLONG, ONGUE | Pareille facilité treuvera-on au mesurer de la piece barlongue, c'est à dire plus longue que large, ou en quarré-long |
BARLONG, ONGUE | Suffit de rendre en quarré parfaict ou barlong toutes aires et places |
BASCULE | Aucuns se servent de siringues, soupapes, bassecules.... pour ramonter l'eau des puits |
BASILIC | Le basilic, la lavande, l'aspic, et semblables herbes |
BASSEMENT | Les cols seront coupés avec un razoir, tant bassement qu'il sera possible |
BASSINE | Un petit fourneau semblable à ceux des distilleurs, fait avec des briques et de l'argile, pour y asseoir dessus la bassine ou casse pointue |
BASSINER | Bassinés les dartres de la salive d'un jeune enfant |
BASSINET | Bacinet ; comme il y a de six à sept especes de ceste herbe, aussi lui sont donnés plusieurs noms, en françois est appellée pied-de-courbin, pied-de-coq, pas-de-loup, flammete |
BASSINET | L'eau distillée de l'herbe de bassinet ou coqueret |
BATARDIÈRE | Cest affranchissement se pratique à souhait es meuriers de tous aages.... sur les plus petits arbres de la bastardiere |
BATARDIÈRE | Quinze ou seze mois les arbrisseaux sejourneront en la pepiniere, non davantage ; au bout du quel temps seront transplantés en la bastardiere, pour s'y achever de fortifier |
BATARDIÈRE | À ces arbres [de la pépinière] seuls ne servira la bastardiere, ains à y enraciner des branches à ce propos pour en faire des arbres, comme de celles de figuier, grenadier, coignier, coudrier |
BÂTIR | Le premier tuiau sera creusé dans une grosse pierre de taille bastie au travers du mur |
BATTOIR | .... Et lorsqu'elle sera un peu endurcie, la battre avec un battoir de paveur, large par bas, pour en affermir le fons |
BATTOIR | Pressant l'argile avec un battoir pour l'affermir |
BAUGE | Il observera les bestes, leurs repaires et gistes, licts, chambres, reposées, bauges et tanieres |
BEC-DE-CANE | Pour inserer l'escusson, l'on se sert d'un petit instrument appellé bec de cane, pour la ressemblance du bec de tel animal, se rapportant aussi à la figure de l'espatule du chirurgien |
BÊCHE | Avec besches et hoiaux |
BÊCHE | En lieu pierreux cela ne se peut faire avec la pelle ferrée qu'on appelle en France besse, et en Languedoc luchet |
BÊCHEMENT | Et tant fouilla sa vigne par profonds et reiterés beschemens et houemens, que dans quelques années elle se rendit très fertile |
BEIGNET | La pomme s'accommode très bien en tartellages, beignets et semblables gentillesses de cuisine |
BELVEDER ou BELVÉDÈRE | Belvedere, ceste plante se façonne en arbrisseau, montant à la hauteur d'un homme ; elle est venue de l'Inde |
BERLE | Des cataplasmes faits avec des berles ou cresson d'eau |
BESTIOLE | Voians leurs bleds ainsi couverts de ces bestioles, ils font mettre des poules dans leurs greniers |
BÉTAIL | Le gros bestail se distingue en bouvine et chevaline, et le menu, en bestes à laine et à poil |
BÉTAIL | Ce meschant bestail [les taupes] hait l'eau |
BÉTAIL | Le maniement de ce bestail [les abeilles] |
BETTE | Les laictues, cichorées, bettes ou poirées |
BETTE | En croissant de la lune est semée la poirée, bette, blette, ou reparée, estant le fueillage tout son rapport ; il y a de trois couleurs de bettes, de blanche, de verte et de rouge.... l'on cueille les blettes, en les tondans non en les arrachans, afin de leur faire rejetter nouvelle viande |
BETTE | Les costes de poirée ou blette seront choisies, grosses et tendres, coupées de la longueur de demi pied |
BETTERAVE | Une espece de pastenades est la bette-rave, laquelle nous est venue d'Italie n'a pas longtemps. C'est une racine fort rouge, assez grosse, dont les fueilles sont des bettes, et tout cela bon à manger, appareillé en cuisine : voire la racine est rangée entre les viandes delicates, dont le jus qu'elle rend en cuisant, semblable à syrop au succre, est très beau à voir par sa vermeille couleur |
BEURRE | Des reliefs des beurres on fait la burate, pour servir durant l'année à l'appareil des viandes de la grossiere famille. La burate se fait ainsi : ce qui demeure en la beurriere, après en avoir tiré le beurre, est mis dans un sachet de toile pour s'y esgoutter.... |
BIAISEMENT | Si les ouvertures sont faites en biais et non droites, les oiseaux de proie, cuidans entrer au colombier, en seront engardés par la biaizeure |
BIEN | Dont ne sont par après les chandelles trop faciles à fondre, bien qu'elles sont vieilles, gardées de long temps |
BIÈRE | La biere est une boisson faite avec des grains ; diversement nommée, selon les païs et les langues, chacun aiant sa particuliere appellation, comme Medon, Guttale, Cervoise, Queute, Alle, et semblables, usitées en Lorraine, Angleterre, Escosse, Flandres, Allemaigne, Pologne, Boheme, Dannemarch, Moscovie et autres nations septentrionales.... |
BIGARRER | Il y en a [des pigeons] de blancs, de noirs, de gris, d'enfumés, de meslés et de bigarrés |
BIGARRER | Par telle curiosité [entements réitérés], les fruits s'en diversifient et bigearrent avec utile et plaisante admiration |
BIGARRER | Si on veut bigearrer le taillis, en y entremeslant diverses especes d'arbres pour le decorement |
