Définition de CAPTIVER

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : ka-pti-vé

DÉFINITIONS

1
Retenir prisonnier.
Il captivait sa femme cependant, De ses cheveux voulait savoir le nombre, La faisait suivre en toute heure, en tous lieux
de Jean de LA FONTAINE dans On ne s'avise pas....
Tombé en désuétude au propre.
2
Sémantique : Fig. Soumettre, maîtriser. Un enfant difficile à captiver. Mes affaires me captivent entièrement.
Loin de vous captiver, souffrez qu'elles [les grandeurs] vous cèdent
... Quoi ! votre amour souffre qu'on le captive ?
La vengeance à ce point a pu vous captiver
Que chacun sous telle puissance Captive son obéissance
de François de MALHERBE dans V, 28
Soumettre notre raison en la captivant sous le joug de la foi
de Louis BOURDALOUE dans Car. I, Rel. chr. 270
Sacrifiant nos lumières, captivant notre raison
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Panég. Un saint mart.
Tout fidèle doit captiver son entendement
Nature : Absolument.
Les observances deviennent pénibles ; la prière, loin de consoler, gêne et captive
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Panég. Prof. relig. sermon 2
3
Séduire, gagner. Captiver son auditoire.
[Ils] trouvent le secret de captiver les sens
Pour charmer le vulgaire, Pour captiver un peuple inquiet et jaloux
Je la vis captiver et le peuple et l'armée
Arts trop pernicieux dont l'éclat les captive
Les femmes cherchent à captiver les hommes de parti
4
Nature : V. réfl. Se captiver, se rendre captif, attentif, soumis. Il faut savoir se captiver.
Ce qui le plus me désespère, C'est cet amant parfait et si digne de plaire Qui se captive sous ses lois
Pendant que tu disais en ton coeur rebelle : je ne puis me captiver....

HISTORIQUE

1
XVe s.
Infidelité naist de l'orgueil de l'entendement qui ne se veut soumettre ou captiver pour obeir à la Sainte Ecriture
de GERSON dans dans le Dict. de DOCHEZ.
2
XVIe s.
Dieu accepte notre obeissance, moyennant que nous captivions et mations tous nos sens et desirs pour les rendre sujets à lui
de Jean CALVIN dans 238
L'or des cheveux me captive
Je captive ayséement mes creances soubs l'auctorité des opinions anciennes
de Michel de MONTAIGNE dans II, 15
Le plus grand nombre, au lieu de hausser quelques fois l'esprit, le rabaissent tousjours, et le captivent en la fange de la terre
Quand vous aurez captivé le coeur de tous les François
Apprenons à nous captiver et brider nostre appetit
de Ambroise PARÉ dans XXIV, 53
Nostre ame, serve et captivée soubs l'auctorité des leçons d'aultruy
de Michel de MONTAIGNE dans I, 161
Il faut ouyr, considerer et faire compte des anciens, non s'y captiver qu'avec la raison

ÉTYMOLOGIE

1
Provenç. captivar ; espagn. cautivar ; portug. cativar ; ital. cattivare ; de captivare, de captivus (voy. CAPTIF).

Synonymes de CAPTIVER

Termes proches de CAPTIVER