L'oeuvre Tartuffe, ou l'imposteur de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE
Ecrit par Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE
Date : 1664
Citations de "Tartuffe, ou l'imposteur"
Utilisé pour le mot | Citation |
PAS | Les bruits que j'ai faits Des visites qu'ici reçoivent vos attraits Ne sont pas envers vous l'effet d'aucune haine |
PASSER | Que cela vous soit dit en passant, mon beau-frère |
PAUPIÈRE | La nuit se passa tout entière, Sans qu'elle pût fermer un moment la paupière |
PAYER | Tantôt vous payerez de quelque maladie Qui viendra tout à coup, et voudra des délais ; Tantôt vous payerez de présages mauvais |
PAYER | Enfin, ma fille, il faut payer d'obéissance |
PEAU | Et je vous verrais nu, du haut jusques en bas, Que toute votre peau ne me tenterait pas |
PÉCHER | Le scandale du monde est ce qui fait l'offense, Et ce n'est point pécher que pécher en silence |
PENSER | Je le ferai connaître, Et vous montrerai bien.... Qu'on n'est pas où l'on pense en me faisant injure |
PENSER | Soit ; mais ne disant mot, je n'en pense pas moins |
PENSER | Le seul penser de cette ingratitude Fait souffrir à mon âme un supplice si rude |
PERDRE | Avez-vous donc perdu, dites-moi, la parole ? |
PERDU, UE | Oui, mon cher fils, parlez, traitez-moi de perfide, D'infâme, de perdu, de voleur, d'homicide |
PERFIDE | Je lui donne ma fille et tout le bien que j'ai ; Et, dans le même temps, le perfide, l'infâme Tente le noir dessein de suborner ma femme |
PERFIDIE | C'est le coup, scélérat, par où tu m'expédies ; Et voilà couronner toutes tes perfidies |
PÉRIL | Souffrez.... Qu'il soit à ses périls possesseur de son bien |
PERMIS, ISE | Mariane : Hélas ! permis à vous d'avoir cette pensée. - Valère : Oui, oui, permis à moi |
PERSONNAGE | Je vous dis que mon fils n'a rien fait de plus sage Qu'en recueillant chez soi ce dévot personnage |
PERSONNE | Confondre l'apparence avec la vérité, Estimer le fantôme autant que la personne |
PERSONNE | Mais un ordre est donné contre votre personne |
PESTE | Vous avez là, ma fille, une peste avec vous, Avec qui, sans péché, je ne saurais plus vivre |
PÉTAUD | On n'y respecte rien, chacun y parle haut, Et c'est tout justement la cour du roi Pétaud |
PETIT, ITE | Je vous l'ai dit cent fois, quand vous étiez petit |
PIED | Sachez que pour céans j'en rabats de moitié, Et qu'il fera beau temps quand j'y mettrai le pied |
PIED | Nos troubles l'avaient mis sur le pied d'homme sage |
PIEUX, EUSE | Eh ! merci de ma vie ! il en irait bien mieux, Si tout se gouvernait par ses ordres pieux |
PLACE | Que ces francs charlatans, que ces dévots de place.... |
PLAIRE | Heureux, si vous voulez, malheureux, s'il vous plaît |
PLAIRE | Vous plaît-il un morceau de ce jus de réglisse |
PLAISIR | Et moi, je le suivrai [un conseil] pour vous faire plaisir |
PLÂTRÉ, ÉE | Aussi ne vois-je rien qui soit plus odieux Que le dehors plâtré d'un zèle spécieux |
POINT | Et me réduire au point [la misère] d'où je l'ai retiré |
POINT | Et je l'ai mis au point de voir tout sans rien croire |
POINT | Vous allez être à point nommé servie |
PORTER | Il n'y a chose si innocente où les hommes ne puissent porter du crime |
PORTER | Après son action qui n'eut jamais d'égale, Le commerce entre nous porterait du scandale |
PORTEUR, EUSE | De vos biens désormais il est maître et seigneur En vertu d'un contrat duquel je suis porteur |
POSER | Je vais, par des douceurs, puisque j'y suis réduite, Faire poser le masque à cette âme hypocrite |
POUR | On ne s'avise point de dé fendre [empêcher, prohiber] la médecine pour avoir été bannie de Rome, ni la philosophie pour avoir été condamnée publiquement dans Athènes |
