L'oeuvre Lettres (1646-1696) de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ

Ecrit par Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ

Date : 1725

Citations de "Lettres (1646-1696)"

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LITComme je hais cette rivière [la Durance], il me semble qu'elle me hait aussi ; la dernière fois que je l'ai vue, elle était hors de son lit comme une furie déchaînée
LITUne rivière [l'Eure] qui est détournée de son chemin par une armée de quarante mille hommes ; il n'en faut pas moins pour lui faire un lit [on voulait l'amener à Versailles]
LITANIESPour M. et Mme de Coulanges, monsieur l'abbé.... c'est un cri pour me prier de parler d'eux ; mais je ne suis pas toujours en humeur de faire des litanies [liste des noms]
LITANIESL'abbé.... a fait une litanie des Sévignés [généalogie] ; il veut travailler à nos Rabutins
LITIÈREVous y allez donc en litière, quelle fantaisie ! j'ai vu que vous n'aimiez les litières que quand elles étaient arrêtées ; vous êtes bien changée
LITIÈREMme de la Fayette arriva avant-hier de Chantilly en litière ; c'est une belle allure ; mais son côté ne peut souffrir le carrosse
LITIÈREAvez-vous jamais vu des fins et des commencements d'histoires comme celles-là [les affaires des poisons] ? il faudrait faire un petit tour en litière sur tous les événements
LITIÈREVoilà ce qui entretient mes réflexions dans ces bois où je rêve souvent ; ce serait bien une litière si nous y étions
LIVREEnfin, tant que nous aurons des livres, nous ne nous pendrons pas
LIVREJe sens le chagrin que vous avez eu de quitter votre château, et votre liberté, et votre tranquillité ; le cérémonial est un étrange livre pour vous
LIVREQuel gros livre ne ferait-on point de ses perfections ?
LIVREL'opéra [de Proserpine, de Quinault] est au-dessus de tous les autres ; le chevalier dit qu'il vous a envoyé plusieurs airs, et qu'il a vu un homme [Quinault] qui doit vous avoir envoyé le livre
LIVRÉ, ÉEQue n'êtes-vous pas pour eux, pour leur nom, pour leur famille [des Grignans] ? toute livrée, toute dévouée, toute ruinée, toute détachée de votre famille, hors de votre maman
LIVRÉ, ÉE[Mme de Guitaut qui venait d'accoucher] ne s'est non plus ménagée sur le bruit que si elle était reine ou dauphine, c'est tout dire ; car ces sortes de personnes sont entièrement livrées au bruit que donne la joie de leur accouchement
LIVRÉEVous m'avez donné tous vos sentiments, je porte votre livrée
LIVRERJe me promène seule, mais je n'ose me livrer à l'entre chien et loup, de peur d'éclater en cris et en pleurs
LIVRERQue je vous plains de vous livrer aussi cruellement que vous faites à vos inquiétudes !
LIVREREh, bon Dieu ! comment pourraient-ils [les Grignans] ne pas vous aimer, quand ils feront réflexion à ce que vous êtes pour leur maison, à la manière dont vous vous y êtes transmise, et livrée, et abîmée ?
LIVRERC'est le denier de la veuve.... il est vrai que je me suis livrée tout entière.... et j'ai dit : Eh bien ! si on me manque, si on me ruine....
LOGELa première chose qui saisit mon imagination la mène si loin, que cela compose souvent une loge des Petites-Maisons
LOGEIl me semble que je vois quelquefois les loges et les barreaux devant ceux qui me parlent, et je ne doute pas aussi qu'ils ne voient les miens
LOGÉ, ÉEJe veux.... vous assurer que j'en suis toujours logée là : c'est de croire qu'il n'y a point de mérite comme le vôtre
LOGEMENTLa prise d'un ouvrage à corne [à Philisbourg]..., on ne croit pas que la place dure longtemps après ce logement
LOGERJe vous avoue que je comprends le plaisir de loger avec les gens qu'on aime
LOGISJe garde mon logis huit jours après mon retour de Vichy, comme si j'étais bien malade
LOIJ'ai appris que feu Saint-Luc mettait Monseigneur à tous les maréchaux.... cela donne la loi aux autres
LOIIl proposa cinq ou six tempéraments qui auraient été reçus, si le roi ne s'était point fait une loi de ne les point recevoir
LOIMa bonne, votre commerce est divin ; ce sont des conversations que nos lettres.... j'admire votre soin et votre exactitude ; mais, ma très chère, ne vous en faites point une loi
LOIAu nom de Dieu, ma chère madame.... croyez qu'on ne peut être à vous ni sous vos lois avec plus de sincérité que j'y suis
LOIVotre frère entre sous les lois de Ninon
LOINC'est une belle conversation que celle que l'on fait de deux cents lieues loin
LOINJ'admire, ma fille, que deux cents lieues loin c'est vous qui me gouvernez
LOINElle [la Champmeslé] surpasse la Desoillets [autre actrice] de cent lieues loin ; et moi, qu'on croit assez bonne pour le théâtre, je ne suis pas digne d'allumer les chandelles quand elle paraît
LOINJe vous mandais que.... mais vous me renvoyâtes bien loin, et vous me dites que c'était lui souhaiter le pis qui pût lui arriver
LOINJe ne vais guère loin chercher dans mon coeur pour y trouver de la douceur pour vous
LOINVous seule pouvez faire la joie et la douleur de ma vie ; je ne connais que vous, et hors de vous tout est loin de moi
LOINL'horreur de l'hiver à la campagne n'est que de loin ; de près ce n'est plus de même
LOINCela fait voir que la sagesse revient de loin comme la jeunesse
LOINVous louez Revel par où je l'ai loué, en disant que je l'avais trouvé vrai et loin de toute vanité
LOISIRLa circonstance de leur mauvaise santé [la Rochefoucaud et Mme de la Fayette] qui les rendait comme nécessaires l'un à l'autre, et qui leur donnait un loisir de goûter leurs bonnes qualités
LOISIRMme de Chaulnes eut avant-hier au soir un si grand mal de gorge.... à Paris, on aurait saigné d'abord ; mais ici elle fut frottée à loisir avec du baume tranquille....
LOISIRHélas ! oui, mon pauvre monsieur, vous êtes malade.... je suis touchée de la tristesse de votre état ; j'en vois toutes les conséquences, et j'en suis triste à loisir
LONG, ONGUEPromettez-moi de prendre toujours le plus long et le plus sûr ; il n'y a nulle comparaison entre s'ennuyer et se noyer
LONG, ONGUELe monde n'a point de longues injustices
LONG, ONGUENotre vrai plaisir, c'est de penser que nous partons lundi, après avoir observé toutes les longues et brèves du cérémonial de Bourbon [lieu d'eaux]
LONG, ONGUEJe me promène en long et en large
LONG, ONGUEIl faut faire payer exactement toutes les rentes que doit Lajarie tout du long de son bail
LONG, ONGUEJe suis tellement libertine quand j'écris, que le premier tour que je prends règne tout du long de ma lettre
LONG, ONGUEM. le chancelier a fait lire le projet [pièce dans le procès de Fouquet] tout du long
LONG, ONGUENous craignons bien que vous n'ayez tout du long Mme la Grande Duchesse
LONG, ONGUEÀ la longue on n'y durerait pas
LONGUEURLa longueur de nos réponses fait frayeur ; elle fait bien comprendre l'horrible distance qu'il y a entre nous
LONGUEURQuelquefois je trouve une longueur infinie d'un ordinaire à l'autre, et je ne reçois vos lettres qu'en tremblant
LONGUEURLa tristesse que m'a donnée la longueur de votre mal
LONGUEURPour moi, je trouve les jours d'une longueur excessive ; je ne trouve point qu'ils finissent
LONGUEURJe vous adresse le billet que je lui écris, parce que par Sémur c'eût été une longueur infinie
LONGUEURMa tante est dans un état qui tirera dans une grande longueur
LOUABLEIl en faut revenir à Solon : nulle louange avant la mort ; cela est bien contraignant pour moi, qui aime à louer ce qui est louable ; le moyen d'attendre ?
