Définition de PINTE

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE - SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE -

Prononciation : pin-t'

DÉFINITIONS

1
Ancienne mesure pour le vin et les autres liquides. La pinte de Paris valait un peu moins que le litre, c'est-à-dire 0l,931. .... de se servir [en Normandie] de la pinte mesure de Paris, du pot contenant deux pintes, de la chopine qui est la moitié de la pinte, et demi septier qui en est le quart, étalonné sur les matrices qui seront déposées aux greffes des hôtels des villes de Rouen, Caen et Alençon, Lett. pat. juill. 1680.
Ce que vous me demandez [l'uniformité de la loi] est aussi impossible que de n'avoir qu'un poids et qu'une mesure ; comment voulez-vous que la loi soit pour tous la même, quand la pinte ne l'est pas ?
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Dial. 2
Vendre à pot et à pinte, vendre en détail du vin et autres liqueurs.
Il faudrait toujours distinguer ce qui serait bu au cabaret, de ce qui serait livré au dehors à pot et à pinte, qui doit être exempt de cet impôt
de VAUBAN. dans Dîme, p. 115
Il a mis pinte sur chopine, il s'est enivré.
Sémantique : Familièrement. Haut comme une pinte, de très petite taille.
C'est une philosophe [la duchesse de Choiseul] pas plus haute qu'une pinte, et dont l'esprit me paraît furieusement au-dessus de sa taille
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Lett. d'Argental, 16 mai 1770
2
Ce qu'elle contient.
Tu me fais songer qu'il m'attend pour une petite affaire ; je vais lui payer pinte
de Florent Carton, sieur d'Ancourt, dit DANCOURT dans Vendanges, sc. 2
Boire pinte, s'enivrer.
Mlle Dumesnil [une actrice] boit-elle toujours pinte ? en perd-elle sa santé et son talent ?
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Lett. d'Argental, 27 oct. 1750
Je voudrais qu'il m'en eût coûté une pinte de mon sang... se dit pour exprimer quelque désir ou quelque extrême chagrin d'une chose.
Sémantique : Fig. Faire une pinte de mauvais sang, éprouver de très vives contrariétés.
Si vous saviez toutes les pintes de mauvais sang que j'ai fait depuis quinze jours !
de Stéphanie Félicité Ducrest de St-Albin, comtesse de GENLIS dans Théât. d'éduc, la Rosière, I, 2
On dit dans le sens contraire : se faire une pinte de bon sang.
3
La Grand'Pinte, partie de la banlieue de Paris dont les cabarets étaient autrefois très fréquentés.
Voilà la première pinte ; il n'y a que celle-là de chère [il s'agit d'une copie d'un portrait de Mme de Grignan, faite malgré Mme de Sévigné]
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans 4 août 1677

HISTORIQUE

1
XIVe s.
Une petite pinte d'argent
de Léon de LABORDE dans Émaux, p. 449
2
XVe s.
Une pinte droite [de bonne mesure]
de Victor Henri-Joseph Brahain, dit DU CANGE dans pinte.

ÉTYMOLOGIE

1
Angl. pint ; anglo-sax. pynt ; allem. Pinte ; bas-lat. pinta ; esp. pinta, marque et aussi pinte, par l'analogie entre une marque et une mesure, de pingere, peindre.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

1
Dans le canton de Vaud, nom des petits cabarets de village.

Synonymes de PINTE

Termes proches de PINTE

Phonétiquement proche de PINTE