L'oeuvre Lettres (1646-1696) de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ

Ecrit par Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ

Date : 1725

Citations de "Lettres (1646-1696)"

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SERVICEBrancas est fort content de vous, et ne prétend pas vous épargner quand il aura besoin de votre service
SERVICEJe vous assure que je lui rendrai tout le service que je pourrai
SERVICEJe m'en vais demain à neuf heures au service du pauvre Saint-Aubin ; c'est un devoir que nos saintes carmélites lui rendent par pure amitié
SERVICEOn lui a fait [à Turenne] un service militaire dans le camp, où les larmes et les cris faisaient le véritable deuil
SERVICEIl y a eu dix mille louis d'envoyés, et un service de campagne de vermeil doré
SERVIETTEM. de Chaulnes lui donna la serviette [à Jacques II], et voulut le servir à table ; le roi ne le voulut jamais, et le fit souper avec lui
SERVIETTEOn apporte à boire à Mademoiselle, il faut donner la serviette : je vois Mme de Gêvres qui dégante sa main maigre ; je pousse Mme d'Arpajon : elle m'entend et se dégante, et, d'une très bonne grâce, elle avance un pas, coupe la Gêvres, et prend et donne la serviette
SERVIRQue quand on servait Dieu, on servait bien son roi
SERVIRVous ai-je pas conté comme il [Turenne] rhabilla ce régiment anglais ?.... les Anglais ont dit.... qu'ils achèveraient de servir cette campagne pour le venger, mais qu'après ils se retireraient, ne pouvant obéir à d'autres
SERVIRVos lettres nous ont servi d'un grand amusement
SERVIRLes paroles servent de peu quand il s'agit de prouver
SERVIRJe ne puis fermer les mains ; mais je les remue, et m'en sers à toutes choses
SERVITUDEVous trouverez Mme de Coulanges bien au-dessus des servitudes où vous l'avez vue autrefois : elle n'aime plus qu'autant qu'on l'aime ; et cette mesure est bonne, surtout avec les dames de la cour
SERVITUDETous nos amis me parlent de vous quand je les rencontre, et me prient de vous assurer de leur servitude
SEUL, EULEJe suis seule, comme une violette, aisée à cacher ; je ne tiens aucune place ni aucun rang sur terre que dans votre coeur
SEUL, EULELa pauvre Mme de la Fayette me mande l'état de son âme [au sujet de la mort de M. de la Rochefoucauld] ....elle est seule dans le monde
SEUL, EULEQue n'avez-vous un peu de ma grande santé ? je ne vous en dis rien, parce qu'elle va toute seule
SEUL, EULEJe suis en peine de savoir où vous irez après votre assemblée ....Grignan est bien froid ; Salon est bien seul
SEUL, EULEUn bonheur n'arrive jamais seul
SEULEMENTSi je pouvais, comme je vous ai dit quelquefois, vivre seulement deux cents ans, il me semble que je serais une personne bien admirable
SEULEMENTQuand j'irai en Provence, je vous tenterai de revenir avec moi et chez moi ; vous serez lasse d'être honorée.... vous n'y perdrez rien, il ne faudra seulement que changer de ton
SEXEMme de Frontenac en est toute honteuse [de la mort de Mme Bertillac, amoureuse et victime de Caderousse], aussi bien que tout le sexe, qui devrait déchirer Caderousse comme Orphée
SISi vous fussiez venue à Vichy et de là ici, c'était une chose naturelle
SITout ce que je lui demande [à M. de Grignan], c'est de conserver votre coeur et le mien.... songez que je recevrai comme une grâce s'il m'oblige à l'aimer toujours
SIMandez-moi les sentiments de ma tante sur notre succession : veut-elle suivre mon exemple, ou si elle veut retirer ma part ?
SIVoilà le plus beau des éventails.... je n'ai jamais rien vu de si joli
SIEh bien ! nous avons aimé un homme.... et nous avons été si sotte que de l'épouser [mariage de Mme de Coligny et de la Rivière]
SIIl me semble qu'il y a vingt ou vingt-cinq ans vous n'étiez point si innocente que de ne pas savoir quel jour c'était que le lendemain de la veille de la Pentecôte
SIElle [Mme d'Heudicourt] a été si sotte de donner scrupuleusement dans l'étoffe [dépense en étoffes], sans rien mettre à part [sur une somme donnée pour des habits]
SIAvez-vous jamais ouï parler d'une étoile si brillante que celle du roi ?
SIIl ne paraît pas que la paix soit si proche comme je vous l'avais mandé
SIÈCLEVous voilà un peu mortifiés, messieurs les grands seigneurs.... il faut suivre les siècles ; celui-ci n'est pas pour vous
SIÉGEJ'avais un siége sous le pied ; car, sans cette attention, je craindrais de ne plus reconnaître la jambe malade, et de m'y tromper comme Arlequin
SIÉGEM. le Grand et d'autres disaient l'autre jour très sérieusement à Saint-Germain, que Monsieur de R*** avait fait un siége admirable ; on crut que c'était une lecture où l'on avait vu les grands R*** dans les guerres civiles ; non, c'était celui-ci qui a fait un siége de tapisserie admirable, que l'on voit dans la chambre de sa femme
SIÉGEElle [Mme de la Troche] s'est établie dans cette bonne ville [Paris], y faisant le siége de son empire, et le lieu de toutes ses affaires
SIÉGEM. le Duc fait le siége de Limbourg
SIEN, SIENNEJe vous dirai que l'amour fait ici des siennes
SIFFLERLa Marans était l'autre jour seule en mante chez Mme de Longueville ; on sifflait dessus
SIFFLETNous espérons que toute cette noblesse pourra bientôt être renvoyée ; on la rassemblerait dans le besoin avec un coup de sifflet
SIGNALERPour madame de Coulanges, elle s'est signalée
SIGNATUREUn homme me disait l'autre jour : c'est un crime que sa signature [de M. de Pompone, au bas d'un accommodement avec les jésuites, à cause du nom d'Arnauld qu'il portait, persécuté pour jansénisme]
SIGNATUREVous me parlez, ma bonne, de cette héroïque signature que vous avez faite pour lui [Mme de Grignan s'engageant pour son mari]
SIGNESi je ne vous mande point le contraire, avant que de fermer demain ma lettre à Paris, c'est signe que cela est vrai
SIGNEM. de Marsillac a paru un peu sensible à la prospérité de la belle Fontanges, il n'avait donné jusque-là aucun signe de vie
SIGNELe roi prit la parole.... et dit.... et fit un signe de tête à l'ambassadeur, qui lui fit comprendre qu'il ne voulait point de réplique
SIGNEMa pauvre tante me pria l'autre jour par signes de vous faire mille amitiés
SIGNERLe mariage de Mlle d'Houdancourt et de M. de Ventadour a été signé ce matin
SIGNERSi vous n'eussiez pas signé [Mme de Grignan s'engageant pour son mari], vous faisiez comme tout le monde aurait fait ; et, en signant, vous faisiez au delà de tout le monde
SIGNERAssurément je ne signerais point à son contrat de mariage
SIGNETJe disais autrefois de feu M. de Rennes, qu'il marquait les feuillets de son bréviaire avec des tranches de jambon : votre Valence ne mépriserait pas cette manière de signet
SIGNIFICATIONVous expliquez le voyage de Pompone dans sa vraie signification
SILENCELa même raison, monsieur, qui fait votre silence, fait aussi le mien
SILENCETout cela sera plongé, s'il plaît à Dieu, dans le silence ; c'est tout le mieux
SILENCEElle [cette affaire] n'est bonne qu'à jeter dans l'abîme du silence
SILENCIEUX, EUSEJe lui ai dit [au jeune Grignan] que M. de Lamoignon, accoutumé au caquet du petit Broglio, ne s'accommoderait pas d'un silencieux
SIMPLEMENTDans la pensée que ce n'est pas votre faute [si je n'ai pas reçu vos dernières nouvelles], je ne fais simplement que me plaindre de l'infidélité de nos courriers
SIMPLICITÉJe ne prendrai pas votre P. Senault [auteur d'un livre sur l'Usage des passions] ; où allez-vous chercher cet obscur galimatias ? que ne demeurez-vous dans les droites simplicités de votre père [Descartes] ?
SIMPLICITÉVoyez si vous ne reconnaissez pas votre mère à ces sottes simplicités qui vous ont tant divertie à Livry
SINCÈREVous devez faire des excuses au temps....jamais il n'en fut un plus parfait, plus solide, plus sincère ; car les brouillards du matin ne nous ont pas même laissés dans l'incertitude
SINCÉRITÉVoici la suite de mes sincérités.... il y a quatre jours qu'il prit une fantaisie à ma jambe de s'enfler....
