L'oeuvre Tartuffe, ou l'imposteur de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE

Ecrit par Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE

Date : 1664

Citations de "Tartuffe, ou l'imposteur"

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Utilisé pour le motCitation
PASLes bruits que j'ai faits Des visites qu'ici reçoivent vos attraits Ne sont pas envers vous l'effet d'aucune haine
PASSERQue cela vous soit dit en passant, mon beau-frère
PAUPIÈRELa nuit se passa tout entière, Sans qu'elle pût fermer un moment la paupière
PAYERTantôt vous payerez de quelque maladie Qui viendra tout à coup, et voudra des délais ; Tantôt vous payerez de présages mauvais
PAYEREnfin, ma fille, il faut payer d'obéissance
PEAUEt je vous verrais nu, du haut jusques en bas, Que toute votre peau ne me tenterait pas
PÉCHERLe scandale du monde est ce qui fait l'offense, Et ce n'est point pécher que pécher en silence
PENSERJe le ferai connaître, Et vous montrerai bien.... Qu'on n'est pas où l'on pense en me faisant injure
PENSERSoit ; mais ne disant mot, je n'en pense pas moins
PENSERLe seul penser de cette ingratitude Fait souffrir à mon âme un supplice si rude
PERDREAvez-vous donc perdu, dites-moi, la parole ?
PERDU, UEOui, mon cher fils, parlez, traitez-moi de perfide, D'infâme, de perdu, de voleur, d'homicide
PERFIDEJe lui donne ma fille et tout le bien que j'ai ; Et, dans le même temps, le perfide, l'infâme Tente le noir dessein de suborner ma femme
PERFIDIEC'est le coup, scélérat, par où tu m'expédies ; Et voilà couronner toutes tes perfidies
PÉRILSouffrez.... Qu'il soit à ses périls possesseur de son bien
PERMIS, ISEMariane : Hélas ! permis à vous d'avoir cette pensée. - Valère : Oui, oui, permis à moi
PERSONNAGEJe vous dis que mon fils n'a rien fait de plus sage Qu'en recueillant chez soi ce dévot personnage
PERSONNEConfondre l'apparence avec la vérité, Estimer le fantôme autant que la personne
PERSONNEMais un ordre est donné contre votre personne
PESTEVous avez là, ma fille, une peste avec vous, Avec qui, sans péché, je ne saurais plus vivre
PÉTAUDOn n'y respecte rien, chacun y parle haut, Et c'est tout justement la cour du roi Pétaud
PETIT, ITEJe vous l'ai dit cent fois, quand vous étiez petit
PIEDSachez que pour céans j'en rabats de moitié, Et qu'il fera beau temps quand j'y mettrai le pied
PIEDNos troubles l'avaient mis sur le pied d'homme sage
PIEUX, EUSEEh ! merci de ma vie ! il en irait bien mieux, Si tout se gouvernait par ses ordres pieux
PLACEQue ces francs charlatans, que ces dévots de place....
PLAIREHeureux, si vous voulez, malheureux, s'il vous plaît
PLAIREVous plaît-il un morceau de ce jus de réglisse
PLAISIREt moi, je le suivrai [un conseil] pour vous faire plaisir
PLÂTRÉ, ÉEAussi ne vois-je rien qui soit plus odieux Que le dehors plâtré d'un zèle spécieux
POINTEt me réduire au point [la misère] d'où je l'ai retiré
POINTEt je l'ai mis au point de voir tout sans rien croire
POINTVous allez être à point nommé servie
PORTERIl n'y a chose si innocente où les hommes ne puissent porter du crime
PORTERAprès son action qui n'eut jamais d'égale, Le commerce entre nous porterait du scandale
PORTEUR, EUSEDe vos biens désormais il est maître et seigneur En vertu d'un contrat duquel je suis porteur
POSERJe vais, par des douceurs, puisque j'y suis réduite, Faire poser le masque à cette âme hypocrite
POUROn ne s'avise point de dé fendre [empêcher, prohiber] la médecine pour avoir été bannie de Rome, ni la philosophie pour avoir été condamnée publiquement dans Athènes
POURSUIVI, IELa vertu dans le monde est toujours poursuivie
POUSSÉ, ÉEQuand vous croirez l'affaire assez avant poussée
POUSSERIl attirait les yeux de l'assemblée entière Par l'ardeur dont au ciel il poussait sa prière
POUSSERJe vous le dis encore, armé de ce qu'il a, Vous ne deviez jamais le pousser jusque-là
POUVOIRUn emploi ne saurait être que glorieux, Quand il vient du pouvoir [le roi] qui m'envoie en ces lieux
PRÊCHERQui, brûlants et priants, demandent chaque jour, Et prêchent la retraite au milieu de la cour
PRÉCIS, ISEVoulez-vous qu'il y coure à vos heures précises ?