BIGARRURE | Les planches seront bordées d'ozeille, de persil, d'hyssope, dont la diverse bizarreure contentera la veuë |
BINER | La seconde oeuvre, dite bisner : sera bon, en mesme temps qu'on bisne la vigne, qu'en certains endroits de Languedoc on appelle reclorre, de la faire espamprer et esbourgeonner |
BINER | On la laboure ou houe au mois de mars : à la mi-mai, on la bisne : et on la tierce à la Saint-jan |
BISE | Nous nous garderons d'entreprendre telle besongne, lorsque la bize souffle rudement |
BISTORTE | Bistorte ou serpentaire masle se plaist en l'ombre et en l'humidité ; il y en a de deux sortes, grande et petite, les deux aians leurs racines entortillées, d'où est venu leur nom |
BISTORTIER ou BISTOTIER | Lors faudra blanchir le succre, afin qu'il ait plus beau lustre sur le fruit ; cela se fait en esmouvant et agitant le succre avec quelque violence, le battant ou avec un bistortier mis au fons de la bassine, le tournoiant dans icelle, ou avec un couple de trenchoirs de bois.... |
BISTORTIER ou BISTOTIER | Après avec un bistortier ou pilon de bois, remuerés le succre fort rudement, en le battant jusqu'à ce qu'il soit blanc |
BITUME | Onguens faits avec du bitumen |
BIZARRE | Quelque bigearre et rebours que soit le lieu [emplacement], il se peut neantmoins ageancer |
BIZARRE | Ce mesme meslinge fait le mulet capricieux, bigearre, de difficile conduite |
BIZARRE | Pour rendre la racine de bouïs solide et lui confirmer la beauté de sa blonde couleur et bigearre madreure |
BIZARRERIE | Les jeunes mulets et mules ne tettent tant longuement que les chevaux et asnes, pour leur propre naturel capricieux, lequel les meres ne peuvent souffrir plus que de six ou sept mois, croissans en bigearrure avec l'aage |
BLANCHIMENT | Le colombier sera blanchi en son exterieur à blanc-fin et glissant.... j'ai estimé à propos vous donner un couple de receptes, pour la façon du blanchiment du colombier |
BLANCHIMENT | Cela avance leur blanchiment .... ainsi blanchit-on les cardes, et le ramage des artichaux, en.... |
BLANQUETTE | Sur tous lesquels vins paroissent les musquats et blanquetes de Frontignan et Miravaux en Languedoc |
BLÉ | Ce mot de bled, plustost barbare, corrompu de l'italien, que tiré d'autre langue. est prins generalement pour tous grains jusques aux legumes, bons à manger |
BLÉ | En plusieurs endroits de ce roiaume, par le bled, est entendu le pur froment |
BLÉ | Le pur blé froment |
BLEUÂTRE | Nue bluastre |
BLOC | L'un faisant valoir l'autre, estant necessaire au blot du jardinage, d'estre accommodés des deux ensemble |
BOIS | La forest se distingue en bois de chaufage et de haute fustaie |
BOIS | Quand on parle du bois en general, s'entend du sauvage |
BOIS | Ainsi par ces mots, [bois] sec et aquatique, entendrons la fourniture de nos forests, taillis, sausaies, ramées et ozeraies |
BOIS | On taille en croissant le bois de chaufage, et en decours, celui des bastimens |
BOIS | Telles restrinctions de la lune n'ont lieu pour le bois-mort, ne pour le bois-chablis, qui est le presque abbatu par le vent |
BOIS | Les jurisconsultes appellent mort-bois, les arbres qui ne portent fruict |
BOIS | Mettant d'un costé les grosses busches et bois de fente (alias, de refente) et de moule ; de l'autre les fagots, bourrées et costerests |
BOÎTE | À la volonté sera laissée la façon de percer les tonneaux ; comment y mettre l'espine ou guille, en France appellée focet, et l'instrument avec lequel l'on perce le tonneau, guimblet, la canelle, fontaine, boëte, ou robinet, ni de quelle matiere soit-elle, de leton ou de bois |
BOLET | Aux truffes, nous accouplerons les mousserons, potirons ou boulets, pour cueillir en nostre jardin ces fruits passagers et volontaires |
BONACE | Le fonds du pré, estant eschauffé par la bonasse du temps, sera arrousé de fois à autre |
BONACE | Jusques à ce que la terre, par la bonnasse de la saison, naturellement se revest de nouveaux herbages |
BONDON | Chose pesante, pouvant entrer par le bondon dans le tonneau |
BONDON | Puis en estant le bondon bien bouché, roulerés le tonneau |
BONNETERIE | Les marchands qui achetent les chardons, les assortissent pour divers ouvrages de draperie et bonneterie, où ils les emploient |
BONNETIER, IÈRE | Les chardons à drap, dits aussi à foulon et à bonnetier |
BORDURE | Les murtes, la lavande, la rosmarine, la trufemande et le bouïs sont les plus propres plantes pour bordures |
BOSSELER | Tels meubles sont jettés sur le pavé indiscretement, où ils se bosselent et percent |
BOTTE | Du reste [des tiges] on fait un botteau lié estroitement avec des oziers |
BOTTELER | Le foin sera bottellé en faisseaux, à l'usage du païs |
BOUCHE | Tant ce bestail a bonne bouche, se paissant de tout, mesme du foin, des perches de saule.... |
BOUCHON | Il faut lui passer doucement l'estrille, le peigne, l'epoussete et le bouchon sur le dos |
BOUDIN | La cuisine basse qui n'est pas seure, donnant la bassesse de ses fenestres facile accès au diabolique boudin [pièce d'artifice] et à autres inventions que nostre miserable siecle a produites |
