L'oeuvre Lettres (1646-1696) de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ

Ecrit par Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ

Date : 1725

Citations de "Lettres (1646-1696)"

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PAYSIl y a des coeurs délicats ; quand cela se trouve avec un esprit sec, cela fait des progrès merveilleux dans le pays de la jalousie
PAYSC'est un pays [la cour] qui n'est point pour moi
PAYSNous dévidons beaucoup de chapitres, et de tous pays nous revenons à vous
PAYSParlez-moi un peu de votre santé en détail ; car vous avez des pays, hélas ! où il s'est fait autrefois de grands ravages
PAYSJe n'en ai pas une [incommodité], et n'ayant pas ouï dire qu'en avançant pays, on trouvât la parfaite santé...
PAYSAGENous parcourons toute cette belle côte, et nous voyons deux mille objets différents qui passent incessamment devant nos yeux comme autant de paysages nouveaux dont M. de Grignan serait charmé
PEAULes os lui percent la peau ; elle est entièrement étique et desséchée
PÉCHÉSi j'avais autant pleuré mes péchés, que j'ai pleuré pour vous depuis que je suis ici....
PÊCHERJ'ai bien envie d'en savoir votre avis [de cette devise], et où je l'ai pêchée ; car je ne crois pas l'avoir faite
PÊCHERQuel plaisir prenez-vous à dire du mal de votre esprit ?... où pêchez-vous cette fausse et offensante humilité ?
PEINDREQuelle audace de vous faire peindre ! je m'en réjouis, c'est signe que vous êtes belle
PEINDREUn tour de visage et un menton à peindre
PEINDREIl [le duc de Luxembourg a été interrogé pendant quatre heures [pour l'affaire des poisons]... pour Mme la comtesse de Soissons, c'est une autre manière de peindre : elle a porté son innocence au grand air [elle s'est enfuie]
PEINDREDes traîtresses de douleurs qui reviennent quelquefois, et dont il faut se moquer, parce que c'est la manière de peindre des rhumatismes
PEINDRENous avons fort parlé [avec l'évêque de Marseille] de toutes les affaires passées ; il me semble que je les ai peintes au naturel
PEINEVoulez-vous savoir des nouvelles de Rennes.... on a chassé et banni toute une grande rue, et défendu de les recueillir [les habitants] sur peine de la vie
PEINEIl faut un peu que je vous dise des nouvelles de nos états pour votre peine d'être Bretonne
PEINEJe me repens de vous avoir écrit mes douleurs ; elles vous donneront de la peine quand je n'en aurai plus
PEINEJ'ai mes peines, j'ai les vôtres encore bien vivement
PEINENe vous mettez point en peine jamais de me faire réponse
PEINEIls lisaient dans ma pensée, et trouvaient que j'étais en peine de vous ; et de quoi veulent-ils donc que je sois en peine ?
PEINEJe suis en peine de vous savoir à Aix, à cause de la petite vérole qui y était
PEINEJe suis en peine du paquet dont vous me parlez
PEINEElle a été dans des peines de votre santé qui ne sont pas concevables
PEINEJe ne suis point en peine que vous ne fassiez tout ce qui sera nécessaire pour nous empêcher de tomber dans le panneau
PEINEJ'étais en peine qu'une petite demoiselle représentât le roi [à Saint-Cyr, dans Esther] : on dit que cela est fort bien
PEINERien n'est égal à l'étendue de ses soins, aux peines qu'il prend
PEINECela valait bien la peine de la déshonorer
PEINEVous aviez donc ce joli visage que j'aime tant ; conservez-le tout le plus que vous pourrez : vous auriez peine d'en trouver un pareil
PEINELe maître de la maison malade d'une fièvre dont le quinquina a eu toutes les peines du monde à le tirer
PEINERLe soulagement de quelque chose qui vous peine
PEINT, EINTEVotre lettre, ma chère fille, me paraît d'un style triomphant.... votre humeur est peinte dans votre lettre
PEINT, EINTEN'avez-vous point trouvé jolies les cinq ou six fables de la Fontaine, qui sont dans un des tomes que je vous ai envoyés ?... nous apprîmes par coeur celle du Singe et du Chat.... cela est peint
PEINTUREJe crois que Marseille vous a paru beau : vous m'en faites une peinture extraordinaire, qui ne déplaît pas
PÊLE-MÊLEVous ai-je dit comme elle a joué l'affligée, et comme elle volait la cassette pendant que sa mère expirait ? vous ririez de voir comme tous les vices et toutes les vertus sont jetées pêle-mêle dans le fond de ces provinces
PÊLE-MÊLEElle emporta tout cela sur son coeur avec la rage pêle-mêle
PÊLE-MÊLEJe ne suis point entêtée, ma bonne, de M. de Lavardin.... mais je suis assez juste pour rendre au vrai mérite ce qui lui appartient, quoique je le trouve pêle-mêle avec ses désagréments
PELERJe ne saurais [à cause d'un rhumatisme] couper ni peler des fruits
PELOTERNous attendons ce petit colonel [le fils de Mme de Grignan], qui vient se préparer pour aller en Piémont ; car cette expédition de Nice n'est que peloter en attendant partie
PENAUD, AUDELa Gêvres.... est demeurée toute penaude
PENCHÉ, ÉEIl [Turenne mort] était penché le nez sur l'arçon
PENCHÉ, ÉEJe fus hier au cours avec un air penché, parce que je ne veux point faire de visites
PENCHERC'est de son côté [du P. Bouhours, dans une querelle avec Ménage] que le ridicule penche
PENDANTEn cet emploi, pendant que serait moins propre ; cependant de bons écrivains n'ont pas toujours observé cette distinction : Pendant que je vivrai, je ne puis jamais voir tranquillement tous les maux qui vous peuvent arriver
PENDARD, ARDELe petit pendard tire [au blanc] un pied plus loin que M. le Dauphin [par flatterie]
PENDARD, ARDEL'autre jour, un pendard d'homme, voyant ma lettre infinie, me demanda si je pensais qu'on pût lire cela
PENDELOQUEDes rubans noirs à sa tête [de Mme de Montespan], des perles de la maréchale de l'Hospital embellies de boucles et de pendeloques de diamants de la dernière beauté
PENDERIEM. de Chaulnes est à Rennes avec les Fourbin et les Vins, et quatre mille hommes ; on croit qu'il y aura bien de la penderie
PENDERIENous [nous, les gens de Bretagne] ne sommes plus si roués.... il est vrai que la penderie me paraît maintenant un rafraîchissement
PENDRELes rigueurs s'adoucissent ; à force d'avoir pendu, on ne pendra plus
PENDREÀ qui en avez-vous, ma bonne, de dire pis que pendre à votre esprit, si beau et si bon ?
PENDREMme de Montrevel est enragée : après avoir été pendue un mois aux oreilles du roi et de Quanto [Mme de Montespan]....
PENDREQue notre ami Noailles prenne garde à lui ; on dit qu'il lui en pend autant à l'oeil
PENDREM. de Rohan, qui la trouve belle [Mlle de Lannion] dès l'année passée, s'est pendu à son oreille d'une si étrange façon....