LOUAGEIls allèrent prendre un carrosse de louage
LOUAGEC'est se ruiner que de faire tant de dépenses de louage de maison, d'ajustements et de ballots pour trois mois
LOUANGEOn est si lassé de louanges en face, qu'il y a du ragoût à pouvoir être assuré qu'on n'a pas eu dessein de vous faire plaisir
LOUANGEDes vers qu'il a faits à la louange de M. le Prince
LOUANGELe goût que je trouvai à des louanges [du cardinal de Retz par la Rochefoucauld] en absence, par un homme qui n'est ni intime ami, ni flatteur
LOUANGEOn a grondé cet avocat général [Lamoignon] d'avoir élevé si haut les louanges de cette maison [de Lorraine]
LOUERNous espérons tous les jours de louer votre maison
LOUERElle a loué la plus jolie maison du monde ; elle n'en veut plus
LOUERVous avez sans doute entendu louer le chevalier de Grignan sur le passage du Rhin
LOUERSi j'avais trouvé cette juste comparaison.... vous me loueriez par-dessus les nues
LOUEROn parla de vous, on vous loua jusqu'au ciel
LOUERJe vous loue fort que vous ne reconduisiez pas ; c'était pour en mourir
LOUERJe loue le torticolis qui vous a empêché d'avoir la fatigue de manger avec ces gens-là
LOUERJe ne cesse de me louer de sa société
LOUERJe me suis fort louée à Mlle de Scudéry de l'honnête procédé de M. de Péruis
LOUEUR, EUSEIl [Corbinelli] a fait une épître contre les loueurs excessifs ; elle fait revenir le coeur
LOUPCorbinelli est toujours un loup gris, comme vous savez, apparaissant, disparaissant, et ne pesant pas un grain
LOUPJe songe... que d'être toujours trompée sur cette guérison [de ma jambe], c'est une trop ridicule chose.... il faut savoir s'il y a encore des loups dans la bergerie, et les en faire sortir
LOUPCette guerre me touche donc au dernier point ; il [Charles de Sévigné] est présentement dans l'armée du roi, c'est-à-dire à la gueule au loup, comme les autres
LOUP....Un général portugais qui voulut porter la nouvelle lui-même de la bataille qu'il avait gagnée contre les Castillans, et laissa sa pauvre armée à la gueule au loup
LOUPRaison [besoin d'argent] où il n'y a pas un mot à répondre, raison qui ferme la bouche, raison enfin qui fait sortir le loup du bois
LOUP-GAROUJ'ai passé tous ces jours-ci comme un loup-garou
LOUVRESa maison va être le Louvre des états [de Bretagne]
LOYAL, ALEAdieu, ma très chère et très loyale, j'aime fort ce mot ; ne vous ai-je pas donné du cordialement ?
LUEURJe prie Dieu que les lueurs d'espérance pour une de vos filles [un mariage] puissent réussir
LUIIl est parti lui douzième
LUIMon fils me mande des folies, et il me dit qu'il y a un lui qui m'adore, un autre qui m'étrangle, et qu'ils se battaient tous deux l'autre jour à outrance dans le mail des Rochers
LUIJe sais, et c'est Salomon qui le dit, que celui-là est haïssable qui parle toujours de lui
LUMIÈRETout le monde croit que l'étoile de Mme de Montespan pâlit.... on regarde, on observe, on s'imagine, on trouve des rayons de lumière sur des visages que l'on trouvait indignes, il y a un mois, d'être comparés aux autres
LUMIÈRESi je suis assez heureuse pour vous retrouver encore à Paris, vous me consolerez de tous mes ennuis, et vous me donnerez de la joie, et de la lumière à mon esprit
LUMIÈREJe sens que mon coeur n'en est pas plus échauffé [après des sermons de Bourdaloue], et que toutes ces lumières dont il a éclairé mon esprit ne sont point capables d'opérer mon salut
LUMIÈREVous vous souvenez peut-être assez de moi pour savoir que je suis assez blessée des méchants styles ; j'ai quelque lumière pour les bons
LUMIÈREC'est un aimable homme, il a beaucoup d'esprit et de lumière, avec la douceur et la simplicité d'un enfant
LUMIÈRESi vous vouliez me dire un petit mot de plus sur les méchancetés qu'on vous a faites, peut-être vous pourrais-je donner de grandes lumières pour découvrir d'où elles viennent
LUMIÈREDonnez-moi quelque lumière sur cette belle aventure
LUMIÈRENotre saint évêque [saint Augustin] est une des plus brillantes lumières de l'Église
LUMIÈREJe disais autrefois de feu M. de Rennes qu'il marquait les feuillets de son bréviaire avec des tranches de jambon : votre Valence [l'évêque de Valence] ne mépriserait pas cette manière de signet : aussi son visage était une vraie lumière de l'Église
LUMINEUX, EUSEC'est un dommage extrême que la perte de ce petit évêque ; c'était, comme disent nos amis [Port-Royal], un esprit lumineux sur la philosophie
LUMINEUX, EUSEIl [l'abbé de Francheville] est grand cartésien ; c'est le maître de Mlle Descartes ; elle lui a montré votre lettre, il l'a admirée et votre esprit tout lumineux
LUMINEUX, EUSEIl [un prédicateur] a débuté par un accent provençal ; mais, en sortant de son trouble, il est entré dans un chemin si lumineux, il a si bien établi son discours....
LUMINEUX, EUSELe Traité de tenter Dieu me paraît le plus utile, et celui de la Ressemblance de l'amour-propre et de la charité, le plus lumineux, pour parler leur langage [des gens de Port-Royal]
LUNEElle est encore plus belle, cette lune, sous les arbres de votre abbaye ; je la regarde, et je songe que vous la regardez ; c'est un étrange rendez-vous
LUNEVous savez que c'est un des plus honnêtes garçons qu'on puisse voir [un homme condamné aux galères pour avoir fait tenir une lettre à la mère de Fouquet], et propre aux galères comme à prendre la lune avec les dents
LUNEMontgobert m'a conté fort plaisamment les manoeuvres de la belle Iris, et les jalousies de M. le comte [de Grignan] ; je crois qu'il verra souvent la lune à gauche avec cette belle
LUNEJe me purgerai après le plein de la lune
LUNEVoilà un commencement de lune qui pourra nous ramener du beau temps
LUNELes belles soirées et le clair de lune me donnaient un souverain plaisir
LUNEJe fus avant hier toute seule à Livry me promener délicieusement avec la lune ; il n'y avait aucun serein ; je me suis fort bien trouvée de cette petite équipée
LUNEJe vous assure, ma fille, que je n'y vais point [au serein] ....je résiste à la beauté de cette lune, avec un courage digne de louanges
LUNEJe suis ravi que le petit enfant se porte bien ; Villebrune dit qu'il vivra fort bien à huit mois, c'est-à-dire, huit lunes passées
LUNEJe vous prie de compter les lunes pendant votre grossesse ; si vous êtes accouchée un jour seulement sur la neuvième, le petit vivra ; sinon, n'attendez point un prodige
LUNETTEToutes ces galères qui ont fait partir M. de Grignan, sont devenues à rien ; il fallait que M. de Janson chaussât mieux ses lunettes
LUNETTECette lunette qui rapproche fort bien les objets de trois lieues ; que ne les approche-t-elle de deux cents !
LUNETTEJ'admire comme on peut tourner uniquement sur une pensée, et comme tout le reste me paraît loin ; c'est bien précisément cette lunette qui approche et qui recule les objets
LUNETTEVous savez comme elle [une dame] m'a toujours paru, et combien je vous conseille de vous servir en sa faveur de votre bonne lunette
LUSTRELe cabinet de M. de Coulanges est trois fois plus beau qu'il n'était ; vos petits tableaux sont en leur lustre et placés dignement
LUTHNous lisons Abbadie et l'Histoire de l'Église ; c'est marier le luth à la voix
LUTHElle [Mme de Marans] mariait le luth avec la voix, et le spirituel avec les grossièretés qui font horreur
MACARONEnfin je ne pense qu'à ma santé, et c'est ce qui s'appelle présentement mettre du sucre sur du macaron
MACHINEParlez un peu au cardinal de vos machines, des machines qui aiment, des machines qui ont une élection pour quelqu'un, des machines qui sont jalouses, des machines qui craignent ; allez, allez, vous vous moquez de nous, jamais Descartes n'a prétendu nous le faire croire
MACHINEVous dites que ma fille ne devrait faire autre chose que d'accoucher, tant elle s'en acquitte bien ; hé, Seigneur Dieu ! fait-elle autre chose ? mais je vous avertis que, si par tendresse et par pitié vous ne donnez quelque repos à cette jolie machine, vous la détruirez infailliblement, et ce sera dommage
MACHINEÀ minuit le malade eut une horrible vapeur à la tête ; la machine se démontait
MACHINENos pauvres machines sont sujettes à bien des misères
MACHINEIl ne faut point laisser prendre possession de nos pauvres machines à des maux si dangereux et si douloureux
MACHINEVous nous direz.... comme cette pauvre substance qui pense et qui pense si vivement, aura pu conserver sa machine si belle et si délicate, dans un bon état, pendant qu'elle était si agitée
MACHINEMa machine n'est point encore entamée ni dépérie
MACHINEOn ne parle que de la guerre : le roi a deux cent mille hommes sur pied ; toute l'Europe est en émotion ; on voit bien, comme vous dites, que la pauvre machine ronde est abandonnée
MACHINEJe ne puis rien porter : une cuiller me paraît la machine ronde
MACHINEJe ne me charge pas de vos compliments pour Mme de la Fayette ; priez-en M. d'Hacqueville ; la machine ronde n'a été que deux ou trois jours sans tourner ; il a été à Saint-Germain pour vous ; il est occupé de nos affaires ; c'est un ami adorable
MACHINEL'amie [Mme de Maintenon] de mon amie est la machine qui conduit tout
MACHINEJe comprends que vous n'oseriez demander des nouvelles de votre grande dépense : c'est une machine à quoi il ne faut pas toucher, de peur que tout ne renverse
MÂCHONNERIls étaient d'accord en bien des choses, il y en avait de dures, sur quoi ils mâchonnaient ; M. de la Rochefoucauld appelle cela manger des pois chauds
MÂCHONNEROn n'ose en parler [d'une équipée de Mlle de ***] à Mlle de Grignan, son amie, qui mâchonne quelque chose d'un pèlerinage, et se jette, pour avoir plus tôt fait, dans un profond silence
MADAMEJe suis dans la chambre de madame de Coulanges
MADAME[Aux états de Bretagne] On mange à deux tables dans le même lieu.... monsieur en tient une et madame une autre
MADAMEM. de Lavardin fait ici l'amoureux d'une petite madame
MADAMEJe me trouve fort à mon aise toute seule ; je crains qu'il ne me vienne des madames, c'est-à-dire de la contrainte
MADAMEM. de Molac ni les madames qui me font tant d'honnêtetés, ne me consolent point de n'être pas dans mes bois
MADAMECroiriez-vous que je suis enfermée aujourd'hui pour écrire, et que j'ai refusé rudement toutes les madames ?