BOUGIE | Des chandelles toutes de cire, l'on fait aussi ; la mere de famille en fera faire de diverses couleurs distinctes ; des bougies aussi pour les usages ordinaires dont elle tirera service agreable avec espargne [la chandelle de cire est la bougie de cire, et la bougie le rat de cave] |
BOUILLIR | Lorsque l'eau bouil |
BOUILLIR | Vous les ferés buillir une onde dans l'eau claire |
BOUILLIR | Vous les bouillirés un peu en l'eau claire |
BOUILLON-BLANC | Bouillon-blanc : de plusieurs sortes de bouillon y-a-il, qu'on esleve par graine, la semant au printemps |
BOULANGER, ÈRE | Imitant tant que faire se pourra les boulengers |
BOULANGER | À la plus robuste des servantes donnera charge la mere de famille de boulanger son pain, le paistrir et parfaire |
BOULANGERIE | Charnier, boulengerie, fournil, serre-pain |
BOULEAU | Cinq sortes principales d'arbres aquatiques y a-il : saules, peupliers, aunes, bouleau, oziers |
BOULEAU | Les peupliers, trembles et boleaux |
BOULIN | Ceux qui font leurs boulins ou nids de pigeon dans des paniers d'ozier |
BOUQUET | Près du poulailler sera bon d'y avoir des forts buissons ou quelques touffes d'arbrisseaux, servant aussi tel bouquet quelquesfois en esté de retraite à certaines poules |
BOUQUET | Par escusson aussi se sert-on à enter plusieurs plantes à fleurs, à bouquets, à la medecine |
BOUQUETIER | Le jardinage se distingue en potager, bouquetier, medecinal et fruitier |
BOUQUETIER | Nous embellirons donc nostre jardin bouquetier |
BOURDON | Touchant les bourdons ou frelons, qu'en plusieurs endroits de Languedoc l'on appelle abeillards, c'est une espece d'abeilles naissant avec les bonnes |
BOURGEON | Au temps d'enter en fente, un bon oeil ou bourgeon est prins du greffe où il se trouve plus gros, bois et tout |
BOURGEONNEMENT | Au premier rang sont mis les abricotiers, aubergers, pechers, pour leur hastif bourgeonnement |
BOURGEONNER | En ce tardif planter, la reprinse de l'amandier est très douteuse, pour son naturel hastif à bourgeonner |
BOURRACHE | Ceste-ci [buglosse ou langue de boeuf] a ses vertus plus fortes que la buglosse ou bourrache des jardins, quoique symbolisans presques en toutes propriétés |
BOURRE | De la bourre de foulons |
BOURRE | Avec un peu de bourre blanche de tondeur |
BOURRÉE | Mettant d'un costé les grosses busches, bois de fente et de moule : de l'autre les fagots, bourrées et costerets |
BOURRELET ou BOURLET | Est aussi necessaire d'avoir un fonds de corbeille d'une torce ou borlet, approprié à recevoir la casse, pour la tenir droitement et fermement |
BOURRETTE | Les coucons seront enfilés, en faisant passer l'esguille par la premiere filozelle, appellée bourrette |
BOURRETTE | Des filozeles, la bourrete est la plus grossiere, comme estant l'escume de la soie |
BOURSE | Bource-à-pasteur est herbe peu delicate, car sans nul soin elle s'engeance partout, jusques sur les murailles |
BOURSE | Rets, panneaux, toiles, bources, cordages, espieux |
BOUT | Arrivé que soit le printemps, la premiere eau qu'elle fera distiller sera des bourgeons et bouts [pousses] de chesne |
BOUTER | Les anciens tiennent estre en toutes plantes trois divers mouvements ; assavoir, bouter, fleurir, meurir |
BOUTER | Le couldrier sera planté de bonne heure, à cause de son avancé bouter |
BOUTON | L'expert mareschal lui donnera quelques boutons de feu, dont les cicatrices embelliront plustost qu'elles n'enlaidiront les jambes du cheval |
BOUTON | L'enter à escusson, appellé aussi emplastration, morceau et bouton |
BOUTURE | Par bouteures ou branches, est le vrai planter du rosmarin |
BOUVEAU ou BOUVELET | Les veaux à laict et les bouveaux et genisses marcheront ensemble |
BOVINE | L'on y entretient nombre infini de bouvine |
BOVINE | Par la bouvine, sont entendues les bestes à corne, comme boeufs et vaches, autrement dites omail |
BRANCARD | Les rusches avec les abeilles dedans seront portées par des hommes, non au col, ains avec un brancas |
BRANCHER | Les vignes arbustives ou branchées, soustenues des arbres |
BRANCHETTE | Ces meuriers produisent leurs vers jetons, longs, sans branchetes traversantes |
BRANCHE-URSINE ou BRANCURSINE | Branche-ursine, en latin acanthus ; des anciens architectes est venue la coustume d'entailler les feuilles de branche-ursine es chapiteaux des colonnes corinthiennes, pour laquelle cause a esté communement appellée par les Romains marmolaria |
BRANCHILLON | Leurs ver-jetons, n'estans retenus par les branchillons, s'allongeroient par trop |
BRANCHU, UE | Le millet-sarrazin a le tige branchu |
BRAS | Comme l'on fait es boutiques des marchands, par l'aune, la cane, le bras, et semblables |
BRÉSIL | Non de fer, ains d'os, de bresil, de bouis ou d'autre bois ferme et lissé |
BRESTE | Le plaisir y est singulier de voir les oisillons.... le braver et se moquer de lui [le duc ou la chouette], et, au bout de tout cela, se sentir pris par les griffes avec le brei ou bien par le glu, dont ils se treuvent empestrés en leur pennage |
BRETAUDER | Le fendre des nazeaux, le coupper des aureilles, les crins et la queue des chevaux, est inventé pour donner respiration aux chevaux, pour leur allonger l'aleine, et pour les rendre assidus au travail, selon qu'ainsi l'on bertaude les courtaus es bonnes escuiries |