SINGULIER, IÈREPrésentement que je vous ai battu, je dirai partout que vous êtes le plus brave homme de France, et je conterai notre combat le jour que je parlerai des combats singuliers
SINGULIER, IÈREL'envie d'être singulière.... est... la source de bien des vertus
SITUATIONNous revînmes le soir.... coucher à Hennebon.... votre carte vous fera voir ces situations
SITUATIONJe ne suis pas surprise que Savigny vous ait paru beau : c'est une situation admirable
SITUATIONJe suis fort en peine du chevalier ; vous me représentez son mal d'une étrange manière.... c'est cela qu'on doit appeler des maux et des douleurs, quand on n'a point de situation et qu'on étouffe
SITUÉ, ÉELes rossignols.... ont reçu avec un grand plaisir, mais sans beaucoup de respect, ce que je leur ai dit de votre part : ils sont situés d'une manière qui leur ôte toute sorte d'humilité
SIXJe fus à la comédie [à Vitré] ; ce fut Andromaque qui me fit pleurer plus de six larmes ; c'est assez pour une troupe de campagne
SOBREMENTJe n'ai pas oublié comme il faut parler sobrement de soi
SOCIÉTÉIl a tellement les petites vertus qui font l'agrément de la société que, quand je ne le regretterais que comme mon voisin, j'en serais fâchée
SOCIÉTÉElle est d'une bonne société, et nous sommes fort loin de nous ennuyer
SOCIÉTÉElle ne serait nullement incommode, et l'on n'aurait de société avec elle qu'autant que l'on voudrait
SOCIÉTÉJe vous remercie, ma fille, de me mettre si joliment de votre société en me disant ce qui s'y passe
SOCIÉTÉAh ! mon enfant, qu'il est aisé de vivre avec moi ! qu'un peu de douceur, d'espèce de société, de confiance même superficielle, que tout cela me mène loin !
SOEURVous m'étonnez de Pauline ; ah ! ma fille, gardez-la auprès de vous ; ne croyez point qu'un couvent puisse redresser une éducation ni sur le sujet de la religion que nos soeurs ne savent guère, ni sur les autres choses
SOEURNous rîmes fort de ses manières passées ; nous les tournâmes en ridicule ; elle n'a point le style des soeurs colettes ; elle parle fort sincèrement et fort agréablement de son état
SOIOn est comme Mlle d'Aumale : on aime mieux dire du mal de soi que de n'en point parler
SOICela [la douleur d'estomac] se passe dans un endroit si intérieur et si intime, c'est tellement soi qui souffre, que....
SOI-DISANTQuand on revient de chez ces sorcières ou soi-disantes [la Voisin et ses pareilles]
SOIFVous avez soif d'être seule ; eh ! mon Dieu, ma chère ! venez dans nos bois, c'est une solitude parfaite
SOIFIl [Ch. de Sévigné] volera ici avec une soif non pareille de revoir son cher pays
SOIFJ'ai donné ce que j'avais d'argent, à cause du décri ; ainsi ma soif est grande
SOIFCeux qui attendent mon argent ont grand'soif
SOIFToujours une soif et un besoin d'argent... sa main [de Ch. de Sévigné] est un creuset qui fond l'argent
SOIFSongez.... que Bourbilly est à vous ; c'est un petit morceau qu'il était bon de garder pour la soif ; mais vous ne sauriez être plus altérée que vous l'êtes présentement
SOINIl y a trop d'affaires de se tirer d'un rhumatisme... je ne balance point de mettre tout mon soin au rétablissement parfait de ma santé
SOINLes soins que vous avez de m'écrire me sont de continuelles marques de votre amitié
SOINVous voyez bien que je regarde ma santé comme une chose qui est à vous, puisque j'en prends un soin si particulier
SOINIl a parlé au roi qui lui a dit que, s'il servait avec application, on aurait soin de lui
SOIN[Vatel] dont la bonne tête était capable de soutenir tout le soin d'un État
SOINN'ayez aucun soin de cette affaire ; c'est la mienne et plus que la mienne
SOINVotre santé est l'unique soin de ma vie
SOINElle a des soins infinis de me divertir
SOINMme de Coulanges a des soins de moi admirables
SOINMmes de Lavardin, de la Troche et de Villars m'accablent de leurs billets et de leurs soins
SOINJe lui rendais [à Mme de la Fayette] beaucoup de soins, par le mouvement de mon coeur, sans que la bienséance ou l'amitié qui nous engage y eût aucune part
SOINPecquet [le médecin] eut de moi des soins extrêmes
SOINM. de Vence me rend des soins très obligeants
SOIRÉELes longues soirées peuvent être comparées aux longues marches pour être fastidieuses
SOLAIRELe coadjuteur s'est fort bien démêlé de l'affaire de ses bois, il les vendra : il me paraît le favori de M. Colbert ; sérieusement il est heureux, son visage est solaire
SOLDATEnfin, ma fille, nos bas Bretons sont étranges ; je ne sais comme faisait Bertrand du Guesclin pour les avoir rendus en son temps les meilleurs soldats de France
SOLEILIl faut mettre votre cadran au soleil, afin qu'on le regarde
SOLEILIl n'y a plus de chagrin maintenant ; mais tout est si peu stable, qu'avant que vous ayez cette lettre, il y aura eu et des nuages et des rayons de soleil
SOLEILLe soleil qu'il fit samedi nous détermina à prendre ce parti
SOLEILLe soleil de Provence dissipe, au moins à midi, les plus épais chagrins
SOLEILL'été, quand il fait chaud et qu'on voit une brillante lune [à Livry], on aime à faire un tour ; mais ici [aux Rochers] nous n'y pensons pas, nous allons entre deux soleils
SOLEILN'admirez-vous pas l'éclat et la puissance que donne la réverbération du soleil.... n'aurons-nous jamais un rayon ?
SOLENNISERQuel souvenir que le jour de votre départ ? j'en solennise souvent la mémoire
SOLIDEje paye mes ouvriers en blé, et je ne trouve rien de solide que de s'amuser et de se détourner de la triste méditation de nos misères
SOLIDESi vous demeurez sur la frontière, l'amitié solide y trouvera son compte ; et, si vous revenez, l'amitié tendre sera satisfaite
SOLIDELa solide gloire dont il [Turenne] était plein, sans faste et sans ostentation
SOLIDEOn dit de solides biens de Mme la Dauphine
SOLIDEVous vous ennuyez des histoires et de tout ce qui n'applique point ; c'est un malheur d'être si solide et d'avoir tant d'esprit, on ne s'en porte pas mieux
SOLIDEJe vous conte des bagatelles, je laisse le solide à M. le chevalier [de Grignan]
SOLIDEMENTC'est à ses solidement bonnes qualités [de M. de Lavardin] que je me suis attachée
SOLIDEMENTLe grand Béthune disait, quand il [Saint-Géran] eut le coup de canon : Le gros Saint-Géran est bon homme, honnête homme, mais il a besoin d'être tué pour être estimé solidement
SOLIDITÉIl [le jeune de Grignan] a un sérieux et une solidité qui plaît fort
SOLIDITÉIl [Barillon] nous contait la solidité de ses vertus [de Turenne], combien il était vrai....
SOLITAIREElle [Mme de Thianges devenue dévote].... est toujours de très bonne compagnie, et n'est pas solitaire
SOLITUDEJe n'avais pas voulu que la princesse [de Tarente] vînt ici [aux Rochers] ; je lui avais fait valoir nos dévotions de jeudi [jour de l'Assomption].... j'ai donc été en solitude
SOLITUDEIl ne perdra guères de temps à se jeter dans la solitude
SOLITUDEJe vous avoue que j'ai été ravie de voir cette divine solitude [Port-Royal], dont j'avais tant ouï parler ; c'est un vallon affreux, tout propre à faire son salut
SOLIVEQuand je serai lasse de compter vos solives, ne pourrai-je point aller sur vos belles terrasses ? et ne me voulez-vous point donner des figues et des muscats ?
SOLLICITATIONJ'ai fait souvenir M. de Lamoignon de la sollicitation que vous lui avez faite pour M. B***
SOLLICITATIONJ'ai écrit à M. de la Silleraye, pour le prier, et madame sa femme, de nous être toujours favorables auprès de M. le président Croiset.... je lui demande aussi la sollicitation de M. Rossignol
SOLLICITEROn m'a dit que vous sollicitiez de demeurer sur la frontière cet hiver
SOLLICITERIl [un homme distrait] sollicita l'autre jour un procès à la seconde des enquêtes ; c'était à la première qu'on le jugeait
SOLLICITERPomenars est toujours accablé de procès criminels.... il sollicitait l'autre jour à Rennes
SOLUTIONVous me demandez ce qui a fait cette solution de continuité entre la Fare et Mme de la Sablière : c'est la bassette
SOMBREVoilà les vraies réflexions d'une personne qui passe une partie de sa vie seule dans de grands bois, où les réflexions ne peuvent être que sombres et solides
SOMMEILSi j'avais envie de faire un doux sommeil, je n'aurais qu'à prendre des cartes ; rien ne m'endort plus sûrement
SOMMEILC'est ce qui se fait [trouver de l'argent casuel] en mangeant ici une partie de ce que me doit mon fils, et en réservant tout mon revenu pour le payement de mes dettes ; ce sommeil m'était d'autant plus nécessaire....
