L'oeuvre Lettres (1646-1696) de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ

Ecrit par Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ

Date : 1725

Citations de "Lettres (1646-1696)"

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ENTRÉEOn lui a donné les mêmes entrées qu'à la dame d'honneur
ENTRÉEElle a prétendu avoir les entrées de dame d'honneur
ENTRÉEJe n'ai jamais vu une si souhaitable entrée dans le monde
ENTRELACÉ, ÉELes parties crochues étaient si parfaitement entrelacées
ENTRERDe manière que le soleil n'a pas entré dedans
ENTRE-TEMPSTout est à craindre dans cet entre-temps
ENTRETÈNEMENTL'amitié de cet oncle ne va pas toute seule, il y faut de l'entretènement
ENVELOPPÉ, ÉEJe vous fais tort de douter de votre intelligence sur ce qui est un peu enveloppé
ENVERSVoilà l'envers tout juste de ce que nous pensons
ENVIESi vous avez envie de répondre à mes causeries
ENVIEQuelquefois j'en passe mon envie
ENVIENous avions tous envie de pleurer
ENVISAGERLa mort qu'elle envisage avec beaucoup de fermeté
ENVISAGERPuisque j'envisage bien de partir dans l'état où est ma pauvre tante, il faut croire que rien ne peut m'en empêcher
ENVISAGERIl ne peut envisager de rentrer dans le service
ENVISAGERUne grâce précieuse que je n'ose envisager de si loin
ENVOYEROn envoie aux nouvelles [on envoie chercher des nouvelles]
ENVOYEROn envoie chez Pecquet, qui eut de moi des soins extrêmes ; on envoie chez l'apothicaire ; on envoie querir un demi-bain ; on envoie chercher de certaines herbes
ENVOYERJe vous envoyerai une relation avec cette lettre
ENVOYERDespréaux a été avec Gourville voir Monsieur le Prince ; Monsieur le Prince lui envoya voir son armée
ÉPANOUI, IEC'est demain que votre coeur sera épanoui
ÉPANOUIRSa rate s'est épanouie d'un rire extravagant
ÉPARPILLÉ, ÉENous trouvons notre pauvre secret éparpillé partout
ÉPAULEIl ne répondit qu'en haussant les épaules
ÉPAULEQuand nous n'aurons plus Philisbourg sur nos épaules
ÉPAULEJe veux m'ôter sa charge de dessus les épaules
ÉPAULEEt vous croyez bien que je me rends maîtresse de la lettre, pour qu'on ne lise pas sur mon épaule ce que je ne veux pas qui soit vu
ÉPAULEVoici un temps, ma chère enfant, où je n'entends plus rien : quand il me déplaît, comme à présent, et que j'en désire un meilleur, et que je l'espère, je le pousse à l'épaule comme vous ; et puis, quand je pense à ce que je pousse, et à ce qu'il m'en coûte quand il passe, et sur quoi cela roule, et où cela me pousse moi-même, je n'en puis plus, et je n'ose plus rien pousser
ÉPÉENous avons gagné la requête du grand conseil à la pointe de l'épée
ÉPÉEN'avez-vous point vu un prince qui se bat jusqu'à l'extrémité ? un autre s'avance pour voir qui peut faire une si grande résistance ; il voit l'inégalité du combat.... il écarte ses gens, il demande pardon à ce vaillant homme, qui lui rend son épée à cause de son honnêteté ; car, sans lui, il ne l'eût jamais rendue
ÉPÉEJe me blessai tellement de ma propre épée que j'en pleurai
ÉPERDU, UEMadame Paul qui est devenue éperdue
ÉPIGRAMMEIl y a bien à dire des épigrammes là-dessus
ÉPIGRAMMECela me paraît fort épigramme
ÉPILOGUERAdieu, ma chère enfant ; venez et partez, et tenez-vous donc une fois pour décidée, et défaites-vous d'épiloguer sur les bienséances de votre voyage...
ÉPINEVoilà donc cette grande épine hors du pied
ÉPINEUX, EUSEIl avait une affaire épineuse où il fallait de l'habileté
ÉPLOYÉ, ÉEC'est un déchaînement de dire que le saint-père est Espagnol et que l'ambassadeur est dupe ; nous le verrons, cela ne peut se cacher : cette aigle éployée nous fera voir de quel côté elle prend son vol
ÉPOUILLERVous me parlez fort complaisamment de ce saint qui vous est tombé à Aix et qu'on épouille à tout moment
ÉPREUVEJe ne veux point mettre ma vertu à l'épreuve
ÉPREUVEJe ne suis pas encore à l'épreuve de tout ce que vous me mandez
ÉPREUVESi ma santé n'était pas à l'épreuve, elle serait fort ébranlée
ÉPUISEMENTElle est dans un épuisement qui fait pitié
ÉPUISERJe ne vous en parlerai pas, nous avons épuisé cette matière
ÉPUISERIl ne faut pas vous épuiser en lectures
ÉPURERPlus il approche de la mort et plus il s'épure
ÉQUIPAGEJe fais présentement l'équipage de mon fils
ÉQUIPAGEElle n'a pas eu plus de peine que vous à faire son équipage
ÉQUIPÉEMon fils partit hier [pour l'armée] ; il est fort loué de cette petite équipée ; tel l'en blâme qui l'aurait accablé s'il n'était point parti
ÉQUIPÉES'il revient d'aussi bonne heure qu'il le croit, il viendra nous trouver à Grignan ; priez-le de faire cette jolie équipée
ÉQUIPÉEJe fais pourtant de petites équipées de temps en temps
ÉQUIPÉEIl a voulu faire cette équipée pour Mlle de T....