BRIDEMENT | Grande gueule et bien fendue, pour le facile bridement |
BROUÉE | Ces raisins ne craignent pas trop les brouées, gelées, ni eschaudures |
BROUET | Des pruneaux cuits avec leur brouet [jus] |
BROUTURE | Par mesme remede sera gueri le venin provenant de la morsure des chevres et autres bestes, après en avoir taillé les branches par dessous les broutteures |
BRUGNON | Les deux brignons, gros et petit (sorte de prunes ; - alias : groignon, espèce d'auberge) |
BRUINE | Les bruines causent aux raisins des picotures noires, dont ils perissent |
BRUSC | Le romarin, le brusc, les sermens de vigne, le jenest |
BRUSC | Sureaux, bouis, genevres, caddes, houx, bruscs ou houssons |
BRUSC | Brusc autrement dit housson |
BUANDERIE | Fournil, buanderie, garde manger.... |
BUÉE | Pour l'aisance d'y estendre la buée à couvert en temps pluvieux |
BUGLE | Bugle, cette herbe est des Latins appellée consolida petra, à cause qu'elle croist facilement en lieu pierreux |
BUGLOSE et mieux BUGLOSSE | Buglosse ou langue de boeuf demande terre de froment cultivée.... Ceste-ci a ses vertus plus fortes que la buglosse ou bourrache des jardins, quoique symbolisans en presque toutes propriétés |
BUIS | Ne defaut au bouis que la bonne senteur, pour le rendre du tout bien qualifié |
BULBE | Seulement par racine s'edifie le lys, icelle estant en bulbe et oignons |
BULBE | De la bulbe sort un tuiau de matiere molle et frangible |
BURAT | La plus fine partie de ses laines destinera elle à faire des fines serges, des burats |
BUREAU | Est toutesfois requis d'avoir quelque peu de laine noire, pour mesler avec la blanche, en faire des draps gris, ou seule, des bureaux pour les habits du mesnage |
CABALE | Qui niera que ces belles choses ne soient mieux cultivées par les enseignemens des doctes escrits, que de s'en remettre à un seul discours de bouche, comme à une cabale ? |
CABARET | Cabaret ne desire ni la culture ni l'arrousement : fleurit es deux saisons de l'année, printemps et automne |
CABAS | Ils enferment chacun chapon dans un panier ou cabas suspendu en l'aer par des cordes |
CABAS | Le bled qui est dans la quaisse, puisé avec un cabas et mis sur la mesure tout doucement |
CABUS | Tout ce que du fueillage se resserre en pomme, chous cabus et laictues |
CACHE-MUSEAU | Fougasses, brassadeaux, tourtillons, biscuits, eschaudés, oublies, cachemuseaux, petits-chous, etc. |
CADE | Sureaux, bouïs, genevres, caddes, houx |
CADE | Des aulx pilés est fait cataplasme avec de l'huile de cade, que le vulgaire païsan françois appelle tal |
CADUCITÉ | L'aage des beufs tombe en caducité, passé le dix ou douziesme an |
CAGEROTTE | Terrines, couloires, faisselles, esclisses, cagerotes, chazieres et semblables servans à ce mesnage [fabrication du fromage] |
CAILLÉ | Avant que mettre le caillé dans les esclisses ou cagerottes, pour le convertir en fourmage |
CAISSE | Tels receptacles [fosses pour enfouir les pierres tirées d'un champ] sont appelés caisses, comme enfermans les pierres qu'on y met reposer |
CAISSE | Aucuns gardent leurs bleds enfermés dans des grandes quaisses |
CALAMENT | Armoise, calament, camomille |
CALAMENT | Les jus de capres, d'absynthe, de calaminthe, de chamaedris |
CAMELOT | Quant au poil de chevre, peu ou point d'estat n'en est fait de pardeçà, estant le propre du Levant et de la Barbarie, que d'en faire des camelots |
CAMOMILLE | Camomille, il y a de trois sortes de ceste herbe, differentes en leurs fleurs, aucunes les aians blanches, les autres jaunes, purpurées |
CAMPANULE | La campanula, ainsi ditte en italien, florit tous les jours, chascun produisant abondance de fleurs nouvelles, de couleur bleue |
CAMPANULE | Plusieurs racines d'herbes medicinales, comme buglosse, cichorée, angelica, campane, se laissent manger appareillées en confiture |
CAMPHRE | Le sang qui flue par le nés, sera estanché par le camfre, meslé avec la graine d'ortie morte |
CANAL | Le canal ouvert, dont l'on se sert generalement en toutes sortes d'aqueducts |
CANARD | Et en sort une troisiesme et bastarde race, quand le canard d'Inde et la cane commune s'accouplent ensemble |
CANARD | La charge d'un canard est de huit ou dix canes |
CANDIR (SE) | Le temps à la longue fait candir le sucre, sans moien, dans le fruit, à la louange entiere de la confiture |
CANDIR (SE) | Le succre, se candissant de soi-mesme dans le fruit, à la longue, le tient gros et ferme |
CANE | L'oie et les canes communes et d'Inde y tiennent le premier rang, desquelles deux dernieres sort une troisiesme et bastarde race, quand le canard d'Inde et la cane commune s'accouplent ensemble |
CANE | La cane d'Inde est plus grossette que la commune.... et specialement le jars |
CANE | La charge d'un canard est de huit ou dix canes |
CANIF | On oste la pellicule jaune de l'escorce avec un canivet bien tranchant |
CANIN, INE | Touchant les roses sauvages appellées canines.... les esglantines emportent le prix, approchant des damasquines |
