L'oeuvre Lettres (1646-1696) de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ

Ecrit par Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ

Date : 1725

Citations de "Lettres (1646-1696)"

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PORTATIF, IVEIl faut que vous conveniez qu'on n'est point portatif, quand on est attaché inséparablement à deux ou trois personnes
PORTEVarangeville rentra par une autre porte et dit à Monsieur....
PORTEVous me faites rire, quand vous dites que vous n'avez plus d'esprit ; mais, si vous heurtiez tant soit peu à cette porte, vous trouveriez bientôt qui vous répondrait
PORTEQuoi ! une inconnue nommée la raison, soutenue de la vérité, heurtera à la porte, et elle en sera chassée.... et on ne voudra pas seulement l'entendre
PORTEC'est la vraie porte pour en sortir honnêtement
PORTEIl [Brancas] est à l'armée, volontaire, désespéré de mille choses, qui n'évitera pas trop de rêver ou de s'endormir vis-à-vis d'un canon ; il ne voit guère d'autre porte pour sortir de tous ses embarras
PORTEJamais homme de sa profession [d'Ormesson, dans l'affaire Fouquet] n'a eu une plus belle occasion de se faire paraître, et ne s'en est mieux servi ; s'il avait voulu ouvrir sa porte aux louanges, sa maison n'aurait pas désempli
PORTELe roi fit fort bien à M. de Pompone, et lui parla comme à l'ordinaire ; mais d'être dans la foule, après avoir vu tomber les portes devant lui, c'est une chose qui le pénètre toujours
PORTEPeut-on, avec un si bon esprit, fermer les yeux et la porte à cette pauvre vérité ?
PORTEMme la Dauphine lui dit [à Mme de la Ferté] avec un air sérieux : Madame, je ne suis pas curieuse, et ferme ainsi la porte, c'est-à-dire la bouche aux médisances et aux railleries
PORTEOn ne fait point entrer certains esprits durs et farouches dans le charme et dans la facilité des ballets de Benserade et des fables de la Fontaine ; cette porte leur est fermée
PORTÉ, ÉEJ'eusse opiné à tâter du climat de Provence, cette année seulement, puisqu'il était tout porté
PORTÉ, ÉEJ'aime en vérité Pauline, je me sens portée pour elle
PORTÉEMon fils a été spectateur des deux armées rangées si longtemps en bataille ; voilà la seconde fois qu'il n'y manque rien que la petite circonstance de se battre ; mais comme deux procédés [préliminaires de duel] valent un combat, deux fois à la portée du mousquet valent une bataille
PORTÉEJ'aimerais fort à vous parler sur certains chapitres ; mais ce plaisir n'est pas à portée d'être espéré
PORTÉEAyez une vue du Canada comme d'un bien qui n'est plus à portée [M. de Grignan avait ambitionné d'être gouverneur du Canada]
PORTÉEOn dit qu'il [Turenne] est à portée de se battre avec ce Montecuculli
PORTÉED'abord.... on n'espère point de pouvoir être de vos amis ; mais, quand on vous connaît et qu'on est à portée d'être de ce nombre.... on vous adore
PORTÉEJe ne suis pas encore à portée de recevoir cette joie
PORTÉEVous perdez bien de n'être pas à portée de cette confidence, ma chère enfant
PORTÉEIl me semble que je ne suis plus à portée de rien
PORTÉEJe crains bien qu'étant hors de la portée de toutes les postes, je ne reçoive point de vos lettres dimanche
PORTÉEDans une conversation, nous aurions fait des réflexions que l'éloignement nous met hors de portée de faire
PORTÉEJe trouve Pauline bien suffisante de savoir les échecs ; si elle savait combien ce jeu est au-dessus de ma portée, je craindrais son mépris
PORTÉEJe vous manderai si ce livre est à portée de mon intelligence
PORTERQuand vous vous promenez par ces beaux jours que je connais, y portez-vous cette douleur et cette pesanteur ? n'êtes-vous jamais sans plus ou moins de cette incommodité ?
PORTERNous faisons voir, par les pièces mêmes de nos adversaires, que, comme les juifs, ils portent leur condamnation
PORTERIls sont allés à la rencontre de cette princesse, tant que terre les pourra porter
PORTERSerait-il possible que vous ne lui eussiez point fait vos compliments [au cardinal Forbin de Janson] comme tout le monde ? auriez-vous porté si loin vos vieux ressentiments ?
PORTERComme on dit sans cesse aux humains qu'ils ne sont estimables qu'au tant qu'ils aiment la gloire, ils portent là toutes leurs pensées, et cela forme toute la bravoure française
PORTERVoyez un peu où me porte le libertinage de ma plume
PORTEREt sur ces grands objets qui doivent porter à Dieu, vous vous trouvez embarrassé dans votre religion sur ce qui se passe à Rome et au conclave
PORTERL'amitié que j'ai pour vous porte bien des peines et des amertumes avec elle
PORTERLe prince d'Harcourt et la Feuillade eurent querelle avant-hier..., le prince lui jeta une assiette à la tête, l'autre lui jeta un couteau ; ni l'un ni l'autre ne porta
PORTERIl n'y a pas un mot dans la vôtre [lettre] qui ne porte ; on ne voudrait ni en ôter ni en mettre un seul
PORTERNous donnons à tous les meilleurs ordres que nous pouvons ; j'admire comme on se porte naturellement à ce qui touche le goût
PORTERComment vous portez-vous ? c'est-à-dire quel est l'état de votre santé ? Il est vrai que ce n'est que de la santé dont il est question en ce monde ; comment vous portez-vous ? comment vous portez-vous ? et l'on ignore entièrement ce qui touche cette science qui nous est si nécessaire
PORTIÈREL'ouverture du devant [du carrosse] fait un tableau merveilleux [en un voyage] ; celle des portières et des petits côtés nous donne tous les points de vue qu'on peut imaginer
PORTRAITJe le lus, et je le relus, ce cruel portrait ; je l'aurais trouvé très joli s'il eût été d'une autre que de moi, et d'un autre que de vous
PORTRAITNous trouvâmes des infinités de portraits, entre autres celui que Mme de la Fayette fit de moi sous le nom d'un inconnu
PORT-ROYALCe Port-Royal est une Thébaïde ; c'est le paradis ; c'est un désert où toute la dévotion du christianisme s'est rangée
POSÉ, ÉEIl a un esprit posé et des paroles mesurées, qui sont d'un grand poids dans ces occasions
POSITIF, IVELes lettres ne disent rien de positif, parce qu'on ne sait rien
POSITIF, IVESans rien demander de positif, elle eut un art de faire voir les horreurs de son état
POSSÉDERC'est une pitié que d'être si vive ; il faut tâcher de calmer et de posséder un peu son âme
POSSÉDERIl [le cardinal de Retz] est possédé de l'envie de payer ses dettes, et de n'en pas faire de nouvelles
POSSÉDERQuand vous vous possédez, vos paroles ont une force extrême
POSSESSEURIl [Ch. de Sévigné] voit Ninon tous les jours, mais c'est un ami ; il entra l'autre jour avec elle dans un lieu où il y avait cinq ou six hommes ; ils firent tous une mine qui la persuada qu'ils le croyaient possesseur....
POSSESSIONElle [la princesse d'Orange] a donné procuration à son mari pour prendre possession du royaume d'Angleterre, dont elle dit qu'elle est héritière ; et, si son mari est tué.... elle la donne à M. de Schomberg pour en prendre la possession pour elle
POSSESSIONIl n'y a qu'à voir ces messieurs [les médecins] pour ne vouloir jamais les mettre en possession de son corps
POSSESSIONElle [Mme de Coulanges] a pris possession de ma personne, elle me nourrit, elle me mène
POSSESSIONJe suis fort affligée de cette colique de Mme de Coulanges... il ne faut point laisser prendre possession de nos pauvres machines à des maux si dangereux et si douloureux
POSSESSIONLe comte de Grammont, qui est en possession de dire toutes choses sans qu'on ose s'en fâcher
POSSESSIONQuelle possession vous avez prise de mon coeur !