POURSUIVI, IE | La vertu dans le monde est toujours poursuivie |
POUSSÉ, ÉE | Quand vous croirez l'affaire assez avant poussée |
POUSSER | Il attirait les yeux de l'assemblée entière Par l'ardeur dont au ciel il poussait sa prière |
POUSSER | Je vous le dis encore, armé de ce qu'il a, Vous ne deviez jamais le pousser jusque-là |
POUVOIR | Un emploi ne saurait être que glorieux, Quand il vient du pouvoir [le roi] qui m'envoie en ces lieux |
PRÊCHER | Qui, brûlants et priants, demandent chaque jour, Et prêchent la retraite au milieu de la cour |
PRÉCIS, ISE | Voulez-vous qu'il y coure à vos heures précises ? |
PRENABLE | Sire.... l'on a su vous prendre par l'endroit seul que vous êtes prenable, je veux dire par le respect des choses saintes |
PRENDRE | Aurais-je pris la chose ainsi qu'on m'a vu faire ? |
PRENDRE | Un ami, qui m'est joint d'une amitié fort tendre, Et qui sait l'intérêt qu'en vous j'ai lieu de prendre |
PRENDRE | Pour m'ouvrir une voie à prendre la vengeance De son hypocrisie et de son insolence |
PRENDRE | Vous aviez pris jour pour un lien si doux |
PRÈS | Et près de vous ce sont des sots que tous les hommes |
PRÉTENDRE | Et qu'à moins de cela je ne dois point prétendre Qu'on puisse être content.... |
PRIANT, ANTE | Ces gens.... Qui, brûlants et priants, demandent, chaque jour, Et prêchent la retraite au milieu de la cour |
PRIER | Si j'étais de mon fils, son époux, Je vous prierais bien fort de n'entrer point chez nous |
PRIÈRE | Un rien presque suffit pour le scandaliser, Jusque-là qu'il se vint l'autre jour accuser D'avoir pris une puce en faisant sa prière, Et de l'avoir tuée avec trop de colère |
PRISE | Cette fièvre a bientôt quitté prise |
PRISONNIER, IÈRE | Si l'on vient pour me voir, je vais aux prisonniers Des aumônes que j'ai partager les deniers |
PRIVAUTÉ | Vous avez pris céans certaines privautés Qui ne me plaisent point, je vous le dis, ma mie |
PRIVER | Je te prive, pendard, de ma succession, Et te donne de plus ma malédiction |
PRIVILÉGIÉ, ÉE | Si l'emploi de la comédie est de corriger les vices des hommes, je ne vois pas par quelle raison il y en aura de privilégiés |
PRIX | Et veulent acheter crédit et dignités à prix de faux clins d'yeux et d'élans affectés |
PRODUIRE | En vain je l'ai produite [ma comédie] sous le titre de l'Imposteur |
PROFESSION | Eux qui faisaient profession d'une sagesse si austère |
PROFITABLE | Le témoignage des gens de bien qui l'ont trouvée [la comédie de Tartufe] profitable, tout cela n'a de rien servi |
PROJET | On n'exécute pas tout ce qui se propose ; Et le chemin est long du projet à la chose |
PROMPT, OMPTE | Certes, je ne sais pas quelle chaleur vous monte ; Mais à convoiter, moi, je ne suis pas si prompte |
PROMPT, OMPTE | Qui savent ajuster leur zèle avec leurs vices, Sont prompts, vindicatifs, sans foi, pleins d'artifices |
PRÔNER | Qui d'une sainte vie embrasse l'innocence Ne doit point tant prôner son nom et sa naissance |
PROPOS | J'aurai soin de ne pas troubler votre repos, Et de ne rien souffrir qui ne soit à propos |
PRUDE | L'exemple est admirable, et cette dame est bonne ! Il est vrai qu'elle vit en austère personne ; Mais l'âge dans son âme a mis ce zèle ardent, Et l'on sait qu'elle est prude à son corps défendant |
PRUDE | Le métier de prude |
PUCE | Jusque-là qu'il se vint l'autre jour accuser D'avoir pris une puce en faisant sa prière, Et de l'avoir tuée avec trop de colère |
PURGER | Sans doute elle [Votre Majesté] juge bien elle-même.... quel intérêt j'ai enfin à me purger de son imposture [d'un curé qui avait attaqué Molière] |
