Définition de TOT

DÉFINITIONS - REMARQUE - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : tô ; le t se lie : tô-t après

DÉFINITIONS

1
Dans peu de temps, promptement.
Ami, vous m'avez tôt quitté
Puisqu'il faut qu'il périsse, il vaut mieux tôt que tard
Qui tôt ensevelit, bien souvent assassine
Armande : Dépêchez. - Bélize : Faites tôt, et hâtez nos plaisirs
Qu'aux larmes, au travail le peuple est condamné.... Que, s'il n'est opprimé, tôt ou tard il opprime
Et, livrant au plaisir une ardente jeunesse, Tu crains d'être sage trop tôt
de LAMOTTE dans Odes, t. I, p. 370, dans POUGENS
L'idée que nous nous détruirons par notre propre anarchie, sera tôt abandonnée des souverains, quand ils verront que nous existons nonobstant les journées de juillet
de François René CHATEAUBRIAND dans Captivité de la duch. de Berry
Nature : Absolument. Tôt, faites vite, venez vite.
Je suivrai vos avis ; mais tôt, le besoin presse
Dis-moi ton ordre, tôt
2
Tôt après, peu de temps après.
La reine, ayant appris cette triste nouvelle, En reçut tôt après une autre plus cruelle
Tôt après il se tue lui-même
3
Au plus tôt, au plus vite.
4
De bonne heure. On ne peut pas dire qu'il soit tard, mais il n'est pas aussi tôt que vous le supposiez.
Il était un roi d'Yvetot, Peu connu dans l'histoire, Se levant tard, se couchant tôt, Dormant fort bien sans gloire
de Pierre Jean de BÉRANGER dans Roi d'Yv.
5
On le joint aux adverbes aussi, bien, si, et alors il forme un seul mot.
Aussitôt, voy. AUSSITÔT.
Bientôt, voy. BIENTÔT.
Sitôt voy. SITÔT, à son rang.
6
Plus tôt que plus tard, au plus vite.
[Il] Opina qu'il fallait, et plus tôt que plus tard, Attacher un grelot....
Locution singulière qui semble être pour : plutôt plus tôt que plus tard.

REMARQUE

1
Voltaire d'abord et des grammairiens après lui ont dit que tôt au positif n'était plus que du bas style, et qu'il ne s'employait guère que dans la locution : tôt ou tard. Mais ce mot est si commode, si bien autorisé par l'exemple de bons écrivains, qu'il doit être employé sans scrupule dans le style le plus élevé.

HISTORIQUE

1
Xe s.
Enz enl fou la getterent, com arde tost
dans Eulalie
Fendut que tost le volebat
dans Fragm. de Valenciennes, p. 469
2
XIe s.
... Pur le plus tost aler
dans Ch. de Rol. X
3
XIIe s.
Or, tost aux armes, chevalier et serjant
dans Ronc. p. 130
Sanglanz [il] ot les talons de tost esperoner
dans Sax. XII
Certes, seignor, dist-il, trop tost le saura-on
dans ib. XX
Mais quant li reis Henris vit bien e entendi Qu'il purreit remaneir tuz dis à Punteigni.... Al plus tost qu'il porra l'ostera de cel ni
dans Th. le mart. 94
4
XIIIe s.
Plus tost qu'il onque purent, [ils] font leur oirre aprester
dans Berte, III
Il s'assist au mangier ; si tost qu'il ot lavé [qu'il se fût lavé]....
dans ib. LXVII
5
XIVe s.
Celui qui se occupe en peu de besoingnes n'est pas hastif ne tost mouvant
Tost et tart [le matin et le soir]
6
XVe s.
Tost environ dix heures du matin
de Philippe de COMMINES dans I, 4
7
XVIe s.
Il departit si roiddement que ung guarrot d'arbaleste ne va plus toust
Je serois d'avis de nous retirer en pays estrange par forme de parenthese, et suivre l'ordonnance des medecins encontre la peste : tost, loin et tard

ÉTYMOLOGIE

1
Berry, toût ; provenç. et catal. tost ; ital. tosto ; du latin tostus, brûlé, par assimilation de la rapidité de la flamme ; c'est ainsi que, dans l'ancien français, on a dit chaut pas, pour rapidement ; que Dante a dit impresa tosta, entreprise rapide : la impresa, Che fu nel cominciar cotanto tosta, Inf. II, 4 ; et qu'au XVIe siècle on a dit tostif, pour hâtif ; de sorte qu'il est inutile de songer, comme fait Diez, en cas qu'on récuserait tostus, à tot-cito, composé de totus et cito, tout-vite.

Synonymes de TÔT

Phonétiquement proche de TÔT