Définition de BLMOMTRE

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - REMARQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : ré-zo-né

DÉFINITIONS

1
Renvoyer le son, retentir.
Et sous l'épaisseur des rameaux, Il n'est place où l'ombre soit bonne Qui soir et matin ne résonne Ou de voix, ou de chalumeaux
de François de MALHERBE dans III, 3
L'air résonne des cris qu'au ciel chacun envoie
Le prince aux cris s'abandonna, Et tout son antre en résonna
Il [Hercule] poussait des cris horribles, dont le mont Oeta résonnait
Un nombre infini d'oiseaux faisaient résonner ces bocages de leurs doux chants
Sémantique : Fig. Tout résonne du bruit de ses exploits, on en parle partout.
Où penses-tu choisir un lieu pour son supplice ? Sera-ce entre ces murs que mille et mille voix Font résonner encor du bruit de ses exploits ?
2
Se dit d'un son qui se prolonge.
La voix d'Énée encor résonne à son oreille
3
Rendre un grand son, beaucoup de son. Une voix, une cloche, une guitare qui résonne bien.
Le malheureux lion se déchire lui-même, Fait résonner sa queue à l'entour de ses flancs
On voyait s'élever des fournaises ardentes.... le marteau résonnait sur l'enclume qui gémissait sous les coups redoublés
Sémantique : Fig.
Ce n'est plus contre les réformateurs que je veux écrire ; ce ne sera plus le mot d'hérétique que je ferai résonner dans mes écrits et dans mes sermons ; je veux poursuivre les philosophes, les encyclopédistes
Jurons.... Que pour l'ennemi de la France Nos voix ne résonneront pas
de Pierre Jean de BÉRANGER dans Ma dernière chans.
Il se conjugue avec l'auxiliaire avoir.
4
Activement et poétiquement.
Mes vers brûlants d'amour ne résonnent que plaintes
Pour chanter les exploits des héros qu'il admire, Le faible Anacréon en vain monte sa lyre ; Les cordes sous ses doigts ne résonnent qu'amour
de Louis RACINE dans Ép. à Valincour
Il n'est pas dans mon coeur Une fibre qui n'ait résonné sa douleur

HISTORIQUE

1
XIIe s.
Eissi que par trestot le munt [monde] Resona sis nons [son nom] glorios
de Benoît de Sainte-Maure dans II, 12000
Bruient li mont, e li val resona
dans Ronc. p. 85
2
XIIIe s.
Dites, dame, comment a non Cil ki de vo cuer a le don. - C'est cil dont li païs resonne
dans Lai d'Ignaurès
Tote la chambre resona
dans Lai del desiré
Cil fluns cort si joliement, Et mene tel grondillement, Qu'il resonne [a le son de] tabor et tymbre, Plus soef que tabor ne tymbre
dans la Rose, 6025
3
XVIe s.
Mais laissons-là ceux qui sont stupides et corrompus ; et escoutons la voix du peuple, qui ne resonne que restauration
[Les riches] devroyent quelquefois faire resonner à leurs aureilles ceste parole de Jesus Christ....
Combien que les papistes resonnent à pleine bouche, qu'ils tiennent le fils de Dieu pour redempteur du monde
Escoutez comment ce cor ressonne
de PALSGRAVE dans p. 688
[Ma lyre] Resonnant tes hautes merveilles, Quand de rien tu formas les cieux

REMARQUE

1
Au XVIIe siècle, on commençait à confondre résonner avec raisonner, et à prononcer rè-zo-ner, au lieu de ré-zo-ner : " Un nombre de gens font cette faute : Nous avons été dans un régal ; il y avait des violons qui ne raisonnaient point, comme si un bois creux avait de la raison pour pouvoir raisonner, il n'y a rien de plus ridicule que de parler si improprement, " MARG. BUFFET, 1668, Observ. p. 187. On confond aujourd'hui ces deux verbes à tel point que des locutions proverbiales sont fondées sur cette confusion : on dit d'un homme dont les idées ne sont pas bien nettes, qu'il a le cerveau fêlé, le timbre fêlé. Pourquoi cela ? Parce qu'il raisonne mal. Or un timbre fêlé ne raisonne pas du tout, mais résonne mal. On abuse donc ici de la paronymie. C'est par la même raison qu'on dit raisonner comme une pantoufle, parce qu'une pantoufle ne résonne pas. Ces confusions sont fâcheuses dans toute langue, particulièrement dans une langue exacte et claire comme le français (JULLIEN, I, p. 123).

ÉTYMOLOGIE

1
Berry, ressonner, ressouner ; prov. ressonar, resonar ; esp. resonar ; port. resonar, resoar ; it. risonare ; du lat. resonare, de re, et sonare, sonner.

Synonymes de RÉSONNER

Termes proches de RÉSONNER