Définition de RAVISSEMENT

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE - SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE -

Prononciation : ra-vi-se-man

DÉFINITIONS

1
Action d'enlever, de ravir.
Bas-reliefs qui représentaient Jupiter changé en taureau, le ravissement d'Europe, et son passage en Crète au travers des flots
de François de Salignac de La Mothe FÉNELON dans Tél. IX
Pour justifier le ravissement des biens ôtés par l'Église et par les armes à la maison de Toulouse dans la guerre des Albigeois
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Ann. Emp. Frédéric II, 1220
2
État de l'esprit transporté de joie, d'admiration.
Certes je ne puis faire en ce ravissement Que rappeler mon âme....
de François de MALHERBE dans I, 1
Que de ravissements je sens à cette fois !
de Pierre CORNEILLE dans le Ment. IV, 4
Mon frère, vous seriez charmé de le connaître [Tartufe], Et vos ravissements ne prendraient point de fin
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans Tart. I, 6
Son mari [de Mme de Martel] lui a écrit des ravissements de votre beauté ; il est comblé de vos politesses
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans à Mme de Grignan, 20 mai 1672
Dans ce ravissement divin [des champs Élysées] les siècles coulent plus rapidement que les heures
de François de Salignac de La Mothe FÉNELON dans Tél. XIX.
La manière dont il s'exprime en quelques endroits sur les ravissements que cause la jouissance de la vérité, est si vive et si animée qu'il aurait été inexcusable de se proposer une autre récompense
de Bernard le Bouyer de FONTENELLE dans Tschirnhaus.
Qu'avec ravissement je revois ce séjour !
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Tancr. III, 1
3
Le ravissement de saint Paul, l'état de saint Paul enlevé au troisième ciel.
4
Sorte d'extase, transport de l'âme hors d'elle-même.
Sainte Thérèse s'abîme dans la contemplation de l'immensité de Dieu par les ravissements, les transports et les extases
de Esprit FLÉCHIER dans Panég. Ste Thérèse.
Au lieu des cantiques charmants Où David t'exprimait ses saints ravissements
de Jean RACINE dans Ath. II, 9

HISTORIQUE

1
XIIIe s.
Et lidiz mestre Dudos parloit aucunes choses estranges et vaines [dans une fièvre] ; et se douterent les phisiciens du ravissement de la matiere, et que ele montast au cervel
dans Miracles de St Loys, p. 161
2
XIVe s.
Ravissemenz de personnes, feux boutés
dans Bibl. des chartes, 5e série, t. I, p. 81
Ravissement est quant l'ame est menée par aucune chose hors elle
de Nicolas ORESME dans Thèse de MEUNIER.
3
XVe s.
Quant est à parler de ravissements, violations et autres besognes extraordinaires, il en fut fait, selon les coutumes de la guerre, comme en ville conquise
de Enguerrand de MONSTRELET dans II, 117
4
XVIe s.
Il laissa ses terres venir en friches par un contemnement des choses terrienes et un ravissement de l'amour des celestes
de Jacques AMYOT dans Péric. 36

ÉTYMOLOGIE

1
Ravir.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

1
XVIe s. Ajoutez :
Si Son Excellence [Guillaume le Taciturne] n'a pas trop de quoy se nourrir.... c'est à cause d'avoir liberalement et heroïcquement employé tout ce qu'il luy restoit du ravissement de la tyrannie espagnole au bien et au salut de sa patrie
dans Oeuvr. de Th. Marnix de Ste-Aldegonde, Écrits politiques et historiques, Bruxelles, 1859, p. 67

Synonymes de RAVISSEMENT

Termes proches de RAVISSEMENT