Définition de STATION

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : sta-sion ; en vers, de trois syllabes

DÉFINITIONS

1
Sémantique : Terme de physiologie. Action de se tenir debout. La station est plus pénible à maintenir que la marche.
Plus généralement, état dans lequel les animaux restent immobiles sur le sol, appuyés sur leurs quatre membres, ou sur leurs membres postérieurs seulement, suivant l'espèce à laquelle ils appartiennent.
Manière dont un animal se tient. Station bipède.
2
Pause, demeure de peu de durée qu'on fait dans un lieu. J'ai fait une grande station à sa porte. Je ne suis pas resté longtemps dans ce lieu, je n'y ai fait qu'une station.
3
Lieu où l'on s'arrête, que l'on visite.
Enfin, ma chère enfant, vous avez porté votre délicatesse à Marseille, et M. de Grignan l'a voulu ; je suis persuadée qu'il vous aura menée à Toulon et à toutes les stations qu'il faut faire voir à Mlles de Grignan
M. Muller.... dit... que ce détroit [de Behring] offre une ou plusieurs îles qui servent de routes ou de stations communes aux habitants des deux continents [l'ancien et le nouveau]
de Georges Louis Leclerc, comte de BUFFON dans Not. just. Ép. nat. Oeuvr. t. XIII, p. 327
Stations thermales, diverses installations établies près des sources thermales à l'effet de permettre d'y séjourner et d'y suivre un traitement en rapport avec la nature des eaux et les conditions climatériques du lieu d'émergence.
Stations d'été, celles qui ne permettent le séjour que pendant les trois ou six mois de belle saison ; stations d'hiver, celles dans lesquelles le climat et les autres dispositions permettent de suivre un traitement en hiver comme en été.
4
Lieu où l'on s'arrête, où s'arrêtent les voitures.
Tous les délais sont dangereux, lui ai-je dit ; hâtez-vous d'arriver à la première station, d'où vous pourrez lui écrire à votre aise
Endroit où se tiennent les voitures publiques pour prendre les voyageurs.
Sémantique : Terme de chemin de fer. Endroit où s'arrête un convoi pour prendre ou déposer des voyageurs. Chef de station.
5
Particulièrement, visite des églises, chapelles et autels désignés pour y faire certaines prières. Station pour gagner le jubilé.
Nous nous empressions à occuper les meilleures places ; c'était à qui serait auprès du bénitier ou à l'entrée de la chapelle de la station
Ceux-ci adoptaient aveuglément tous les contes qu'on leur débitait, et ils accomplissaient scrupuleusement toutes les stations qui leur étaient indiquées
de LEGRAND D'AUSSY dans Inst. Mém. sc. mor. et polit. t. v, p. 426
Faire ses stations, visiter les églises désignées pour y gagner les indulgences.
S'il faut faire le jubilé à Paris, nous passerons quinze jours à Meudon, d'où l'on ira faire ses stations
Au jubilé, le roi faisait presque toujours ses stations à pied
Donner une station à un prédicateur, lui assigner une église pour qu'il y prêche pendant l'avent et le carême.
Ils auront le crédit d'avoir une station du jubilé
Il [l'abbé Boileau] ne fut pas toujours heureux dans ses stations à Versailles
de Jean Le Rond D'ALEMBERT dans Éloges, Ch. Boileau.
On dit dans le même sens : Cette église est une bonne station.
Prière que l'on fait à une station.
Sémantique : Terme de liturgie. Le jeûne du mercredi et du vendredi, qui ne durait que jusqu'à dix heures.
6
Dans les nivellements et opérations de trigonométrie, lieu où l'on se place pour opérer convenablement. On ne saurait mesurer une distance inaccessible que par deux stations.
Nous fixâmes notre dernière station dans la partie la plus montueuse de l'île, et nous louâmes pour cet objet la maison d'un pauvre paysan
de BIOT dans Inst. Mém. Acad scienc. t. III, p. LXXXI
Mettre un instrument en station, le disposer pour faire une observation.
7
Sémantique : Terme de marine. Certaine étendue de mer assignée à des vaisseaux pour y établir leur croisière pendant un temps fixé. Quitter, relever la station. Les bâtiments de la station.
Elles [les îles de l'Archipel] devinrent les stations de tous ces vaisseaux génois et vénitiens
Bâtiments qui sont en station.
8
Sémantique : Terme d'astronomie. Station d'une planète, position par laquelle elle passe quand son mouvement change de sens, c'est-à-dire devient de direct rétrograde, ou inversement.
Les stations et rétrogradations sont un corollaire mathématique des mouvements autour d'un même foyer
de DELAMBRE dans Abr. astr. 17e leçon.
9
Sémantique : Terme de botanique. Lieu où croît spontanément et d'une manière habituelle une espèce donnée.

HISTORIQUE

1
XIIe s.
Deus les mist en terre de promissiun, en certaine statiun
dans Rois, p. 2
2
XIIIe s.
À peine tient estacions ; Car sovent a tentacions
dans Ren. 15193
3
XIVe s.
Il [les Gaulois] se herbergent sans garde et sans stacions [postes]
de Pierre BERCHEURE dans f° 113
4
XVIe s.
Quand ils estoient entrez un peu plus avant, ils ne voyoyent plus que ciel et mer sans trouver quelque portne station
.... qu'il les veut veoir en la nef de l'eglise, comme ils se mectent quelquefois en station
de Vincent CARLOIX dans VI, 23

ÉTYMOLOGIE

1
Provenç. estatio, istacio, statio ; espagn. estacion ; ital. stazione ; du lat. stationem, de stare (voy. STABLE).

Synonymes de STATION

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