L'oeuvre Lettres (1646-1696) de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ

Ecrit par Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ

Date : 1725

Citations de "Lettres (1646-1696)"

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MÊLÉ, ÉEVous trouverez.... les rondeaux de Benserade : ils sont fort mêlés ; avec un crible, il en demeurerait peu
MÊLÉ, ÉEJe trouve toute cette relation fort jolie ; c'est un petit morceau de l'ancienne galanterie, mêlée avec la poésie et le bel esprit
MÊLÉ, ÉELa tendresse que j'ai pour vous, ma chère bonne, me semble mêlée avec mon sang, et confondue dans la moelle de mes os
MÊLÉ, ÉEJe suis toujours seule, ma chère enfant, et je ne m'en ennuie point ; j'ai de la santé, des livres à choisir, de l'ouvrage et du beau temps ; on va bien loin avec un peu de raison mêlée dans tout cela
MÊLÉ, ÉEQue la défiance, l'aigreur, l'aversion sont visibles et sont mêlées dans toutes les paroles
MÊLÉ, ÉEEn sorte que je vis dans la confiance, mêlée pourtant de beaucoup de crainte
MÊLÉ, ÉEIl [Pompone] souffre fort patiemment la longueur de mes conversations ; elles sont mêlées d'une manière qu'il ne me paraît pas qu'il en soit fatigué
MÊLERJe mêle cette lecture de mille autres
MÊLEROn a joué : pour moi, je ne saurais me fatiguer à mêler des cartes
MÊLEREntrez, je vous conjure, dans cette affaire avec charité, et mêlez-y l'amitié que vous avez pour Mme de Grignan et pour moi, avec l'aversion naturelle que l'on a pour les oppressions injustes
MÊLERNous ne voulons mêler ce dessein d'aucune autre chose
MÊLERIl lui [à Dieu] plaît de mêler, dans votre établissement que nous avons voulu, des absences cruelles pour nous mortifier, pour nous faire souffrir
MÊLERJe voudrais qu'elle [Mlle Montgobert] mêlât un mot du sien sur le sujet de votre santé
MÊLERN'admirez-vous point qu'il [le chevalier de Grignan] n'ait pas été blessé, à se mêler comme il a fait, et essuyer tant de fois le feu des ennemis ?
MÊLEREn vérité, la mort se mêle si inconsidérément partout, qu'il ne faut compter sur rien
MÊLERS'il lui plaît [à Dieu] de se mêler dans la paix de votre solitude, vous serez trop heureux
MÊLERNous vîmes Mademoiselle [la nièce de Louis XIII].... j'aime bien à ne me point mêler dans ses impétuosités
MÊLERSi vous me demandez de quoi je me mêle, de vous gronder ainsi, je vous répondrai que je me mêle de mes affaires
MEMBRANELes médecins avaient nommé son mal un rhumatisme de membranes
MÊMEIl a rencontré par hasard Mme de Courcelles ; la voir et l'adorer n'a été qu'une même chose
MÊMEIl [Ch. de Sévigné] prend de ma même tisane des capucins, que vous connaissez
MÊMEJe lui fais réponse dans son même style
MÊMEAvignon, dont je ne parle point par vos mêmes raisons
MÊMECela est plaisant, que tous les intérêts de Quanto [Mme de Montespan] et toute sa politique s'accordent avec le christianisme, et que le conseil de ses amis ne soit que la même chose avec celui de M. de Condom [Bossuet]
MÊME....Tout est encore aujourd'hui du même vert du mois de mai
MÊMELanglade a pensé mourir à Fresnes de la même maladie de Mme de Coulanges
MÊMEVoici un autre couplet sur le même air du premier
MÊMECette d'Effiat était enrhumée, on ne la voyait point ; mais c'était tout de même
MÊMEVous m'avez vue me repentir, m'agiter et m'inquiéter tout de même qu'une autre
MÉMOIREJe la vois la vieillesse, m'y voilà.... dans ce chemin des infirmités, des douleurs, des pertes de mémoire, des défigurements qui sont près de m'outrager
MÉMOIRE....Pour désemplir un peu ma tête de moi et de mes maux passés ; les Rochers sont tout propres à les conserver dans la mémoire
MÉMOIREJ'ai rafraîchi ma mémoire de tout ce que vingt-deux jours de fièvre m'avaient un peu effacé
MÉMOIREDe mémoire d'homme on n'a point vu de temps si vilain
MÉMOIREIl n'y a point de mémoire d'homme d'un temps si beau et si persévérant
MÉMOIREOn vous a mandé comme M. de Coesquen était avec M. de Chaulnes ; il était avec lui ouvertement aux épées et aux couteaux, il avait présenté au roi des mémoires contre sa conduite
MÉMOIREVous savez bien qu'il [le roi] a donné deux mille écus de pension à Racine et à Despréaux, en leur commandant de travailler à son histoire, dont il aura soin de donner des mémoires
MÉMOIREVous me reprochez finement que je ne fais pas grand cas des malheureux.... ce n'est pas la mode de m'accuser de faiblesse pour mes amis.... je ne crois donc pas mériter ce reproche, et il faut que vous rayiez cet article sur le mémoire de mes défauts
MENACE[Bourdaloue disant] que ceux qui conduisaient les âmes ne devaient jamais faire la menace de la profanation du corps de Jésus-Christ, sans avertir que, si nous n'y participions, nous n'aurions jamais la vie éternelle
MENACEUne infinité de restes ou de menaces d'apoplexie, c'est ce qui tue
MENACERIl tâche de l'intimider, il la menace qu'on dira à l'audience qu'elle....
MENACERJe menace que, si ma fille est encore grosse et toujours grosse, je n'irai point les voir
MÉNAGEC'est un homme qui ferait les Géorgiques de Virgile, si elles n'étaient déjà faites, tant il sait profondément le ménage de la campagne !
MÉNAGENous avons fait deux admirables feux devant cette porte, c'était la veille et le jour de la Saint-Jean.... mais c'étaient des feux à profit de ménage ; nous nous y chauffions tous, on ne couche plus sans fagot, on a repris ses habits d'hiver
MÉNAGEMadame X***, après deux ans de ménage avec Fromenteau, l'a enfin déclaré son mari
MÉNAGEJamais vous n'avez vu une mariée si douce, elle va droit à son ménage et dit déjà mon mari
MÉNAGEJ'attaquerai un de ces jours ce coadjuteur, je lui rappellerai le bon ménage que nous faisions à Paris
MÉNAGENous sommes en assez bon ménage [l'archevêque d'Arles et moi] pour que je puisse lui dire mon sentiment sur un sujet dont il me parle le premier
MÉNAGEJe n'ai jamais vu des soins et des amitiés comme ceux de M. et de Mme de Coulanges pour moi ; c'est le parfait ménage à mon égard
MÉNAGEMENTJe me sens des ménagements pour la Provence qui me font croire que j'y retournerai quelque jour
MÉNAGEMENTJ'ai reçu une lettre du marquis de Charost toute pleine d'amitié et de ménagement
MÉNAGERIl entre dans tout.... et veut que le marquis ménage lui-même son argent, qu'il écrive, qu'il suppute, qu'il ne dépense rien d'inutile
MÉNAGERJe ne reçois [à Nantes] vos lettres que deux jours plus tard qu'à Paris ; c'est tout ce qu'on peut ménager sur une distance aussi extrême que celle-ci
MÉNAGERVous avez un ami riche qui vous donne des repas ; ménagez bien cette bonne fortune
MÉNAGERMénagez cela suivant cette politique dont vous me donnez des leçons
MÉNAGERJe ne m'endors pas auprès de Mme de Coulanges.... mais il faut ménager longtemps avant que d'entreprendre quelque chose d'utile
MÉNAGERCertains loisirs qu'il sait fort bien ménager
MÉNAGERNous en revenons toujours à ménager qu'au moins il [Ch. de Sévigné] ne fasse pas un marché extravagant [en vendant sa charge]
MÉNAGERNous ménageons.... de lui faire faire une bonne confession