PRENABLESire.... l'on a su vous prendre par l'endroit seul que vous êtes prenable, je veux dire par le respect des choses saintes
PRENDREAurais-je pris la chose ainsi qu'on m'a vu faire ?
PRENDREUn ami, qui m'est joint d'une amitié fort tendre, Et qui sait l'intérêt qu'en vous j'ai lieu de prendre
PRENDREPour m'ouvrir une voie à prendre la vengeance De son hypocrisie et de son insolence
PRENDREVous aviez pris jour pour un lien si doux
PRÈSEt près de vous ce sont des sots que tous les hommes
PRÉTENDREEt qu'à moins de cela je ne dois point prétendre Qu'on puisse être content....
PRIANT, ANTECes gens.... Qui, brûlants et priants, demandent, chaque jour, Et prêchent la retraite au milieu de la cour
PRIERSi j'étais de mon fils, son époux, Je vous prierais bien fort de n'entrer point chez nous
PRIÈREUn rien presque suffit pour le scandaliser, Jusque-là qu'il se vint l'autre jour accuser D'avoir pris une puce en faisant sa prière, Et de l'avoir tuée avec trop de colère
PRISECette fièvre a bientôt quitté prise
PRISONNIER, IÈRESi l'on vient pour me voir, je vais aux prisonniers Des aumônes que j'ai partager les deniers
PRIVAUTÉVous avez pris céans certaines privautés Qui ne me plaisent point, je vous le dis, ma mie
PRIVERJe te prive, pendard, de ma succession, Et te donne de plus ma malédiction
PRIVILÉGIÉ, ÉESi l'emploi de la comédie est de corriger les vices des hommes, je ne vois pas par quelle raison il y en aura de privilégiés
PRIXEt veulent acheter crédit et dignités à prix de faux clins d'yeux et d'élans affectés
PRODUIREEn vain je l'ai produite [ma comédie] sous le titre de l'Imposteur
PROFESSIONEux qui faisaient profession d'une sagesse si austère
PROFITABLELe témoignage des gens de bien qui l'ont trouvée [la comédie de Tartufe] profitable, tout cela n'a de rien servi
PROJETOn n'exécute pas tout ce qui se propose ; Et le chemin est long du projet à la chose
PROMPT, OMPTECertes, je ne sais pas quelle chaleur vous monte ; Mais à convoiter, moi, je ne suis pas si prompte
PROMPT, OMPTEQui savent ajuster leur zèle avec leurs vices, Sont prompts, vindicatifs, sans foi, pleins d'artifices
PRÔNERQui d'une sainte vie embrasse l'innocence Ne doit point tant prôner son nom et sa naissance
PROPOSJ'aurai soin de ne pas troubler votre repos, Et de ne rien souffrir qui ne soit à propos
PRUDEL'exemple est admirable, et cette dame est bonne ! Il est vrai qu'elle vit en austère personne ; Mais l'âge dans son âme a mis ce zèle ardent, Et l'on sait qu'elle est prude à son corps défendant
PRUDELe métier de prude
PUCEJusque-là qu'il se vint l'autre jour accuser D'avoir pris une puce en faisant sa prière, Et de l'avoir tuée avec trop de colère
PURGERSans doute elle [Votre Majesté] juge bien elle-même.... quel intérêt j'ai enfin à me purger de son imposture [d'un curé qui avait attaqué Molière]
QUARTIERSied-il bien de tenir une rigueur si grande, De vouloir sans quartier les choses qu'on demande ?
