L'oeuvre Théâtre d'agriculture et mesnage des champs de Olivier DE SERRES
Ecrit par Olivier DE SERRES
Date : 1605
Citations de "Théâtre d'agriculture et mesnage des champs"
Utilisé pour le mot | Citation |
GRENER | Faire grener les papillons sur du papier, n'est le profit de l'oeuvre, parce qu'on n'en peut oster la graine qu'en rasclant avec un cousteau, dont beaucoup s'en casse |
GRIFFE | Est ici à souhaiter, d'estre pourveu de plusieurs mains, soient griffes, cueillers persées et autres instrumens ; pour, à la fois, retirer tout le fruit du succre |
GRIOTTE | Les agriotes ou cerizes aigres sont plus propres à confire que les guines ou cerizes douces |
GRIOTTIER | Le griotier à rozes est un grand arbre semblable en bois et fueilles au cerisier aigre, ne produisant aucun fruit, ains seulement des rozes incarnates.... par enter l'on l'engeance de telles rozes, les greffans sur des cerisiers communs aigres ou doux |
GRISON, ONNE | Le bay, le fauve, le grison, le moreau, sont les chevaux les plus prisés |
GRISONNEMENT | Les indices de vieillesse du cheval sont.... grisonnement de poil à ceux qui de nature l'ont obscur |
GROSEILLIER | Ici sierra bien le groseiller ou vinetier, appellé aussi espine benoite |
GUÈDE | Les chanvres, lins, guesde ou pastel, garance, gaude, chardon à bonetier |
GUÉRET | En temps sec on l'arrouse aiant l'eau commode, et chacune année on le serfoue, pour tenir la terre en gueret |
GUERROYER | Les extremes froidures et chaleurs, les vents excessifs et bruits [bruines] violens, guerroient aucunement les vins |
GUIMAUVE | La blancheur aussi est desirable en ceste herbe, la mauve blanche particulierement ditte guimauve, estant fort prisée |
HABITATION | Il lui sera necessaire d'entretenir ses logis et maisons d'habitation |
HAIE | Par le moien d'une haie morte faite auprès de la vifve, on preservera les aubespins de la morsure des bestes |
HALBRAN | Les poules d'eau, le heron, l'otarde, le hallebran, l'aigrette |
HÂLE | La luzerne, en son commencement, est sujete au hale du soleil |
HALO | Cet indice est remarquable en la couronne de la lune appellée des Latins halo, qui se fait quand il apparoit un cercle grand ou petit à l'entour de la lune |
HAMEÇON | L'on prend aussi des canars au hameçon presques comme poissons |
HANEBANE | Seront emploiées en fomentatation les fleurs de bouillon blanc, ou la feuille de hannebane |
HANNETON | Si ce sont hannetons ou coussons qui par leur grosseur se laissent voir |
HÂTIVEAU | Pour avoir des roses de hastiveau ou fort primeraines, convient avancer les roziers par la chaleur de fumier |
HAUSSEMENT | ....Tascher à rendre le salaire des serviteurs le plus petit qu'on pourra, pour la consequence du haussement tous-jours prejudiciable au mesnager |
HAUTAIN | Ces vignes taillées, appellées ès Cevennes de Vivarez, hautaignes, ainsi dites pour leur hauteur, ont quelque conformité avec les hautins qu'on void le long de la riviere de Loire, au païs d'Anjou, en Piedmont, en Italie et ailleurs, horsmis qu'il n'y a aucuns arbres pour aider à les supporter, ains seulement de bois mort |
HAVIR | Ne pouvant estre bon le fruit dont l'arbre auroit esté effeuillé ; ains tout havi deviendroit-il par la chaleur du soleil le treuvant sans couverture |
HAVIR | ....Lors le pain est bruslé en sa superficie, la crouste havie empeschant l'interieur de se cuire |
HÉLIOTROPE | Une espece de heliotrophon, appellée aussi vire soli, d'autant que sa fleur regarde tous-jours le soleil, se tournant comme lui |
HÉPATIQUE | À la constipation du ventre, n'y a meilleur remede que l'aloes hepatique |
HERBERIE | La plus grande gabelle qui fust lors à Rome estoit imposée sur l'herberie [plantes potageres] qui s'y vendoit |
HERNIOLE | Herbe au turc, appelée aussi hermole, aime terre sablonneuse et seche |
HÊTRE | Les pins, sapins, hestres ou fousteaux dits aussi faux, et les charmes, sont arbres de montagne froide |
HIÈBLE | L'herbe de hieble, qu'en Languedoc on appelle augue et eue, croit es champs estans en friche, et sa graine est meure en mesme temps que les raisins |
HIRONDELLE | Les poules et les arondelles mangent les abeilles |
HIVERNAL, ALE | On y pourra semer toutes sortes de bleds hyvernaux qu'on voudra |
HIVERNER | Lors on rehouera la vigne de la sorte de labourage, dite hyverner, pour la saison |
HORS | Les fumiers qui se feront de Noël en hors, seront serrés pour les bleds hyvernaux |
HOUBLON | Du houblon, outre le plaisir de la rameure pour ombrage, tire-on ce profit, que d'en manger en la prime-vere les tendres cimes des jettons en divers appareils ; sa fleur et sa semence sont aussi utiles à la biere |
HOUEMENT | Et tant fouilla sa vigne par profonds et reiterés beschemens et houemens, que, dans quelques années, elle se rendit très fertile |
HOUER | Le marrer ou houer par ces divisions, en est aussi rendu plus aisé |
HOUX | Brusc autrement dit housson |
HOUX | Le houx ou mesplier sauvage est du rang des ilex |
HUÎTRE | Coquille d'oeufs, coquille de limassons, escailles d'ouistres |
HUMER | Les bouillons trop chaudement humés nuisent beaucoup aux dents |
HUPPÉ, ÉE | Parmi les pigeons pattés, s'en treuvent des huppés, qui ont une creste à la teste, assavoir un floton de plume eslevé en arriere |
HYACINTHE | Des confections d'alkermès et de hyacinthe |
HYACINTHE | Le rubi, l'esmeraude, la jacinthe, le saphir, le grenat |
IMBUVABLE | Au bout d'un temps le vin se rend imbuvable |
IMMANGEABLE | Le gros foin de marests immangeable par les bestes |
IMMANGEABLE | Amer, immangeable |
IMMODÉRATION | De plusieurs causes procede l'immodération du flux des menstrues |
IMPALPABLE | ....Tant la rebroiant et la resechant, que la poudre soit impalpable |
IMPÉRATOIRE | Mascher par fois des racines d'imperatoire |
IMPÉRIAL, ALE | Pour la disposition des belles fleurs sortans de ceste plante, elle est dite coronne imperiale |
IMPÉRIAL, ALE | Les imperiales [prunes] |
IMPLOYABLE | D'attendre davantage, leur engrossissement [des osiers] les rendroit imploiables et par consequent inutiles |
IMPRÉGNER | Estant la jument empreignée, elle sera separée d'avec les autres |
IMPRESSION | La menagere se contentera de faire ces huiles par impression comme on appelle, non par distillation |
INAMOLLISSABLE | Le syrop penetrera jusqu'au coeur du noiau, quoique la coque d'icelui soit dure et inamolissable |
INCARNADIN, INE | Et sont la plupart des pelotons de ces vers à soie, blancs, incarnadins, de couleur de chair |
INCARNAT, ATE | Les roses incarnates ou escarlatines, dites de Provence et par d'aucuns zebedées, sont celles d'où distille la bonne eau rose |
INCARNER | Ces matieres servent à fortifier les gencives et à les incarner, estans descharnées, pour l'assurance des dents |
INCERTAINEMENT | Telles gens ne peuvent negotier [faire le commerce] qu'incertainement et à l'aventure |
INCONSIDÉRÉMENT | Bien aviser de vous garder d'estre enferré, en contractant inconsiderément avec un mauvais vendeur |
INCRUSTATION | Et que par dessus les couvertures des paillers soit adjoustée une incrustation de bonne argille, bien pestrie |
INCRUSTATION | Lors recevra la confiture son dernier sucre, dont elle sera incrustée, comme d'un exquis vernis ; telle incrustation se fera aussi à loisir |
INCRUSTATION | À trois ans se despouille ce qui de la corne leur est accreu [aux boeufs] depuis la naissance jusqu'au dit temps, en expulsant l'incrustation, demeurant ce bout-là, appellé cornichon, net et poli, sans tortuosité |
INCRUSTER | On trouve ces tonneaux tellement incrustés de lie.... |
INCUISABLE | Faute de laquelle observation, plusieurs feves sont rejetées comme incuisables à cause de la dureté de leur peau |
INDE | L'escume du pastel est sechée, puis convertie en poudre qu'on appelle florée, servant à certaines taintures de soie ; aussi les paintres emploient la florée en une couleur violette par eux nommée inde |
INDÉVIDABLE | Le coucou estant percé, les filets de la soie se treuvent tronçonnés, par consequent indevidables et intirables |