MÉNAGERL'abbé de Grignan a si bien ménagé M. de Paris [l'archevêque], que le coadjuteur en sera reçu [à l'assemblée du clergé] comme un député très agréable et très cher
MÉNAGERLe duc ne ménageait point les termes
MÉNAGERJe ne veux point dire ce que M. de Chaulnes m'a mandé [dans les troubles de Bretagne].... et comme il ménage [la terre de] Sévigné, qui est aux portes de Rennes
MÉNAGERIl semble que le mariage de Mlle de Laval se ménage avec M. de Roquelaure
MÉNAGERVous m'aviez tant promis de vous ménager que je comptais un peu plus sur les paroles que vous m'en aviez données
MÉNAGERElle [Mme de Guitaut qui venait d'accoucher] ne s'est non plus ménagée sur le bruit que si elle était reine ou Dauphine, c'est tout dire
MÉNAGERJe me ménage [pour ne pas trop parler de Mme de Grignan] selon les lieux, les temps et les personnes avec qui je suis
MÉNAGERVous me peignez fort plaisamment les manières dont elle s'est ménagée pour éviter de s'engager
MÉNAGEUR, EUSESi, en tournant le feuillet, ils [les écrivains de Port-Royal] veulent dire le contraire pour ménager la chèvre et les choux, ils auront sur cela la destinée, à mon égard, de ces ménageurs politiques, et ils ne me feront pas changer
MENDIERJe ne le verrai point mendier des places pour Versailles
MENERMa nièce de Bussy est veuve ; son mari est mort d'une horrible fièvre ; la maréchale de Schomberg veut que je l'y mène [chez cette nièce] après dîner
MENERLe roi dansera, et Monsieur mènera Mlle de Blois, pour ne pas mener Mademoiselle sa fille qu'il laisse à M. le Dauphin
MENERTout était préparé pour le bal ; le roi mena la reine
MENERIl [un batelier lors de la fuite de la femme de Jacques II] ne croyait mener que des gens du commun, comme il en passe souvent [d'Angleterre en France]
MENERLe roi mène peu de troupes et la moitié de sa garde
MENERVotre enfant était chez Mlles de Castelnau.... il avait mené un hautbois, on y dansa jusqu'à minuit
MENERMme du Puy-du-Fou ne veut pas que je mène la petite enfant ; elle dit que c'est la hasarder
MENERLa première chose qui saisit mon imagination la mène si loin, que cela compose souvent une loge des Petites-Maisons
MENERUne de nos folies a été de souhaiter de découvrir tous les dessous de cartes.... cette folie nous mena bien loin, et nous divertit fort
MENERJ'ai dîné avec le coadjuteur, il se plaint de la cruauté de l'abbé qui l'a laissé seul à Paris ; le pauvre homme ! sans amis, sans connaissances, sans maisons, ne sachant où donner de la tête ; nous avons mené assez follement cette plainte
MENERIl [M. de Grignan] a été mené quatre ou cinq jours fort rudement de la colique et de la fièvre continue, avec deux redoublements par jour
MENERMme de Monaco mène cette affaire
MENERElle mena la parole si bien, si vigoureusement, si capablement, qu'il [le chevalier] en fut ravi pour une demi-heure
MENERPour moi, je serais très fâchée d'être consolée ; je ne me pique ni de fermeté, ni de philosophie ; mon coeur me mène et me conduit
MENTERIEJe vous prie de lui pardonner tout ce qu'il avouera naïvement, mais jamais une menterie
MENTERIEMenterie, j'y avais déjà été
MENTIONFaites quelque mention de certaines gens dans vos lettres
MENTIONM. de Soubise l'a remercié de cet honneur, et a demandé seulement qu'il fût fait mention sur les registres de l'ordre, et de l'offre [de l'ordre] et du refus, pour des raisons de famille
MENTIRJe me fais un honneur de faire mentir M. de la Trousse, et je crains quelquefois de ne pas y réussir
MENTONVous êtes grosse jusqu'au menton
MENTONTous les enfants de la maison à la table jusqu'au menton
MENU, UEMa jambe n'est plus du tout reconnaissable ; elle est menue, molle ; plus de sérosités
MENU, UEMlle du Plessis.... nous disait hier.... qu'aux noces de sa belle-mère on avait mangé pour un jour douze cents pièces de rôti.... nous trouvâmes qu'il fallait qu'ils fussent du moins trois cents piqueurs pour piquer menu
MENUCHONAprès le dîner, messieurs de Locmaria et Coëtlogon dansèrent avec des Bretonnes des passe-pieds merveilleux et des menuets d'un air que les courtisans n'ont pas à beaucoup près
MENUCHONVous souvient-il, ma fille, de ce menuet que vous dansiez si bien, où vous arriviez si heureusement, et de ces autres créatures qui n'arrivaient que le lendemain ?
MÉPRENDRE (SE)Il est fort bien fait, et chante comme Beaumaviel, à s'y méprendre
MÉPRISOn dit des injures, des mépris, des rudesses, des cruautés, des querelles, des plaintes, des rages
MÉPRISERJe suis si bien aujourd'hui, que je crois que je prendrai le parti qu'ils me conseillent, qui est de mépriser ma jambe [malade], et de ne la point questionner à tout moment
MEROn n'a point eu d'ordre de mettre la flotte en mer
MERJ'ai passé à la poste, mon petit homme m'a renouvelé ses excuses ; mais je n'en suis pas mieux ; ma lettre [la lettre que j'attends] est entre les mains de ces maudits facteurs, c'est-à-dire la mer à boire
MERMa très chère bonne, je crois que votre enfant a besoin de ce qu'il vous demande ; la difficulté c'est de lui pouvoir donner ; votre état est une mer où je m'abîme
MERCIDieu merci, tout alla à souhait
MERCIIl espère vous voir encore à la merci des voleurs et des loups, et de tout ce que Marion espérait dans sa jolie abbaye
MERCIM. d'Aumont a envoyé un courrier au roi, lui dire qu'on avait vu des vaisseaux à la merci des vents, et quelques marques de débris et de naufrage
MERCISa femme [de M. de Sévigné] est bien fâchée que vous laissiez vos beaux orangers d'Avignon à la merci de la bise
MERCIJe vous plains à l'excès d'être si longtemps à la merci de votre imagination, qui est la plus cruelle et la plus dévorante compagnie que vous puissiez avoir
MERCIVoilà les horreurs de la séparation ; on est à la merci de toutes ces pensées ; on peut croire sans folie que tout ce qui est possible peut arriver
MERCUREIls continuent pourtant leur entreprise [marier M. de Gordes] ; mais ils n'en viendront à bout que le jour qu'ils auront trouvé l'invention de lier le vent et de fixer le mercure
MÈREMlle de Clisson a de grands maux de mère
MÈRELa mère supérieure m'a priée de ne pas faire courir cette petite histoire
MÈREPour madame de Miramion, cette mère de l'Église, ce sera une perte publique
MÉRITEElle est toujours l'objet de la jalousie de la Plessis, qui se fait un mérite auprès de ma mère de la haïr comme le diable
MÉRITEIl [le chevalier de Grignan] est bon juge du mérite de la guerre [mérite militaire]
MÉRITEIl a vu cet homme que je vous ai dit qui est habile [un médecin], et qui le traite actuellement selon le mérite de ce mal
MERLUCHE... Un souvenir qui me revient d'un homme qui me parlait en Bretagne de l'avarice d'un certain prêtre ; il me disait fort naturellement : enfin, madame, c'est un homme qui mange de la merluche toute sa vie pour manger du saumon après sa mort ; je trouvai cela plaisant, et j'en fais l'application à toute heure
MERVEILLEVous avez fait des merveilles d'écrire à Mme de Lavardin
MERVEILLEL'on dit que, dans le passage du Rhin, le chevalier de Grignan fit encore des merveilles de valeur et de prudence