POSSIBLEC'est la meilleure place [maître d'hôtel du roi] pour subsister qu'il est possible
POSSIBLEJe ferai mon possible pour retrouver quelque nouvel ami
POSTEIl est venu de son armée en poste répondre lui-même
POSTEM. de la Feuillade a pris la poste, et s'en est venu droit à Versailles
POSTEVous jugez bien que je ne suis point en colère contre la poste
POSTEJe ne comprends rien aux postes, elles sont déréglées, et ces gens si obligeants qui partent à minuit pour porter mes lettres, n'ont point assez de soin de me rapporter vos réponses
POSTEVendredi j'arrive à Laval, j'arrête à la poste ; je vois arriver justement cet honnête homme, cet homme si obligeant [l'employé].... qui m'apportait votre lettre
POSTETout est si brouillé du côté de l'Angleterre, que chacun demeure à son poste
POSTELe marquis d'Uxelles tient un grand poste à Mayence
POSTILLONJe suis en fantaisie d'admirer l'honnêteté de ces messieurs les postillons, qui sont incessamment sur les chemins pour porter et reporter nos lettres
POSTILLONJe vous dis que nous sommes ingrats envers les postillons, et même envers M. de Louvois, qui les établit partout avec tant de soin
POTJe ne puis m'accoutumer à son écriture [de d'Hacqueville] ; je ne vois goutte à ce qu'il me mande ; il me parle dans un pot cassé ; je tiraille, je devine, je lis un mot pour un autre
POTLe pot à pâte
POTNotre ami [Corbinelli] a fait son petit pot à part pour vous écrire
POTJe ne crois point que cela se doive appeler effervescence [de suer beaucoup] ; il me semble que mon pot n'en bouillait pas plus fort, et qu'il n'était pas besoin de l'écumer plus qu'à l'ordinaire
POTOn lui mit le pot-au-feu
POTLa duchesse de Valentinois est favorite de Madame ; elle n'en met pas plus grand pot-au-feu pour l'esprit ni pour la conversation
POTJe voudrais bien savoir, ma chère enfant, comment vous vous portez ; je crains ce pot-au-feu que vous faites bouillir jour et nuit ; il me semble que je vous vois vous creuser les yeux et la tête
POTAGELe pauvre Grignan n'a pour tout potage [pour faire le siége d'Orange] que le régiment des galères, qui a le pied marin, très ignorant d'un siége
POTÉEJ'y [chez M. de l'Orme] trouvais Mme de Frontenac et la divine, et la Bertillac qui y loge, et qui est comme une potée de souris
POTÉEIl est très sage, cet homme-ci ; cependant je lui disais tantôt, le voyant éveillé comme une potée de souris....
POTENCEIl [M. de Chaulnes] me mande qu'il se pourrait vanter d'avoir fourni une assez belle carrière et de n'avoir point bridé la potence, sans la douleur mortelle qu'il a d'avoir été contraint d'offrir au pape ce charmant comtat [d'Avignon]
POTIERVous lisez donc saint Paul et saint Augustin ; voilà les bons ouvriers pour établir la souveraine volonté de Dieu : ils ne marchandent point à dire que Dieu dispose des créatures, comme le potier
POUDREVotre teint n'est-il point en poudre ?
POUDREMlle de Méri désapprouve fort le fiel de boeuf [comme cosmétique] ; elle dit qu'avec l'air de Grignan, c'est pour vous mettre en poudre
POUDREJe vous remercie de la fable de la mouche ; elle est divine : on ne trouve en son chemin que des occasions de penser à elle : ô que je fais de poudre ! hé mon Dieu, que cela est plaisant !
POUDREM. le Prince fit faire hier sa barbe.... un valet de chambre, abusant de sa patience, le frisa, lui mit de la poudre
POUDREJ'ai vu le bon homme de Lorme.... il veut que je prenne de sa poudre au mois de septembre
POUDRÉ, ÉEVos cheveux frisés naturellement avec le fer, poudrés naturellement avec une livre de poudre, du rouge naturel ! cela est plaisant ; mais vous étiez belle comme un ange
POUDREUX, EUSEIl [le duc de Chaulnes] partit le 18 en chaise [de Rennes] ; il fut le dimanche 21 à Versailles ; le roi le fit venir tout poudreux, et lui parla une demi-heure dans son cabinet
POUILLIERIl nous fut impossible hier d'arriver à Sablé : nous demeurâmes dans un pouillier à deux pas de celui où je fus si bien il y a cinq ans
POULEJ'ai couché à Courance, où je me serais bien promenée, si je n'étais point encore une sotte poule mouillée ; c'est mouillée, au pied de la lettre, car je sue tout le jour
POULEVous ririez bien de me voir une poule mouillée comme je suis, regardant à ma montre, et trouvant que quatre heures et demie est une heure indue [pour rester dehors]
POULESi Dangeau est de ce jeu, il gagnera toutes les poules, c'est un aigle
POULEOn quitte le jeu à l'heure que je vous ai dit ; on n'a du tout point de peine à faire les comptes ; il n'y a point de jetons ni de marques, les poules sont au moins de cinq, six ou sept cents louis, les grosses de mille, de douze cents
POULET....Le déplaisir que j'ai eu d'avoir été trouvée dans le nombre de celles qui lui ont écrit [à Fouquet] ; il est vrai que ce n'était ni la galanterie, ni l'intérêt.... mais cela n'empêche pas que je n'aie été fort touchée de voir qu'il les avait mises [mes lettres] dans la cassette de ses poulets
POULETN'ai-je pas bien fait de vous envoyer le poulet apostolique du saint-père à Mme Chaulnes ?
POULETTEEnfin, monsieur, vous avez un garçon ; gardez-le bien, car vous n'en faites pas quand vous voulez.... mais que disent toutes les petites poulettes [filles de M. Guitaut] d'avoir ce petit coq à leur tête ?
POUMONNe perdons pas notre temps et notre poumon [en compliments]
POUPÉEQuoiqu'elles [mes lettres] ne méritent point tout l'honneur que vous leur faites, je crois qu'après avoir gardé celles que je vous écrivais quand vous faisiez des poupées, vous garderez encore celles-ci
POUPÉEJe ferai coiffer une poupée pour vous l'envoyer
POURNe perdez point courage pour toutes ces manières désagréables
POURIl est pour les choses saintes, comme il était pour les profanes
POURJe vous aime et vous embrasse, et voudrais bien que mon coeur fût pour Dieu comme il est pour vous
POURJ'ai à vous dire que vous faites tort à ces eaux de les croire noires ; pour noires, non ; pour chaudes, oui
POURPour de l'esprit, je pense qu'elles n'ont pas du plus fin ; mais pour des sentiments, ma belle, c'est tout comme chez nous, et aussi tendres et aussi naturels
POURJ'aime bien la Hire et son discours à son maître.... il me semble que vous auriez dit la même chose à Charles VII ; car pour au roi d'au jourd'hui [pour le dire au roi], vous êtes bien éloigné d'avoir sujet de lui parler de la sorte
POURJe crois qu'il [un Grignan mourant] dispose de ce qu'il a en votre faveur ; gardez-le, quoique ce soit peu, pour une marque de sa tendresse
POURMonsieur le Duc est ici pour un jour, il ira rejoindre monsieur son père
POURVous me louez continuellement sur mes lettres, et je n'ose plus vous parler des vôtres, de peur que cela n'ait l'air de rendre louanges pour louanges
POURIl y a aujourd'hui neuf mois, jour pour jour, dimanche pour dimanche, que je vous quittai à Charenton avec bien des larmes
POUROn dit que M. de Noailles, votre digne et généreux ami, a rendu de très bons offices à M. de Vardes ; il est assez généreux pour n'en pas douter
POURAdresser votre lettre à Mme de Vins, plus pour l'obliger que pour avoir besoin d'elle
POURJe comprends que l'ennui serait grand pendant l'hiver : les longues soirées peuvent être comparées aux longues marches, pour être fastidieuses
POURJe suis ici dans une fort grande solitude ; et, pour n'y être pas accoutumée, je m'y accoutume assez bien
POURIls [les écrivains de Port-Royal] ne changent pas d'avis pour changer de note
POURIl [Sévigné] s'ennuie fort dans la charge de guidon ; cette place est jolie à dix-neuf et vingt ans ; mais, quand on y a demeuré sept ans, c'est pour en mourir de chagrin
POURPREIl [le cardinal de Retz] garde son équipage en faveur de sa pourpre ; je suis persuadée avec joie que sa vie n'est point finie
POURPREMme de Durfort se meurt d'un hoquet de fièvre maligne ; Mme de la Vieuville aussi, du pourpre de la petite vérole
POURPRÉ, ÉETout le monde se meurt aux Rochers et à Vitré de la dyssenterie et des fièvres pourprées
POURPREUX, EUSEUne fièvre pourpreuse
POURQUOISuivez votre goût, raisonnez avec votre bon médecin ; je lui demande une chose : pourquoi, si votre poitrine n'est point attaquée, vous avez toujours ce poids et cette chaleur au même côté ? pourquoi vous êtes si pénétrée du froid ? et pourquoi vous êtes si maigre, surtout à la poitrine ?
POURRI, IEIl [Vivonne] est mort en un moment, dans un profond sommeil.... et, entre nous, aussi pourri de l'âme que du corps
POURRIRQuand la digestion est trop longue, il faut manger ; cela consomme un reste qui ne fait que se pourrir et fumer, si vous ne le réchauffez par des aliments
POURSUIVREJe poursuis cette morale de Nicole, que je trouve délicieuse
POURVOYEUR, EUSEIl [Vatel] rencontre un petit pourvoyeur, qui lui apportait seulement deux charges de marée.... Vatel attend quelque temps : les autres pourvoyeurs ne vinrent point
POUSSÉ, ÉEJe me souviens de ce pays-là [Paris] ; tout y est pressé, poussé
POUSSERLaissez-moi ce discours [Mme de Grignan avait dit que sa jeunesse était chose perdue] ; quand vous le faites, il me pousse trop loin
POUSSERUne pensée, une affaire, une occupation pousse ce qui est devant elle ; ce sont des vagues, la comparaison du fleuve est juste
POUSSERQuand il [le temps] me déplaît... je le pousse à l'épaule... puis quand je pense à ce que je pousse... et sur quoi cela roule, et où cela me pousse moi-même... je n'ose plus rien pousser
POUSSERQuand vous étiez à l'hôtel de Carnavalet..., je ménageais les heures, j'en étais avare ; dans l'absence, ce n'est plus cela, on ne s'en soucie point ; on les pousse même quelquefois
POUSSERJe vois Mme de Gêvres qui dégante sa main maigre ; je pousse Mme d'Arpajon, elle m'entend et se dégante
POUSSERMme de la Fayette fait encore une augmentation à son appartement, qu'elle pousse jusque sur son jardin
POUSSERJe ne pousserai point ce séjour-ci plus loin que le beau temps....