MADAMEElle [la reine d'Espagne] arrêta l'autre jour le roi par delà l'heure de la messe ; il lui dit : madame, ce serait une belle chose que la reine catholique empêchât le roi très chrétien d'aller à la messe
MADAMEMadame royale peinte en miniature, fort ressemblante
MADEMOISELLEOn va voir, comme l'opéra, les habits de mademoiselle de Louvois
MADEMOISELLEMesdemoiselles de Grignan ont eu grande raison de trouver le château de leurs pères très beau
MADEMOISELLEIl y avait [à Rennes] une mademoiselle Descartes, propre nièce de votre père [Descartes], qui a de l'esprit comme lui ; elle fait très bien des vers
MADEMOISELLEIl [M. de Lauzun] épouse dimanche au Louvre, avec la permission du roi, mademoiselle de.... mademoiselle devinez le nom, il épouse Mademoiselle.... la grande Mademoiselle, Mademoiselle fille de feu Monsieur, Mademoiselle petit-fille de Henri IV, Mademoiselle d'Eu, Mademoiselle de Dombes, Mademoiselle de Montpensier, Mademoiselle d'Orléans, Mademoiselle cousine germaine du roi, Mademoiselle destinée au trône, Mademoiselle le seul parti de France qui fût digne de Monsieur
MADRIGALJe suis un peu fâchée que vous n'aimiez pas les madrigaux ; ne sont-ils pas les maris des épigrammes ? ce sont de si jolis ménages, quand ils sont bons
MAGASINJ'ai été voir tous les magasins
MAGIEAh ! ma bonne, c'est dommage que nous n'y sommes [ensemble] quelquefois au moins, par quelque espèce de magie, en attendant le printemps qui vient
MAGIEMais où a-t-il tant pris d'argent, ma fille ? c'est la magie noire
MAGNANIMEC'est une curiosité, un souvenir ; c'est de quoi parer un cabinet ; on reçoit tout simplement et avec tendresse ces sortes de présents ; et, comme il disait cet hiver, il est au-dessous du magnanime de les refuser
MAGNIFICENCEC'est enfin aujourd'hui que finit la longue magnificence de la noce de Mlle de Louvois ; il y a deux mois qu'elle est exposée au public
MAGNIFICENCEOn a donné cent millions de gratifications ; deux mille pistoles à M. de Lavardin, autant à M. de Molac.... enfin des magnificences
MAGNIFICENCERien n'est égal aux magnificences que la maréchale de Rochefort porte à cette princesse [la future Dauphine]
MAGNIFIQUEIl vint ici un augustin indigne, très indigne, et à qui je ne répondis sur ses magnifiques ignorances....
MAIGREMon Dieu, ma fille, que je vous gronderais de bon coeur d'être si aise d'être maigre ! si c'est par résignation, cela est admirable ; mais par goût, vous n'êtes point raisonnable
MAIGREElle mangea avec eux à minuit par fantaisie, car il n'était point jour maigre
MAIGREIls m'ont donné un si magnifique repas en maigre....
MAIGREURVous me dites que je suis en peine de votre maigreur ; je vous l'avoue, c'est qu'elle parle et dit votre mauvaise santé ; votre tempérament, c'est d'être grasse
MAILPendant que les autres jouaient au mail, je lui faisais conter ....par quelle aventure elle avait épousé M. de Chaulnes
MAILJe vous remercie de jouer au mail ; c'est un aimable jeu pour les personnes bien faites et adroites comme vous
MAILLa Mousse a une petite fluxion sur les dents, et l'abbé une petite fluxion sur le genou, qui me laissent le champ libre dans mon mail pour y faire tout ce qui me plaît ; il me plaît de m'y promener jusqu'à huit heures
MAILLARDJe souffrirai celle [la disgrâce] de voir votre ministre bourru [Colbert] ; j'observerai ses manières charmantes ; jusques ici, je n'ai dans la mémoire que son coup de Jean Maillard [la disgrâce de M. de Pompone]
MAILLEVous faites des merveilles, vous êtes aimée de tout le monde, et il me semble que je vous vois valoir mieux ; c'est que vous ne valiez maille derrière moi, comme dit M. de la Rochefoucault
MAILLOTVous avez un petit garçon qui n'est plus ce petit maillot de Mme de Coulanges ; c'est un joli garçon qui a de la valeur
MAINJe battrai des mains pour votre retour
MAINJ'ai écrit à M. de la Garde pour le bien remercier de la tendre et solide amitié qu'il a pour vous ; je ne crains pas qu'il change ; on ne sort point de vos mains, ni de celles de Pauline
MAINMa fille, les jours passent, comme vous dites ; et, au lieu d'en être fâchée, je leur prête la main pour aller plus vite
MAINLa promenade est si fort à la main.... que l'on est dix fois dans le jardin, et dix fois l'on en revient
MAINSi vos promenades étaient à la main comme les nôtres
MAINElle [Mme de Grancey] a mandé que l'âme prenante de Mme de Fiennes avait passé heureusement dans son corps, et qu'elle prenait à toutes mains
MAINJe suis fortement persuadée de tous les malheurs et de tous les chagrins répandus à pleines mains dans ce monde
MAINJe jetterais le temps à pleines mains comme autrefois...
MAINElle [l'oraison funèbre de Condé par Bossuet] est fort belle et de main de maître
MAINS'il avait une telle cause en main
MAINJe serais bien ici en main pour le bien faire [un compliment] tout à mon aise
MAINC'est un ami que je mettrai bien en oeuvre à son retour ; je ne m'endors pas.... cette route est bien disposée et fort en notre main ; mais il faut ménager longtemps avant que d'entreprendre quelque chose d'utile
MAINLes voilà retombés en bonne main
MAINMonsieur, je vous laisse en bonnes mains
MAINJe me livre à vous, et vous conjure de ne me point brouiller avec un si bon et si admirable ami.... enfin, ma très chère, je me mets entre vos mains, et, connaissant votre fidélité....
MAINIl [l'abbé de Coulanges] mérite bien que j'aie toute cette application.... je l'ai remis entre les mains du vin de Grave, dont il s'accommode fort bien
MAINIl tue le premier qui se trouve sous sa main
MAINLe onzième chapitre me tomba hier sous la main
MAINDans une petite allée à main gauche du mail
MAINJe voudrais avoir vu cette première [Mme de Brissac] faire main basse [prendre ce qui était à sa convenance] dans la place des Prêcheurs [à Aix], sans aucune considération de qualité ni d'âge
MAINRien n'a manqué au bonheur ni à l'agrément de ce voyage [en Provence] ; vous y mettrez la dernière main en repassant par Grignan, où nous allons vous attendre
MAINLa princesse de la Trimouille épouse un comte d'Ochtensilbourg, qui est le plus riche et le plus honnête homme du monde ; vous connaissez ce nom-là ; sa naissance est un peu équivoque ; sa mère était de la main gauche ; toute l'Allemagne soupire de l'outrage qu'on fait à l'écusson de la princesse de Tarente
MAINOn dit qu'il [M. de Noailles] a ordre de ne donner la main qu'aux lieutenants de roi et aux évêques
MAINLe roi d'Angleterre ne donne pas la main à Monseigneur [le fils de Louis XIV], et ne le reconduit pas
MAINLaissons tout entre les mains de Dieu
MAINC'est ainsi qu'il plaît à la Providence de faire sentir sa main de temps en temps
MAINIl vous écrivit l'autre jour une main tout entière de papier, c'était une rapsodie assez bonne
MAINTENIROn reparla de ce pauvre billet que vous m'écrivîtes.... je le soutiens conforme à notre amitié ; on me la disputa, je la maintins
MAISElle y fut reçue très bien, mais très bien, c'est-à-dire que le roi la fit mettre dans sa calèche avec les dames
MAISJe trouve le petit-fils fort joli, mais fort joli
MAISONOn dit que Mme de Réquigny vient aussi, c'est la sibylle Cumée ; elle cherche à se guérir de soixante et seize ans dont elle est fort incommodée ; ceci devient les Petites-Maisons
MAISONNos folies de libéralités sont parvenues au comble de toutes les Petites-Maisons du monde
MAISONIl [un domestique] a été dans de bonnes maisons
MAISONLa dame d'honneur, les dames d'atour, les filles, la gouvernante, les hommes, et toute la maison [de Madame la Dauphine] part demain
MAISONIl ira à l'armée pendant son quartier avec Sa Majesté, et commandera toute la maison du roi