PENDREEt si je n'avais M. de la Rochefoucauld et M. d'Hacqueville pour me consoler, je me pendrais de trouver encore en moi cette faiblesse [le goût des romans]
PENDU, UEIl [Bourdaloue] nous peignit sa mort [de Condé] avec des couleurs ineffaçables dans mon esprit et dans celui de tout l'auditoire, qui paraissait pendu et suspendu à tout ce qu'il disait
PENDU, UENous avons trouvé ce matin deux grands vilains pendus à des arbres sur le grand chemin ; nous n'avons pas compris pourquoi des pendus
PENDULEM. Boucherat me contait l'autre jour qu'un curé avait reçu devant ses paroissiens [Bretons] une pendule qu'on lui envoyait de France (car c'est ainsi qu'ils disent) ; ils se mirent tous à crier en leur langage que c'était la gabelle
PENDULEJe regardais ma pendule, et prenais plaisir à penser : voilà comme on est quand on souhaite que cette aiguille marche ; et cependant elle tourne sans qu'on la voie, et tout arrive à la fin
PÉNÉTRÉ, ÉECes bois sont présentement tous pénétrés du soleil
PÉNÉTRÉ, ÉEJe lui demande [au médecin]... pourquoi vous êtes si pénétrée du froid
PÉNÉTRÉ, ÉEJe vous l'avoue, je suis pénétrée de cette affaire ; elle me pique et me blesse le coeur en plus d'un endroit
PÉNÉTRERJe n'en ai reçu que trois de ces aimables lettres qui me pénètrent le coeur
PÉNÉTRERMettre huit gouttes [d'un baume].... et le frotter jusqu'à ce qu'il soit pénétré à loisir
PÉNITENCEUn beau château, un bel air, de belles terrasses, une trop bonne chère : cette vie est trop douce, et les jours s'écoulent trop tôt, et l'on ne fait point de pénitence
PÉNITENCELes peines qui sont attachées à la tendresse que j'ai pour vous, étant offertes à Dieu, font la pénitence d'un attachement qui ne devrait être que pour lui
PÉNITENT, ENTELe cardinal de Retz conservera son équipage de chevaux et de carrosses ; car il ne peut plus avoir la modestie d'un pénitent à cet égard-là, comme dit la princesse d'Harcourt
PENSÉ, ÉEJe n'ai jamais rien vu de pensé comme la fin de ce billet ni tourné si galamment
PENSÉEL'armée de M. de Luxembourg n'est point encore séparée.... je serai au désespoir, s'il faut que je reprenne encore les pensées de la guerre
PENSEREntendre vos raisons, qui se rapportent fort à celles qu'on a déjà pensées
PENSEREnfin, que ne pense-t-on point quand on pense toujours, avec beaucoup de silence et de loisir ?
PENSERIl disait que nous ne pouvions avoir d'idées que de ce qui avait passé par nos sens ; mon fils disait que nous pensions indépendamment de nos sens : par exemple, nous pensons que nous pensons
PENSERComme il y a beaucoup à penser, je pense beaucoup aussi, et par malheur bien inutilement
PENSERCette petite chapelle.... qui a soixante-trois toises de longueur, donne bien à penser à notre chapitre, qui croyait être un des plus beaux de France
PENSERNous pensions partir aujourd'hui, ma chère fille, mais ce ne sera que demain
PENSEROn me mande qu'il quitte tout pour penser à sa santé
PENSERSi j'étais en lieu.... de vous donner des conseils, je vous donnerais celui de ne pas penser présentement d'aller à Grignan
PENSERMa fille a pensé être mariée ; cela s'est rompu, je ne sais pourquoi
PENSERMme de Vins est encore ici, les autres à Pompone ; leur hôtel de Paris a pensé brûler
PENSERMadame la Dauphine ne put tenir plus longtemps les éclats de rire [à une scène plaisante]... la majesté du roi en pensa être ébranlée
PENSERCe fut là [auprès de Turenne mort] où M. de Lorges, M. de Roye.... pensèrent mourir de douleur
PENSERNous y vîmes.... un chat qui voulut arracher les deux yeux de Mme de la Fayette, et pensa bien d'en passer son envie
PENTESi vous trouviez dans Avignon ou dans Lyon de quoi faire des rideaux, un fond, un dossier, des soubassements, des pentes....
PENTEElle [Mme de la Fayette] vous conseille d'observer la pente naturelle de son esprit [de Pauline, fille de Mme de Grignan]
PENTEIl [Corbinelli] regarde avec respect la tendresse que j'ai pour vous.... il est bien loin de me conseiller de m'opposer à cette pente
PERCÉ, ÉEComment n'êtes-vous pas percé à jour, ou brûlé, mon cher comte, d'avoir été exposé tout l'hiver à la pointe et au feu de ces regards... ?
PERCÉ, ÉELes feuilles furent percées dans un moment, et nos habits percés dans un autre moment
PERCÉ, ÉEJe ne puis penser à ce discours sans avoir le coeur percé et fondre en larmes
PERCERL'autre jour, en entrant dans un bal, un gentilhomme breton fut poignardé par deux hommes habillés en femme ; l'un le tenait, l'autre lui perçait le coeur à loisir
PERCERMes sueurs sont si extrêmes, que je perce jusqu'à mes matelas
PERDREJe crus que je ne vous perdrais pas pour cela [une lettre non écrite], puisque vous ne m'aviez pas perdue pour quelque chose de plus
PERDREPlaignez-moi d'avoir perdu le cardinal de Retz
PERDREJ'ai perdu, à force de vous écouter, la grossière ignorance sur bien des choses
PERDREA-t-on gagé d'être parfaite ? non assurément ; et, si j'avais fait cette gageure, j'y aurais bien perdu mon argent
PERDREEntrez dans ces raisonnements [les probabilités que le jeune de Grignan n'aille pas à la guerre] .... et ne vous mettez point si tôt en travail ; c'est dommage de perdre vos douleurs
PERDREIl m'envoie sa harangue, qui ne perd rien pour être imprimée
PERDREMon fils me fit l'autre jour une assez méchante plaisanterie : il me manda qu'il avait perdu au reversis deux cent soixante louis
PERDRESi elle [Mme de Bouillon] est innocente, elle perd infiniment de n'avoir pas le plaisir de triompher
PERDREJe comprends qu'en effet vous perdez un peu que je ne sois plus à Paris
PERDREQuand vous me dites que cela n'est pas considérable, je me perds et ne peux comprendre comme cela se peut faire
PERDREJe me perds dans cette pensée
PERDRENous ne nous perdons point, de notre race ; nos liens s'allongent quelquefois, mais ils ne se rompent jamais
PERDU, UEIl me semble que je suis dans un pays perdu de ne plus traiter tous ces chapitres
PERDU, UEQue fait votre paresse pendant tout ce tracas.... Elle vous attend dans quelque moment perdu pour vous faire au moins souvenir d'elle
PERDU, UEQuand il sut [Lauzun] qu'on le menait à Pignerol, il soupira, et dit : Je suis perdu
PERDU, UELe coadjuteur est perdu d'avoir encore ce crime [avoir fait passer Mme de Grignan sous le pont d'Avignon] avec tant d'autres
PERDU, UEIl comptait tout : c'était seize gouttes de vin dans treize cuillerées d'eau ; s'il y en eût eu quatorze, tout eût été perdu
PERDU, UEPour la Mousse il court comme un perdu
PERFECTIONJe crois que vous serez obligés de venir achever ici la cérémonie de chevalier dans le cours de l'année prochaine, prendre le collier, prêter le serment, et achever ainsi la perfection d'un chevalier sans reproche
PERFECTIONVous me parlez de M. de Beauvilliers et de l'abbé de Fénelon, et de la perfection de tous ces choix, comme je vous en ai déjà parlé : ils sont divins
PERFECTIONElle [Mlle de Scudéry] fut remercier Sa Majesté un jour d'appartement ; elle fut reçue en toute perfection
PERFECTIONFaçonnière et coquette en perfection
PERFECTIONJ'ai quasi envie de ne vous rien dire sur ma santé ; elle est dans la perfection
PERFECTIONIl dansa... les folies d'Espagne... d'une perfection, d'un agrément qui ne se peut représenter
PERFECTIONParlons de ma santé... Dieu me la donne jusqu'à présent d'une perfection qui me surprend moi-même
PERFECTIONJ'étais présent quand on lui conseilla d'y aller [aux eaux de Balaruc], après lui en avoir dit les perfections
PERFECTIONNERJe suis ravie de votre bonne santé ; elle me donne du courage pour perfectionner la mienne
PERFIDEJe crois, en vérité, comme vous, que le roi et la reine d'Angleterre sont bien mieux à Saint-Germain que dans leur perfide royaume
PÉRI, IEIl y a eu une flûte [sorte de navire] périe devant les yeux du prince d'Orange
PÉRILCe qui me reste, c'est d'avoir les pieds et les mains enflés.... mais cela s'appelle des incommodités, et point du tout des périls
PÉRILLEUSEMENTTout le monde en ce pays a eu des rhumatismes ou des fluxions sur la poitrine.... il y a six semaines que la Marbeuf en est périlleusement malade
PÉRIODEIl [un rhumatisme] a son commencement, son augmentation, son période et sa fin
PÉRIODESerait-il possible que vos incommodités fussent venues à leur période ?
