Définition de AVOIR

DÉFINITIONS - REMARQUE - SYNONYME - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE - SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE -

Prononciation : a-voi. Au XVIe s. on écrivait aurai, auras, etc. mais on prononçait, d'après Bèze, arai, aras, etc.

DÉFINITIONS

1
Posséder un objet physique, posséder quelqu'un ou quelque chose dans un certain état. Il a une propriété patrimoniale sur notre commune. Il faut user de ce qu'on a. Avoir de la fortune. Avoir des alliés. N'avoir pas d'enfants. Il n'a pas d'argent. N'avoir rien. Il eut un père très illustre.
Et de quelques bons yeux qu'on ait vanté Lyncée, Il en a de meilleurs
de François de MALHERBE dans II, 12
Il a l'oreille rouge et le teint bien fleuri
J'ai pour aïeul le père et le maître des Dieux
J'aurais à cette heure de quoi vous écrire un beau poulet
Sémantique : Familièrement. Avoir de quoi, être dans l'aisance.
2
Porter, tenir. Avoir à la main une coupe, une boîte. Ayant un casque sur la tête. Il n'avait pas de canne en venant.
Sémantique : En termes de jeux, avoir la boule, le dé, etc. Être en tour de jouer ou être le premier à jouer.
3
Sémantique : Fig. Posséder une chose immatérielle, une qualité ; éprouver une sensation ou un sentiment ; être dans un état ; être âgé de ; être d'une dimension de. Qu'avez-vous ? c'est-à-dire quelle est votre émotion ? Avoir droit sur quelque chose. Avoir la paix. Avoir dans l'esprit. J'ai l'intention de. J'ai une opinion tout à fait opposée. Les hommes qui ont de la prudence. Ces gens ont coutume de. J'ai eu de la peine à me contenir. Avoir mal à la tête. Il avait vingt ans. Rue qui a 10 m. de large.
Ces enfants.... Ayant Dieu dans leur coeur ne le purent louer
de François de MALHERBE dans I, 4
Et, pourvu qu'il soit cru, nous n'avons maladie Qu'il ne sache guérir
de François de MALHERBE dans II, 12
Mais serait-ce raison qu'une même folie N'eût pas même loyer
de François de MALHERBE dans ib.
Tu as donc familiarité avec le prince d'Ithaque
Le désir se fait mieux sentir parce qu'il a de l'agitation et du mouvement
Qu'avez-vous donc, dit-il, que vous ne mangez point ?
J'ai beaucoup de plaisir à voir les choses que j'avais imaginées
Ayant un empire absolu sur les esprits
Ah ! n'aie point pour moi si grande indifférence
Je vous écris à la vue de la terre de Barbarie, et il n'y a entre elle et moi qu'un canal qui n'a pas plus que trois lieues de largeur, bien que ce soit l'Océan et la mer Méditerranée tout ensemble
Le fer qui les tua [des enfants] leur donna cette grâce Que, si de faire bien ils n'eurent pas l'espace, Ils n'eurent pas le temps de faire mal aussi
de François de MALHERBE dans I, 4
Quand j'avais de ma foi l'innocence première, Si la nuit de la mort m'eût privé de lumière, Je n'aurais pas la peur d'une éternelle nuit
de François de MALHERBE dans ib.
Eh bien ! ne mangeons plus de chose ayant eu vie
Ce qu'il y a eu en lui de plus éminent, c'est l'esprit qu'il avait sublime
Trouvant que j'avais peu de latin, il entreprit de m'en enseigner davantage
Oui, monsieur, seulement pour vous faire peur, et vous ôter l'envie de nous faire courir toutes les nuits, comme vous aviez de coutume
Que, depuis quarante-deux ans qu'il servait le roi, il avait la consolation de ne lui avoir jamais donné de conseil que selon sa conscience
Sémantique : Par analogie il se dit des choses. Cette ville a de beaux édifices. Cette maison a beaucoup de locataires.
Ah ! sire, un tel honneur a trop d'excès pour moi
Si tu l'aimes encor, ce sera ton supplice. - Je n'en murmure point, il a trop de justice
Lorsque l'obéissance a tant d'impiété, La révolte devient une nécessité
Seigneur, quand ce dessein aurait quelque justice
Ce projet qui pour vous est tout brillant de gloire, N'aurait-il rien pour moi d'une action trop noire ?
Un moment de sa perte a pour moi des supplices
de Pierre CORNEILLE dans ib. III, 4
Toutes les autres morts n'ont mérite ni marque ; Celle-ci porte seule un éclat radieux
de François de MALHERBE dans II, 12
Les sceptres devant eux n'ont point de priviléges
de François de MALHERBE dans ib.
À ce coup nos frayeurs n'auront plus de raison, Puisque par vos conseils la France est gouvernée
de François de MALHERBE dans IV, 2
4
Trouver, rencontrer. Nous avons des gens capables d'exécuter votre projet.
En te perdant j'ai sur qui me venger
J'avais pour de tels coups certaine vieille en main
Et quand on a quelqu'un qu'on hait ou qui déplaît, Lui doit-on déclarer la chose comme elle est ?
5
Se procurer, acquérir, obtenir, gagner, acheter. Ce qu'on a pour de l'argent. On a quatre pommes pour dix sous. On ne peut rien avoir de cet ouvrier.
La cabale s'est réveillée aux simples conjectures qu'ils ont pu avoir de la chose
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans 2e placet au roi.