INFÉLICITÉ | Quand, par l'infelicité de l'air, la fueille.... |
INFRUCTUEUX, EUSE | Ils ont defendu de s'en servir, pour crainte d'en faire des vignes infructueuses |
INFUSION | Seront mis en infusion l'espace de six heures |
INRACINABLE | Le cyprès ne se peut edifier que par semence, estans leurs branches inracinables et leurs tiges vuides de rejettons |
INSOLIDITÉ | Par l'insolidité du fondement |
INTÉRESSER | On mettra à part les pommes interessées, pour estre mangées les premieres ; et les saines et entieres seront doucement portées au grenier |
INTRODUCTION | Je ne rechercherai ici les causes et le temps de l'introduction des vers à soie en ce royaume |
IRIS | Le glaieul, dict aussi iris, s'esleve par bulbes ouracines sans filamens |
JACHÉRER | La premiere oeuvre que leur baillerons (appolée en France esgerer et jascherer ; en Normandie froisser la jaschere, et en Languedoc mouvoir) sera.... |
JALE | Et contient le poinçon douze jallayes, et chaque jallaye seize pintes coutume d'Orleans |
JARDINAGE | Les terres à grains, vignobles, jardinages, vergers d'arbres fruictiers |
JARDINAGE | Le jardinage se divise en quatre especes : assavoir, en potager, bouquetier, medicinal et fruitier |
JARDINEMENT | Le jardinement n'est qu'acces soire du labourage des terres à grains, vignobles... |
JARDINER | À Avignon l'on jardine avec la pointe de la grande et large aissade |
JARDINET | Le grand chemin sera large de quinze pieds, l'on en prendra quatre pour les jardinets, où seront logées les herbes joignans le terrain |
JASMIN | Il y a de quatre sortes de jessemins remarquées en la couleur des fleurs, blanches, jaunes, rouges et bleues : à cause de la senteur, les blancs sont les plus prisés |
JAUNE | Aleberges de jaune doré ayant la chair ferme |
JOUR | Je coucherai ici en rang diverses autres façons d'enter les arbres ; à ce qu'y trouvant du jour, rejettée toute impertinence, nostre mesnage s'en puisse servir selon le jugement de sa raison |
JUCHER | Les coqs, chapons et poules communes se juchent ensemble |
JUCHOIR | En leur espesseur seront espargnés des trous pour les nids de la volaille ; et joignant iceux dresser leurs jucheoirs |
JUJUBE | La jujube ou guindoule ressemble à la cornouille. Aucuns tiennent la jujube estre la cornouille franche : ou la cornouille, la jujube sauvage |
JUJUBIER | L'on plante le jujubier après l'hyver |
JUMENT | Le gros bestail nous aide au port, au charroi, et au labourage, à telle cause dict jument, du mot latin juvare, et bien que ce titre soit particulierement donné à la femelle du cheval |
JUSQUE et JUSQUES | Nous emprunterons non seulement des prochains mais des lointains quelques façons d'eslever et cultiver la vigne à nous nouvelles, toutes fois avec un jusques-où : que les inventions soient tant fournies d'apparentes raisons, que.... |
KERMÈS | Par ce mot, ilex, est aussi entendu l'arbrisseau portant la graine d'escarlate, ou vermillon ; les Arabes en appellent la graine kermes, et le vulgaire, cramoisie la couleur qu'elle fait, comme voulant dire kermesie |
LABOUR | Les mechantes herbes qui, par le labour arrachées de terre, ne s'y pourront reprendre |
LABOURAGE | Par excellence ce mot de labourage a esté donné à la culture des bleds, encores qu'il soit communiqué à tout autre travail |
LABOURER | Lors commencerons à labourer à bled noz terres, comme on parle en France ; c'est à dire à jetter la semence en terre, sans autre attente que du beau temps |
LAID, AIDE | La couleur en est belle, ressemblant au velours orangé ; mais tant plus laide en est la senteur, puante, et qui pis est mal saine |
LAIE | Les truyes pleines, et les layes qui ont cochonné veulent avoir chacune son tect à part |
LAISSE | Il convient avoir aussi une lesse de bons levriers |
LAISSER | Des raisins bastards parvenus en extreme maturité, vient du vin de passable bonté et qui se laisse boire |
LAITERON | Decoction faites de fueilles de mentes, de mellisse, de latteron, de racines de glaieul.... |
LAMBRUCHE ou LAMBRUSQUE | Laissant ceste vigne sans la façonner à la serpe, de franche que la desirés, par son importune charge se rendroit sauvage, et ne produiroit que lambrusches |
LANCERON | Les terrains limoneux et fangeux nourrissent aussi des carpes et barbeaux, la tanche, la bourbete, le lanceron, l'anguile |
LANGOUREUSEMENT | La terre ne pouvant que langoureusement satisfaire à la nourriture de divers fruits |
LANGUE | L'herbe dite langue-de-chien desire la terre sablonneuse et legere |
LANGUE | Langue-de-serpent ne se loge jamais qu'en bonne terre, grasse et humide |
LANTERNE | Deux ou trois de ces lanternes (ainsi appelle-t-on telle charpenterie) mettra-on au colombier, s'il est basti en figure barlongue et s'il est grand et spacieux |
LARD | Il est peu de charniers où les chairs de pourceau, mesme les lards, ne s'enrancissent et enjaunissent |
LARRON, ONNESSE | Le trou [déversoir] est appellé larron comme derobant l'eau., -U, n trou ou larron, pour vuider l'eau importune, afin de garder de crever les tuiaux |
LAURIER | De mesme aussi que les cyprès, le seul laurier masle porte la semence ; la femelle estant sterile, bien qu'elle fleurisse |
LAURIÈRE | Aux pieds des vieux lauriers, on en trouve en abondance de jeunes, pour faire de nouvelles laurieres |
LAYETTE | Ces estages sont comme petits pianchers, composés ou de rozeaux refendus, ou.... et posés tant proprement, qu'on les puisse separément oster et remettre à volonté, en les glissant comme lietes, pour facilement visiter et panser le bestail [les vers à soie] |
LÉGITIMER | Là l'escusson, se reprenant, bourgeonne et produit des vergetons, dont l'arbre se façonne, se legitime, se fertilie selon vostre intention |
LÉGUME | Quant aux legumes, ce sont bleds qui abondent en plus d'especes que nuls autres.... feves, pois, fazols.... |
LIÉGE | Les chastaigners, chesnes, lieges, ormes.... |
LIERRE | Le lierre s'agraffe très bien contre la muraille |
LIERRE | Lierre terrestre, ditte, en latin, hedera terrestris, vient de soi-mesme parmi les buissons sans culture ; ceste herbe a les feuilles semblables au lierre, un peu moindres et plus deliées, rempe à terre sans beaucoup s'eslever |
LIEUR, EUSE | Le peu ou le trop estraindre, ne procede tousjours de la main du lieur, ains le plus souvent de la vertu du lien, se resserrant ou se laschant à mesure qu'il se desseche |
LIMACE ou LIMAS | Et plusieurs se jetterent dans les vignes, pour chercher les limats et les racines |
LIN | Le lin printanier rapporte moins de poil et de graine que l'hyvernal |
LIS | D'autres couleurs que de blanches y a il des lys venans d'eux-mesmes sans artifice, comme des rouges et violets, aucunement dissemblables en figure aux francs |
LISTE | Le cheval qui aura l'estoille blanche au front, ou la liste et raie blanche qui lui descende par la face |
LIT | Il observera les bestes, leurs repaires et gistes, lits, chambres, reposées, bouges, tanieres |
LITÉE | Par littées [couches] les raisins esgrumés et le fousteau sont mis dans un tonneau defoncé par un des costés |
LITRON | Le boisseau de bled mesure de Paris contient quatre quarts ; le quart, quatre literons ; le literon, deux demis literons, le demi-literon, dix-huit poulceons |
LONGE | ... ce que la vigne ne feroit, si, la laissant vaguer à l'aise, on lui donnoit les longes à sa ruine |
LOPIN | L'on prendra les mouches à lopins, avec une truelle de maçon, ou une grande cuillier |
LOUCHET | En lieu pierreux, cela ne se peut faire avec la pelle ferrée, qu'on appelle en France besche, et en Languedoc luchet, ains en lieu d'icelle l'on emploie le hoyon |
LOURDISE | La d'inde pour sa lourdise et pesanteur, ne pouvant conduire les canetons, qui d'eux-mesmes sont très lourds |
LUZERNE | Une autre sorte de pré est faite de l'herbe appellée, en France, sain-foin, en Italie, herba-medica, en Provence et Languedoc, luzerne |