PÉRIRElle [Mme de Soubise] avait une de ses dents du devant de la bouche un peu endommagée ; ma foi, elle a péri
PÉRIRVotre bon droit ne peut jamais périr
PÉRIRLe jour que je vis périr dans ce nuage épais le soleil qui avait brillé tout le jour
PÉRIRJe vois le bon usage que vous faites de ce conte.... il est vrai qu'il périt entièrement entre mes mains ; vous l'avez ressuscité, ma chère belle, et vous l'avez fort bien appliqué
PÉRIRSauvez quelque chose de l'excessive dépense ....ayez une vue générale de ne rien laisser périr, et de ne vous relâcher sur rien
PÉRIRAinsi est péri devant nos yeux cet homme si aimable et si illustre [le cardinal de Retz]
PERMISSIONComme les femmes ont permission d'être faibles
PERMISSIONGuilleragues disait hier que Pellisson abusait de la permission qu'ont les hommes d'être laids
PERSONNAGEJe voulais vous envoyer la Champmeslé pour vous réchauffer la pièce ; le personnage de Bajazet est glacé...
PERSONNAGEC'est en vérité [Mme de Chaulnes] une très aimable amie, et qui s'acquitte divinement de tous les personnages que la Providence lui fait faire
PERSONNAGEIl [M. de Marsillac] remplit parfaitement le personnage du meilleur fils qui fut jamais
PERSONNAGESongez au plaisir qu'aura votre fils... d'avoir été à la première occasion où Monseigneur a commencé le personnage de conquérant
PERSONNECe n'est point une personne [Madame] à donner cette marque de faiblesse
PERSONNEElle [la princesse de Conti] apprend à chanter, à danser, elle lit, elle travaille, enfin c'est une personne
PERSONNEJe l'ai trouvée [la jeune marquise de Sévigné] toute pleine de raison, entrant dans nos affaires du temps passé comme une personne
PERSONNEIl est fort joli de sa personne
PERSONNEJ'ai mandé à Beaulieu de me bien conter tout ce qu'il dira, fera, et comme il est de sa petite personne
PERSPECTIVEJe m'en irai avec cette douce espérance de vous revoir l'hiver, c'est une perspective agréable
PERSPECTIVEVous me donnez des perspectives charmantes pour m'ôter l'horreur des séparations
PERSPECTIVEMa chère enfant, je ne vous dis pas que vous êtes mon but, ma perspective ; vous le savez bien
PERSPECTIVEJ'ai en perspective d'aller vous voir, et cette pensée me fait subsister
PERSUADERElle veut me persuader de passer l'été, et qu'il est ridicule d'aller plus loin
PERSUADERVous voulez me persuader la dureté de votre coeur, pour me rassurer sur la perte de votre enfant
PERTENous sommes très sensibles à la perte que vous allez faire de votre aimable Comtat
PERTEJe ne pouvais faire dans l'amitié une plus grande perte [que celle de Mme de Lavardin] ; je la sens très vivement
PERTECes petites pertes fréquentes sont comme les petites pluies qui gâtent bien les chemins
PERTEVous savez tout ce que la fortune a soufflé sur la duchesse de Fontanges ; voici ce qu'elle lui garde : une perte de sang si considérable qu'elle est encore à Maubuisson, dans son lit, avec la fièvre qui s'y est mêlée ; elle commence même à enfler
PERTEIl y a de certaines philosophies qui sont en pure perte, et dont personne ne nous sait gré
PERVENCHEGuérissez-vous avec votre bonne pervenche bien verte, bien amère, mais bien spécifique à vos maux, et dont vous avez senti de grands effets
PESAMMENTM. de Chaulnes parla bien aussi, un peu pesamment, mais cela n'était pas mal à un gouverneur
PESANT, ANTEIl n'y a personne qui ne connaisse quelque douleur d'estomac ; celle que vous sentez est plus piquante et plus pesante
PESANT, ANTEJe ne crois point vous avoir été pesante
PESANT, ANTEIl me souvient encore comme il faut vivre pour n'être pas pesante
PESANT, ANTEJe comprends fort bien.... la dépense de votre voyage ; je l'avais dit à notre abbé comme une chose pesante pour vous
PESANT, ANTEIl est vrai que les femmes [d'une certaine société] valent leur pesant d'or
PESANTEURMon cher oncle avait quatre-vingts ans ; il était accablé de la pesanteur de cet âge
PESANTEURC'est une chose plaisante à observer que le plaisir qu'on prend à parler, quoique de loin, à une personne que l'on aime, et l'étrange pesanteur qu'on trouve à écrire aux autres
PESERPersonne ne pèse plus ses paroles que vous sur les choses importantes
PESERLes ennemis se sont rendus puissants, on a pesé lourdement sur la Bretagne et sur le gouverneur
PESERPleurâtes-vous longtemps ? ne dormiez-vous point ? aviez-vous quelque chose qui vous pesait sur le coeur ? mon Dieu ! comment faisiez-vous ?
PESERJe ne sais comme on peut inhumainement peser sur les gens qu'on doit aimer
PESERM. de Rennes vous garde votre appartement.... c'est un homme admirable ; il ne pèse rien, ni ses gens aussi
PESERL'abbé Testu est parti, disant que Paris lui pèse sur les épaules
PESERJe pèse sur l'agrément et sur l'utilité même de cette sorte de vivacité [la présence d'esprit]
PÉTILLERJe ne sais où j'en suis, à cause de la maladie de ma tante ; l'abbé et moi, nous pétillons ; et nous sommes résolus, si son mal se tourne en langueur, de nous en aller en Provence
PÉTILLERLe duc d'Estrées poussait un peu loin les reproches.... le duc de Charost pétillait, et lui dit....
PETIT, ITEJe pars demain... cette séparation, quoique petite, lui coûte beaucoup [à l'abbé de Coulanges]
PETIT, ITEBonjour, ma très chère ; je ne sais que vous dire de mon amitié ; les paroles me manquent, je les trouve trop petites
PETIT, ITEJe ne souhaite au monde que de guérir, afin de partir dans le très petit commencement de septembre
PETIT, ITEVoilà le vrai discours d'un petit glorieux, d'un petit ambitieux, d'un petit téméraire, d'un petit impétueux, d'un petit maréchal de France
PETIT, ITEVos lettres me plaisent au dernier point ; pourtant, ma petite, ne vous incommodez point pour m'écrire
PETIT, ITEConsolez-vous du petit ; il n'y a de la faute de personne, il est mort des dents
PETIT, ITENotre bon abbé.... se porte fort bien ; il s'amuse à bâtir un petit : car nous n'avons point d'argent
PÉTOFFELe Charmant sait toutes nos pétoffes : il entre admirablement dans tous ces tracas
PÉTOFFEVotre santé, votre famille, vos moindres actions, vos sentiments, vos pétoffes de Lambesc, c'est là ce qui me touche
PÉTOFFELe parlement.... veut désunir l'Angleterre de la France ; c'est présentement la grande pétoffe de l'Europe
PÉTRI, IECette droiture, cette naïveté dont il [le coeur de Turenne] était pétri
PÉTRI, IEJe suis toute pétrie de Grignans
PÉTRIRDe vous et de Mme du Fresnoi, on en pétrirait une personne dans le juste milieu : vous êtes aux deux extrémités
PÉTRIRLe coeur de l'abbé [de Coulanges] est pour vous comme si je l'avais pétri de mes propres mains
PEUJe vous recommande, ma chère enfant, un peu de repos, un peu de tranquillité, un peu de résignation aux ordres de la Providence, un peu de philosophie
PEUJe crois que j'arriverai à Grignan un peu après vous
PEUMandez-moi quand vous aurez cette lettre ; elle est un peu comme celles de Cicéron
PEUIl y a trop peu que je suis dans un pays où...