Et que j'avais de quoi le connaître
de Blaise PASCAL dans dans COUSIN
Il a trouvé le moyen de faire avoir des bénéfices sans argent
6
Avoir à, suivi d'un infinitif, être chargé du soin de, être dans le cas de. Avoir une terre à cultiver. Il a de grands travaux à exécuter. Je n'ai absolument rien à vous écrire. Je n'ai rien à craindre. J'ai eu à choisir.
Comme il y a toujours une grande différence entre les choses qui ont à être et celles qui sont en effet....
Vous avez à combattre et les dieux et les hommes
J'ai votre fille ensemble et ma gloire à défendre
de Jean RACINE dans ib. IV, 7
Que je serais heureux si j'avais à le faire
Son pouvoir n'ayant plus à s'étendre plus loin, Il brise l'instrument dont il n'a plus besoin
Il fut ensuite au sénat, et il demanda qu'on eût, par un sénatus-consulte, à dégager sa parole et à abolir toutes les dettes
Le sénat lui ayant fait dire [à Mithridate] qu'il eût à retirer ses troupes de toutes ces provinces
de Abbé de René Aubert de VERTOT dans ib. liv. X, p. 33
On publia le décret du sénat qui ordonnait qu'on eût à les poursuivre aux dépens du public
de Abbé de René Aubert de VERTOT dans ib. liv. X, p. 45
Il nous fait remarquer que nous ayons à lui préparer les voies
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Délai.
N'avoir qu'à, n'avoir rien autre chose à faire que de. Vous n'avez qu'à lever les yeux. Vous n'avez qu'à dire un mot, et la chose sera faite.
7
Avoir de, tenir de, avoir reçu de. J'ai cette terre du chef de mon père. De qui avez-vous la nouvelle ?
8
Engendrer, créer. Il avait des enfants de ses deux femmes.
Elle a un fils du roi
9
Imiter, reproduire. Avoir les traits de quelqu'un. Elle n'avait d'une femme que le corps. Il a tout votre air. Avoir la couleur du minium.
10
Avoir pour, regarder comme.
Avoir pour suspecte la vertu même
de Jean de LA BRUYÈRE dans 13
Et je vous supplierai d'avoir pour agréable Que je me fasse un peu grâce sur votre arrêt
Eh bien, mes souverains, aurez-vous agréable Que, n'ayant pu la voir en sa fin lamentable, Nous la fassions au moins apporter devant nous ?
Avoir quelqu'un, quelque chose pour soi, l'avoir en sa faveur. Ils ont pour eux la justice. Elle a pour elle sa beauté.
Il suffit que ta cause est la cause de Dieu, Et qu'avecque ton bras elle a, pour la défendre, Les soins de Richelieu
de François de MALHERBE dans II, 12
11
Avoir la parole dans une assemblée, avoir la permission de parler.
12
Avoir quelqu'un à dîner, lui donner à dîner. Il a eu beaucoup de monde à son bal.
Avoir quelqu'un avec soi, être avec quelqu'un, en être accompagné. Il avait un ami avec lui.
13
Avoir une femme, obtenir ses faveurs. C'est une expression libre et de mauvaise compagnie.
14
En avoir, gallicisme qui signifie être irrité contre, songer à.
Je ne sais à qui il en avait
Je ne sais à qui en ont vos femmes avec leurs voeux
Je lui demandai à qui elle en avait de se vouloir ruiner
À qui en as-tu donc, ou si c'est aux anges que tu ris ?
Vous en aurez, expression de menace, vous serez puni, maltraité.
En avoir dans l'aile, être atteint de quelque perte, de quelque accident grave.
15
Avoir, verbe auxiliaire dans la conjugaison. J'ai dit. Il avait ordonné. Je crois avoir entendu dire. Ce qui a été dit par vous. L'événement ne m'a pas trompé.
16
Avoir se prend impersonnellement avec le pronom y dans beaucoup de locutions. Il y a, il existe. Il y aura des vices tant qu'il y aura des hommes. Il y en a qui pensent.... Il y eut beaucoup de sang versé. Il y a de la honte à.... Il y a longtemps que.... Y a-t-il rien de plus indigne ? Pourvu qu'il y ait assez d'argent.
Peut-il y avoir des doutes en une question si claire ? Il y aurait de la folie à douter d'une vérité si universellement reconnue
Il faut convenir que ces Juifs sont des hommes comme il n'y en a point
de Denis DIDEROT dans Nouv. max. Phil. 25
Il n'y a qu'à parler, c'est-à-dire il suffit de parler.
Il n'y a qu'à pleuvoir, c'est-à-dire la pluie peut survenir.
Sémantique : Familièrement.
Ô vent donc, puisque vent y a, Viens dans les bras de notre belle
Madame, puisque madame y a
Tant y a, quoi qu'il en soit. Vous me vantez cet homme ; tant y a que je ne veux pas le voir.
Tant y a qu'il n'est rien que votre chien ne prenne
Y ayant, puisqu'il y a, comme il y a.
N'y ayant qu'une vérité de chaque chose
Rapsodie veut dire un amas de vers qu'on chantait, y ayant des gens qui gagnaient leur vie à les chanter
de Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX dans Réflexions crit. n° 2
C'est ainsi que tous les interprètes ont expliqué ces mots.... y en ayant même qui ont mis à la marge du texte grec....
N'y ayant rien de si inconcevable
de Blaise PASCAL dans dans COUSIN
17
S. m. terme de commerce. Avoir du poids, nom que les Anglais donnent à la livre de seize onces.

