L'oeuvre Défense et illustration de la langue française de Joachim DU BELLAY
Ecrit par Joachim DU BELLAY
Date : 1549
Citations de "Défense et illustration de la langue française"
Utilisé pour le mot | Citation |
PATRIE | Le devoir en quoi je suis obligé à la patrie |
PELOTON | Ou quand il [un petit chien] couroit si fort, Qu'il tournoit comme une boule, Ou un peloton qui roule |
PENDANT | Pendant, le ciel en murmurant se mesle De tourbillons, et de pluye, et de gresle |
PERLE | Seulement quant je veux toucher le loz de celle Qui est de nostre siecle et la perle et la fleur |
PERLETTE | Et l'aube encor, de ses tresses tant blondes, Faisant gresler mile perlettes rondes |
PÉTILLER | Dans l'arbre espez cest or ainsi brilloit, Sa feuille ainsi d'un doux vent petilloit |
PÉTILLER | Plus dru que ne chet la gresle, Qui en petillant se mesle Aux ondoyans tourbillons |
PETIT, ITE | Et ne m'estoit de toute ma richesse Rien demeuré qu'un petit de jeunesse |
PEU | A peu que je ne leur fay la response, que feit Virgile à un quidam Zoile, qui.... |
PEU | Mais pour venger l'injure d'un empire, Si peu de sang pourroit il bien suffire ? |
PEU | Ainsi de peu à peu creut l'empire romain |
PEU | En si peu que de rien [en un instant] |
PEU | Sa fureur pour un temps cachée Sembloit quelque peu relaschée |
PEU | J'ay des premiers de ceux du mestier dont je suis, Osé vous estrener de ce peu que je puis |
PILE | Mais quand Didon, qui entendoit le poinct, Secrettement vit la pyle dressée De bois gommeux et d'yeuze entassée... |
PINCETTE | Plus de pincettes et miroir je ne veulx : Adieu le soing de friser les cheveux |
PLAN | Ainsi le monde on peut sur Rome compasser, Puisque le plan de Rome est la carte du monde |
PLANER | Les flots incontinent Se sont planez ; dessous l'esseul tonant La mer s'unit |
PLANTER | Puis me planta [m'abandonna], voyant tout consumé |
PLEUR | Si le pleurer pouvoit la tristesse arrester, On devroit, seigneur mien, les larmes acheter ; Et ne se trouveroit rien si cher que le pleur ; Mais les pleurs en effet sont de nulle valeur |
PLEURER | Je ne puis continuer plus longuement ce propos sans larmes, je dy les plus vrayes larmes que je pleuray jamais |
PLUME | Livres grecs et latins, etc. traduits en françois par maintes excellentes plumes de nostre temps |
PLUME | Gentilz esprits, qui ne dedaignent point manier et l'espée et la plume |
PLUS | Et ne fault s'enquerir s'il est bien ou mal fait, Car le vers plus coulant est le vers plus parfaict |
PLUS | Nature en vous prodiguement feconde, Vous a donné tout son plus et son mieux |
PLUS | Qu'heureux tu es [Baïf], heureux et plus qu'heureux, De ne suivre abusé ceste aveugle deesse ! |
POIL | Le poil au chef me herisse d'horreur |
POILU, UE | Si nostre estomac est velu, Mars, comme nous, l'avoit pelu |
POINT | Le riche honneur d'un manteau tyrien Ouvré en rond à poinct sydonien |
POLTRON, ONNE | Bref il est si poltron [paresseux], pour bien le deviser, Que.... |
POLTRONISER | Bref, il est si poltron [paresseux], pour le bien deviser, Que, depuis quatre mois qu'en ma chambre il demeure, Son umbre soulement me fait poltronniser |
PORT | Chacun prioit estre du premier port [de la barque], Et d'une ardeur d'atteindre à l'autre bord Tendoit les mains |
PORT | Et les louanges sont comme lettres de change, Dont le change et le port, Ronsard, ne couste rien |
POUDRE | Un oeuvre j'ay parfaict, que le feu ny la fouldre, Ny le fer ny le temps ne pourront mettre en pouldre |
POUDROYER | Quand ton oeil vid du sommet d'une tour L'espez sablon poudroyer à l'entour.... |
POUVOIR | Peusse-je au moins d'un pinceau plus agile De ces palais les portraits façonner ! |
PRÉCIPITER | ....Et que les feus, qui d'en hault precipitent [les astres qui se couchent], De tous costez au sommeil nous incitent |