PEUIl y a si peu que la Pentecôte est passée
PEUPLEJe n'aime ce petit peuple [ses petits-enfants] que pour l'amour de vous
PEUPLEPauline [fille de Mme de Grignan] me paraît digne d'être votre jouet... le petit marquis [son fils] est fort joli... parlez-moi souvent de ce petit peuple et de l'amusement que vous y trouvez
PEURNous pensâmes verser mille fois.... ce qui vous surprendra, c'est que je n'avais point de peur
PEURIl n'y a pas moyen d'être si mal et si brouillé avec soi-même ; il faut tâcher d'établir la peur dans son coeur et dans sa conscience
PEURJ'avais peur que ce mouvement n'en empêchât un autre ; j'avais peur de vous quitter, j'avais peur de vous suivre ; enfin, ma fille, je craignais tout de ma tendresse et de ma faiblesse
PEURMon fils me conseille toujours de faire arrêter la Jarie pour ces treize cents francs.... et de faire un peu de peur à Pasgerant
PEURCes Messinois, qui font plus de peur que de mal aux autres, vous font, comme vous dites, bien plus de mal que de peur
PHILOSOPHEIl me semble que la mort du roi d'Angleterre [Charles Il] devient plus philosophe et anglaise que chrétienne et catholique
PHILOSOPHERSi j'avais quelqu'un pour m'aider à philosopher, je pense que je deviendrais une de vos écolières [en cartésianisme]
PHILOSOPHEROn philosophe pourquoi cette augmentation [surcroît de dignité accordé au chancelier d'Aligre]
PHILOSOPHIEEt, comme vous dites, ma belle, toutes les philosophies ne sont bonnes que quand on n'en a que faire
PHILOSOPHIEIl y a de certaines philosophies qui sont en pure perte et dont personne ne nous sait gré
PHRASEL'abbé Tétu est retourné en Touraine... et, pour varier un peu la phrase, il a mené à ce second voyage toute la case [maison] de Richelieu
PHYSIONOMIES'il [un jeune homme de bonne figure disant des sottises] m'eût donne des coups de massue sur la tête, il ne m'aurait pas plus affligée ; je jurai de ne me plus fier aux physionomies
PICHON, ONNEEncor que mon amour maternel soit demeuré au premier degré, je ne laisse pas d'avoir de l'attention pour les pichons
PICOTÉ, ÉELes grands ormes sont un peu dépouillés, et l'on n'a point de regret à ces feuilles picotées
PIEJ'ai été chez Mignard, il a peint M. de Turenne sur sa pie
PIÈCEJ'enverrai à Mme de Coulanges ce qui lui appartient de votre lettre, elle sera mise en pièces
PIÈCEDites un petit mot à cette bonne d'Escars, qui se met si bien en pièces quand il s'agit de vous servir
PIÈCEJe leur donnerai une pièce de boeuf salé
PIÈCEMe voici encore, ma fille, à dépenser... mon pauvre esprit en petites pièces de quatre sous ; il n'y a pas un grain d'or à tout ce qu'on dit
PIÈCECe qu'on fera, à ce que dit M. le prince, c'est que nous prendrons une autre place, et ce sera pièce pour pièce
PIÈCELa description des cérémonies [contenue dans votre lettre] est une pièce achevée
PIÈCEAmusez-vous à vous guérir tout à fait ; mais il faut que vous le vouliez, et c'est une étrange pièce que votre volonté
PIÈCESi vous regardez votre exil comme une pièce attachée à l'ordre de la Providence
PIÈCEVous êtes une pièce fort nécessaire à notre véritable joie
PIÈCELe maréchal de Bellefonds a été trop sec et trop d'une pièce
PIEDÔ trop heureux ceux qui plantent des choux ! quand ils ont un pied à terre, l'autre n'en est pas loin ; je tiens ceci d'un bon auteur [Rabelais]
PIEDJ'ai grand besoin de vous tous.... j'ai beau frapper du pied [allusion au mot de Pompée], rien ne sort qu'une vie triste et unie....
PIEDAdieu, mon cher cousin, écrivons-nous un peu sans nous gronder, pour voir comment nous nous en trouverons ; si cela nous ennuie, nous serons toujours sur nos pieds pour nous faire quelque petite querelle d'Allemand
PIEDUne des deux femmes qu'ils ressuscitent est entièrement sur pied, l'autre est bien mieux
PIEDNous avons remis par son moyen le reversi sur pied
PIEDIls [les jésuites] ont remis sur pied les cinq propositions ; il a fallu promettre et désavouer ce qu'ils ont voulu ; les lettres de cachet.... sont de puissants arguments....
PIEDJamais roi de France ne s'est vu trois cent mille hommes sur pied
PIEDJe n'ai pas encore mis tout à fait l'honneur sous les pieds
PIEDLà-dessus, Monsieur se jette aux pieds du roi
PIEDMa fille, vous ne mettez pas le pied à terre, votre tourbillon est violent
PIEDLe baron [Ch. de Sévigné] est ici qui ne me laisse pas mettre le pied à terre, tant il me mène rapidement dans les lectures que nous entreprenons
PIEDMademoiselle du Plessis laisse périr toutes les affaires qu'elle a à Vitré, et ne veut pas y mettre les pieds
PIEDJe m'y en vais moi-même [à la poste], et chercher des Grignans ; car je ne puis vivre sans en avoir pied ou aile
PIEDVous galopez sur le bon pied, je l'avoue ; mais vous allez trop loin
PIEDLa petite Saint-Géran m'écrit des pieds de mouches que je ne saurais lire
PIEDVous êtes vraiment trop jolie sur votre sac de pommes au pied d'un figuier, avec un bon panier de figues et de raisins devant vous
PIEDCelui-ci [le traité de la Prière continuelle, de Hamon] ....est si spirituel, si lumineux, si saint, qu'encore qu'il nous passe cent pieds par-dessus la tête, il ne laisse pas de nous plaire et de nous charmer
PIEDVotre état est une mer où je m'abîme.... quand j'y compare mes affaires réduites au petit pied, je crois regarder par un microscope, et je me crois riche....
PIEDMM. Dangeau et Langlée ont eu de grosses paroles.... Dangeau menaça ; Langlée repoussa l'injure par lui dire qu'il n'était pas sur le pied, dans le monde, d'un homme redoutable
PIEDL'autre jour, Madame et Mme de Monaco prirent d'Hacqueville pour s'en aller courir les rues incognito.... comme Madame n'est point sur le pied d'être galante, elle se joue parfaitement bien de sa dignité
PIEDC'est son humeur, il le faut prendre sur ce pied-là
PIEDVous me parlez de votre amitié ; je crois qu'elle est très forte, et je vous aime sur ce pied-là
PIERRENous demeurâmes tous comme des gens de pierre
PIERREJe suis toujours à trouver certaines choses fort mal arrangées parmi les événements de notre vie : ce sont de grosses pierres dans le chemin, trop lourdes pour les déranger
PIERREElle est accablée de douleur et d'une néphrétique qui fait craindre qu'elle n'ait la pierre
PIERREUX, EUSEIl y a bien de petites tranchées en Bretagne, il y a eu même à Rennes une colique pierreuse ; M. de Chaulnes voulut par sa présence dissiper le peuple, il fut repoussé chez lui à coups de pierre
PILLERIl me semble qu'il est comme ces chiens, a qui l'on dit longtemps : Tout beau, et puis tout d'un coup, pille
PILLERIEOn roua avant-hier un violon qui avait commencé la pillerie du papier timbré
PILOTEM. de Coulanges partira pour Lyon.... assurez-vous au moins de sa conduite ; vous ne sauriez avoir un plus joli pilote
PINACLEM. de Lauzun, qu'elle [la comtesse de Fiesque] voulait mettre sur le pinacle
PINASSE ou PINACELe cardinal de Richelieu fit son possible pour secourir la place [l'île de Ré], envoya en Espagne du Chalard pour hâter une armée navale promise au roi par Sa Majesté Catholique, et lui donna ordre, passant par Bayonne, d'acheter trente pinaces, et de les envoyer promptement bien armées et équipées
PINCEAUVous achevez des raisonnements et des réflexions d'un pinceau que j'aime et que j'estime
PINCERVotre fille a mal aux dents et pince comme vous ; cela est plaisant
PINCERPour Pauline, cette dévoreuse de livres.... les romans, les comédies, les Voiture, les Sarasin, tout cela est bientôt épuisé.... après il faut l'histoire ; si on a besoin de lui pincer le nez pour lui faire avaler, je la plains
PINCERSon style [du jésuite Maimbourg] n'est point agréable ; il veut toujours pincer quelqu'un, et comparer Arius.... à M. Arnauld