REMARQUE

1
1. Faut-il dire : il y eut cent hommes tués, ou bien, il y eut cent hommes de tués ? L'usage aujourd'hui est d'employer de quand le substantif est sous-entendu ou qu'il est remplacé par le pronom en, et de supprimer de quand le substantif précède l'adjectif ou le participe ; ainsi on dira : il y eut cent hommes tués, et deux cents de blessés.
2
2. Les ennemis que j'ai eus à combattre, et les ennemis que j'ai eu à combattre. Il y a entre les deux locutions une distinction qui, quelquefois à peine sensible, l'est d'autres fois assez pour qu'on veuille choisir. Dans le premier cas, j'ai eu des ennemis, et je les ai combattus ; dans le second, il m'a fallu combattre des ennemis.
3
3. C'est une faute très grosse de dire, à la troisième personne du subjonctif présent, au singulier : qu'il aie, au lieu de : qu'il ait. Vaugelas la signale ; et il n'est pas rare de l'entendre encore aujourd'hui.
4
4. Dans les prétérits surcomposés, lorsque le complément direct du verbe est placé devant lui, doit-on prendre la forme variable eu, eue, ou la forme invariable eu ? J'avais beaucoup d'affaires ; je suis parti quand je les ai eu terminées, ou eues terminées. Les deux manières peuvent certainement se défendre ; et le poëte pour éviter un hiatus ne devrait se faire aucun scrupule d'accorder eu. Mais il est plus naturel de ne le pas accorder, JULLIEN.
5
5. Je vous aurais parlé, si je vous eusse trouvé ou si je vous avais trouvé. Si ne prend la construction du subjonctif qu'avec les auxiliaires.
6
6. En poésie, aie est monosyllabe, et pour l'employer, il faut qu'il soit suivi d'une voyelle.
Mais dans le XVIIe siècle, on s'en servait devant une consonne, et on le faisait de deux syllabes : Que j'aie peine aussi d'en sortir par après

