Définition de PRUDENCE

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : pru-dan-s'

DÉFINITIONS

1
Vertu qui fait connaître et pratiquer ce qui convient dans la conduite de la vie.
Et c'est toujours prudence en un péril funeste D'offrir une moitié pour conserver le reste
de Pierre CORNEILLE dans Tois. d'or, I, 2
La sagesse est dans les vieillards, et la prudence est le fruit de la longue vie
de Isaac Louis Lemaistre de SACY dans Bible, Job, XII, 12
J'en veux un peu à la prudence humaine ; je me souviens de quelques tours qu'elle a faits, dignes de risée ; la voilà décriée pour jamais
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans 341
Ce que peut dans les maisons la prudence tempérée d'une femme sage....
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Mar.-Thér.
Nous mourons tous, disait cette femme dont l'Écriture a loué la prudence
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Duch. d'Orl.
Alors, quand les malheurs nous ouvrent les yeux.... nous ne savons plus par où excuser cette prudence présomptueuse qui se croyait infaillible
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Reine d'Anglet.
Juste ciel ! c'est ainsi qu'assurant ta vengeance, Tu romps tous les ressorts de ma vaine prudence
de Jean RACINE dans Iphig. I, 5
Toutefois il [Joad] devrait garder plus de prudence
de Jean RACINE dans Athal. IV, 5
Où manque la prudence, trouvez la grandeur si vous le pouvez
de Jean de LA BRUYÈRE dans XII
Il y en aurait eu beaucoup [de traits hardis], si on n'avait été obligé, à quatre-vingt et un ans, de sacrifier à cette sotte vertu qu'on appelle prudence
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Lett. La Harpe, 31 mars 1775
Dans l'incertitude de la vie humaine, évitons surtout la fausse prudence d'immoler le présent à l'avenir
de Jean-Jacques ROUSSEAU dans Ém. v.
Sa prudence était trop éclairée pour ressembler à la finesse
de Jean Le Rond D'ALEMBERT dans Éloges, Dangeau.
Sémantique : Terme de jurisprudence. S'en rapporter à la prudence, abandonner une décision à une autorité sans rien lui demander expressément.
Dans le style de l'Écriture, prudence mondaine, prudence de la chair, prudence du siècle, l'habileté dans les affaires du monde. Prudence chrétienne, celle qui apprend à discerner ce qui conduit à Dieu.
Avoir la prudence du serpent, être très prudent (locution qui ne se dit que dans le style familier, et qui provient de la subtilité attribuée par la Bible au serpent).
Que le ciel vous donne la force des lions et la prudence des serpents !
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans Bourg. gent. IV, 6
Les chers frères ont la force des lions quand ils écrivent ; mais il faut qu'ils aient la prudence des serpents quand ils agissent
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Lett. Damilaville, 1er juin 1764

HISTORIQUE

1
XIIIe s.
Prudence est cil habiz par cui l'on puet conseiller à veraie raison entor les bones et les mauvaises choses de l'ome
de Brunetto LATINI dans Trésor, p. 298
Vertus moral est devisée en quatre membres, ce sont prudence, atemprance, force et justise
de Brunetto LATINI dans ib. p. 345
2
XVIe s.
Les sciences ne peuvent que nous enseigner la prudence, la preud'hommie et la resolution
de Michel de MONTAIGNE dans I, 151
Je n'ay gueres d'art.... pour dresser et conduire par prudence les choses à mon poinct
de Brunetto LATINI dans III, 47
La memoire des choses passées est la prudence de ce qui est à advenir
de Étienne PASQUIER dans Lett. t. III, p. 683
On donne les offices et promotions, et non prudence et discretion
de Antoine LE ROUX DE LINCY dans Prov. t. II, p. 360

ÉTYMOLOGIE

1
Provenç. et ital. prudenza ; du lat. prudentia, de prudens, prudent.

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