MAISONJe vous gronde, ma fille, de vous être baignée dans cette petite rivière, qui n'est point une rivière et qui prend ce grand nom, comme bien des gens qui prennent le nom des grandes maisons
MAISONUn homme de très bonne maison
MAÎTREJ'aime fort la liberté et le libertinage de votre vie et de vos repas, et qu'un coup de marteau ne soit pas votre maître
MAÎTREIl ne fut pas le maître de son émotion
MAÎTREDans le temps que nous voulons la députation pour mon fils, dont apparemment M. de Chaulnes sera le maître cette année
MAÎTRESon latin et son bon sens le rendent un bon écolier, et ma routine et les bons maîtres que j'ai eus me rendent une bonne maîtresse
MAÎTREVatel, le grand Vatel, maître d'hôtel de M. Fouquet, qui l'était présentement de M. le Prince, cet homme d'une capacité distinguée de toutes les autres, dont la bonne tête était capable de contenir tout le soin d'un État.... s'est poignardé
MAÎTREM. de Saint-Thou, allant reconnaître un mouvement des ennemis, avec trente maîtres, en rencontra deux cents
MAÎTRESSEVous me dites que je pleure, et que je suis la maîtresse ; il est vrai, ma fille, que je ne puis m'empêcher de pleurer : mais ne croyez pas que je sois tout à fait la maîtresse de partir, quand je le voudrai
MAÎTRESSEUne émotion dont je ne suis pas maîtresse
MAÎTRESSEElle avait envie d'être la maîtresse du roi, elle l'est
MAÎTRESSEJ'aimerais mieux y demeurer par choix que d'y être forcée ; vous savez ce que dit l'abbé d'Effiat ; il a épousé sa maîtresse ; il aimait Véret quand il n'était pas obligé d'y demeurer ; il ne peut plus y durer, parce qu'il n'ose en sortir
MAJEUR, EUREM. le Prince lui envoya voir son armée ; eh bien qu'en dites-vous ? dit M. le Prince : Monseigneur, dit Despréaux, je crois qu'elle sera fort bonne quand elle sera majeure ; c'est que le plus âgé n'a pas dix-huit ans
MAL, ALENous trouvions l'autre jour qu'il n'y avait de véritable mal dans la vie que les grandes douleurs ; tout le reste est dans l'imagination
MAL, ALENous avons été si vilainement trompés par la Jarie.... si vous pouvez épargner Pasgerant, j'en serai bien aise ; mais, pour la Jarie, je vous prie de lui faire non-seulement toute la peur, mais encore le mal, s'il en faut venir là
MAL, ALEMessieurs, vous vous trompez, si vous croyez qu'il y ait du mal entre nous : je vous assure que nous sommes comme frère et soeur
MAL, ALELa pauvre la Mousse a eu mal aux dents
MAL, ALEIl a un peu mal à la main droite
MAL, ALEElle [ma fille] me mande qu'elle est mieux, qu'elle n'a point de mal à la poitrine
MAL, ALELa bise de Grignan [qui règne à Grignan, en Provence].... me fait mal à votre poitrine
MAL, ALESous prétexte que je me fais mal aux yeux
MAL, ALEÀ moitié chemin j'eus un grand mal de coeur
MAL, ALEParlons un peu de votre frère, ma fille, il est d'une faiblesse à faire mal au coeur ; il est tout ce qu'il plaît aux autres
MAL, ALEIl me vient tout conter, en disant qu'il se fait mal au coeur à lui-même ; je lui dis qu'il me fait mal au coeur aussi, je lui fais honte, je lui dis que ce n'est point la vie d'un honnête homme
MAL, ALEIl s'emporta, et dit... que, si sa femme avait du mal, elle était....
MAL, ALEAvec ces premiers [les confesseurs] on est comme Mlle d'Aumale, on aime mieux dire du mal de soi que de n'en point parler
MAL, ALESa fille a été très mal
MALADEQuand je vous écris de grandes lettres, ma chère enfant, vous avez peur que cette application ne me fasse malade
MALADEJe vous dirai que nous regardons la fatigue de venir par les chaleurs et par la diligence comme une chose terrible, et qui pourrait vous faire malade
MALADEQuoi ! vous n'êtes point malade à mourir comme je vous ai vue ! ah ! ma bonne, je suis trop heureuse
MALADEJe parlerai à Duchesne de votre petit médecin, à qui nous donnerons dans notre quartier quelques malades à tuer pour voir un peu comme il s'y prend
MALADIEJ'avais tort de craindre que l'air de Provence ne vous fît une maladie considérable ! vous ne dormiez ni ne mangiez....
MALCONTENT, ENTELes flots de la mer ne sont pas plus agités que son procédé [de Mme de la Troche] avec moi ; elle est contente et malcontente dix fois par semaine
MALÉDICTIONIl faut donc qu'il y ait quelque malédiction sur la litière
MALÉFICIÉ, ÉEJ'étais hier au soir avec Mme de Sanzei et d'Hacqueville : je vis entrer Vassé ; nous crûmes que c'était son esprit, c'était son corps très maléficié
MALENCONTREUX, EUSEJe suis quelquefois assez malencontreuse pour dire quelque chose qui lui plaise ; je voudrais que vous l'entendissiez me louer et me copier
MALENTENDUPar un malentendu nous crûmes n'avoir point de places
MALGRACIEUSEMENTAprès tant de bonté et de confiance que je vous ai témoignée, vous me refusez rudement et malgracieusement
MALGRÉIl est certain que j'aspirais au chef-d'oeuvre de n'avoir aimé qu'un chien, malgré les maximes de M. de la Rochefoucauld
MALGRÉIl faut se divertir, malgré qu'on en ait
MALHABILEVous n'êtes point si malhabile que lui ; car encore voit-on le sujet de vos mécomptes
MALHEURElle [Mme de Ludres] passa une nuit dans les champs, en faisant ce petit voyage, par un carrosse rompu, et tout ce qui arrive quand on est en malheur
MALHEUREUX, EUSEQuand je suis assez malheureuse de ne vous avoir plus, ma consolation toute naturelle, c'est de vous écrire
MALHEUREUX, EUSELa crainte qu'un si grand voyage [à Rome] ne fût malheureux à la vie de son mari [le duc de Chaulnes]
MALIGNITÉUne cuisse et les jambes enflées ; quelle malignité d'humeurs !
MALINGREM. le marquis de Termes qui arriva hier tout malingre de goutte et de colique
MALINGRESi notre Comtat eût été sur cette vie [celle du nouveau pape], il nous aurait duré longtemps ; mais le malingre [le dernier pape] mourir au bout de l'an !
MALLEJe reviens à la joie que j'eus de recevoir vos deux lettres dans un même paquet, de la main crottée de ce postillon ; je vis défaire la petite malle devant moi
MALMENÉ, ÉEVoilà la pauvre Gascogne bien malmenée
MALOTRU, UELe chevalier de Lorraine est très malotru et très languissant ; il aurait assez l'air d'être empoisonné, si Mme Brinvilliers eût été son héritière
MAMANVous êtes trop bonne et trop appliquée à votre pauvre maman : elles ne sont point accoutumées, les mamans, à ces aimables douceurs
MAMANLa duchesse de la Vallière y était ; elle appelle sa fille mademoiselle, et la princesse l'appelle belle maman
MANCHELes manches du chevalier font un bel effet à table ; quoiqu'elles entraînent tout, je doute qu'elles m'entraînent aussi ; quelque faiblesse que j'aie pour les modes, j'ai une grande aversion pour cette saleté
MANCHEJ'ai causé avec l'archevêque de Reims, qui vous est fort acquis ; son frère n'est point du tout dans la manche de Mme de Coulanges
MANDEROn mande que le roi d'Angleterre est arrivé en Irlande, où il a été reçu avec transport
MANDERJ'ai vu Guitaut et sa femme ; ils vous aiment ; mandez-moi un petit mot pour eux
MANÉGEIl y a bien de petites choses qu'il faut encore lui apprendre [au jeune marquis de Grignan] pour le manége de la conversation et de la société
MANÉGEQue fera-t-il [le jeune marquis de Grignan] d'un carnaval à Paris et à Versailles où l'on voudra le mettre de tout ?... il est bien jeune et bien peu accoutumé à cette sorte de manége
MANÉGEEn votre absence, je me mêle de lui apprendre les manéges des conversations ordinaires, qu'il est important de savoir
MANÉGEComme il était question de Rome, nous fîmes conter à ce duc [de Chaulnes] en carrosse tout le manége de ses autres voyages [à Rome]
MANÉGEEnfin toute la cérémonie, toutes les révérences, tout le manége demeurant arrêté [dans une réception de chevaliers, deux des chevaliers s'étant accrochés l'un à l'autre par les ornements de leurs vêtements]....