LUZERNIÈRE | Curieusement conviendra esherber ou sarcler la luzerniere |
LYSIMACHIE | Lysimachie a prins son nom du roy Lysimachus son inventeur ; elle est aussi appellée salicaria, par la ressemblance de ses feuilles à celle du saux ; l'on la nomme en françois corneole ou chasse-bosse |
MACIS | Un quart d'once de macis, qui est l'escorce de muscade |
MAÇONNER | Bonnes pierres maçonnées de bonne main et à profit, pour durer longuement |
MAGNAN | En France vers à soie ; en Languedoc, Provence et environs, magniaux |
MAGNAN | Un seul homme gouvernera tant de magniaux que voudrez |
MAGNIFIQUE | De ce point se prendra garde le gouverneur de ces magnifiques animaux [vers à soie], pour lui-mesme estre exemple de netteté à tous ceulx qu'il a sous sa charge |
MAI | Cela n'avient presque jamais devant la mi-mai |
MAILLOT | Maillots, mailletons, crossetes, diversement nommés selon les contrées, et ainsi dits pour la ressemblance qu'ils ont avec les crosses et maillets, à cause du vieil bois qu'on leur laisse au bout |
MAIN | Les balzanes des deux mains, c'est-à-dire le blanc ès deux pieds devant [du cheval] n'est guiere bonne marque. - La balzane seule des deux pieds est bonne marque. - La balzane de la main de la bride.... la main de la lance. - Le balzan de la main de la bride et du pied de l'estrier, est dict travat ; pareillement, celui qui l'est de la main de la bride et du pied droit |
MAIN | Sera bon, en rabaissant la terre des bords de la fosse, lorsqu'on la reamplit, tout d'une main mesler du fumier parmi la terre |
MAIN | Est ici à souhaiter d'estre pourveu de plusieurs mains, soient griffes, cueillers et autres instrumens, pour à la fois retirer tout le fruit du sucre |
MAÎTRE | Laissant croistre amont le jetton du milieu, qui se trouvera le plus droit, pour servir de maistre-pied ou tige |
MALVOISIE | L'hypocras sera suivi de la malvoisie, non de celle de Candie, mais de l'artificielle : non faite avec des raisins, mais avec du miel, tant l'homme abonde en inventions |
MANDEMENT | Il ne faudroit qu'une couple de chevres abandonnées pour gaster tous les jardins et vignobles d'un mandement [canton] |
MANDRAGORE | La diligence est la mandragore, que le sot vulgaire estime estre entre les mains de ceux qui font bien leurs affaires |
MANGEAILLE | Ceste mangeaille ne se fauche pas comme les precedentes |
MANGEOIRE | Nostre mesnager aura une anti-cuisine, qui lui servira de sallette ou mangeoir ordinaire |
MANGEOIRE | Leur appropriant à cest effet de petites mangeoires et rasteliers |
MANNE | Paniers, corbeilles, mandes, vans et semblables meubles du mesnage |
MARCOTTE | Il ne pensera qu'à choisir les bonnes races de raisins, planter les margoutes et les crossettes, les provigner, tailler, marrer.... |
MARCOTTE | Plus profitent les chevelues ou sautelles, dites aussi margotes, que les maillots ou crocetes, pour l'avantage des racines qu'elles ont |
MARCOTTE | Plus s'avance la vigne par marquottes que par crocetes |
MARCOTTER | Le cep du quel on desire tirer de la race, est margotté, en tout ou en partie, c'est à dire préparé à donner des margottes ou chevelues |
MARCOTTER | Pour faire marcoter ou cheveler la branche dans terre |
MARE | La mare est une large fosse, cavée en douce pente de tous costés, afin que le bestail y puisse descendre aisement ; elle est enfoncée au milieu, toutesfois moderément, où l'eau des sources s'assemble avec celle de la pluie |
MARGE | Sans les vouloir marquer par annotation au marge, afin d'eviter telle importune reditte |
MARNE | La marne ne doit estre oubliée, pour la grande vertu engraissante qu'elle a, à bon droit appellée d'aucuns manne.... selon les lieux elle est colorée ; en aucuns elle est blanche, en autres grise ou rousse |
MARNER | La premiere année que la terre sera marnée, elle ne produira rien |
MARRER | Planter les margoutes et les crossettes, les provigner, tailler, marrer, et autrement traiter sa vigne, selon son merite et proprieté du climat |
MARRON | Les sardonnes [châtaignes de Sardaigne] sont celles qu'on appelle à Lion marrons, cogneues par toute la France pour le traffique de tel fruit |
MARS | Quant aux mots mars et tremès, l'un precede du mois de mars, dans lequel, pour tous delais, telles semences se font ; et l'autre, de ce que dans trois mois elles sont moissonnées |
MARTAGON | Le martagon de Constantinople produit des rares fleurs de la grandeur et figure comme celles du lys, fort recherchées pour l'excellence de leur couleur d'orangé-rouge |
MARTELET | Après, le tronc sera fendu avec un ferme cousteau en frappant par dessus à tout un martelet |
MARTELLIÈRE | L'eau entrera d'un carreau à l'autre [dans les rizières], par petites ouvertures faites en marteliere ou esparciers |
MATER | Les herbes trop humides ont besoin, avant que les distiller, d'estre un peu mattées au soleil |
MATURITÉ | Raisins peu sujets à la pourriture, par leur prompte meurté.... telle assiette avançant la maturité des raisins tardifs |
MÉAN | Tels vuides [entre les oignons] par les jardiniers du Languedoc sont appellés means, esquels est semée la graine de cardons |
MÉDICINAL, ALE | Plusieurs princes et republiques ont dressé des jardins medecinaux, avec grandes despences |
MÉLANGER | On y pourra semer du millet, des raves, des naveaux, meslingés ou separés |
MÉLANGER | Des oeillets blancs, rouges et meslangés, tenans ceux-ci des deux precedentes couleurs bizarrement dispersées, chose qui leur donne grande gaieté |
MÉLÉAGRIDE | Les poulailles d'Inde, appellées meleagrides, sont les plus congneues, naturalisées en ce roiaume despuis quelque temps |
MELON | Le naturel des melons ou poupons est de n'estre transplantés, ains d'achever leur cours en leur seminaire |
MELONNIÈRE | La partie de vostre jardin la plus chaude et moins exposée aux vents sera choisie pour la meloniere |
MÉNAGE | Par ce nom de mesnage est entendue toute la famille : particulierement en plusieurs endroits de ce roiaume, les petits enfans sont appellés mesnage ; mesnage aussi appelle on les meubles et ustensiles de la maison |
MÉNAGER | De tel nom [ménage] est derivé le verbe mesnager, dont nous disons mesnager la santé, mesnager l'amitié, la faveur, la prosperité, l'occasion, le temps, le loisir, le plaisir |
MÉNAGER, ÈRE | Une femme mesnagere entrant en une pauvre maison l'enrichit ; une despensiere ou faineante destruit la riche |
MENON | Ces boucs chastrés (en aucuns endroits appellés menons) entretient-on au troupeau quatre ou cinq ans |
MENUAILLE | Des balieures de la maison, des cendres du foier, et de celles de la lescive, et semblables menuisailles où la poulaille se delecte |
MENUAILLE | On garde toute la menusaille [fretin] pour peupler de nouveau l'estang |
MENUISERIE | Tous ces meuriers se rendent propres à la menuiserie |
MERCURIALE | Mercuriale masle et femelle demande terre bien cultivée |
MÈRE | Là sera bastie la mere de la fontaine, pour recevoir l'eau venante de plusieurs costez, et de là la rendre dans les tuiaux |
MÈRE | Ces pieces sont mises saler sur un grand saloir, appellé mere, composé de plusieurs aix joints ensemble, contenans trois ou quatre pas en quadrature, aiant des bords ès environs pour garder de verser la saumure ; aucuns font leur mere ou saloir d'une peau de beuf crue, un peu salée |
MÈRE | Alors les vins, laissans leur vieille mere-lie, n'ont le loisir ne le moien d'en faire une nouvelle, leur defaillant le bouillir |
MÈRE | La mere-goutte est le moust procedant des raisins que de gré ils laschent sans fouler |
MERISE | Merises sont guines presque sauvages et petites, tenant de l'amer, dont elles portent le nom |
MÉTEIL | Le meteil est une composition de froment et de segle, ainsi appellée en France, soit à cause de ce que les metaiers en font leur pain de mesnage, ou soit pour estre ce mot derivé du latin metellum. En plusieurs lieux du Languedoc et de la Provence est nommé mescle et coussegail. On seme le meteil quand et en mesme lieu que les froments et segles |