QUARTIER | Sied-il bien de tenir une rigueur si grande, De vouloir sans quartier les choses qu'on demande ? |
QUE | Nous perdons des moments en bagatelles pures, Qu'il faudrait employer à prendre des mesures |
QUE | On se défend d'abord, mais de l'air qu'on s'y prend On fait entendre assez que notre coeur se rend |
QUE | Vous m'avez dit, tout franc, que je dois accepter Celui que pour époux on me veut présenter |
QUE | Le pauvre homme ! allons vite en dresser un écrit, Et que puisse l'envie en crever de dépit ! |
QUELQUE | Orgon : Certes, je t'y guettais. - Dorine : Quelque sotte, ma foi ! |
QUERELLÉ, ÉE | Et je ne puis souffrir, sans me mettre en courroux, De le voir querellé par un fou comme vous |
QUITTER | Ma présence le chasse, Et je ferai bien mieux de lui quitter la place |
QUITTER | Mettez dans vos discours un peu de modestie, Ou je vais sur-le-champ vous quitter la partie |
QUITTER | Fort bien ; et cette fièvre a bientôt quitté prise |
QUOI | Ce n'est pas le bonheur après quoi je soupire |
RADOUCIR | Comme il se radoucit ! |
RAILLERIE | Mais les hypocrites n'ont point entendu raillerie |
RAISONNER | Lorsque l'on vient à voir vos célestes appas, Un coeur se laisse prendre et ne raisonne pas |
RAPPORT | Et ces mêmes rapports qu'ici vous répétez, Peut-être une autre fois seront-ils écoutés |
RASSEOIR | Ses discours insolents m'ont mis l'esprit en feu, Et je veux prendre l'air pour me rasseoir un peu |
RAVISSEMENT | Mon frère, vous seriez charmé de le connaître [Tartufe], Et vos ravissements ne prendraient point de fin |
RÉALITÉ | Et je ne croirai rien que vous n'ayez, madame, Par des réalités su convaincre ma flamme |
REBATTRE | Faut-il vous le rebattre Aux oreilles cent fois, et crier comme quatre ? |
REBATTU, UE | Mais cette morale est-elle quelque chose dont tout le monde n'eût les oreilles rebattues ? |
RÉBELLION | ....je sais que, pour un million, Vous ne voudriez pas faire rébellion |
RECOURS | Dans un si noir chagrin leur sombre inquiétude Ne voit d'autre recours que le métier de prude |
RECTIFIER | Et de rectifier le mal de l'action Avec la pureté de notre intention |
RÉFLÉCHI, IE | Nos sens facilement peuvent être charmés Des ouvrages parfaits que le ciel a formés ; Ses attraits réfléchis brillent dans vos pareilles |
RÉGALER | Nous allons régaler, mon père, votre abord D'un incident tout frais qui vous surprendra fort |
RÉGLISSE | Vous toussez fort, madame. - Oui, je suis au supplice. - Vous plaît-il un morceau de ce jus de réglisse ? |
RELÂCHER | Relâchez-vous un peu des droits de la naissance |
RELEVÉ, ÉE | Ce sentiment sans doute est noble et relevé |
REMARQUER | Je ne remarque point qu'il hante les églises |
REMÈDE | Il [mon médecin] m'ordonne des remèdes, je ne les fais pas, et je guéris |
REMÉDIER | En attrapant du temps, à tout on remédie |
REMETTRE | Remettez-vous, monsieur, d'une alarme si chaude |
REMETTRE | Remettez-vous, mon frère, et ne vous fâchez pas |
REMPART | Contre la médisance il n'est point de rempart |
RENCONTRE | Ah ! si vous aviez vu comme j'en fis rencontre ! |
RENDRE | Il se rend complaisant à tout ce qu'elle dit |
RENOMMÉE | Le soin que nous prenons de notre renommée.... |
RÉPANDRE | Je lui faisais des dons ; mais, avec modestie, Il me voulait toujours en rendre une partie.... Et, quand je refusais de le vouloir reprendre, Aux pauvres, à mes yeux, il allait le répandre |
RÉPONSE | J'attends, avec un peu d'espérance respectueuse, la réponse de mon placet |
REPOS | J'aurai soin de ne pas troubler votre repos, Et de ne rien souffrir qui ne soit à propos |