QUENous perdons des moments en bagatelles pures, Qu'il faudrait employer à prendre des mesures
QUEOn se défend d'abord, mais de l'air qu'on s'y prend On fait entendre assez que notre coeur se rend
QUEVous m'avez dit, tout franc, que je dois accepter Celui que pour époux on me veut présenter
QUELe pauvre homme ! allons vite en dresser un écrit, Et que puisse l'envie en crever de dépit !
QUELQUEOrgon : Certes, je t'y guettais. - Dorine : Quelque sotte, ma foi !
QUERELLÉ, ÉEEt je ne puis souffrir, sans me mettre en courroux, De le voir querellé par un fou comme vous
QUITTERMa présence le chasse, Et je ferai bien mieux de lui quitter la place
QUITTERMettez dans vos discours un peu de modestie, Ou je vais sur-le-champ vous quitter la partie
QUITTERFort bien ; et cette fièvre a bientôt quitté prise
QUOICe n'est pas le bonheur après quoi je soupire
RADOUCIRComme il se radoucit !
RAILLERIEMais les hypocrites n'ont point entendu raillerie
RAISONNERLorsque l'on vient à voir vos célestes appas, Un coeur se laisse prendre et ne raisonne pas
RAPPORTEt ces mêmes rapports qu'ici vous répétez, Peut-être une autre fois seront-ils écoutés
RASSEOIRSes discours insolents m'ont mis l'esprit en feu, Et je veux prendre l'air pour me rasseoir un peu
RAVISSEMENTMon frère, vous seriez charmé de le connaître [Tartufe], Et vos ravissements ne prendraient point de fin
RÉALITÉEt je ne croirai rien que vous n'ayez, madame, Par des réalités su convaincre ma flamme
REBATTREFaut-il vous le rebattre Aux oreilles cent fois, et crier comme quatre ?
REBATTU, UEMais cette morale est-elle quelque chose dont tout le monde n'eût les oreilles rebattues ?
RÉBELLION....je sais que, pour un million, Vous ne voudriez pas faire rébellion
RECOURSDans un si noir chagrin leur sombre inquiétude Ne voit d'autre recours que le métier de prude
RECTIFIEREt de rectifier le mal de l'action Avec la pureté de notre intention
RÉFLÉCHI, IENos sens facilement peuvent être charmés Des ouvrages parfaits que le ciel a formés ; Ses attraits réfléchis brillent dans vos pareilles
RÉGALERNous allons régaler, mon père, votre abord D'un incident tout frais qui vous surprendra fort
RÉGLISSEVous toussez fort, madame. - Oui, je suis au supplice. - Vous plaît-il un morceau de ce jus de réglisse ?
RELÂCHERRelâchez-vous un peu des droits de la naissance
RELEVÉ, ÉECe sentiment sans doute est noble et relevé
REMARQUERJe ne remarque point qu'il hante les églises
REMÈDEIl [mon médecin] m'ordonne des remèdes, je ne les fais pas, et je guéris
REMÉDIEREn attrapant du temps, à tout on remédie
REMETTRERemettez-vous, monsieur, d'une alarme si chaude
REMETTRERemettez-vous, mon frère, et ne vous fâchez pas
REMPARTContre la médisance il n'est point de rempart
RENCONTREAh ! si vous aviez vu comme j'en fis rencontre !
RENDREIl se rend complaisant à tout ce qu'elle dit
RENOMMÉELe soin que nous prenons de notre renommée....