MÉTIS, ISSE | Ce vin mestif, participant et du raisin et de la poire, se rendra doux et piquant |
MEUGLEMENT | On cognoistra que la vache est en rut par son continuel muglement |
MEUNIER, IÈRE | Les terroirs pierreux et sablonneux nourrissent les truites.... chabots, cheviniaus, meusniers, esperlans, dables |
MICOCOULIER | Les aliziers ou mycacouliers, coudriers, meuriers |
MIE | Une mie de pain chaud sortant du four, appliquée sur la douleur |
MIETTE | La miete de deux pains blancs destrempée en vin blanc |
MIGRAINE | La douleur inveterée de teste et micrane se guerit par.... |
MILLE-FEUILLE | Mille-fueille à cause de l'abondance de ses petites fueilles, qui sont sans nombre, elle est ainsi nommée ; et par les grecs, stratiotes, c'est à dire militaire |
MILLE-PERTUIS | Millepertuis, en latin perforata, ainsi appellée ceste herbe, parce que, regardant ses fueilles à la lueur du soleil, semblent estre percées de plusieurs petits trous |
MILLET | Les millets multiplient estrangement : ce qui leur a imposé le nom de mil ou millet ; comme voulant dire que d'un en procedent mille.... Les especes plus prisées et principales sont celles qui ont le grain rond et jaune, qu'on appelle seulement mil et panil. - Le millet sarrazin (voy. SARRASIN).... Quant au gros grain de Turquie.... Pline l'appelle millet d'Inde : en Italie est diversement nommé selon les lieux, sçavoir melega, melyca, sagyna |
MINE | Le muid de bled mesure de Paris contient douze sestiers ; le sestier, deux mines ; la mine, deux minots ; le minot, trois boisseaux. - La saumée de certains endroits de Languedoc est de quatre sestiers, le sestier de deux emines, l'emine de deux quarterons |
MIRLICOTON | Par ainsi de tous ceux-là se fera un arbre qui rapportera fruit participant de l'abricot, de l'auberge, de la peche, de mire-couton et semblables |
MONDE | Sans laquelle imprudence, la fontaine dureroit un monde d'ans |
MONTÉE | Ce que prevoiant de bonne heure, ferez preparer les rameaux necessaires à la montée des vers, pour y vomir leur soie, s'y agrafans |
MONTÉE | ....Et le reste dont le feuillage et l'herbage fait le total de ses commodités, en sa montée [doit être semé quand la lune monte] |
MONTER | Plusieurs plantes se perdent par hastiveté, s'en montans trop tost en tige pour faire graine |
MONTICULE | Les racines se trouvans au-dessus de la monticule du relevement, vuides d'humeur, en temps de secheresse defaillent |
MONTOIR | Les crins bien fournis de poil, pendans du costé du montoir |
MORCEAU | L'enter à escusson, appellé aussi emplastration, morceau et bouton |
MORFONDURE | La poulaille d'Inde craint la morfondure et les gouttes |
MORFONDURE | La roigne leur avient [aux brebis] au dos, par pluies et morfondures, se donne et prend comme peste |
MOULE | Les grosses busches et bois de fente et de moule |
MOURON | Mourron desire bonne et grasse terre, humide, non seche |
MOUSSERON | Aux truffes, nous accouplerons les mousserons, potirons ou boulets, pour cueillir en nostre jardin ces fruits passagers et volontaires |
MOUVER | Les racines, cerchans la terre mouvée et engraissée, se logent en la superficie |
MUE | La premiere maladie, mue, dormille, despouillement (diversement appellée) avient au huitiesme ou dixieme jour de la naissance des vers à soie |
MUER | La maladie des magneaux [vers à soie] se recognoist à la teste, qui s'enfle lorsqu'ils veulent muer |
MUGUET | C'est une espece de violier que les muguets.... de parfaite blancheur, et de très bonne senteur, la rendans très suave et douce, mais foible. Il s'en treuve de deux sortes, de grands et de petits |
MULE | De bonne mule, mauvaise beste |
MULE | Petit mulet et grande mule |
MULET | Le mulet garde longuement coup de pied à son maistre |
MÛRERAIE | Dresser la mureraie sert à recouvrer de la soie et à s'accommoder de bois pour le chauffage |
MÛRIER | Deux races de meuriers y a il, discernées par ces mots, noir et blanc, et discordantes en bois, feuille et fruit |
MUSCADE | Du poivre, de la muscade, de la graine de paradis |
MUSCADE | Noix muscate |
MUSCAT | Sur tous les vins paroissent les musquats et blanquetes de Frontignan et Miravaux en Languedoc |
MUSCAT | Touchant la taille des vignes, particulierement la musquate sera taillée long |
MUSELIÈRE | Les vaches se sentans piquées par l'approche des pointes aigues de ces muzelieres ou frontaux ne souffriront d'estre tettées |
MUSQUER | Rejettant pour emploier en breuvage les petites poires musquées qui se corrompent aussi tost que cerises |
MYRTE | En païs chaud, le murte ou myrte vient gaiement sans nulle culture.... de deux principales sortes de murte y a il, distinguées par ces mots, noir et blanc, l'un aiant le fueillage de vert brun, et l'autre de vert gay.... l'un produit la fleur blanche, l'autre jaune |
MYRTE | Le fruit du murte appelé myrtil sont des baies enfermant la graine |
NAFFE | Des roses de damas, tire-on de fort bonne et odorante eau : aussi des fleurs d'orange, de l'eau naffe |
NAIN, AINE | Tous arbres dont la branche est enracinable, se convertissent en nains, si on fourre en terre les sommités de leurs branches ren versées sen dessus dessous |
NATURALISER | Les poulailles d'Inde appellées meleagrides sont les plus cogneues, naturalisées en ce roiaume depuis quelque temps |
NAVETIÈRE | Remuans les rusches dans les navetieres et milleraies |
NAVETTE | Plus grands sont les naveaux que les navets.... s'en voient de grands, de petits, de blancs, de noirs, de gris, de jaunes.... de la semence de toutes sortes de naveaux se tire de l'huile, mais plus facilement et plus abondamment d'une particuliere espece ditte navete que d'aucune autre. Le menage de ceste huile de navete est très profitable |
NÈFLE | Contraindre, par l'enter, un coigner, de produire des mesles |
NÉFLIER | Dans l'hyver se plante le meslier ou nefflier |
NÉFLIER | Le houx ou mesplier sauvage |
NEIGEUX, EUSE | En beau jour, non pluvieux, negeux, bruineux, non trop froid ne venteux |
NETTETÉ | Les eaux courantes servent à la netteté, lavans les immondices du mesnage |
NEUF, EUVE | Ce vous sera une grande aisance, et vous espargnera les frais de bastir des logis à neuf |
NICOTIANE | Nicotiane.... on tient que c'est le petun des Americains.... les vertus de ceste plante sont si grandes, et en si grand nombre, qu'à bon droit l'a on appelée l'herbe de tous maux |
NIELLE | La mesnagere envoiera le bled au moulin, après l'avoir fait nettoier de toutes ordures, de nielle, de vesce, d'yvroie, de pierres de gravois, de poussiere |
NITRÉ, ÉE | Eau nitrée |
NIVEAU | Le chemin que vostre eau a à tenir sera finement nivelé avec le grand niveau.... et moiennant que le plomb du niveau pende tant soit peu, ne doutés que l'eau n'aille par le canal ainsi mesuré |
NOIRCEUR | Au lieu de peler les noix, l'on les perce en trois ou quatre endroits, afin de leur feire vuider la liqueur maligne, leur causant la noirceur |
NOIRCISSURE | À mesure que pelerés les coins, les jetterés dans l'eau fresche, pour les preserver de noircisseure |
NOIRE | Peches et noirs |
NON | Sert aussi beaucoup à la conservation de la veue le tenir des pieds secs, le non dormir sur le jour, le non encliner par trop la face en bas |
NON-DÉLICATESSE | La beauté de la verdure du bouis est, maugré le temps, glaces et neges, toujours une ; telle sienne non-delicatesse lui causant grande durée avec facile entretien.... |
NOTIFIER | Des coucons de couleur orangée ou jaune doré, notifiant la grossesse de la soie |
NOTRE-DAME | La nourrice boira en vin ou bouillon, de la poudre dessechée de chardon Nostre-Dame, avec poivre et fenouil |
NOVALE | Le premier lieu [pour planter la vigne] est donné à la terre novale, n'aiant jamais esté defrichée |
NOYAU | Arbres à pepin, à noiau et à fruit |
NOYER | Pour les chasteneraies et nojeraies, c'est à dire pour les lieux emplantés universellement de chastaniers et noiers |