MERVEILLEVous savez toutes les merveilles qu'on a faites sur les Turcs [qui venaient d'être battus]
MERVEILLEElle [votre cousine] y a fait merveilles
MERVEILLEHier, le remède de l'Anglais avait fait des merveilles
MERVEILLELes eaux m'ont fait des merveilles
MERVEILLEMme de Schomberg me fait des merveilles, et son mari à mon fils
MERVEILLEJe fus hier avec Mme de Coulanges au Palais-Royal.... Madame me fit des merveilles d'abord ; mais, quand l'abbé de Chavigny fut entré, mon étoile pâlit visiblement
MERVEILLEOn dit des merveilles de notre bon pape
MERVEILLEElle [Mlle de la Vallière entrant aux Carmélites] a fait couper ses beaux cheveux.... elle caquète et dit merveilles ; elle assure qu'elle est ravie d'être dans une solitude
MERVEILLEJe vous réponds que vous en ferez une petite merveille
MERVEILLELa princesse de Conti.... est enfant au delà de ce qu'on peut imaginer, et Mme la Dauphine est une merveille d'esprit, de raison et de bonne éducation
MERVEILLESoutenir la dignité de merveille entre deux âges où vous m'avez élevée
MERVEILLEJe revins chez la d'Escars admirer encore la beauté de notre linge et de nos étoffes ; tout sera à merveilles
MERVEILLEJe lui procure.... un bon médecin dont il se trouvera à merveilles
MERVEILLEAinsi voici des exemples de Mme de Sévigné, où, suivant cette décision, il faudrait faire merveille : Il [le roi] courut un cerf au clair de la lune ; les lanternes firent des merveilles ; le feu d'artifice fut un peu effacé par la clarté de notre amie
MERVEILLEUne grande allée où le couchant fait des merveilles
MERVEILLEUX, EUSEVous savez comme le roi a donné deux mille livres de pension à Mlle de Scudéry.... elle fut remercier Sa Majesté.... c'était une affaire que de recevoir cette merveilleuse Muse
MERVEILLEUX, EUSELa Mousse [un cartésien] est fort glorieux d'avoir fait en vous une si merveilleuse écolière
MESSEJe fais tous les jours dire une messe pour vous ; c'est une dévotion qui n'est pas chimérique
MESSEJe sentis un plaisir sensible d'aller à la messe, il y avait longtemps que je n'avais senti tant de joie d'être catholique
MESUREJe ne comprends plus la mesure du temps depuis le jour de notre séparation
MESUREJ'ai ces agréables nouvelles un peu plus tôt que vous ; et celle de l'assemblée de la noblesse, qui a été aussi confirmée, a comblé la mesure
MESURECela me fait souvenir de l'autre [courrier] qui a comblé la mesure des mauvais offices qu'on rendait à notre bon ami
MESUREOn espère que le prince d'Orange aura pris de fausses mesures, et que le roi d'Angleterre le recevra et le battra fort bien
MESURECe pont d'Avignon où l'on aurait tort de passer en prenant de loin toutes ses mesures
MESURESon oncle, qui de son côté prendra des mesures pour être dans la même armée
MESUREJ'ai pris mon temps et mes mesures là-dessus
MESUREOn ne parle que de voyages ; et nous-mêmes, à l'imitation des puissances, nous prenons des mesures pour Provence et Bretagne
MESUREVous abusez de votre petite santé.... votre délicatesse demande que vous observiez plus de mesures
MESURELe dérangement que vous fait cette guerre m'afflige véritablement... cette trahison rompt toute mesure
MESURECela est d'une personne.... qui m'a tout à fait oubliée, qui ne sait plus la mesure de mon attachement ni la tendresse de mon coeur
MESUREOn disait l'autre jour que la vraie mesure du mérite du coeur, c'était la capacité d'aimer
MESURELa mesure de l'approbation que l'on donne à cette pièce [Esther], c'est celle du goût et de l'attention
MESUREVous poussez la tristesse au delà de toutes les mesures
MESUREJ'ai fait tous ces remèdes avec une règle et une mesure dont j'eusse été incapable sans Mme de Chaulnes
MESUREM. de Marsillac est affligé outre mesure
MESUREJe cause avec vous sans fin et sans mesure
MESURÉ, ÉEAh ! la belle procession ! qu'elle est sainte !... que tout l'extérieur y est bien mesuré en comparaison de vos profanations d'Aix !
MESURÉ, ÉEJ'ai fort entretenu M. d'Uzès.... il a un esprit posé et des paroles mesurées, qui sont d'un grand poids dans ces occasions
MESURERIl [le jeune Grignan] partit à Noël.... il reviendra dimanche ; le chevalier a mesuré tous ses jours
MESURERSi vous aviez vu la violente contorsion que cet éclat de bombe fit à son épée [du jeune Grignan], et combien il s'en est peu fallu qu'il n'ait été tué, vous admireriez l'adresse et la justesse de la main qui a mesuré ce coup
MESURERJ'ai tremblé d'un éclat de bombe qui a aplati la garde de l'épée du petit Grignan sur sa hanche ; il fallait que ce coup fût bien mesuré ; car entre la contusion et être tué, il y avait fort peu à dire
MÉTALVous avez bien raison de croire que je serai affligée de la perte de M. l'archevêque.... il n'y a point d'esprits ni de coeurs sur ce moule ; ce sont des sortes de métaux qui ont été altérés par la corruption du temps
MÉTIERElle chante, elle danse, et fait son métier [de maîtresse] de bonne foi
MÉTIERIl y a un nombre infini de pleureuses de la mort de M. de Longueville, qui rend ridicule le métier
MÉTIERUne conduite toute miraculeuse et que les gens du métier ne se lassent point d'admirer
MÉTIERLa lettre de votre enfant vous fera plaisir, elle est d'un homme satisfait, et qui a le coeur au métier
METTREMettez-vous un peu tout cela dans la tête, c'est par là d'ordinaire qu'on en vient à l'exécution
METTRELa pauvre femme [Mme de la Fayette] était très malade d'une colique cruelle, qui l'a mise dans une grande faiblesse
METTREMme de la Fayette doit être parfaitement contente d'avoir mis son fils dans une si grande et honorable alliance
METTREMme de Lavardin fait présent à Mme de Bury d'une robe noire, d'une jupe, d'un mouchoir de point avec les manchettes, tout cela prêt à mettre
METTRENos conversations sont infinies [avec M. de Guitaut] : il aime à causer, et, quand on me met à causer, je ne fais pas trop mal aussi
METTREIl [l'archevêque de Paris] a emporté contre les commissaires qui avaient la conscience plus délicate que lui, que le roi peut mettre des abbesses à plusieurs couvents de filles
METTREVous ne voulez donc pas qu'on dise vapeurs ? mais que ferons-nous, si vous ôtez ce mot ? car on le met à tout
METTREMoquez-vous des nouvelles de la place des Prêcheurs [place d'Aix] ; l'enlèvement de la princesse d'Orange et la prise de son mari sont à faire rire ; mettons-y le siége de Bois-le-Duc, qui n'était qu'une plaisanterie
METTREVoilà ce qu'il vous demande : vous voyez bien que je n'y prends ni n'y mets
METTREVous ai-je dit que le roi a ôté la communion de la cérémonie [réception des chevaliers] ? je mets quasi la beauté de cette action avec celle d'empêcher les duels
METTREIl [Coulanges] vous a mis dans la folie de la Cuverdan [nom d'une dame imaginaire]
METTRELe titre de nouveau venu dans la province le rend fort considérable [Charles de Sévigné], et le met dans toutes les affaires
METTREQue fera-t-il [le jeune marquis de Grignan] d'un carnaval à Paris et à Versailles, où l'on voudra le mettre de tout ?
