L'oeuvre Le légataire universel de Jean-François REGNARD
Ecrit par Jean-François REGNARD
Date : 1708
Citations de "Le légataire universel"
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Utilisé pour le mot | Citation |
ACCOUCHER | Mais enfin j'accouche d'un dessein Qui passera l'effort de tout le genre humain |
ALGARADE | Je ne me trompe point ! - Oui, ventrebleu, c'est moi, Vous venez de me faire une rude algarade |
APPROCHE | Ma foi, pour te servir j'ai diablement couru ; Ces notaires sont gens d'approche difficile |
BALSAMIQUE | Certaine quiétude et douce et balsamique |
BANAL, ALE | De plus certain procès qu'on m'a sottement fait Pour certain four banal sis en mon territoire |
BAS, BASSE | Quoi ! l'oncle de Messieurs serait défunt ! - Hélas ! Il ne vaut guère mieux, tant le pauvre homme est bas ! |
BOUQUER | Au procès qu'il nous ont sottement intenté, Moi seul j'ai fait bouquer toute la faculté |
BRAS | Tu m'as abandonné dans un grand embarras ; Un malheureux neveu m'est tombé sur les bras |
BRISÉES | Et qu'as-tu su répondre à ces belles pensées ? - Que je ne voulais point aller sur vos brisées |
CACOCHYME | Il garde le dernier, et ce corps cacochyme Est à son art fatal dévoué pour victime |
CARCAN | La mauvaise famille est du Maine et de Caen ; Oui, tous ces forçats-là méritent le carcan |
CLAIR, CLAIRE | Lesquels deux mille écus Du plus clair de mon bien seront pris et perçus |
CLAUSE | Sans laquelle clause Le présent testament sera nul, et pour cause |
CLIQUE | Le diable avec sa clique, et réduit à ce point, Fort inutilement s'y casserait la tête |
COMÉDIEN, IENNE | Si j'étais à la place de vous autres comédiens, j'aimerais mieux tirer la langue d'un pied de long que de représenter de pareilles sottises |
CONSCIENCE | Il fait trop cher mourir, ce serait conscience ; Jamais de mon vivant je n'aimai la dépense |
CONVENIR | Convenons de nos faits avant que de rien rendre |
CONVOLER | À vingt ans mon mari m'a laissé mère et veuve... ; Et faite comme on est, ayant quelques appas, On aurait pu trouver à convoler de reste |
COUCHER | Dans peu de temps, j'espère Y voir coucher [dans un testament] mon nom en riche caractère |
COURU, UE | Les maris aujourd'hui, monsieur, sont si courus ; Et que peut-on, hélas ! avoir pour vingt écus ? |
COUSU, UE | Lisette, quelque temps tiens la bouche cousue, Si tu peux ; va fermer la porte de la rue |
CUISINE | Si c'est sur mon bien seul qu'il fonde sa cuisine, Je t'assure déjà qu'il mourra de famine, Et qu'il n'aura pas lieu de rire à mes dépens |
DÉCHIFFRER | Cela vaut-il le soin de vous tant préparer ? Donnez-moi le billet, je vais le déchiffrer |
DÉGUERPIR | Qu'on se garde surtout de me mettre trop près De quelque procureur chicaneur et mauvais ; Il ne manquerait pas de me faire querelle ; Ce serait tous les jours procédure nouvelle, Et je serais encor contraint de déguerpir |
DEMANDER | Je dois quatre cents francs ! c'est une fourberie.... Je ne sais pas, au vrai, si vous les lui devez, Mais il me les a, lui, mille fois demandés |
DÉMEMBRER | Ah ! monsieur, touchez là.... - Cet homme assurément prétend me démembrer |
DETTE | Je veux premièrement qu'on acquitte mes dettes |
DEUIL | Une dame là-bas, monsieur, avec sa suite, Qui porte le grand deuil, vient vous rendre visite |
DEVOIR | Je dois quatre cents francs à mon marchand de vin, Un fripon qui demeure au cabaret voisin |
DIABLE | Entre tant de parents ce serait bien le diable, S'il ne s'en trouvait pas quelqu'un de raisonnable |
DIRE | .... Va, tranquillise-toi ; Ce que j'ai dit est dit ; repose-toi sur moi |
DISTRIBUTION | .... La consolation D'avoir fait de ses biens la distribution Répand au fond du coeur un repos sympathique, Certaine quiétude et douce et balsamique |
DIURÉTIQUE | Quelque bon lavement fort et diruétique ; Voilà ce qu'il vous faut |
DOMMAGEABLE | ....As-tu perdu l'esprit De faire un testament qui m'est si dommageable ? |
DROIT, DROITE | Procréez des enfants Qui puissent hériter de vous en droite ligne |
ÉMOUVOIR | Et je vais lui dicter une lettre d'un style Qui de madame Argante émouvra bien la bile |