POUSSERLe pauvre M. de Montausier est encore à l'extrémité, poussant son bon esprit au-delà de l'agonie
POUSSERMa fille vous écrit, et vous parlera sans doute de l'inquiétude qu'elle a de son fils ; et, comme elle pousse toujours ses pensées au delà de la vérité...
POUSSERQuoique tous les parents consentent à ce mariage [de Mlle de Mazarin avec le marquis de Richelieu qui l'avait enlevée], le Mazarin ne laisse pas de pousser les informations [judiciaires]
POUSSERSi vous trouvez que je pousse un peu trop loin ce chapitre, c'est qu'il me tient au coeur par dessus toutes choses
POUSSERPlus je donne de force à mes raisons, et plus il pousse les siennes [de quitter le service] avec une volonté si déterminée...
POUSSERLà-dessus M. de Louvois entra sur ce même ton dans la plaisanterie ; cela fut poussé un quart d'heure fort agréablement
POUSSERJ'étonnai un peu ma petite huguenote... je ne la poussai point sur le saint sacrement
POUSSEREt M. Fouquet, quoiqu'il ait trop appuyé sur cet endroit où on le pouvait pousser, il se trouve pourtant que par l'événement il aura bien dit
POUSSEROn ne sait point le véritable état de son affaire [ de M. de Luxembourg, sur les empoisonnements], ni sur quoi on le pousse
POUSSERQuand les enfants n'ont pas la force de les pousser [les dents] dans le temps, ils n'ont pas celle de soutenir le mouvement qui les veut faire percer toutes à la fois
POUSSERSi absolument vous voulez pousser jusqu'à Essonne, épargnez-vous au moins de faire quatorze lieues en un jour
POUSSERLe siège de Trèves se pousse vivement
POUSSERCela [une discussion] se pousse fort loin et fort agréablement
POUSSIÈREJe crois que vous me parlez de mes libéralités présentes.... ah ! ma fille, quelle poussière au prix de ce que je voudrais faire !
POUSSINQuand vous aurez remis votre petit poussin [le jeune comte de Vins, dont du Plessis faisait l'éducation] sous les ailes de son brave père
POUVOIRJe ne puis, ma bonne, que je ne sois en peine de vous, quand je songe....
POUVOIRque..., c'est-à-dire on ne peut faire, on ne peut dire rien de plus.... On ne peut rien de plus plaisant que ce que vous dites
POUVOIROn ne peut rien de plus joli que toutes vos imaginations
POUVOIRJ'ai le coeur serré à n'en pouvoir plus, quand je suis dans cette grande chambre où j'ai tant vu ma très chère et très aimable enfant
POUVOIRNous sommes tous si généreux et si bons amis, qu'il ne me paraît pas au pouvoir de l'inconstante fortune de nous faire changer d'avis
POUVOIRCe chevalier de Tac, après avoir tué M. de Schomberg.... pour le prince d'Orange, il n'a pas été à mon pouvoir de rendre sa blessure mortelle
PRATICABLEIo [Mme de Ludres].... n'a pu soutenir ce personnage simple, qui n'était pas praticable
PRÉCAUTIONIl me semble que nous ne serons pas surpris, et que nous avons assez bien pris nos précautions
PRÉCAUTIONRien n'est pareil aux précautions de Vauban pour conserver tout le monde
PRÉCÉDERVous saurez que le roi dit aux ducs qu'il avait lu leur écrit, et qu'il avait trouvé que la maison de Lorraine les avait précédés en plusieurs occasions
PRÊCHERL'ignorance et la barbarie de mes pauvres sujets [d'une terre de Mme de Sévigné] nous a fait penser à faire une paroisse de ces deux villages, afin d'être instruits et d'entendre quelquefois prêcher Jésus-Christ
PRÊCHERIl nous conta aussi qu'il venait de voir une mère de Normandie, qui lui parlant d'un fils abbé qu'elle a, lui avait dit qu'il avait dessein de bien étudier, et qu'il commençait toujours à prêcher en attendant ; cet arrangement nous fit rire
PRÊCHERLe P. Bourdaloue prêche : bon Dieu ! tout est au-dessous des louanges qu'il mérite
PRÊCHERVous qui prêchez si bien les autres, deviez-vous faire mal à vos petits yeux à force d'écrire ?
PRÉCIEUX, EUSEVous êtes bien délicat et bien précieux, de vous trouver atteint d'une petite attaque de décrépitude, parce que vous êtes grand-père
PRÉCIOSITÉJ'en ai beaucoup appris depuis trois ans [sur l'art d'élever les petits enfants] ; mais j'avoue qu'auparavant cela, l'honnêteté et la préciosité d'un long veuvage m'avaient laissée dans une profonde ignorance
PRÉCIPICEMoi, ....qui ne puis pas souffrir la vue, ni l'imagination d'un précipice ; quelle horreur de passer par-dessus, et d'être toujours à deux doigts de la mort affreuse !
PRÉCIPITÉ, ÉETou t ce qui est ici vous salue, et notre ami [Corbinelli] ne sait rien de cette lettre précipitée
PRÉCIPITERNous admirions, mon fils et moi, comme vous avez pressé et précipité heureusement sa vie [du jeune marquis de Grignan], pour le faire tomber à propos dans l'état où il fallait être pour avoir le régiment de son oncle
PRÉCIPITERJe regrette ce que je passe de ma vie sans vous, et j'en précipite les restes pour vous retrouver
PRÉCIPITERLes saints désirs de la mort le pressent tellement [Saint-Aubin mourant], qu'il en a précipité tous les sacrements
PRÉCIPITEROn y voit [dans une histoire] le roi de Portugal, jeune et brave prince, se précipiter rapidement à sa mauvaise destinée
PRÉCIPITERElle [la fille de la princesse de Tarente] s'est un peu précipitée de se marier devant les signatures de toute sa famille
PRÉCISÉMENTNous fîmes bien précisément ce que nous avions résolu
PRÉDESTINATIONNous lisons saint Augustin, et nous sommes convertis sur la prédestination et sur la persévérance
PRÉDESTINÉ, ÉEJ'y fus le lendemain qui était hier [chez Saint-Aubin, qui venait de mourir], il n'était point du tout changé, il ne me fit nulle horreur ; c'est un prédestiné ; on respecte la grâce de Dieu dont il a été comblé
PRÉDICATEURVous me contez trop plaisamment votre malhonnête sermon ; il n'en faut pas davantage pour mettre le feu dans un couvent ; vous êtes sujets en province à d'étranges prédicateurs
PRÉDIT, ITECette année 89 [1689], si prédite, si marquée, si annoncée pour de grands événements
PRÉFÉRABLEMENTLa voilà [votre lettre] : je l'ai lue préférablement à toutes les embrassades de l'arrivée
PRÉFÉRENCELa préférence du devoir sur l'inclination
PRÉFÉRENCEJe me détourne des lettres où je crois qu'on m'en pourrait parler encore [des nouvelles de la cour], et je me jette avidement et par préférence sur les lettres d'affaires
PRÉFÉRERJ'ai préféré de payer mes dettes
PRÉJUDICEJe reviens à nos lectures, c'est sans préjudice de Cléopâtre que j'ai gagé d'achever
PRÉJUDICEJe serai mercredi à Moulins, où j'aurai une de vos lettres, sans préjudice de celle que j'attends après dîner
PRÉJUDICIABLEQue je vous plains ! et que l'état de vos affaires est préjudiciable à l'établissement de votre pauvre enfant !