PRENDRE | Vous avez prins Calais, deux cens ans imprenable, Monstrant qu'à la vertu rien n'est inexpugnable |
PRENDRE | Je pren sur moy tout ce labeur icy |
PRENDRE | Il se paissoit de cresson allenois, Qui prend au nez.... |
PRESCRIPT | Nous usons du prescript de nature, qui, pour parler, nous a seulement donné la langue |
PRÊTRE | De vos grandeurs le prestre je seray, Et devant vous maint hymne chanteray |
PRIMEVÈRE | Lorsqu'on voit retourner la doulce primevere, Qui apporte la pluye.... |
PRODIGUEMENT | Nature en vous prodiguement feconde, Vous a donné tout son plus et son mieux |
PULLULER | Icy mille forfaicts pullulent à foison |
PURGATOIRE | Fay sacrifice aussi de brebis noires ; Ces choses soient tes premiers purgatoires [purifications] |
PURGER | Aucunes [âmes] sont dedans la mer plongées ; Aucunes sont pai la flamme purgées ; Chacun de nous endure ses enfers |
QUANTITÉ | Quant à la rhytme, je suis bien d'opinion qu'elle soit riche, pource qu'elle nous est ce qu'est la quantité aux Grecs et Latins |
QUATRAIN | En vain tendons la main vers le nautonnier sourd.... Nous n'avons un quatrin pour payer le naulage |
QUE | Qu'estoy-je avant qu'entrer en ce passage ?... Qu'est-ce qu'aymer et s'en plaindre souvent ? ...Que suis-je donq'lorsque mon coeur en fend ?... |
QUE | Qu'ay je fait, que trop aymer ? |
QUE | Ô que cela me vient bien mal à poinct ! |
QUE | Qu'est plus sainct entre les roys Que les droicts De ceste charge honnorable ? |
QUE | Vous vous plaingnez que rien je ne vous donne, Et je me plains que je n'ay que donner |
QUE | N'osant parler, que de sa gorge n'ysse Mugissement, comme d'une genisse |
QUI | Que vostre nom se lise en mes papiers, Cela ne peut augmenter vostre gloire [à vous] Qui de la main des filles de Memoire Avez receu les plus doctes lauriers |
QUI | ...Et combien nuit d'attendre au lendemain Ce qu'aujourd'huy se presente à la main |
QUI | Jamais rien ne me desplaira, Qui vous soit aggreable |
QUI | Un chascun d'eux la fuyte precipite, Qui çà, qui là |
RAMAGE | Le doux ramage des oiseaux |
RAMPER | Nostre langue encores rempante à terre |
RASSÉRÉNER | Comme l'esté rasserenant le ciel.... |
RÉANIMER | Si l'on doit croyre à Pythagore, Qui les cors fait reanimer.... |
RECOLORER | La campaigne recolorée Du teint de ses plus belles fleurs |
REDONDANT ou RÉDONDANT | Regarde qu'en ton vers n'y ait rien dur, hiulque ou redondant |
REDORER | Quand ceste belle fleur premierement je vey, Qui nostre aage de fer de ses vertus redore.... |
REJET | Si tu permets, Cesar, repulluler de moy Un si meschant reject, chacun dira de toi.... |
RELAIS | Les sieges et relais [sorte de chaise] lui soient d'ivoire blanc |
RELIQUAIRE | Que s'il [le français] estoit, comme la [langue] grecque et latine, pery et mis en reliquaire de livres, je ne doute point qu'il ne fust, ou peu s'en faudroit, aussi difficile à apprendre comme elles sont |
REMÂCHER | [Le lion] Allume de ses yeux les deux flambeaux ardents, Remasche sa fureur, et, d'un regard horrible, Fait cracquer hautement sa maschoire terrible |
RENAVIGABLE | Mais les destins, et l'onde lamentable Du grand palud qui n'est renavigable, De ces esprits empesche le retour |
RENIFLER | Souvent Marsault, comme tout courroucé, Soufle, renifle, et d'un nez retroussé Maudit ses aulx.... |
RENOUVEAU | La terre devient grosse, et le champ qui est plein, à ce doulx renouveau se descharge le sein |
RENVERSER | Tu regardes la mer, et vois en seureté De mille tourbillons son onde renversée |
RENVERSER | Et quand le blanc des yeux renverser je leur vois |
REPEINDRE | La campaigne recolorée Du teint de ses plus belles fleurs, Se repeingt de mille couleurs |
RÉPERCUSSIF, IVE | La voix repercussive (écho), En m'oyant la menter, De ma plainte excessive Semble se tormenter |