SOMMEILNous tâcherons de vous laisser respirer à Grignan jusqu'au mois d'octobre ; c'est pour ne pas interrompre ce sommeil que je n'ai point voulu que vous vinssiez à Vichy
SOMMEILLEROn l'a interrogé [M. Fouquet] sur les octrois : il a fort bien répondu ; pourtant il s'est allé embrouiller sur certaines dates, sur lesquelles on l'aurait fort embarrassé, si on avait été fort habile et bien éveillé ; mais, au lieu d'être alerte, M. le chancelier sommeillait doucement
SONGERSaint-Aoust avait songé, la veille qu'il a été tué, qu'il avait eu un démêlé avec M. le prince d'Orange
SONGERJe m'en vais vous dire une chose plaisante dont Corbinelli est témoin ; je lui dis lundi matin que j'avais songé toute la nuit d'une Mme de Rus, que je ne comprenais pas d'où me revenait cette idée ; et que je voulais vous demander des nouvelles de cette sorcière ; là-dessus je reçois votre lettre, et justement vous m'en parlez, comme si vous m'aviez entendue
SONGERHors la maréchale de Grammont, on ne songe déjà plus au comte de Guiche [qui avait été tué]
SONGEROn m'envoie les gazettes ; vous songez à tout, vous êtes adorable
SONGERToute l'Europe songera à deux fois comme elle se devra conduire avec Votre Excellence
SONGERSongez.... non, ne songez à rien, laissez-moi tout songer dans mes grandes allées, dont la tristesse augmentera la mienne
SONGERJe ne songe et je ne respire que l'honneur de vous revoir
SONNÉ, ÉELe bon cardinal [de Retz] m'a écrit, et me mande que la Saint-Martin est sonnée
SONNERAdieu, ma chère enfant, voilà complies qui sonnent
SONNERDès que midi était sonné
SONNERIEElle [Mme des Hameaux] a prié qu'on sonnât à Saint-Paul la grosse sonnerie, et un gentilhomme qui demeure chez elle, de ne point jouer le jour de sa mort
SOPHISTIQUÉ, ÉEVous y verrez [aux états de Provence] l'effet des protestations de M. de Marseille ; je les trouve bien sophistiquées et avec de grandes restrictions
SOPHISTIQUÉ, ÉEOn dit.... que le comte de Guiche et Mme de Brissac sont tellement sophistiqués, qu'ils auraient besoin d'un truchement pour s'entendre eux-mêmes
SORCELLERIEOn est réduit à me conter des sorcelleries pour m'amuser
SORNETTEIl me détourne de mes livres sérieux, et, sous prétexte que je me fais mal aux yeux, il me faut écouter des sornettes que je veux oublier
SORTIl y a un sort, il semble qu'un sortilége, qu'une mauvaise chance préside à.... Savez-vous bien qu'il y a un sort dans ce tourbillon [la cour] qui empêche d'abord de sentir le charme du repos et de la tranquillité ?
SORTEIl n'y a sorte de bien que ce ministre n'en dise
SORTELa duchesse de Chaulnes vous dit des sortes de choses fort bonnes, surtout à M. de Grignan
SORTEQuand on a goûté la sorte d'agrément de votre esprit.... il n'est pas aisé de vous effacer
SORTEMme de Coulanges m'écrit au retour de St-Germain ; elle est toujours surprise de la sorte de faveur de Mme de Maintenon
SORTEDites-moi si Mlle de Grignan est pour quelque sorte de temps à Gif
SORTIEJ'ai dîné aujourd'hui chez Mme de la Fayette pour ma première sortie
SORTIRSi vous vous chargez de rougir pour toutes vos voisines, et que votre imagination soit toujours aussi vive qu'avec la B***, vous sortirez toujours belle comme un ange de toutes vos conversations
SORTIRMonsieur et madame de Mesmes sortent d'ici
SORTIRVotre portrait est aimable ; on a envie de l'embrasser, tant il sort bien de la toile
SORTIRQuelles louanges il [Faucher] donna à la ressemblance [du portrait de Mme de Grignan].... à cette tête qui sort, à cette gorge qui respire, à cette taille qui s'avance
SORTIRIl ne faut point qu'il [La Fontaine] sorte du talent qu'il a de conter
SORTIRNous admirions.... comme, en ânonnant, il [Revel] ne laissait pas de sortir heureusement de toutes ses périodes
SORTIRJe trouve que nous sommes fort bien sortis d'intrigue
SORTIRJe vis l'autre jour le bon P. Rapin.... le P. Bouhours était avec lui, l'esprit lui sort de tous côtés
SORTIRC'est un misanthrope intérieur ; car son chagrin ne sort point
SORTIRJe ne connais plus la musique ni les plaisirs ; j'ai beau frapper du pied, rien ne sort qu'une vie triste et unie, tantôt à ce triste faubourg, tantôt avec les sages veuves
SORTIRIl [le duc de Chaulnes] va à Grignan ; vous lui en parlez [de la députation aux États] ; il semble qu'il ait quelque envie d'écrire ; mais cela ne sort point
SORTIRJe lui mande [à la femme de la Sarge] qu'elle sorte des mains de Poulard les papiers qui sont nécessaires
SORTIRJe n'ai point sorti ; Mme de Lavardin et Mme de Moussy ont forcé ma porte
SORTIRJe ne sais ce que j'aurais fait [pour gendre] d'un jobelin qui eût sorti de l'académie
SOT, OTTEJ'aime le bel abbé de l'attention qu'il paraît avoir pour vos affaires, et du soin qu'il a de me chercher pour en discourir avec moi, qui ne suis pas si sotte sur cela, à cause de l'intérêt que j'y prends, que sur toutes les autres choses du monde
SOT, OTTENous travaillons à finir une sotte affaire avec un président, pour recevoir le reste du payement d'une terre
SOT, OTTEIl y a eu une sotte occasion dans l'armée du maréchal d'Humières, où Nogaret a été dangereusement blessé
SOT, OTTEOn ne parle que des dissipations de cette maison [des Mirepoix], depuis les plus grandes jusqu'aux plus petites choses : sottes gens, sotte besogne
SOTTISELe roi lui dit en riant : " Vardes, voilà une sottise, vous savez bien qu'on ne salue personne devant moi. " M. de Vardes, du même ton : " Sire, je ne sais plus rien, j'ai tout oublié, il faut que Votre Majesté me pardonne jusqu'à trente sottises. " - " Eh bien ! je le veux, dit le roi, reste à vingt-neuf "
SOTTISEElle est aimable sans être belle, elle fait cent petites sottises qui plaisent
SOTTISEPour moi, pauvre petite femme, si j'avais fait une sottise, je n'y saurais pas d'autre invention que de la boire
SOULe roi rend à M. de Nevers toutes ses charges ; de sorte que cette belle, qui n'a pas un sou, lui vaut mieux que la plus grande héritière de France
SOUToute la cour est pleine de joie et de plaisirs pour le mariage de Monsieur de Chartres et de Mademoiselle de Blois ; il y aura un grand bal, où tous ceux qui disent qu'ils n'ont pas un sou, font des dépenses de deux ou trois cents pistoles
SOULa plus incroyable chose du monde, c'est la dépense que font ces dames sans avoir le premier sou
SOUCe serait un beau mouvement pour les pauvres courtisans qui reviennent sans un sou
SOUIl [d'Andilly] n'a jamais eu un sou d'aucun de ses livres
SOUBASSEMENTSi vous trouviez dans Avignon ou dans Lyon de quoi faire des rideaux, un fond, un dossier, des soubassements, des pentes
SOUCIERDe vous dire combien de fois on me parla de vous, combien on me demanda de vos nouvelles, combien on me fit de questions sans attendre la réponse ; combien j'en épargnai, combien on s'en souciait peu, combien je m'en souciais encore moins ; vous reconnaîtriez au naturel l'iniqua corte
SOUFFLERElle me conta qu'en Danemark il y avait un prince allemand qui s'enfonça une épingle dans le côté, mais c'était dans une étrange occasion qu'il avait rencontré cette épingle : il n'en souffla pas, et deux mois après la gangrène s'y mit
SOUFFLERJ'embrasse le laborieux Grignan, le seigneur Corbeau, le présomptueux Adhémar et le fortuné Louis-Provence, sur qui tous les astrologues disent que les fées ont soufflé
SOUFFLERQue dites-vous de ce mariage de la princesse de Conti, sur qui toutes les fées avaient soufflé ?