METTRECertaines prières nouvelles que nous mettions de notre prière du soir
METTREMme de la Fayette.... a mis sa petite chambre en cabinet
METTRESi vous ne mettez la volonté de Dieu pour toute règle et pour tout ordre, vous tomberez dans de grands inconvénients
METTREÉtant persuadée que c'est son absence qui me fait passer l'hiver aux Rochers au lieu de Rennes, elle [Mme de Chaulnes] met sur elle tout ce qui pourrait m'y arriver
METTREJe voulus voir sa contusion ; mais, comme elle est, ne vous déplaise, à la cuisse gauche, je ne trouvai pas à propos de lui faire mettre chausses bas
METTREParlons du vôtre [voyage] : tâchez de ne vous point mettre dans le mauvais temps, et faites provision de forces pour un si long trajet
METTREComme ce style n'est point naturel, tout le monde en fut surpris, et l'on ne savait où se mettre
METTREJe ne vous écris pas souvent ; mais vous m'avouerez que, quand je m'y mets, ce n'est pas pour peu
METTREJe vous conseille de vous mettre dans l'italien ; c'est une nouveauté qui vous réjouira
METTREIls se mirent sur les perfections d'Hébert
METTRELa sueur s'est tellement mise sur les parties qui sont enflées, qu'il ne faut pas se jouer à la faire rentrer
METTREElle me conta qu'en Danemark il y avait un prince allemand qui s'enfonça une épingle dans le côté.... deux mois après, la gangrène s'y mit
METTRELe feu s'est mis à Villeroi ; la moitié d'un corps de logis en est brûlée
MEUBLESi vous n'avez pas sauvé tous vos beaux meubles, et surtout celui de votre cabinet, digne de Versailles, je serai bien affligée
MEUNIER, IÈREOn me mande que M. de Villars s'en va ambassadeur en Savoie ; j'aurais cru qu'il y aurait eu à cela de l'évêque meunier
MEURTREElle le savait bien, et ne se corrigea pas pour cela du plaisir de faire des meurtres
MEURTREIl s'en défend comme d'un meurtre, mais ses actions le trahissent
MEZZO-TERMINEOn ne peut pas avoir plus cette sorte d'esprit de négociation, les mezzo-termine ne lui manquent jamais
MIIl vous ira voir après la mi-août (prononcez mi-oû)
MICROSCOPELa difficulté c'est de lui pouvoir donner [au jeune Grignan] ; votre état est une mer où je m'abîme.... quand j'y compare mes affaires réduites au petit pied, je crois regarder par un microscope, et je me crois riche, et ne songe plus à moi
MIEOn me mande toujours des merveilles de ma petite mie [MarieBlanche]
MIELLe croyant sur la parole de Brancas tout sucre et tout miel ; mais.... le temps se brouilla
MIELParlons un peu de Pauline, ....je n'eusse jamais cru qu'elle eût été farouche, je la croyais toute de miel
MIETTEVous disiez qu'elle [Pauline, la fille de Mme de Grignan] avait un esprit qui dérobait tout.... elle a entendu M. de Vendôme.... et se saisit ainsi de toutes les miettes qui tombent, dont elle vous surprend dans les occasions
MIEUXToute la troupe était magnifique, M. de la Trousse des mieux
MIEUXIl cause des mieux et n'a aucun air qui déplaise
MIEUXUn grand et beau carrosse de velours noir, étoffé des mieux
MIEUXDieu fait tout pour le mieux
MIEUXTout cela sera replongé, s'il plaît à Dieu, dans le silence ; c'est tout le mieux
MIEUXM. et Mme de Chaulnes font de leur mieux pour m'y retenir
MIEUXJe l'ai fait tout de mon mieux
MIEUXGourville lui dit qu'il lui donnerait une place à l'hôtel de Condé, qui lui vaudrait deux cent cinquante livres de rente, logé, nourri, et tout cela en attendant mieux
MIEUXHier matin il était sans fièvre.... ces sortes de mieux sont quasi toujours traîtres ; et tout d'un coup il est retombé dans l'agonie
MIGNARD, ARDEHa, que mademoiselle de la Basinière est mignarde !
MIGNON, ONNEJe vous trouve un plaisant mignon de ne m'avoir pas écrit depuis deux mois
MIGRAINEMme de Maintenon avait la migraine
MIJAURÉEMme de Fieubet entendit ceci : La C*** passa devant la B*** : ah, dit la B***, voilà une mijaurée qui a eu pour plus de cent mille écus de nos hardes ; la C*** se retourne, et comme Arlequin, hi, hi, hi, hi, hi, lui fit-elle, en lui riant au nez
MILIEUVous m'en parlez [de votre voyage] avec tant d'amitié et de tendresse, que j'en suis touchée dans le milieu du coeur
MILIEUM. d'Arles, qui, dans le milieu de ses petites dettes, a pourtant voulu couronner son entreprise
MILIEUDe vous et d'elle, on en pétrirait une personne dans le juste milieu
MILIEUOn prit ce milieu
MILIEUOu on l'aime, ou on le hait ; il n'y a point de milieu
MILLEMme de Chaulnes, qui vous fait mille amitiés
MILLEMme de Villars m'a chargée de mille et mille tendresses pour vous
MILLIONJe voudrais le marier [Ch. de Sévigné] à une petite fille qui est un peu juive de son estoc ; mais les millions nous paraissent de bonne maison
MILORDIl [le roi d'Angleterre Jacques II] a parlé à ses milords, donné liberté aux moins affectionnés, et renouvelé l'attachement des plus fidèles
MINEIl a une terrible mine avec sa belle taille et ce cordon bleu
MINECe Briole doit à sa bonne mine le plus grand parti du pays
MINEUne très grande femme de très bonne mine
MINEVous avez bien la mine d'avoir donné un bon exemple
MINEM. de Vins n'a guère la mine d'être à la tête de quelque chose
MINELa reine d'Angleterre a toute la mine, si Dieu le voulait, d'aimer mieux régner dans le beau royaume d'Angleterre.... que d'être à Saint-Germain....
MINEMme de Vins m'a priée de ne m'en point retourner demain.... je suis tentée de sa proposition, de sorte que j'ai la mine de ne m'en aller que dimanche à la messe à Livry
MINEIl me semble que vous me faites la mine de m'en accuser
MINECe mari fit une mine très chagrine
MINELe prince fait mine d'assiéger le Quesnoy
MINEOn assure toujours la paix et la conquête entière de la Hollande ; Nimègue fait mine de se défendre, mais on s'en moque
MINEVoilà les beaux jours qui font mine de revenir
MINEEnfin la cicatrice fait une fort bonne mine de vouloir s'avancer....
MINEVous lui ferez une fort bonne mine
MINEL'on boit [des eaux], et l'on fait une fort vilaine mine
MINENous avons trouvé ce matin deux grands vilains pendus à des arbres sur le grand chemin.... ils faisaient une fort vilaine mine
MINESans en être ému, sans mine, sans grimace
MINEOn est seulement un peu fâché de lui [Mme de Monaco] voir faire quelquefois à cette Madame-ci [la seconde femme de Monsieur] les mêmes petites mines qu'elle faisait à l'autre
MINERIEC'est une minerie et la chose du monde la plus malsaine
MINET, MINETTE....Qu'on l'aimait fort [le jeune Grignan], qu'on prenait quelquefois la liberté de l'appeler le petit matou, d'autres, plus polis, à cause de la jeunesse, le minet
MINIATURED'un côté du tableau, c'est Madame peinte en miniature
MINIATURECe qui me frappe, c'est la délicatesse de cet homme qui ne veut pas qu'on soit amoureux de sa mère, et qui poignarde son ami et son bienfaiteur ; les consciences de Provence sont admirables ; celles de la Grêle [l'évêque de Marseille] est en miniature sur le moule de celle-ci
MINISTREQue dites-vous de M. de Seignelay, ministre d'État à trente-six ans ?
MINUITJ'ai été à la messe de minuit aux Bleues où il faisait chaud
MINUTIEDepuis longtemps on faisait valoir Des minuties
MIRACLEIl y a du miracle à un si prompt changement
MIRACLEC'est un beau miracle, si la Trousse s'est sauvé de l'état où l'on nous l'a représenté
MIRACLELe changement d'air me fait des miracles
MIRACLEQuelle joie, ma chère enfant, que le quinquina ait fait ses miracles ordinaires !
MIRACULEUX, EUSEIl y a une impertinente petite bossue qui chante sans fin et sans cesse, qui croit être miraculeuse
MIRERTrouvez-vous bien noble et bien juste de se faire un mérite de dégrader ce beau gouvernement ? n'est-ce pas l'intérêt commun des grands seigneurs, des grands gouverneurs ? ne doivent-ils point se mirer dans cet exemple [de M. de Chaulnes] ?
MIRERJe vous laisse digérer ces réflexions, et je vous prie tous deux [M. et Mme de Grignan] de vous mirer, et de voir si vous êtes de la vieille cour [bons à reléguer]
MIRODER ou MIRAUDER[La Brinvilliers] monta seule et nu-pieds sur l'échelle et sur l'échafaud, et fut un quart d'heure mirodée [miraudée, édit. de Rouen], rasée, dressée et redressée par le bourreau : ce fut un grand murmure et une grande cruauté
MIROIRVous nous peignez, comme dans un miroir, la beauté, la grandeur, la magnificence, l'étendue de toutes ces possessions
MIROIRCe mauvais temps, qui vous glace le Rhône et la Durance, nous a fait un miroir de la Seine
MISANTHROPERIEDites-moi s'il [Vardes] est bien désolé de la longueur infinie de son exil, ou si sa philosophie et un peu de misanthroperie soutiennent son coeur contre les coups de l'amour et de la fortune ?
MISÉRABLESi vous ne m'aimiez, il faudrait brûler mes misérables lettres avant que de les ouvrir
MISÉRABLEMENTPour cette cassolette [cadeau du cardinal de Retz], dispensez-moi, ma bonne, de retourner misérablement là-dessus
MISÈREMalgré les misères qui sont extrêmes, on ne laisse pas de se marier : M. le prince de Rohan et Mme de Turenne...