PINTEVoilà la première pinte ; il n'y a que celle-là de chère [il s'agit d'une copie d'un portrait de Mme de Grignan, faite malgré Mme de Sévigné]
PIQUANT, ANTEIl n'y a personne qui ne connaisse quelque douleur d'estomac ; celle que vous sentez est plus piquante et plus pesante
PIQUEHier au soir, Mme du Fresnoy soupa chez nous ; c'est une nymphe, c'est une divinité ; mais Mme Scarron, Mme de la Fayette et moi, nous voulûmes la comparer à Mme de Grignan, et nous la trouvâmes cent piques au-dessous
PIQUEJe trouve que l'esprit des affaires que vous avez est une sorte d'intelligence qui est cent piques au-dessus de ma tête
PIQUÉ, ÉEJ'ai un habit de taffetas brun piqué avec des campanes d'argent.... mais je crois que ce n'est plus la mode
PIQUERNous trouvâmes qu'il fallait qu'ils fussent pour le moins trois cents piqueurs pour piquer menu
PIQUERC'est la plus divine lettre du monde ; il n'y a rien qui ne pique et qui ne soit salé
PIQUERLa déraison me pique, et le manque de bonne foi m'offense
PIQUERUn malheur continuel [au jeu] pique et offense
PIQUERJe ne me pique ni de fermeté, ni de philosophie
PIQUETMme de Brinvilliers n'est pas si aise que moi ; elle est en prison ; elle se défend assez bien ; elle demanda hier à jouer au piquet parce qu'elle s'ennuyait
PIQÛREMlle de Méri dit que je lui ai écrit fort sèchement ; c'est peut-être en elle qu'est la sécheresse, comme la piqûre n'est pas dans l'épine
PIREJe ne suis pas pire que j'étais
PISJe n'ai fait que penser à votre état, à transir pour l'avenir, à craindre qu'il ne devienne pis
PISJe suis du nombre des méchantes langues, et je crois tout le pis
PISIl [Séguier] disait toujours tout le pis contre notre pauvre ami [Fouquet]
PISC'est à qui pis fera, à qui pis dira
PISVous dites bien pis que tout ce qui m'a tant déplu, et qu'on avait la cruauté de me dire quand vous partîtes
PITAUD, AUDEEn vérité, vous êtes une vraie pitaude ; quand je songe avec quelle simplicité vous êtes malade.... cela me paraît plaisant [les affectations d'une dame qui faisait la malade dans son lit]
PITIÉVous me faites une pitié extrême de la goutte de M. le chevalier
PITIÉIl faut avoir pitié de soi, et avoir de la générosité pour soi-même, comme on en a pour les autres
PITIÉLa pitié qu'elle [Mme de Monaco] a faite n'a jamais pu obliger personne de faire son éloge
PITIÉNe vous fais-je point un peu de pitié de passer ma vie sans vous voir ?
PITIÉVotre petite d'Aix me fait pitié d'être destinée à demeurer dans ce couvent.... en attendant une vocation, vous n'oseriez la remuer, de peur qu'elle ne se dissipe
PITIÉ[Chez M. de la Rochefoucauld] une grosse fièvre, une oppression, une goutte remontée ; enfin c'était une pitié
PITIÉVous voyez que l'affaire du syndic m'avait mis hors de combat ; enfin, c'est une pitié que d'être si vive
PITIÉVous me faites pitié de nous demander des oranges ; c'est une étrange dégradation que de les voir gelées en Provence
PITOYABLEMENTMme de Carman, toujours pitoyablement entre les mains des chirurgiens
PIVOTIci on a bien des distractions ; là on n'en a point, on tourne toujours sur le même pivot
PLACEÀ certains endroits vous jetterez le livre [du P. Maimbourg] par la place
PLACEJe pense qu'elle [Mme de Gèvres] s'attendait que je lui dusse offrir ma place ; ma foi, je lui devais une incivilité de l'autre jour ; je la lui payai comptant, et ne branlai pas
PLACEMme Scarron se souvint avec combien d'esprit vous aviez soutenu autrefois une mauvaise cause, à la même place et sur le même tapis où nous étions
PLACELe voilà donc mort, ce grand ministre [Louvois], cet homme si considérable, qui tenait une si grande place, dont le moi, comme dit M. Nicole, était si étendu
PLACEIl [Pomenars] est si hardi et si effronté que tous les jours du monde il fait quitter la place au premier président
PLACELa Garde veut toujours que, si M. de Grignan ne vient pas, vous veniez à sa place
PLACEMettez-vous en ma place, représentez-vous les circonstances.... et dites-moi votre avis
PLACEVous qui êtes en place de sentir ces désagréments
PLACERecevoir des lettres, y faire réponse, tient une grande place dans notre vie
PLACETout fait place à ce commerce [de lettres]
PLACEJ'ai l'esprit un peu hors de sa place
PLACEJe me suis souvenu de l'étonnement où vous en étiez [de la mort de Madame], et comme votre esprit en était hors de sa place
PLACELa place de Mme de Maintenon est unique dans le monde
PLACEM. et Mme de Grignan tiendraient fort bien leur place à la cour
PLACEQuand l'espérance voudra se mêler à ces pensées, elle y sera la très bien venue et y tiendra sa place admirablement
PLACEOn souffre bien des douleurs inutiles dans l'éloignement, et jamais notre joie ni notre tristesse ne sont à leur place
PLACEQuand on est si loin, on ne fait quasi rien, on ne dit quasi rien qui ne soit hors de sa place
PLACECette petite nouvelle.... a paru une misère qui n'a pas tenu sa place devant la mort de M. de Turenne
PLACEUn retour à la volonté de Dieu.... remet la raison à sa place et fait prendre patience
PLACEJe ne suis point blessée de toutes les choses qui sont à leur place
PLACES'il y a une petite place de reste dans votre coeur, vous me ferez un plaisir extrême de me la donner ; car vous en avez une très grande dans le mien
PLACEJe le prie [le P. Gaillard] de ne me point oublier ; je suis flattée de la pensée d'avoir une place dans une si bonne tête
PLACEM. de Rével est parti ce matin pour aller voir Brest, qui est présentement la plus belle place qu'on puisse voir
PLACEJe suis fort aise, comme vous, de la diversion que la goutte fait aux entrailles de M. de Grignan ; Dieu conserve le dedans de cette place, et empêche les dehors d'être si terriblement insultés !
PLACÉ, ÉENe trouvez-vous pas que Dieu prend toujours le parti du roi, et que rien ne pouvait être ni plus glorieux à la réputation de ses armes, ni mieux placé que cette victoire [de Fleurus] ?
PLACÉ, ÉEUn voyage d'une longueur ridicule, placé dans le milieu du vôtre
PLACERJe ferais bien de vous dire.... ce que je souffre tous les jours quand je fais réflexion en quel endroit la Providence nous a placées pour la passer [la vie]
PLACERLa Garde, qui revient à Paris, ne saurait-il placer son voyage utilement pour nous ?
PLACERJe plaçai ma saignée brusquement, selon le besoin de mes affaires plutôt que sur celui de ma santé
PLACERJe dis à M. le Prince en courant : Ah ! que je plains ceux qui ne sont pas ici [à la représentation d'Esther] ! il m'entendit, et tout cela était si pressé, qu'il n'y avait pas moyen de placer une pensée
PLACERJe n'ai pas le don de placer si juste les noms sur les visages : au contraire je fais tous les jours mille sottises là-dessus
PLAIDERLe fils de Mme de Valençai, si malhonnête homme, est mort de maladie, comme il les allait tous plaider
PLAIDERVous trouverez à dire à tout, et M. de Grignan ne songe, à l'heure qu'il est, qu'à me plaider
PLAIEL'esprit charitable de souhaiter plaies et bosses à tout le monde est très répandu
PLAIEQue dites-vous, ma chère fille, des nouvelles de cette semaine ? nous ne demandons que plaie et bosse ; mais en vérité je trouve que cette fois il y en a trop
PLAINDREJe vous plains bien de vos méchantes compagnies
PLAINDREMme de la Fayette m'a mandé qu'elle allait vous écrire, mais que la migraine l'en empêche : elle est fort à plaindre de ce mal
PLAINDREIl [mon fils] m'en avait parlé le premier.... plaignant et regrettant, tout comme nous, que M. le chevalier ne conduisît pas ses premières années [du jeune Grignan]
PLAINDREJe crois que mon fils ne plaindrait pas de plus gros gages pour avoir un vrai bon cuisinier
PLAINDREEt on plaindra à ces gens-là des grandeurs dont ils font un si bon usage !