SOUFFLERVous savez tout ce que la fortune a soufflé sur la duchesse de Fontanges ; voici ce qu'elle lui garde....
SOUFFLERIl y a certaines choses.... sur quoi on se trouve disposé à souffler du bonheur, comme du temps des fées
SOUFFLETIl y a entre eux [le duc d'Enghien et Mme de Brissac] un air de guerre ou de mauvaise paix qui nous réjouit ; nous trouvâmes qu'ils jouaient aux petits soufflets, comme vous y jouiez autrefois avec lui
SOUFFRIRJe ne comprends pas comme M. de Grignan peut aller dans un pays [les montagnes du Dauphiné] dont les ours ne peuvent souffrir la demeure
SOUFFRIRMoi qui ne puis pas souffrir la vue ni l'imagination d'un précipice
SOUFFRIRCoulanges a la goutte comme un petit débauché ; il crie.... il voit du monde.... il ne souffre pas même ses douleurs sérieusement
SOUFFRIRS'il est vrai, comme je le crois, que vos affaires n'en souffriront pas
SOUHAITMa petite maison est bien jolie, vous y trouverez votre logement bien à souhait, pourvu que vous m'aimiez toujours
SOUHAITLa jolie chose d'accoucher d'un garçon, et de l'avoir fait nommer par la Provence ! voilà qui est à souhait
SOUHAITC'est [un précepteur] une humeur et des moeurs à souhait
SOUHAITABLEJe n'ai jamais vu une si souhaitable entrée dans le monde et dans la guerre [que celle du jeune de Grignan]
SOUHAITERM. de Coulanges m'a mandé plus de quatre fois que vous m'aimiez de tout votre coeur, que vous parliez de moi, que vous me souhaitiez
SOUHAITERMa fille, je vous souhaite à tout, je vous regrette partout
SOUHAITERCette pauvre Lestrange est chanceuse ; elle est mal des deux côtés : la femme [Marie-Thérèse] a cru qu'elle souhaitait pour la fille [Mlle de Fontanges] ; et au contraire elle donnait à la fille de si bons conseils, que Jupiter [Louis XIV] l'ayant su, il l'a prise en horreur
SOUHAITERJe vous souhaite une heureuse année, ma chère fille
SOÛL, OÛLE" Dieu merci, on ne se plaindra pas qu'on ne l'ait laissé parler tout son soûl, " que dites-vous de ces belles paroles [d'un juge de Fouquet] ? ne sont-elles pas d'un fort bon juge ?
SOULAGEMENTSi elle reçoit quelque soulagement [si elle va mieux], et qu'elle prenne le train de languir
SOULAGEMENTLe soulagement de quelque chose qui vous peine est au premier rang de ce qui me tient le plus au coeur
SOULAGEMENTVous n'avez rien par-dessus nous que le soulagement de soupirer tout haut
SOULAGERElle [Mme de Grignan] m'assure qu'elle me soulagera bientôt de vous écrire, et qu'elle vous remerciera elle-même
SOULAGERCroyez-vous que je sois fatiguée de vous avoir écrit ? au contraire, j'en suis soulagée, j'en suis charmée
SOULAGERJe n'ai pu m'empêcher de vous dire tout ce détail dans l'intimité et l'amertume de mon coeur, que l'on soulage en causant avec une bonne, dont la tendresse est sans exemple
SOULAGERSi cela [écrire] vous fait la moindre incommodité et le moindre mal de tête, croyez que c'est me plaire que de vous soulager
SOULIERMlle de Méry vous envoie les plus jolis souliers du monde ; il y en a une paire qui me paraît si mignonne, que je la crois propre à garder le lit
SOUPÇONLe courage du chevalier de Lorraine est hors de tout soupçon
SOUPÇONNERIl suffit souvent d'être soupçonné comme ennemi, pour le devenir
SOUPERM. de Coulanges me donna un grand souper, où tout le monde s'assembla pour me dire adieu
SOUPEREnfin sur les huit heures, j'entends une cloche, c'est le souper
SOUPERTous les jours [à la cour], des plaisirs, des comédies, des musiques, des soupers sur l'eau
SOUPERJe n'ai point mangé de fruits à Vichy, parce qu'il n'y en avait point ; j'ai dîné sainement ; et pour souper, quand les sottes gens veulent qu'on soupe à six heures sur son dîner, je me moque d'eux, je soupe à huit ; mais quoi ? une caille, ou une aile de perdrix uniquement
SOUPIRVous faisiez de grands soupirs dans cette église [de la Visitation, à Moulins].... j'en faisais de bien douloureux de mon côté
SOUPIRUne oppression à croire qu'il allait rendre le dernier soupir
SOUPIREROn dit que Mme Guénégaud vous disait : soupirez, soupirez, madame [de Grignan quittant sa mère] ; j'ai accoutumé Moulins aux soupirs qu'on apporte de Paris
SOUPIRERNous sommes ravis de le voir, et nous soupirons que vous n'ayez point le même plaisir
SOUPIRERLa presse n'est pas grande à soupirer pour elle [la charge de Ch. de Sévigné], quoiqu'elle soit propre à faire soupirer
SOURCEVous êtes intarissable, et vos lettres viennent de source, on le voit bien
SOURCEVous écrivez divinement, je suis sûre que vous n'y pensez pas, et que tout ce que vous dites.... coule de source de votre coeur au bout de votre plume
SOURCEJe lui ai proposé d'aller à Paris, comme à la source de tous les biens et de tous les maux
SOURCECe pays est très beau, et Caen la plus jolie ville, la plus avenante.... et enfin la source de tous nos plus beaux esprits
SOURCECe sont des larmes douces, dont la source n'est point amère
SOURCENe négligez jamais de consulter M. l'archevêque [d'Arles] ; c'est la source du bon sens, de la sagesse des expédients
SOURCECe n'est point chez nous que nous trouvons ces titres, c'est dans des chartes anciennes et dans des histoires ; ce commencement de maison me plaît fort : on n'en voit point la source
SOURCEJe voudrais bien que ce que je vous ai mandé de M. de la Trousse ne retournât point à sa source
SOURD, SOURDECette petite chambre est sourde
SOURD, SOURDENous écoutâmes, le maréchal [de Bellefonds] et moi, cette tragédie [Esther], avec une attention qui fut remarquée, et certaines louanges sourdes et bien placées qui n'étaient peut-être pas sous les fontanges de toutes les dames
SOURD, SOURDEIl est certain que M. de Turenne est mal avec M. de Louvois ; mais cela n'éclate point ; et, tant qu'il sera bien avec M. Colbert, ce sera une affaire sourde
SOURD, SOURDENous entendîmes, après dîner, le sermon du P. Bourdaloue, qui frappe toujours comme un sourd, disant des vérités à bride abattue, parlant contre l'adultère à tort et à travers [en présence des adultères du roi Louis XIV]
SOURDEMENTLa femme de l'ami [la reine] a fort pleuré ; on a dit sourdement qu'elle irait au voyage, si son mari y allait
SOURISJe voudrais bien me plaindre au P. Malebranche des souris qui mangent tout ici : cela est-il dans l'ordre ? quoi ! de bon sucre, du fruit, des compotes !
SOURISCette souris de douleur qui lui court [au chevalier de Grignan] à une main, puis à l'autre, est aujourd'hui sur le genou
SOURISVous savez déjà comme cette montagne d'Allemagne est accouchée d'une souris, sans mal ni douleur
SOURISVotre belle-soeur a une souris qui fait fort bien dans ses cheveux noirs
SOUSJe suis toute réjouie que vous soyez en état de vous faire peindre, et que vous conserviez sous votre négligence une beauté si merveilleuse
SOUSOn se hasarde [pour aller se promener] sous l'espérance de la Saint-Jean, on prend le moment d'entre deux nuages
SOUS-ENTENDU, UEIl est toujours sous-entendu que la Providence est la maîtresse
SOUS-MÉDECINDu Chesne n'a point de sous-médecins aux Invalides
SOUSTRACTIONFoucaut va sollicitant partout, et fait voir un écrit du roi, où on lui fait dire qu'il trouverait fort mauvais qu'il y eût des juges qui appuyassent leur avis sur la soustraction des papiers
SOUTANEIl [l'abbé de Polignac, depuis cardinal] est présentement un abbé de Versailles, et n'a plus cette grande soutane où il était enseveli
SOUTENABLEJe n'osais penser.... je trouvais partout une sensibilité si vive, que mon état n'était pas soutenable
SOUTENIREnfin voilà trois de vos lettres.... c'est une nourriture ; sans cela on est en faiblesse, on n'est soutenu de rien
SOUTENIRNous lisons : cela nous soutient la vie
SOUTENIRNotre bon abbé vous assure de son très humble service ; votre bon vin lui a soutenu le coeur contre les détestables chemins
SOUTENIRCe qui nous a soutenu le coeur contre la douleur....