CANNAIE | Pour esgaier vos cannes, faudra, ou en oster d'entre elles quelques unes, ou arracher du tout la caneliere, pour la refaire de nouveau |
CANNE | La saumée de terre est de seize cens canes quarrées, mesure de Montpellier, chacune cane de huit pams.... Rapportant la toise à la cane, se trouve la toise contenir huit pams, neuf vingt-sixiesmes |
CANNE | Les cannes de sucre ressemblent aux autres communes, qu'on appelle aussi roseaux |
CANNELLE ou CANNETTE | Ils percent generalement tous leurs tonneaux, mettans à chacun la canelle par le bas |
CANNELLE ou CANNETTE | La canelle, fontaine ou robinet |
CANON | Le remede est d'enter en canon ou escusson les arbres aians besoin de tel affranchissement |
CANON | Aussi sont très proprement entés plusieurs arbres en canon, cornuchet, tuiau, flusteau ; ainsi ditte telle sorte d'enter des instrumens de ces noms.... Vous tiendrés le canon d'une main, et le reste du jetton de l'autre, en tordant avec un peu de violence pour separer le canon du bois avec les germes attenans aux oeillets |
CANONNER | C'est pourquoi, sur nouveaux rejets prend-on les greffes, et sur semblables jettons l'on les insere et canone [arrange avec le canon, ancien nom du greffoir], afin que mieux se conjoignent ensemble, que moins de disparité se trouvera par-entre eux |
CÂPRE | Comment qu'on prenne les capres, sont tous-jours propres à confire |
CÂPRIER | La reprinse est très asseurée par marquotes ou plant enraciné prins au pied des vieilles capres |
CÂPRIER | La qualité du caprier est du genre des arbustes vivans longuement |
CÂPRIÈRE | La capriere s'edifie comme la vigne, c'est assavoir par maillots ou crossettes, s'enracinans dans terre les branches des capres, de mesmes que les sarmens de vigne |
CAPRIN, INE | Le parc où tel bestail et le caprin couche durant la nuit |
CARABÉ | Des pillules de bolarmene, de terre sigillée, de carabe, de sang-de-dragon, de girofle et de musc |
CARDE | Ne se pouvans perdre les piquerons de la carde, manifeste clairement ce estre une espece de fruit separé, non l'artichau sauvage |
CARDE | Par graine s'edifie la carde ou cardon |
CARDON | Les fruits sont les artichaux, cardons, melons.... |
CARLINE | Carline, ce nom vient du roy Charles-magne, parce que de ceste herbe son exercite fut gueri de la peste |
CAROLUS | On leur envoiera ces peaux bien marquées, afin que, par sotise ou fraude, elles ne se changent, rendans un carolus pour un sol, comme autres-fois cela m'est advenu |
CAROUBE | A la beauté de ses feuilles donnent grand lustre les garrobies, fruit de cette plante, enfermées dans des longues gousses cololorées d'incarnat cramoisi |
CAROUBIER | Au rang des plantes toujours verdoiantes, nous logerons le garrobier, ainsi appellé en Provence, par d'aucuns silique |
CARREAU | La terre sera despartie comme par quarreaux divisés de jardinage |
CARRELER | Que le plancher soit quarrellé de briques |
CARRIÈRE | Cheval aiant le pas, le trot, le galop et la carriere, eslevé, libre, vigoureux et viste, seur, prompt et ferme le maniement et les bonds, avec facile et leger arrest |
CARRURE | De huit ou neuf pieds de quarreure dans oeuvre et peu moins de haulteur sera la raisonnable capacité d'un chacun poulailler |
CARTILAGE | La poudre faite du cartilage de l'entre-deux des cerneaux de noix |
CASSE | Faut bouillir la cassonade en abondance d'eau, dans une poesle ou casse bien nette, sur un feu de flamme |
CASSE | La composition, mise dans la bassine ou casse pointue sur petit feu de charbon, y sera achevée de preparer |
CASSETTE | Le jus sera mis dans le poëslon ou cassette, et sur icelui le sucre pulverisé |
CASSONADE | Des succres, cassonades, miels |
CASSONADE | Pour la confiture liquide, la cassonade est meilleure que le sucre fin |
CASSONADE | Des cassonades, cette distinction sera faite, que de preferer la blanche à la noire |
CASUEL, ELLE | N'estant en ce mesnage, qu'accessoire ou parties casuelles, les fruits que ces arbres donnent |
CATASTROPHE | Pour catastrophe et closture de l'enter, convient affermir, au nouveau ente, des paisseaux pour.... |
CÉDRAT | Par sus tous ses compagnons, le cedriac [espèce de limon] ainsi appelé en Provence, est le plus propre à recevoir les escussons des autres |
CENTAURÉE | Centaurée, ceste herbe a prins son nom de Chyron centaure.... Elle est aussi appellée fiel de terre, pour sa grande amertume |
CERISE | En France on appelle cerise le fruit qu'en Languedoc on dit agriote, et la cerise de telle province est nommée en France guine.... S'en voient des grosses, moiennes, petites, rondes, longues, plattes, refendues : des rouges, blanches, noires : des aigres, des douces : des molles, des dures.... La cerise ou agriote est plus aigre que douce, comme tirant son nom de là ; au contraire la guine est plus douce que aigre.... La grosse agriote, aiant la queue courte, le noiau petit, estant de couleur rouge-brun, surpasse les autres en valeur... Parmi les douces, paraissent pour les plus prisées les duracines, appelées aussi graffions, mot pris en Dauphiné pour toutes sortes de guines.... Merises sont guines presque sauvages et petites, tenans de l'amer dont elles portent le nom. Coeurs sont assés grosses, poinctues et fendues, ainsi dittes à cause de leurs figure ressemblant, et en leur chair et en leur noiau, aucunement le coeur d'une creature humaine, par aucuns, sans grande raison, appelées aussi cerises heaumées, et leurs arbres, heaumiers. Non plus pouvons-nous dire pourquoi d'autres cerises sont dites pinguereaux, rodanes, greffions et semblables ; très bien des musquates, dont le goust rend raison de leur appellation ; ces noms sont donnés aux guines, non aux agriotes |