SYNONYME

1
AVOIR, POSSÉDER. Avoir est beaucoup plus général que posséder. On a de toutes les façons possibles, au lieu que posséder, c'est avoir, en exprimant précisément que l'on tient en sa main, en son pouvoir, la chose dont il s'agit.

HISTORIQUE

1
Xe s.
Bel [elle] avret [avait] corps, bellezour anima
dans Eulal.
Qued avuisset de nos christus mercit
dans ib.
Si cum il semper solt haveir
dans Fragm. de Valenc. p. 468
E cum cil lo fisient, dunt ore aveist odit [ouï]
dans ib. p. 469
Ne aiet niuls male voluntatem contra sem peer
dans ib. p. 469
Aiest [ayez] charté inter vos
dans ib. p. 469
2
XIe s.
Ce que il avereit pris
dans Lois de Guill. 6
N'i ad castel qui devant lui remaigne
dans Ch. de Rol. I
Ne n'ai tel gent qui la sue desrompe
dans ib. II
Prudhom i out [il y eut en lui la qualité de prudhomme] pour son seignur aider
dans ib. III
Ne nous aiuns les mals et les soufraites
dans ib. IV
Li reis Marsile out son conseil finet
dans ib. V
S'il veut ostages, il en aura, par veir [pour vrai]
dans ib. VI
Tant i aurat de besans esmerez
dans ib. IX
Mout [ils] ont oüd et peines et ahans
dans ib. XI
Car de ferir oi je si grant besoin
dans ib. CIV
Il dist après : Paien, mal aies tu !
dans ib. CXLIV
Se je vif auques, mout grant prod [vous] i aurez
dans ib. CCLII
Vostre conseil ai-je evud touz temps
dans ib. CCLVI
Averum nous la victoire du champ ?
dans ib.
3
XIIe s.
Cité [il] n'i a qui
dans Ronc. p. 1
Qui France a à bailler
dans ib. p. 6
Bien a set ans
dans ib. p. 10
Illoc avoit [il y avait] un noble pugnaor
dans ib. p. 25
Et vous, aiez vostre grant ost banie
dans ib. p. 28
Et ses compeins qui oit [eut] nom Estramant
dans ib. p. 43
[Tu] Qui en la croiz eüs ton cors pené
dans ib. p. 56
En Margaric ot [il y eut] mout bon chevalier
dans ib. p. 63
Nous n'avienz nul meillor chevalier
dans ib. p. 73
Sonent li grailles [trompettes], quant que par l'ost en a
dans ib. p. 96
Tant que Dex voille, du champ aienz [ayons] l'onor
dans ib. p. 108
Quant l'emperere ot sa gent enterrée
dans ib. p. 156
Que n'oi [je n'eus], talent de fuïr ne d'aler
dans ib. p. 185
Hui vous aurai vaincu et recreant
dans ib. p. 188
Si vous ait Jesus Christ, qui en croix se peina !
dans ib. p. 192
Car joie a courte durée, Qui avient par tel folor
dans Couci, I
Se je vous aim, j'i assez ai raison
dans ib. II
Mais quant j'aurai de vous haïr envie
dans ib. II
Toute beautez qui sur autre resplent, Est mise en lui [elle], qu'il n'i a que mesprendre
dans ib. v
Dame, nul mal que j'aie, [je] Ne tieng fors à legier ; Car sans vous [je] ne pourroie [pourrai] Vivre, ne je nel quier [demande]
dans ib. VIII
S'onques amis ot joie pour aimer [en raison de son amour]
dans ib. X
Mais or en aiez merci [merci vous soit faite], Et si vous soit pardonné
dans ib. XI
Mort m'auriez à loi de traïtor
dans ib. XVI
Onques vers lui [elle] [je] n'oi faus cuer ne volage
dans ib. XI
Tous les soulas qu'ai eüs en ma vie
dans ib. XXII
S'onques nuls homs pour dure departie Ot cuer dolent, je l'aurai par raison
dans ib. XXIV
Fausse estes, voir plus que pie ; Ne mais pour vous [Je] N'averai Ja ieux plorous
de QUESNES dans Romancero, p. 89
Mais [que] cil en ait l'onor, cui Dex voudra aidier
dans Sax. IV
Guiteclins de Sassoigne, quand ce vint à son tans, De sa premiere fame ot deus vaslez enfans
dans ib. v
Jamais [nous] n'aurons tel aise de nos hontes vengier
dans ib. VI
Seignur, fait il as moines, car me laissez ester ; Vus n'avez ci que faire ; Deu en laissiez penser