PRÉMATURÉ, ÉELes choses prématurées perdent leur force et donnent du dégoût
PREMIER, IÈRELa reine d'Angleterre et le prince de Galles, sa nourrice, et une remueuse uniquement seront ici au premier jour
PREMIER, IÈREComme nous étions le plus en train, nous avons vu apparaître M. le premier [Beringhen] avec son grand deuil ; nous sommes tombés morts : pour moi, c'était de honte que j'étais morte ; car vous saurez que je n'ai rien dit à ce Caton sur la mort de sa femme
PRENANT, ANTENe vous ai-je pas mandé les prospérités de Mme de Grancey, et comme elle revient accablée de présents ?... elle a mandé que l'âme prenante de Mme de Fiennes avait heureusement passé dans son corps, et qu'elle prenait de toutes mains
PRENDREElle dit que tout est son parent en France ; dès qu'il meurt quelque grand, elle prend le deuil
PRENDREIl [le chancelier Séguier] était aussi riche en entrant à la cour, qu'il l'était en mourant ; il est vrai qu'il a établi sa famille ; mais, si l'on prenait chez lui, ce n'était pas lui
PRENDREOn avait conté auparavant qu'un courtisan avait dit au roi : " Sire, vous prenez des loups comme Monseigneur, et il prend des villes comme vous, "
PRENDREJ'ai fait une réponse à M. de Carcassonne.... je l'ai pris à mon avantage, et, comme je le tiens à cent cinquante lieues de moi, je lui dis tout ce que je pense
PRENDREJ'ai voulu me raccommoder avec le chocolat, j'en pris avant-hier pour digérer mon dîner, afin de bien souper ; et j'en ai pris hier pour me nourrir, et pour jeûner jusqu'au soir
PRENDREIl était incommodé d'un dévoiement au commencement de son service ; il prit du lait sans préparation pour le faire cesser
PRENDREC'est lui qui en a trop pris ; pour moi, j'en ai pris aussi ; ils sont si longtemps à table que par contenance on boit, et puis on boit encore, et on se trouve avec une gaieté extraordinaire
PRENDREJe prendrai la douche dans quelques jours
PRENDREJ'ai donc pris des eaux ce matin, ma très chère ; ha ! qu'elles sont méchantes !
PRENDREJe me promène, il est vrai ; mais il faut qu'on défende le beau temps, si l'on veut que je ne prenne pas l'air
PRENDREQuand j'ai pris toute la beauté du soleil en marchant toujours, je rentre dans ma chambre
PRENDREJe suis effrayée de ces fièvres que je crains que vous ne preniez à Versailles ; on mande ici que tout en est plein
PRENDREVous avez pris ce mal-là de moi
PRENDREElle [la princesse de Tarente] me demande toujours de vos nouvelles : si elle le prend par là, elle me fera fort bien sa cour
PRENDREIl y a des gens bavards dont je ne prends jamais les nouvelles
PRENDRESi vous aviez appris à prendre le temps comme il vient....
PRENDREJe trouve plaisant que cette vertu ne soit donnée qu'aux mâles de notre maison, et que nous autres femmes nous ayons pris toute la timidité
PRENDREOn demanda aigrement à la Chaise où il avait pris cela : il fit voir un manuscrit
PRENDREOù avez-vous pris qu'un enfant qui n'a point de dents et qui ne se soutient pas à dix-huit mois, ait échappé à tous les périls ?
PRENDREElle me vint prendre à mon hôtellerie
PRENDREJe sais où vous êtes, et cette connaissance démêle un peu mon imagination, qui sait où vous prendre à point nommé
PRENDREJe ne sais plus où le prendre [M. Trouvé] ; il a quitté Saint-Jacques....
PRENDREHa que vous avez bien fait, ma fille, de la prendre [Pauline qui avait été mise dans un couvent pendant un voyage à Paris] ! gardez-la, ne vous privez pas de ce plaisir
PRENDREIl [M. Trouvé] a quitté Saint-Jacques par discrétion, ne voulant pas abuser de la bonté extrême du plus pauvre curé de Paris ; un autre [curé] l'a pris
PRENDREJe ferai vos compliments à Brancas.... prenez une page sur moi pour lui donner
PRENDRESi .... vous êtes incommodée d'écrire, comme il y a bien de l'apparence, prenez sur moi comme sur celle qui vous aime le plus, sans faire tort à personne
PRENDREVoilà ce qu'il [Corbinelli] vous demande ; vous voyez bien que je n'y prends ni n'y mets
PRENDREIl faut donc que j'aie le courage de prendre ce voyage sur moi
PRENDREJe vous recommande, ma chère enfant, un peu de repos.... vous prenez tout sur votre courage, cela fait mal
PRENDREVous n'êtes plus en état, ma fille, de prendre sur vous ; tout y est pris, ce qui reste tient à votre vie
PRENDREIls [M. et Mme de Chaulnes] savaient fort bien prendre sur eux-mêmes pour soutenir les grandes places où Dieu les a destinés
PRENDREJe vous conjure seulement de mander à d'Hacqueville ce que vous avez résolu pour cet hiver, afin que nous prenions l'hôtel de Carnavalet ou non
PRENDREElle [la Providence] a déterminé Mme de Lesdiguières à prendre une livrée magnifique et modeste ; c'est un fond isabelle, car elle a envoyé promener le rouge
PRENDREOn a pris cela, comme s'il avait voulu braver le roi ; jamais rien ne fut si innocent
PRENDREIl a pris sérieusement et de travers tout mon badinage
PRENDREIl [Bourdaloue, dans une oraison funèbre] a pris le prince [de Condé] dans ses points de vue avantageux
PRENDREJe ferais le voyage qu'il vous conseille ; je prendrais mon temps ; je mettrais ce remède au rang de mes affaires indispensables
PRENDREJe n'aurais pas pris votre courage pour de la force comme on a fait
PRENDRELa fièvre de monsieur le Dauphin, qui le prend dans cette saison à Saint-Germain
PRENDREVous souvient-il des fantaisies qui vous prenaient quelquefois de trouver qu'il y a des mois qui ne finissent point du tout ?
PRENDREJ'en demeurerai à la simple approbation [des bouts-rimés], quand ce ne serait que pour faire voir à Pauline qu'il y a des choses où mon esprit ne prend pas
PRENDREJe me porte à merveilles, hors que je n'ai pu souffrir la douche, c'est que je n'en avais nul besoin cette année, et qu'elle prenait trop sur moi
PRENDRELeur hôtel de Paris a pensé brûler : une chambre, avec ce qui était dedans, a été brûlée tout entière ; et le miracle, c'est qu'il y avait dans cette chambre de la poudre qui ne prit point
PRENDRELa maladie de Mme la comtesse de Montrevel, qui lui prit le lendemain qu'elle arriva
PRENDRELe frisson lui prit à Versailles ; c'est demain le quatrième jour
PRENDREIl m'en a pris quelque petite crainte [que des lettres ne fussent perdues]
PRENDREC'est un mal terrible que cette disposition à se prendre par les yeux
PRENDREIls se prirent de paroles, le duc de C.... et lui
PRENDREVous dites que c'est pour se prendre à Dieu de tout : lisez, lisez ce traité [les Essais de morale, de Nicole] que je vous ai marqué, et vous verrez que c'est à lui en effet qu'il s'en faut prendre, mais c'est avec respect et résignation
PRENDREIl [Ch. de Sévigné] s'est pris à moi, et me dit que je lui avais donné de ma glace
PRENDREIl me faut l'auteur de l'univers pour raison de tout ce qui arrive ; quand c'est à lui qu'il faut m'en prendre, je ne m'en prends plus à personne, et je me soumets
PRENDREJe ne sais comme je dois me prendre à vous faire cette sollicitation
PRÉPARATIFComme, après avoir trouvé les mois si longs.... voilà tous les préparatifs du printemps
PRÉPARATIONIl y a longtemps que, considérant l'extrême respect qu'il a pour ce saint mystère [la communion], et avec quelle rigueur il en conçoit les préparations....
PRÉPARERLa grâce saura bien vous préparer les chemins
PRÉPARERJe ne sais si vous savez que Mme de Fontanges est dans un couvent, moins pour passer la bonne fête, que pour se préparer au voyage de l'éternité
PRÉROGATIVEDepuis notre mariage de la duchesse Anne avec Charles VIII, cette belle et grande province [la Bretagne] avait bien d'autres prérogatives
PRÈSDepuis qu'il est logé ici, je ne le vois plus ; et, quand on lui en demande la raison, il répond que je suis trop prés
PRÈSCela est assez ridicule que je dise tant de bien de ma fille ; mais c'est que j'admire sa conduite comme les autres, et d'autant plus que je la vois de plus près
PRÈSVotre santé est un point qui me touche de bien près
PRÈSL'intérêt vif que je prends à ce qui vous touche près ou loin
PRÈSJ'entendis crier au voleur, au feu ; et ces cris si près de moi et si redoublés, que je ne doutai point que ce ne fût ici
PRÈSJamais un homme n'a été si près d'être parfait
PRÈSL'éternité me frappe un peu plus que vous ; c'est que j'en suis plus près
PRÉSENCEOn ne peut perdre la présence d'un tel ami [Corbinelli] sans s'en apercevoir à tout moment
PRÉSENCEJe ne puis croire que ma fille bien-aimée, et toujours pleine d'esprit, et même de présence d'esprit, se soit trouvée dans cet état
PRÉSENCEEnfin, Coulanges disait l'autre jour : Voyez-vous bien cette femme-là ? elle est toujours en présence de sa fille
PRÉSENT, ENTEVous souvenez-vous de cet adieu triste et cruel que nous fîmes dans ces champs ? il est encore bien présent à mon imagination
PRÉSENT, ENTEIl faut m'arracher le coeur qui vous aime, ou souffrir que je prenne un grand et présent intérêt à vous
PRÉSENT, ENTEJe ne vous dis point.... combien je regrette ma vie ; je me plains douloureusement de la passer sans vous ; il semble qu'on en ait une autre, où l'on réserve de se voir et de jouir de sa tendresse ; et cependant, c'est notre tout que notre présent, et nous le dissipons ; et l'on trouve la mort : je suis touchée de cette pensée
PRÉSENTTout est double et triple chez vous [Mme de Grignan] ; je vous dirai comme l'autre jour : vous êtes en bonne ville, faites des présents, ma bonne, de tout ce qui vous est inutile
PRÉSENTEMENTMon Dieu, que j'étais heureuse, quand j'étais en repos sur votre santé ! et qu'avais-je à me plaindre auprès des craintes que j'ai présentement ?