CERISIER | Les ceriziers et guiniers se delectent d'estre entés |
CHABLIS | Telles restrinctions de lune n'ont lieu pour le boismort, ni pour le bois-chablis, qui est le presque abbatu par le vent, car on les peut prendre en tous temps, coupant à pied les arbres qui ont defailli |
CHABOT | Les terroirs pierreux et sablonneux nourrissent les truites, chabots, cheviniaux.... |
CHALAND, ANDE | Pain chalan |
CHAMARRER | Fontanelle aucune ne restera au fons du terroir, que par les tranchées, dont l'aurés environné et chamarré de tous costés, les sources ne se ramassent en une |
CHAMBRE | Il observera les bestes, leurs repaires et gistes, licts, chambres, reposées, bauges et tanieres |
CHAMPÊTRE | Herbes champestres, cichorée, buglosse et semblables autres |
CHANCIR | Chacun tient que du froment vert, chanci, ridé et leger, provient l'ivroie |
CHANCISSURE | Un tonneau vieil et se perdant de moisisseure, chancisseure et autre puantise |
CHANDELLE | La cire se blanchit, pour, ainsi subtiliée, en faire de la bougie, des chandelles pour l'estude, les banquets et autres gentillesses |
CHANDELLE | Autrement le jeu ne vaudroit pas la chandelle |
CHANFREIN | Le cheval qui aura la liste ou raie blanche qui lui descende par la face ou chanfrin sans toucher aux sourcils ni arriver jusques au museau |
CHANTEPLEURE | Par l'instrument appellé chante-pleure, l'eau ramonte tant qu'on veut.... La chante-pleure n'est autre chose que deux tuiaux d'esgale longueur et grosseur, joints ensemble faisans deux branches de telle figure que ceste lettre grecque (lambda) |
CHANVRE | La graine de chanvre est de grande efficace à faire ouer [pondre] |
CHANVRE | Le chenevi, qui est la graine du chanvre.... La teille ou poil du fin chanvre, pour les exquises toiles |
CHANVRE | La graine ne vient que du chanvre masle (en telle plante se recoigno ssans les deux sexes).... |
CHAPE | Ces couvertures sont grands chapeaux façonnés comme cloches larges par bas, ou comme chapes d'alambics |
CHAPE | La chappe ou cloche, sous laquelle s'amassent les vapeurs des matieres distillées |
CHAPELET | Asseoir les chauderons et bassines pointues sur des borlets, torces ou chappelets, pour les garder de toucher pavé |
CHAPONNEAU | Pour avoir des poulets avancés, et pouvoir estre chaponnés devant la Saint-Jean, selon le proverbe : chapons devant la Saint-Jean, et chaponneaux après.... non pour en faire des chapons de la grand sorte, ains de la moienne, pour les manger en chaponneaux ou estoudeaux durant l'hyver |
CHAPONNER | Les poules aussi sont chaponnées, pour en faire la chair plus delicate |
CHARCUTIER, IÈRE | Mais tant speculatifs ne sont les chaircutiers de Paris, ainsi y sont appellés les maistres jurés, ne se meslans que de la chair de pourceau, qui, sans distinction de lune, tuent les pourceaux |
CHARDON | À faute de quoi se sert-on, pour presurer et cailler le laict, de la fleur du chardon-privé, de la graine du chardon-benit.... |
CHARDON | Chardon-nostredame, ou chardon-argentin, ou espine blanche, est appellé en latin bedegaris |
CHARDON | La Bourgongne fournit plusieurs provinces de chardons à draps, dits aussi à foulon et à bonnetier |
CHARDONNIÈRE | La chardonniere sera sarclée curieusement |
CHARNIER | Cuisine accompagnée de tous ses offices ; assavoir, charnier, boulengerie, fournil, serre-pain.... |
CHARNIER | Plus rare est le rencontre du bon charnier, que du bon grenier et de la bonne cave, s'en treuvant peu où les chairs de pourceau, mesme les lards, ne s'enrancissent |
CHARNU, UE | Nous confirons les olives ; convient les choisir des plus grosses et charnues |
CHARRIABLE | Vins charriables et de facile tranport |
CHARRIER | Les sablons que ces eaux charrient |
CHÂSSIS | De la mesme toille l'on fait des chassis, tendus avec des petits clouds, sur bois leger |
CHÂSSIS | D'autres, mieux entendus, reposent leurs fourmages sur de la toile claire, tendue roidement avec des petits cloux sur des chassis de bois |
CHÂTAIGNE | Les chastaignes bastardes, appellées bouchasses. Les meilleures chastaignes franches sont les Sardones [de Sardaigne] et Tuscanes [de Toscane], ainsi dittes des païs d'où les races nous en sont venuës de-par-deçà. Les sardonnes [de Sardaigne] sont celles qu'on appelle à Lion marrons, cogneuës par toute la France, pour le traffique de tel fruit |
CHÂTAIGNE | Les bources des chastaignes sont leurs premieres robes garnies de piquerons |
CHÂTAIGNERAIE | Pour les chasteneraies et nojeraies, c'est à dire pour les lieux complantés universellement de chastaniers et de noiers |
CHÂTAIGNIER | Sur lui-mesme, non ailleurs, veut estre inseré le chastaignier : non plus reçoit-il aucun autre arbre, tout meslange lui des-agreant |