MANGEAILLEC'est le moyen de faire mourir notre abbé que de le tenter de mangeaille
MANGERIl ne sait que répondre, il mange des pois chauds
MANGERJe suis bien heureuse que le conseil que j'ai donné de la part de Fagon de manger davantage ait réussi ; cette sorte de régime, pour les personnes délicates, s'introduit beaucoup
MANGERC'est dommage de laisser son esprit [du jeune de Grignan] inculte ; je ne sais s'il n'est pas encore trop jeune pour le laisser manger de tout
MANGERIl mange chez Mme de Coulanges
MANGERIls ont même oublié le passé pour l'amour de moi, et l'ont priée à manger
MANGERLe comte d'Estrées est son ami et lui donne souvent à manger
MANGERJe pense fort souvent à votre santé, à votre tête, à cet air impétueux qui vous mange
MANGERIl a retrouvé autant de bien qu'il en avait mangé
MANGERCela me donna la belle pensée de vouloir être maîtresse de les vendre [des grains] quand il me plairait, et de manger mon blé en vert quand la fantaisie m'en prendrait
MANGERL'armée était à Deinse le 16 ; le roi y devait arriver ce jour-là pour la faire marcher près de Gand et manger ce bon pays
MANGERPuisqu'il [Toulongeon, un cousin de Mme de Sévigné] ne m'a point fait de réponse, je ne veux plus de commerce avec lui que pour le manger jusques aux os quand j'irai en Bourgogne
MANGERJe ne m'étonne pas si, après l'avoir grondé, vous vous êtes mise à l'aimer, à le manger ; car il n'y a que cela à faire à un petit ange comme celui-là
MANGERCette bonne petite princesse est si tendre et si jolie que l'on voudrait la manger
MANGERMongobert m'a mandé des merveilles de Pauline.... c'est une petite fille à manger
MANGERCe serait que, pour la facilité de la prononciation, vous voulussiez me permettre, comme faisait ma vieille amie la comtesse de Dalets, de la maison d'Estin, de manger l'article, et, au lieu de faire dire rigoureusement madame la comtesse de Dalets, vous voulussiez bien vous contenter de la comtesse Dalets
MANGERCe qu'il y a de plus de revenu à Marseille, se mange bien par les voyages
MANGERIEL'étoile de la mangerie s'est mise en ce pays malgré moi, je m'en suis plainte à vous ; car nous mangeons si sérieusement et si fort, comme du temps de nos pères, que l'on ne sent que l'ennui de la dépense
MANGERIEOn mangea à deux tables dans le même lieu ; il y a quatorze couverts à chaque table.... cela fait une assez grande mangerie
MANIÉ, ÉEIl [Bourdaloue] a pris le prince [le père du grand Condé] dans ses points de vue avantageux ; et, comme son retour à la religion a fait un grand effet pour les catholiques, cet endroit manié par le P. Bourdaloue a composé le plus beau et le plus chrétien panégyrique qui ait jamais été prononcé
MANIERJe reviens de Versailles ; j'ai vu ces beaux appartements, j'en suis charmée ; si j'avais lu cela dans quelque roman, je me ferais un château en Espagne d'en voir la vérité ; je l'ai vue et maniée
MANIERSoleri jure qu'il ne retournera plus auprès de vous, qu'il ne puisse vous dire qu'il a vu et manié votre fils
MANIÈREN'admirez-vous point comme on change et de quelle manière les choses entrent différemment dans la tête
MANIÈREC'est une plaisante étude que celle des manières différentes de chacun
MANIÈREJ'admire la manière de vos dames [en Provence] pour la communion ; elle est extraordinaire ; pour moi, je ne pourrais m'y accoutumer
MANIÈREVous comprenez bien, ma belle, que de la manière dont vous m'écrivez, il faut bien que je pleure en lisant vos lettres
MANIÈRELe maréchal de Créqui est dans Trèves ; si quelque balle a la commission de le tuer, je crois qu'elle le trouvera aisément, de la manière enragée dont on dit qu'il s'expose
MANIÈREElle [Mme de Grignan] vous supplie [vous Bussy] ....de continuer [à l'aimer] ; elle le mérite par la manière dont elle est pour vous
MANIÈRELe goût qu'elle a pour vous n'est point d'une Allemande ; elle est touchée de votre personne et de ce qu'elle croit de votre esprit ; elle n'en manque pas à sa manière
MANIÈREOn dit que c'était à force d'avoir de l'honneur en sa manière [Vatel qui venait de se tuer à cause de la marée qui n'arrivait pas]
MANIÈREAvec des livres, le temps passe, en sa manière, aussi vite que dans votre brillant château
MANIÈREJe suis à vous, ma chère enfant ; ce n'est point une manière de parler
MANIÈREOn m'a envoyé la lettre de Messieurs du clergé au roi ; c'est une belle pièce ; je voudrais bien que vous l'eussiez vue, et les manières de menaces qu'ils font à Sa Sainteté
MANIÈREJe ne vous parle pas de la guerre : on mande qu'elle est déclarée ; et d'autres, qui sont des manières de ministres, disent que c'est le chemin de la paix
MANIÈREM. Chapelain se meurt : il a eu une manière d'apoplexie qui l'empêche de parler
MANIÈREJe me résolus d'aller à Vichy, pour guérir tout au moins mon imagination sur des manières de convulsions à la main gauche et des visions de vapeurs....
MANIÈREIl [le gouverneur d'Orange] a une manière de petit donjon entouré de fossés ; on n'y peut arriver que d'un côté
MANIÈREElle [la Dauphine] a des manières toutes charmantes et toutes françaises
MANIÈRELes lettres [de son fils] sont d'une manière que, si on les trouve jamais dans ma cassette, on croira qu'elles sont du plus honnête homme de mon temps ; je ne crois pas qu'il y ait un air de politesse et d'agrément pareil à celui qu'il a pour moi
MANIÈREVous êtes d'une manière dans mon coeur que je craindrais fort que M. Nicole ne trouvât beaucoup à y circoncire
MANIÈRELe voilà donc prisonnier [le fils de Bussy].... de la manière qu'on m'a dit qu'il s'était avancé, je crois qu'il voulait prendre les ennemis
MANIÈREJe souhaite passionnément que les vôtres [affaires] se tournent d'une manière à faire que bientôt je vous puisse embrasser
MANIÈRESi vous saviez.... toutes les tribulations que j'ai eues.... je vous les conterai quelque jour ; car elles ne sont pas d'une manière à pouvoir les écrire
MANIÈREIl y en a qui disent que Mme de Main tenon sera placée d'une manière à surprendre
MANIÈRETous les compliments qu'on vous fait sont d'une manière toute propre à vous plaire et à vous flatter
MANOEUVREIls ne connaissent point, tous tant qu'ils sont, la manoeuvre des états [de la Bretagne]
MANOEUVREM. de Saint-Malo est revenu ; il a été mal reçu aux états [de Bretagne] ; on l'accuse fort d'avoir fait une méchante manoeuvre à Saint-Germain [où était la cour], et qu'il devait au moins demeurer, après avoir mandé ce malheur en Bretagne, pour tâcher de ménager quelque accommodement
MANQUERNotre marquis n'avait de chagrin.... que celui d'avoir manqué un levreau
MANQUERAdieu, ma très chère, je ne sais que vous dire de mon amitié, les paroles me manquent, je les trouve trop petites
MANQUERC'est lui [le coeur] qui ne manque jamais ; et, quoi que vous ayez voulu dire autrefois à la louange de l'esprit qui veut le contrefaire, il manque, il se trompe, il bronche à tout moment
MANQUERVoilà ce que font les croisées coupées jusques en bas [un homme était tombé par une de ces croisées] ; on ne saurait jamais manquer à mettre partout des garde-fous
MANQUERJe vous conjure de ne pas me manquer cet hiver
MANQUERIl [Corbinelli] a une grande joie de votre retour : vous lui manquez à tout
MANQUERCoulanges est toujours trop aimable, il nous manquera à Bâville si quelque chose peut nous manquer
MANQUERComme je suis une dame assez régulière, je n'ai pas voulu manquer à vous en demander votre avis et votre approbation [du mariage de Mlle de Sévigné avec M. de Grignan]
MARAISJe me jetterai sans balancer dans la bourgeoisie de Paris, je montrerai les baux de mes maisons.... enfin je tâcherai de me sauver par les marais comme je pourrai, plutôt que de payer cinq ou six cents livres pour un homme d'arrière-ban
MARAUDAILLECes maraudailles de Paris disent que Marfore demande à Pasquin pourquoi on prend en une même année Philisbourg et Maestricht, et que Pasquin répond que c'est parce que M. de Turenne est à Saint-Denis, et monsieur le Prince à Chantilly
MARCJe mets mes mains deux fois le jour dans le marc de la vendange, cela m'entête un peu, mais je crois sur la parole de tout le monde que je m'en trouverai bien
MARCHANDERDe sorte qu'étant plus riche [M. de Grignan] qu'il n'a jamais été, et se trouvant d'ailleurs et par sa naissance et par ses établissements et par ses bonnes qualités, tel que nous le pouvons souhaiter [pour Mlle de Sévigné], nous ne le marchandons point, comme on a accoutumé de faire
MARCHANDERLe maréchal de Grammont conte en son langage que le comte de Guiche n'était pas un misérable, sans naissance, sans dignité, et que jamais il n'a marchandé le monseigneur à aucun maréchal de France
MARCHANDERJ'affronterais plus aisément la mort dans la chaleur du combat.... que de voir de grosses vagues me marchander, et me mettre à loisir à deux doigts de ma perte [comme avait été mise Mme de Grignan]
MARCHANDERIls ne marchandent point à dire que Dieu dispose des créatures
MARCHANDERJ'ai appris que feu Saint-Luc mettait monseigneur à tous les maréchaux de France.... cela donne la loi aux autres, et ce n'est plus la mode d'y marchander, quand on fait tant de leur écrire
MARCHANDERJe continue à vous conjurer, ma très chère, de décider en ma faveur, et de ne plus balancer à faire un voyage que vous m'avez promis, et qu'en vérité vous me devez un peu ; je ne suis pas seule à trouver que vous marchandez beaucoup à me faire ce plaisir
MARCHANDERTrouvant son vilain visage près du vôtre, vous n'aviez pas marchandé et lui aviez donné un soufflet pour la faire reculer
MARCHANDISEJ'ai des obligations infinies à notre cher d'Hacqueville ; il me donne tout le temps qu'il peut ; c'est une marchandise qui est chère chez lui ; car il n'en a pas à demi [pour ses amis]
MARCHANDISESi nous trouvions quelque chose de bon pour votre enfant, nous ne manquerions pas de faire valoir notre marchandise
MARCHANDISEJe ne vous écris point, le voulant tous les jours, et vous aimant plus que vous ne m'aimez ; quelle sottise de faire si mal valoir sa marchandise ! car c'en est une très bonne que l'amitié
MARCHANDISEIl ne m'a pas paru que Mme de Schomberg ait encore pris ma place [auprès de Mme de la Fayette] ; il y a bien des paroles dans cette nouvelle amitié ; ne vous souvient-il point de ce que nous disions du plaisir que l'on prenait à étaler la marchandise avec les nouvelles connaissances ?