PLAINDREGardons-nous bien de nous plaindre des gens dont nous devons nous louer
PLAINDREElle se plaint que vous avez fini le premier un commerce qui lui faisait un grand plaisir
PLAINTEPour moi, je comprends qu'il y a quelque sorte de plaisir dans la plainte, plus grand qu'on ne pense
PLAINTEL'éloignement de cette favorite [Mme de Jalez auprès de la duchesse de Lesdiguières] a surpris tout le monde ; on laisse entendre qu'elle était jalouse, difficile, curieuse, épilogueuse, faisant des plaintes amoureuses et des reproches dont les coeurs secs sont embarrassés
PLAINTEC'est un mauvais parti que d'avoir toujours des ennemis dont on fait ses plaintes à la cour
PLAIREVous verriez que toutes les femmes qui sont ici, ayant dans cette barque leurs maris, leurs fils, leurs frères, leurs cousins, ou tout ce qu'il vous plaira, ne laissent pas de vivre, de manger, de dormir, d'aller, de venir, de parler, de raisonner et d'espérer de revoir bientôt l'objet de leur inquiétude
PLAIREPlût à Dieu vous savoir en chemin présentement ! il fait un temps de printemps
PLAISAMMENTMme de Coulanges conte fort plaisamment cette scène
PLAISAMMENTIl y a des coeurs plaisamment bâtis en ce monde
PLAISANCEC'est une belle chose que d'aller dépenser mille écus en fricassées et en dîners pour l'honneur d'être la maison de plaisance de M. et de Mme de Chaulnes, de Mme de Rohan, de M. de Lavardin et de toute la Bretagne
PLAISANT, ANTEVous êtes trop plaisante d'avoir lu en public ma relation des chevaliers
PLAISANT, ANTEEn vérité, je n'ose appuyer sur rien ; tout me fait mal ; c'est une plaisante chose à une substance qui pense, que de n'oser penser
PLAISANT, ANTELe plaisant repos que vous avez eu à Lyon ! je l'ai prévu, ma fille, et j'ai bien compris l'accablement où vous seriez
PLAISANT, ANTELes affaires d'Angleterre vont bien, le crédit du prince d'Orange diminue tous les jours ; un plaisant a mis sur la porte de Whitehall : Grande maison à louer pour la Saint-Jean ; cette sottise fait plaisir
PLAISANT, ANTEJe ne sais pas pourquoi je m'amuse à faire la plaisante, car je n'en ai pas le loisir
PLAISANTERIEM. de Chaulnes m'a conté mille bonnes ou mauvaises plaisanteries ; telles qu'elles sont, je vous conjure d'y répondre
PLAISANTERIEMon fils me fit l'autre jour une assez méchante plaisanterie
PLAISANTERIEM. de Chaulnes fit la plaisanterie de m'envoyer quérir par ses gardes, m'écrivant que j'étais nécessaire pour le service du roi
PLAISIRHélas ! on n'a pas des plaisirs à choisir
PLAISIRJe vous conjure de me laisser prendre ce petit plaisir
PLAISIRVous vous avisez de me gronder, au lieu d'entrer dans le plaisir de savoir que je me porte mieux que je n'ai jamais fait
PLAISIRJe prendrais plaisir de causer de tout cela tête à tête avec vous
PLAISIRC'est un prodige que cette petite [Pauline de Grignan].... je la mènerais toujours avec moi, j'en prendrais mon plaisir
PLAISIRJe veux écrire dans mes Heures ce que dit M. de Commines sur les traverses de la vie humaine ; il y a plaisir de voir que dès ce temps-là il était question de tribulation et de misère
PLAISIRLes Granceys et les Monacos n'ont point été de ces plaisirs [fêtes à Chantilly]
PLAISIRElle me compte pour quelque chose, et je me trouve heureuse de pouvoir lui faire ces petits plaisirs
PLAISIRQuand on a eu dessein de faire plaisir à quelqu'un, on est aise de savoir qu'on y a réussi
PLAISIRTout ce que je vous mande est vrai ; je ne me charge point des fadaises dont on croit faire plaisir aux gens éloignés
PLAISIRSi j'avais voulu faire un homme exprès.... pour être enivré de la cour.... j'aurais fait M. de Sévigné exprès à plaisir ; il se trouve que c'est précisément le contraire
PLAISIRIls me montreront une lettre faite à plaisir
PLANIl [l'abbé de Coulanges] a reçu le plan de Grignan, dont il est très content ; il s'y promène déjà par avance
PLANJe ne sais plus le plan de votre famille ; je ne sais à qui j'ai affaire, ni ce qui est autour de vous
PLANVous me faites un plan de cet été et de cet automne, qui me plaît et qui me convient
PLANTÉ, ÉEMe voilà plantée au coin de mon feu, une petite table devant moi
PLANTÉ, ÉEIl est vrai que ces deux bouts de la terre où nous sommes plantées est une chose qui fait frémir
PLANTÉ, ÉEIl y a trois jours que cette femme est plantée ici
PLANTERLa conclusion fut que le maréchal de Créquy est allé à la campagne dans sa maison planter des choux, aussi bien que le maréchal d'Humières
PLANTERVoilà Mlle du Plessis qui entre ; elle me plante ce baiser que vous connaissez
PLANTERJ'allai dire que je l'avais vu à cinq ou six ans, et que j'admirais qu'on pût croître en si peu de temps ; sur cela, il sort une voix terrible de ce joli visage qui me plante au nez d'un air ridicule que mauvaise herbe croît toujours
PLANTERJ'en avais commencé un [compliment pour M. de Vivonne] ; ma plume n'était pas en train, j'ai tout planté là
PLANTERJe n'approuve point qu'il [Vardes] ait quitté notre quartier : il est allé se planter au fond du faubourg Saint-Germain
PLAQUEQue sont devenus tous ces beaux meubles, ces grands brasiers, ces plaques, ce beau buffet ?
PLAQUEBeaucoup de miroirs, de chandeliers, de plaques, de glaces, et de cristaux suivant la mode présente
PLAT, ATEUn beau pays.... une vue agréable, quoique plate
PLAT, ATELa fin des Oies de frère Philippe, les Rémois, le petit Chien [titres de contes de la Fontaine], tout cela est très joli ; il n'y a que ce qui n'est point de ce style qui est plat
PLAT, ATECoulanges nous joua cela [une scène entre M. de Solre et M. de Chauvry, pour des titres de noblesse] si follement et si plaisamment, qu'autant que cette scène est plate sur le papier, elle était jolie à la voir représenter
PLAT, ATEIl en a fait une autre [lettre].... qui, en vérité, est plus plate que la feuille de papier sur quoi elle est écrite
PLAT, ATEVous ne m'avez point dit que votre premier président [M. Marin] a battu sa femme ; j'aime les coups de plat d'épée, cela est brave et nouveau
PLAT, ATEPour moi, ma chère enfant, je tombe toute plate [sans argent], et, quand je n'ai rien, je n'ai rien
PLAT, ATEOn lui demande [à une main malade] encore d'autres certaines choses, elle refuse tout à plat, et croit que je lui suis encore trop obligée
PLATLa d'Escars nous donnera un plat de son habileté avec beaucoup de joie
PLATEURJe ne suis plus une grosse crevée ; j'ai le dos d'une plateur qui me ravit ; je serais au désespoir d'engraisser
PLÂTRÉ, ÉEGacé acheva de tout gâter par M. de Cavoie, et il fallut courir vitement à une paix plâtrée pour éviter une mortification
PLEIN, EINEDès huit heures ce matin, toute ma chambre était pleine ; la Garde, l'abbé de Grignan, le chevalier de Buous, le bien bon, Coulanges, Corbinelli
PLEIN, EINEJe suis inquiète des fièvres que je crains que vous ne preniez à Versailles ; on mande que tout en est plein
PLEIN, EINEJe ne sais si vous comprenez ces faiblesses ; pour moi, j'en suis toute pleine
PLEIN, EINEVous assurer de mon estime et de mon amitié, pleine, en vérité, de beaucoup de reconnaissance
PLEIN, EINEToujours vide de lui-même et plein des autres, son amour-propre [de Corbinelli] est l'intime ami de leur orgueil
PLEIN, EINEJe suis si pleine de vous que Je ne puis rien souffrir ni rien regarder
PLEIN, EINECe petit marquis [le jeune Grignan].... a toujours été occupé de sa compagnie, et jamais plein de lui ; voilà ce qui s'appelle le point de la perfection
PLEIN, EINEM. de la Rochefoucauld est mort cette nuit ; j'ai la tête si pleine de ce malheur et de l'extrême affliction de Mme de la Fayette, qu'il faut que je vous en parle
PLEIN, EINEM. de Saint-Malo.... a paru aux états [de Bretagne] transporté et plein des bontés du roi.... sans faire nulle attention à la ruine de la province.... ce style est d'un bon goût à des gens pleins, de leur côté, du mauvais état de leurs affaires !
