Définition de BOUILLER.1

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DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE - SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE -

Prononciation : bar-bou-llé, ll mouillées, et non pas bar-bou-yé

DÉFINITIONS

1
Salir, souiller. Barbouiller d'encre une page. Il se barbouilla le front avec des mûres. Tous les vers dont il aura barbouillé le papier.
2
Étendre grossièrement une couleur avec une brosse. Barbouiller de noir le devant d'une boutique.
Nature : Absolument, peindre grossièrement.
Il barbouillera longtemps sans rien faire de reconnaissable
de Jean-Jacques ROUSSEAU dans Ém. II
En étudiant ils s'habituent à barbouiller
de Jean-Jacques ROUSSEAU dans ib. I
Je ne veux plus peindre ; mais je veux encore moins barbouiller
de Jean-Louis GUEZ de BALZAC dans Avis écrit.
Sémantique : Fig. Barbouiller le cerveau, troubler la tête.
[Gens qui] .... de lièvres cornus le cerveau nous barbouillent
de Abbé Mathurin RÉGNIER dans Sat. IX
Où diable a-t-il donc pris ce vilain mal [l'hypochondrie] ? - On dit Que tous les voyageurs se barbouillent l'esprit
de Noël LEBRETON, sieur de HAUTEROCHE dans Nobles de prov. II, 3
3
Faire beaucoup d'écritures inutiles.
Je ne barbouille que de misérables narrations
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans 447
Je me reproche fort d'avoir barbouillé deux tomes pour un seul homme, quand cet homme n'est pas vous
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Lett. Prusse, 21
Nature : Absolument. Cet auteur ne fait que barbouiller.
Écrire mal. Je ne puis lire son écriture, il barbouille.
4
Compromettre.
Le roi le voulut voir ; le père de Chavigny en fut surpris, car le jansénisme l'avait fort barbouillé avec lui
de Louis de Rouvroy, duc de SAINT-SIMON dans 53, 134
Je la connais ; elle se croit offensée, et elle est femme à vous barbouiller terriblement dans le monde
de Florent Carton, sieur d'Ancourt, dit DANCOURT dans le Chevalier à la mode, III, 2
5
Parler, exprimer d'une manière confuse. Il nous barbouilla je ne sais quelle excuse.
6
Nature : V. n. Prononcer d'une manière vicieuse ou peu distincte. Il ne peut pas dire quatre mots sans barbouiller.
7
Se barbouiller, Nature : v. réfl. Se barbouiller de confiture, de crème.
Sémantique : Fig. Se barbouiller de grec et de latin, en surcharger confusément sa mémoire.
Pour avoir employé neuf à dix mille veilles à se bien barbouiller de grec et de latin
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans F. sav. IV, 3
Sémantique : Fig. Cet homme s'est bien barbouillé, il a gravement compromis sa considération.
Dans le monde, à vrai dire, il se barbouille fort
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans Mis. II, 5

HISTORIQUE

1
XVIe s.
Cet argument seroit desja assez amplement deduit, n'estoit que les papistes nous barbouillent mettans en avant le concile de Nicene
de Jean CALVIN dans Instit. 63
Mais comme en l'eau elle [la grenouille] barbouille, Si fais-tu en l'art poëtique
de Clément MAROT dans III, 52
Si furent seize conjurez en tout, qui une nuict se barbouillerent le visage de suye
de Jacques AMYOT dans Cimon, 2
Comme qui diroit les barbouillez de suye
de Jacques AMYOT dans ib. 3

ÉTYMOLOGIE

1
Espagn. barbullar ; ital. barbugliare. De bar péjoratif (voy. BAR....), et l'ancien mot bouille, bourbier. Icelles femmes prindrent le cors du dit Vale et le porterent en ung boullon ou bourbier qui est en un boys près la dite maison, DU CANGE, bulio. Bouille est le latin bulla, bulle de l'eau bouillante, et de là, l'eau d'un bourbier. Le portugais bolha prouve que les deux ll du latin ont pu se mouiller.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

1
BARBOUILLER. - HIST. Ajoutez : XIVe s.
R. Berbouillé, couturiers de robe (1351)
de VARIN dans Archives administ. de la ville de Reims, t. III, p. 17 (Barbouillé est ici nom propre)
2
XVIe s. Ajoutez :
Si tout le papier que j'ay autresfois barbouillé pour les dames....
de Michel de MONTAIGNE dans I, 293
Toute cette fricassée que je barbouille ici n'est qu'un registre des essais de ma vie
de Michel de MONTAIGNE dans IV, 252

Synonymes de BARBOUILLER

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Phonétiquement proche de BARBOUILLER