MISÈREM. de la Rochefoucauld a la goutte ; si, malgré le lait, la goutte prend cette liberté tous les ans, ce sera une grande misère
MISÈREJe serai au désespoir, s'il faut que je reprenne encore les pensées de la guerre... il est triste de s'avancer dans le pays de la misère ; c'est ce qui est indubitable dans votre métier [militaire]
MISÈREÀ force de vouloir soutenir mon vieux château, il me fera tomber dans la misère de n'avoir pas de quoi souper cet hiver
MISÈREElle ne fait point de ces petites misères-là
MISÉRICORDEIl [Dieu] fait miséricorde au petit nombre de ceux qu'il sauve par son Fils
MISÉRICORDETous les parloirs [à l'abbaye de Chelles] sont fermés ; tous les jours maigres sont observés ; toutes les matines sont chantées sans miséricorde
MISÉRICORDECe serait à moi à crier miséricorde, si je n'avais du courage
MISÉRICORDELe mari de votre nourrice vint avant-hier crier miséricorde au logis, que sa femme lui avait mandé.... qu'on l'avait accusée d'avoir du mal
MISÉRICORDEUne chose [le mariage de Lauzun avec Mademoiselle] qui fait crier miséricorde à tout le monde
MISSIONNAIRELes dragons ont été de très bons missionnaires jusques ici [parmi les protestants] ; les prédicateurs qu'on envoie présentement rendront l'ouvrage parfait
MISSIONNAIREEn un mot, tout est missionnaire présentement, chacun croit avoir une mission, et surtout les magistrats et les gouverneurs de province soutenus de quelques dragons
MITIGÉ, ÉESon zèle [d'une Grignan qui voulait se faire religieuse] est-il mitigé ou à la rigueur ?
MITIGÉ, ÉEC'est [le P. le Bossu] le plus savant homme qu'il est possible, et janséniste, c'est-à-dire cartésien en perfection ; il est mitigé sur de certaines choses
MITIGERIls [M. et Mme de Grignan] ont ici une petite fille qui, sans avoir la beauté de sa mère, a si bien mitigé et radouci l'air des Grignans, qu'elle est en vérité fort jolie
MITONNÉ, ÉEJe vous trouve bien dorlotée et bien mitonnée
MITONNERJe n'ose m'abandonner à toute la joie que me donne la pensée de vous embrasser ; je la cache, je la mitonne
MITONNERLe petit garçon [Charles de Sévigné] vous répondra sur ma santé ; vraiment, ma chère enfant, il a bien d'autres affaires qu'à me mitonner ; rien n'est si occupé qu'un homme qui n'est point amoureux ; il représente en cinq ou six endroits, quel martyre !
MITONNERMme de Coulanges voulut bien nous faire part des contes avec quoi l'on amuse les dames de Versailles ; cela s'appelle les mitonner ; elle nous mitonna donc, et nous parla d'une île verte où l'on élevait une princesse plus belle que le jour
MITONNERMais, ma chère comtesse, comment vous portez-vous ? je vous ai laissée vous mitonnant dans votre lit
MITRÉ, ÉEM. de Saint-Malo [évêque de Saint-Malo], linotte mitrée
MODEMme de Vins me parut hier fort tendre pour vous, ma fille ; c'est-à-dire à sa mode, mais sa mode est bonne
MODEJ'entre dans le goût qu'il [un directeur, le prieur de Sainte-Catherine] a de ne point ressembler à ses voisins [les jésuites], et je le traite à sa mode, qui est aussi tout à fait la mienne
MODEVous nous parlerez longtemps du malheur de M. de Pompone, avant que nous vous trouvions à la vieille mode ; cette disgrâce est encore bien vive dans nos têtes
MODENe vous engagez point à le soutenir [l'usage du chocolat] ; songez que ce n'est plus la mode du bel air
MODELe moyen que vous ne m'aimiez pas ?... c'est moi qui ai commencé la mode de vous aimer et de vous trouver aimable
MODECent petites boucles sur vos oreilles.... qui vont mal, et qui ne sont non plus à la mode présentement que la coiffure de la reine Catherine de Médicis
MODEIl [le marquis de Grignan] est à la mode
MODESTIEVous avez raison de supprimer la modestie de Pauline [fille de Mme de Grignan] ; elle serait usée à quinze ans ; une modestie prématurée et déplacée pourrait faire de méchants effets
MOELLEJe sens une telle séparation [d'avec Mme de Grignan] jusque dans la moelle de mes os
MOELLELa tendresse que j'ai pour vous, ma chère bonne, me semble mêlée avec mon sang, et confondue dans la moelle de mes os
MOELLEJe ne trouve rien de si proche que d'être d'une même maison ; il ne faut pas s'étonner si l'on s'y intéresse, cela tient dans la moelle des os
MOEURSJouissez de votre dépense, sans en faire une plus grande, qui serait superflue et contre les bonnes moeurs dont nous faisons profession
MOIJe vous avoue que les trois heures que je suis dans ces bois toute seule, avec Dieu, moi, vous, vos lettres et mon livre, ne me durent pas un moment
MOIMme de Vins et moi nous en attrapons ce que nous pouvons [des relations écrites par Mme de Villars]
MOIIl n'y a que moi qui passe sa vie à être occupée et de la présence et du souvenir de la personne aimée
MOIParlez-moi sans cesse de tout cela [les affaires de sa fille].... toutes ces choses composent mon vrai moi
MOIVous voyez bien, ma très chère, que ce que je dis de mon moi est aussi ennuyeux que le récit que vous me faites du vôtre est divertissant
MOILe voilà donc mort, ce grand ministre [Louvois], cet homme si considérable, qui tenait une si grande place ; dont le moi, comme dit M. Nicole, était si étendu
MOINDREElle [la princesse de Conti] veut être enterrée à sa paroisse, simplement comme la moindre femme
MOINSLa tête tourne à moins
MOINSNous avons parlé sérieusement de ses affaires [du marquis de Pomenars], qui ne sont jamais de moins que de sa tête ; le comte de Creance veut à toute force qu'il ait le cou coupé ; Pomenars ne veut pas ; voilà tout le procès
MOINSTout au moins vous vous moqueriez de moi, et vous savez combien j'estime votre estime
MOINSNous trouvâmes qu'il fallait qu'ils fussent du moins trois cents piqueurs pour piquer menu
MOISÉtant grosse de huit mois
MOISLa rareté des enfants de neuf mois m'a fait rire
MOISI, IEVos lettres sont admirables ; et, si les vieux châteaux sont mauvais à quelques-uns, croyez-moi, c'est que ceux qui les habitent n'ont pas une madame de Guitaut comme vous ; avec une telle compagnie je vous défie tous deux d'être moisis
MOITIÉJe vous conjure de faire mes compliments à votre chère moitié
MOITIÉMandez-moi de vos nouvelles, si vous avez votre aimable moitié....
MOITIÉMa fille est de moitié de tout ce que je vous dis ici
MOITIÉJe trouve ce livre admirable [les Essais de morale de Nicole] ; personne n'a écrit sur ce ton que ces messieurs ; car je mets Pascal de moitié à tout ce qui est de beau
MOITIÉVous ne sauriez trop en parler [l'espérance d'un régiment pour le jeune Grignan], ni trop me conter toutes vos pensées, ni tous vos raisonnements pour et contre, ni le dialogue de la crainte et de l'espérance ; je suis de moitié de tout cela
MOITIÉSa taille [de Mme de Montespan] qui n'est pas de la moitié si grosse qu'elle était, sans que son teint, ni ses yeux, ni ses lèvres en soient moins bien
MOMENTEst-il mort sur le champ ? n'a-t-il pas eu un seul moment ?