PLEIN, EINEElle était aise de parler à quelqu'un : son coeur était trop plein
PLEIN, EINEIl [Sobieski] a gagné une bataille si pleine et si entière, qu'il est demeuré quinze mille Turcs sur la place
PLEIN, EINEEnfin, ma chère fille, me voilà en pleins états [de Bretagne] ; sans cela les états seraient en pleins Rochers [la campagne de Mme de Sévigné]
PLEINEMENTIl [le cardinal de Bouillon] a été si pleinement heureux toute sa vie....
PLÉNITUDELe bon abbé est un peu incommodé de sa plénitude et de ses vents
PLÉNITUDEM. de Coulanges, qui a gardé plus de quinze jours sa chambre pour des dégoûts et des plénitudes
PLEURVous m'aimez, ma chère enfant, et vous me le dites d'une manière que je ne puis soutenir sans des pleurs en abondance
PLEURNous avons trouvé tous ses gens en pleurs
PLEURANT, ANTEVous avez grand'raison de ne pouvoir vous représenter Mme de Coulanges à l'agonie, et M. de Coulanges dans la douleur ; je ne le croirais pas, si je ne l'avais vu ; une vivacité morte, une gaieté pleurante, ce sont des prodiges
PLEURERJe les relis [vos lettres] .... je ne puis pas seulement approcher des premières lignes sans pleurer du fond de mon coeur
PLEURERIl est vrai qu'il y a des pensées et des paroles qui sont étranges ; mais rien n'est dangereux quand on pleure
PLEURERMais que ces retours sont doux, et qu'on a quelquefois de plaisir à pleurer !
PLEURERMme de Bersillac est à l'agonie.... elle est mal pleurée ; le père et le mari voudraient qu'elle fût déjà sous terre
PLEURERVous auriez peut-être pleuré une petite larme, puisque j'en ai pleuré plus de vingt
PLEURERJ'ai vu Briolle, qui m'a fait pleurer les chaudes larmes par un récit naturel et sincère de cette mort [du prince de Condé]
PLEUREUR, EUSEIl y a un nombre infini de pleureuses de la mort de M. de Longueville ; cela rend ridicule le métier
PLEUVOIRIl n'a pas gelé un moment, et il a plu tous les jours comme des pluies d'orage
PLOMBC'était assez pour avoir mis du plomb dans sa tête [de Tonquedec] ; mais il y a des têtes qui ne se lestent jamais
PLONGÉ, ÉEM. de Chaulnes, plongé comme vous savez, lui dit [au roi d'Angleterre]....
PLONGERTout cela sera plongé, s'il plaît à Dieu, dans le silence ; c'est tout le mieux
PLUIENous avons eu ici des pluies continuelles, et, au lieu de dire après la pluie vient le beau temps, nous disons, après la pluie vient la pluie
PLUIEIl n'y a point de mémoire d'homme d'un temps si beau et si persévérant : on a oublié la pluie ; quelques vieillards disent qu'ils en ont vu autrefois, mais on ne les croit pas
PLUIESi l'on dit que nous parlons dans nos lettres de la pluie et du beau temps, on aura raison : j'en ai fait d'abord un assez grand chapitre
PLUIEC'est ce qui s'appelle se mettre dans l'eau de peur de la pluie
PLUIEEt le jeu.... je suis assurée que cela passe la dépense ordinaire ; nous connaissons ces petites pluies qui mouillent fort bien
PLUIEPrenez garde que votre paresse ne vous fasse perdre votre argent au jeu : ces petites pertes fréquentes sont de petites pluies qui gâtent bien les chemins
PLUIENous en sortîmes avec une pluie de pièces de quatre sous
PLUIECelle [la place] de Danaé [Mlle de Fontanges] est une autre merveille ; il est vrai que la pluie d'or est fort abondante ; nulle de ses soeurs n'approche de sa beauté ; mais les établissements n'en seront pas médiocres
PLUMECommencez la lettre, et après six lignes donnez la plume à Pauline
PLUMEQuand je commence, je ne sais point du tout où cela ira, si ma lettre sera longue ou si elle sera courte ; j'écris tant qu'il plaît à ma plume ; c'est elle qui gouverne tout
PLUMEVoilà bien des sottises, mon cher cousin.... c'est ma plume qui a mis tout ceci sans mon consentement
PLUMEJe reviens à vous, mon cousin, pour vous dire que je laisse la plume à Mme de Grignan ; je dis la plume ; car, pour l'encre, vous savez qu'elle en a de toute particulière
PLUMEElle dit toujours qu'elle va vous écrire, elle taille ses plumes
PLUMEVous trouvez que ma plume est toujours taillée pour dire des merveilles du grand maître [le roi]
PLUMEVoilà ce qui s'appelle des contes à dormir debout ; mais ils viennent au bout de la plume quand on est en Bretagne, et qu'on n'a pas autre chose à dire
PLUMECette folie s'est trouvée au bout de ma plume
PLUMEIl n'y a qu'à laisser aller sa plume
PLUMENe vous retenez point quand votre plume veut parler de la Provence : ce sont mes affaires ; mais ne la retenez sur rien, car elle est admirable quand elle a la bride sur le cou
PLUMECeci est un billet écrit à course de plume
PLUMEJe reçois votre lettre du 23, écrite sur la plume des vents, aussi bien que la mienne du vendredi
PLUMEVous savez que je n'ai qu'un trait de plume ; ainsi mes lettres sont fort négligées ; mais c'est mon style, et peut-être qu'il fera autant d'effet qu'un autre plus ajusté
PLUPART (LA)Des sentiments.... qu'il faut cacher à la plupart du monde
PLUSCela m'a arrêtée un jour plus que je ne pensais
PLUSJ'avais un fermier qui m'offrait deux cents livres plus que Lapierre
PLUSOn aurait plus deviné de le prendre [Corbinelli] pour un capitaine de cavalerie que pour un homme d'affaires
PLUSPlus de larmes, je vous en prie ; elles ne vous sont pas si saines qu'à moi
PLUSIl [le roi] leur déclara [à Mlle de Montpensier et à Lauzun].... qu'il leur défendait de plus songer à ce mariage
PLUTÔTJ'ai entrepris de vous faire amis [Bussy et Guitaut], d'autant plutôt qu'il me semble qu'une telle négociation est de ma force
PLUVIEUX, EUSELe temps est affreux et pluvieux, jamais il n'y eut une si vilaine automne
POCHEVoilà justement de ces choses qui lui viennent, quand il [M. de Grignan] parle et quand il écrit, et qui fait que ses lettres sont toujours, deux mois durant, l'ornement de toutes les poches
POCHEJ'ai mes poches pleines de compliments pour vous
POÊLETTECe sang dont je me trouvai un jour tout affaiblie, parce que vous vous en étiez fait tirer quatre poêlettes sans m'en avertir
POÊLONNÉEJ'en mis une autre [rose] dans une poêlonnée d'eau chaude, elle y fut en bouillie en un moment
POÉSIENous y avons trouvé [dans une lettre de du Plessis] même de la poésie ; car vous savez mieux que moi que le style figuré est une poésie
POËTEIl m'écrit qu'il n'est point du tout poëte ; je suis bien tenté de lui répondre, et pourquoi donc faites-vous des vers ? qui vous y oblige ?