RÉPANDREJe lui faisais des dons ; mais, avec modestie, Il me voulait toujours en rendre une partie.... Et, quand je refusais de le vouloir reprendre, Aux pauvres, à mes yeux, il allait le répandre
RÉPONSEJ'attends, avec un peu d'espérance respectueuse, la réponse de mon placet
REPOSJ'aurai soin de ne pas troubler votre repos, Et de ne rien souffrir qui ne soit à propos
RÉPRÉHENSIONOn souffre aisément des répréhensions, mais on ne souffre pas la raillerie
REPRENDREJe vous dis que.... Et qu'il ne reprend rien qui ne soit à reprendre
REPRENDRERien ne reprend mieux la plupart des hommes que la peinture de leurs défauts
REPRÉSENTATIONJe sais qu'il y a des esprits dont la délicatesse ne peut souffrir aucune comédie, qui disent que les plus honnêtes sont les plus dangereuses, que les passions que l'on y dépeint sont d'autant plus touchantes qu'elles sont pleines de vertu, et que les âmes sont attendries par ces sortes de représentations
RÉSOLÛMENTEt tout résolûment je veux que tu te taises
RESPIRERVous ne donnez pas le temps de respirer
RESSORTJe ne doute point, sire, que les gens que je peins dans ma comédie ne remuent bien des ressorts auprès de Votre Majesté
RESTELa maison à présent, comme savez de reste, Au bon monsieur Tartuffe appartient sans conteste
RETIRÉ, ÉETout le savoir du monde est chez vous retiré
RETOURCe sont là les retours des coquettes du temps
RETOURJuste retour, monsieur, des choses d'ici-bas, Vous ne vouliez point croire, et l'on ne vous croit pas
RETRAITECes gens [faux dévots].... Qui, brûlants et priants, demandent chaque jour, Et prêchent la retraite au milieu de la cour
RETRANCHERJe ne sais s'il n'est pas mieux de travailler à rectifier et adoucir les passions des hommes, que de vouloir les retrancher entièrement
RÉUSSIRVoyons ce qui pourra de ceci réussir
REVENIRVoilà, je vous l'avoue, un abominable homme ; Je n'en puis revenir, et tout ceci m'assomme
RÊVERAllons, vous, vous rêvez et bayez aux corneilles ; Jour de Dieu ! je saurai vous frotter les oreilles
RÉVÉRÉ, ÉEJe ne suis point, mon frère, un docteur révéré
REVERSFort bien, pour châtier son insolence extrême, Il faut que je lui donne un revers de ma main
RHÉTORIQUEJe vous écoute dire ; et votre rhétorique En termes assez forts à mon âme s'explique
RHUMEVous toussez fort, madame.... - C'est un rhume obstiné, sans doute ; et je vois bien Que tous les jus [de réglisse] du monde ici ne feront rien
RICANERVoilà-t-il pas monsieur qui ricane déjà ?
RIENPourquoi consentiez-vous à rien prendre de lui ?
RIENOui, je deviens tout autre avec son entretien [de Tartufe], Il m'enseigne à n'avoir affection pour rien, Et je verrais mourir frère, enfant, mère et femme....
RIENMille caquets divers s'y font en moins de rien
RIRECeux de qui la conduite offre le plus à rire, Sont toujours sur autrui les premiers à médire
RISÉEC'est une grande atteinte aux vices, que de les exposer à la risée de tout le monde
RISQUERSachez que d'une fille on risque la vertu, Lorsque dans son hymen son goût est combattu
RÔLEAvez-vous donc perdu, dites-moi, la parole ? Et faut-il qu'en ceci je fasse votre rôle ?
ROMPRELe traître, l'autre jour, nous rompit de ses mains Un mouchoir qu'il trouva dans une Fleur des Saints
ROTEREt, s'il [Tartuffe] vient à roter, il [Orgon] lui dit : Dieu vous aide
SACRÉ, ÉE[Les faux dévots] D'autant plus dangereux dans leur âpre colère Qu'ils prennent contre nous des armes qu'on révère, Et que leur passion, dont on leur sait bon gré, Veut nous assassiner avec un fer sacré
SACRIFIEREt je sacrifierais à de si puissants noeuds Amis, femme, parents et moi-même avec eux
SACRILÉGE[Les faux dévots] De qui la sacrilége et trompeuse grimace Abuse impunément et se joue, à leur gré, De ce qu'ont les mortels de plus saint et sacré
SAISIREt vous vous saisissez d'un prétexte frivole Pour vous autoriser à manquer de parole
SAUVAGEEt [je] ne suis point du tout pour ces prudes sauvages Dont l'honneur est armé de griffes et de dents
SAVOIRSi j'avais su qu'en mains il a de telles armes...