CHATON | N'estant tant à craindre le degast des chatons du couldrier par les froidures |
CHATON | Le noier ne fleurit aucunement, comme la plupart des autres, seulement jette il des chatons pour avant-coureurs des nois prochaines, ainsi que font les coudriers et chesnes |
CHÂTRABLE | Le chastrer des aigneaux n'est restraint à certain aage, estant chastrables et les jeunes et les vieux de ces animaux |
CHÂTRER | Chastrer les abeilles, c'est à dire vendanger le miel et la cire qui sont dans les rusches |
CHAUD, CHAUDE | La mere de famille se prend garde des meubles qui defaillent, dont on fait faire la recherche à la chaude |
CHAUDEMENT | Le fruit sur lequel l'eau et le sucre meslés sont jettés chaudement, ne reçoit neantmoins que le sucre |
CHAUFFERETTE | Vous posés le plat-escuelle sur une eschauffete, avec de la braise |
CHAUSSER | .... En remparant les murailles avec de fine argile pestrie, dont elles seront chaussées et revestues autant hautement que.... |
CHAUSSE-TRAPE | Chausse trape, autrement carduus stellatus, est plante peu delicate |
CHÊNAIE | Voiant les belles chesnaies d'un costé : de l'autre les chasteneraies, les ormaies... |
CHÊNE | Le nom de chesne a esté particulierement donné au quercus, estant le robur appellé roure, et l'ilex l'yeuse. L'yeuse est aussi appellé en France chesnevert |
CHÊNEAU | Ceux qui entent des pommiers, poiriers, pruniers, sur des chesneaux, ormeaux |
CHÈNEVIÈRE | À la façon qu'en hyver on cultive les chavenieres en Berri |
CHÈNEVIÈRE | Toute la cheneviere ne se descharge à la fois, y restant le masle après la femelle |
CHÈNEVIÈRE | Chanvriere |
CHÈNEVIS | La graine de chenevy est de grande efficace à eschauffer les poules |
CHÈNEVIS | Le chenevi qui est la graine du chanvre |
CHERVIS | Les racines sont naveaux, pastonnades, carrotes, chervis ou giroules |
CHERVIS | La plus asseurée maniere de se pourvoir de chervis ou giroles, est par racines ; ils sont originaires du païs septentrional, car c'est d'Alemaigne d'où l'empereur Tibere en fit transporter la race en Italie |
CHEVALIER | La jeune vigne sera labourée de cette sorte d'oeuvre appellée houer ou fousser à chevalier ; ce mot de chevalier vient de ce que le travailleur assemble la terre entre ses jambes, se faisant un relevement sur lequel il se treuve comme à cheval ; plus belle et plus utile oeuvre est le double-chevalier, qui.... |
CHEVALINE | Le naturel de la chevaline et de la muletaille est, qu'estans bien traictées au soir et repaissans à la disnée, d'employer le reste du jour au labourage, comme en voiageant |
CHEVALINE | Ce sont eux [les orges d'automne] qu'on appelle chevalins, pour estre leur herbe très bonne pour purger et engraisser les chevaux à la primevere |
CHEVELU, UE | En d'aucuns endroits, la vigne donne des chevelues et des margoutes dont on tire de l'argent par chacun an |
CHEVELU, UE | On attend à y mettre la crocete ou la chevelue, après en avoir universellement desrompu le fonds |
CHEVELURE | La vigne sera tous-jours propre à planter, pourveu qu'elle aie belle chevelure [racines] |
CHEVEU | Cheveux-de-Venus, d'autant que ceste herbe embellit les cheveux ; et parce que les anciens peignoient leur deesse Venus avec belle chevelure, ce mot de Venus y est ajousté |
CHÈVRE | Seulement quelque peu de foin donne-on aux chevres preignes les plus avancées |
CHÈVRETER | Seulement quelque peu de foin donne-on aux chevres qui ont chevreté, un ou deux jours après leur terme |
CHICHE | Prenés deux onces de farine de ciches rouges |
CHICHE | Des farines de ciches blancs, de faseols.... |
CHICORÉE | La chicorée ou endivie est espece de laictue, neantmoins de goust different à elle, car de son naturel il est amer, immangeable, sans estre addouci dans terre par blanchir |
CHICORÉE | Le syrop de cicorée avec rubarbe est bon contre la vermine |
CHICORÉE | La cichorée verrucaire [contre les verrues] |
CHICOT | En plantant l'arbre, on l'estestera sur terre, sept ou huit pieds, sans lui laisser aucunes branches, ains seulement des longs chiquots en l'endroit où mieux s'accorderont |
CHICOTIN | Deux drachmes d'aloes cicotrin en poudre |
CHIENNER | Après que la chienne aura chienneté, on la logera chaudement |
CHIGNON | L'enflure du chesnon est guerie par onguent fait de racines d'aulnée.... |
CHÔMER | La pluie survenant, ou les gelées cheans dessus [les oliviers], faut avec patience chommer de ce labeur [la cueillette] |
CHOU | Pastennades, raves, choux-cabus |
CHOU | Les chous premiers meurs sont les cabus ou pommés.... plusieurs blancs se resserrent au milieu ainsi que cabus.... de mesme avient de certains verts crespés, s'affermissans vers le milieu.... plusieurs autres especes de chous y a-il, presque sauvages, degenerans des bons : comme rouges, tannés, griseastres, chous raves, servans plus pour medecine que nourriture.... outre lesquels les cauli fiori [chouxfleurs], ainsi dits des Italiens, encores assés rares en France, tiendront rang honorabie au jardin pour leur delicatesse |
CHOU | Gasteaux, popelins, gaufres, petits-chous [pâtisserie] |