PRÉSENTEMENTJe viens de recevoir tout présentement votre lettre
PRÉSENTERMme de Richelieu commence à sentir les effets de sa dissipation ; les ressorts s'affaiblissent visiblement, elle présente tout le monde, et ne dit plus ce qui convient à chacun
PRÉSENTERL'apprendre [la politesse] hors de la cour se présente ridiculement
PRÉSERVATIF, IVESi vous êtes mon préservatif, comme vous le dites, je vous suis trop obligée, et je ne puis trop aimer l'amitié que j'ai pour vous
PRESSANT, ANTEIl y a [dans une lettre de Bussy au roi].... des tours pour le porter à vous secourir qui ne sont que trop singuliers, trop pressants et trop véritables
PRESSANT, ANTEQu'il vous avait fait saigner trois fois, et que votre mal était fort pressant et fort violent
PRESSEJ'avais grande envie de me jeter dans le Bourdaloue [aller à ses sermons] ; mais.... la presse était à mourir
PRESSEPartout où passe cette illustre bière [de Turenne], ce sont des pleurs et des cris, des presses, des processions....
PRESSEJe n'ai pas quitté cette pauvre amie [Mme de Lafayette] tous ces jours-ci ; elle n'allait pas faire la presse parmi cette famille [à la mort de M. de la Rochefoucauld], en sorte qu'elle avait besoin qu'on eût pitié d'elle
PRESSEJe disais hier de Penautier [compromis dans l'affaire des poisons] ce que vous en dites, sur le peu de presse que je prévois qu'il y aura à sa table
PRESSEVoilà donc ce qui s'appelle la vertu et la reconnaissance : je ne m'étonne pas si l'on trouve si peu de presse dans l'exercice de ces belles vertus
PRESSEIl [Ch. de Sévigné] gardera sa charge [de guidon] paisiblement ; la presse n'est pas grande à soupirer pour elle, quoiqu'elle soit si propre à faire soupirer
PRESSEIl [Ville brune] est fort estimé dans notre Bretagne ; il y a presse à qui l'aura
PRESSEJe ferai vos compliments à Mme de Villars ; il y a presse à être nommé dans mes lettres
PRESSEJamais les thermomètres ne se sont trouvés à telle fête : il y a presse dans la rivière ; Mme de Coulanges dit qu'on ne s'y baigne plus que par billets
PRESSELe maréchal de Bellefonds m'a fait promettre de le tirer de la presse [de le nommer particulièrement dans une lettre]
PRESSESi vous voulez faire plaisir à cet évêque, perdez bien de l'argent ; mettez, mettez-vous dans une grande presse : c'est là qu'il vous attend
PRESSEMon coeur est soulagé d'une presse et d'un saisissement qui en vérité ne me donnait aucun repos
PRESSEJe suis naturelle, et, quand mon coeur est en presse, je ne puis m'empêcher de me plaindre à ceux que j'aime bien
PRESSÉ, ÉEJ'aurais cent choses à vous dire ; mais le moyen, quand on a le coeur pressé ?
PRESSÉ, ÉEJ'ai le coeur bien pressé de M. le cardinal [de Retz, qui se retirait de Paris]
PRESSÉ, ÉEM. de Chaulnes a ôté le parlement de Rennes pour punir la ville ; ces messieurs sont allés à Vannes, qui est une petite ville où ils seront fort pressés
PRESSÉ, ÉEJe me souviens de ce pays-là [Paris] ; tout y est pressé
PRESSÉ, ÉENotre petit homme [le jeune Grignan] a été admiré de tout le monde ....sa vie est pressée d'une manière que, si vous aviez donné à l'enfance ce qu'on y donnait autrefois, vous n'y auriez pas trouvé votre compte
PRESSERMon petit colonel [le jeune Grignan] m'a écrit.... il nous parle de la manière dont ses dernières années ont été pressées....
PRESSERLe bonheur du roi a fait repasser la Meuse au duc de Lorraine et au prince d'Orange ; M. de Turenne a ses coudées franches ; de sorte que nous ne sommes plus pressés d'aucun endroit
PRESSERL'on devrait bien sentir l'état où l'on s'est mis, qui presse et qui contraint, et qui ôte la liberté
PRESSERJe dis une vérité sur le malheur d'avoir des dettes : ceux qui nous pressent sont pressants ; ceux qui ne nous pressent point, le sont encore davantage
PRESSERUn généreux ami dont la belle âme et le beau procédé me presseraient plus que tous les sergents du monde
PRESSERToutes les pensées qui me pressent le coeur
PRESSERLa cicatrice fait une fort bonne mine de vouloir s'avancer ; et, pour la presser encore davantage....
PRESSERElle a une douceur et une modestie qui me charme ; elle ne se presse jamais de faire voir qu'elle a plus d'esprit que les autres
PRESSERCe qui m'a fait presser de vous dire tout ceci
PRESSERM. de Coulanges que j'adore, parce qu'il me parle de vous : mais vous savez ce qui m'arrive, c'est que je pleure, et mon coeur se presse si étrangement, que je lui fais signe de la main de se taire, et il se tait
PRESSOIREt votre don de l'assemblée [de la Provence] ? - Madame, il est accordé à huit cent mille francs. Voilà qui est fort bien, notre pressoir est bon, il n'y a qu'à serrer
PRESSURERLa rage où elle [Mme Puy-du-Fou] était contre le Mirepoix, qui l'avait pressurée par vingt signatures
PRÊT, ÊTEJ'avais laissé Mme de Vaubrun prête à devenir folle, Mme de Langeron prête à mourir
PRÊT, ÊTETous ces nuages qui paraissent si noirs et si prêts à fondre sur nous
PRÊT, ÊTEMme de Vaudemont n'est pas prête de revenir ici
PRÊT, ÊTEOn était prêt d'aller se divertir à Fontainebleau : tout a été rompu [à l'occasion de la mort de Turenne]
PRÊT, ÊTEMme d'Heudicourt est entièrement dans la gloire de Niquée ; elle oublie qu'elle est prête d'accoucher
PRÉTENDREIls [les maréchaux] prétendent du monseigneur
PRÉTENDREJe n'en prétends pas [de remettre des fermages à des fermiers] un grand mérite, puisque c'est par force
PRÉTENDRETous les princes à marier la prétendent [la princesse de Bavière]
PRÉTENDREJ'irai à Bourbilly, où je prétends bien de vous voir
PRÉTENDREIl ne faut point que je prétende à vivre agréablement sans vous
PRÉTENDU, UEVoici une histoire très tragique de Livry : vous vous souvenez bien de ce prétendu très dévot, qui n'osait tourner la tête ; je disais qu'il semblait qu'il y portât un verre d'eau, c'était un fou
PRÉTEXTECette raison, honnête à dire, est fort aisée à comprendre ; elle n'a point l'air d'un prétexte, après tant de preuves de votre bonne volonté et de votre magnificence
PRÉTEXTECe serait un commencement de prétexte à me mal payer
PREUVEOn fait plusieurs vers et chansons, je ne veux rien écouter que ce que la comtesse [de Fiesque] cria tout haut l'autre jour chez Mademoiselle : Le roi dont la bonté le met à mille épreuves, Pour soulager les chevaliers nouveaux, En a dispensé vingt de porter des manteaux, Et trente de faire leurs preuves
PREUVECela fait honneur aux enfants, il y avait longtemps que les pères avaient fait leurs preuves
PREUVEJe crois n'avoir pas l'âme trop intéressée, et j'en ai fait des preuves
PREUXOn ne peut se faire un plus beau et un plus juste panégyrique, mon cousin, que celui que vous faites de votre preux et de votre généreux ami feu le duc de Saint-Aignan
PRÉVENIRJe m'en vais faire tous les remèdes que je vous ai dits, afin de prévenir l'hiver
PRÉVENIRJe vois couler le temps avec douleur, quand je pense au jour qu'il m'amènera ; mais je ne veux pas prévenir mon malheur
PRÉVENTIONCe fut une chose rare de voir tour à tour les convulsions de la prévention expirante sous la force de la vérité et de la raison
PRÉVENU, UEJ'étais toute prévenue contre lui [l'abbé Anselme].... il m'a forcée de revenir de cet injuste jugement
PRÉVISIONOn ne peut rien de plus plaisant que ce que vous dites sur le maréchal de Vivonne, et la prévision qui lui a fait avoir cette dignité [de vice-roi de Sicile, avant la victoire navale qui lui ouvrit la Sicile]
PRÉVOIRJe voudrais que cela pût en quelque sorte vous récompenser de tout ce que vous prévoyez de perdre
PRÉVOYANCEIl vint hier ici Mesdames... ; un léger soupçon avait causé une légère prévoyance qui composa un très bon dîner
PRÉVOYANCEVous sentez donc l'amour maternelle..., eh bien ! moquez-vous présentement des craintes, des inquiétudes, des prévoyances, des tendresses qui mettent le coeur en presse
PRÉVOYANCEC'est quelquefois par ces prévoyances [dans les choses de la vie] qu'on est garanti des malheurs où les autres tombent par leur imprudence
PRIERNous lisons fort ici ; La Mousse m'a priée qu'il pût lire le Tasse avec moi
PRIERIl [mon fils] me croit autant qu'il peut ; il me prie que je le redresse ; je le fais comme une amie
PRIERQuand elle [Mme de Marans] nous pria qu'elle pût venir avec nous passer le soir chez M. de la Rochefoucauld
PRIERElle se fait prier, pour se donner un nouveau prix
PRIERSi cette partie est rompue, j'irai chez Mme de Chaulnes ; j'en suis extrêmement priée par la maîtresse du logis
PRIÈRECe regard continuel à Dieu [d'un malade], et cette unique et adorable prière à Jésus-Christ, de lui demander miséricorde par son sang précieux
PRIÈREQuel adieu gai intérieurement nous leur faisions [à des visiteurs importuns] ! quelle crainte qu'ils cédassent aux fausses prières que nous leur fais ions de demeurer ! quelle douceur et quelle joie quand nous en étions délivrés
PRIÈRELa négligence du bon d'Hocquincourt, qui était tellement habillé [dans une cérémonie] que, ses chausses de page étant moins commodes que celles qu'il a d'ordinaire, sa chemise ne voulut jamais y demeurer, quelque prière qu'il lui en fît
PRIMEJe plains la pauvre Mongobert ; mandez m'en toujours des nouvelles et de votre jeu : il me semble que je vous vois, avec vos petits doigts, tirer des primes ; tous ces temps sont derrière nous
PRIMEC'est brûler à petit feu que de savourer ainsi dix ou douze jours une violente inquiétude ; c'est tirer son jeu à petite prime
PRINCEIl est habillé comme un prince, et bon garçon au dernier point
PRINCIPEJe ne suis ni à Dieu ni au diable.... on n'est point au diable, parce qu'on craint Dieu et qu'au fond on a un principe de religion ; on n'est point à Dieu....
