L'oeuvre Le lutrin de Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX

Ecrit par Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX

Date : 1673-1683

Citations de "Le lutrin"

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Utilisé pour le motCitation
SENTIRLa Mollesse oppressée Dans sa bouche à ce mot sent sa langue glacée
SERPENT[La chicane] Tantôt, les yeux en feu, c'est un lion superbe ; Tantôt, humble serpent, il se glisse sous l'herbe
SERVILEUne servile peur tint lieu de charité
SERVILEMENTJe vous ai vus cent fois sous sa main bénissante Courber servilement une épaule tremblante
SERVIREt ressouvenez-vous quel prélat vous servez
SERVIRAinsi dit Gilotin, et ce ministre sage Sur table au même instant fait servir le potage
SEUL, EULEJ'ai moi seul autrefois plaidé tout un chapitre
SIBYLLELà, sur des tas poudreux de sacs et de pratique, Hurle tous les matins une sibylle étique, On l'appelle chicane
SIFFLERLa Discorde, à l'aspect d'un calme qui l'offense, Fait siffler ses serpents....
SIFFLERCe volume effroyable.... Va frapper en sifflant l'infortuné Sidrac
SIGNALÉ, ÉEConsultons sur ce point quelque auteur signalé
SILENCELà parmi les douceurs d'un tranquille silence
SILLONLa déesse guerrière De son pied trace en l'air un sillon de lumière
SIMPLEEt son rare savoir, de simple marguillier, L'éleva par degrés au rang de chevecier
SINISTREEt, dans le ventre creux du pupitre fatal, Va placer de ce pas le sinistre animal [le hibou]
SOLITUDEIls passent de la nef la vaste solitude
SOLLICITEUR, EUSEOu, d'un nouveau procès hardi solliciteur, Aborder sans argent un clerc de rapporteur
SOMBREDéjà le jour plus sombre, Dans les eaux s'éteignant, va faire place à l'ombre
SOMMEAlain, ce savant homme, Qui de Bauny vingt fois a lu toute la Somme
SOMMEC'est là que le prélat, muni d'un déjeuner, Dormant d'un léger somme, attendait le dîner
SOMMEILLERLe quartier alarmé n'a plus d'yeux qui sommeillent
SOMMEILLERAu prélat sommeillant elle adresse ces mots
SOMMETIls montent au sommet de la fatale église
SONGELa voilà donc, Girot, cette hydre épouvantable Que m'a fait voir un songe, hélas ! trop véritable !
SONGEUne divinité me l'a fait voir en songe
SONNANT, ANTEQuoi ! le pardon sonnant te retrouve en ces lieux !
SONNÉ, ÉEEt déjà tout confus, tenant midi sonné
SORTLe sort, dit le prélat, vous servira de loi [pour choisir deux personnes]
SORTIRDu fond caché de notre sacristie Une épaisse nuée à longs flots est sortie
SOUCICe nouvel Adonis, à la blonde crinière, Est l'unique souci d'Anne la perruquière
SOUDAIN, AINESitôt que du nectar la troupe est abreuvée, On dessert, et soudain la nappe étant levée....
SOUPIRAILSur ses pas au barreau la troupe s'achemine, Et bientôt, dans le temple, entend, non sans frémir, De l'antre redouté les soupiraux gémir
SOUPLEValet souple au logis, fier huissier à l'église
SOURCILLEUX, EUSEVers cet endroit du choeur où le chantre orgueilleux Montre, assis à ta gauche, un front si sourcilleux
SOUTANED'une longue soutane il endosse la moire, Prend les gants violets, les marques de sa gloire
SOUTENIREntre ces vieux appuis dont l'affreuse grand'salle Soutient l'énorme poids de la voûte infernale
SOUTENIRCe discours, que soutient l'embonpoint du visage, Rétablit l'appétit, réchauffe le courage
SOUVENIRSouvenez-vous bien Qu'un dîner réchauffé ne valut jamais rien
SUCCÉDERLa colère à l'instant succédant à la crainte