RÉPRÉHENSION | On souffre aisément des répréhensions, mais on ne souffre pas la raillerie |
REPRENDRE | Je vous dis que.... Et qu'il ne reprend rien qui ne soit à reprendre |
REPRENDRE | Rien ne reprend mieux la plupart des hommes que la peinture de leurs défauts |
REPRÉSENTATION | Je sais qu'il y a des esprits dont la délicatesse ne peut souffrir aucune comédie, qui disent que les plus honnêtes sont les plus dangereuses, que les passions que l'on y dépeint sont d'autant plus touchantes qu'elles sont pleines de vertu, et que les âmes sont attendries par ces sortes de représentations |
RÉSOLÛMENT | Et tout résolûment je veux que tu te taises |
RESPIRER | Vous ne donnez pas le temps de respirer |
RESSORT | Je ne doute point, sire, que les gens que je peins dans ma comédie ne remuent bien des ressorts auprès de Votre Majesté |
RESTE | La maison à présent, comme savez de reste, Au bon monsieur Tartuffe appartient sans conteste |
RETIRÉ, ÉE | Tout le savoir du monde est chez vous retiré |
RETOUR | Ce sont là les retours des coquettes du temps |
RETOUR | Juste retour, monsieur, des choses d'ici-bas, Vous ne vouliez point croire, et l'on ne vous croit pas |
RETRAITE | Ces gens [faux dévots].... Qui, brûlants et priants, demandent chaque jour, Et prêchent la retraite au milieu de la cour |
RETRANCHER | Je ne sais s'il n'est pas mieux de travailler à rectifier et adoucir les passions des hommes, que de vouloir les retrancher entièrement |
RÉUSSIR | Voyons ce qui pourra de ceci réussir |
REVENIR | Voilà, je vous l'avoue, un abominable homme ; Je n'en puis revenir, et tout ceci m'assomme |
RÊVER | Allons, vous, vous rêvez et bayez aux corneilles ; Jour de Dieu ! je saurai vous frotter les oreilles |
RÉVÉRÉ, ÉE | Je ne suis point, mon frère, un docteur révéré |
REVERS | Fort bien, pour châtier son insolence extrême, Il faut que je lui donne un revers de ma main |
RHÉTORIQUE | Je vous écoute dire ; et votre rhétorique En termes assez forts à mon âme s'explique |
RHUME | Vous toussez fort, madame.... - C'est un rhume obstiné, sans doute ; et je vois bien Que tous les jus [de réglisse] du monde ici ne feront rien |
RICANER | Voilà-t-il pas monsieur qui ricane déjà ? |
RIEN | Pourquoi consentiez-vous à rien prendre de lui ? |
RIEN | Oui, je deviens tout autre avec son entretien [de Tartufe], Il m'enseigne à n'avoir affection pour rien, Et je verrais mourir frère, enfant, mère et femme.... |
RIEN | Mille caquets divers s'y font en moins de rien |
RIRE | Ceux de qui la conduite offre le plus à rire, Sont toujours sur autrui les premiers à médire |
RISÉE | C'est une grande atteinte aux vices, que de les exposer à la risée de tout le monde |
RISQUER | Sachez que d'une fille on risque la vertu, Lorsque dans son hymen son goût est combattu |
RÔLE | Avez-vous donc perdu, dites-moi, la parole ? Et faut-il qu'en ceci je fasse votre rôle ? |
ROMPRE | Le traître, l'autre jour, nous rompit de ses mains Un mouchoir qu'il trouva dans une Fleur des Saints |
ROTER | Et, s'il [Tartuffe] vient à roter, il [Orgon] lui dit : Dieu vous aide |
SACRÉ, ÉE | [Les faux dévots] D'autant plus dangereux dans leur âpre colère Qu'ils prennent contre nous des armes qu'on révère, Et que leur passion, dont on leur sait bon gré, Veut nous assassiner avec un fer sacré |
SACRIFIER | Et je sacrifierais à de si puissants noeuds Amis, femme, parents et moi-même avec eux |
SACRILÉGE | [Les faux dévots] De qui la sacrilége et trompeuse grimace Abuse impunément et se joue, à leur gré, De ce qu'ont les mortels de plus saint et sacré |
SAISIR | Et vous vous saisissez d'un prétexte frivole Pour vous autoriser à manquer de parole |