ÉQUIVOQUESa naissance est un peu équivoque
ÉREINTÉ, ÉELe lévrier tout éreinté qu'il était
ESCADRONNERDans huit jours, il ira s'y établir avec toute cette noblesse, pour lui apprendre à escadronner et les accoutumer à un air de guerre
ESCARMOUCHEREscarmouchez seulement avec lui
ESCOUSSENe prenez pas de si loin votre escousse pour être en peine
ESCROCLa princesse de Tarente me mena.... chez une fort jolie femme de Vitré, qui m'en avait priée aussi (car il me semble que vous me prenez pour un escroc)
ESPÉRERJe lis, je me promène, je vous espère ; gardez-vous de me plaindre
ESPÉRERIl faut espérer à sa grande jeunesse
ESPÉRERJ'espère au changement de climat
ESPÉRERPour moi j'espère à M. de Grignan
ESPÉRERJ'espère que Pauline se porte bien
ESPRITM. de Turenne reçut le coup au travers du corps, vous pouvez penser s'il tomba et s'il mourut ; cependant le reste des esprits fit qu'il se traîna la longueur d'un pas et que même il serra la main par convulsion, et puis on jeta un manteau sur son corps
ESPRITJe vous aime trop pour que les petits esprits ne se communiquent pas de vous à moi, et de moi à vous
ESPRITJe ne sais pas où j'avais l'esprit
ESPRITJ'ai eu bon esprit de la laisser là
ESPRITIl a un bon esprit ; il sait bien ce qu'il sait
ESPRITIl a l'esprit bien fait
ESPRITC'est un homme qui me paraît avoir de l'esprit
ESPRITJe dînai avec des gens qui ont bien de l'esprit
ESPRITIl prend l'esprit des lieux où il est
ESTIMEElle n'en parle pas avec beaucoup d'estime
ESTIMETous les métiers étaient en estime
ESTOCJe lui [à son fils, Charles de Sévigné] mande de venir ici, je voudrais le marier à une petite fille qui est un peu juive de son estoc, mais les millions nous paraissent de bonne maison
ETAprès une si belle action et si utile
ÉTABLIRIl est vrai qu'il a établi sa famille
ÉTALÉ, ÉEJ'ai trouvé votre siége d'Orange fort étalé [célébré, répandu] à la cour
ÉTALÉ, ÉENous trouvâmes notre mystère tout étalé [répandu] à Vannes
ÉTALERElle m'étale avec plaisir toute sa belle âme
ÉTATMa tante est toujours dans un état déplorable [fort malade]
ÉTATCes voyages ont dû vous mettre en mauvais état
ÉTATMes mains sont toujours au même état
ÉTATSon âme était en état de paraître devant Dieu
ÉTATJ'allai dîner lundi chez M. de Chaulnes qui fait tenir les états deux fois par jour
ÉTATM. de Chaulnes ne tiendra pas nos états [de Bretagne]
ÉTEINT, EINTEElle est d'une extrême délicatesse ; elle ne se promène quasi pas ; elle a toujours froid ; à neuf heures du soir elle est toute éteinte ; les jours sont trop longs pour elle
ÉTENDREIl s'étendit fort au long sur les justifications qui étaient dans la lettre
ÉTENDREJe me suis un peu étendue sur cette mort
ÉTERNITÉSon heure était marquée de toute éternité
ÉTERNITÉPrès du grand voyage de l'éternité
ÉTIQUEElle est entièrement étique et desséchée
ÉTIQUETTESur l'étiquette du sac, on peut fort bien juger que c'est un homme de bon sens et de bon esprit
ÉTOFFEL'étoffe me manque quelquefois pour remplir mes lettres
ÉTOFFECe que vous me mandez est l'étoffe de dix épigrammes
ÉTOFFENous avons commencé la Morale [les Essais de morale de M. Nicole], c'est de la même étoffe que Pascal
ÉTOFFEIl y a bien des gens à qui l'étoffe manque
ÉTOILESon étoile est d'être utile à M. de Lavardin
ÉTOILETout le monde croit que l'étoile [le crédit] de Quanto [Mme de Montespan] pâlit
ÉTOILEL'étoile du roi résiste à Ruyter
ÉTONNEMENTJe comprends l'étonnement où vous avez été
ÉTONNEMENTDe voir cela.... me donna un extrême étonnement
ÉTONNEMENTVous avez tous les étonnements que doit donner un malheur comme celui de M. de Lauzun
ÉTOUFFÉ, ÉEVous allez dans une petite ville étouffée, où peut-être il y aura des maladies et du mauvais air
ÉTOUFFERIl faut donc étouffer tous les sentiments de la nature
ÉTOUFFERJe le priais de ne point étouffer le Saint-Esprit dans son coeur
ÉTOUFFERCette femme s'étouffait de rire
ÉTOURDI, IEJe n'ai pu soutenir la douche, j'en suis fâchée, car j'aime à suer ; mais j'en suis trop étouffée et trop étourdie
ÉTOURDI, IEVous serez si étourdie des honneurs, que vous n'aurez pas le temps de....
ÉTOURDIRIl semble que vous m'étourdissiez par vos discours
ÉTOURDISSEMENTVous avez des étourdissements ; comment avez-vous résolu de les nommer, puisque vous ne voulez plus dire des vapeurs ?
ÉTRANGETous ceux qui lui disent qu'il ne devrait pas y aller [à l'armée] trouveraient fort étrange qu'il n'y allât pas
ÉTRANGLANT, ANTEC'est une raison étranglante
ÉTRANGLANT, ANTEToutes vos dépenses sont nécessaires, pressantes, étranglantes, et toujours sur peine de la vie ou de l'honneur
ÉTRANGLÉ, ÉEVoilà le seul chapitre qui ne fut point étranglé
ÉTRANGLÉ, ÉELes gens qui font de si belles restrictions et contradictions dans leurs livres, en parlent bien mieux et plus dignement, quand ils ne sont pas contraints ni étranglés par la politique [les considérations de conduite]
ÉTRANGLEMENTElle est morte d'un étranglement à la gorge
ÉTRANGLEROn a révoqué les édits qui nous étranglaient dans notre province
ÉTRANGLERJe ne fais qu'effleurer ces chapitres, et j'étrangle toutes mes pensées
ÊTRERien n'est bon que d'avoir une belle et bonne âme : on la voit en toute chose comme au travers d'un coeur de cristal : on ne se cache point ; vous n'avez point vu de dupes là-dessus ; on n'a jamais pris longtemps l'ombre pour le corps ; il faut être, il faut être, si l'on veut paraître....
ÊTRECela vient d'un gentilhomme qui était à M. de Turenne
ÊTREJe fus samedi tout le jour chez Mme de Villars à parler de vous
ÊTRELe Rhône et Lyon me sont de quelque chose
ÊTREElle [la princesse de Tarente] n'est que du trois au quatre avec madame la Dauphine ; il faut être son neveu ou sa nièce pour qu'elle compte cela pour quelque chose
ÊTREM. de Lauzun épouse dimanche, au Louvre, devinez qui.... c'est assurément Mlle de Créqui. - Vous n'y êtes pas
ÊTREJ'y reçus une de vos lettres ; et, quoiqu'il ne soit que lundi et que celle-ci ne parte que mercredi, je commence à causer avec vous
ÊTRELa comédie de Racine m'a paru belle, nous y avons été
ÊTREElle fut au-devant d'elle les bras ouverts
ÉTRENNEVous m'envoyez donc des étrennes, ma très chère ?
ÉTUDEJe me suis fait une étude de cet endroit d'une de vos lettres
ÉVACUATIONAprès avoir été près de mourir, il a fait une si considérable évacuation que ....