SURPASSERDu corps de ce dragon.... Une tête sortait en forme de pupitre, Dont le triangle affreux, tout hérissé de crins, Surpassait en grosseur nos plus épais lutrins
SUSPENDU, UESon époux s'en émeut, et son coeur éperdu Entre deux passions demeure suspendu
SYLLABELe nouveau Cicéron, tremblant, décoloré, Cherche en vain son discours sur sa langue égaré ; En vain, pour gagner temps, dans ses transes affreuses, Traîne d'un dernier mot les syllabes honteuses ; Il hésite, il bégaye
SYMBOLEGuillaume, enfant de choeur, prête sa main novice ; Son front nouveau tondu, symbole de candeur....
TABISOn apporte à l'instant ses somptueux habits, Où sur l'ouate molle éclate le tabis
TABLEEt qu'au retour tantôt un ample déjeuner Longtemps nous tienne à table et s'unisse au dîner
TASLà sur des tas poudreux de sacs et de pratique Hurle tous les matins une sibylle étique, On l'appelle chicane
TAUREAUTels deux fougueux taureaux, de jalousie épris, Auprès d'une génisse au front large et superbe....
TEL, ELLETel Hercule filant rompait tous les fuseaux
TEMPSHélas ! qu'est devenu ce temps, cet heureux temps Où les rois s'honoraient du nom de fainéants ?
TEMPSEn vain [l'orateur qui reste court], pour gagner temps, dans ses transes affreuses, Traîne d'un dernier mot les syllabes honteuses
TÉNÈBRESMille oiseaux effrayants, mille corbeaux funèbres De ces murs désertés habitent les ténèbres
TÉNÈBRESL'autre.... Pense être au jeudi saint, croit que l'on dit Ténèbres
TENIRUne servile peur tint lieu de charité, Le besoin d'aimer Dieu passa pour nouveauté
TERRASSERIl terrasse lui seul et Guibert et Grasset, Et Gorillon la basse et Grandin le fausset
TIÉDEURUne lâche tiédeur s'empara des courages
TIRERLe sort, dit le prélat, vous servira de loi ; Que l'on tire au billet ceux que l'on doit élire
TIRERIl tourne le bonnet ; l'enfant tire, et Brontin Est le premier des noms qu'apporte le destin
TOITL'un croit que le tonnerre est tombé sur les toits, Et que l'église brûle une seconde fois
TOMBERLà, près d'un Guarini, Térence tombe à terre
TONSouffrirez-vous toujours qu'un orgueilleux m'outrage.... et, s'égalant à moi, Donne à votre lutrin et le ton et la loi
TONDU, UESon front nouveau tondu, symbole de candeur
TONNERLa Discorde, qui voit leur honteuse disgrâce, Dans les airs cependant tonne, éclate, menace
TONNERREEt sur le couple pâle et déjà demi-mort Fait tomber à deux mains l'effroyable tonnerre [un énorme in-folio]
TORRENTIl va nous inonder des torrents de sa plume
TORTUEUX, EUSELe prélat et sa troupe à pas tumultueux Descendaient du Palais l'escalier tortueux
TOURMENTLe superbe animal [un taureau], agité de tourments, Exhale sa douleur en longs mugissements
TOURNEREt le pupitre enfin tourne sur son pivot
TOURNERIl l'observe de l'oeil ; et, tirant vers la droite, Tout d'un coup tourne à gauche....
TOUT-PUISSANT et TOUTEPUISSANTESeul tu peux révéler par quel art tout-puissant Tu rendis tout à coup le chantre obéissant
TRACÉ, ÉEAussitôt trente noms, sur le papier tracés, Sont au fond d'un bonnet par billets entassés
TRAÎNERQue feriez-vous, hélas ! si quelque exploit nouveau Chaque jour, comme moi, vous traînait au barreau ?
TRAÎNEREn vain pour gagner temps, dans ses transes affreuses, [un orateur] Traîne d'un dernier mot les syllabes honteuses
TRAITD'un vin pur et vermeil il fait remplir sa coupe, Il l'avale d'un trait, et chacun l'imitant....