dans Th. le mart. 147
E quant li reis out enquis des nuveles de Urie, cumandad lui qu'il returnast à sa maisun, qu'il i out ses aises
dans Rois, 155
4
XIIIe s.
À celui tans, avoit un empereour en Constantinoble qui avoit nom Sursac
À Pepin [ils] orent guerre qu'avez oï conter
dans Berte, III
Car il ne plut à Dieu qui tout a à garder
dans ib.
Fille, ce dist la vieille, mout forment vous [j'] ai chere
dans ib. XI
De ceste chose arez un petit à soufrir
dans ib. XII
Dont doi je prendre en gré, se j'ai froit et pouverte [pauvreté]
dans ib. XXX
Qui Rainfroy ot à nom
dans ib. X
Car je ai si grant faim que ne sai que penser
dans ib. XLIII
[Vous] Voulez tuer vo [votre] fille ; trois jours a, ne dormi
dans ib. LXXXIX
Ne fust Morans [n'était Morant], de cui j'en oi [eus] defendement [empêchement]
dans ib. XCV
C'est bien drois que mains cuers grant joie en avera
dans ib. CXXII
Pour l'amour qu'[il] ot à eus, ces armes [ce blason] [le roi] leur chargea [donna]
dans ib. CXXXI
Et saciés de voir que il n'avoit que targier
dans Chr. de Rains, 225
Li enfes ploroit de grant fain, Por ce que n'avoit que mengier
dans Ren. 20501
Se porpensa que il feroit, Et comment à boivre averoit
dans ib. 6690
Avez-vos, fet-il, plus que dire ?
dans ib. 8348
Sire, fis je, grant talent é [j'ai grand désir] De faire vostre volenté
dans la Rose, 2225
Car cil a moult poi de savoir
dans ib. 14056
Car j'ai de mon pere congié De faire ami et d'estre amie
dans ib. 5846
Appius ne pooit donter La pucele qui n'avoit cure Ne de li, ne de sa luxure
dans ib. 5621
Pourquoi nel' faites-vous entendre, Savoir s'il i a que reprendre ?
dans ib. 5536
Comment encore eschaper porent De tel peril, sans pis avoir, Ou d'ame, ou de cors ou d'avoir
dans ib. 4521
Car le propre non lor pleüst, Qui accoustumé lor eüst
dans ib. 7174
Il convenroit qu'il sivist les pleges, se pleges y avoit
Et soi ofrir contre cex à qui il a à fere
Noz ne lor avons pas soufert, el tans de nostre baillie, quant partie l'a volu debatre ; mais, quant partie ne l'a pas debatu, noz l'avons eu beau soufrir
de Philippe de BEAUMANOIR dans LXVI, 11
Ceulx envoient sus les Sarrazins quant il veulent guerroier à eulz ; et les Sarrazins envoient sus les crestiens, quant il ont à faire à eulz
5
XIVe s.
Et ceulx qui en telles choses se ont et se contiennent comme il convient et appartient
Nous, sur ce heut [eu] certaine information, avons retenu et retenons...
Sire, ce dit Bertran, vous parlez pour noient ; S'autre chose n'i a, ce me dittes : Va-t'-en
dans Guesclin. 13526
Mais li bons cappitains lor dit : Laissiez ester ; J'arai de lor pourceaux, sans nous de riens grever
dans ib. 1214
6
XVe s.
Et si [les Escots] n'ont que faire de chau dieres ne de chaudrons, car ils cuisent bien leurs chairs au cuir des bestes mesmes
[Le roi voulait épargner ses gens et son artillerie] car il pensoit bien qu'il en auroit à faire
Et s'il euist justement pensé....
Quand ceux de la ville virent le peril et le dommage si apparent, ils eurent conseil qu'ils se rendroient, sauves leurs vies
Et aussi il avoit bien cause qu'ils le festassent ; car ils ne l'avoient vu puis la bataille dessus dite
Il ne nous vaut rien ici demourer ni tenir ; nous n'y ariemes jamais nulle bonne aventure
Vous savez que je vous feis foy Pieça de tout ce que j'avoye, Et vous laissay en lieu de moy Le gaige que plus chier j'amoye
de Charles D'ORLÉANS dans Bal. 13