MOMENTJe n'eus que le moment de faire [à Mme de Maintenon] un geste de remerciement et de reconnaissance
MOMENTIl reviendra ici le plus tôt qu'il pourra, sans y perdre un moment de temps
MOMENTOn n'a pas un moment, cela m'échauffe
MOMENTOn prend le moment d'entre deux nuages
MOMENTCela est fait dans un moment
MOMENTAu moment que je lui ai présenté ma face réjouie, elle s'est bien doutée de mon dessein
MONDEJe ne puis rien porter ; une cuiller me paraît la machine du monde
MONDETout ce qui est au monde était à ce sermon [de Bourdaloue], et ce sermon était digne de tout ce qui l'écoutait
MONDEJe pars, et, si je vous écris encore lundi, c'est le bout du monde
MONDEVoilà qui me ferait plus de mal mille fois qu'à personne du monde
MONDEIl n'était plus au monde, c'était à un mort que j'écrivais
MONDEC'est une république, c'est un monde que votre château, je n'y ai jamais vu cette foule
MONDEQuand j'ai du monde, je travaille à ce beau parement d'autel
MONDEVous me demandez ce que nous lisons ; dès qu'on a le moindre monde, on ne lit plus
MONDEEnfin, le voilà jeté dans le monde, et il y fait fort bien
MONDEUn homme qui ne sait pas le monde
MONDEM. de Coulanges est bien en peine de savoir laquelle de vos madames y prend goût [à mes lettres] ; nous trouvons que c'est un bon signe pour elle ; car mon style est si négligé qu'il faut avoir un esprit naturel et du monde pour s'en pouvoir accommoder
MONDEIl a de l'esprit, de l'honnêteté, il connaît le monde
MONDELa maréchale de Clérambault aura son paquet à Poitiers ; c'est-à-dire au même lieu où elle avait reçu l'ordre de venir au Palais-Royal ; voilà le monde
MONDEEnfin voilà Mme de Richelieu à la place de Mme de Montausier ; quelle joie pour bien des gens ! quel chagrin pour d'autres ! voilà le monde
MONDECe que je ne puis comprendre, c'est que vous vous teniez tous deux à l'écart [M. et Mme de Grignan] pour des gens de l'autre monde, et qui ne sont plus en état de penser à la fortune et aux grâces de Sa Majesté
MONITOIREOn disait l'autre jour qu'on avait jeté un monitoire pour savoir où était l'armée de M. de Luxembourg
MONNAIEVous connaissez bien une dame qui n'aime point à changer un louis d'or, parce qu'elle trouve le même inconvénient pour la monnaie
MONSEIGNEUR[Il y eut une dispute à la cour de Louis XIV en 1675, pour savoir si on devait aux maréchaux de France le monseigneur en écrivant ; la question fut tranchée en faveur des maréchaux] Après cela j'ai parlé du monseigneur : Ah ! mon Dieu, madame, m'a dit M. de Pompone, au nom de Dieu ! que M. de Grignan se garde bien du monsieur ; il ferait mal sa cour ; le roi s'en est expliqué sur le sujet du marquis d'Ambres ; il sera tondu ; le maréchal de Grammont conte en son langage que le comte de Guiche n'était pas un misérable sans naissance, sans dignité, et que jamais il n'a marchandé le monseigneur à aucun maréchal de France
MONSIEURCe que je sais en général du clergé, c'est qu'ils ont beaucoup paru cette année ; et ils ont traité le pape, comme monsieur de Rome, fort familièrement
MONSIEURMon fermier du Buron, qui est un gros monsieur, qui a part dans les fermes
MONSIEURQue dites-vous du mariage de Monsieur ?... vous comprenez bien la joie qu'aura Monsieur d'avoir à se marier en cérémonie
MONSIEURJe loue madame de Chaulnes d'avoir appris l'amitié à Monsieur ; c'est une science que les personnes de l'élévation de Monsieur n'ont pas le bonheur de connaître
MONSTRELa Mousse [à propos d'un projet de voyage en province] a été un peu ébranlé des puces, des punaises, des scorpions, des chemins et du bruit qu'il trouvera peut-être ; tout cela était un monstre dont je me suis bien moquée
MONSTREJe vous conjure que ma fille ne réponde point à cette lettre, c'est un monstre d'écriture : je n'ai rien à faire, je me porte bien, et c'est mon unique plaisir de vous parler
MONSTRUEUX, EUSEJe lui dis [au fils de Mme de Grignan] que, puisqu'il aime la guerre, il est monstrueux de n'avoir point envie de voir les livres qui en parlent
MONTVous avez fait faire à ma fille le plus beau voyage du monde ; elle en est ravie ; mais vous l'avez bien menée par monts et par vaux
MONTAGNEJe l'ai entendu raisonner [M. de Pompone] sur les affaires présentes : il trouve que toutes ces grandes montagnes s'aplanissent
MONTÉ, ÉEAutrefois.... toutes les grandes charges de la maison du roi étaient aux seigneurs ; présentement tout est duc, tout est maréchal de France, tout est monté
MONTERCeux qui ont vu l'exécution [de la Brinvilliers] disent qu'elle a monté sur l'échafaud avec bien du courage
MONTERNous sommes montés dans le bateau à six heures par le plus beau temps du monde
MONTERIl a monté la tranchée, il rend compte du siége à son oncle comme un vieil officier
MONTRERCe duc ne nous a point trompés ; il nous disait.... que les choses avaient changé.... qu'il fallait un peu venir montrer son visage à la cour
MONTRERIls sont charmés de cet homme [un précepteur] ; c'est lui qui montre à cette belle marquise
MONTRERMon fils est à Paris ; il y sera peu : la cour est de retour, et il ne faut pas qu'il se montre
MOQUER (SE)Si vous dites que nous avons menti, que cela est faux, qu'on se moque de vous.... nous trouverons que vous avez raison
MOQUER (SE)Je me moque de ces moments d'amitié qui ne laissent aucun crédit à ceux que l'on aime
MOQUER (SE)N'est-ce pas se moquer des gens ?
MOQUER (SE)Nous ne songeons plus qu'il y ait eu un comte de Guiche au monde ; vous vous moquez avec vos longues douleurs
MOQUER (SE)L'abbé Testu dit rudement à notre voisine : Mais, madame, si elle vous avait répondu que la pelle se moque du fourgon, qu'auriez-vous dit ? Monsieur, dit-elle, je ne suis point une pelle, et elle est un fourgon
MOQUERIECette belle faiblesse naturelle et cette disposition aux larmes qui ont été l'objet de la moquerie de votre fermeté et de votre philosophie
MORAILLESVotre poitrine [le mal que vous avez à la poitrine] est comme des morailles qui m'empêchent de sentir le mal de ne vous avoir plus ; je tiens de vous cette comparaison
MORALISERLe sujet de moraliser est grand quand on se souvient....
MORALITÉVotre Provence vous dira toujours des merveilles ; le beau temps ne vous est de rien ; vous y êtes trop accoutumée ; pour nous, nous voyons si peu le soleil, qu'il nous fait une joie particulière ; il y a de belles moralités à dire là-dessus
MORBLEUDespréaux soutint les anciens, à la réserve d'un seul moderne qui surpassait à son goût et les vieux et les nouveaux ... le jésuite reprend et presse Despréaux de nommer cet auteur si merveilleux.... enfin Despréaux le prend par le bras, et, le serrant bien fort, lui dit : mon Père, vous le voulez : eh bien ! c'est Pascal, morbleu
MORCEAUIl me semble qu'elle vous est quelque chose du côté paternel de M. Descartes, et dès là je tiens un petit morceau de ma chère fille
MORCEAUJe crois de votre province toutes les merveilles que vous m'en dites.... comment ferez-vous pour me faire voir un petit morceau de vos pays enchantés ?
MORCEAUIl me pria de lui montrer un morceau de votre style
MORCEAUJe sais à qui je montre ces petits morceaux de vos grandes lettres
MORCEAUM. de la Trousse demeure sur la frontière et prend soin des places conquises ; cet emploi est un morceau de favori
MORCEAUMme de Vins a gagné un grand morceau de son procès
MORCEAUVotre relation est admirable.... je prends intérêt à toutes ces aventures.... ce morceau de votre vie est si extraordinaire et si nouveau....
MORCEAUNous ne finissons pas.... vous regrettant, ne trouvant rien qui vous vaille, chacun de nous redisant quelque morceau de votre esprit
MORCEAUOn croit qu'on va assiéger Cambrai : c'est un si étrange morceau, qu'on espère que nous y avons de l'intelligence
MORCEAULa première chose que le roi fait avec le nouveau pape, qui est entièrement selon son coeur, c'est de lui rendre ce beau morceau [le comtat d'Avignon] qui était si fort à votre bienséance
MORDIEUMadame s'éclata de rire, et le sermon en fut tellement interrompu....
MORDILLERIl y a huit jours que Mmes de Ludre, Coetlogon.... furent mordues d'une petite chienne..., de sorte que Ludre, Coetlogon.... sont parties ce matin pour aller à Dieppe et se faire jeter trois fois dans la mer.... Théobon n'a pas voulu y aller, quoiqu'elle ait été mordillée
MORDREQue dites-vous de la beauté de cette retraite [du cardinal de Retz] ? le monde, par rage de ne pouvoir mordre sur un si beau dessein, dit qu'il en sortira
MORDREVotre peinture du cardinal Grimaldi est excellente ; cela mord
MORGUERLa comédienne [une maîtresse de Charles II] est aussi fière que la duchesse de Portsmouth : elle la morgue, elle lui fait la grimace, elle l'attaque et lui dérobe souvent le roi
MORGUERGuitaut m'écrit de Fontainebleau, où il est allé morguer la cour
MORT, ORTES'il [votre fils] est bien fort, l'éducation rustaude est fort bonne ; mais, s'il est délicat, j'ai ouï dire à Brayer et à Bourdelot qu'en voulant les faire robustes, on les fait morts
MORT, ORTEParlons un peu de votre santé : n'êtes-vous point effrayée de ces jambes froides et mortes ?