MARCHANDISEIl a fallu montrer notre noblesse en Bretagne, et ceux qui en ont le plus ont pris plaisir à se servir de cette occasion pour étaler leur marchandise
MARCHANDISENous parlâmes [avec Revel] de M. le chevalier ; il me parut bien dégelé sur l'estime parfaite qu'il a de lui ; il se vante de l'avoir vu en guerre et en marchandise
MARCHANDISEVous êtes bien heureuse, ma chère nièce, d'avoir fait une si bonne rencontre [un gouverneur pour son fils] ; c'est une marchandise qu'on ne trouve pas bien aisément
MARCHANDISEIl ne faut amener aucun page ; c'est une marchandise de province qui n'est point bonne ici
MARCHELa mortalité prodigieuse des ouvriers [travaillant à Versailles], dont on remporte toutes les nuits, comme de l'hôtel-Dieu, des charrettes pleines de morts ; on cache cette triste marche pour ne pas effrayer les ateliers
MARCHEJ'ai une envie extrême de savoir de vos nouvelles, et comme vous vous trouvez de la tranquillité et de la longueur de votre marche
MARCHECe fut un valet de chambre de M. de Pompone, qui arriva le dimanche à neuf heures dans la chambre de Mme de Vins ; c'était une marche si extraordinaire que celle de cet homme, et il était si excessivement changé, que Mme de Vins crut absolument qu'il lui venait dire la mort de M. de Pompone ; de sorte que, quand elle sut qu'il n'était que disgracié, elle respira
MARCHÉJe voudrais que vous eussiez déjà conclu le marché de votre terre
MARCHÉC'est donner que de faire un marché de cette sorte
MARCHÉÀ propos de vendre, je n'ai nul dessein de vendre Bourbilly, par une petite raison : c'est que c'est à ma fille après ma mort ; elle en fera le marché en ce temps-là
MARCHÉIl voit bien qu'il ne faut pas faire un sot marché
MARCHÉOn m'a conté d'elle [une dame] deux histoires un peu épouvantables ; je les supprime pour l'amour de Dieu, et puis ce serait courir sur le marché d'Adhémar
MARCHÉCe mot sur la semaine [ce mot que je vous écris dans la semaine] est par-dessus le marché de vous écrire seulement tous les quinze jours
MARCHÉDans cette incertitude, louerai-je votre appartement ? on est tous les jours sur le point d'en conclure le marché
MARCHÉElle arrive à Rouen, elle fait son marché de s'embarquer dans un vaisseau qui va aux Indes
MARCHÉJe consens de tout mon coeur que vous fassiez faire les réparations nécessaires des moulins, des métairies, des douves, des prés.... c'est mon intérêt ; faites donc toutes ces choses, et en faites les marchés en homme de bien et en bon père de famille
MARCHÉIl faudra que vous voyiez aussi ce que nous devons à Angebaut, et tirer le meilleur marché que vous pourrez de ce procès-verbal
MARCHÉMon oncle d'une seule parole l'a eu à une pistole meilleur marché que moi
MARCHÉVous auriez pu à bon marché, c'est-à-dire avec trente larmes, vous faire passer auprès de moi pour l'homme du monde le plus passionné
MARCHÉSoyez parfaitement aise qu'il [le jeune de Grignan] ait eu une légère contusion à la cuisse, après laquelle il m'a écrit la lettre que voilà ; vous y verrez qu'il est fort heureux d'en être quitte à si bon marché
MARCHÉSi vous saviez combien on est malheureuse quand on a le coeur fait comme je l'ai, je suis assurée que vous auriez pitié de moi ; mais je pense que vous n'en êtes pas quitte à meilleur marché, de la manière dont je vous connais
MARCHÉJe vous avoue, ma fille, que mon coeur me fait bien souffrir ; j'ai bien meilleur marché de mon esprit et de mon humeur
MARCHÉAgnès me regardait sans me parler, c'était notre marché
MARCHERC'était marcher sur des charbons ardents, sur des rasoirs, que de traiter cette matière si adroitement et avec tant d'esprit
MARCHERTous vos amis avaient la complaisance de me dire que j'avais raison de vous souhaiter avec ardeur : voilà sur quoi je marchais
MARCHERJe ne trouve pas bon que vous me remerciiez de l'amitié que j'ai pour lui [mon médecin] ; il marche tout seul, et n'a nul besoin de votre assistance
MARCHERPour assembler et faire marcher ces nobles régiments
MARCHERC'est ainsi que nous vivons et que nous marchons en aveugles, ne sachant où nous allons, prenant pour mauvais ce qui est bon, prenant pour bon ce qui est mauvais, et toujours dans une entière ignorance
MARCHERVous écrivez comme un ange ; je lis vos lettres avec admiration ; cela marche, vous arrivez
MARCHERVous êtes toujours trop regrettée et tendrement souhaitée dans cette petite chambre ; le café y marche tous les matins
MARDIJe commence ma lettre aujourd'hui, ma fille, jour de mardi gras
MARÉCAGEJ'ai mal aux genoux, aux épaules ; et je me sens encore si pleine de sérosités, que je crois qu'il faut sécher ces marécages [parties humides]
MARÉCHALLe maréchal de Grammont fut appelé, qui soutint les droits des maréchaux de France
MARÉCHALSes yeux et son rire [de Mme de la Boulaye] m'ont assuré qu'elle trouve cette petite affaire [la querelle de M. de Bussy et de M. de Roussillon] toute comme elle est ; cela me mit dans la disposition de lui promettre ce qu'elle me demandait, qui est d'être la maréchale de France de cette querelle
MARÉELa marée arrive cependant de tous côtés ; on cherche Vatel pour la distribuer ; on va à sa chambre, on heurte, on enfonce la porte, on le trouve noyé dans son sang
MARGUERITEIl ne me paraît pas qu'il ait l'ombre d'un tort à l'égard de la dame et du domestique de la maison dont il est sorti ; c'était des marguerites devant des pourceaux ; on n'était pas digne de lui
MARIJe suis un peu fâchée que vous n'aimiez point les madrigaux ; ne sont-ils pas les maris des épigrammes ? ce sont de si jolis ménages quand ils sont bons
MARIAGEIl [le futur beau père de M. de Sévigné] donne deux cent mille francs à sa fille ; c'est un grand mariage en ce temps-ci
MARIAGELa pensée de ce mariage de neuf ans avec un fermier
MARIÉ, ÉEOn mène la mariée dans son appartement, on porte sa toilette, son linge, ses cornettes ; elle se décoiffe, on la déshabille, elle se met au lit
MARIERIl dit, faisons le contrat ; on y consentit, et puis il dit : mais qui nous empêche de les marier demain ?
MARIERLe roi se réjouit de tout cela et marie sa fille, en faisant des compliments comme un autre
MARIERSi vous saviez, mon pauvre cousin, ce que c'est que de marier son fils, vous m'excuseriez d'avoir été si longtemps sans vous écrire
MARIERVous avez passé ce diantre de Rhône, si fier, si orgueilleux, si turbulent ; il faut le marier à la Durance ; ha, le bon ménage !