SOUTENIRCette pauvre Bertillac est devenue passionnée.... de l'insensible Caderousse.... il lui a fait mettre en gage ses perles, pour soutenir un peu la bassette
SOUTENIRQuoique vous ayez reçu bien des petites sommes qui devraient vous avoir soutenue
SOUTENIRMais, ma chère enfant, soutenez un peu votre coeur contre ce voyage, qui n'a point d'autre nom présentement
SOUTENIRIl faut que vous lui disiez toujours [au bon abbé] quelque petite douceur, pour lui soutenir l'extrême envie qu'il a de vous aller voir
SOUTENIRMa nièce de Coligny.... soutiendra dignement la grandeur de cette succession
SOUTENIRJe suis assurée que cette petite personne [Pauline] est jolie.... et qu'elle soutient et même efface des beautés plus régulières
SOUTENIRVous avez voulu soutenir les extrêmes honnêtetés de M. de Vivonne.... il me semble que je vous vois prendre en votre courage ce que vos forces vous refusent
SOUTENIREnfin, je suis le prodige de Vichy, pour avoir soutenu la douche courageusement
SOUTENIRTous les chants convenables aux paroles [d'Esther] qui sont tirées des psaumes... sont d'une beauté qu'on ne soutient pas sans larmes
SOUTENIRDe longtemps je ne serai remise de la joie que j'eus hier.... j'avais peine à la soutenir
SOUTENIRLe pauvre M*** [Fouquet], qui était ivre de sa faveur, et qui a soutenu héroïquement sa disgrâce
SOUTENIRQue la lie de l'esprit et du corps [la vieillesse] est humiliante à soutenir !
SOUTENIRJe ne pourrais pas soutenir de voir mes deux enfants malades
SOUTENIRJe trouve que M. de Sully a plus de courage que ceux qui passeront l'Yssel ; il a soutenu.... de voir partir tout le monde, lui jeune, riche, en santé....
SOUTENIRUn si heureux commencement mérite qu'on le soutienne
SOUTENIRAussi bien j'ai résolu de ne pas faire une longue lettre ; si pourtant je savais quelque chose de réjouissant, je vous le manderais assurément ; car je ne m'amuserais pas à soutenir cette sotte gageure
SOUTENIRSon imagination [de Pauline, fille de Mme de Grignan] ne l'engage à rien qu'elle ne soutienne avec toute la grâce et tous les tons nécessaires
SOUTENIRIl [M. de Sévigné] a un rhumatisme sur une cuisse et sur une hanche, qui lui fait beaucoup de mal, et l'empêche de se soutenir
SOUTENIRVotre personnage remplirait dignement une comédie parfaite ; car il ne se dément point, et se soutient toujours également
SOUTENIRCes pensées ne se soutiendraient pas, si on ne pensait en même temps...
SOUTENU, UEC'est leur fantaisie [des maréchaux] de vouloir qu'on les traite de monseigneur ; et ce doit être aussi la vôtre, soutenue de la raison, de ne le point faire
SOUTIENJe ne trouve de soutien et d'appui contre le triste avenir que je regarde, que la volonté de Dieu
SOUVENIRJe vous remercie de vous habiller ; vous souvient-il combien vous nous avez fatigués avec ce méchant manteau noir ?
SOUVENIRNous nous souvenons encore très distinctement comme tout cela passe vite à Paris
SOUVENIRLe cocher de Mme de Caderousse fait assez souvenir de celui du cardinal de Retz
SOUVENIRNe croyez point, ma fille, que son souvenir [de Turenne] fût fini ici, quand votre lettre est arrivée
SOUVENIRIl y a des souvenirs agréables ; mais il y en a de si vifs et de si tendres, qu'on a peine à les supporter
SOUVENIRQuand vous lui écrirez [à Mme de Vins], faites-lui des amitiés pour moi, et tâchez de faire aller un souvenir jusqu'à Pompone
SOUVENIRJe reçois des souvenirs très aimables de M. de Lamoignon
SOUVENIRJe ferai tous vos compliments ; je suis fort assurée qu'ils seront bien reçus ; chacun se fait un honneur d'être dans votre souvenir
SOUVERAIN, AINE,Les belles soirées et le clair de lune me donnaient un souverain plaisir
SOUVERAIN, AINE,Pendant que sa valeur [de Constantin] maintenait l'empire dans une souveraine tranquillité
SOUVERAIN, AINE,Croyez que, de tous ces coeurs où vous régnez si bien, il n'y en a point où vous soyez plus souveraine que dans le mien
SOUVERAIN, AINE,Il [le baume tranquille] est souverain à ces sortes de maux
SOUVERAIN, AINE,Je reviens de Versailles.... ce qui plaît souverainement, c'est de vivre quatre heures entières avec le souverain, être dans ses plaisirs et lui dans les nôtres
SOUVERAINEMENTMandez-moi des nouvelles.... de votre santé, de vos affaires ; voilà ce qui me tient à coeur souverainement
SOUVERAINEMENTIl [M. de Gordes] a souverainement deux choses, une grande défiance et une grande incertitude, de sorte qu'il se jette à l'écart à tout moment
SPÉCIFIQUEVotre médecin, qui dit que mon mal sont des vapeurs, et vous.... n'êtes pas les premiers qui m'avez conseillé de me mettre dans les remèdes spécifiques
SPÉCIFIQUEGuérissez-vous avec votre pervenche.... bien spécifique à vos maux
SPÉCIFIQUEElle [la Morale de Nicole] ne m'a encore donné aucune leçon contre la pluie ; mais j'en attends, car j'y trouve tout ; et la conformité à la volonté de Dieu pourrait suffire, si je ne voulais un remède spécifique
SPECTATEUR, TRICEEnfin, voici un changement extraordinaire ; c'est un plaisir que d'être spectateur
SPIRITUEL, ELLEL'ennuyeuse chose que d'être si peu spirituelle, que de ne pouvoir faire un pas sans son corps !
SPIRITUEL, ELLEElle [Mme de Marans] mariait le luth avec la voix, et le spirituel avec les grossièretés qui font horreur
STABLEIl n'y a plus de chagrin présentement [entre Mme de Montespan et le roi] ; mais tout est si peu stable, qu'avant que vous ayez cette lettre, il y aura eu et des nuages et des rayons de soleil
STATIONEnfin, ma chère enfant, vous avez porté votre délicatesse à Marseille, et M. de Grignan l'a voulu ; je suis persuadée qu'il vous aura menée à Toulon et à toutes les stations qu'il faut faire voir à Mlles de Grignan
STÉRILITÉLa stérilité de mes lettres ne vous en dégoûte point
STOÏCIEN, IENNEJe vous trouve si pleine de réflexions, si stoïcienne, si méprisante les choses de ce monde et la vie même
STOÏQUEMENTLa maréchale de Clérembaut est ici : elle soutient stoïquement sa disgrâce, et ne se fera point ouvrir les veines
STRAPONTINÀ six heures donc, on monte en calèche ; le roi, Mme de Montespan, Monsieur, Mme de Thianges, et la bonne d'Heudicourt sur le strapontin
STYLENe quittez jamais le naturel, votre tour s'y est formé, et cela compose un style parfait
STYLEVos chansons m'ont paru jolies, j'en ai reconnu les styles
STYLEJe trouvai l'autre jour une lettre de vous.... vous aviez dix ans.... il y a déjà du bon style à cette lettre
STYLEC'est une fort plaisante chose de trouver dans mes lettres des nouvelles de la cour ; elles avaient le style des gazettes, car il y avait aussi des articles de Copenhague et d'Oldembourg
STYLESa fille est malade ; elle en reçoit pourtant des lettres, mais d'un style qui n'est point fait : ce sont des chères mamans, et des tendresses d'enfant, quoiqu'elle ait vingt ans
STYLEMandez-moi bien de vos nouvelles ; je vous écris en détail ; car nous aimons ce style, qui est celui de l'amitié
STYLEIl n'y a rien de tel que d'être insolent .... j'ai toujours haï ce style ; mais, s'il réussit, il faut changer d'avis
STYLEJe crus voir à Lambesc que le plaisir.... des Provençaux était d'animer, de brouiller .... ah fi ! quittez ce style de province et de Provence
STYLEEt si vous prenez le chemin de dire : qu'est-ce que cent écus plus ou moins ? ce style fait bien voir du pays
STYLEC'est [M. de Lavardin] le moins lâche et le moins courtisan que j'aie jamais vu ; vous aimeriez bien son style dans de certains endroits
SUBALTERNITÉIl y a des gens présents et puissants.... qu'on préférera toujours à un absent [Ch. de Sévigné] qu'on croit placé, et qui ne fait simplement que s'ennuyer dans une longue subalternité
SUBMERGÉ, ÉEVoilà cette pauvre Vibraye submergée dans les plaisirs
SUBSISTANCEIl [Saint-Aubin] fait excuse d'avoir mis son bien à fonds perdu, fondé sur le besoin de la subsistance
SUBSISTANCEC'est [vos lettres] tellement la subsistance nécessaire de mon coeur et de mon esprit, que je languis quand elle me manque
SUBSISTANT, ANTEL'on veut qu'une religion subsistante par un miracle continuel.... ne soit qu'une imagination des hommes
SUBSISTERJe me souviens fort bien qu'ils [les Provençaux] ne se font valoir et ne subsistent que sur les dits et redits, et les avis qu'ils donnent toujours pour animer et trouver de l'emploi
SUBSISTERComme il y a longtemps que vous subsistez sur l'impossible [les dépenses excédant les revenus], il faut prendre encore sur ce fonds miraculeux
SUBSTANCEJe me trouve fort bien d'être une substance qui pense et qui lit
SUBSTANCEVous nous direz comme vous vous y trouvez [à Grignan], et comme cette pauvre substance qui pense, et qui pense si vivement, aura pu conserver sa machine si belle et si délicate
SUBTIL, ILEPour ceux qui ont le sang si extrêmement subtil, il me semble qu'il ne faut rien pour embraser toute la machine
SUBTILISÉ, ÉESoit par le sang échauffé et subtilisé, soit par la poitrine, vous devez toujours craindre le desséchement
SUBTILISERIl est vrai, ma bonne, que saint Augustin....joue et subtilise sur l'amitié d'une manière qui pourrait ne pas plaire
SUBTILISERJe vous envoie une petite cravate, tout comme on les porte ; vous verrez par là que, depuis votre départ, le monde ne s'est pas subtilisé
SUCCÈSLe funeste succès [la mort du cardinal de Retz] n'a que trop justifié nos discours [sur le mauvais traitement de la maladie]
SUCCÈSJe veux vous souhaiter un heureux succès à l'affaire que vous demandez
SUCCESSIONJe crois que Vardes vous mènera le Grand Maître, qui s'en va recueillir une petite succession de quatre cent mille écus
SUCCESSIONJe vous ai toujours ouï dire que les grandes successions étouffaient les sentiments de la nature : si cela est, tout doit rire dans cette maison
SUCCOMBERJe commence à succomber aux reproches amers de M. de la Trousse qui me dit....