Je ferai, maugré qu'il en ait, Encontre luy une aliance
de Charles D'ORLÉANS dans Bal. 22
Et là ha continué à escripre, selon ce qu'on ha rapporté
de Jean JUVÉNAL DES URSINS dans Charles VI, 1420
.... luy vint messaige de par le roy, qui lui mandoit qu'il avoit en propos de faire certain voyage
dans Bouciq. I, ch. 7
L'empereur avoit ja fait tout son apprest, afin que n'y eust que à partir
dans ib. I, ch. 31
Et alors le roy eut conseil avec ledit conte du Mayne
de Philippe de COMMINES dans I, 3
Il avoit congnoissance en la cité, à cause qu'il y avoit eu administration par les années qu'ils avoient esté en paix
de Philippe de COMMINES dans II, 3
Que s'il n'avoit debat par le dehors contre les grans, qu'il falloit qu'il l'eust avec ses serviteurs....
de Philippe de COMMINES dans III, 1
Et eut lettres de la duchesse sa femme, que le roy Edouard n'estoit pas content
de Philippe de COMMINES dans III, 7
Dieu avoit et a ce royaulme en especialle recommandation
de Philippe de COMMINES dans IV, 7
Laquelle estoit veufve, long temps avoit
de Philippe de COMMINES dans I, 2
Et ne les avoit en nulle hayne pour les choses passées
de Philippe de COMMINES dans I, 10
Ilz commencerent à avoir division ensemble, quant ce fut à departir le butin
de Philippe de COMMINES dans I, 15
C'est peu de chose que de peuple, se il n'est conduyt par quelques chiefs qu'ilz ayent en reverence et en crainte
de Philippe de COMMINES dans II, 13
Après le sejour que eust le roy en ce village
de Philippe de COMMINES dans V, 13
Le plus grand edifice que commença, cent ans a, roy tant au chasteau qu'en la ville
de Philippe de COMMINES dans VIII, 18
Auquel lieu eut nouvelles ledit Ludovic, que son neveu le duc de Milan se mouroit
de Philippe de COMMINES dans VII, 6
Il me fit appeller, et eut en conseil, s'il bailleroit ce sauf conduit ou non
de Philippe de COMMINES dans VIII, 9
Et vindrent la pluspart malgré qu'on en eut
de Philippe de COMMINES dans VIII, 10
7
XVIe s.
Que nul vivant, sur peine de la hart, N'aye à piller la valleur d'un liard
Une isciatique, à laquelle j'estoys subject, plus de sept ans avoyt
Je crois qu'en vous n'a [il n'y a] point tant de rudesse
de Clément MAROT dans II, 326
Long temps y ha que je vis en espoir, Et que rigueur ha dessus moi pouvoir
de Clément MAROT dans II, 345
Mais il peut tout, et veut, et lui agrée, Qu'un fils sacré aye mere sacrée
de Clément MAROT dans II, 362
Espece n'est de tribulation, Qui n'ait icy sa consolation
de Clément MAROT dans IV, 201
Si tu n'as point pitié de moy, Ayes au moins pitié de toy
Avoir le dessus
de Michel de MONTAIGNE dans I, 19
Avoir où s'escrimer
de Michel de MONTAIGNE dans I, 22
Pour la peur qu'il avait eue
de Michel de MONTAIGNE dans I, 22
Ils feirent deffense que nul n'eust plus à aller là
de Michel de MONTAIGNE dans I, 233
Et tout ainsi que Dieu les a associez en la lignée, aussi a la loy
Et luy fut enjoinct expressement de la part du peuple, qu'il eust à s'embarquer
de Jacques AMYOT dans Alcib. 35
Il se monstroit rebours à ceulx qui le cuidoient flatter, encore se roidissoit-il d'avantage contre ceulx qui le pensoient avoir par menaces
de Étienne de LA BOÉTIE dans Cat. d'Utiq. 1
Razant nos champs, dites, a' vous [avez-vous] point veu Cette beauté qui tant me fait la guerre ?
de Pierre de RONSARD dans 17
Et sans sçavoir combien la muse apporte D'honneur aux siens, je l'avois à mespris
de Pierre de RONSARD dans 53

