Définition de PRIVER

DÉFINITIONS - SYNONYME - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : pri-vé

DÉFINITIONS

1
Ôter à quelqu'un ce qu'il a, l'empêcher de jouir de quelque chose.
Je te prive, pendard, de ma succession, Et te donne de plus ma malédiction
Notre siècle a vu un roi se servir de ces deux grands hommes [Condé et Turenne], et, après qu'il en a été privé par la mort de l'un et les maladies de l'autre, exécuter de plus grandes choses....
D'un spectacle si doux ne privez point mes yeux
Ô superstition ! tes rigueurs inflexibles Privent d'humanité les coeurs les plus sensibles
2
Se priver, Nature : v. réfl. S'ôter à soi-même un avantage, un bien.
Quoi ! ne vaut-il pas mieux, puisqu'il faut m'en priver, La céder [Monime] à ce fils que je veux conserver ?
Il y a des hommes.... qui se privent eux-mêmes de la société des hommes, et passent leurs jours dans la solitude
de Jean de LA BRUYÈRE dans XI
Renoncer à l'usage de quelque jouissance.
Il ne faut ni vigueur, ni jeunesse, ni santé pour être avare.... il faut laisser seulement son bien dans ses coffres et se priver de tout
de Jean de LA BRUYÈRE dans XI
Les avares qui se privent du nécessaire sont abandonnés à Plaute et à Molière
Sémantique : Par antiphrase, renoncer à quelque chose de douloureux.
Il fallait bien souvent me priver de mes larmes

SYNONYME

1
1. PRIVER, FRUSTRER., On peut priver légitimement quelqu'un de quelque chose, et par un acte d'autorité ; l'idée de trahison ou d'injustice entre toujours dans celle de frustrer. Un père mécontent prive son fils de son héritage ; un frère intrigant et fourbe frustre son frère des droits qu'il avait à la succession paternelle, F. GUIZOT.
2
2. SE PRIVER, S'ABSTENIR. S'abstenir n'exprime qu'une action, se priver exprime aussi le sentiment qui l'accompagne. On peut s'abstenir d'une chose indifférente ; on ne se prive que d'une jouissance.

HISTORIQUE

1
XIVe s.
Et avecques ce il est privé par la mort des très grans biens que il a de present
Et pour ce disoit bien Agathon le philosophe que Dieu est privé d'une seule chose, c'est assavoir que il ne peut faire que les choses qui sont faites ne aient esté faites
de Nicolas ORESME dans ib. 172
2
XVIe s.
On va jusques à se priver vilainement de la jouissance de ses propres biens
de Michel de MONTAIGNE dans I, 316

ÉTYMOLOGIE

1
Provenç. et espagn. privar ; ital. privare, du lat. privare, priver.

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