SUCCOMBERJ'ai une si grande habitude à être faible, que, malgré vos bonnes leçons, je succombe souvent
SUCCOMBERSuccomber à l'envie de vous entendre discourir
SUCERJe vous apprends, quand vous en devriez enrager, que je suis accouchée d'un garçon, à qui je vais faire sucer la haine contre vous avec le lait
SUCERVous laisser sucer par des gens qui vous quitteront, quand vous [M. de Grignan] ne leur serez plus bon à rien
SUCREMon fils m'a rendu compte d'une conversation qu'il eut avec M. de la Trousse, le croyant ... tout sucre et tout miel
SUERLe feu comte du Lude disait qu'il n'avait jamais eu de mal, mais qu'il s'était toujours bien trouvé de suer : sérieusement, c'est un des remèdes de Duchesne pour toutes les douleurs du corps
SUERJ'ai bien sué en pensant aux périls de votre voyage
SUERJe me représente cette automne-là délicieuse, et puis j'en regarde la fin avec une horreur qui me fait suer les grosses gouttes
SUERMa bonne, vous m'avez fait suer les grosses gouttes en jetant ces pistoles qui étaient sur le bout de cette table [une table de jeu, chez le roi]
SUERIEJ'ai achevé aujourd'hui ma douche et ma suerie.... je me crois à couvert des rhumatismes pour le reste de ma vie
SUEURLes sueurs, qui affaiblissent tout le monde, me donnent de la force et me font voir que ma faiblesse venait des superfluités que j'avais encore dans le corps
SUEURPour votre équipée du feu de Saint-Jean-Baptiste, je n'y puis penser sans que la sueur m'en monte au front
SUFFISANT, ANTEJe trouve Pauline bien suffisante de savoir les échecs ; si elle savait combien ce jeu est au-dessus de ma portée, je craindrais son mépris
SUFFOQUÉ, ÉELe bien Bon a quelquefois des disputes avec Mlle de Méri.... elle ne finit plus, elle le pousse, il se sent suffoqué par un torrent de paroles
SUFFOQUÉ, ÉEQuelle fortune étranglée, suffoquée [du chevalier de Grignan, qui devenait infirme] !
SUFFOQUÉ, ÉEJe me trouve suffoquée par l'obligation de payer tout à l'heure cinq mille francs
SUFFOQUERPauline m'a écrit une lettre charmante ; son style nous plaît beaucoup ; Mme de la Fayette en oublia l'autre jour une vapeur dont elle était suffoquée
SUFFOQUERParis me suffoque, et je voudrais déjà être partie pour Grignan
SUFFOQUERElle [la Champmeslé] est laide de près, et je ne m'étonne pas que mon fils ait été suffoqué par sa présence
SUFFOQUERTous les alliés et les amis des amis avaient pris un si grand terrain, que les tantes à la mode de Bretagne ont été entièrement suffoquées
SUFFOQUERJe me serais laissé surmonter et suffoquer par mes affaires, si je n'avais pris... cette résolution
SUFFOQUERJe vous prie, ma très chère, de ne vous point suffoquer de faire réponse à mes lettres infinies
SUITEJe n'ai point reçu votre lettre, ma fille ; c'est toujours une tristesse pour moi.... comme je suis toujours à Grignan avec vous, je perds la suite de la conversation
SUITEJ'ai une suite de pensées dans ma tête qui ne sont bonnes ni pour la nuit, ni pour le jour
SUITE[Le maréchal de Créqui parle] Je voudrais bien avoir causé deux heures avec l'ombre de M. de Turenne, pour prendre la suite de ses desseins
SUITEJe ne comprendrai jamais cette léthargie [de M. et de Mme de Chaulnes, au sujet de M. de Sévigné] après toute la suite de leur amitié, nous ayant dit cent fois : c'est notre affaire plus que la vôtre
SUITEUne personne toute naturelle [Mme de la Fayette] qui songe à moi avec tant de suite et d'amitié
SUITEIl semble que ma santé ne songe qu'à vous plaire, tant elle est de suite et parfaite
SUITEJe ne trouve point que cela ait eu de suite
SUITEDe la manière dont les jeux et les plaisirs sont à votre suite, c'est proprement le carnaval que la vie que vous faites
SUITEIl ne faut point d'autre livre que ces admirables lettres que je vous écris, je vous défie de les lire tout de suite
SUIVI, IEEn vous souhaitant mille bonnes choses cette année suivie de plusieurs autres
SUIVREMa pensée n'a pas été un moment séparée de vous ; je vous ai suivie partout, et j'ai trouvé mille fois que je ne valais pas l'extrême peine que vous preniez pour moi
SUIVREJe veux suivre l'histoire sainte et tragique du pauvre Saint-Aubin : mercredi dernier.... on me vint dire qu'il était fort mal...
SUIVREQuelle sottise de ne point suivre les temps, et de ne pas jouir, avec reconnaissance, des consolations que Dieu nous envoie après les afflictions qu'il veut quelquefois nous faire sentir !
SUIVREVous voilà un peu mortifiés, messieurs les grands seigneurs.... il faut suivre les siècles, celui-ci n'est pas pour vous
SUIVREIl [d'Hacqueville] voudrait que vous imitassiez vos ennemis, qui disent des douceurs et donnent des coups de poignard ; ou que du moins, si vous ne voulez pas suivre cette parfaite trahison, vous sussiez mesurer vos paroles et vos ressentiments
SUIVREJe vous mandai avant-hier, par un petit guenillon de billet, qui suivait une grosse lettre, que Mme de Soubise était exilée
SUJET, ETTEJ'ai toujours été sujette à suer
SUJET, ETTEJe vous plains d'être sujette à des humeurs noires qui vous font assurément beaucoup de mal
SUJET, ETTEVous me contez trop plaisamment votre malhonnête sermon.... vous êtes sujets en Provence à d'étranges prédicateurs
SUJET, ETTELe pauvre homme me fait grand'pitié ; c'est un mal bien dangereux que celui d'être sujet à se marier, j'aimerais mieux boire
SUJET, ETTENous allons voguer sur la belle Loire ; elle est un peu sujette à se déborder....