ÉVANGILEJe ne sais comment je pourrai vous parler d'autre chose aujourd'hui que de cet évangile du jour
ÉVANGILEVous savez que Mme de Savoie ne souhaite au monde que l'accomplissement du mariage de son fils avec l'infante du Portugal, c'est l'évangile du jour
ÉVANGILEMonsieur Joli [évêque d'Agen] prêcha à l'ouverture [de l'assemblée du clergé en 1675] ; mais comme il ne se servit que d'une vieille évangile et qu'il ne dit que de vieilles vérités, son aermon parut vieux
ÉVAPORÉ, ÉELe style de ces jeunes gens évaporés
ÉVEILLÉ, ÉELes petites de Valençais qui sont fort éveillées
EXAGÉRERSi j'avais donné mon fils à exagérer à M. de M***, on le trouverait un fort bon parti
EXAGÉREUR, EUSECe propos de table était bon ; vous en auriez été contente ? n'avez-vous point quelque exagéreuse comme celle-là ?
EXCÈSMadame de Nesles est affligée dans l'excès
EXCESSIF, IVEQue vous êtes excessifs en Provence ! tout est extrême, vos chaleurs, vos sereins, vos bises, vos pluies....
EXCESSIF, IVEMais de bonne foi, j'en écris [des lettres] souvent d'une longueur trop excessive
EXCESSIVEMENTMa tante n'est plus si excessivement mal
EXCLUSIONLe roi dit à M. de Lauzun que cet ordre [de la Jarretière] n'était pas une exclusion au sien
EXCUSEJe lui sers d'excuse pour ne plus voir ses amies
EXCUSEIl m'écrit en me faisant des excuses de la liberté
EXCUSEJ'ai fait mes excuses à Mme de Coulanges
EXCUSEROn dit que M. le prince s'est excusé de servir cette campagne ; je trouve qu'il fait fort bien
EXÉCUTÉ, ÉEUn certain comte qui fut exécuté à Vienne
EXÉCUTIONC'est par là d'ordinaire qu'on en vient à l'exécution
EXÉCUTIONCeux qui ont vu l'exécution [de la Brinvilliers] disent qu'elle est montée sur l'échafaud avec bien du courage
EXEMPLEM. de Grignan est l'exemple de la tranquillité
EXEMPLEJe veux vous donner l'exemple
EXERCERElle exerce la vertu de libéralité
EXERCICEIl lui a appris à faire l'exercice du mousquet et de la pique
EXERCICENos soldats commencent à faire l'exercice de bonne grâce
EXERCICEEn faisant de l'exercice, je reposerai mon esprit
EXILÉ, ÉEJe ne sais si vous savez que les maréchaux d'Humières et de Bellefonds sont exilés pour ne vouloir pas obéir à M. de Turenne
EXPÉDIERNous n'aurions jamais fait ici, si nous voulions appuyer autant sur chaque nouvelle ; il faut expédier, expédiez à notre exemple
EXPÉDIERSi vous pensiez m'expédier, en me mandant des merveilles de votre santé....
EXPÉDIERJe me souviens de ce que je souffris à la maladie de ma pauvre tante, et comme vous me fîtes expédier cette douleur
EXPÉDITIONLe lendemain de ma dernière lettre écrite, je vois revenir à l'heure que j'y pensais le moins ma belle-fille.... cela me surprit et m'aurait inquiétée, si je ne voyais clairement qu'elle en est fort aise et que c'est d'aussi bon coeur que de bonne grâce qu'elle a fait cette expédition
EXPÉRIENCESaint-Aubin en a fait cent fois l'expérience [d'un conseil médical]
EXPOSERAu lieu de vous faire attendre que l'orage fût passé, il veut vous exposer
EXPRÈSC'est une solitude faite exprès pour y rêver
EXTRAORDINAIREVingt personnes d'extraordinaire à table
EXTRAVAGUERLa poste me retient vos lettres un ordinaire, parce qu'elle arrive trop tard à Paris, et elle me les rend au double le courrier d'après ; c'est pour cela que je me suis extravaguée comme vous voyez ; qu'importe ? en vérité, il faut un peu, entre bons amis, laisser trotter les plumes comme elles veulent
EXTRÊMEVardes est tout extrême [ou tout l'un ou tout l'autre]
EXTRÊMELa gaieté de Pomenars était si extrême que....
EXTRÊME-ONCTIONOn a voulu lui donner l'extrême-onction
EXTRÉMITÉIl faut qu'il ait de bonnes raisons pour se porter à l'extrémité de....
EXTRÉMITÉC'est quelquefois un plaisir de passer d'une extrémité à l'autre
EXTRÉMITÉJe crois que le milieu de ces extrémités est toujours le meilleur
EXTRÉMITÉTantôt sauvée, tantôt à l'extrémité
EXTRÉMITÉNotre saint-père était à la dernière extrémité
EXTRÉMITÉJe suis suffoquée quand j'attends à l'extrémité
EX-VOTOIl n'y a pas beaucoup d'ex-voto pour les naufrages de la Loire
FACEParis changera de face dans quelques mois
FACEElle fut hier mariée à la face du soleil
FACETTEVous regardez les biens par la facette la plus désagréable
FACETTEOn peut juger de lui comme on veut : c'est un homme à facettes, encore plus que les autres
FACETTEEnfin tout est à facettes : on l'aime [M. de Grignan], on le gronde, on l'estime, on le blâme, on l'embrasse, on le bat
FACILITÉJe ne songerai plus qu'à vous donner toutes les facilités pour revenir
FACILITÉTant il a de facilité dans l'esprit
FACILITÉJ'aime toujours le P. Rapin ; c'est un bon et honnête homme ; il était soutenu du P. Bourdaloue, dont l'esprit est charmant et d'une facilité fort aimable
FAÇONLui voir les mêmes petites façons qu'elle faisait à l'autre
FAÇONQuelque façon qu'on me fasse pour m'y faire retourner
FAÇONIls ne font point tant de façons pour se marier
FAÇONOn dit que cette dernière [une dame] est repoussée [n'est pas faite dame d'honneur de la Dauphine], parce qu'elle a fait trop de façons et trop de propositions
FAÇONMme de Brissac et le chanoine dînent ici fort souvent ; comme on ne mange que des viandes fort simples, on ne fait nulle façon de donner à manger
FAÇONNe faites point de façon de m'envoyer les commissions
FAÇONSi vous ne le voulez pas, trouvez bon que je n'en fasse pas les façons
FAÇONCe précieux baume la guérit pendant la nuit parfaitement.... et ce n'est que par façon qu'elle a pris un jour de repos
FAÇONNÉ, ÉELe marquis est fort façonné
FAÇONNERPauline se façonnera en écrivant ce que vous pensez
FAÇONNIER, IÈRE.... Il a épousé une jeune nymphe de quinze ans, fille de M. et de Mme de la Bazinière, façonnière et coquette en perfection
FACULTÉCe n'est pas la première fois que messieurs de la faculté se sont trompés
FADAISEC'est bien pour dire des fadaises que je dis tout cela
FADECela est bien fade à imaginer
FADEJe vous assure que toute cette badinerie n'est encore ni fade ni usée
FADEIl [l'abbé Têtu] a écrit une lettre à M. de Vivonne bien plus jolie que Voiture et Balzac ; les louanges n'en sont point fades
FADECaressante sans être fade
FADEURJe suis lasse à mourir de la fadeur des nouvelles
FAFELU, UECette petite infante éveillée et fafelue
FAGOTJe vous ai mandé comme Mme de Vins m'a écrit joliment sur la jalousie qu'elle a de Mme de Villars ; jamais vous n'avez vu un si joli fagot d'épines
FAGOTMme de Vins vient de m'écrire une lettre encore fort jolie et, comme vous dites, bien plus flatteuse qu'elle ; elle me dit que, pour ne point souhaiter mon amitié, il n'y a point d'autre invention que de ne m'avoir jamais vue ; n'est-ce pas un fagot de plumes au lieu d'un fagot d'épines ?