CIBOULE | Les cibouilles ou civots participent de l'oignon et du pourreau, tenans de l'un la figure, et de l'autre la saveur |
CIDRE | Ils se servent plus du sidre ou pommé, et du peré que de la biere, par tout où ces boissons sont en usage, l'on appelle pommé le jus de pomme, et poiré celui de poire : particulierement en la haulte Normandie, es environs de Paris, en la Brie, et en certains endroits de la Picardie, sidre, toute liqueur procedante des pommes et des poires, meslée ou distincte. Mais en la basse Normandie, comme en Costentin, Bessin, païs de Caux, et autres, esquels ce bruvage est le mieux cogneu, aussi à Rouen, par le sidre est seulement entendu le jus procedant des pommes, demeurant le nom de poiré particulier à celui des poires |
CIMENT | À telle cause est appellé ciment de paste, comme l'autre de fonte, pour sa qualité refondante toutes les fois qu'on s'en veut servir |
CIMENT | Ces cimens resistent à l'eau dès incontinent estre posés |
CINQUENER | Les semences ne font communement, mesme es bonnes terres, que cinquener ou sixener |
CINTRE | Comme les cintres servent aux maçons, bastissans leurs voutes |
CIRE | Il gele, comme la cire d'Espagne en cachetant des lettres |
CIRER | On bouchera les fenestres avec des vitres ou des chassis de toile cirée |
CIRIER | Laissant aux apoticaires et ciriers la maniere de teindre la cire en plusieurs couleurs |
CIRON | Le mourron à fleurs azurées tue les cirons des mains, et en guerit la gratelle |
CISEAU | Un petit ciseau de fer, d'os, ou de quelque bois dur et solide, sera l'instrument qu'on emploiera ici |
CITERNE | La citerne est un receptacle d'eau de pluie |
CITERNEAU | Ce petit puits [qui reçoit la pluie et l'envoie dans le filtre de la citerne] est appellé cisternon |
CITRON | Les citrons, limons,... |
CITRONNIER | Il semble que les antiques n'aient cogneu que le seul citronier, pour ne faire mention aucune des oranges, limons, ne ponciles |
CITROUILLE | Quant aux courges, de trois principales sortes en avons-nous, distinguées par ces mots, courges, cougourdes, citrouilles.... Quant aux citrouilles, l'engeance nous en est venue des roiaumes de Naples et d'Espaigne, de differentes especes, dont les aucunes sont de monstrueuse grosseur et pesanteur |
CITROUILLE | Le citre est une autre espece de citrouille qu'on esleve, principalement pour la graine servant en medecine, et sa chair pour viande aux pourceaux.... elle est noire |
CLAIR, CLAIRE | Des sachets de toile claire |
CLAPIER | Ce clapier-ci est par d'aucuns appellé garene, toutesfois improprement |
CLAPIER | Lors faut fermer incontinent les trous des terriers qu'improprement aucuns appellent clapiers |
CLOCHE | Tous utenciles de cuisine faits de metail de cloche, de cuivre, de leton |
CLOCHE | La chappe ou cloche d'un alambic |
CLOISON | À faute de mettre un pau [pieu] en une cloison, une vigne se dissipera |
CLOPORTE | Clooportes, autrement pourcelets de Saint Antoine, petites bestes plates qu'on treuve es caves humides sous les pierres |
COASSEMENT | Le croaxement des grenouilles |
CÔCHER | Les chapons prejudicient grandement aux poules, leur empeschant de faire des oeufs en abondance, tant en les chauchans, qu'affamans par leur continuelle frequentation |
COCHON | Le petit-laict engendre flux de ventre aux couchons, dont ils se rendent langoureux : pour laquelle cause, s'abstient-on de leur en bailler, ains est reservé pour les grands pourceaux, jeunes chiens, etc. |
COCHONNER | Les truyes pleines, et les layes qui ont cochonné, veulent chacune avoir son tect à part |
COCON | Les magniaux [vers à soie] des Sevenes de Languedoc, lesquels, tant pour leur propre naturel, que pour estre nourris de fueille de meurier noir, produisent des coucons ou piotons grands et mols, par consequent peu fournis de soie |
COCON | Deux ou trois jours mettent les vers à parfaire leurs escailles, plotons ou coucons (diversement nommés, selon les lieux) |
COCON | Le coucon estant percé, les filets de la soie se treuvent tronçonnés, par consequent indevidables |
COEUR | J'aime de tout mon coeur, je veux aussi qu'on m'aime |
COGNASSIER | Grenadiers, coudriers, coigners, et semblables plantes de rejet |
COGNASSIER | Entant le greffe de l'aubespin blanc sur le tronc du coigner, de ce mariage sort un fruit nommé arseirole |
COING | La pomme de coin |
COLOMBIN, INE | Ses fleurs colombines [de l'arbre de Judée] augmentent la grace de l'arbre |
COMMISSURE | Ces nids estans de plusieurs pieces, les rats y ont quelque accès par les commissures |
COMMODITÉ | Pour très grand ornement s'acompte le bon voisin, à cause des infinies commodités qu'on reçoit de sa douce et vertueuse conversation |
COMPAROIR | Il compar à l'assignation devant le censeur, accompaigné d'une sienne fille |
COMPLANT | L'aer, la terre et le complant sont le fondement du vignoble |
COMPLANTER | Des vignes toutes entieres, complantées des plus exquises especes de raisins |
COMPOSTER | Avec de l'eau de mer, on compostoit les vins, y adjoustant quelque peu d'aucunes matieres sus dites |
CONCOMBRE | Pline prend le plus souvent le concombre pour le melon, confondant ces deux fruits sous mesme appellation |