SCANDALEMais, après le scandale et l'affront d'aujourd'hui, Le ciel n'ordonne pas que je vive avec lui
SCIENCESelon divers besoins il est une science D'étendre les liens de notre conscience
SCRUPULEJe puis vous dissiper ces craintes ridicules, Madame, et je sais l'art de lever les scrupules
SEIN....Couvrez ce sein que je ne saurais voir ; Par de pareils objets les âmes sont blessées, Et cela fait venir de coupables pensées
SELONCléante : Nul obstacle, je crois, Ne vous peut empêcher d'accomplir vos promesses. - Orgon : Selon
SEOIROui, c'est lui qui le dit ; et cette vanité, Monsieur, ne sied pas bien avec la piété
SERMONNERIl vient nous sermonner avec des yeux farouches
SERREROuf ! vous me serrez trop
SERRERSerrer quelque chose sous la clef Laurent, serrez ma haire avec ma discipline
SERVITEURToute votre maison m'a toujours été chère ; Et j'étais serviteur de monsieur votre père
SEUL, EULEIl est doux, Madame, de me voir seul à seul avec vous...
SEVRER[Gens] Qui ne sauraient souffrir qu'un autre ait les plaisirs, Dont le penchant de l'âge a sevré leurs désirs
SIGNIFIEREt je vous viens, monsieur, avec votre licence, Signifier l'exploit de certaine ordonnance
SIMAGRÉEC'est être libertin [esprit fort] que d'avoir de bons yeux ; Et qui n'adore pas de vaines simagrées N'a ni respect ni foi pour les choses sacrées
SINGULIER, IÈREEt je ne veux aussi, pour grâce singulière, Que montrer à vos yeux mon âme tout entière
SONGERVous aurez fait d'un mort la rencontre fâcheuse, Cassé quelque miroir et songé d'eau bourbeuse
SORTETout s'est-il, ces deux jours, passé de bonne sorte ?
SOT, OTTEVous êtes un sot en trois lettres, mon fils
SOT, OTTEOrgon : Certes, je t'y guettais. - Dorine : Quelque sotte, ma foi !....
SOT, OTTEElle ? elle n'en fera qu'un sot, je vous assure
SOUFFRIRSupposé, comme il est vrai, que les exercices de la piété souffrent des intervalles
SOUILLUREChaque instant de ma vie est chargé de souillures
SOULIERUn gueux qui, quand il vint, n'avait pas de souliers
SOUMIS, ISECes gens qui, par une âme à l'intérêt soumise, Font de dévotion métier et marchandise
SOUPÇONNEROn soupçonne aisément un sort tout plein de gloire, Et l'on veut en jouir avant que de le croire
SOUSQuoi ! sous un beau semblant de ferveur si touchante Cacher un coeur si double, une âme si méchante !
STYLECe langage à comprendre est assez difficile, Madame ; et vous parliez tantôt d'un autre style
SUAVES'il faut que vos bontés veuillent me consoler, Et jusqu'à mon néant daignent se ravaler, J'aurai toujours pour vous, ô suave merveille, Une dévotion à nulle autre pareille
SUAVITÉLeur miel [de paroles] dans tous mes sens fait couler à longs traits Une suavité qu'on ne goûta jamais
SUBORNERJe lui donne ma fille et tout le bien que j'ai, Et, dans le même temps, le perfide, l'infâme, Tente le noir dessein de suborner ma femme
SUIVANT, ANTEVous êtes, ma mie, une fille suivante Un peu trop forte en gueule et fort impertinente
SUPPLICETartufe : Vous toussez fort, madame. - Elmire : Oui, je suis au supplice
SUPPLICEJe vois bien que ma vue est pour elle un supplice
SURJe vous réponds de tout, et prends le mal sur moi
SÛR, ÛREÀ vous mettre en lieu sûr je m'offre pour conduite, Et veux accompagner jusqu'au bout votre fuite