FAGOTCela sent bien le fagot
FAGOTQue pourrions-nous conter si nous ne contions des fagots ?
FAGOTJe n'écrirai point aujourd'hui à mon ami ; je ne l'en aime pas moins : il me conte toujours des fagots fort jolis
FAGOTMais enfin vous avez été contente de mes fagots ; c'est une fort plaisante chose que de trouver dans mes lettres des nouvelles de la cour
FAGOTJ'ai reçu un fagot de lettres des Lavardins
FAGOTAGEIl eût fallu faire un fagotage de réconciliation
FAGOTAGETout le fagotage de bagatelles que je vous mandais
FAGOTAGEJe suis bien heureuse que de tels fagotages vous plaisent
FAGOTAGEMais n'admirez-vous point le fagotage de mes lettres ? je quitte un discours, on croit en être dehors, et tout d'un coup je le reprends
FAIBLESur cela je pleure sans pouvoir m'en empêcher ; voilà qui est bien faible ; mais pour moi je ne sais point être forte contre une tendresse si juste et si naturelle
FAIBLESSEVoilà une faiblesse qui prend à M. de Chaulnes avec le frisson
FAIBLESSEJe ne veux dire aucune douceur à M. de Grignan ; je me sens une telle faiblesse pour lui que je me fais scrupule de tout
FAIBLESSEQuelque faiblesse que j'aie pour les modes
FAIBLESSEJe vous prie de ne point parler de mes faiblesses, mais vous devez les aimer, et respecter mes larmes, puisqu'elles viennent d'un coeur tout à vous
FAIBLESSEJ'honore votre force et votre philosophie, et je ne ferai confidence de mes faiblesses qu'à ceux qui n'ont pas plus de courage que moi
FAILLIRQuand la vieille P.... ...faillit à mourir l'année passée
FAIMJamais on n'a laissé mourir de faim une pauvre femme [comme on vous a laissée mourir]
FAIREIl y a un vieux évêque d'Évreux, qui a plus de quatre-vingts ans ; c'était autrefois l'évêque du Puy ; il a fait la vie de ma grand'mère
FAIREUn gouverneur n'a que faire ici
FAIREJe lui fais plus de mal que tous les autres
FAIREUn grand benêt de vingt-cinq ou vingt-six ans, qu'elle avait pris pour faire le jardin
FAIREJe m'en vais après dîner à Brévanes faire la Saint-Martin
FAIREMme de Caylus fait Esther
FAIRECette D*** fait la personne de qualité
FAIRELa vanité de faire l'éclairée quand je ne le suis pas
FAIREVous voyez ce que la douceur a fait sur son esprit
FAIRELes nouvelles d'Allemagne font toute notre attention
FAIRELes petites vertus qui font l'agrément de la société
FAIRESans en faire à deux fois, je vous conjure d'embrasser....
FAIREQue ne laissiez-vous un peu faire à la Providence ?
FAIREEt l'on a trouvé que S. M. ne pouvait mieux faire que de jeter les yeux sur un si bon sujet
FAIREJ'y ferai de mon mieux
FAIRELa comtesse de Guiche [qui venait de perdre son mari] fait fort bien ; elle pleure quand on lui conte les honnêtetés et les excuses que son mari lui a faites en mourant
FAIREVoyant que son régiment faisait mal
FAIREQuand il veut prendre la peine de parler, il fait très bien
FAIRELe voilà dans le monde, il y fait fort bien
FAIREIl a laissé un petit bois sombre qui fait fort bien
FAIRELe roi fit fort bien à M. de Pomponne
FAIREIl est gai, il est content, il est favori de M. de Turenne ; comment vous fait ce nom ?
FAIREJe n'aurais jamais fait si je voulais vous en faire le détail
FAIRESaint Paul, saint Augustin ont prêché, c'était à eux à faire
FAIREIl ne fait que de sortir de ma chambre
FAIT, AITEVoilà qui est fait, votre frère va nous quitter
FAIT, AITECela serait plaisant que votre fille ne fût pas bien faite
FAIT, AITEJe suis dehors, faite comme un loup-garou
FAIT, AITEVotre style est devenu comme on peut le souhaiter ; il est fait et parfait
FAITVous lui faites trop d'honneur de prendre son fait et cause
FAITCette pauvre B*** est devenue passionnée de l'insensible C*** ; il l'a vue s'enflammer ; d'abord il a été au fait, et lui a fait mettre en gage ses perles pour soutenir un peu la bassette
FAITD'abord il a été au fait
FAITOn dit qu'il n'y a rien de plus beau, voilà votre fait
FAITÀ force de s'exposer il aura son fait
FAITIl se surpasse en fait de chansons
FAIXJe vous vois succomber sous le faix
FALLOIRPour moi, j'ai vu des moments où il ne s'en fallait rien que la fortune ne me mît dans la plus agréable situation du monde
FALLOIRPour les moines, je ne pensais pas tout à fait comme eux ; mais il ne s'en fallait guère ; vous m'avez fait plaisir de me désabuser
FAMILLEComme il causait en famille, on le vint avertir
FAMINEJe conclus aujourd'hui toutes mes affaires ; si vous n'aviez du blé, je vous offrirais du mien : j'en ai vingt mille boisseaux à vendre, je crie famine sur un tas de blé
FANERSavez-vous ce que c'est que faner ? il faut que je vous l'explique : faner est la plus belle chose du monde, c'est retourner du foin en batifolant dans une prairie ; dès qu'on en sait tant, on sait faner
FANFANElle venait d'être coupée, mais coupée [ayant les cheveux coupés] en vraie fanfan
FANFARONNADEVous voyez comme la fanfaronnade de ces deux volontaires [ils avaient été à un assaut contre l'ordre] a été punie [ils furent mis dans un fort] ; il vaut mieux être sage
FANTAISIEJe suis en fantaisie d'admirer l'honnêteté de ces messieurs
FANTAISIELa fantaisie m'a pris de me lever
FANTAISIESa femme s'était mise à la fantaisie de se parer
FANTAISIEDe tous les visages il n'y en avait point à sa fantaisie comme le vôtre
FANTAISIEAh ! que vous écrivez à ma fantaisie !
