Définition de ENCHANTER

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : an-chan-té

DÉFINITIONS

1
Produire une opération surnaturelle sur quelqu'un ou quelque chose par des paroles magiques. Armide enchanta la forêt. Merlin enchanta le chevalier.
Assoupis le dragon, enchante la princesse
Quelque divinité ennemie avait enchanté mes yeux ; je croyais voir Ithaque
2
Agir sur les hommes par une action comparée à un enchantement.
Les faux prophètes les enchantent par les promesses d'un règne imaginaire
Leur subtil conducteur [Cromwell], qui, en combattant, en mêlant mille personnages divers, vit qu'il avait tellement enchanté le monde qu'il était regardé de toute l'armée comme un chef envoyé de Dieu
Il faut d'un peuple fier enchanter les esprits
Jeune, sensible, ardent, tel qu'il frappa mes yeux. Quand seul il enchantait et la terre et les cieux
Se laisser enchanter, ne pas résister à ce qui charme, captive.
Il se dit des choses en un sens analogue.
[Il] va de sa part enchanter ses ennuis
Avant qu'elle enchantât ma vie, Devant moi l'amour s'envolait
de Pierre Jean de BÉRANGER dans Qu'elle est jolie.
3
Causer un très vif plaisir. Cette musique, cette pièce m'a enchanté.
Vos paroles.... vos regards... votre action et votre ajustement ont je ne sais quel air de qualité qui enchante les gens
Là pour nous enchanter tout est mis en usage ; Tout prend un corps, une âme, un esprit, un visage
4
Rendre charmant.
Il [l'amour] enchante ces lieux par un charme invincible
5
S'enchanter, Nature : v. réfl. Être ravi, enchanté. Il s'enchantait de l'idée qu'il était l'idole du peuple.
Se plaire vivement l'un à l'autre. Dès la première entrevue, ils se sont enchantés tous les deux.

HISTORIQUE

1
XIIe s.
Ancor est-il ceanz, ce cuit [je pense], Ou nos somes enchanté tuit [tous]
dans le Chevalier au lyon, v. 1127
Tant les ad enchantez qu'od sei les fist aler, à la nef sunt venu, e entrerent en mer
dans Th. le mart. 133
2
XIIIe s.
Si croi que m'avez enchantée, Male leçon m'avez chantée
dans la Rose, 13895
Moult i convient grant garde por nos ames salver ; Diables nous est près, qui nous veut encanter
dans Chans. d'Ant. I, 97
3
XIVe s.
Mahommes l'a craée [une femme] pour hommes enchanter ; Qui n'aroit en trois jours eüt de coi disner, à veoir ceste dame se porroit consoler
dans Beaud. de Seb. v, 776
4
XVe s.
[Les Flamands venaient de faire alliance avec le roi d'Angleterre contre le roi de France, celui-ci leur manda] que, si ils se vouloient reconnoistre et retourner à lui, et relenquir ce roi d'Angleterre qui enchantés les avoit, il leur pardonneroit
5
XVIe s.
Tellement enchanté et charmé du poison d'amour, qu'il ne pensoit à autre chose qu'à elle
de Jacques AMYOT dans Anton. 46

ÉTYMOLOGIE

1
Provenç. encantar, enchantar ; espagn. encantar ; ital. incantare ; du latin incantare, de in, en, et cantare (voy. CHANTER) : opérer par des chants magiques.

Synonymes de ENCHANTER

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