TRANQUILLEDès que l'ombre tranquille Viendra d'un crêpe noir envelopper la ville
TRAVAILLEREst-ce pour travailler que vous êtes prélat ?
TRAVERSAu travers des ombres de la nuit, Le timide escadron se dissipe et s'enfuit
TREMBLANT, ANTEJe vous ai vu cent fois, sous sa main bénissante, Courber servilement une épaule tremblante
TREMBLOTANT, ANTECet astre tremblotant [une bougie] dont le jour les conduit Est pour eux un soleil au milieu de la nuit
TRÉSORIEREt chez le trésorier de ce pas à grand bruit Vient étaler au jour les crimes de la nuit
TRIANGLEUne tête [d'un dragon vu en songe] sortait en forme de pupitre, Dont le triangle affreux, tout hérissé de crins, Surpassait en grosseur nos plus épais lutrins
TRIOMPHERLa Discorde triomphe, et du combat fatal Par un cri donne en l'air l'effroyable signal
TRISTEEt le triste orateur Demeure enfin muet aux yeux du spectateur
TROUBLEJe me suis réveillé plein de trouble et d'horreur
TROUBLÉ, ÉEL'Aurore cependant d'un juste effroi troublée
TROUBLERMoi ! dit-il, qu'à mon âge, écolier tout nouveau, J'aille pour un lutrin me troubler le cerveau !
TROUBLERTon auguste présence Troublant par trop d'éclat sa timide éloquence
TROUBLERQuel chagrin, lui dit-il, trouble votre sommeil ?
TROUPELui-même le premier, pour honorer la troupe, D'un vin pur et vermeil il fait remplir la coupe
TUMULTELe vieillard de ses soins bénit l'heureux succès, Et sur un bois détruit bâtit mille procès ; L'espoir d'un doux tumulte excitant son courage, Il ne sent plus le poids ni les glaces de l'âge
TUMULTUEUX, EUSELe prélat et sa troupe, à pas tumultueux, Descendaient du Palais l'escalier tortueux
TUTEUR, TRICEEt l'orphelin n'est plus dévoré du tuteur
UN, UNEL'un et l'autre rival, s'arrêtant au passage, Se mesure des yeux, s'observe, s'envisage
VALETValet souple au logis, fier huissier à l'église
VAPEURGirot en vain l'assure, et, riant de sa peur, Nomme sa vision l'effet d'une vapeur
VEILLERCes pieux fainéants.... Veillaient à bien dîner
VEINEDes veines d'un caillou qu'il frappe au même instant, Il fait sortir un feu qui pétille en sortant
VENT.... au printemps, quand Flore dans les plaines Faisait taire des vents les bruyantes haleines
VENTRELa cruche au large ventre est vide en un instant
VENTREEt dans le ventre creux du pupitre fatal Va placer de ce pas le sinistre animal
VERMEIL, EILLED'un vin pur et vermeil il fait emplir sa coupe
VERMILLONL'autre [Amour] broie en riant le vermillon des moines
VERSEREt dans leurs coeurs brûlants de la soif de plaider, [la sibylle] Verse l'amour de nuire et la peur de céder
VIDELa cruche au large ventre est vide en un instant
VIGILANT, ANTERien ne peut arrêter sa vigilante audace [de Louis XIV] : L'été n'a point de feux, l'hiver n'a point de glace
VIGILEÀ quoi bon ce dégoût et ce zèle inutile ? Est-il donc pour jeûner quatre-temps ou vigile ?
VINEUX, EUSEMais la nuit aussitôt de ses ailes affreuses Couvre des Bourguignons les campagnes vineuses
VISAGELa jeunesse en sa fleur brille sur son visage
VITREQuoi ! dit-elle d'un ton qui fit trembler les vitres....
VOILÀLa voilà donc, Girot, cette hydre épouvantable
VOIXLe zélé Gilotin, qui prend part à sa gloire, Pour lui rendre la voix fait rapporter à boire
VOLLà [La Nuit et le hibou] s'élançant d'un vol que le vent favorise
VOLERMarchez, courez, volez où l'honneur vous appelle

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