SAUVAGE | Et [je] ne suis point du tout pour ces prudes sauvages Dont l'honneur est armé de griffes et de dents |
SAVOIR | Si j'avais su qu'en mains il a de telles armes... |
SCANDALE | Mais, après le scandale et l'affront d'aujourd'hui, Le ciel n'ordonne pas que je vive avec lui |
SCIENCE | Selon divers besoins il est une science D'étendre les liens de notre conscience |
SCRUPULE | Je puis vous dissiper ces craintes ridicules, Madame, et je sais l'art de lever les scrupules |
SEIN | ....Couvrez ce sein que je ne saurais voir ; Par de pareils objets les âmes sont blessées, Et cela fait venir de coupables pensées |
SELON | Cléante : Nul obstacle, je crois, Ne vous peut empêcher d'accomplir vos promesses. - Orgon : Selon |
SEOIR | Oui, c'est lui qui le dit ; et cette vanité, Monsieur, ne sied pas bien avec la piété |
SERMONNER | Il vient nous sermonner avec des yeux farouches |
SERRER | Ouf ! vous me serrez trop |
SERRER | Serrer quelque chose sous la clef Laurent, serrez ma haire avec ma discipline |
SERVITEUR | Toute votre maison m'a toujours été chère ; Et j'étais serviteur de monsieur votre père |
SEUL, EULE | Il est doux, Madame, de me voir seul à seul avec vous... |
SEVRER | [Gens] Qui ne sauraient souffrir qu'un autre ait les plaisirs, Dont le penchant de l'âge a sevré leurs désirs |
SIGNIFIER | Et je vous viens, monsieur, avec votre licence, Signifier l'exploit de certaine ordonnance |
SIMAGRÉE | C'est être libertin [esprit fort] que d'avoir de bons yeux ; Et qui n'adore pas de vaines simagrées N'a ni respect ni foi pour les choses sacrées |
SINGULIER, IÈRE | Et je ne veux aussi, pour grâce singulière, Que montrer à vos yeux mon âme tout entière |
SONGER | Vous aurez fait d'un mort la rencontre fâcheuse, Cassé quelque miroir et songé d'eau bourbeuse |
SORTE | Tout s'est-il, ces deux jours, passé de bonne sorte ? |
SOT, OTTE | Vous êtes un sot en trois lettres, mon fils |
SOT, OTTE | Orgon : Certes, je t'y guettais. - Dorine : Quelque sotte, ma foi !.... |
SOT, OTTE | Elle ? elle n'en fera qu'un sot, je vous assure |
SOUFFRIR | Supposé, comme il est vrai, que les exercices de la piété souffrent des intervalles |
SOUILLURE | Chaque instant de ma vie est chargé de souillures |
SOULIER | Un gueux qui, quand il vint, n'avait pas de souliers |
SOUMIS, ISE | Ces gens qui, par une âme à l'intérêt soumise, Font de dévotion métier et marchandise |
SOUPÇONNER | On soupçonne aisément un sort tout plein de gloire, Et l'on veut en jouir avant que de le croire |
SOUS | Quoi ! sous un beau semblant de ferveur si touchante Cacher un coeur si double, une âme si méchante ! |
STYLE | Ce langage à comprendre est assez difficile, Madame ; et vous parliez tantôt d'un autre style |
SUAVE | S'il faut que vos bontés veuillent me consoler, Et jusqu'à mon néant daignent se ravaler, J'aurai toujours pour vous, ô suave merveille, Une dévotion à nulle autre pareille |
SUAVITÉ | Leur miel [de paroles] dans tous mes sens fait couler à longs traits Une suavité qu'on ne goûta jamais |
SUBORNER | Je lui donne ma fille et tout le bien que j'ai, Et, dans le même temps, le perfide, l'infâme, Tente le noir dessein de suborner ma femme |
SUIVANT, ANTE | Vous êtes, ma mie, une fille suivante Un peu trop forte en gueule et fort impertinente |
SUPPLICE | Tartufe : Vous toussez fort, madame. - Elmire : Oui, je suis au supplice |
SUPPLICE | Je vois bien que ma vue est pour elle un supplice |
SUR | Je vous réponds de tout, et prends le mal sur moi |
SÛR, ÛRE | À vous mettre en lieu sûr je m'offre pour conduite, Et veux accompagner jusqu'au bout votre fuite |
