Définition de D?CORDER

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : an-fèr-mé

DÉFINITIONS

1
Mettre en un lieu fermé. Enfermer quelqu'un dans sa chambre, un cheval à l'écurie. Il fut enfermé dans une forteresse.
Dans un même sépulcre enferme-nous tous deux
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Scythes, IV, 6
Sa femme se déshonora avec tant d'éclat, que le baron, de concert avec sa famille, la fit enfermer dans un couvent
de Stéphanie Félicité Ducrest de St-Albin, comtesse de GENLIS dans Veillées du chât. t. II, p. 375, dans POUGENS
Sémantique : Fig. Enfermer le loup dans la bergerie, enfermer quelqu'un dans l'endroit même où il peut faire le plus de mal, et presque toujours lorsque l'on croit se garantir par là de tout inconvénient. Se dit aussi d'une plaie, d'un ulcère qu'on ferme, tout en laissant dans le corps des humeurs qui avaient pris leur cours par là.
Nature : Absolument. Enfermer, mettre dans une prison, dans un cloître, dans un appartement qui sert de lieu de réclusion.
Il ignore qu'au même instant son oncle travaille à le faire enfermer
de Denis DIDEROT dans Père de famille, II, 12
Ô ces femmes ! voulez-vous donner de l'adresse à la plus ingénue, enfermez-la
de Pierre Augustin Caron de BEAUMARCHAIS dans Barbier, I, 4
Il signifie aussi mettre dans une maison d'aliénés.
Si l'effet suit la cause, il est à présumer Qu'avant qu'il soit un mois, il faudra t'enfermer
de Thomas CORNEILLE dans Geôlier de soi-même, I, 5
Elle est folle à tel point qu'on ne peut l'exprimer ; Travaillez au plus tôt à la faire enfermer
de Jean-François REGNARD dans Ménechm. v, 3
Mon procureur fera cette expédition ; C'est un homme admirable et qui par son adresse Aurait fait enfermer les sept Sages de Grèce, S'il eût plaidé contre eux....
de Jean-Baptiste Louis GRESSET dans Méchant, II, 3
2
Serrer. Enfermer le sucre, le pain, le vin.
3
Enfermer son chagrin, le contenir, ne pas s'y abandonner. Enfermer sa honte, la cacher.
Dans la nuit du tombeau j'enfermerai ma honte
de Jean RACINE dans Iphig. II, 1
4
Entourer, clore. Les coteaux qui enferment ce vallon retiré.
Il se dit aussi de personnes qui en enveloppent une autre.
Près d'être enfermé d'eux [par les Curiaces], sa fuite l'a sauvé
de Pierre CORNEILLE dans Hor. III, 6
Le reste impatient, dans sa noble colère, Enferme la victime
de Pierre CORNEILLE dans Héracl. v, 7
5
Contenir, avoir en soi.
Ce corps n'enferme point une âme si commune
de Pierre CORNEILLE dans Médée, III, 3
Quand ce peuple insolent qu'enferme Alexandrie Fit quitter au feu roi son trône et sa patrie
de Pierre CORNEILLE dans Pomp. I, 3
En ce vase chétif tout Hercule est enclos, Je puis en une main enfermer ce héros
de Jean de ROTROU dans Herc. mour. v, 2
Quand elle [l'histoire grecque] commence, celle du peuple de Dieu, à la prendre seulement depuis Abraham, enfermait déjà quinze siècles
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Hist. I, 8
Son coeur n'enferme point une malice noire
de Jean RACINE dans Brit. v, 3
[Dieu] qui fait même de ses serviteurs les maîtres du monde et de tout ce que le monde enferme
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Car. Lazare.
6
Supposer, contenir comme conséquence.
Je ne parle point du premier [objet] ; je traite particulièrement du second, et il enferme le troisième
de Blaise PASCAL dans Pensées, I, art. 2
Enfin toutes sortes d'hommes, excepté les Dominicains, entendent par le mot suffisant ce qui enferme tout le nécessaire
de Blaise PASCAL dans Prov. II
On peut bien dire des choses fausses en les croyant véritables ; mais la qualité de menteur enferme l'intention de mentir
de Blaise PASCAL dans Prov. X
7
S'enfermer, Nature : v. réfl. Se mettre en un lieu fermé. S'enfermer dans un cloître.
J'irai m'enfermer dans des murs plus terribles pour moi que pour les femmes qui y sont gardées
de Charles-Louis de Secondat MONTESQUIEU dans Lettr. pers. 155
S'enfermer dans une place, s'établir, pour la défendre, dans une place qui va être assiégée.
Sémantique : Fig.
Ma flamme par Hector fut jadis allumée, Avec lui dans la tombe elle s'est enfermée
de Jean RACINE dans Andr. III, 4
8
Fermer la porte sur soi pour s'isoler. Ils se sont enfermés deux heures.
Cléopatre s'enferme en son appartement
de Pierre CORNEILLE dans Pomp. III, 1
9
S'impliquer.
Ces trois choses ne se séparent jamais et s'enferment l'une l'autre
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Hist. II, 6

HISTORIQUE

1
XIIe s.
Par les reliques qu'au pont [poignée d'une épée] fit enfermer
dans Ronc. p. 111
2
XIIIe s.
Je demant toutes les cozes qui sont là enfremées
de Philippe de BEAUMANOIR dans VI, 3
3
XIVe s.
Il fit enfremer les bouges [bourses] en un questel [coffre]
dans Bibl. des Chartes, 1re série, t. III, p. 424
4
XVe s.
Il faisoit chaud, et le temps estoit moult enfermé
de Jean FROISSART dans II, II, 211
5
XVIe s.
Il contraignit le consul de s'enfermer dedans la ville de Capoue
de Jacques AMYOT dans Sylla, 56

ÉTYMOLOGIE

1
En 1, et fermer ; bourguig. enfromai.

Synonymes de ENFERMER

Termes proches de ENFERMER

Phonétiquement proche de ENFERMER