NOYER | Au milieu de la muraille posera on les tuiaux, et là, noiés dans le bon mortier bien gras, seront environnés de bonne maçonnerie |
NUIT | On appelle ceste plante herbe de la nuict, parce que ses fleurs demeurent espanouies durant la nuict et la matinée, jusques à ce que le soleil ait frappé dessus quelque peu |
NUMMULAIRE | Numilaire, d'elle-mesme, s'engeance en lieu bas et aquatique, sans aucune culture ; ceste herbe est ainsi appellée, à raison que ses feuilles ressemblent à deniers, en latin dits nummi |
OBIER | Ormes, chesnes, fresnes, charmes, obiers, cornouilliers |
OCTAVE | La moitié de l'arpent contient 50 perches quarrées ; le quart, 25 ; l'octave, 12 et demie |
ODORANT, ANTE | Les abeilles et les connins aiment fort la fleur du thym, aussi leur acquiertelle bonté de miel et de chair, accompaignés d'odorante senteur |
ODORER | Au semer des melons, aucuns ajoustent les bonnes senteurs et liqueurs pour en odorer [parfumer] et savourei le fruit |
ODORER | La fleur du sureau est utile en plusieurs choses, mesmes à odorer les nouveaux vins |
OEIL | Du bout des sarmens ainsi couchés, sort sur terre deux ou trois oeils |
OEIL | Entre les vins clerets, deux couleurs en sont les principales : de rubi oriental ou oeil-de-perdris, et de hyacinte tendante à l'orangé |
OEILLET | Se voient plusieurs especes d'oeillets ou giroflées : les principales sont les blancs, rouges et meslangés ; aucuns appellent de Provence, ces trois sortes-ci d'oeillets ; les autres et plus petits, estans dis de Rosete ; quant aux oeillets d'Inde, appellés aussi de Turquie, l'on ne les tient au jardin que pour la couleur qui est belle, ressemblant au velours orangé.... on recouvre des oeillets verts, inserant sur des lauriers des jettons d'oeillets blancs : des bleus, sur des buglosses..., j'estime que de tel artifice sont sortis les oeillets meslangés qu'en Provence et Languedoc, l'on appelle piquassats, tenans du rouge et du blanc |
OEUVRE | Ce bastiment se fera de figure quarrée, de dix à douze pieds dans oeuvre en chacune face |
OFFICE | Cuisine accompagnée de tous ses offices ; assavoir charnier.... |
OIGNON | Seulement par racine s'edifie le lys, icelle estant en bulbes et oignons |
OIGNONET | Les tulipans demeurent vivans en terre, six ou sept années, en chacune leur racines s'augmentans en bulbes ou oignonets [petits oignons], comme les lys et le saffran |
OLIVE | Cela fait preferer le cueillir des olives à la main, au battre |
OMELETTE | Une aumelete faite de cinq ou six jaunes d'oeufs |
ONDE | Elle bouillira une onde seulement, en l'escumant curieusement |
ONDÉE | Vous les ferés bouillir une ondée en l'eau claire |
ORANGE | De rozes de Damas, tire-on de fort bonne et odorante eau : aussi des fleurs d'orange, de l'eau naffe |
ORANGER | Entre les especes d'oranger croissans en Provence, est le cornut ou bigarrat, là ainsi appellé, et fort prisé pour son facile accroist |
ORDRE | Le pont du Gar est d'ordre tuscan.... |
ORGE | Des orges, il y en a et de l'automne et du printemps, ceux de l'automne sont appelés chevalins ; ceux du printemps sont appellés paumés ou paumoules.... |
ORGE | Les orges sont très profitables et sains à estre mangés en potage, pellés et mundés |
ORMAIE ou ORMOIE | Les chasteneraies, les ormaies, les coudraies, les fresnaies |
ORMEAU | Prenés roses incarnates, pommes d'ormeau, rosmarin |
ORMIN | La semence et la fleur du hormin ou toute-bonne des jardins, cause une senteur agreable au vin |
OROBE | Les pois, la vesse, les orobes ou ers, et autres legumes |
ORPIN | Reprinse ou orpin, ceste herbe est aussi appellée telephium, et crassula major et minor |
OSERAIE | Qu'aux lieux bas soient estangs, saussaies, peuplaies, tremblaies, aunaies, ozeraies et semblables bois aquatiques |
OSIER | Après, la vigne sera reliée avec des oziers dous et flexibles |
OSIER | Les oziers couppés de leur mere (le nom d'ozier estant commun à la plante et au reject) seront incontinent embottelés |
OSSEMENTS | Demeurans au rang des noiaux les ossemens des autres fruits, comme des abricotiers, et pechers |
OUAILLE | Les ouailles requierent les pastis les plus delicats et plus eslevés, haïssans du tout les marescages |
OUBLIE | Fougasses, brassadeaux, tourtillons, biscuits, eschaudés, oublies, cachemuseaux, gasteaux, popelins, gaufres, petits-chous, etc. |
OUILLER | De mois en mois on recouvrira les tonneaux, pour autant de fois les auillier ou remplir de bon vin. - Auillier les vins avec de l'eau est meilleur qu'avec du vin, tant pour le goust que pour la garde |
OUILLER | Le vaisseau où sejournera ceste malvoisie sera bien bousché, et tous jours plein : ce qu'on fera, en le auillant souvent avec de l'hydromel |
OUTARDE | Puis les poules d'eau, le heron, l'otarde |
OUTRE | Les peaux sont accommodées en ouiltres, pour porter des huiles et des vins |
OUTRE | La peau sert à faire des ouistres pour le charroi des huiles et des vins |
OUTRE | Queue de cheval, rozes d'outre-mer, rozes de Provins, fueilles de cormier |
PACAGE | Les herbages sauvages sont les pascages et pastis que sans artifice la nature fait d'elle mesme, non sujets à culture, et lesquels communement sont revestus d'arbres sauvages |
PAILLER | Ceux qui ne sont accommodés de greniers à fourrage, à l'imitation des gerbiers, entassent leurs pailles en paillers, ronds, bar-longs.... |
PAIN | La plus subtile farine pour le pain de la premiere table ; et l'autre pour en faire du pain rousset, avec d'autre farine de segle |
PAIN | Le pain le plus delicat est celui qu'on appelle pain mollet ; que les boulangers font par souffrance, n'estant permis par la police.... le pain dit bourgeois, et celui nommé de chapitre, suivent le mollet. ....le bourgeois s'esleve plus en rondeur, que celui de chapitre, qui est plus pressé et plus plat.... le bis-blanc suit après ; il est un peu gris ; finalement le bis.... tous lesquels pains faits par boulengers, qu'on nomme estrangers, sont dits, pain-chalan (hor-mis celui de Gonesse) qu'on vend à discretion sans autre police que des places.... |
PAIN | Le pain rousset vient après le blanc, puis le bis, finalement celui des chiens, faisant la quatriesme sorte, qu'on tire du plus grossier des bleds, et des reliefs des farines des autres pains |
PAIN | Pain de mesnage |
PAIN | Des potages liés et espés, comme pain gratté, dans lequel aura esté mis un peu d'eau roze |
PAIN | Pain de pourceau, ceste herbe est ainsi ditte, parce que les pourceaux se repaissent de ses racines, les fouillans dans terre avec affection |
PAIN | La decoction de la graine de pain-de-coucu |
PAISSEAU | Une vigne eslevée et soutenue par paisseaux et eschalats |
PAISSON | Aucuns, pour la commodité qu'ils ont de paissons et glandée.... |
PAL | Les perches, lattes, paux et autres soustenemens des vignes |
PALETTE | L'on trempe une paellette de bois dans l'eau, et incontinent on la fourre dans la cire fondue |
PALISSADE | Telle ordonnance de fruitiers est appelée espalier et palissade, par laquelle les arbres plantés en haie s'entre-embrassent et s'entre-lient les uns lei autres |
PALMA-CHRISTI | Le palma-christi tient rang honorable au jardin, ses fleurs bleues estans de plaisant aspect |
PALME | Le pied, la cane, le pam, l'aune et autres mesures |
PALMIER | Le palmier produit la prunedatte |
PAN | À meilleur marché bastissés-vous le colombier rond, que quarré ni à pans |
PANACHE | L'espi du mil ressemble à un pennache branchu |
PANIER | Que l'homme estant par trop lunier [consultant la lune], de fruits ne remplit son panier |
PANIFIER | Toute farine assaisonnée par longue garde panifie mieux que la recente |
PAONNE | La paonne, impatiente d'attendre les derniers [petits à éclore], s'en va avec les premiers paonneaux à la ruine des restans |
PARELLE | Malaxerés et tremperés dans vin blanc des racines de plantain et de parelle |
PARIER | En ces mois-là, naturellement les jumens entrenten rut ou en amour.... elles perdent presques le manger du desir qu'elles ont de parier |