MORT, ORTEJe n'en ai point vu qui fût véritablement morte au monde
MORT, ORTEToute morte de jalousie
MORT, ORTEJe crois que vous ne savez pas que mon fils est allé en Candie.... j'en vois tous les périls, j'en suis morte
MORT, ORTEComme nous étions le plus en train, nous avons vu apparaître monsieur le Premier avec son grand deuil : nous sommes tous tombés morts ; pour moi, c'était de honte que j'étais morte
MORT, ORTEM. de Grignan m'est bien nécessaire ; car j'ai un coin de folie qui n'est pas encore bien mort
MORT, ORTEVous avez grand'raison de ne pouvoir vous représenter Mme de Coulanges à l'agonie, et M. de Coulanges dans la douleur : je ne le croirais pas, si je ne l'avais vu ; une vivacité morte, une gaieté pleurante, ce sont des prodiges
MORTJe suis toujours surprise de la mort des jeunes personnes
MORTLa mort est affreuse quand on est dénué de tout ce qui peut nous consoler en cet état
MORTLa mort, qui est la plus importante action de notre vie, a été aussi le plus bel endroit de la sienne
MORT[La reine d'Espagne, fille de Madame, et mourant très rapidement] mandant au roi qu'elle n'a point de regret à la vie, et qu'elle meurt de sa mort naturelle, quoique d'abord elle eût dit comme feu Madame, et se repentant, comme elle, de l'avoir dit
MORTCe que vous dites sur la liberté que prend la mort d'interrompre la fortune est incomparable
MORTMme de Chaulnes m'a fort conté les affaires des états... elle me paraît la mort au coeur de toutes les troupes [envoyées en Bretagne]
MORTVous savez ce que c'est pour moi que la santé de votre chère femme ; mais vous l'avez laissée trop écrire ; c'est une mort que cet excès [Mme de Grignan venait d'accoucher]
MORTJe suis ennuyée à la mort d'en entendre parler
MORTEt mort de ma vie, la grâce saura bien vous préparer les chemins !
MORTEL, ELLECette mode [une sorte de coiffure] durera peu ; elle est mortelle pour les dents
MORTEL, ELLEOn nous dit qu'il y avait deux mortelles lieues
MORTIFICATIONCe qu'il y a à faire, c'est de l'en remercier tout bonnement, et ne lui pas donner la mortification de croire que l'on n'est pas charmé de son présent
MORTIFICATIONJe trouve bien honnête et bien noble de n'avoir pas paru fâché de son dîner perdu [Louvois, invité, n'était pas venu] ; je ne sais comme on peut donner de ces sortes de mortifications à des gens qui jettent de l'argent et qui se mettent en pièces pour vous faire honneur
MORTIFIERIl faut être mortifiée sur toutes choses
MORTIFIERElle se mortifie de ce plaisir, mais c'est sans affectation
MORTIFIERVoilà cette pauvre Vibraye submergée dans les plaisirs ; il faudra bien qu'elle se mortifie comme notre ami Tartufe
MORVEUX, EUSEElle [Mme de Montespan] se sent au-dessus de toutes choses, et ne craint non plus ses petites morveuses de nièces que si elles étaient charbonnées
MOTQuelle facilité, quelle éloquence [dans une lettre] ! avec quel respect tous les mots viennent s'offrir à vous et à l'arrangement que vous en faites !
MOTMais disons donc un pauvre mot de ma fille
MOTIl n'a pas trouvé le moment de dire un mot en faveur de mon fils
MOTElle est, je vous assure, bien mortifiée et bien décontenancée ; je la vis l'autre jour, elle n'a pas le mot à dire
MOTJe n'ai pas le mot dire à tout le premier article de votre lettre
MOTTout cela fut traité avec une justesse, une droiture, une vérité, que les plus grands critiques n'auraient pas eu le mot à dire
MOTVous faites un dialogue, chacun y dit son mot très plaisamment
MOTDites-moi quelque petit mot de ma tante
MOTUn mot de notre voyage, ma chère enfant
MOTM. de Pompone m'a mandé qu'il me priait d'écrire tous les bons mots de Mme Cornuel
MOTElle me conta mot à mot une conversation qu'elle avait eue avec le roi
MOTNous étions bien propres à vivre dans une même ville : nous nous entendons, ce me semble, à demi-mot
MOUCHEEn vérité, la vie est triste quand on est aussi tendre aux mouches que je la [il faut le] suis
MOUCHEOn nomme la comtesse de Grammont pour une des mouches qui passent devant les yeux [du roi]
MOUCHELa petite Saint-Géran m'écrit des pieds de mouches
MOUCHEL'écriture de Pauline visait sans vous aux pieds de mouche ; ce ne sera pas le seul bien que vous lui ferez
MOUCHERIEC'est une chose étrange que cette moucherie [chez Pauline, fille de Mme de Grignan]
MOUCHETURELa doublure du manteau du prince de Conti était d'un satin noir, piqué de diamants, comme de la moucheture
MOUCHOIRVous pouvez resserrer vos mouchoirs, je ne vous ferai plus pleurer [par mes récits]
MOUFLERVos dames de Montélimar sont assez bonnes à moufler avec leur carton doré
MOUILLÉ, ÉEQuand il fait mouillé, quand il fait brouillard, je ne sors point
MOUILLÉ, ÉENe vous représentez point votre bonne [Mme de Sévigné elle-même] avec sa casaque et son bonnet de paille, mouillée jusqu'au fond
MOUILLERElle m'appela, m'embrassa et mouilla toute de ses larmes
MOULENotre enfant [le jeune marquis de Grignan] fut transporté.... de voir cette belle compagnie à cheval.... ces chevaux jetés dans le même moule
MOULEJe suis d'accord de ce que vous dites de la Princesse de Clèves ; votre critique et la mienne étaient jetées dans le même moule
MOULEM. de Grignan aurait été amoureux de cette femme ; elle est sur le moule de celle qu'il a vue à Paris
MOULEJamais il n'y en aura sur ce moule-là [il s'agit de Mme de la Vallière]
MOULÉ, ÉEIl [d'Hacqueville] croit que son écriture est moulée ; mais vous qui parlez, mandez-moi comment vous vous en accommodez
MOULINMme de Richelieu me parut abattue.... les fatigues de la cour ont rabaissé son caquet ; son moulin me parut en chômage
MOULINLa Bury fait fort joliment tourner son moulin à paroles
MOULINCe serait là un moulin à vent digne de leur faire tirer l'épée
MOURANT, ANTEJ'ai retrouvé notre cher Corbinelli comme je l'avais laissé, un peu plus philosophe, et mourant tous les jours à quelque chose
MOURIRCe qui me fâche, c'est qu'en ne faisant rien les jours se passent, et notre pauvre vie est composée de ces jours, et l'on vieillit, et l'on meurt
MOURIRSi on m'avait demandé mon avis, j'aurais bien aimé à mourir entre les bras de ma nourrice ; cela m'aurait ôté bien des ennuis, et m'aurait donné le ciel bien sûrement et bien aisément
MOURIRSi c'était encore le même chevalier sur le même cheval, il ne mourrait que de ma main
MOURIRQuoi qu'il en soit, je me porte bien ; et, si je meurs de cette maladie, ce sera d'une belle épée [honorablement], et je vous laisse le soin de mon épitaphe
MOURIRMonsieur, je vous prie de croire [paroles de Turenne au cardinal de Retz] que, sans ces affaires-ci où peut-être on a besoin de moi, je me retirerais comme vous, et je vous donne ma parole que, si j'en reviens, je ne mourrai pas sur le coffre, et je mettrai, à votre exemple, quelque temps entre la vie et la mort
MOURIRLa duchesse de Bouillon alla demander à la Voisin du poison pour faire mourir un vieux mari qu'elle avait qui la faisait mourir d'ennui
MOURIRIl [le cardinal de Bouillon] m'a conté mille choses de M. de Turenne, qui font mourir
MOURIRLe moyen de se représenter que vous êtes au lit, affligé de toutes les parties et les jointures de votre petit corps.... c'est pour nous faire mourir
MOURIRJe vous loue fort que vous ne reconduisiez point, c'était pour mourir
MOURIRJe suis lasse à mourir de la fadeur des nouvelles
MOURIRJ'avais grande envie de me jeter dans le Bourdaloue [aller à un sermon] ; mais.... la presse était à mourir
MOURIRJe pensais qu'il fallait mourir plutôt que d'en ouvrir la bouche ; mais, voyant mon fils si sincère, je le suis aussi
MOURIRM. le chevalier lui fit voir ce que vous lui écriviez ; cela fait mourir de tendresse et de reconnaissance
MOURIRVous avez peur que je ne meure de joie ; mais ne craignez-vous point aussi que je ne meure du déplaisir de croire voir le contraire ?