ENGEANCE | De tous collatéraux l'engeance est trop maligne |
ESPRIT | La nièce aura l'esprit mieux fait que le neveu |
ESTOMAQUER (S') | Il ne faut point, monsieur, s'estomaquer si fort ; On peut en un moment nous mettre tous d'accord |
ÉVAPORER | Laissons évaporer un peu sa bile émue |
EXORBITANT, ANTE | Vingt mille écus ! le legs serait exorbitant |
FENDRE | Ce discours me fend l'âme, hélas ! mon pauvre maître ! |
FENDRE | Ah ! quel coeur de rocher et quelle âme assez noire Ne se fendrait en quatre en entendant ces mots ? |
FESSER | Je sais que pour un sol, d'une ardeur héroïque, Vous vous feriez fesser sur la place publique |
FORT, ORTE | Qui peut en fourberie être si fort que toi ? |
FRONT | Il est certains esprits qu'il faut prendre de biais, Et que, heurtant de front, vous ne gagnez jamais |
FURETER | Que me sert-il d'avoir une avide cohorte D'héritiers qui toujours veille et dort à ma porte, Des gens qui, furetant les clefs du coffre-fort, Me détendront mon lit peut-être avant ma mort ? |
GLAPIR | À le bien mesurer, il [un apothicaire] n'est pas, que je crois, Plus haut que sa seringue et glapit comme trois |
HÉRITER | ....Procréez des enfants Qui puissent hériter de vous en droite ligne |
HÉRITIER, IÈRE | Que me sert-il d'avoir une avide cohorte D'héritiers qui toujours veille et dort à ma porte, De gens qui, furetant les clefs du coffre-fort, Me détendront mon lit peut-être avant ma mort ? |
HÉROÏQUE | Je sais que pour un sou, d'une ardeur héroïque, Vous vous feriez fesser dans la place publique |
HEURTER | Tout est-il mort ici, valet, laquais, servante ? J'ai beau heurter, crier, aucun ne se présente |
INTERDIRE | Nous avons résolu, d'une commune voix, De vous faire interdire, en observant les lois |
INTERLOQUÉ, ÉE | On plaide, et je me trouve enfin interloquée |
INTERLOQUER | Éraste : C'est un mot du barreau. - Lisette : C'est ce qu'il vous plaira, Mais juge, de ses jours, ne m'interloquera.... Et je ne veux jamais souffrir qu'on m'interloque |
INTESTAT | Ne voulant pas aussi décéder intestat |
INTITULÉ, ÉE | L'intitulé sera tel que l'on doit le faire, Et l'on le réduira dans le style ordinaire |
JUSTICE | Si la justice vient à connaître du fait, Elle est un peu brutale et saisit au collet |
LAISSER | Lui laissant tout mon bien, meubles, propres, acquêts |
LAMBEAU | Verrais-je d'un oeil sec déchirer par lambeaux Une succession qui doit, par parenthèse, Vous rendre un jour heureux et nous mettre à notre aise ? |
LARDON | Votre oncle, si l'on croit le lardon scandaleux, N'a pas été toujours impotent et goutteux |
LAXATIF, IVE | Je ne sais si la peur est un peu laxative |
LÉGATAIRE | Je fais mon légataire unique, universel, Éraste mon neveu |
LÉGER, ÈRE | Oui, depuis que j'ai pris ce généreux dessein, Je me sens de moitié plus léger et plus sain |
LÉGUER | Quoi ! moi j'aurais légué sans aucune raison Quinze cents francs de rente à ce maître fripon ! |
LÉNITIF, IVE | S'il lui fallait.... dans un péril extrême, Le moindre lénitif ou le moindre apozème |
LÉNITIF, IVE | Voilà tous bons billets que j'ai trouvés sur lui. - Souffrez que je partage avec vous votre ennui, Ce petit lénitif, en attendant le reste, Pourra nous consoler d'un coup aussi funeste |
LÉTHARGIE | Il faut donc que mon mal m'ait ôté la mémoire, Et c'est ma léthargie ? - Oui, c'est elle en effet |
LETTRE | Les lettres de répit qu'il prend contre la mort Ne lui serviront guère, ou je me trompe fort |
LIQUIDE | Quarante mille écus d'argent sec et liquide, De la succession voilà le plus solide |
LUMINAIRE | Si mon maître pouvait être fait légataire, Je ferais de bon coeur les frais du luminaire [du service] |
MAIN | Fais main basse sur tout : le bon homme a bon dos, Et l'on peut hardiment le ronger jusqu'aux os |
MANGER | J'étais bien résolu, plutôt que de plier, D'y manger ma boutique et jusqu'à mon mortier |
METTRE | Je suis, quand je m'y mets, plus têtu qu'une mule |
MORIBOND, ONDE | Que diantre voulez-vous que l'amour aille faire Dans un corps moribond à ses feux si contraire ? |
