Définition de PROMPT, OMPTE

DÉFINITIONS - REMARQUE - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : pron, pron-t' ; au masculin, le t se lie : pron-t à...

DÉFINITIONS

1
Qui ne tarde pas, soudain.
Leur abord fut bien prompt, leur fuite encor plus prompte
de Pierre CORNEILLE dans Cid, IV, 1
Par un prompt désespoir souvent on se marie, Qu'on s'en repent après tout le temps de sa vie
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans Femm. sav. V, 1
Que d'années elle [la mort] va ravir à cette jeunesse !... d'ailleurs peut-elle venir ou plus prompte ou plus cruelle ?
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Duch. d'Orl.
Puisque la mort, qui égale tout, les domine [les princes] de tous côtés avec tant d'empire, et que, d'une main si prompte et si souveraine, elle renverse les têtes les plus respectées
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans ib.
J'arrêtai de sa mort [de Claude] la nouvelle trop prompte
de Jean RACINE dans Brit IV, 2
Leur prompte servitude [des Romains] a fatigué Tibère
de Jean RACINE dans ib. IV, 4
2
Qui va vite. Cet homme est prompt à la course. Une course prompte. Un coursier aussi prompt que les vents.
Iris, la prompte messagère des dieux
de François de Salignac de La Mothe FÉNELON dans Tél. XVI
La prompte renommée en répand la nouvelle
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Tancr. V, 4
Sémantique : Fig. En parlant des choses.
Et le fer est moins prompt pour trancher une vie
de Jean RACINE dans Brit. IV, 4
3
Qui se passe vite, en un moment. Sa joie fut prompte.
Mais plus prompt que l'éclair, le passé nous échappe
de Jean RACINE dans Esth. II, 2
Vin prompt à boire, vin qui demande à être bu promptement.
4
Prompt à, en parlant des personnes qui agissent vite.
Ne soyez point prompt à parler, et en même temps lâche et négligent dans vos oeuvres
de Isaac Louis Lemaistre de SACY dans Bible, Ecclésiastiq. IV, 34
Ces rois et ces princes anéantis, parmi lesquels à peine peut-on les placer [dans les caveaux de Saint-Denis] ; tant les rangs y sont pressés, tant la mort est prompte à remplir ces places !
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Duch. d'Orl.
C'est une chose qui m'étonne toujours, que les Français, qui sont aujourd'hui si peu capables de commettre de grands crimes, soient si prompts à les croire
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Fragm. sur l'hist. XXVIII
Je prie ces juges si prompts à la censure, de considérer que ce qu'ils disent là, je le sais tout aussi bien qu'eux
de Jean-Jacques ROUSSEAU dans Ém. IV
5
Qui éprouve, ressent vite.
Certes, je ne sais pas quelle chaleur vous monte ; Mais à convoiter, moi, je ne suis pas si prompte
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans Tart. III, 2
Un jeune homme, toujours bouillant dans ses caprices, Est prompt à recevoir l'impression des vices
de Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX dans Art p. III
Il se dit des choses dans un sens analogue.
Ma jeunesse revit en cette ardeur si prompte
de Pierre CORNEILLE dans Cid, I, 5
Iphigénie en vain s'offre à me protéger, Et me tend une main prompte à me soulager
de Jean RACINE dans Iph. II, 1
Nature : Absolument. Actif, diligent.
Qui est plus prompte que Mme de Brinon et moi ?
de Françoise d'Aubigné, marquise de MAINTENON dans Lett. à Mme du Peron, 25 oct. 1686
Avoir l'esprit prompt, la conception vive et prompte, concevoir aisément.
6
Qui s'emporte aisément.
S'il est prompt et bouillant, le roi ne l'est pas moins
de Pierre CORNEILLE dans Nicom. I, 5
Si j'étais aussi prompt que vous, Nous ferions de belles affaires
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans Amph. I, 2
Qui savent ajuster leur zèle avec leurs vices, Sont prompts, vindicatifs, sans foi, pleins d'artifices
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans Tart. I, 6
Théodose était d'un tempérament prompt et ardent, et se laissait aisément emporter à la colère contre ceux qui l'avaient offensé
de Esprit FLÉCHIER dans Hist. de Théodose, IV, 3
Achille déplairait moins bouillant et moins prompt
de Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX dans Art p. III
Il [Philoctète] était prompt, et, si peu qu'on excitât sa vivacité, on lui faisait dire ce qu'il avait résolu de taire
de François de Salignac de La Mothe FÉNELON dans Tél. XVI
Avoir la main prompte, être vif, emporté, au point de frapper pour le moindre sujet.
Je l'avoue entre nous, quand je lui fis l'affront, J'eus le sang un peu chaud et le bras un peu prompt
de Pierre CORNEILLE dans Cid, II, 1
Sémantique : Fig.
Quelques gens trop prompts à la main à juger mal de leur prochain
de LE P. DU CERCEAU dans dans DESFONTAINES

REMARQUE

1
On a dit au commencement du XVIIe siècle prompt de....
Et si le souvenir, trop prompt de m'outrager....
de Abbé Mathurin RÉGNIER dans Élég. IV

HISTORIQUE

1
XIVe s.
En deniers prompts et comptans
de BOUTEILLIER dans Somme rural, titre LXX, p. 415, dans LACURNE
2
XVIe s.
Le François est prompt à apprendre les arts et les sciences
de Francois LANOUE, dit Lanoue Bras de Fer dans 130
La noblesse ayant tousjours esté prompte de sacrifier sa vie pour son service [du roi]
de Francois LANOUE, dit Lanoue Bras de Fer dans 132
Et pourquoy les reprouvez-vous ainsi ? à cause, disent-ils, qu'ils tiennent une religion contraire à la nostre. Vrayement ceste promptitude est trop prompte
de Francois LANOUE, dit Lanoue Bras de Fer dans 70
Il n'estoit point de mauvaise nature, sinon qu'il estoit un peu prompt à la main et cholere
de Jacques AMYOT dans Lyc. 16
Et tousjours depuis se monstra prompt à Sylla et affectionné en toutes ses affaires
de Jacques AMYOT dans Crass. 10
Prince nai avec un esprit vif, prompt à tout....
de Théodore Agrippa D'AUBIGNÉ dans Hist. II, 129
Je n'avois jamais faict babiller à mes vers Que les folles ardeurs d'une prompte jeunesse
de Théodore Agrippa D'AUBIGNÉ dans Tragiques, édit. LALANNE, p. 76
La plus prompte courtoisie, c'est la meilleure
de Randle COTGRAVE dans

ÉTYMOLOGIE

1
Ital. pronto, prêt ; du lat. promptus, prompt, au propre tiré, de promere, tirer : mis au dehors, tout prêt à l'action.