PRINTEMPSNous avons un fort aimable temps, plus d'hiver, une espérance de printemps qui vaut mieux que le printemps
PRINTEMPSIl va traverser toute la Bretagne, comme si on était au printemps, et lui au printemps de sa vie
PRINTEMPSLes coiffures hurluberlu m'ont fort divertie ; il y en a qu'on voudrait souffleter ; la Choiseul ressemblait, comme dit Ninon, à un printemps d'hôtellerie, comme deux gouttes d'eau ; la comparaison est excellente
PRIS, ISEQuoique la maxime soit admirable et prise même du Seigneur, de dire qu'à chaque jour suffit son mal
PRIS, ISEJ'étais toute prise de cette pensée en écrivant à madame de Vins
PRIS, ISECorbinelli a été charmé de la peinture au naturel de votre savantas.... cet homme pris et possédé de son savoir, qui ne se donne pas le temps de respirer ni aux autres....
PRIS, ISEToutes nos rivières sont prises : le Rhône, ce Rhône si furieux n'y résiste pas
PRISEQue dites-vous de la prise de Gand ? il y avait longtemps, mon cousin, qu'on y avait vu un roi de France
PRISEMoquez-vous des nouvelles de la place des Prêcheurs [place d'Aix] : l'enlèvement de la princesse d'Orange et la prise de son mari sont à faire rire
PRISEJe ne vous dirai rien de fort secret des pays que vous savez [la cour] ; ce sont de certaines petites choses qui n'ont point de prise, et qui n'ont pas quasi la force d'être transportées
PRISEC'est cela sur quoi la résignation n'a pas assez de prise
PRISEIl n'y point de prise à cette accusation
PRISEJ'ai pris hier de la poudre du bonhomme ....je crois que cette dernière prise achèvera de me guérir
PRISONNIER, IÈREJe vous assure que je suis fort affligée d'être prisonnière à Lambesc ; mais le moyen de deviner des pluies qu'on n'a point vues dans ce pays depuis un siècle
PRIVATIONLa privation des rudesses me tiendrait bien lieu d'amitié en un besoin
PRIVAUTÉVous comprenez bien que, par ces amies, elle [Mme de Coulanges] se trouve naturellement dans la privauté [de la Dauphine]
PRIXC'est une situation admirable.... mais il ne faut pas le vendre [un domaine] à vil prix, comme on vend aujourd'hui toutes les terres
PRIXVous mettez à trop haut prix.... les petits services que je vous ai rendus
PRIXC'est cela [des tendresses] qui n'a point de prix, et que je sens fort tendrement
PRIXOn y ajoutera peut-être encore de mettre à prix le retour du parlement à Rennes
PRIXJe trouve que le prix de la plupart des choses dépend de l'état où nous sommes, quand nous les recevons
PRIXLa reine [d'Espagne] la veut voir incognito [Mme de Villars] ; elle se fait prier, pour se donner un nouveau prix
PRIXJ'ai vu ici.... Mme de Montjeu, que je trouve fort aimable ; Mme de Toulongeon vaut son prix aussi
PRIXPensez-vous que cette nouvelle ne valût pas son prix dans la gazette de Hollande ?
PRIXTous ceux qui lui étaient bons [à Mme de Lafayette] avec M. de la Rochefoucauld, perdent leur prix auprès d'elle [lui mort]
PRIXÀ propos de comédie, voilà Bajazet ; si je pouvais vous envoyer la Champmeslé, vous trouveriez la pièce bonne ; mais sans elle elle perd la moitié de son prix
PROCÉDÉCela n'est pas le procédé d'un sot
PROCÉDÉMon âme vous remercie de la bonne opinion que vous avez d'elle, de croire qu'elle ait horreur des vilains procédés : vous ne vous êtes pas trompée
PROCÉDÉJe ne vous parle guère de Mme de la Troche ; c'est que les flots de la mer ne sont pas plus agités que son procédé avec moi
PROCÉDÉSi vous avez jamais vu le procédé des académistes qui ont campos, vous trouverez que cette querelle y ressemble fort [de d'Harcourt et de la Feuillade, qui se jetèrent des assiettes et des couteaux à la tête]
PROCÉDÉNous avons chaud, nous autres ; il n'y a plus qu'en Provence où l'on ait froid ; je suis persuadée que notre châsse [de sainte Geneviève] a fait ce changement ; car sans elle nous apercevions, comme vous, que le procédé du soleil et des saisons était changé
PROCÉDÉIl [le fils de Mme de Sévigné] a été spectateur des deux armées rangées si longtemps en bataille ; voilà la seconde fois qu'il n'y manque rien que la petite circonstance de se battre ; mais, comme deux procédés valent un combat, je crois que deux fois à la portée du mousquet valent une bataille
PROCÈSLe maréchal d'Albret a gagné un procès de quarante mille livres de rente en fonds de terre
PROCÈSTous les B.... font quelque semblant de vouloir empêcher qu'on ne fasse le procès à leur sang
PROCÈSM. de Boufflers, gendre de Mme Duplessis, est mort en passant d'une chambre à l'autre, sans autre forme de procès
PROCÈSM. de la Rochefoucauld que voilà vous embrasse sans autre forme de procès
PROCHAIN, AINEJe m'acquitte parfaitement à votre égard du précepte d'aimer mon prochain comme moi-même
PROCHAIN, AINENous rions un peu de notre prochain ; il est plaisant ici le prochain, particulièrement quand on a dîné
PROCHEM. le duc de Chaulnes.... nous donne une espérance assez proche de le voir bientôt à Grignan
PROCHEJe ne trouve rien de si proche que d'être d'une même maison
PROCOMPTEIl y a une ancienne dette de ses termes passés [d'un fermier], dont je vous envoie le procompte
PROCOMPTEPour ce qui est du procompte fait à Nantes
PROCURATIONElle [la femme du prince d'Orange] a donné procuration à son mari, pour prendre possession du royaume d'Angleterre [après la déchéance de Jacques II]
PROCURATIONJ'ai vu M. Revol, qui m'a conseillé de vous envoyer ma procuration pour agir pour ma sûreté
PROCURERJe serais ravie de savoir.... par quels chemins vous avez été conduit à ce qui vous paraissait un bien ; car ce n'est jamais que sous ce nom que nous nous procurons des maux
PRODIGEC'est [une dame qui avait perdu sa fille] un prodige de douleur et d'affliction, disant des choses qui font fendre le coeur
PRODIGEM. du Maine est un prodige d'esprit ; aucun ton et aucune finesse ne lui manque
PRODIGEIl [Corbinelli] vous adore de vouloir apprendre ; vous êtes toujours son prodige
PRODIGUERJe ne prodigue point ma santé, je mange sagement....