SURSÉANCE | On vous donne du temps, Et jusques à demain je ferai surséance à l'exécution, monsieur, de l'ordonnance |
TÂCHER | Je vois qu'envers mon frère on tâche à me noircir |
TANT | C'est tant pis pour vous |
TANTÔT | Une affaire pareille à celle de tantôt N'est pas assurément ici ce qu'il nous faut |
TARTUFIER | Vous serez, ma foi, tartufiée |
TÂTER | Je tâte votre habit ; l'étoffe en est moelleuse |
TÂTER | Point, Tartufe est votre homme, et vous en tâterez |
TEL, ELLE | Orgon : Quoi donc ! la chose est-elle incroyable ? - Dorine : à tel point Que vous-même, monsieur, je ne vous en crois point |
TÉMÉRITÉ | Je sais que vous avez trop de bénignité, Et que vous ferez grâce à ma témérité |
TEMPÉRAMENT | Vous ne gardez en rien les doux tempéraments |
TEMPOREL, ELLE | L'amour qui nous attache aux beautés éternelles N'étouffe pas en nous l'amour des temporelles |
TEMPS | On vous donne du temps ; Et jusques à demain je ferai surséance |
TENDRE | Vous êtes donc bien tendre à la tentation |
TENDRE | Pour moi, je crois qu'au ciel tendent tous vos soupirs, Et que rien ici-bas n'arrête vos désirs |
TENIR | Valère a votre foi ; la tiendrez-vous, ou non ? |
TENIR | Je le loge et le tiens comme mon propre frère |
TENIR | J'ai peine à me tenir, et la main me démange |
TENTATION | Vous êtes donc bien tendre à la tentation |
TENTER | Et je vous verrais nu du haut jusques en bas, Que toute votre peau ne me tenterait pas |
TÊTE | Qu'on me traite partout du plus grand des faquins, S'il est aucun respect ni pouvoir qui m'arrête, Et si je ne fais pas quelque coup de ma tête |
TIERS, ERCE | Et l'on y sait médire et du tiers et du quart |
TIRÉ, ÉE | Vous nous payez ici d'excuses colorées, Et toutes vos raisons, monsieur, sont trop tirées |
TIRER | Quel caquet est le vôtre ! Tirez de cette part ; et vous, tirez de l'autre |
TON | J'ai douté fort longtemps que ce fût tout de bon, Et je croyais toujours qu'on changerait de ton |
TOUCHER | Au moins je vais toucher une étrange matière |
TOUCHER | De l'hymen de ma soeur touchez-lui quelque chose |
TOUCHER | Et ne put au souper toucher à rien du tout, Tant sa douleur de tête était encor cruelle |
TOUCHER | Vous faites la discrète, Et vous n'y touchez pas, tant vous semblez doucette |
TOUR | C'est véritablement la tour de Babylone, Car chacun y babille, et tout du long de l'aune |
TOUR | Ils ne manquent jamais de saisir promptement L'apparente lueur du moindre attachement... D'en semer la nouvelle avec beaucoup de joie, Et d'y donner le tour qu'ils veulent qu'on y croie |
TOUT, TOUTE | Ne venez pas plus loin ; Ce sont toutes façons dont je n'ai pas besoin |
TOUT, TOUTE | Enfin il en est fou ; c'est son tout, son héros |
TOUT, TOUTE | Mais, madame, après tout, je ne suis pas un ange |
TOUT, TOUTE | Mon fils, je ne puis du tout croire Qu'il ait voulu commettre une action si noire |
TOUT, TOUTE | Mais enfin je connus, ô beauté tout aimable, Que cette passion peut n'être pas coupable |
TOUTE-BONTÉ | Que le ciel à jamais par sa toute-bonté.... |
TRACAS | Tout ce tracas qui suit les gens que vous hantez |
TRACE | Les bons et vrais dévots, qu'on doit suivre à la trace |
TRAIN | On sait qu'Orante mène une vie exemplaire ; Tous ses soins vont au ciel ; et j'ai su par des gens, Qu'elle condamne fort le train qui vient céans |
TRAIT | Traître, tu me gardais ce trait pour le dernier |
TRAIT | Te tairas-tu, serpent, dont les traits effrontés... ? |
TRAITER | Et j'ai traité cela de pure bagatelle |
TRANSFÉRER | Il m'ose menacer de mes propres bienfaits, Et veut.... Me chasser de mes biens où je l'ai transféré |