FANTAISIEIl [M. de Grignan] devrait bien renvoyer toutes les fantaisies ruineuses qui servent chez lui par quartier
FANTÔMEVous qui avez tant de raison et de courage, faut-il que vous soyez la dupe de ces vains fantômes ?
FARCEC'est dommage que Molière soit mort ; il ferait une très bonne farce de ce qui se passe à l'hôtel de Bellièvre
FARCI, IESa lettre est toute farcie de tendresse
FAR-NIENTENe soyez point en peine de mon séjour ici ; je m'y trouve parfaitement bien ; j'y vis à ma mode ; je me promène beaucoup ; je lis, je n'ai rien à faire, et, pour n'être point paresseuse de profession, personne n'est plus touchée que moi du far-niente des Italiens
FATRASQue je plains ma fille de lire tout ce fatras de bagatelles !
FAUSSETLa comtesse s'égosille, le comte prend son fausset
FAUSSETÉJe vous écrivis avant-hier, croyant que ce qui était répandu du retour du prince de Conti à Versailles fût une vérité ; mais j'ai su que j'ai mandé une fausseté, qui est la chose du monde que je hais le plus
FAUTEOn ne dispute sur cette matière que faute de s'entendre
FAVEURQuand je serais en faveur, il ne m'aurait pas mieux reçue
FAVEURElle aimerait mieux mourir que de faire des faveurs à un homme qu'elle aimerait
FAVEURAdieu, ma très chère belle, je vous dirai donc que je vous aime, sans crainte de vous ennuyer, puisque vous le souffrez, en faveur de mon style ; vous faites grâce à mon coeur en faveur de mon esprit, n'est-ce pas justement cela ?
FAVORI, ITE....la mortalité prodigieuse des ouvriers [dans les travaux de Versailles], dont on remporte toutes les nuits, comme de l'hôtel-Dieu, des charrettes pleines de morts ; on cache cette triste marche pour ne pas effrayer les ateliers et pour ne pas décrier l'air de ce favori sans mérite ; vous savez ce bon mot sur Versailles
FAVORISERIl fait ici le plus beau temps du monde ; la campagne n'est point encore affreuse, les chasseurs ont été favorisés de saint Hubert
FÉELes fées ont soufflé sur toute la campagne [de guerre] du marquis ; il a plu à tout le monde, et par sa bonne contenance dans le péril, et par sa conduite gaie et sage
FEINDREMonsieur et madame, ne feignez point de me mettre au nombre de ceux que vous aimez et qui vous aiment ; toute ma vie vous persuadera que je mérite d'y être
FEMELLENous la trouvâmes [Mme de Chaulnes] accompagnée pour le moins de quarante femmes ou filles de qualité ; pas une qui n'eût un beau nom ; la plupart étaient les femelles de ceux qui étaient venus au-devant de nous
FENDREIl gelait la semaine passée à pierre fendre
FENDREMlle de la Trousse dont la douleur fend les pierres
FENDREIl semble que mon coeur veuille se fendre par la moitié
FENDREMme de Longueville fait fendre le coeur
FERVous savez bien que le nôtre [le cardinal de Retz qui voulut remettre son chapeau et que le pape força de le conserver] l'est à fer et à clou
FERMÉ, ÉEN'avez-vous point remarqué que les jours n'ont point été si courts [en décembre] qu'à l'ordinaire ? il y a trois ou quatre ans que je l'entends dire à Paris ; l'abbé Têtu en avait parlé à l'observatoire, et disait qu'à cinq heures la nuit était fermée autrefois, et qu'à présent on lisait encore à cinq heures
FÉROCITÉVous avez très bien fait d'aller voir cette princesse, c'eût été une férocité que d'y manquer
FERRERMa fille me prie de vous mander le mariage de M. de Nevers : ce M. de Nevers si difficile à ferrer, ce M. de Nevers si extraordinaire, qui glisse des mains alors qu'on y pense le moins, il épouse enfin, devinez qui ?
FERVENT, ENTEJe crains même que vous ne m'appreniez cette prière fervente que vous faites les matins et qui vous donne sujet de ne plus penser à Dieu tout le reste de la journée
FESTINIl faut que je dîne chez M. de Rennes ; ce sont des festins continuels ; ah ! mon Dieu, quand pourrai-je mourir de faim !
FÊTEJe vais donc vous souhaiter les bonnes fêtes [à Noël]
FÊTEM. Martel vous donna une fête dans son vaisseau
FÊTELa demoiselle ne s'était jamais trouvée à telle fête
FÊTEJamais chapeau ne s'est trouvé à une pareille fête
FÊTE....Elle [Mme de Coligny, fille de Bussy Rabutin] ne se presse jamais de faire voir qu'elle a plus d'esprit que les autres ; elle sait bien des choses dont elle ne se fait point de fête....
FEUJe vis la maison de Guitaut toute en feu
FEUOn me fit du feu
FEUOn arrive, on fait grand feu
FEUNous avons fait deux admirables feux devant cette porte ; c'était la veille et le jour de Saint-Jean ; il y avait plus de trente fagots
FEUElle est brûlée à petit feu à la Grève
FEUIl n'y avait point encore de nouvelles, c'est brûler à petit feu
FEUJ'étais au coin du feu de Mme de la Fayette
FEUMme de Vins a été à Saint-Germain ; bon Dieu quelle différence ! on lui a fait assez de compliments, mais c'était son pays, et elle n'y a plus ni feu ni lieu
FEUIl m'a dit que l'archevêque de Reims rompait à feu et à sang avec le coadjuteur s'il ne venait avec vous
FEUToute l'Europe est en feu
FEUILLE-MORTELes feuilles qui tombent sont feuille-morte ; mais celles qui tiennent encore sont vertes
FICHERElle s'était fiché un bâton, devinez où
FICHERNous fichons quelquefois de l'italien dans nos lettres
FICHU, UESa naïveté nous délasse de l'esprit fichu de Mlle du Plessis
FICHU, UEPour votre frère, c'est un homme admirable ; il n'a jamais pu se passer de gâter les merveilles qu'il avait faites aux états par un goût fichu, et un amour sans amour, entièrement ridicule ; l'objet s'appelle Mlle de la Coste, elle a plus de trente ans....