PRODUIREM. de Grignan.... le plus souhaitable mari.... je ne sais pas ce que j'aurais fait d'un jobelin qui eût sorti de l'académie.... qu'il faudrait produire et expliquer partout....
PROFANEJ'entendis un homme chanter un de nos airs profanes
PROFANÉ, ÉEMandez-moi si vous n'entrevoyez point le temps où il [M. Trouvé] pourrait retourner dans votre chapitre, au lieu d'être ici méconnu et profané par le peu de justice qu'on a rendu jusques ici à son mérite
PROFANERIl ne faudrait point d'autre recommandation, et c'est profaner le pouvoir que vous avez sur moi l'un et l'autre, que de vous mettre en jeu, quand il est question de protéger une pareille probité
PROFANERBelle Rochebonne, grondez-le pour moi [Mme de Grignan] ; j'aimerais mieux qu'elle coquetât avec M. de Vardes, comme vous me le mandez, que de profaner une santé qui fait notre vie à tous
PROFANERRetenez cette plume qui va si vite et si facilement.... ne vous amusez point à répondre sur des nouvelles ; ne vous profanez point
PROFÈS, ESSEL'on commença dès le vendredi, comme je vous l'ai dit ; ces premiers [la moitié des chevaliers] étaient profès avec de beaux habits et leurs colliers
PROFESSIONLa Providence, dont je devrais adorer tous les arrangements, faisant profession, comme je fais, d'être sa très humble servante
PROFESSIONIl faut finir avec le même honneur et la même probité dont on a fait profession toute sa vie
PROFESSIONLe voilà reçu dans la profession qu'il doit faire
PROFESSIONJe ne comprends pas bien l'amour de profession
PROFITC'était la veille et le jour de Saint-Jean ; il y avait plus de trente fagots.... mais c'étaient des feux à profit de ménage, nous nous y chauffions tous [le temps était très froid]
PROFITCette Heudicourt.... avec un gros bâton dont elle se soutient à profit, ne pouvant encore se soutenir, relevant d'une maladie
PROFITJe tâchais d'avoir de la patience, et je voulais mettre à profit une si bonne pénitence
PROFITVoici un trait d'ingratitude qui ne vous déplaira pas, et dont je veux faire mon profit, quand je ferai mon livre sur les grandes ingratitudes
PROFITCes belles nuances d'automne dont les peintres font si bien leur profit
PROFITL'amour-propre de l'abbé Têtu, qui ne néglige pas les petits profits
PROFITIl y a une personne qui me disait l'autre jour qu'avec toute la tendre amitié que vous avez pour moi, vous n'en faites point le profit que vous auriez pu en faire
PROFITERAdieu, ma chère enfant ; s'il faut, pour profiter des eaux, ne guère aimer sa fille, j'y renonce
PROFONDÉMENTLa vie passe si vite, que je ne sais comme on peut se désespérer si profondément des affaires de ce monde
PROFONDÉMENTC'est un homme qui ferait les Géorgiques de Virgile, si elles n'étaient déjà faites, tant il sait profondément le ménage de la campagne
PROFUSIONJe suppose que vous savez qu'on croit qu'il y a cent mille écus répandus pour faciliter toutes choses ; l'innocence ne fait guère de telles profusions
PROLIXEMENTJe vous écris aussi prolixement que j'écris laconiquement aux autres
PROLIXITÉJe ne sais comme j'écris aujourd'hui ; je suis dans une prolixité qui m'ennuie moi-même
PROMENERJe mande à mon fils que je n'ai que faire de lui, que je me promène, et qu'avec cela je l'envoie promener
PROMENERAllez vous promener, madame la comtesse, de me venir proposer de ne vous point écrire ; apprenez que c'est ma joie et le plus grand plaisir que j'aie ici
PROMETTREC'est une physionomie qui promet une longue vie
PROMOTIONLe nouveau pape fera la première promotion pour ses créatures, et puis pour les couronnes, et dans les couronnes, il n'est pas assuré que la Pologne en soit
PROMOTIONParlons de M. le cardinal de Forbin ; le courrier, qui a porté la nouvelle de sa promotion, est arrivé en sept jours
PROMPTITUDECe sera.... par elle [l'espérance de vous revoir] que je tâcherai d'apaiser une partie de mon impatience et de ma promptitude naturelle
PRÔNEC'est depuis quatre jours que le roi s'est expliqué là-dessus [l'obligation de donner le monseigneur aux maréchaux], et que les prônes du maréchal de Gramont ont soutenu l'affaire
PRÔNEM. de Laurens vous porte un petit paquet que je vous donne.... si vous pensez me venir faire des prônes et des discours et des refus, vous me fâcherez et vous me décontenancerez au dernier point
PROPHÈTEOn veut parier que la princesse d'Harcourt ne sera pas dévote dans un an, à cette heure qu'elle est dame du palais, et qu'elle remettra du rouge ; car ce rouge c'est la loi et les prophètes ; c'est sur ce rouge que roule tout le christianisme
PROPHÈTEIl va à Vals, parce qu'il est à Paris ; et M. d'Arles va à Forges ; tant il est vrai que jusqu'à ces pauvres fontaines, nul n'est prophète en son pays
PROPHÉTIEVous souvient-il de tous les raisonnements qu'on faisait sur la guerre, et comme il devait y avoir bien des gens tués ? c'est une prophétie qu'on peut toujours faire sûrement
PROPHÉTIEEn vérité, ma fille, je suis fort aise que, pour votre amusement et pour l'honneur de ma prophétie, Pauline soit devenue aimable et douce, et comme vous la souhaitiez
PROPORTIONIl y aura pour mille écus de jonquilles ; jugez à proportion
PROPOSL'éloignement cause nécessairement ces propos rompus
PROPOSC'est toujours par quelque changement [échange de charges] que l'on entre en propos avec ce ministre [Louvois]
PROPOSL'abbé Arnauld arriva hier tout à propos pour me dire adieu
PROPOSM. de Charost est revenu un moment pour se justifier de cent choses que M. de Lauzun a dites assez mal à propos
PROPOSERLe mauvais temps.... nous a fait un miroir de la Seine.... j'ai été huit jours sans sortir, si ce n'est le jour que je fis des visites avec Mme de Chaulnes aux dépens de ses chevaux ; les miens ne voulaient pas se soutenir, et je ne leur ai rien proposé
PROPOSERJe me contenterai de vous porter.... des petites étoffes de cette année.... voilà, par exemple, de ces petites choses que vous ne m'empêcherez pas de faire, et sur quoi vous me donneriez beaucoup de chagrin si vous les refusiez durement ; proposez-vous à ne me point fâcher
PROPREMais enfin je veux songer pour la première fois de ma vie à mes propres intérêts
PROPREVoilà l'aventure de mon pauvre fils [danger couru à la bataille de Senef, livrée lorsque la paix était déjà faite] ; et c'est ainsi que l'on en usa le propre jour que la paix commença
PROPREC'était un samedi, c'était le propre jour de la disgrâce de ce pauvre homme
PROPREQuand on songe que c'est une affaire qui dépend de M. Colbert, on tremble, en sorte que, si je trouvais un autre hasard qui nous fût propre, je le prendrais
PROPREAimez-moi tous deux, car votre amitié est pour moi une chose admirable ; je vous renvoie vos mêmes paroles, je les ai trouvées très propres pour ce que je pense
PROPREElle [la fille aînée de Mme de Grignan] serait abbesse ; cette place est toute propre aux vocations un peu équivoques : on accorde la gloire et les plaisirs
PROPREUn homme de votre âge, de votre humeur, si propre à la société et à rendre une femme heureuse
PROPREJe ne songe point encore au voyage de Nantes ; j'y fais exécuter des gens qui me doivent : je serais peu propre à ces sortes de choses
PROPREJe vous écris peu de nouvelles.... d'ailleurs je n'en sais point ; je serais toute propre à vous dire que M. le chancelier a pris un lavement [Séguier, qui n'allait jamais au conseil sans avoir pris un lavement]
PROPREC'est [Port Royal des Champs] un vallon affreux, tout propre à faire son salut
PROPRELes Rochers sont tranquilles et tout propres à vous conserver votre chère mère pour vous revoir
PROPRELa presse n'est pas grande à soupirer pour elle [la charge de Ch. de Sévigné], quoiqu'elle soit propre à faire soupirer
PROPREVous aurez M. de Coulanges.... Grignan est tout propre pour le charmer
PROPREJe fis mon lundi gras avec la princesse : un petit dîner aussi bon, aussi délicat, aussi propre qu'il est possible
PROPREMENTJe viens de recevoir votre petit billet, ma chère madame, et je vous remercie toujours de vos soins qui sont proprement des charités
PROPREMENTMon zèle se refroidit ; et, soit une bonne ou une sotte chose, je ne veux pas surpasser la mère de Chantal, qui serait proprement vouloir aller par delà paradis
PRORATA (AU)J'en excepte les Grignans, un, deux, trois, quatre, cinq, six, que j'aime, que j'estime et que j'honore tous au prorata de leurs dignités
PRORATA (AU)Voici des dames qui attendent leurs maris [qui sont à l'armée] au prorata de leur impatience....
