Définition de AFFERMIR

DÉFINITIONS - SYNONYME - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : a-fèr-mir

DÉFINITIONS

1
Rendre ferme au propre et au figuré. Affermir une colonne. Le vinaigre affermit certains légumes. Cet événement affermissait la paix. Affermir le courage de quelqu'un. Vous m'avez affermi dans cette opinion.
Ma raison me rappelle ces grands motifs qui m'ont toujours déterminé à croire, et m'ont paru jusqu'à présent les plus propres à m'affermir dans la foi où j'ai été élevé
de Louis BOURDALOUE dans Pensées, t. I, p. 160
Or, qui peut le déterminer, l'affermir, le mettre à toute épreuve ? C'est la religion
de Louis BOURDALOUE dans ib. p. 229
Tout ce qu'on a fait d'efforts pour la détruire [la religion chrétienne] n'a pu l'ébranler, et l'a plutôt affermie
de Louis BOURDALOUE dans ib. p. 244
Enfin des légions l'entière obéissance Ayant de votre empire affermi la puissance....
Oui, c'est moi qui longtemps contre elle et contre vous Ai cru devoir, madame, affermir votre époux
Affermis par ma mort ta fortune et la mienne
de Pierre CORNEILLE dans Pol. V, 2
Fais-lui, fais-lui savoir le glorieux dessein De m'affermir au trône en lui donnant la main
2
S'affermir, Nature : v. réfl. Devenir ferme. Les chemins se sont affermis par la gelée. Si votre santé s'affermissait. Pourvu que nous nous affermissions davantage dans la vertu.
Et son coeur s'affermit au lieu de s'ébranler
de Pierre CORNEILLE dans Pol. III, 4
.... ce coeur infatigable, Qui semble s'affermir sous le faix qui l'accable
3
Sémantique : Terme de manége. Affermir la bouche d'un cheval, l'accoutumer à la bride.
Affermir un cheval sur les hanches, l'accoutumer à tenir les hanches basses.

SYNONYME

1
AFFERMIR, RAFFERMIR, CONFIRMER. Le sens est donner de la fermeté. Ces trois verbes ne sont synonymes qu'au figuré. Cet événement m'affermit dans mon opinion ; j'avais l'opinion, et il m'y rend ferme. Il me raffermit dans mon opinion ; j'étais ébranlé, il m'y rend ferme de nouveau. Il me confirme dans mon opinion ; j'avais l'opinion, rien ne l'a ébranlée ; ce qui survient ajoute une nouvelle raison pour y demeurer.

HISTORIQUE

1
XIe s.
Afermet [il] est à ses estreus [étriers] d'or fin
dans Ch. de Rol. CXLIX
2
XIIe s.
Tant s'est amours affermée En mon cuer à long sejor
dans Couci, I
Quant plus se fut bone amour entr'eus mise Par loiauté affermée et reprise
de AUDEFR. LE BAST. dans Romancero, p. 6
3
XVe s.
Ce mariage fut tantost octroyé et affermé d'une part
4
XVIe s.
[Dans Rabelais, on trouve fréquemment affermer pour affirmer et pour affermir.] Tout ce que le cours de l'eau emmene aval s'y attache et s'y lie si bien, que l'un par le moyen de l'autre s'y affermit et prend une fermeté asseurée
de Jacques AMYOT dans Philop. 12
Puis au laict sera ajoustée la pressure pour le cailler et affermir
de Olivier DE SERRES dans 285
Le coing s'affermit à la chaleur du sirop
de Olivier DE SERRES dans 865

ÉTYMOLOGIE

1
Provenç. affermar ; espagn. afirmar ; ital. affermare. L'ancienne forme est afermer qui a son analogue dans le provençal, l'italien et l'espagnol, et qui vient du latin affirmare, affermir, rendre ferme, de ad, à, et firmus, ferme. La forme affermir provient du même mot par un changement de conjugaison ; elle ne paraît qu'au XVIe siècle dans le langage écrit ; mais elle doit être plus ancienne dans le langage parlé, car ce n'est pas au XVIe siècle qu'on aurait changé la conjugaison d'un verbe latin.

Synonymes de AFFERMIR

Termes proches de AFFERMIR