RÉPULLULER | Si tu permets, Cesar, repulluler de moi Un si meschant reject, chacun dira de toy.... |
RESONGER | Là je resonge sans cesse L'heureux soir que ma deesse.... |
RESSEMBLER | Se ressemblant de faces, Comme on voit les trois Graces |
RESSOUDER | Je ne crains point qu'on me desmembre ; Car je suis, comme vif argent, à me resouder diligent |
RETORS, ORSE | Ô beaux cheveux, d'argent mignonnement retors ! |
RETROUSSER | ....Sa robe purpurée Se retroussoit d'une agraffe dorée |
RIDER | Hors mis un repentir qui le coeur me devore, Qui me ride le front, qui mon chef decolore |
RIEN | Je ne puis assez blasmer la sotte arrogance et temerité d'aucuns de nostre nation, qui, n'estans rien moins que Grecz ou Latins, desprisent toutes choses escriptes en françois |
RIEN | Brief, en toutes formes et manieres de vivre non moins louables que proufitables, nous ne sommes rien moins qu'eux [de rien inférieurs aux anciens] |
RIEN | La fortune amiable Est-ce pas moins que rien ? |
ROMAN | Te faudroit voir tous ces vieux romans et poetes françois, où tu trouveras un.... isnel pour leger.... et mil' autres bons mots que nous avons perdus par nostre negligence |
RONFLEUR, EUSE | Espiant, et gardant que quelque vray amy N'esveille ce ronfleur si long temps endormy |
RONGER | Triste et rongé du soing qui plus me nuict |
ROUER | D'un horrible regard rouant ses-yeux ardents, Et d'un horrible son faisant cracquer ses dents |
ROUER | Joyeux de voir du sommet d'une tour Rome brusler, et rouer tout au tour Des grands palais la flamme qui ondoye |
ROUILLER | .... Cest aage de fer, de vices tout rouylé |
RUSÉ, ÉE | L'homme rusé par long usage N'est folement avantureux |
RUSÉ, ÉE | ....Et, peu ruzé au mestier de la chasse, Ores ceux-cy, et ores ceux-là passe |
SABLE | Bancs de sable |
SABLON | Par les sablons de la cuite Libye |
SACCAGEUR | Ce furieux et saccageur de villes |
SACRER | N'estimant rien, comme dit Horace, sinon ce que la mort a sacré |
SANGLOTER | ....Ainsi en ses secrets Didon alloit sangloutant ses regrets |
SANS | Mais quelque dieu, ou quelque astre irrité M'a, sans avoir ce malheur merité, De vous ouïr la puissance ravie |
SECRÉTAIRE | Bois tristes et solitaires, De ma peine secretaires |
SÉJOURNER | Rien ferme ne sejourne Que la divinité |
SENS DESSUS DESSOUS et SENS DEVANT DERRIÈRE | Bien que voulusse alors dessus dessous Verser les murs de Troye parjurée |
SEREIN, EINE | Comme la lune aux estoilles esclaire Par le serein de quelque nuict bien claire.... |
SIFFLEMENT | D'un sifflement aigu l'orage tournoyant |
SIFFLER | Nous ne sifflens pas noz paroles de levres comme les serpens |
SIFFLER | Et ceux dont plus j'estoy favorisée Sifflent sur moy d'une longue risée, Se vergongnans de m'avoir voulu bien |
SILLER | ....En leur ostant les sens, et leur sillant les yeux |
SILLON | Jà les vers sillons ployans Par les campaignes ondoient |
SILLONNER | Je voy la fuyante suyte D'une eau sillonnant sa fuyte Au pied d'un rocher moussu |
SOI | ....Et n'ont le goust ny la couleur si franche, Quand de soy mesme ilz tumbent de la branche |
SOI | Qui ayme plus grand que soy, Luy mesme se donne loy |
SOIT | Soit que je vive, ou bien soit que je meure, Le plus heureux des hommes je demeure |
SOMME | ....en noz yeux il [Mercure] envoye Ores le somme, et ores le reveil, Ores les clost d'un eternel sommeil |
SON | Son blé moulu, il le prend, il le sasse, Le son demeure et la farine passe |
SONGER | Anne ma soeur, helas dont me surviennent Tant de songers, qui douteuse me tiennent ? |
SONNER | Homere premier sonna Et les rats et les grenouilles |
SONNET | Estant le sonnet d'italien devenu françois, comme je croy, par Mellin de Sainct Gelais |
SONNETTE | ....Fait un present de sonnettes à qui est moins fol que luy |
