Définition de AVOCAT

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE - SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE -

Prononciation : a-vo-ka ; le t se lie dans le parler soutenu : un avocat habile, dites : a-vo-ka-t-habile ; au pluri

DÉFINITIONS

1
Celui dont la profession est de plaider en justice.
Un avocat savant et estimé est certainement au-dessus de ceux qui ont acheté pour un peu d'argent le droit d'être injustes ; un tel avocat serait un excellent conseiller ; mais où est le conseiller qui serait un bon avocat ?
La fonction de l'avocat est pénible, laborieuse, et suppose dans celui qui l'exerce un riche fonds et de grandes ressources
de Jean de LA BRUYÈRE dans 15
Avocat plaidant, celui qui s'occupe particulièrement de plaidoiries.
Avocat consultant, celui qui donne des conseils dans son cabinet, et des avis écrits sur les affaires litigieuses.
Avocat du roi, avocat de la république, avocat impérial, qualification que, dans l'usage des tribunaux, on donne, à l'audience seulement, aux substituts du procureur du roi ou du procureur impérial.
Avocat général, avant 1789, membre du ministère public près des cours supérieures qui portait la parole ; on disait le procureur général a la plume, l'avocat général a la plaidoirie. Depuis 1810, titre des substituts du procureur général près la cour de cassation, ou de certains substituts des procureurs généraux près les cours impériales, et donné dans l'usage à tous les substituts du procureur général lorsqu'ils siégent, lorsqu'on leur parle ou lorsqu'on parle d'eux. Les avocats généraux sont hiérarchiquement supérieurs aux simples substituts ; mais les fonctions sont les mêmes.
2
Sémantique : Fig. Intercesseur. Il ne faut pas se faire l'avocat de l'injustice.
Il a fini par être l'avocat bavard de la superstition
Ils n'étaient que des avocats subtils et véhéments de la plus mauvaise de toutes les causes
3
L'avocat du diable, celui qui propose les objections dans une conférence religieuse, et, en général, celui qui défend une chose peu digne d'être défendue.
Avocat de Ponce Pilate, avocat sans causes, à cause des paroles de Ponce-Pilate : non invenio causam.
Jeu de l'avocat, jeu de société en dialogue.

HISTORIQUE

1
XIIe s.
[Un roi] Dulz, charitables e gentils, Juz [juste], avocaz de sainte Eglise
de Benoît de Sainte-Maure dans II, 1658
La cruiz arcevesqual fist porter à sa destre, Et la reisgne del frein tint en la main senestre ; Fait out sun avocat de Jesu-Crist sun mestre
dans Th. le mart. 38
2
XIIIe s.
Et bien saciés de voir que li doi meillour avocat de la court [de Rome] par qui vous esploiterés plus tost de vostre besoigne aciever, c'est ors et argens
dans Chr. de Rains, 244
Mes s'il sunt advocat por eus En la cause as fins amoreus
dans la Rose, 19575
Et cil qui parolent pour autrui sont apelé avocat
de Philippe de BEAUMANOIR dans V, 1
Lors se font avocas, qu'il n'ont d'autre recors, Et s'en vont en enfer tout droit plus que le cors
Mout d'escrivains, je n'en dout pas, Sont peintres, et tous avocas Peignent en leur parole
dans Dit des peintres
3
XIVe s.
Es vous un homme à moi venir, Qui bien sembloit estre advocas, Qui parler sceüst en tous cas
de BRUYANT dans dans Ménagier, t. II, p. 24
4
XVe s.
Le duc de Berry fut pour le vicomte de Chastel si bon et si certain avocat, que la besogne se conclut du tout à son entente
5
XVIe s.
Tout advocat beau diseur ressemble à bassin de jongleur
de GÉNIN dans Récréat. t. II, p. 250

ÉTYMOLOGIE

1
Bourguig. aivocar ; provenç. avocat, advocat ; espagn. abogado ; portug. advogado ; ital. advocato ; de advocatus, de ad, à, et vocatus, appelé : celui qui est appelé au secours ; de vocare, de vox (voy. VOIX). Avocat est un mot fait dans le XIIe siècle sur advocatus, qui avait donné, dans le français primitif, avoué.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

1
Dans le langage féodal, protecteur.
Les rois d'Espagne se qualifiaient encore, il n'y a que quelques années, avocats d'une partie des villes que j'ai conquises en Flandre
dans Mém. de Louis XIV, édit. Dreyss, t. II, p. 450

Synonymes de AVOCAT

Termes proches de AVOCAT

Phonétiquement proche de AVOCAT