FIDÈLEJe vous suis aussi fidèle sur l'eau que sur la terre
FIDÈLEL'agrément de cette fidèle passion
FIDÈLEMENTLes petits esprits [les sympathies] se sont bien communiqués, et sont passés bien fidèlement de Livry en Provence
FIEFLui dire de songer à faire payer les francs-fiefs dans son gouvernement
FIELJe trempai ma plume dans mon fiel, et cela composa une sotte lettre amère, dont je vous fais mille excuses
FIERIl me semble qu'on peut se fier à vos paroles
FIERJe jurai de ne me plus fier aux physionomies
FIERJe vous manderai toujours sincèrement comme je suis ; fiez-vous en moi
FIÈVREMme de Rochefort est changée à n'être pas connaissable, avec une bonne fièvre double-tierce
FIGÉ, ÉEJe suis ravie que vous aimiez mes lettres ; je ne pense point qu'elles soient aussi agréables que vous le dites ; mais il est vrai que, pour figées, elles ne le sont pas
FIGUEMoitié figue et moitié raisin, moitié de gré, moitié de force ; bien et mal ; partie sérieusement, partie en plaisantant Il entra dans mes raisons, il courut chez Ninon, et, moitié figue et moitié raisin, moitié par adresse, moitié par force, il retira les lettres de cette pauvre diablesse ; je les ai fait brûler
FIGUREC'est votre malheur et le sien [du chevalier de Grignan] qui l'empêche d'être en un lieu [Versailles] où il ferait une si bonne figure, et si utile pour sa famille et pour son neveu
FIGUREM. d'Avaux fait en cette occasion la plus belle figure du monde
FIGUREElle fera à son retour une grande figure
FILJe dis qu'il y a un fil de manqué
FILAvant que de reprendre le fil de notre discours
FILIl me dit que l'abbé de Grignan tenait le fil de cette affaire
FILJe souhaite que vous repreniez bientôt le fil de votre voyage
FILJe m'en vais reprendre le fil de ma belle santé
FILVous allez lui voir reprendre le fil de ses perfections
FILCela me fait perdre le fil de la conversation
FILEMon Dieu ! que vous dites bien sur la mort de M. de la Rochefoucauld et de tous les autres ! on serre les files, il n'y paraît plus
FILETMon écriture est méchante, mais ma plume est enragée, elle criaille et ne fait que des filets
FILETC'est cela qui serait un beau coup de filet
FILLESon admiration est fille de l'ignorance
FILLEAprès de si belles espérances, la signora met au monde une fille
FILLEParlons un peu de Pauline, cette petite grande fille, toute aimable, toute jolie
FILLENous aurons une belle cour, un beau jardin, un beau quartier, et de bonnes petites filles bleues qui sont fort commodes
FINToutes les choses de ce monde prennent fin
FINVous n'en trouverez pas sitôt la fin
FINJ'observerai ce régime à toutes les fins des lunes
FINElle [la Providence] se sert de nos opinions pour nous mener à ses fins
FINJe pourrais finir ici ma lettre, n'étant à autre fin ; mais je veux vous demander....
FINÀ la fin des fins vous nous en direz quelque petit mot
FINVous ne savez que trop que rien n'échauffe tant la poitrine que d'écrire sans fin et sans cesse comme vous faites
FIN, FINEJe suis ici toute fine seule
FINESSENous le verrions pendre que nous y entendrions encore quelque finesse
FINESSENous n'avions point dessein de vous faire de finesse
FINESSEJe n'en ai pas fait de finesse à monsieur le chevalier
FINIRElles ne finissaient point sur ce sujet
FINIRNous ne finissons point sur votre chapitre
FINIRVous souvient-il des fantaisies qui vous prennent quelquefois de trouver qu'il y a des mois qui ne finissent point du tout ?
FIXÉ, ÉEJe vous promets de demeurer fixée dans l'opinion que j'en ai [de votre tendresse] ; mais, pour plus grande sûreté, soyez fixée aussi à m'en donner des marques, comme vous faites
FLAMBEAUOn entendit une petite barque ; on demande : " Qui va là ? " J'avais ma réponse toute prête, et en même temps je vois sortir par la petite porte M. de Lavardin avec cinq ou six flambeaux de poing devant lui
FLAMBEAUCeux qui font des visites aux flambeaux
FLAMBEAUNous revînmes le soir aux flambeaux
FLAMBERJe vis l'autre jour, de mes propres yeux, flamber un pauvre célestin ; jugez comme cela paraît à moi, qui suis accoutumée à vous [Mme de Grignan, qui était joueuse]
FLAMMEUne flamme mal éteinte est facile à ranimer
FLANCIl avait chargé le maréchal en flanc
FLATTERJe me laisse flatter à cette aimable vérité
FLATTERVous avez un portrait de moi qui me flatte beaucoup
FLATTERJe n'ose me flatter de cette pensée
FLATTERLa veille, ma tante était extraordinairement mal.... Mlle de la Trousse se flattait et croyait que c'était qu'elle avait besoin de nourriture
FLATTERIEIl dit qu'il s'était trouvé dans une compagnie de grande conséquence, où votre mérite, votre sagesse, votre beauté avaient été élevés jusqu'aux nues, et que même on y avait compris le goût et l'amitié que vous aviez pour moi ; si cette fin est une flatterie, elle m'est si agréable que je la reçois à bras ouverts
FLÉAUSon gendre [de Jacques II] le prince de Danemark, et son autre fille, qui est encore une Tullie et que j'appelle la demoiselle de Danemark, sont allés trouver ce fléau de prince d'Orange
FLEUREt cet aimable garçon disparaît en un moment comme une fleur que le vent emporte, sans guerre, sans occasion, sans mauvaise vie
FLEURLa froideur qui est entre vous et lui est d'autant plus dangereuse qu'elle est cachée sous des fleurs
FLEURNotre souper d'hier au soir, ma fille, il me semble qu'il était fort beau, fort bien servi ; je m'y trouvai avec la fleur de mes amis
FLEURJe vous donne avec plaisir le dessus de tous les paniers, c'est-à-dire la fleur de mon esprit, de ma tête, de mes yeux, de ma plume, de mon écritoire
FLEURI, IEElle que j'avais laissée si fleurie n'était pas reconnaissable
FLUXIONLa Mousse a une petite fluxion sur les dents
FLUXIONMme de Marbeuf a eu le courage de se tirer d'une fluxion sur la poitrine et d'une fièvre continue, n'ayant voulu voir aucun médecin ni être saignée
FOIIl vous aime très chèrement, il en jure sa foi
FOIIl épouse Mademoiselle, ma foi, par ma foi, ma foi jurée
FOIUn coupe-gorge où il n'y a ni foi ni loi
FOISPour y mettre un bon ordre, une bonne fois pour toutes
FOLIEJe la vois disposée à faire une folie, qui est de partir sans lui
FOLIEElle me dit mille folies sur les plaisirs que vous avez
FOLIEVous me donnez envie de vous conter des folies, tant vous entrez bien dans celles que je vous mande
FOLIEOn a fait une assez plaisante folie de la Hollande : c'est une comtesse âgée d'environ cent ans, elle est bien malade, elle a autour d'elle quatre médecins, ce sont les rois d'Angleterre, d'Espagne, de France et de Suède
FOLIED'où vient la folie que j'ai pour ces sottises-là ?