SORT | Or ne sont pas les sieges des damnez Sans quelque sort et jugement donnez |
SORT | Heureux et trois et quatre fois Le sort des armes et des lois ! |
SOUHAITABLE | Ô repaire moins souhaitable Que le Caucase inhospitable |
SOURCIL | Non autrement qu'on voit parmy les nues Les haults sourcils des grands Alpes chenues |
SOURCIL | Ils rejettent d'un sourcil plus que stoïque |
SOURCILLEUX, EUSE | Quel esprit tant sourcilleux Se plaint que de ces autheurs Les poëmes sont menteurs ? |
SOURCILLEUX, EUSE | Puis quelque delicat cerveau, D'une imprudence merveilleuse, Dit que pour un esprit nouveau La matiere est trop sourcilleuse [grave, haute, sérieuse] |
SOUTENIR | Et si ne cognoissoient la vertu valeureuse De ce prince lorrain [Guise], qui d'un grand empereur [Charles-Quint] Avoit soustins à Metz la force et la fureur |
STATUAIRE | La musique, peinture, statuaire, architecture |
SUBSTANTIVER | Use donc hardiment de l'adjectif substantivé, comme le vuyde de l'air |
SURDITÉ | D'où vient ce fascheux mal qu'on nomme surdité ? |
SYMBOLISER | Un pedant et un roy Ne te semblent ils pas avoir je ne sçay quoy De semblable, et que l'un à l'autre symbolise |
TALONNER | Si la fortune cruelle Et la mort continuelle Me talonnent pas à pas |
TALONNIÈRE | Il [Mercure] noue aux pieds ses riches talonnieres |
TARIR | Pour vous l'air se corrompe et le feu s'amortisse, La terr se desseiche, et la mer se tarisse |
TAS | Un tas de jeunesses folles |
TENDRELET, ETTE ou TENDRET, ETTE | Ses pieds sont tendrelets et ne va point touchant La terre.... |
TENTER | Non que le vol de ma plume animée Soit pour tenter un vol icarien |
TIMBRE | Assez tost l'horrible creste De ton tymbre menassant à l'ennemy palissant Annoncera la tempeste |
TINTER | Mon Dieu, quel plaisir c'estoit, Quand Pelotin se grattoit, Faisant tinter sa sonnette Avec sa teste folette ! |
TINTIN | Au tintin de la sonnette |
TISTRE | Voilà comment sur le mestier humain Non les trois soeurs, mais amour de sa main Tist et retist la toile de ma vie |
TORTIS | D'un chapelet de fleurs couronnant le premier, D'une branche de pin le second, le dernier D'un tortis de laurier |
TORTUEUX, EUSE | Qui eslongné du droit sentier Suyt la tortueuse carriere.... |
TRADUCTEUR | Que diray-je d'aucuns, vrayement mieux dignes d'estre appellez traditeurs que traducteurs ? veu qu'ilz trahissent ceux qu'ilz entreprennent exposer |
TRADUCTION | Si les Romains n'ont vaqué à ce labeur de traduction, par quelz moiens donques ont ilz peu ainsi enrichir leur langue ? |
TRADUIRE | Qui traduisent à credit les langues dont jamais ils n'ont entendu les premiers elements |
TRAHIR | Mais paravant je luy voy Douter le mutin suysse Qui avoit trahy sa foy |
TRAHISON | Là les traysons vont celant Leurs pointes de sang trempées |
TRAHISON | Ha que vous sceustes bien espier la saison D'enfanter à propos la feinte trahison |
TRAÎNER | Et si d'un pas difficile Hors du triste domicile Je me trayne par les champs |
TRAITE | Si l'on garde au marchand son privilege antique, S'il a la traicte libre.... |
TRAÎTRE, ESSE | Vostre traistre soubris, vostre double faintise |
TRAMONTANE | Comme aux mariniers eclaire Celle tramontane claire Qui tant decore la nuict |
TRANSLATEUR | Encores seroyje bien d'opinion que le sçavant translateur fist plus tost l'office de paraphraste, que de traducteur |
TRANSLATION | Vous autres, qui ne vous employez qu'aux translations [traductions] |
TRANSPORTER | Si quelque sçavant homme les avoit transportées [les spéculations philosophiques] de grec et latin en nostre vulgaire.... |
TREMBLER | Uses hardiment des verbes et participes qui, de leur nature, n'ont point d'infinitifs après eux, avec des infinitifs, comme tremblant de mourir, etc. pour craignant de mourir.... |