SURSÉANCEOn vous donne du temps, Et jusques à demain je ferai surséance à l'exécution, monsieur, de l'ordonnance
TÂCHERJe vois qu'envers mon frère on tâche à me noircir
TANTC'est tant pis pour vous
TANTÔTUne affaire pareille à celle de tantôt N'est pas assurément ici ce qu'il nous faut
TARTUFIERVous serez, ma foi, tartufiée
TÂTERJe tâte votre habit ; l'étoffe en est moelleuse
TÂTERPoint, Tartufe est votre homme, et vous en tâterez
TEL, ELLEOrgon : Quoi donc ! la chose est-elle incroyable ? - Dorine : à tel point Que vous-même, monsieur, je ne vous en crois point
TÉMÉRITÉJe sais que vous avez trop de bénignité, Et que vous ferez grâce à ma témérité
TEMPÉRAMENTVous ne gardez en rien les doux tempéraments
TEMPOREL, ELLEL'amour qui nous attache aux beautés éternelles N'étouffe pas en nous l'amour des temporelles
TEMPSOn vous donne du temps ; Et jusques à demain je ferai surséance
TENDREVous êtes donc bien tendre à la tentation
TENDREPour moi, je crois qu'au ciel tendent tous vos soupirs, Et que rien ici-bas n'arrête vos désirs
TENIRValère a votre foi ; la tiendrez-vous, ou non ?
TENIRJe le loge et le tiens comme mon propre frère
TENIRJ'ai peine à me tenir, et la main me démange
TENTATIONVous êtes donc bien tendre à la tentation
TENTEREt je vous verrais nu du haut jusques en bas, Que toute votre peau ne me tenterait pas
TÊTEQu'on me traite partout du plus grand des faquins, S'il est aucun respect ni pouvoir qui m'arrête, Et si je ne fais pas quelque coup de ma tête
TIERS, ERCEEt l'on y sait médire et du tiers et du quart
TIRÉ, ÉEVous nous payez ici d'excuses colorées, Et toutes vos raisons, monsieur, sont trop tirées
TIRERQuel caquet est le vôtre ! Tirez de cette part ; et vous, tirez de l'autre
TONJ'ai douté fort longtemps que ce fût tout de bon, Et je croyais toujours qu'on changerait de ton
TOUCHERAu moins je vais toucher une étrange matière
TOUCHERDe l'hymen de ma soeur touchez-lui quelque chose
TOUCHEREt ne put au souper toucher à rien du tout, Tant sa douleur de tête était encor cruelle
TOUCHERVous faites la discrète, Et vous n'y touchez pas, tant vous semblez doucette
TOURC'est véritablement la tour de Babylone, Car chacun y babille, et tout du long de l'aune
TOURIls ne manquent jamais de saisir promptement L'apparente lueur du moindre attachement... D'en semer la nouvelle avec beaucoup de joie, Et d'y donner le tour qu'ils veulent qu'on y croie
TOUT, TOUTENe venez pas plus loin ; Ce sont toutes façons dont je n'ai pas besoin
TOUT, TOUTEEnfin il en est fou ; c'est son tout, son héros
TOUT, TOUTEMais, madame, après tout, je ne suis pas un ange
TOUT, TOUTEMon fils, je ne puis du tout croire Qu'il ait voulu commettre une action si noire
TOUT, TOUTEMais enfin je connus, ô beauté tout aimable, Que cette passion peut n'être pas coupable
TOUTE-BONTÉQue le ciel à jamais par sa toute-bonté....
TRACASTout ce tracas qui suit les gens que vous hantez
TRACELes bons et vrais dévots, qu'on doit suivre à la trace
TRAINOn sait qu'Orante mène une vie exemplaire ; Tous ses soins vont au ciel ; et j'ai su par des gens, Qu'elle condamne fort le train qui vient céans
TRAITTraître, tu me gardais ce trait pour le dernier
TRAITTe tairas-tu, serpent, dont les traits effrontés... ?