MARIERElle mariait le luth avec la voix et le spirituel avec la grossièreté
MARIERM. de Basville se marie à Mlle de Chalucel
MARIONNETTEPendant que le mari [M. de Grignan] fait cette marionnette de guerre au dehors [le siége d'Orange], la femme est aux prises avec Monsieur de Marseille
MARIONNETTENous avons gagné notre petit procès de Ventadour ; nous en avions fait les marionnettes d'un grand ; car nous l'avons sollicité
MARMITEIl se trouvera fort bien de la marmite renversée de M. de la Rochefoucauld ; cette abondance le faisait mourir
MARMOTCe marmot ! [le marquis de Grignan] entrer l'épée à la main, et forcer ce château, et tuer ou enlever onze ou douze cents hommes
MARMOTJ'embrasse les marmots, car il ne faut rien oublier
MARMOTTERQuand je lui demande ce qu'il marmotte
MARQUEJ'ai envie de vous mander que votre fille est devenue blonde : quoi qu'il en soit, il y a toujours à tous vos enfants la marque de l'ouvrier
MARQUEIl y a dans tout ce qui vient de vous autres [Grignan] un petit brin d'impétuosité, qui est la vraie marque de l'ouvrière
MARQUEVous auriez une paroisse de plus, dont vous seriez le seigneur supérieur avec toutes les marques
MARQUEOn quitte le jeu à l'heure que je vous ai dit ; on n'a point du tout de peine à faire les comptes ; il n'y a point de jetons ni de marques
MARQUENous avons tant de canons, tant de timbales, tant de drapeaux, tant d'étendards, tant de prisonniers [à Nerwinde], que jamais aucune bataille rangée ni gagnée, depuis cinquante ans, n'a fait voir tant de marques de victoire
MARQUEJe comprends mieux que personne du monde les sortes d'attachements qu'on a pour des choses insensibles et par conséquent ingrates ; mes folies pour Livry en sont de belles marques
MARQUEL'on dit quelquefois bien des choses qu'on ne pense pas ; et, quand on les penserait, ce ne serait point la marque de ne pas aimer
MARQUEVous ne me sauriez donner une marque plus agréable de votre amitié
MARQUESi vous m'aimez, vous m'en donnerez une marque cette année
MARQUÉ, ÉEMme de Saint-Valleri sera marquée ; j'ai si bien fait que son joli nez en sera gâté
MARQUÉ, ÉELa pensée d'être fâché de paraître guidon dans le livre de notre généalogie est tellement passée à mon fils.... il importera peu, dans les siècles à venir, qu'il soit marqué pour cette charge, qui a fait le commencement de sa vie, ou pour la sous-lieutenance
MARQUÉ, ÉEIl n'y a point d'endroit [à Livry] où je ne me souvienne de ma fille, et qui ne soit marqué tendrement dans mon imagination
MARQUÉ, ÉEIl y aura demain un an que je ne vous ai vue.... mon Dieu ! que ce jour est présent à ma mémoire ! et que je souhaite en retrouver un autre qui soit marqué par vous revoir, par vous embrasser !...
MARQUÉ, ÉEVoilà vraiment un malheur bien marqué et une destinée que rien ne pouvait empêcher
MARQUÉ, ÉEJ'irai assurément ; et mon jour est si bien marqué, que ce serait signe de grand malheur si je ne partais pas
MARQUÉ, ÉEC'est là ma dévotion [être soumise à la volonté de la Providence].... et, si j'étais digne de croire que j'ai une voie toute marquée, je dirais que c'est là la mienne
MARQUÉ, ÉEAh ! ma bonne, fallait-il que ma vie fût rangée et marquée si loin de la vôtre !
MARQUÉ, ÉECette année 89 si prédite, si marquée, si annoncée par de grands événements
MARQUÉ, ÉEOn dit le miséréré [auprès de Saint-Aubin mourant] ; ce fut une attention marquée par ses gestes et par ses yeux ; il avait répondu à l'extrême-onction
MARQUÉ, ÉELa distinction de ce choix si bien marqué par la lettre du roi [M. de Chaulnes nommé ambassadeur à Rome]
MARQUÉ, ÉEIl faut qu'il y ait eu quelque rudesse marquée à ces fêtes de Versailles
MARQUÉ, ÉEJe n'ai point été malade, je n'ai point eu d'ennui marqué, j'ai vu de belles maisons, de beaux pays
MARQUÉ, ÉEToutes ces circonstances sont si touchantes et si marquées, qu'encore que ce ne soit point la première mort subite dont on ait entendu parler....
MARQUÉ, ÉEMme de la Fayette a eu trois accès marqués de fièvre quarte
MARQUÉ, ÉENous lûmes une relation en détail du siége de Maestricht, qui est en vérité une très belle chose : les frères de Rippert y sont très bien marqués
MARQUÉ, ÉELes pères [de la maison de Sévigné] quelquefois considérables dans les guerres de Bretagne, et bien marqués dans l'histoire
MARQUÉ, ÉECette mère [Mme de Lavardin] dont la tête est marquée entre les bonnes
MARQUÉ, ÉEJe comprends votre tristesse de la mort de ce jeune chanoine.... je vois, comme vous, la Providence marquée dans l'opiniâtreté de ne lui pas donner ce qui le pouvait guérir
MARQUÉ, ÉEIl faut.... regarder la suite [d'une imprudence] comme une volonté de Dieu toute marquée
MARQUÉ, ÉEJe ne suis point du tout mal avec M. et Mme de Pontchartrain.... je n'ai rien du tout de marqué à leur égard ; car ce n'est pas un crime d'être amie de nos gouverneurs
MARQUÉ, ÉEOn ne me parle point sur ce sujet [la retraite du cardinal de Retz, pour la blâmer], je suis trop marquée
MARQUERJ'ai senti douloureusement le 24 de ce mois [anniversaire du jour de la séparation de la mère et de la fille] ; je l'ai marqué, ma très chère, par un souvenir trop tendre
MARQUERNon-seulement ils [les ennemis] ont promptement levé le siége, mais on leur a pris beaucoup de poudre, de canon ; et tout ce qui marque une fuite
MARQUERC'est peut-être la décision de la destinée de Mlle de Grignan que ce voyage ; c'est par suite de cet arrangement que la Providence l'a marqué
MARQUERJe voulais lui en marquer mon inquiétude
MARQUERJe vais par la Bourgogne.... je vous écrirai d'où je pourrai ; je ne puis marquer aucun jour
MARQUERVos réflexions sont tristes et justes sur la déroute de la maison de Créquy ; Canaples reste seul des trois frères, après toutes ses tribulations et tous ses maux, que vous marquez si bien
MARQUERMme la comtesse de Soissons est partie cette nuit pour Liége.... la Voisin [empoisonneuse] l'a extrêmement marquée
MARQUERDites à Montgobert qu'on ne tape point les cheveux [dans une coiffure], et qu'on ne tourne point les boucles à la rigueur.... on marque quelques boucles
MARQUERLes bals de Saint-Germain sont d'une tristesse mortelle.... le roi n'a cette complaisance que pour marquer le carnaval, sans aucun plaisir
MARTYREMme de Fontanges est duchesse.... Mme de Montespan est enragée.... vous pouvez juger du martyre que souffre son orgueil
MARTYREEn vérité, c'est un martyre que cette séparation
MARTYREL'on cachait cette tristesse si habilement, qu'elle ne paraissait point du tout ; et l'on se livrait, pour mieux tromper, au martyre insupportable d'être à la cour, d'être belle et parée
MARTYREVous ne serez jamais embarrassée de cette enfant [Pauline].... j'en jouirais, et ne me ferais point le martyre, au milieu de tous ceux dont la vie est pleine, de m'ôter cette consolation
MARTYRECette femme n'a point d'affaires ; elle ne cherche qu'à faire des visites ; elle vient de vingt lieues loin... d'abord me voilà à me cacher dans ces bois, comme vous savez, pour différer mon martyre
MARTYRISERElle [la princesse de Conti] est sans pouls et sans parole ; on la martyrise pour la faire revenir
MARTYRISERNe vous martyrisez point à vous ôter cette petite personne [Pauline].... tâtez, tâtez un peu de l'amour maternel
MASCARADEIl y a tous les soirs des bals, des comédies et des mascardes à Saint-Germain
MASCARADEAh ! ma bonne, quelle aventure que celle de la mort du roi d'Angleterre, la veille d'une mascarade ! mon marquis, il faut que vous soyez bien malheureux de trouver en votre chemin un événement si extraordinaire
MASQUENe levez point le masque, et ne vous chargez point d'avoir une haine à soutenir
MASSACREIl faut pâmer de rire de ce que vous dites de l'air italien ; le massacre que vos chantres en font....
MASSEIl avait une terre de la maison de Bellièvre qu'on lui avait fort bien donnée ; il l'a remise dans la masse des biens des créanciers, disant qu'il ne saurait aimer ce présent, quand il songe qu'il fait tort à des créanciers, qui ont donné leur argent de bonne foi
MASSUETout était prêt, il arrive un coup de massue qui rabaisse la joie
MATC'est donc un mat qui a été donné lorsqu'on croyait avoir le plus beau jeu du monde, et rassembler toutes ses pièces ensemble
MATAh ! mon Dieu, donnez-moi un peu de temps : je voudrais bien donner un échec au duc de Savoie, un mat au prince d'Orange
MATTout le monde y jouait [aux échecs] à Pompone.... et, cependant que le maître du logis gagnait M. de Chaulnes, on lui donnait un étrange mat à Saint-Germain
MATERQuoique la mauvaise fortune vous ait tellement maté toute votre vie, que votre bon naturel n'a pas eu toute son étendue ; je crois que vous entendez le mot de mater
MATÉRIAUXC'est de l'amitié, c'est de l'intérêt, c'est de l'estime [pour M. de Grignan avec qui Mme de Sévigné était brouillée] ....voyez ce que votre adresse peut faire de tant de bons matériaux ; car, en vérité, j'ai senti quelque douleur d'être brouillée avec un homme qui écrit si bien
MATÉRIAUXJe vous trouve bien en famille de tous côtés, et je vous vois très bien faire les honneurs de votre maison.... l'on ne peut pas mieux faire que ce que vous faites ; je vous souhaite seulement des matériaux ; car, pour de la bonne volonté, vous en avez de reste
MATERNEL, ELLEJ'oubliai inhumainement, contre l'ordinaire des grand'mères, à vous parler de ma pauvre petite d'Aix ; j'en suis encore à ma fille ; et mon amour, car on dit l'amour maternel, n'a point emporté ce premier degré dans le second
MATERNITÉA-t-on jamais vu un coeur comme le vôtre, et une maternité si parfaite ?