SUJETQuoique la fièvre ne soit pas encore diminuée, il y a sujet de tout espérer
SUJETNous avons tout sujet de croire que Philisbourg ne nous tiendra pas encore longtemps dans l'inquiétude où nous sommes
SUJETVoilà un beau sujet de roman ou de tragédie ; mais surtout un beau sujet de raisonner, et de parler éternellement
SUJETMon goût s'est trouvé bien juste avec le vôtre au sujet d'Esther
SUJETJ'en fais souvent [de votre mérite] le sujet de mes admirations, et du bonheur que j'ai d'avoir quelque part à l'amitié.... d'une telle personne
SUJETCe n'est pas la mode de m'accuser de faiblesse pour mes amis.... j'ai fait ici mes preuves de générosité sur le sujet des disgraciés
SUJETVous voudriez donc que je visse votre coeur sur mon sujet ; je suis persuadée que j'en serais contente
SUJÉTIONJe crois que le mois d'août sera encore plus long, puisque ce sera le temps des états ; n'en déplaise à la bonne compagnie, c'est toujours une sujétion pour moi d'aller les trouver à Vitré, ou de craindre qu'ils ne viennent ici
SUJÉTIONLes dames du palais sont dans une grande sujétion
SUJÉTIONLes dames du palais sont réglées à servir par semaine.... si la maréchale d'Humières boude, elle fera mal sa cour ; car le roi veut de la sujétion
SUPERFICIEL'honnêteté, la douceur, une superficie de confiance, la causerie
SUPERFICIEC'est une liseuse [Mme de Kerman] ; elle sait un peu de tout ; j'ai aussi une petite teinture ; de sorte que nos superficies s'accommodent fort bien ensemble
SUPERFICIELLEMENTJ'ai dit que vous aviez lu superficiellement les petites lettres [les Provinciales] ; je m'en repens ; elles sont belles et trop dignes de vous pour avoir douté que vous ne les eussiez toutes lues avec application
SUPERFICIELLEMENTSi vous pensez que ces paroles passent superficiellement dans mon coeur, vous vous trompez ; je les sens vivement, elles s'y établissent
SUPERFLU, UEC'est [la purgation des capucins] un remède pour ôter le superflu bien superflu
SUPERFLUITÉM. de Grignan s'est jeté dans cette superfluité [un double menton]
SUPERFLUITÉLes sueurs, qui affaiblissent tout le monde, me donnent de la force, et me font voir que ma faiblesse venait des superfluités que j'avais encore dans le corps
SUPÉRIEUR, EUREVous auriez une paroisse de plus, dont vous seriez le seigneur supérieur avec toutes les marques
SUPPLICESi messieurs vos maris vous aimaient tant, mesdames, voudraient-ils vous faire souffrir tous les ans un plus grand supplice que ne sont ceux des roués ?
SUPPLIERSi j'ai oublié dans ma première lettre de faire mention du prélat, je vous supplie que je répare ce défaut dans celle-ci
SUPPOSERqu'elle a supposé son enfant
SUPPRIMERLa bonne princesse [de Tarente] me vient voir sans m'en avertir, pour supprimer la sottise des fricassées
SUPPRIMERElle [Mme de Bury] n'est pas janséniste comme Mme de Vibraye ; c'est avec ce mot qu'on a supprimé cette dernière
SUPPUTANT, ANTELe Bien Bon vous aime, et vous conjure d'être toujours habile, comptante, calculante et supputante
SUPPUTATIONIl n'est plus question, comme vous dites, ma bonne, des supputations que notre amitié nous faisait faire ; c'est un calendrier tout commun qui nous règle présentement
SUPPUTERJe voulais vous voir partir d'Aix, et pouvoir supputer un peu juste votre retour
SUPRÊMELa faveur de Mme de Maintenon est toujours au suprême
SURLe chevalier de Nantouillet [au passage du Rhin].... trouve la queue d'un cheval, il s'y attache ; ce cheval le mène à bord, il monte sur le cheval, se trouve à la mêlée
SUREn voyant entrer de certaines gens annoncés sous de grands noms.... moi qui hais mortellement les grands noms sur de petits sujets
SURCe jardin où je suis étourdie de trois ou quatre rossignols qui sont sur ma tête
SUROn dit qu'on va prendre trois places, l'une sur le Rhin, l'autre sur l'Yssel, et la troisième tout auprès
SUREnfin, me voilà sur votre route de Lyon
SURJe vis hier Mme la Grand' Duchesse.... l'ennui est écrit et gravé sur son visage
SURJe crains plus que vous mon voyage de Bretagne ; il me semble que ce sera encore une autre séparation, une douleur sur une douleur, et une absence sur une absence
SURIl fallait me dire si vous vous guérissez des remèdes que vous avez faits, et si cette maigreur sur votre maigreur ordinaire ne vous laissera pas au moins comme vous étiez
SURJe disais l'autre jour à Mme de Coulanges que Beaujeu avait sur elle l'extrême-onction, et qu'on lui avait crié : Jésus Maria
SURPendant que je suis sur les lettres, il faut dire un mot de celle de Pauline au coadjuteur
SURM. de Grignan n'est pas sur ses intérêts comme sur ceux du roi son maître
SURMa fille est à Aix.... elle souffre toute la rigueur du carnaval ; vous savez comme elle est sur ces divertissements qu'il faut prendre par commandement
SURPrenez encore cela sur vous avec tant d'autres choses
SURNous sommes dans un profond silence, parfaitement à notre aise, lisant, rêvant, dans un entier éloignement de toute sorte de nouvelles, et vivant enfin sur nos réflexions
SURVous subsistez encore sur l'air de Paris
SURJe suis persuadée du soin de la Providence sur vous
SURJe veux voir M. de Louvois sur votre frère, qui est toujours ici sans congé
SURIls [Mme de Vins et Pompone] me viennent d'écrire tous deux sur ma maladie
SURVous avez sans doute entendu louer le chevalier de Grignan sur le passage du Rhin
SURPour moi, je le trouve original sur l'économie, comme l'abbé de la Victoire sur l'avarice
SURCette mère est impérieuse, et d'une exactitude sur les heures qui ne convient point à de jeunes gens
SURVous connaissez Corbinelli sur l'horreur qu'il a de ces sortes de dehors qu'il appelle des trahisons
SURIls étaient Allemands sur le savoir-vivre
SURLa jalousie [de Mme de Montespan].... est vive sur la confiance et l'amitié qu'on a pour l'autre [Mme de Maintenon]
SURLanglée est fier et familier au possible.... le comte [de Gramont] lui dit, sur quelque manière un peu libre : Monsieur de Langlée, gardez ces familiarités-là pour quand vous jouerez avec le roi
SURSi notre Comtat eût été sur cette vie [du nouveau pape], il nous aurait duré plus longtemps
SURJe plaçai ma saignée brusquement, selon le besoin de mes affaires plutôt que sur celui de ma santé
SURIl me sembla bien plus fortement qu'à l'ordinaire que nous étions ensemble, et que vous étiez si douce, si aimable et si caressante pour moi, que j'en étais toute transportée de tendresse ; et sur cela je m'éveille
SURJ'avais à y gronder.... j'avais commencé dès le matin à Époisse sur un pauvre paysan que je croyais être de Bourbilly
SURElle [Mme de Grignan] ne voit encore rien d'assuré pour son retour ; je crois que le mien sera sur la fin de l'année
SURLe hoca est défendu à Paris sur peine de la vie, et on le joue chez le roi
SURToutes les conversations avec Son Éminence [Retz] qui ont toujours roulé sur dire que vous aviez de l'aversion pour lui
SURIl [Ch. de Sévigné] s'en est retourné chez lui avec un fonds de philosophie chrétienne, chamarrée d'un brin d'anachorète, et, sur le tout, une tendresse infinie pour sa femme
SÛR, ÛREJe suis affligée de cette cruelle néphrétique qui accable ce pauvre homme [Lamoignon] à tout moment : point de jours sûrs, c'est un rabat-joie continuel
SÛR, ÛREJe penserais comme vous si j'étais à votre place ; cette manière de jurer est fort sûre
SÛR, ÛREVous prendrez votre temps avec prudence, et pour le plus sûr suivant mes intérêts
SURABONDANCEJ'ai vu Mme de Ludres ; elle me vint aborder avec une surabondance d'amitié qui me surprit
SURCHARGÉ, ÉENous n'avons pas le loisir de nous arrêter si longtemps sur une même chose, nous sommes surchargés d'affaires
SÛRETÉJe craindrais l'avarice, qui est ma bête ; mais je suis bien en sûreté de cette vilaine passion
SÛRETÉNous revînmes gaiement à la faveur des lanternes et dans la sûreté des voleurs
SÛRETÉAh ! ma fille, quelle sûreté pour ma santé, quand la vôtre prend le chemin de se rétablir !