PARIÉTAIRE | Parietaire.... croist sur les murailles sans nul soin, d'où elle a pris le nom |
PARTERRE | Longues et larges allées, droictement alignées, et au parterre bien unies |
PARTERRE | Le parterre du poulailler sera quarrellé avec de la brique |
PASSADE | On fera deux ou trois passades [avec le soc] à la vigne, s'entrecroisans avec autant d'utilité que le marrer, et moins de despense |
PASSAGE | Cet attendrissement se fait par bouillir dans l'eau claire, jusques à ce que, le fruit devenu mol, une espingle mise dans une piece d'icelui ne la puisse comme rien tenir enlevée en haut, ains, par sa propre pesanteur, s'eschappe de l'espingle, ce qu'en termes de l'art de confire s'appelle, faire le passage |
PASSAGER, ÈRE | De ne vous charger nullement de personnes estrangeres, passageres, belistres, caimans, sans aveu ne cognoissance |
PASSAGER, ÈRE | Les chemins passagers aboutissans ou traversans le domaine, seront maintenus en bon estat |
PASSÉE | Prendre les oiseaux à l'amorce, à la passée.... |
PASSEMENT | Pour tondre les bordures, passemens, et autres parties estans en ligne droite [dans les jardins], convient retendre le cordeau |
PASSERAGE | Faites avaler au chien un breuvage fait de la decoction de rue, passerage, elebore noir.... |
PASSE-ROSE | Le tige de la passe-roze s'esleve jusqu'à dix ou douze pieds et davantage ; sa fleur est assez grande, de la figure d'une cloche, faite à pans, de couleur rouge-pasle ; il y a aussi des passe-rozes jaunes et blanches plus espesses que les rozes mesmes |
PASSE-VELOURS | D'une sorte de souci se treuve le pied monter de trois ou quatre pieds, produisant une large et espesse fleur, jaune, grande comme une roze ; sans nulle senteur, par d'aucuns appelée passe-velours, à cause que ses feuilles sont veloutées |
PASSE-VELOURS | Le passe-velours est une fleur qui ne sent du tout rien, mais dont la seule beauté la fait loger au jardin en lieu apparent ; elle est fort belle à voir, faite en pyramide, de couleur incarnat esclattant ; et qui plus est, sechée, ne deschoit que bien peu de son lustre, dont est par d'aucuns appelée passe-velours immortel. Une autre sorte de passe-velours s'eslargit en brancheage ; dont il porte l'epithete de branchu |
PASTEL | Naturellement sans moien le pastel fait la couleur bleue, et, par meslange avec d'autres drogues, la noire, la tanée, la violette, la grize, la verte |
PASTENADE | Les pastenades et carrotes ne different par-entre-elles presque en autre chose qu'en la couleur ; celle de l'une estant rouge et l'autre blanche.... à Paris, où sans distinction l'on appelle ces racines pastenades et carrotes |
PASTENADE | Une espece de pastenade est la betterave |
PÂTE | De fort bonnes pastes sont aussi faites de ces fruits-ci, specialement des peches, dont la maniere en estant venue des Grecs, recommande telle sorte de confiture |
PATENÔTRE | Enfilées comme patinostres en une cordelete |
PATRONNER | Et à l'exemple de Caton, se patronnant à Manius Curius, reformera sa maison |
PATTÉ, ÉE | On peut avoir des poulets en hyver, par le moyen des pigeons pattés, lesquels, de nature couvans toute l'année, estant bien traictés, esclorront des oeufs de poule |
PÂTURON | Les pasturons courts, moiennement eslevés, non trop couchés, pour n'estre sujets à broncher |
PAUMELLE | Tels orges [ceux du printemps] sont communement appellés paumés ou paumoules ; il y en a de plusieurs especes, dont les aucunes ont plus de deux rangées de grains en leurs espis |
PÊCHE | Encores plus qu'en auberges l'on abonde en especes de peches discernées par leurs diverses grandeurs, couleurs, saveurs... les presses, pavies, mirecotons, alampers, groignons, peche-noire et semblables fruits à noiau |
PEIGNIER | Les ouvriers imagers, peigners, et autres faisans choses delicates |
PELER | Les pourceaux estans esgorgés, l'on les pelle, mais par divers ordres, aucuns dans l'eau bouillante et par elle, autres par la flamme |
PÉNIBLE | Selon le naturel de toutes choses dont les plus precieuses sont les plus penibles à garder |
PENSÉE | Les grosses et menues pensées, outre le nom qu'elles ont de commun avec les violetes, par d'aucuns appellées violetes d'automne |
PÉPINIÈRE | Par ce traitement les arbrisseaux se rendront propres à estre remués de la pepiniere en la bastardiere, pour s'y achever de faire |
PERCER | Par la sueur, la peste s'en ira sans percer |
PERCHER | Que les vignes perchées et appuiées soient fournies de bois, selon le besoin, liées et ploiées par art |
PERÇOIR | À quatre doigts du bondon sur le devant font un petit trou avec un persoir ou vilbrequin |
PÉRENNE | Le houx est plaisant à la veue, pour la verdeur luisante et perenne de ses fueilles |
PÉRIR | Cespetites chenilles noires, appellées babotes, perissent la luzerne, la faisant dessecher |
PERQUISITION | La perquisition des fontaines |
PERROQUET | De l'aloé, autrement dite perroquet |
PEUPLE | Les feuilles de chesne, de sauls, de peuple |
PEUPLEMENT | Ce renouvellement differe du premier peuplement du colombier |
PEUPLER | Naturellement se peuplent les cygnes dans la Charente |
PEUPLIER | En trois especes est distingué le peuplier : populus alba, nigra et libica : en françois appellés aubeau, peuplier et tremble.... tous lesquels arbres montent hautement, plus toutesfois l'aubeau et le tremble que ni le peuplier ni le saule |
PIAULEMENT | L'importun piolement des dindes, canes, oies et poules communes |
PIAULER | Leur rompant tout doucement la coque, lors qu'elle entendra pioler les poussins dedans |
PICOTURE | Les bruines causent aux raisins musquats des picotures noires dont ils perissent |
PIED | Le miel tient pied au sucre [le vaut], jusques au liquide ; mais de passer plus outre au sec, ne se peut, n'aiant le miel la faculté de s'endurcir |
PIED | Pied d'alouette, basilic et autres menues herbes |
PIED | Aucuns appliquent une herbe caustique, nommée pied-decorbin, qui engendre sur le lieu une vessie |
PIED | Le grand fossé, à telle cause [pour dessécher la terre], est appellé mere, et tous ensemble, piedde-geline, pour la conformité qu'ils ont, ainsi disposés, à la figure du pied de cest animal, dont les griffes tendent au tronc de la jambe |
PIGEONNIER | Par telle comondité [les nids] en tout temps [les pigeons] aiment le pigeonnier, sans l'abandonner jamais |
PIGNOLAT | Ainsi est fait le pignolat en roche : des pignons bien choisis et nets sont torrefiés... |
PILE | Il mettra le fumier par petites pilles |
PILOIR | On les escache avec le piloir dans le mortier |
PILON | Ils les brisent au mourtier avec le pilon |
PILOSELLE | Le jus de la pilosele est emploié à la composition d'une trempe pour espées et cousteaux |
PILULE | L'empastement des chapons se fait sans boire, d'autant que les pilules ou pelotes portent le breuvage.... |
PIMPRENELLE | Sans artifice ès champs non-labourés, croist la pimprenelle.... elle s'affranchit par la culture |
PIN | Les pins s'avancent très bien, sous quel aer que ce soit, comme les pinettes de la Provence et du Languedoc le preuvent |
PIOCHEUR | Il faut meltre les piocheurs au plus haut endroit de la vigne, tirans la terre à mont |
PISSENLIT | Pisse-en-lict, autrement oeil-deboeuf, pour la ressemblance que ses fleurs ont avec l'oeil de tel animal |
PISSE-SANG | Le pisse-sang va communement de compagnie avec le morfondement |
PIVOINE | La pivoine fait une grande fleur rouge de belle representation, approchant celle du tulipan |
PLANCHE | Nous diviserons le potager par planches, couches, quarreaux, vazes diversement nommés, pour, commodement et sans confusion, y loger la potagerie selon leurs especes |
PLANCHÉIER | En France l'estable à pourceaux est planchée avec des gros aix percés au fons, comme crible |
PLANE | Le plane, arbre grand, plus cogneu en Suisse et es quartiers d'Allemagne qu'en France, pour la beauté de son umbrage, la blancheur de son bois, et sa facilité à parcroistre |