MORTUAIRE | Tu peux, quand tu voudras, appeler les notaires ; Me voilà maintenant en habits mortuaires |
NÉGLIGÉ, ÉE | De vos maux négligés vous guérirez sans doute ; Tâchons à réparer les forces quoi qu'il coûte |
NEZ | J'ai trouvé nez pour nez, Comme un grand revenant, Géronte sur ses pieds |
NOTAIRE | Géronte : Comment ! moi ! des bâtards ! - Crispin : C'est style de notaire |
NOUS | Ce que c'est que de nous ! moi, cela me confond |
NUBILE | Une fille nubile, exposée au malheur, Qui veut faire une fin en tout bien, tout honneur |
OBSTINER | Ne l'obstinez point ; je connais son esprit, Il le ferait, monsieur, tout comme il vous le dit |
OEUVRE | Vous repentiriez-vous d'avoir fait oeuvre pie ? |
ORDRE | Je veux pourtant songer à mettre ordre à mon bien, Avant qu'un prompt trépas m'en ôte le moyen |
PARALYSIE | Avez-vous oublié qu'une paralysie S'est de votre bras droit depuis un mois saisie ? |
PASSER | C'est à vous de sortir et de passer la porte |
PÂTE | Ne perdons point de temps ; que l'on m'habille en hâte, Monsieur, mettez la main, s'il vous plaît, à la pâte |
PERSONNE | Votre personne seule est le bien qui me flatte ; Et tous les vains brillants dont la fortune éclate, Ne sauraient éblouir un coeur comme le mien |
POSTÉRIEUR, EURE | Crispin : De ses bouillons de bouche, et des postérieurs, Tu prends soin ? - Lisette : De ma main il les trouve meilleurs ; Aussi, sans me targuer d'une vaine science, J'entends ce métier-là mieux que fille de France |
POSTHUME | Deux ans encore après j'accouchai d'un posthume |
PRENDRE | Ma colique m'a pris assez mal à propos |
QUART | Fi ! c'est trop des trois quarts [de la succession] pour ces deux cancres-là ! |
QUART | Et ce sont tous des ânes, Ou du moins les trois quarts |
QUE | Ce que c'est que de nous ! moi, cela me confond |
QUIÉTUDE | La consolation D'avoir fait de ses biens la distribution Répand au fond du coeur un repos sympathique, Certaine quiétude et douce et balsamique |
RATIFIER | Je ratifie en tout le présent testament, Et donne à votre hymen mon plein consentement |
RÉGIME | Il faut présentement songer à réparer Les désordres qu'a pu causer la maladie, Vous faire désormais un régime de vie, Prendre de bons bouillons, de sûrs confortatifs |
REMBRASSER | Il faut qu'en sa faveur Je t'embrasse et rembrasse, et, ma foi, de bon coeur |
REMÈDE | Un remède par moi lui vient d'être donné Tel que l'apothicaire en avait ordonné |
RONFLER | Il faut entendre aussi ronfler les violons, Et je veux avec vous danser les cotillons |
SALPÊTRIÈRE | Crispin : Ne faites point la fière ; On peut aussi vous mettre à la Salpêtrière. - Lisette : à la Salpêtrière. - Crispin : Oui, m'amie, et sans bruit ; De vos déportements on n'est que trop instruit |
SEC, SÈCHE | Quarante mille écus d'argent sec et liquide ! De la succession voilà le plus solide |
SOMMAIRE | Il a pour médecin pris un apothicaire Pas plus haut que ma jambe et de taille sommaire |
SUCCÉDER | Si ton dessein succède au gré de notre envie, Je veux te rendre heureux le reste de ta vie |
SURPRIS, ISE | De ces billets surpris on me croira complice : En restitution je suis encor novice |
SYNDÉRÈSE | Il s'élève aussi bien dans le fond de mon coeur Certain remords cuisant, certaine syndérèse, Qui furieusement sur l'estomac me pèse |
TABOURET | Un fauteuil près mon oncle ! un tabouret suffit |
TANT | Il a tant d'héritiers, le bon seigneur Géronte, Il en a tant et tant, que par fois j'en ai honte |
TANT | Déshéritant, en tant que besoin pourrait être, Parents, nièces, neveux, nés aussi bien qu'à naître |
TESTATEUR, TRICE | Et ledit testateur déclare en cet endroit Que de signer son nom il est dans l'impuissance, De ce l'interpellant au gré de l'ordonnance |
TOMBER | Tu m'as abandonné dans un grand embarras ; Un malheureux neveu m'est tombé sur les bras |
VALOIR | Je valais dans mon temps mon prix tout comme un autre |
VOIR | Eh bien ! mon oncle est-il en état d'être vu ? - Ah ! monsieur, depuis hier il est encor déchu |
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