SÛRETÉM. de Vauban a augmenté toutes les précautions et toutes les sûretés qu'il a accoutumé de prendre pour la conservation des assiégeants
SÛRETÉLe bon abbé est fort surpris qu'on ne trouve pas de sûreté à la dette que vous avez si bien et si honnêtement mise devant la vôtre
SURINTENDANTOn travaillera à votre petit appartement.... je crois que c'est aujourd'hui qu'on commence ; le bon du But est surintendant de cet ouvrage
SURMONTERC'est [d'Hacqueville] un homme admirable pour surmonter les lenteurs et les difficultés par son application et sa patience
SURMONTERJe suis persuadé que le roi, c'est-à-dire Dieu par lui, surmontera tous ses ennemis
SURMONTERUn petit rossignol qui s'égosille pour surmonter un homme qui joue du luth
SURMONTERLa pensée qu'on préfère quelqu'un, la crainte de n'être pas aimée, l'envie de surmonter, cela fait un mélange de diverses passions
SURMONTERLa sueur nous surmontait
SURMONTERJe ne vois point d'ici ce qu'est devenue toute cette presse [foule de visiteurs] qui surmontait votre château
SURNATUREL, ELLEJ'ai vu deux fois ce comte [de Guiche] chez M. de la Rochefoucauld ; il me paraît avoir bien de l'esprit, et il était moins surnaturel qu'à l'ordinaire
SURPASSERJe crois que nulle passion ne peut surpasser la force d'une telle liaison [l'amitié de la Rochefoucauld et de Mme de la Fayette]
SURPASSERJe crains que cette Trappe, qui veut sur passer l'humanité, ne devienne les Petites-Maisons
SURPASSERJe vais aux sermons des Mascaron et des Bourdaloue ; ils se surpassent à l'envi
SURPASSERRacine s'est surpassé [dans Esther]
SURPRENANT, ANTEJ'avais quelquefois entendu parler des effets surprenants du tonnerre ; mais je n'y crois pas tant qu'à ce que vous m'en dites
SURPRENDREJe voudrais que vous et M. de Grignan eussiez pu voir l'admiration naturelle dont il [Faucher] fut surpris [en voyant le portrait de Mme de Grignan]
SURPRENDREJe sais qu'il souhaite de vous faire ce plaisir, il aime à surprendre agréablement
SURPRENDRESa Majesté eut contentement ; il voulait surprendre, et tout le monde fut surpris
SURPRENDREIl y a aux Rochers dix allées que vous ne connaissez pas ; et mon fils me doit surprendre d'un parterre et de deux places nouvelles
SURPRENDRENous jouissons, avec plaisir, des belles vues dont nous sommes surprises à tout moment
SURPRIS, ISENous sommes surpris comme ce silence et cette timidité [du jeune de Grignan] ont fait place à d'autres qualités
SURPRISEAh ! que je crains vos nuits, et la surprise de l'air de Grignan !
SURSAUTElle se redresse comme en sursaut, et Mme de Coulanges lui dit : Ma pauvre soeur, vous ne rêvez point du tout
SURSAUTEt si je dors, je me réveille avec des sursauts qui sont pires que de ne pas dormir
SURTOUTQuel surtout que ce rhumatisme !
SURVENANT, ANTEQuand je considère votre château rempli de toute votre grande famille et de tous les survenants...
SURVENIRElle me parlait la dernière fois d'un déjeuner qu'elle devait donner dans sa chambre, où vous deviez survenir
SURVENIRIl est survenu fort à propos un fort honnête ami de carpillon fretin, M. d'Agaurry, à qui nous avons affaire en son absence
SURVENU, UEAvec ces deux avantages survenus à tous ceux qu'on lui connaît [à Mlle de Blois]...
SURVIVANCEIl vous mande qu'on dit que M. de Verneuil donne son gouvernement à M. de Lauzun, et qu'il prend celui de Berry, avec la survivance pour M. de Sully
SUSPENDU, UEMme de la Fayette s'en va demain à une petite maison auprès de Meudon.... elle y passera quinze jours, pour être comme suspendue entre le ciel et la terre ; elle ne veut pas penser, ni parler, ni répondre, ni écouter
SUSPENDU, UEC'est une grande vérité que l'incertitude ôte la liberté : si vous étiez contrainte, vous prendriez votre parti ; vous ne seriez point suspendue comme le tombeau de Mahomet
SUSPENDU, UENous sommes suspendus dans l'attention de Philisbourg et de vos nouvelles
SUSPENDU, UETout l'auditoire, qui paraissait pendu et suspendu à tout ce qu'il disait [Bourdaloue racontant la mort de Condé]
SUSPENSIONUne suspension de tout le mouvement de la machine ronde
SUSPENSIONJ'ai été si occupée, mon cher cousin, à prendre Philisbourg, qu'en vérité je n'ai pas eu un moment pour vous écrire ; je m'étais fait une suspension de toutes choses
SYLPHE, IDEUne petite critique contre la Bérénice de Racine, qui me parut fort plaisante et fort spirituelle ; c'est de l'auteur des sylphides, des gnomes et des salamandres [Montfaucon de Villars]
SYLPHE, IDECette guerre sera très bien fondée, et, si les sylphes pouvaient périr, ils ne le pourraient faire dans une plus belle occasion
SYLPHE, IDEJe vous en dirai davantage, quand j'aurai vu Sylphide [Mme de Coulanges]
SYLVAIN[Dans un vieux bois qu'on coupait] toutes ces dryades affligées que je vis hier ; tous ces vieux sylvains qui ne savent plus où se retirer ; tous ces anciens corbeaux établis depuis deux cents ans dans l'horreur de ces bois...
SYMPATHIEIl y a des coeurs qui ont tant de sympathie sur certains sentiments, qu'ils sentent par eux ce que pensent les autres
SYMPATHIELe baume tranquille no faisait plus rien ; c'est ce qui m'a fait courir avec transport à votre poudre de sympathie, qui est un remède tout divin ; ma plaie a changé de figure, elle est quasi sèche et guérie
SYMPATHIEJe crois que la poudre de sympathie n'est point faite pour de vieux maux : elle n'a guéri que la moins fâcheuse de mes petites plaies ; j'y mets présentement de l'onguent noir, qui est admirable
SYMPHONIEAprès dîner nous eûmes le Camus, son fils, et Ytier ; cela fit une petite symphonie très parfaite
SYNAGOGUENous retournerons ce soir encore [à Brevannes] pour trois ou quatre jours ; et cela s'appellera enterrer la synagogue, avec le premier président de la cour des aides, qui a une belle maison ici près
TABISUne belle petite fermière de Bodégat, avec de beaux yeux brillants, une belle taille, une robe de drap de Hollande découpé sur du tabis, les manches tailladées
TABLATUREJ'embrasse M. de Grignan premièrement, et suis fort aise qu'il ait la bonne foi d'avouer que je lui donne bien de la tablature pour savoir bien aimer
TABLENous sommes en l'air ; tous mes gens sont occupés à déménager : j'ai campé dans ma chambre ; je suis présentement dans celle de l'abbé, sans autre chose qu'une table pour vous écrire
TABLEIl y a deux tables de jeu dans ma chambre à l'heure que je vous parle
TABLEIl y avait quarante dames à table ; le souper fut magnifique ; le roi vint, et fort gravement regarda tout sans se mettre à table
TABLEOn me mande que Coulanges est le favori du pape, et que M. de Chaulnes fait faire un carrosse d'audience, qu'il tient une table, comme aux états : voilà un air d'établissement
TABLEIl est à Rennes tenant une grande table, dont il se passerait fort bien ; car cette dépense ne mène à rien
TABLEVous ne devez pas être honteuse de retrancher vos tables, puisque le roi même, à l'exemple de son grand veneur [M. de la Rochefoucauld], a retranché celles de Marly ; il n'y a plus que celle des dames
TABLEIl faut quatre repas [à Chantilly, chez le prince de Condé] ; il y aura vingt-cinq tables servies à cinq services, sans compter une infinité d'autres qui surviendront
TABLELe rôti, qui avait manqué non pas à la table du roi, mais aux vingt-cinquièmes, lui [à Vatel] revenait toujours à la tête
TABLEOn mange à deux tables dans le même lieu ; il y a quatorze couverts à chaque table ; Monsieur en tient une, et Madame l'autre
TABLEAutre sujet de conversation ; mais il ne faut faire à présent que la table des chapitres pour quand nous nous verrons
TABOURETMadame de Fontanges est duchesse.... elle prend demain son tabouret
TABOURETIl vint ensuite bien des duchesses, entre autres la jeune Ventadour, très belle et jolie ; on fut quelques moments sans lui apporter ce divin tabouret
TACHEPrenez courage, ne laissez point cette tache à votre réputation
TÂCHEJe veux prendre à tâche désormais d'en dire autant de bien [de votre amitié], que j'en ai dit de mal
TÂCHEQuand on ne peut aller [réussir] par le maître, il faudrait que quelque ministre vous prît à tâche
TÂCHERJ'ai bien senti cette joie [d'être avec Mme de Grignan], je ne me reproche rien ; j'ai bien tâché à retenir tous les moments, et ne les ai laissés passer qu'à l'extrémité

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