TRAITEREt j'ai traité cela de pure bagatelle
TRANSFÉRERIl m'ose menacer de mes propres bienfaits, Et veut.... Me chasser de mes biens où je l'ai transféré
TRAVERSEROui, je tiens que jamais, de tous ces vains propos, On ne doit d'un mari traverser le repos
TROMPEREt l'amour-propre engage à se tromper soi-même
TROPC'est trop, me disait-il, c'est trop de la moitié, Je ne mérite pas de vous faire pitié
TROUVERElle vous dirait bien qu'elle vous trouve bon, Et qu'elle n'est point d'âge à lui donner ce nom [de bonne femme]
TUEROn se tue à vous faire un aveu des plus doux
TYRANMon Dieu ! que votre amour en vrai tyran agit !
USTENSILEMais demain, du matin, il vous faut être habile à vider de céans jusqu'au moindre ustensile
VALOIRTout le monde me prend pour un homme de bien ; Mais la vérité pure est que je ne vaux rien
VAURIENEt qu'avecque le coeur d'un perfide vaurien, Vous confondiez les coeurs de tous les gens de bien ?
VEILLEAristote a consacré des veilles au théâtre
VENINLes langues ont toujours du venin à répandre, Et rien n'est ici-bas qui s'en puisse défendre
VENIRMais, ma mère, d'où vient que vous sortez si vite ?
VENUEJ'ai employé deux actes entiers à préparer la venue de mon scélérat
VERBAL, ALEJ'aurais regret d'être obligé d'écrire, Et de vous voir couché dans mon procès-verbal
VERGEJe m'appelle Loyal, natif de Normandie, Et suis huissier à verge, en dépit de l'envie
VÉRITÉMais que me répondrait votre incrédulité, Si je vous faisais voir qu'on vous dit vérité ?
VERMEIL, EILLEGros et gras, le teint frais et la bouche vermeille
VERSCe monarque, en un mot, a vers vous détesté Sa lâche ingratitude [de Tartufe] et sa déloyauté
VERSERPour montrer que son coeur [du roi] sait, quand moins on y pense, D'une bonne action verser la récompense
VERTUNous avons vu que le théâtre a une grande vertu pour la correction
VIDERCe n'est rien seulement qu'une sommation, Un ordre de vider d'ici, vous et les vôtres
VIEEh ! merci de ma vie ! il en irait bien mieux, Si tout se gouvernait par ses ordres pieux
VINDICATIF, IVECes gens [les faux dévots].... Qui savent ajuster leur zèle avec leurs vices, Sont prompts, vindicatifs, sans loi, pleins d'artifices
VIS-À-VISChaque jour à l'église il venait, d'un air doux, Tout vis-à-vis de moi se mettre à deux genoux
VITESSEQuoi ! vous voulez aller avec cette vitesse, Et d'un coeur tout d'abord épuiser la tendresse
VIVRENous vivons sous un prince ennemi de la fraude
VIVREOn les voit [les vrais dévots], pour tous soins, se mêler de bien vivre
VIVREIls [les faux dévots] sont trop politiques pour cela, et savent trop bien vivre pour découvrir le fond de leur âme
VOILÀLes sentiments humains, mon frère, que voilà !
VOILÀEh bien ! ne voilà pas de vos emportements !
VOILÀVoilà-t-il pas monsieur qui ricane déjà
VOILÀC'est le coup, scélérat, par où tu m'expédies ; Et voilà couronner toutes tes perfidies
VOIRJe vous di Que j'ai vu de mes yeux un crime si hardi.... Je l'ai vu, dis-je, vu, de mes propres yeux vu, Ce qui s'appelle vu
VOIRQui vit jamais rien de si extraordinaire ? Voyez l'insolence ! Voyez quelle insolence ! Voyez la langue !
VOLONTÉLa volonté du ciel soit faite en toute chose !
VRAI, AIELe ciel défend, de vrai, certains contentements
VUE.... Si je faisais une comédie qui décriât les hypocrites, et mît en vue, comme il faut, toutes les grimaces étudiées de ces gens de bien à outrance
YAccablez-moi de noms encor plus détestés : Je n'y contredis point, je les ai mérités
ZÈLECes gens.... Qui savent ajuster leur zèle avec leurs vices, Sont prompts, vindicatifs, sans foi, plein d'artifices
ZÉLÉ, ÉECar il contrôle tout, ce critique zélé

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