MATERNITÉAdieu, ma belle ; je suis persuadée que personne ne sait aimer comme vous ; je dirais : si ce n'est moi ; mais la tendresse de la maternité est si naturelle, et celle des enfants si extraordinaire, que, quand je fais ce que je dois, vous êtes un prodige
MATERNITÉPour moi, je changeai de chemise et d'habit ; et, sans vanité, je me fis d'une beauté qui effaça entièrement mes belles-filles ; l'honneur de la grande maternité fut soutenu avec dignité
MATERNITÉAimez-moi toujours, mon cher comte ; je vous quitte d'honorer ma grand'maternité
MATINJe me suis éveillée du matin, et je vous écris
MATINJ'attends demain, de grand matin, une lettre de vous
MATINQuoi ! ma bonne, vous avez pensé brûler.... eh quoi ? si le hasard n'avait fait lever M. de Grignan plus matin que le jour, voyez un peu, ma bonne, où vous en étiez
MATINLe matin d'hier on fit un service au chancelier à Sainte-Elisabeth
MATINVous avez fort envie d'aller à Grignan, mais il me semble qu'il est bien matin : vous trouverez encore la bise en furie
MATINÀ l'égard de la morale.... je ne voudrais point du tout qu'elle [Pauline] mît son petit nez ni dans Montaigne, ni dans Charron, ni dans les autres de cette sorte ; il est bien matin pour elle
MATINLe roi disait un de ces matins : En vérité, je crois que nous ne pourrons pas secourir Philisbourg ; mais enfin, je n'en serai pas moins roi de France
MATOUJ'embrasse le matou [votre mari]
MATRONEAprès cette leçon de matrone, je vous ferai mille compliments de la part de Chesières
MAUDIT, ITELe style de la Calprenède est maudit en mille endroits
MAUDIT, ITEJ'ai vu Ariane [tragédie de Th. Corneille] pour elle seule [la Champmeslé] ; cette comédie est fade, les comédiens sont maudits ; mais, quand la Champmeslé arrive, on entend un murmure ; tout le monde est ravi, et l'on pleure de son désespoir
MAUVAIS, AISESi nous ne nous marions à cette heure, jamais nous n'y réussirons ; nous [Charles de Sévigné] n'avons jamais été si bon, et nous pouvons devenir mauvais
MAUVAIS, AISECe qui me fâche, c'est qu'en ne faisant rien, les jours se passent et l'on vieillit, et l'on meurt ; je trouve cela bien mauvais
MAUVAIS, AISEC'est [l'eau de la reine de Hongrie] la plus mauvaise chose du monde aux nerfs attaqués des douleurs de la goutte ou du rhumatisme
MAUVAIS, AISEElle [Pauline] s'aime elle-même, elle veut plaire ; il ne faut que cela pour se corriger.... l'amour-propre, si mauvais à tant d'autres choses, est admirable à celle-là
MAUVAIS, AISELes louanges du petit glorieux [le chevalier de Grignan] ne sont pas mauvaises ; il ne les jette pas à la tête
MAXIMEJe fis l'autre jour une maxime tout de suite sans y penser, et je la trouvai si bonne que je crus l'avoir retenue par coeur de celles de M. de la Rochefoucauld
MEÂ-CULPÂDès qu'ils [les Bretons] voient les soldats, ils se jettent à genoux, et disent meâ-culpâ ; c'est le seul mot de français qu'ils sachent
MÉCHANCETÉJe me renferme à comprendre qu'on vous fait des méchancetés ; je ne puis les deviner, et ne vois point d'où elles peuvent venir
MÉCHANT, ANTEIl me donna les plus méchantes raisons du monde, que je pris pour bonnes
MÉCHANT, ANTEQuand je vous mande de certaines choses.... je les apprends ou de M. le Premier.... ou de M. le grand maître, ou du fils de M. de la Rochefoucauld : ces auteurs-là ne sont pas méchants
MÉCHANT, ANTEQue je vous plains d'avoir eu un méchant prédicateur !
MÉCHANT, ANTEElle a toujours une très méchante santé
MÉCHANT, ANTESa femme [de Ch. de Sévigné] entre dans ses sentiments [de dévotion] ; je suis la plus méchante, mais pas assez pour être de contre-bande
MÉCHANT, ANTEVous êtes toujours bien méchante quand vous parlez de Mme de la Fayette ; je lui ferai quelques légères amitiés de votre part
MÉCHANT, ANTESi les Espagnols font les méchants
MÉCOMPTEAprès la perte de la santé que je mets toujours avec raison au premier rang, rien n'est si fâcheux que le mécompte et le dérangement des affaires
MÉCOMPTELes réflexions que vous faites sur le mécompte éternel de nos projets sont fort raisonnables
MÉCOMPTER (SE)Je ne sais ce que vous voulez dire quand vous croyez que l'abbé se mécompte à votre profit
MÉCOMPTER (SE)Les médecins [de la Dauphine], ne pouvant lui faire d'autre mal, se sont si bien mécomptés, qu'ils l'ont saignée dans la fin du troisième mois et dans le huitième ; tant ils sont enragés de vouloir toujours faire quelque chose !
MÉCOMPTER (SE)Quand on compte sans la Providence, ma chère fille, on court risque souvent de se mécompter
MÉCOMPTER (SE)C'est sur cela que j'avais compté et que je me suis mécomptée
MÉCONNAISSABLELe chevalier de Mirabeau a conté ici de quelle manière vous avez été touchée de mon mal, et comme en six heures de chagrin, votre visage devint méconnaissable
MÉCONNAÎTREVous n'avez donc plus qu'à me mander pourquoi vous m'avez envoyé ce beau chapelet que je méconnaissais
MÉDAILLEDes trésors et tous les biens du monde me pourraient-ils donner autant de joie que votre amitié ? mais aussi tournez la médaille, rien ne serait pis que le contraire
MÉDECINUn bon appétit, un doux sommeil, un sang reposé, une grande vigueur dans les fatigues ; voilà ce qu'un médecin pourrait lui ôter, si nous le mettions entre ses mains
MÉDECINEJe vous prie, ma bonne, quoi qu'on dise, de faire de l'huile de scorpion, afin que nous trouvions en même temps les maux et les médecines
MÉDECINEJe m'en vais prendre demain une légère médecine
MÉDECINEJe pris une sotte bête de médecine
MÉDECINEJe vous vois user de votre autorité pour faire prendre médecine à votre fils.... vous êtes heureuse que votre enfant ne vous ait jamais vue avaler une médecine : votre exemple détruirait vos raisonnements
MÉDECINEUn séjour trop court [en Bretagne] me serait inutile ; ce serait toujours à recommencer ; il faut avaler toute la médecine
MÉDIANOCHEAprès minuit sonné, plus scrupuleusement que nous ne faisions en Bretagne, on servit le plus grand médianoche du monde en viandes très exquises
MÉDIOCRETâchez, mon enfant, de vous accommoder un peu de ce qui n'est pas mauvais ; ne vous dégoûtez point de ce qui n'est que médiocre
MÉDIOCREL'impatience que j'ai n'est pas médiocre
MÉDIOCREJe voudrais bien en avoir une [espérance] plus prochaine de vous avoir cet hiver avec moi ; pour vous dire le vrai, mes désirs là-dessus ne sont pas médiocres
MÉDIOCREDe la manière dont on m'a parlé, l'article de votre jeu n'est pas médiocre sur votre dépense
MÉDITATIONJe fais une allée nouvelle qui m'occupe ; je paye mes ouvriers en blé, et ne trouve rien de solide que de s'amuser, et de se détourner de la triste méditation de nos misères [les souffrances de la Bretagne]
MÉDITÉ, ÉENe trouvez-vous point que c'est un vrai miracle que ces sortes de vocation, si solides et si bien méditées ?
MÉDITERQuand on passerait sa vie à méditer les changements que l'on voit à la cour tous les jours, on n'y comprendrait rien
MÉDITERIl y a longtemps qu'elle médite sur cette déclaration
MÉDITERCroyez-vous, ma bonne, que vos affaires ne tiennent pas une grande place dans mon coeur ? je crois que j'y médite plus tristement que vous
MÉDITERRANÉ, ÉEPour moi, je suis ravie de leur misère [des Hollandais dans la Méditerranée] ; cela rend la Méditerranée tranquille comme un lac, et vous en savez les conséquences
MEILLEUR, EUREJe n'ai jamais vu un homme ni d'un meilleur esprit, ni d'un meilleur conseil
MEILLEUR, EUREJ'ai dit à Vardes que je le priais de vous faire entendre que je vous étais meilleure présentement à Paris qu'à Grignan
MEILLEUR, EUREJe crois que la Carnavalette [l'hôtel Carnavalet] nous sera meilleure que l'autre maison qu'on nous avait indiquée
MEILLEUR, EUREJe vous demande une amitié toute des meilleures pour M. de Pellisson
MÉLANGENe trouvez-vous pas que voilà encor un beau sujet de réflexions pour soutenir ce mélange continuel de maux et de biens que la Providence nous prépare, afin qu'aucun mortel n'ait l'audace de dire je suis content

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