ÉTYMOLOGIE

1
Bourguign. aivoy ; provenç. aver ; espagn. haber ; portug. haver ; ital. avere ; du lat. habere. Comparez l'allemand haben, le gothique haban. Dans l'ancienne langue, on disait non pas il y a, mais simplement il a (illud habet), ce qui voulait le cas régime du substantif : il avoit un chastel, il y avait un château ; chastel est le cas régime : chastels ou chastaus serait le nominatif. Pourtant, l'adverbe y se montre dans cette locution dès le XIIIe siècle. La forme archaïque, sans y, s'est conservée dans le style marotique, au moins avec la négation : Entre Leclerc et son ami Coras, N'a pas longtemps, s'émurent grands débats, RAC., Épigr. Il y a lieu de remarquer avret dans un texte du Xe siècle ; c'est, étymologiquement, l'équivalent de habuerat, où l'u, comme dans ces formations, devint un v, habverat, avec l'accent par conséquent sur há. On s'était étonné que le plus-que-parfait latin n'eût laissé aucune trace dans les langues romanes, où en effet on ne le trouve pas ; mais ces textes du Xe siècle montrent qu'il a existé, bien que transitoirement.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

1
Sémantique : Terme de turf. Avoir un cheval, parier pour un cheval. Quand un pouleur demande : quel cheval avez-vous ? cela veut dire pour quel cheval pariez-vous ?
2
Ajoutez :
7. Auxiliaire, placé autrement dans le XVIIe siècle que nous ne faisons d'ordinaire aujourd'hui.
Je devais par la royauté Avoir commencé cet ouvrage [j'aurais dû.... commencer]
Et quand ce même prélat [Fénelon] veut qu'on croie sur sa parole... la bonne foi lui devait avoir imposé silence
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Remarques sur la réponse à la relation sur le quiétisme
8. Des grammairiens ont dit que dans la locution : il y a longtemps, dix ans, etc. que, et il y a longtemps, dix ans, etc., sans que, une différence devait être établie ; que la première convenait quand l'action dont il s'agissait durait encore : il y a longtemps que je demeure dans cet appartement, et : il y a longtemps telle chose arriva. La distinction serait valable, si, dans la locution, le que était un relatif signifiant pendant lequel temps ; mais c'est une simple conjonction qui unit les deux membres. La seule remarque à faire, c'est que, quand il y a longtemps, dix ans, etc. commence la phrase, il est plus usuel de mettre le que : il y a longtemps que je suis malade, que j'ai quitté cet appartement.
9. Molière a donné à il y a pour complément un relatif.
Pensez-vous qu'on soit capable d'aimer de certains maris qu'il y a ?

Synonymes de AVOIR

Termes proches de AVOIR