POËTESouvent l'auteur altier de quelque chansonnette Au même instant prend droit de se croire poëte
POÉTIQUEGardez-vous bien de lâcher le moindre mot qui puisse faire connaître au bon d'Hacqueville que je vous ai envoyé sa lettre : vous le connaissez ; la rigueur de son exactitude ne comprendrait point cette licence poétique
POÉTIQUEM. de Pompone m'a priée de dîner demain avec lui et Despréaux, qui doit lire sa poétique
POÉTIQUEMENTJ'aime mieux m'occuper de la vie que vous faites présentement ; cela me fait une diversion, sans m'éloigner pourtant de mon sujet et de mon objet, qui est ce qui s'appelle poétiquement l'objet aimé
POIDSDu côté du coeur mes balances sont bien différentes des vôtres ; on met beaucoup de raison et de reconnaissance pour tâcher de faire le poids
POIDSLe favori [du roi de Danemark] fait sentir à son rival tout le poids de sa jalousie et de sa faveur
POIGNARDERD'Hacqueville est revenu de poignarder Mme de Gramont [en lui annonçant la mort de son fils]
POIGNÉEJe suis ravi de la quantité de souvenirs que vous m'envoyez ; je les distribuerai avec plaisir.... envoyez-m'en une poignée pour des femmes
POILVous connaissez mes chevaux, ils sont fort beaux ; celui qui s'appelle le Favori était au travail ; on lui faisait le poil de l'oreille
POINDREOn m'assure qu'elle [Mme de Coulanges] est très bien, et que les épigrammes recommencent à poindre
POINGOn dîne, et, après dîner, me revoilà sur le poing de Monsieur de Marseille, à voir la citadelle et la vue
POINGCe petit duc de Foix ne vaut pas un coup de poing
POINTJe sens vos pesanteurs, votre point
POINTJ'ai vu le chevalier.... il avait eu son point ; j'ai observé qu'il en a toujours quelque nouvelle attaque à la veille des voyages
POINTUne cornette de vieux point de Venise, un mouchoir noir, un manteau gris effacé, une vieille jupe
POINTIl fit [dans son sermon] deux points également beaux
POINTVotre santé, votre repos, vos affaires, ce sont les trois points de mon esprit
POINTSes malheurs [de l'évêque de Valence] et votre mérite ont fait les deux principaux points de la conversation
POINTElle [la princesse de Tarente] s'est fait un point de vous estimer et de vous admirer
POINTLa chose est au point que M. de Grignan n'en saurait être blâmé
POINTTous les détails sont admirables, quand l'amitié est à un certain point
POINTLa tristesse où tout le monde se trouve [après le départ pour la guerre] est une chose qu'on ne saurait imaginer au point qu'elle est
POINTSi les médecins de ce pays-là... vous mettent au point d'être plus épuisée que vous ne l'êtes
POINTM. d'Uzès m'a fait voir un mémoire qu'il a tiré et corrigé du vôtre... fiez-vous en lui ; vous n'avez qu'à lui envoyer tout ce que vous voudrez, sans crainte que rien sorte de ses mains que dans le juste point de la perfection
POINTLa liberté m'est plus agréable que cette sorte de compagnie ; je la mettrai à mon point ; il faut avoir des heures à soi
POINTVoilà le plus beau des éventails.... je l'ai gagné avec plaisir, et j'ai aimé la fortune de cette petite complaisance qu'elle a eue pour moi à point nommé
POINTVous lui plaisiez au dernier point, vous vous entendiez à merveilles
POINTPoint de vos lettres, ma fille ; je suis toute triste quand ce plaisir me manque
POINTPoint d'argent qu'à la pointe de l'épée
POINTEJe vous disais une vérité amère, c'est que vous me quittâtes dans un état où toutes mes pensées étant autant de pointes aiguës...
POINTECelui [l'état] où vous me représentez Mlle d'Alerac est trop charmant ; c'est une petite pointe de vin qui réveille et réjouit toute une âme
POINTEPoint d'argent qu'à la pointe de l'épée
POINTEEnfin, à la petite pointe du jour, je me suis levée
POINTILLERC'est aujourd'hui l'acte [la thèse] du pauvre abbé [de Grignan].... on s'en va disputer contre lui, le tourmenter, le pointiller ; il faut qu'il réponde à tout
POINTILLEUX, EUSEJe trouve comme vous qu'il faut être bien pointilleux pour être blessé d'un petit morceau de bois sur un banc, qui fait la différence des places
POINTU, UEJe ne sais si vous soutiendrez la froideur de cet air glacé et pointu [la bise], qui perce les plus robustes
POISONC'est un poison pour vous que la tristesse, et c'est la source des vapeurs
POISSONHier, vendredi, il nous donna à dîner en poisson ; ainsi nous vîmes ce que la terre et la mer savaient faire ; c'est ici le pays des festins
POISSONIl faudrait plus d'un coeur pour aimer tant de choses à la fois ; pour moi je m'aperçois tous les jours que les gros poissons mangent les petits
POISSONVoilà une lettre infinie.... tous mes autres commerces languissent, par la raison que les gros poissons mangent les petits
POITRINEUne douleur et une sécheresse de poitrine épouvantable
POITRINEIl gèle peut-être à Aix comme ici, et votre poitrine en est malade
POLI, IEVotre intendant jure qu'on ne peut pas faire une meilleure chère, ni plus grande, ni plus polie
POLI, IENous étions au milieu de quatre fourneaux [à la fonderie de Cosne] ; de temps en temps ces démons venaient autour de nous, tout fondus de sueur .... cette vue pourrait effrayer des gens moins polis que nous
POLIRVous me dites fort plaisamment que vous croiriez m'ôter quelque chose en polissant vos lettres ; gardez-vous bien d'y toucher, vous en feriez des pièces d'éloquence
POLITESSEHélas ! je suis une biche au bois, éloignée de toute politesse ; je ne sais plus s'il y a une musique dans le monde, et si l'on rit
POLITIQUEDites-moi un petit mot de mes affaires ; êtes-vous toujours dans le même raisonnement politique qui vous fit préférer le receveur au fermier ?
POLITIQUEVous me décidez entièrement en faveur de Boucart [un fermier] : je vois que la politique m'engage à suivre dans cette occasion les conseils de celui que j'ai mis à la tête de mes affaires
POLITIQUEJe regrette de ne vous avoir pas assez vue, et d'avoir eu de cruelles politiques qui m'ont ôté quelquefois ce bonheur
POLITIQUERJe reviens de chez Mme de la Fayette.... on a fort politiqué
POMMADEIl [le serein] n'est point dangereux ici [aux Rochers], c'est de la pommade
POMMED'abord on a cru ici qu'il ne fallait que des pommes cuites pour ce siége
POMPELe moyen de ne vous pas parler de la plus belle, de la plus magnifique et de la plus triomphante pompe funèbre qui ait jamais été faite depuis qu'il y a des mortels, c'est celle de feu M. le Prince et de tout ce qu'il a été
PONCTUEL, ELLEPour ce qui est de vous écrire, soyez assurée que je n'y manque point deux fois la semaine ; et, si l'on pouvait doubler, j'y serais tout aussi ponctuelle ; mais ponctuelle par le plaisir que j'y prends, et non point par l'avoir promis
PONCTUEL, ELLEPuisque vous avez été si ponctuel à me mander ses sentiments [de Servien]
PONCTUEL, ELLEVous êtes très ponctuel à vos promesses
PONCTUEL, ELLEVous contentez ma curiosité sur tout ce que je souhaitais, et j'admire votre soin à me faire des réponses si ponctuelles
PONT-NEUFSi vous étiez moins hasardeuse, j'aurais plus de repos ; mais vous voudrez faire des chefs-d'oeuvre, et passer où jamais carrosse n'a passé.... ma bonne, croyez-moi, ne faites point le Pont-Neuf, ne forcez point la nature
POPULAIRELa lecture apprend à écrire ; je connais des lieutenants généraux dont le style est populaire ; c'est pourtant une jolie chose que de savoir écrire ce que l'on pense
POPULAIREC'est trop de monde à la fois [chez Mme de Grignan] ; pour moi, je n'y pourrais résister avec toutes mes vertus populaires
PORTJe ne vous dis point.... si je souhaite que toute la barque arrive à bon port
PORTJamais ceci n'ira à bon port jusqu'à dimanche
PORTIls m'ont ruinée en ports de lettres
PORTATIF, IVESi j'avais encore, comme j'ai eu, quelque somme portative qui dépendît de moi, elle serait bientôt à vous

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