FOLIEIl danse ces belles chaconnes, les folies d'Espagne, mais surtout les passe-pieds avec sa femme, d'une perfection, d'un agrément qui ne se peut représenter
FOLLEMENTMa fille, vous l'aimez follement [un fils], mais donnez-le bien à Dieu, afin qu'il vous le conserve
FOLLET, ETTEJe ne sais quel esprit follet ou sage l'a fait savoir au pape
FONDC'est un fond de rage muette : un chien ne paraît point enragé, il semble qu'il soit sage, et cependant il est profondément dévoré de cette rage
FONDMille chapitres que nous n'avons pas le temps de traiter à fond
FONDDans le fond, il ne l'aimait point
FONDÉ, ÉECette nouvelle ne me paraît pas fondée
FONDERVoilà ce qui doit fonder votre tranquillité
FONDRELa petite fille a été enlevée dès le grand matin, pour éviter les grands éclats de sa douleur ; ce sont des cris d'enfants.... peut-être que présentement elle danse ; mais depuis deux jours elle fondait
FONDSLe maréchal d'Albret a gagné un procès de quarante mille livres de rente en fonds de terre
FONDSVous voilà en fonds pour faire à Paris ce que vous voudrez
FONDSIl fait excuse d'avoir mis son bien à fonds perdu
FONDSJe me sens un grand fonds de patience
FONDSVous avez du fonds pour être tout ce que vous voudrez
FONDSJe crois que vous voyez bien que je fais réponse le mercredi à vos deux lettres ; et le vendredi je vis aux dépens du public et sur mon propre fonds qui compose quelquefois une assez mauvaise lettre
FONDSJe lui pardonne moins d'avoir voulu tuer son enfant, étant de son mari, que si elle l'avait eu d'un autre ; et cela vient d'un bien plus mauvais fonds
FONDU, UEet déjà tous habillés de deuil
FONDU, UEIls venaient autour de nous tous fondus de sueur
FONTAINEJ'en reviens encore à vous, c'est-à-dire à cette divine fontaine de Vaucluse ; quelle beauté ! Pétrarque avait bien raison d'en parler souvent
FONTAINELa reine d'Espagne devient fontaine ; je comprends bien aisément le mal des séparations
FORCEIl veut rentrer à toute force dans la conversation
FORCEIls voulaient m'emmener à toute force
FORCÉ, ÉELa comédie du médecin forcé [malgré lui]
FORCÈNERIEJe l'aurais préféré de grand coeur à la forcènerie des états de Bretagne
FORCERMme Colbert ne voulait qu'il la vît [sa future] que le soir ; il força les portes et se jeta à ses pieds
FORCERMa chère enfant, je ne veux pas forcer ma main ; c'est pourquoi voici le petit secrétaire
FORCERNe forcez point la nature
FORLONGERC'est une des belles chasses qu'il est possible, que celle que nous faisons après M. de Bellièvre et M. de Mirepoix : ils courent, ils se relaissent, ils se forlongent, ils rusent ; mais nous sommes toujours sur la voie
FORMEIls le voulaient tuer par les formes [en forme]
FORMEVous voulez un raccommodement en forme
FORMEElle vous aime trop pour vous rien dire en forme
FORT, ORTEVous dites que vous n'êtes pas forte sur la narration
FORT, ORTEVoilà le plus fort passé
FORT, ORTEElle m'embrassa fort
FORT, ORTEJe trouvai ici le chevalier à mon arrivée ; nous causâmes fort, il me dit des choses particulières et très agréables
FORT, ORTEIl est fort de nos amis, j'ai reçu de lui mille consolations cet hiver passé
FORTUNEJe répondis à tout, car j'étais en fortune
FORTUNELui donner moyen de pousser sa fortune
FORTUNECette créature avait fait la fortune de bien des gens
FORTUNESon esprit [du comte d'Estrées] est si fort tourné sur les sciences et sur ce qui s'appelle les belles-lettres, que, s'il n'avait une fort bonne réputation et sur mer et sur terre, je croirais qu'il serait du nombre de ceux que le bel esprit empêche de faire leur fortune
FOSSETTEDans trois jours, il jouera à la fossette
FOU ou FOL, FOLLELa femme est folle de douleur
FOU ou FOL, FOLLEJe suis folle de Corneille
FOU ou FOL, FOLLESi jamais vous [Provençaux] faites les fous, je ne souhaite pas qu'on vous envoie des Bretons pour vous corriger
FOUDREMais notre marquis, mon Dieu, quel homme ! nous croirez-vous une autre fois ? quand vous vouliez tirer des conséquences de toutes ses frayeurs enfantines, nous vous disions que ce serait un foudre de guerre, et c'en est un, et c'est vous qui l'avez fait
FOUROn dit que cette Voisine mettait dans un four tous les petits enfants dont elle faisait avorter ; et M. de Coulanges, comme vous pouvez penser, ne manque pas de dire, en parlant de la Tingry [dame soupçonnée de se faire avorter], que c'était pour elle que le four chauffait
FOURCHERJe ne sais auquel la langue a fourché le premier
FOURGONL'abbé Têtu dit rudement à notre voisine : Mais, madame, si elle vous avait répondu que la pelle se moque du fourgon, qu'auriez-vous dit ? - Monsieur, dit-elle, je ne suis point une pelle, et elle est un fourgon
FOURNEAUNous avons mangé du potage et du bouilli tout chaud ; on a un petit fourneau, on mange sur un ais dans le carrosse, comme le roi et la reine
FOURNIROn voit une petite imagination qui va, qui brille, qui fournit à tout, et qui, avec les grâces de sa jolie personne, ne frappe jamais à faux
FOURRAGEIl y avait 2000 hommes au fourrage
FRACASSÉ, ÉEL'autre jour, M. de Berni, à Versailles, passa par une fenêtre, croyant passer par une porte.... il a la tête très fracassée, mais on ne croit pas qu'il meure
FRAÎCHEURJe vais prendre la fraîcheur de ce bois
FRAIS, FRAÎCHEIl aura le temps de se reposer à Philippe-ville, et son équipage ; et il sera tout frais quand il s'agira de marcher