PLANT | Un mesme plant de vigne, mis en divers lieux, produira autant de differentes sortes de vins |
PLANTEMENT | Sans vous arrester aux coustumes inveterées de plusieurs, qui font leurs plantemens trop profonds |
PLANTER | Ce qu'en cest endroit j'appelle semer, aucuns le disent planter, mais improprement : d'autant que rien ne se plante qui ne ressorte de terre, par cions ou plant enracinés |
PLANTIS | Arracher du plantis les surabondans pour les ranger au verger |
PLEYON | On releve le premier jet de la vigne contre-mont le charnier [échalas], là attachant avec de la paille longue mouillée, qu'on appelle à Paris du pleion |
PLISSURE | Aussi se cognoit aucunement l'aage des chevaux aux balievres de dessus, contant pour autant d'années qu'on y treuve de plissures |
PLUME | Dans lequel fossé plusieurs autres, mais petits, pendans en plume, des deux costés se joindront, pour y descharger leurs eaux |
PLUME | Avec le chien couchant fait au poil et à la plume, il s'en ira arrester et prendre la perdrix et le levraud |
POIL | Les fleurs du saffran sont cueillies à la main, et d'icelles incontinent le poil est retiré avec les doigts |
POIL | Le chien couchant fait au poil et à la plume |
POIRE | Après s'y servit-on [aux espaliers] des petites poires musquées |
POIRE | La poire appelée à Paris de messire Jean est celle qu'en Dauphiné et Languedoc l'on nomme de coulis.... la petite muscateline est la plus petite, la plus muscate, et la plus primeraine de toutes les autres ; la dorée, ainsi dite pour l'or dont elle est peinte du côté regardant le soleil.... les blanquetes sont de diverses grandeurs, la plus grosse est surnommée de florence, estans toutes de semblable couleur, à sçavoir fort blanche, dont elles portent le nom.... les muscateles sentent toutes le musc, au reste sont beaucoup differentes par entre elles.... la brute-bonne porte le nom de sa figure mal-plaisante et de son goust très bon ; elle est grosse, meure au mois de juillet.... |
POIRE | Des poires d'esté l'honneur est donné à la dorée ; de celles d'automne, à la bergamote ; et de l'hiver, au bon-chrestien |
POIRÉ | Il y a du poiré qu'on nomme du carisi, lequel se fait d'une seule espece de poire ainsi appellée, rendant meilleure boisson qu'aucune autre |
POIRIER | Sur lui-mesme s'ente le poirier, sur le pommier aussi |
POIS | Les feves, pois, fazeols, geisses, pois-ciches, poisillons, vesces, lupins.... |
POIS | Les avoines et les petits pois |
POIS | Les pois de merveille seront ici emploiés ; ils naissent dans une vessie de la grosseur d'un esteuf, trois en chacune vessie ; les pois sont noirs, aians une marque blanche au milieu, de la figure du coeur... |
POISSEMENT | L'on estoit contraint reiterer souvent le poixement en un mesme tonneau |
POISSER | Leur ordre à poixer les tonneaux estoit tel |
POISSILLON | Les canes d'elles mesmes se vont quester leur vie es rivieres et ruisseaux, mangeans des poissillons qu'elles y treuvent |
POISSON | Le boisseau de bled, mesure de Paris, contient quatre quarts ; le quart, quatre literons ; le literon, deux demis-literons ; le demi-literon, dix-huit poulceons |
POISSONNIÈRE | Poesles, casses, bassines, poissonnieres, tartrieres et semblables |
POIX | Poix blanche de Bourgongne, poix resine, cire neufve |
POMME | Les pommes d'amour, de merveille, et dorées, demandent commun terroir et traittement, comme aussi communement servent-elles à couvrir cabinets et tonnelles |
POMME | Entendans parler en cest endroit des pommes vulgaires, laisserons les pommes de coin, les pommes de grenade, d'orange, de pin, et autres portans ce titre, pour estre remarquées à leurs speciales appelations |
POMME | Les noms suivans. comme les plus remarquables de ce siecle et en ces climats-ci, nous serviront de guide, la melle ou pomme-appie, ainsi ditte de Claudius Appius qui du Peloponese l'apporta à Rome, la roze, le court-pendu, la reinette, le blanc-dureau, la passe-pomme, la pomme-de-paradis, la pomme-de-curtin, de rougelet, de rambure, de chastinier.... s'en treuvent.... des noires, comme la pomme de caluau, noir en l'escorce, blanc en la chair.... Il y a peu de pommes d'esté, ne s'en recognoissant guere plus que de deux especes, l'une est la petite pomme saint-jan, meure environ le commencement de juillet, l'autre est du mois d'aoust, ditte de grillot |
POMME | Le suc des pommes de chesne, non du tout meures |
POMMIER | Les premiers espaliers ont esté faits de pommiers nains, dits de St Jan |
POMMIER | Le pommier s'entera sur lui-mesme, et aussi fort commodement sur le poirier |
PONCIRE | L'on en remarque quatre especes, nommées orangers, citroniers, limoniers et limones, celles-ci aussi dites ponciles.... la branche du poncile s'enracine facilement |
PONTE | La ponte, que les femmes du Languedoc appellent poustaignade, est certain nombre d'oeufs que la poule fait sans se reposer que bien peu, un chacun jour, quelquefois deux |
PORCHER, ÈRE | Quarante ou cinquante pourceaux de divers aages conduira un bon pourcher |
PORCHERIE | Aucuns laissent deux estages au colombier, faisant servir celui rès de terre, en poulailler, porcherie ou autre usage |
PORT | L'abondance du bled sortant de cet artifice excede de beaucoup le precedent port du terroir |
PORT | Sur tout se faut resoudre à cela, que de ne les emploier [les juments] qu'à manger durant le premier mois de la conception, ne les six dernieres sepmaines de leur ventrée, pour crainte de destourner leur port |
PORTÉE | Ils nous ont enseigné des preuves pour cognoistre la portée [qualité] des terroirs |
PORTIÈRE | Ceux se trompans qui emploient leurs juments portieres aux frequentes oeuvres de mesnage |
POTAGER, ÈRE | Des herbes potageres |
POTAGER, ÈRE | Nous diviserons le potager par planches, couches, quarreaux, vazes, diversement nommés, pour, commodement et sans confusion, y loger la potagerie selon leurs especes |
POTIRON | Aux truffes nous accouplerons les mousserons, potirons ou boulets [bolets], pour cueillir en nostre jardin ces fruits passagers et volontaires |
POUACRE | À une autre espece de roigne est sujet ce bestail, très fascheuse et importune, car elle le prend au museau, l'empeschant de paistre ; les anciens François l'appeloient poacre ; elle leur vient de la rozée, paissans sur les guerets hors heure |
POULAILLER | Le fient du colombier, du poulallier et de la bergerie |
POULIE | Des cordes, chaines et polies |
POULINEMENT | À son ordinaire remettra-on la jument, pour d'icelui estre nourrie jusqu'à son poulinement |
POULINER | Lorsque les juments poulinent,... |
POUPÉE | Et afin que l'argile tienne bon, l'on l'environnera avec des drappeaux.... faisant de l'ente comme une poupée, dont le nom est venu à l'ente |
POUSSER | Avec les dents naissent les aigneaux, lesquelles ils poulsent à mesure de leur aage |
POUSSER | Le vin.... jusques à s'enaigrir et pousser |
POUSSINIÈRE | Ils preveurent de loin par le lever de la poussiniere la cherté de l'huile |
PRÉMATURITÉ | Les pastenades se treuvent bien cultivées par l'arracher des raiforts : lesquels, à cause de leur prematurité, l'on tire de la terre en l'eslevant profondement, y laissans seules les pastenades |
PRÉPOSER | Les hommes des siecles d'après, ne s'arrestans à telle sobrieté, ont preposé les bleds et vins au bestail, le mettant au troisiesme degré de la mesnagerie |
PRESSER | Des vins pressés, trempés, allongés et autres de mesnage. Tels vins pressés ou raqués sont les moins délicats, à cause qu'ils tiennent beaucoup de la substance du marc |
PRESSER | Cheutes, blesseures, bruslures, et plusieurs autres maux pressés et perilleux, qui surviennent inopinement |
PRESSURAGE | Ce qui reste du pressurage est remis dans la cuve, et par dessus jettée quelque quantité d'eau, pour y bouillir un couple de jours |
PRÉSURER | Plusieurs matieres y a-il pour presurer et cailler le laict |
PRÉVOIR | Ils preveurent de loin, par le lever de la poussiniere, la cherté de l'huile |