MOURIRQuel moyen de revoir ces allées, ces devises, ce petit cabinet, ces livres, cette chambre sans mourir de tristesse ?
MOURIRIl nous a lu aussi des chapitres de Rabelais à mourir de rire
MOURIRJe mourrais de faire longtemps la vie de Rennes
MOURIRLe pauvre enfant se meurt de douleur
MOUSTACHEQuatre belles dans un carrosse, nous ayant vus passer dans les nôtres, eurent une telle envie de nous revoir, qu'elles voulurent passer devant nous lorsque nous étions sur une chaussée qui n'a jamais été faite que pour un carrosse ; ce téméraire cocher nous passa sur la moustache : elles étaient à deux doigts de tomber dans la rivière
MOUVEMENTLe moyen d'imaginer qu'un état [la langueur amoureuse].... puisse s'accommoder du mouvement immodéré de cette voiture [la diligence] ?
MOUVEMENTLe café est tout à fait disgracié ; le chevalier croit qu'il l'échauffe, et qu'il met son sang en mouvement
MOUVEMENTTrouvez-vous que ma fortune ait été fort heureuse ? j'en suis contente, et, si j'ai des mouvements de murmure, ce n'est pas par rapport à moi
MOUVEMENTMoi qui sais que vous avez toujours quelque mouvement pour le jour du Seigneur [Mme de Grignan se dérobant pour aller prier]
MOUVEMENTQuel soulagement, ma fille, d'un moment à l'autre, et quel mouvement de passer de l'excès du trouble et de la douleur à une juste et raisonnable tranquillité !
MOUVEMENTQuel diantre d'homme que ce prince d'Orange, qui met lui seul toute l'Europe en mouvement ?
MOUVEMENTMandez-moi.... si votre esprit ne se rétrécit point, comme dit M. Nicole, par l'éloignement des objets qui le mettent en mouvement
MOUVEMENTCette nouvelle [le départ d'une armée] est grande et fait un grand mouvement partout ; on ne sait où donner de la tête pour de l'argent
MOUVEMENTJe veux commencer par entrer dans le mouvement où vous êtes tous.... de savoir vitement si le compliment de Mme de Maisons est bien fondé
MOUVEMENTJe suis dans le mouvement d'un commerce fort vif avec le mien [fils], qui est en Bretagne et sur le point d'épouser une fille de bonne maison
MOUVEMENTLe billard, et l'appartement, et la messe du roi.... mon cher enfant, je vous fais mes compliments sur tous ces grands mouvements
MOUVEMENTVotre fils est occupé d'une mascarade pour dimanche au Palais-Royal.... vous connaissez le mouvement de ces grandes affaires
MOUVEMENTJe serais en Bretagne où j'ai mille affaires, sans les mouvements de cette province qui la rendent peu sûre
MOYENOn me mande que le pape a assemblé ses amis.... et une autre congrégation pour prendre les moyens de faire la paix générale dans la chrétienté
MOYENJ'aurais cent choses à vous dire ; mais le moyen quand on a le coeur pressé ?
MOYENMonsieur le Prince [Condé] fut voir l'autre jour Mme de la Fayette.... le moyen de n'être pas flattée d'une telle estime, et d'autant plus qu'il ne la jette pas à la tête des dames ?
MOYENNANTOn dit que nos mutins demandent pardon ; je crois qu'on leur pardonnera moyennant quelques pendus
MOYEUSongez à vos moyeux pour Provence
MUEParlons de cette sagesse [d'un M. de la Garde], qui me paraît une folie mue, comme une rage mue ; c'est un fond de rage muette : un chien ne paraît point enragé, il semble qu'il soit sage, et cependant il est profondément dévoré de cette rage
MUET, ETTELe comte de Vaux, qui avait su mon arrivée, et qui me donna un très bon souper ; et toutes les fontaines muettes, et sans une goutte d'eau, parce qu'on les raccommodait, ce petit mécompte me fit rire
MULEElle avait perdu une de ses mules de chambre
MULEParlons du pape ; en voilà donc un ; si j'avais été à Paris, j'aurais été lui baiser la mule dans la chambre de l'abbé Bigorre : il y est peint en perfection
MULTIPLICITÉOn devait partir aujourd'hui pour Fontainebleau, où les plaisirs devaient devenir des peines par leur multiplicité
MULTIPLIERJ'aime à vous écrire : je parle à vous, je cause avec vous ; il me serait impossible de m'en passer, mais je ne multiplie pas ce goût
MURAILLEToute mon attention est de me ranger promptement contre la muraille pour laisser passer quelques lettres de change à Beaulieu, qui aura soin de contenter les plus altérés
MURAILLECe pauvre Lauzun.... ne croyez-vous pas bien qu'il se cassera la tête contre la muraille ?
MÛRIRLaissons mûrir le dessein de ce voyage de traverse comme une opinion probable dans Pascal
MURMUREQuand la Champmeslé arrive, on entend un murmure ; tout le monde est ravi
MURMURECette femme [Mme de Boulay] est si peu digne des faveurs qu'elle reçoit, que c'est un murmure
MURMURETrouvez-vous que ma fortune soit heureuse ? j'en suis contente, et, si j'ai des mouvements de murmure, ce n'est pas par rapport à moi
MURMUREROn murmure de quelque rhume extraordinaire de Quanto [Mme de Montespan], comme l'année dernière
MUSCATLes muscats comme des grains d'ambre que l'on peut croquer, et qui vous feraient fort bien tourner la tête, si vous en mangiez sans mesure, parce que c'est comme si l'on buvait à petits traits du plus exquis vin de Saint-Laurent
MUSIQUEToute la musique de l'opéra y fait rage
MUSQUÉ, ÉEOn ne saurait avoir trop de fantaisies musquées, ou point musquées, il n'importe [il s'agit d'attachements]
MYSTÈREJe ne comprends pas ce grand mystère que vous faites de la providence de Dieu : je ne trouve rien au monde de si aisé à comprendre dès qu'on veut bien le regarder comme le créateur de toutes choses et le maître absolu de ses créatures et de son univers ; il fait agir nos volontés selon les fins qu'il a réglées....
MYSTIQUECorbinelli est tout pétri dans le mystique, il y a plus d'un an ; je suis dans cette confidence : tous les dehors de la place sont tellement pris, qu'il ne peut souffrir d'autres lectures
MYSTIQUEJe vous dirai que Corbinelli est plus mystique que jamais ; il est au delà de sainte Thérèse
NAGELe petit la Troche a passé des premiers à la nage, on l'a distingué
NAGEJe ne comprends point le passage du Rhin à nage
NAÏF, IVEUne personne franche et naïve Elle [Mme de Bouillon sortant de l'interrogatoire pour l'affaire des poisons] fut reçue de tous ses amis, parents et amies avec adoration ; tant elle était jolie, naïve, naturelle, hardie, et d'un bon air et d'un esprit tranquille
NAÏVETÉJ'ai voulu vous parler à coeur ouvert, je l'ai fait, je suis contente ; il semble que vous aimez assez ma naïveté
NARRATIONQuelque aversion que je vous aie toujours vue pour les narrations, j'ai cru que vous aviez trop d'esprit pour ne pas voir qu'elles sont quelquefois agréables et nécessaires
NARRERJe vous remercie de la peine que vous avez prise de narrer cette folie ; c'est un style que vous n'aimez pas, mais il m'a bien réjouie
NARRERJe suis fâchée de vous le dire, car vous n'aimez point cela, mais vous narrez très agréablement
NARRERFaites-vous envoyer promptement les Fables de la Fontaine ; elles sont divines.... c'est une manière de narrer et un style à quoi on ne s'accoutume point [dont on ne se lasse pas]
NATAL, ALEUne bise qui prend le nom d'air natal pour ne le point effrayer

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