TRICHEUR, EUSE | Le noble il gardera, Et en proie et butin ne l'abandonnera à l'avare usurier, ny au plaideur tricherre, Qui par mille moiens luy font perdre sa terre |
UNIQUE | Ce tant louable labeur de traduire me semble moien unique et suffisant pour elever nostre vulgaire à l'égal des autres plus fameuses langues |
VÉNUSTÉ | Bouche parfaite en toute elegance et venusté de paroles |
VERGETTE | Nostre langue, comme une plante et vergette, n'a point encores fleury |
VERMEIL, EILLE | Aux nouveaux raiz du matinal soleil, Les fleurs ainsi reprennent leur vermeil |
VEUF, VEUVE | Suis je donq veuf de mes sacrez rameaux ? |
VEUF, VEUVE | La terre aussi, qui n'a guere estoit veuve, Promet de fruits une accroissance pleine |
VEUF, VEUVE | Les veufves nuicts, et l'aiguillon qui touche Les tendres cueurs en leur deserte couche |
VEUVAGE | Voudrois-tu bien d'un eternel veuvage User ainsi la fleur de ton jeune aage ? |
VIDE | Uses hardiment de l'adjectif substantivé, comme le liquide des eaux, le vuide de l'air |
VIEILLARD | D'un pas vieillart son allure hastoit |
VITRE | Ces reliques qu'on voit seulement par une petite vitre, et qu'il n'est permis de toucher avecques la main |
VIVRE | C'estoit ores, c'estoit qu'à moy je devois vivre, Sans vouloir estre plus que cela que je suis |
VIVRE | Mais il n'a pleu aux dieux me permettre de suivre Ma jeune liberté, ny faire que depuis Je vesquisse aussi france de travaux et d'ennuis.... |
VIVRE | Leur vivre solitaire |
VIVRE | Tout oeuvre qui doit vivre, il a dès sa naissance Un daemon qui le guide à l'immortalité |
VOGUER | Les mathelots sur l'un et l'autre banc D'un ordre egal voguent de ranc en ranc |
VOICI | Voicy de la vertu la penible montée, Voilà de l'autre part le grand chemin battu, Où au séjour du vice on monte sans échelle |
VOIR | Je diray, afin de n'estre veu [de ne paraître] examiner les choses si rigoreusement sans cause, que.... |
VOISINAGE | Pour troubler tout un voisinage, Il ne fault point d'autre furie |
VOITURE | Miroirs, tableaux où j'estois en peinture, Masques, banquets, et coches de vecture, Et s'il y a de consumer son bien Autres moiens, n'estoient comptez pour rien |
VOLER | Uses donques hardiment des verbes et participes, qui de leur nature n'ont point d'infinitifs après eux, avec des infinitifs, comme tremblant de mourir, et volant d'y aller, pour craignant de mourir, et se hastant d'y aller |
VOLER | Je vy l'oiseau, qui le soleil contemple, D'un faible vol au ciel s'avanturer.... Je le vy croistre, et d'un voler plus ample Des plus hauts monts la hauteur mesurer |
VOLONTIERS | L'honneur que les vicieux Font aux dieux, Aux dieux volontiers n'aggrée |
VOLONTIERS | .... Car de peu suffisance A volentiers celuy qui fait peu de despence |
VOULOIR | Nostre langue n'est tant irreguliere, qu'on voudroit bien dire |
VOULOIR | Que pleust aux muses, pour le bien que je veux à nostre langue, que.... |
VOUS | Quant au trespas, sça' vous [savez-vous] quand ce sera ? |
VOUS | Quelle raison av'ous [avez-vous], quant à ce poinct, De commander qu'on ne vous ayme point ? |
VOÛTER | Sur deux soleils [deux beaux yeux], deux petits arcs voutez |
VOÛTER | Avez imité l'arc qui se laisse voulter, Puis d'un effort plus grand tout soudain se devoulte, Vendant le mal receu plus cher qu'il ne lui couste |
VOÛTER | L'hyver.... Voulte leur corps devant le temps |
VOÛTER | Les colomnes, les arcs, les haults temples voultez |
VOYAGE | Si celuy qui s'appreste à faire un long voyage, Doit croire cestuy là qui a jà voyagé |
VOYAGER, ÈRE | Mais je ne puis aimer un vieillard voyager, Qui court de çà de là, et jamais ne s'areste |
VRAIMENT | Roy vray'ment.... se peut dire l'homme |
VULGAIRE | Je n'estime pourtant nostre vulgaire [langue vulgaire] tel qu'il est maintenant, estre si vil et abject, comme font ces ambitieux admirateurs des langues grecque et latine |