PRIMEUR | Telle primeur [raffinement], bien qu'utile, n'est pourtant necessaire : ne laissans les arbres de bien profiter, quand, pour les ranger droitement en la fosse, l'on est contraint de n'avoir esgard à telle observation |
PRINTANIER, IÈRE | Les semences des bleds printaniers viennent après la seconde façon de nos terres de relais |
PRISE | La premiere oeuvre sera la remarque du lieu de la prinse de l'eau, pour la faire le plus près que pourrés |
PRIX | En baillant à coupper et lier les bleds à tasche ou à prix fait ; c'est à dire, sçavoir que donner en blot pour ce faire |
PROFIT | Bastir à profit [d'une façon durable qui compense les grands frais que l'on fait] |
PROFITER | Et ne mesnagerés que bien de profiter [utiliser] ces eaux en les assemblant avec celle de vostre canal |
PROJETER | Les bastimens mal projettés sont communement de plus grande despense en leur fabrique, que les autres |
PROMENER | Si des montaignes on a la veue longue, les yeux s'y promenans à l'aise, leur difficile accès donne beaucoup de peine aux pieds |
PROMENOIR | L'importunité des fanges rabat du plaisir des longs promenoirs de la plaine |
PROU | Une grande eau va en canal peu ou prou pendant ; une petite ne peut decouler que par chemin aiant raisonnable pente |
PROVENDE | Pour distribuer la provende aux pigeons à leurs meilleures heures, ce sera le matin et le soir |
PROVIGNABLE | Provignez les arbres provignables |
PROVIGNEMENT | Des arbres n'est pas ainsi, pour la difficulté de les renouveller par provignement |
PROVIGNER | Certes la nature poulse l'homme à aimer et rechercher ceste belle science [l'agriculture], qui s'apprend en son eschole, est provignée par la necessité, et embellie par le seul regard de son doux et profitable fruict |
PROVIGNER | Sans donques s'amuser au provigner des arbres... |
PROVIN | On laisse ces margottes, appelées aussi provins, ainsi accommodées jusques à trois ans, plus ou moins, comme l'on veut : alors on les couppe de leur mere-souche, et sans sejourner on les porte planter en la nouvelle vigne |
PRUNE | Là et ailleurs, mesmes en Provence et Languedoc, plusieurs prunes se recueillent de diverses sortes, dont les principales sont, les trois perdigones, les imperiales, les deux royales, les dattes, de Chipre, de Jerusalem, les deux brignons, gros et petit, des quatre dames, blanc, noir, violet, rouge, des trois cathelanes, vertes, blanches, violettes, des medicinales, des damaisines ; par ces noms presques cogneues partout |
PRUNEAU | Tout ce roiaume fait cas des pruneaux de Brignole, de Valebrique, de Tours, de Reims, de Saint-Antonin, de Privas, de Saint-Trufesmes, pour leurs precieuses qualités |
PRUNIER | Le prunier reçoit aussi le greffe du cerisier et du guinier, et ce sans extravaguer |
PUNAIS, AISE | Quand tels utenciles sont punais et moisis, les vins.... |
PYRÈTHRE | Poudre de piretre, pour faire esternuer |
QUALIFIER | Quelle cueillette que miserable pouvez-vous esperer des bleds mal qualifiés, semés en vos terres ? |
QUEL QUE | Par quel qu'il soit de ces deux chemins [de castration], le taureau souffre grandes douleurs |
QUEL QUE | Que chacun, en quel lieu qu'il habite, quelle aage et quelle complexion qu'il ait, pense à eviter tels perils [les temps de peste] |
QUEUE | Queue-de-cheval a prins ce nom à cause que son herbe ressemble aucunement le poil de la queue d'un cheval ; aucuns nomment ceste herbe aspresta, par sa grande aspreté et rudesse du manier.... |
QUEUE | Tel engrossissement [des racines dans les tuyaux] est par les fontaniers appelée queue de renard |
QUINCONCE | Et les arrange-on en ligne droicte des deux costés, comme arbres plantés à la quin qu'once |
QUINTEFEUILLE | Quinte-fueille, ce nom procede des cinq fueilles que ceste herbe porte en chacune queue |
QUITTE | Vous perdés tout-quitte [entièrement] le cheval, s'il s'espaule, s'il se rompt ou s'estord une jambe |
RABAT | Tout cela leur sera baillé au terme arresté, sans rabat, ne delai |
RABOTER | Des retailleures de bois de fousteau rabotées [enlevées au rabot] |
RABOUGRIR | D'effeuiller inconsiderement [les mûriers], c'est les rabougrir |
RACCOUTUMER (SE) | ....Ains demeureront les fenestres closes dix ou douze jours, pour raccoutumer les pigeons par bon traictement |
RACE | Contemplés curieusement les especes des raisins qu'y verrés, afin d'en tirer, en la saison, des races, s'il y en a, qui vous agreent |
RAFFRANCHIR | Utile telle curiosité, en ce que divers fruits pouvés faire porter à un mesme arbre, par ce moien r'affranchissant par reentements ceux de vos arbres qui du tout ne vous agreent |
RAFRAÎCHIR | Ce qui des racines se trouvera escorcé, froissé, ou rompu, provenant du rude arracher ou transport, sera rafreschi et osté avec la serpe |
RAIFORT | L'eau de raphan ou raifort sauvage |
RAIPONCE | Quant aux reponces ou raiponces, bien que leur naturel soit de venir d'ellesmemes sans artifice, près des bouis, buissons, et autres arbustes sauvages.... |
RAISIN | Raisins nigrier, pivot, pique-poule, meurlon, foirard, brumestres, piquardant.... la bernelle, et autres infinis |
RAISINÉ | Nous avons maintenant l'usage de la raisinée (incogneuë des anciens) servant aussi en cuisine ; on la fait de raisins noirs, delicats et bien meurs.... elle se conservera longuement, s'endurcissant comme cotignac |
RAISON | Afin donques que nostre pere de famille tire la raison [rapport] de ses bleds, il s'estudiera à recercher le vrai poinct de leur vente |
RAMAGE | On s'abstiendra d'y planter des saules, peuples et autres bois aquatiques, bien qu'abondants en ramage, pour le mauvais goust qu'ils rapportent à la chair des connins [lapins] |
RAME | Vous mettrés les olives dans des pots, avec force sel menu, dispersant le fruit et le sel par littées, avec du fenouil en rame parmi |
RAMÉE | Les ramées ou taillis d'arbres aquatiques sont desirables, attendu leur double utilité |
RAMURE | Lesquelles [branches de mûrier] avec toute leur rameure, ferés porter en la maison |
RANCE | Quels fumiers, recens ou rances, sont les plus à priser |
RANCE | Le bled le plus recent est le plus fertile ; et au contraire, le rance est impropre à fructifier |
RÂPÉ | Aucuns font ce vin qu'on appelle rappé [fait avec les raisins égrumés], dans des tonneaux defoncés d'un costé. Ajouster à ce vin-rappé la vingtiesme partie de ses raisins, du bois vert de fousteau.... |
RAPPOINTIS | On a dit reappointer ; Eschalats reappoinctés par le bout |
RAPPROVISIONNER | De peur de l'approche de l'hyver, qui ne permettroit aux abeilles de reprovisionner leurs rusches |
RAREMENT | Le millet de Turquie veut estre semé rarement, un grain loin d'autre |
RASEMENT | Servira tel razement à faire renaistre le poil |
RÂTELER | Rasteller la terre de sillon en sillon avec des rasteaux ferrés, afin de l'emmenuiser et ensouplir |
RÂTELIER | Les rasteliers [rafles], ou escheletes, ou draches, diversement nommées, esquelles les grains des raisins se tiennent |
RÂTELIER | Retirer les lards du saloir, pour les pendre aux rasteliers du charnier |
RATIÈRE | Comme nasses ou ratoires à prendre poissons et rats |
RATTACHER | De peur que l'herbe ne reprit nouvelle force, en se reattachant au fonds |
RAVE | Par ce mot, rave, sont entendues et la rave commune, et le raifort, telle appellation confondant ces deux racines |
RAVE | La rave se distingue en diverses especes, dont les aucunes ont la racine entierement ronde : autres platte ou en ovale. Nulle ne ressemble au raifort ni en figure ni en saveur. Le raifort ne se mange communement que cru : au contraire la rave, que cuite, excepté en Limosin, Auvergne, Savoye |
RAVIÈRE | De là en hors, autre peine n'est requise pour la raviere que de la tenir bien close, afin qu'aucun bestail n'y entre |
RAYON | Je conseille, aiant tel plant en main, l'emploier, non à la taravelle, ains au raion ou fossé ouvert |
RAYONNER | En lieu plain, le champ est raionné ou fossoié des deux costés ; les fossés s'entre-croisans l'un l'autre |