FRAIS, FRAÎCHEDans le bois où il fait un frais admirable
FRAISIl a l'honneur de partir le premier.... je vous assure qu'il n'y a rien de mieux, ni qui fasse tant d'honneur et à peu de frais ; car il n'a point d'affaires ici, et il est ravi d'aller courir et faire le bon officier
FRAISIl y a des femmes qu'il faudrait assommer à frais communs, entendez-vous bien ce que je vous dis là ? Oui, il faudrait les assommer
FRAISElle fait tous les frais de l'amitié
FRAISIl y a [dans Atys de Quinault] un sommeil et des songes dont l'invention surprend ; la symphonie est toute de basses et de tons si assoupissants qu'on admire Baptiste sur nouveaux frais
FRAISEt, quand après en avoir bien parlé [de Mme de Grignan], nous nous détournons un moment, je reprends la parole d'un bon ton, et je lui dis : Mais disons donc un pauvre mot sur ma fille.... Là-dessus nous recommençons sur nouveaux frais
FRAISJe vous en remercie sur nouveaux frais
FRAISEJamais clocher ne s'est trouvé avec une telle fraise [balustrade]
FRAPPÉ, ÉEMon ignorance me fait compter pour beaucoup de voir une personne tendrement aimée ; je suis frappée des objets, et l'absence doit me déplaire plus qu'à vous
FRAPPÉ, ÉEOn conta cela [une vision] à M. le prince ; il en fut un peu frappé, puis s'en moqua
FRAPPÉ, ÉEvous êtes frappée de cette disposition de la Providence
FRAPPÉ, ÉEVotre imagination était si frappée que....
FRAPPERVardes a extrêmement plu à Termes, et Termes à Vardes ; leurs esprits se sont frappés d'un agrément égal ; ç'a été un coup double
FRAYEURLa longueur de nos réponses fait frayeur
FRAYEURIl y eut l'autre jour une vieille décrépite qui se présenta au dîner du roi ; elle faisait frayeur
FREDONIl n'y a pas longtemps qu'on m'avoua le fredon de l'hôtel de la Vieuville
FRELUQUETCe petit freluquet d'Alet ne se plaint de rien
FRICASSÉ, ÉEElle lui disait qu'il était une vraie citrouille fricassée dans de la neige
FRICASSÉEM. de la Trousse nous donna hier une fricassée à Vincennes ; Mme de Coulanges, Corbinelli et moi, voilà ce qui composait la compagnie
FRICASSERElle est partie de chez Bayard après y avoir brillé, et dansé, et fricassé chair et poisson
FRIPONNERIEUne horreur pour la friponnerie
FRISSONNERCette pensée me fait frissonner
FRISSONNERCes tirades de Corneille qui font frissonner
FRITURENous avons un peu essayé le cuisinier ; la fricassée était bonne, la tourte excellente.... la friture est blonde
FROCVous ne serez pas obligée de le mettre dans un froc
FROCPoint de sauces, point de ragoûts ; j'espère bien jeter un peu cet hiver le froc aux orties dans notre jolie auberge
FROIDElle a eu des froids et des faiblesses
FROIDDieu donne le froid selon la robe : de tous les maux que je pouvais avoir, j'ai eu précisément le moins périlleux
FROIDEURQuelqu'un a dit sur la froideur du roi d'Angleterre, que, quand on l'écoutait, on voyait pourquoi il était ici [chassé par le prince d'Orange]
FROIDEURLes froideurs que vous aviez pour ce pauvre Corbinelli
FROIDEURMandez-moi ce qu'il y a entre la princesse d'Harcourt et vous ; je serai bien aise de savoir ce qui vous a mises en froideur
FRONDERÀ mon ordinaire, je frondai cette dépense
FRONDEROn a frondé rudement contre M. de Saint-Malo
FRONDERIEIl y a ici de grandes fronderies, mais cela s'apaise en vingt-quatre heures
FROTTÉ, ÉEIci elle fut frottée avec du baume tranquille
FROTTÉ, ÉENous avons été téméraires, aussi faut voir comme nous avons été frottés
FUITEPour la fuite du roi [Jacques II], il paraît que le prince [d'Orange] l'a bien voulu ; le roi était fort bien gardé par le devant de sa maison, tandis que toutes les portes de derrière étaient libres et ouvertes
FURIBONDERL'histoire de R*** est plaisante ; l'évêque pesta, jura, tempêta, furibonda, et fut contraint de venir à vous
FURIEJe suis encore ici ; j'en suis en furie
FURIEElles sont en furie contre ces folles
FURIEIl me met en furie par le sot livre qu'il vient de lire
FURIEIl écrit, de cette furie, à tout ce qui est hors de Paris
FURIELes remèdes chauds mettent le sang en furie
FURIEUX, EUSEAutrefois il était furieux contre ses rivaux
FÛTJe ne comprends pas par quelle fantaisie je vous demandais cette inutilité ; je crois que c'était dans le transport de la reconnaissance de ce bon vin qui sent le fût
GAGEBrancas me demanda hier de bonne foi si je ne voudrais pas prêter sur gages, et m'assura qu'il n'en parlerait point
GAGEIl lui a fait mettre en gage ses perles
GAGEJe ne suis pas à ses gages
GAGERVous voudriez qu'elle fût parfaite ; avait-elle gagé de l'être au sortir de son couvent ?
GAGEURESi j'avais fait cette gageure, j'aurais perdu mon argent
GAGEUREQuelle gageure elles se sont engagées à soutenir !
GAGEUREPersonne ne voudra soutenir une si mauvaise gageure
GAGNERIl n'y a que Pauline qui gagne à votre mal de tête
GAGNERNe soyez point en peine de lui ni de moi ; son mal ne se gagne point à causer et à lire
GAGNERLa comtesse de Soissons gagne pays et fait fort bien ; il n'est rien tel que de mettre son crime ou son innocence au grand air
GAIETÉ ou GAÎTÉCe sont des jeux de mains et des gaietés incroyables
GAIETÉ ou GAÎTÉTroubler de gaieté de coeur la fortune d'une personne
GAILLARD, ARDETout cela me fit gaillarde

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