TRAVERSER | Oui, je tiens que jamais, de tous ces vains propos, On ne doit d'un mari traverser le repos |
TROMPER | Et l'amour-propre engage à se tromper soi-même |
TROP | C'est trop, me disait-il, c'est trop de la moitié, Je ne mérite pas de vous faire pitié |
TROUVER | Elle vous dirait bien qu'elle vous trouve bon, Et qu'elle n'est point d'âge à lui donner ce nom [de bonne femme] |
TUER | On se tue à vous faire un aveu des plus doux |
TYRAN | Mon Dieu ! que votre amour en vrai tyran agit ! |
USTENSILE | Mais demain, du matin, il vous faut être habile à vider de céans jusqu'au moindre ustensile |
VALOIR | Tout le monde me prend pour un homme de bien ; Mais la vérité pure est que je ne vaux rien |
VAURIEN | Et qu'avecque le coeur d'un perfide vaurien, Vous confondiez les coeurs de tous les gens de bien ? |
VEILLE | Aristote a consacré des veilles au théâtre |
VENIN | Les langues ont toujours du venin à répandre, Et rien n'est ici-bas qui s'en puisse défendre |
VENIR | Mais, ma mère, d'où vient que vous sortez si vite ? |
VENUE | J'ai employé deux actes entiers à préparer la venue de mon scélérat |
VERBAL, ALE | J'aurais regret d'être obligé d'écrire, Et de vous voir couché dans mon procès-verbal |
VERGE | Je m'appelle Loyal, natif de Normandie, Et suis huissier à verge, en dépit de l'envie |
VÉRITÉ | Mais que me répondrait votre incrédulité, Si je vous faisais voir qu'on vous dit vérité ? |
VERMEIL, EILLE | Gros et gras, le teint frais et la bouche vermeille |
VERS | Ce monarque, en un mot, a vers vous détesté Sa lâche ingratitude [de Tartufe] et sa déloyauté |
VERSER | Pour montrer que son coeur [du roi] sait, quand moins on y pense, D'une bonne action verser la récompense |
VERTU | Nous avons vu que le théâtre a une grande vertu pour la correction |
VIDER | Ce n'est rien seulement qu'une sommation, Un ordre de vider d'ici, vous et les vôtres |
VIE | Eh ! merci de ma vie ! il en irait bien mieux, Si tout se gouvernait par ses ordres pieux |
VINDICATIF, IVE | Ces gens [les faux dévots].... Qui savent ajuster leur zèle avec leurs vices, Sont prompts, vindicatifs, sans loi, pleins d'artifices |
VIS-À-VIS | Chaque jour à l'église il venait, d'un air doux, Tout vis-à-vis de moi se mettre à deux genoux |
VITESSE | Quoi ! vous voulez aller avec cette vitesse, Et d'un coeur tout d'abord épuiser la tendresse |
VIVRE | Nous vivons sous un prince ennemi de la fraude |
VIVRE | On les voit [les vrais dévots], pour tous soins, se mêler de bien vivre |
VIVRE | Ils [les faux dévots] sont trop politiques pour cela, et savent trop bien vivre pour découvrir le fond de leur âme |
VOILÀ | Les sentiments humains, mon frère, que voilà ! |
VOILÀ | Eh bien ! ne voilà pas de vos emportements ! |
VOILÀ | Voilà-t-il pas monsieur qui ricane déjà |
VOILÀ | C'est le coup, scélérat, par où tu m'expédies ; Et voilà couronner toutes tes perfidies |
VOIR | Je vous di Que j'ai vu de mes yeux un crime si hardi.... Je l'ai vu, dis-je, vu, de mes propres yeux vu, Ce qui s'appelle vu |
VOIR | Qui vit jamais rien de si extraordinaire ? Voyez l'insolence ! Voyez quelle insolence ! Voyez la langue ! |
VOLONTÉ | La volonté du ciel soit faite en toute chose ! |
VRAI, AIE | Le ciel défend, de vrai, certains contentements |
VUE | .... Si je faisais une comédie qui décriât les hypocrites, et mît en vue, comme il faut, toutes les grimaces étudiées de ces gens de bien à outrance |
Y | Accablez-moi de noms encor plus détestés : Je n'y contredis point, je les ai mérités |
ZÈLE | Ces gens.... Qui savent ajuster leur zèle avec leurs vices, Sont prompts, vindicatifs, sans foi, plein d'artifices |
ZÉLÉ, ÉE | Car il contrôle tout, ce critique zélé |