PROSEComment, ma fille ? j'ai donc fait un sermon sans y penser ? j'en suis aussi étonnée que M. le comte de Soissons quand on lui découvrit qu'il faisait de la prose
PROSEJe suis assurée de votre santé.... dites-le-moi cependant encore ; écrivez-le-moi en vers et en prose
PROSPÉRERJ'admire que le petit mal de M. de Grignan ait prospéré au point que vous le mandez, c'est-à-dire qu'il faut prendre garde en Provence au pli de la chaussette
PROSPÉRITÉJe vis le soir M. le chevalier, je lui contai tout naïvement mes petites prospérités [à propos de la représentation d'Esther]
PROSPÉRITÉOn nous mande que le siége de Mayence est levé ; on espère des prospérités de tous côtés
PROSTERNERJe me suis souvenue de la manière d'enterrer des feuillantines ; toutes ces saintes filles se prosternèrent trois fois avant que de jeter ma pauvre cousine dans sa fosse
PROSTITUÉ, ÉE,Vous me demandez ce qui a fait cette solution de continuité entre la Fare et Mme de la Sablière ; c'est la bassette.... c'est pour cette prostituée de bassette qu'il a quitté cette religieuse adoration
PROTESTATIONLes articles furent signés lundi, mais avec protestation que, si on ne réformait un article dans le contrat, le mariage était rompu
PROTESTATIONLes seigneurs [les lords], qui ont élu par force le prince d'Orange, ont fait leur protestation de la violence de la chambre basse
PROUIl faut nécessairement que j'en reçoive [de votre écriture] peu ou prou, comme on dit
PROUVERCe deux personnages n'ont pas réussi : qui prouve trop ne prouve rien, dit je ne sais qui
PROVIDENCEIl est vrai que le Comtat d'Avignon est une providence
PROVIDENCEEnfin il en faut revenir à la Providence, dont M. de Pompone est adorateur et disciple ; et le moyen de vivre sans cette divine doctrine ? il faudrait se pendre vingt fois le jour ; et encore avec tout cela on a bien de la peine à s'en empêcher
PROVIDENCEQui m'ôterait la vue de la Providence m'ôterait mon unique bien ; et, si je croyais qu'il fût en nous de ranger de déranger, de faire, de ne faire pas, de vouloir une chose ou une autre, je ne penserais pas à trouver un moment de repos
PROVINCEM. de Chaulnes amène 4000 hommes à Rennes pour punir cette ville ; l'émotion y est grande et la haine incroyable dans toute la province contre le gouverneur
PROVINCELa ruine de Rennes emporte celle de la province
PROVINCEJe ne crois pas qu'il y ait une province rassemblée qui ait un si grand air que celle-ci [la Bretagne]
PROVINCEJe prends part à la tristesse et à la désolation de toute la province
PROVINCEMon pauvre mérite, tout médiocre qu'il est, n'est pas encore réduit à se sauver en province comme les mauvais comédiens
PROVINCEC'est une sorte de vie étrange que celle des provinces : on fait des affaires de tout
PROVINCEJe reconnais bien le style et le bavardage des provinces
PROVINCELes provinces sont peu instruites des devoirs du christianisme
PROVINCIAL, ALEMadame de Coulanges dit : .... c'est donc Mlle de Retz qui se marie [à Lauzun] ; point du tout, vous êtes bien provinciale
PROVINCIAL, ALEC'est une chose bien dangereuse qu'une provinciale de qualité, et qui a pris, à ce qu'elle croit, l'air de la cour
PROVISIONTâchez de ne vous point mettre dans le mauvais temps, et faites provision de forces pour un si long trajet
PROVISIONC'est une bonne provision, ma très chère, que d'avoir un bel et bon esprit
PROVISIONIl n'a guères fait de provisions jusqu'à présent pour soutenir un malheur comme le sien
PROVISIONJe me sentais un peu plus oppressée, je jugeai bien qu'il fallait me saigner avant que de partir, afin de mettre cette saignée par provision dans mes ballots
PROVISIONSi vous étiez ici ma chère fille, vous vous moqueriez de moi : j'écris de provision....
PROVISIONCeci [cette lettre] est un peu de provision ; car je ne vous écrirai que demain ; mais je veux vous écrire présentement ce que je viens d'apprendre
PROXIMITÉLe premier président de Provence ne passe point pour neveu de M. Colbert ; je ne sais où vous avez pris cette proximité
PRUDENCEJ'en veux un peu à la prudence humaine ; je me souviens de quelques tours qu'elle a faits, dignes de risée ; la voilà décriée pour jamais
PRUDERIEJe ne m'accommode guère bien de toutes les pruderies qui ne me sont pas naturelles ; et, comme celle de ne plus aimer ces livres-là [les romans] ne m'est pas encore arrivée....
PRUD'HOMIEMe voilà prête à m'embarquer sur notre Loire.... quoique votre Rhône soit terribilis, je voudrais être aussi près de me confier à sa prud'homie
PUBLIC, IQUEJe voudrais que vous nous entendissiez quelquefois mêler notre critique aux admirations publiques du P. Bourdaloue
PUBLIC, IQUELe public paraît content, c'est beaucoup : car on est si sot que c'est quasi sur cela qu'on se règle
PUBLIC, IQUEAprès tout, mon ami le public fait toujours bien : il loue quand on fait bien ; et, comme il a bon nez, il n'est pas longtemps la dupe, et blâme quand on fait mal
PUBLIC, IQUEQuand je me vis donnée au public et répandue dans les provinces [il s'agit du portrait satirique de Mme de Sévigné par Bussy], je vous avoue que je fus au désespoir
PUBLIC, IQUEJe comprends le plaisir que vous faites à ce cordon bleu [M. de Grignan] de vous donner au public de si bonne grâce... il craignait ici que vous ne fussiez toujours cachée et chagrine
PUCEÀ peine le soleil remonte du saut d'une puce...
PUCELLEVotre petit Allemand.... est beau comme un ange, et doux et honnête comme une pucelle
PUISERAh ! oui, vraiment, je connais le style où Pauline [la fille de Mme de Grignan] a puisé sa lettre
PUISSAMMENTCela confirme puissamment ce que vous dites si bien, que nos yeux ne sont point ceux qu'on devrait avoir, si nous regardions les choses comme des chrétiens
PUISSANCEJe ne sais que vous dire de votre flotte ; depuis.... que cette puissance est en mer, nous n'en savons rien ici
PULVÉRISERJ'approuve vos bains, ils vous empêchent d'être pulvérisée ; rafraîchissez-vous, et apportez-nous toute votre santé
PUNITIONLa punition qu'on veut faire à cette ville [Rennes] ne se passera pas sans beaucoup de bruit
PUNITIONToute notre province est si fort occupée des punitions que l'on y fait, que l'on ne fait point de visites
PUR, UREAdieu, monsieur, adieu, madame ; parlez-moi de votre joie, et si elle vous a coûté bien des craintes ; on ne les a guère toutes pures [les joies]
PUR, UREElle [ma fille] se porte mieux ; mais comme un bien n'est jamais pur en ce monde....
PUR, UREGardez-vous d'y toucher [à vos lettres], vous en feriez des pièces d'éloquence ; cette pure nature dont vous parlez est précisément ce qui est bon, ce qui plaît uniquement
PUR, UREM. le chancelier [d'Aligre] est mort de pure vieillesse
PUR, UREJ'ai demandé à M. de Louvois le régiment de Sanzei à pur et à plein, en cas que le pauvre Sanzei fût mort
PUR, URECar d'acheter l'enseigne à pur et à plein, et que le guidon nous demeure sur les bras, ce n'est pas une chose possible
PUREMENTHélas ! ma fille, que mes lettres sont sauvages ! où est le temps que je parlais de Paris comme les autres ? c'est purement de mes nouvelles que vous aurez
PUREMENTJe m'en vais demain à Saint-Germain, avec Mme de Chaulnes, purement pour le voir [M. de Pompone]
PURETÉLa beauté du pays et la pureté de l'air m'ont décidée
PURGEJe me porte très bien de ma purge
PURGERLes eaux et la douche m'ont extrêmement purgée ; et, au lieu de m'affaiblir, j'en suis fortifiée
PURGERLe bon abbé en prend [de l'eau de Vichy] pour purger tous ses bons dîners et se précautionner pour dix ans
PURGERJe me suis assez bien trouvée de mes eaux, j'en ai bu douze verres ; elles m'ont un peu purgée
PURGERCe remède terrible.... purge beaucoup plus doucement qu'un verre d'eau de fontaine
PURGERJe vins ici samedi, ma très chère et très belle, comme je vous l'avais mandé ; je me purgeai hier pour m'acquitter du cérémonial de Vichy

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