Définition de CONFESSER

DÉFINITIONS - REMARQUE - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : kon-fè-sé

DÉFINITIONS

1
Déclarer au tribunal de la pénitence. Confesser ses péchés.
2
Avouer une chose, la reconnaître, en convenir. Confesser son erreur. Appliqué à la question, il confessa tout.
Il voit bien qu'il a tort, mais une âme si haute N'est pas si tôt réduite à confesser sa faute
de Pierre CORNEILLE dans Cid, II, 7
Je confesserai tout, exils, assassinats, Poison même....
de Jean RACINE dans Brit. III, 3
Mais après tout, il faut le confesser, Tant de précaution commence à me lasser
de Pierre CORNEILLE dans Sertor. IV, 2
Non, il le faut ici confesser à sa gloire, Son coeur n'enferme point une malice noire
de Jean RACINE dans Brit. V, 3
J'espère que bientôt la triste renommée Vous fera confesser que vous étiez aimée
de Jean RACINE dans Bérén. IV, 5
Elle retire ses chers enfants, et confesse à cette fois que, parmi les plus mortelles douleurs, on est encore capable de joie
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Reine d'Anglet.
Sémantique : Fig. et familièrement. Confesser la dette, avouer un tort, convenir d'un fait qu'on voulait cacher.
3
Faire acte public d'adhésion à une doctrine, à une religion. Il ne craignit pas de confesser sa foi.
Confesser Jésus-Christ, proclamer hautement la foi chrétienne en face de la persécution.
Ce n'est pas le sang transmis à une longue postérité qui fait fructifier l'Évangile ; mais c'est plutôt le sang répandu pour le confesser
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Variat. Avert. V, § 25
Y a-t-il de la honte à confesser votre saint nom ?
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Car. Resp. hum.
Oser confesser Dieu chez les philosophes
de Jean-Jacques ROUSSEAU dans Ém. IV
Nature : Absolument.
La religion dont le premier acte est de croire, comme le second est de confesser
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Variat. V, § 32
4
Confesser quelqu'un, se dit du prêtre qui reçoit la confession. Et absolument, ce prêtre dit la messe, mais ne confesse pas.
Sémantique : Par extension, obtenir un aveu, un renseignement. On le mit avec un agent de police qui le confessa et sut tout ce qu'il fallait savoir.
De m'avoir confessé ne te vante pas tant : Tel se croit confesseur qui n'est que pénitent
de PONS dans (de Verdun), Poésies.
Sémantique : Familièrement. C'est le diable à confesser, se dit d'un aveu ou d'un résultat difficile à obtenir.
5
Se confesser, Nature : v. réfl. Faire sa confession au prêtre. Il est allé se confesser.
Et retomber demain dans les mêmes faiblesses Dont tu te viens de confesser
de Pierre CORNEILLE dans Imit. I, 22
Sémantique : Familièrement, se confesser au renard, découvrir ses sentiments à une personne adroite ou fourbe qui en peut faire son profit et qui abuse de notre sincérité pour nous nuire. Locution tirée de l'ancien et célèbre poëme satirique du Renart, où en effet le renard se déguise en confesseur et mange son pénitent.
S'avouer, se reconnaître.
Je ne veux plus, seigneur, me confesser coupable
de Pierre CORNEILLE dans Médée, II, 6
Qui se confesse traître est indigne de foi
de Pierre CORNEILLE dans Nicom. III, 8
Massillon lui en avoua la cause ; se confessa, comme le berger de la Fable, du petit grain d'ambition qu'il avait eu
de Jean Le Rond D'ALEMBERT dans Acad. V, p. 39

REMARQUE

1
C'est une grosse faute de prendre confesser pour un verbe neutre, et de dire : avez-vous confessé ? au lieu de : vous êtes-vous confessé ?

HISTORIQUE

1
XIIe s.
À confesser mout tost [il] la comanda [à un archevêque]
dans Ronc. p. 175
Quant toutes confiessées furent....
dans Lai d'Ignaur
2
XIIIe s.
Confesse-toy souvent, et eslis confession preudomme
de Jean, PRINCE DE JOINVILLE dans 300
Il y avoit tout plein de gens qui se confessoient à un frere de la Trinité
de Jean, PRINCE DE JOINVILLE dans 246
3
XIVe s.
Et est celui qui est veritable et en vie et en paroles, et confesse ses bons faiz, et ne les fait ne plus grans ne plus petis que il sont
de Nicolas ORESME dans Eth. 134
Et se les autres choses prouvables sont ainsi lessées comme confessées
de Nicolas ORESME dans ib. 192
Par aventure pourroit bien aucun dire et confessier que felicité est très grant bien
de Nicolas ORESME dans ib. IX, 15
Il li sembloit que li Latin confessoient Rome estre le chief de l'empire
de Pierre BERCHEURE dans f° 22, recto.
4
XVe s.
Je confesse bien que tousjours en y a, en telles mutations, qui en ont joye....
de Philippe de COMMINES dans VIII, 17
5
XVIe s.
Le translateur tant grec que latin a souvent pris ce mot de confesser pour louer
de Jean CALVIN dans Instit. 492
Son feu, je le confesse, est plus actif, plus cuisant....
de Michel de MONTAIGNE dans I, 208
Il n'en confesse que trop par ses vers
de Michel de MONTAIGNE dans I, 209
Elle confessoit que ce soldat ne l'avoit encores pressée que de requestes
de Michel de MONTAIGNE dans II, 5
Il me confessera, s'il parle en conscience, que....
de Michel de MONTAIGNE dans II, 229
Quand je me confesse à moy religieusement, je treuve....
de Michel de MONTAIGNE dans III, 87
Et quoy, Clymene, auras-tu point de honte De confesser qu'amour soit ton vainqueur ?
de Pierre de RONSARD dans 630
Et ceux qui seroient atteints et convaincus ou confessans [de protestantisme] leur faire donner la question, couper la langue, et brusler après à petit feu
de CONDÉ dans Mémoires, p. 546

ÉTYMOLOGIE

1
Provenç. confessar, cofessar ; espagn. confesar ; ital. confessare ; du supin confessum, de confiteri, avouer, de cum, et fateri, avouer.

Synonymes de CONFESSER

Termes proches de CONFESSER