Définition de TARIRE

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DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : ta-rir

DÉFINITIONS

1
Mettre à sec. Tarir un étang, un puits.
D'un ruisseau qui peut nuire interrompez la course, Et, pour faire encor mieux, tarissez-en la source
de BOURSAULT dans És. à la cour, v, 6
Sémantique : Par extension.
Tarir les larmes, les pleurs, faire cesser de pleurer Peuples, que cette belle fête à jamais tarisse vos pleurs
de François de MALHERBE dans III, 1
Mes soins avec le temps pourront tarir ses larmes
de Pierre CORNEILLE dans Théod. v, 7
À force de pleurer on tarit les larmes
de Pierre de MARIVAUX dans Marianne, 6e part.
Si je peins la bienfaisance Et les pleurs qu'elle tarit
de Pierre Jean de BÉRANGER dans Halte-là.
Tarir ses larmes, ses pleurs, cesser de pleurer.
Apaisez vos soupirs et tarissez vos larmes
de Pierre CORNEILLE dans Illus. com. III, 1
Sémantique : Fig.
Peuple, fais voir ta joie à ces divinités Qui vont tarir le cours de tes calamités
de Pierre CORNEILLE dans Toison d'or, Prol. sc. 4
Depuis ce jour fatal qui changea votre choix en tristesse, et qui tarit toutes les ressources de votre fortune
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Carême, Prière 2
Voulez-vous [ ô Seigneur] tarir la source de la race royale ?
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Orais. funèb. Louis XI
Je dis : voilà le vice ; il use le bonheur, Il tarit l'avenir
de Jacques DELILLE dans Imag. VI
2
Nature : V. n. Être mis à sec, cesser de couler. Cette source a tari hier. Cette source est tarie depuis hier.
Ne sais-tu pas que mon armée ne pouvait en un repas se désaltérer sans faire tarir des rivières ?
de François de Salignac de La Mothe FÉNELON dans Dial. des morts anc. (Xercès, Léonidas).
Il y a des vaches dont le lait tarit absolument un mois ou six semaines avant qu'elles mettent bas
de Georges Louis Leclerc, comte de BUFFON dans Quadrup. t. I, p. 194
Que deviendraient ces enfants eux-mêmes, privés d'une mamelle qui tarirait en chemin ?
de Guillaume Thomas, abbé RAYNAL dans Hist. phil. XV, 4
Sémantique : Par extension.
Rien ne tarit sitôt que les larmes
de Claude Favre de VAUGELAS dans Q. C. v, 5
C'est trop verser de pleurs, il est temps qu'ils tarissent
de Pierre CORNEILLE dans Poly. II, 4
3
Sémantique : Fig. Cesser, s'arrêter, en parlant de quelque chose comparée à une source.
Ce fertile sujet ne tarira jamais
de Jean de LA FONTAINE dans Contr.
Un mensonge capable de faire tarir ces charités
de Blaise PASCAL dans Prov. X
On vit tarir tout d'un coup les principales sources de la charité
de Esprit FLÉCHIER dans Lamoignon.
Les campagnes sont en friche.... le commerce tarit
de François de Salignac de La Mothe FÉNELON dans Tél. XI
La vieillesse languissante et ennemie des plaisirs.... fait tarir dans ton coeur la source de la joie
de François de Salignac de La Mothe FÉNELON dans ib. XIX.
Ne point tarir sur un sujet, en parler sans cesse, y revenir souvent.
Les hommes ne tarissent point en sots raisonnements sur les affaires présentes
de Françoise d'Aubigné, marquise de MAINTENON dans Lett. à Mme la marquise de Dangeau, 11 juin, t. VII, p. 64, dans POUGENS.
On m'assure qu'il ne tarit point sur vos louanges
de Françoise d'Aubigné, marquise de MAINTENON dans Lett. au cardinal de Noailles, 25 déc. 1695
Tandis qu'une âme juste.... ne peut tarir sur les récits de ses faiblesses
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Carême, Confession.
Nature : Absolument. Il ne tarit point, il parle sans cesse de l'objet dont il s'agit.
Le petit abbé y sera avec ses contes ; je ne sais où il les prend, mais il ne tarit point
de Denis DIDEROT dans Lett. à Mlle Voland, 26 sept. 1762
L'entretien tarit, on n'a plus rien à se dire, on ne sait que se dire.
Ce n'était pas que l'entretien tarît entre nous, et qu'elle parût s'ennuyer dans nos promenades
de Jean-Jacques ROUSSEAU dans Conf. IX
La conversation des amis ne tarit jamais, disent-ils
de Jean-Jacques ROUSSEAU dans Hél. v, 3
4
Se tarir, Nature : v. réfl. Devenir à sec, cesser de couler. Cette source s'est tarie.
Il y a encore une autre espèce de larmes qui n'ont que de petites sources, qui coulent et se tarissent facilement
de François, duc de LA ROCHEFOUCAULD dans Réfl. mor. n° 133

HISTORIQUE

1
XIIIe s.
Tout entour point l'erbe menue Qui vient pour l'iaue espesse etdrue, Et en iver ne puet morir, Ne que l'iaue ne puet tarir
dans la Rose, 1544
Et jamais n'est tarie Ma dolors ne garie
de RUTEBEUF dans Théoph.
2
XVIe s.
Les fonteines tarissent de tout point
de Jacques AMYOT dans Cam. 5
L'on y void continuellement de nouveaux jettons qui poussent et croissent, et des vieux qui tarissent et meurent
de Olivier DE SERRES dans 564
Pour vous l'air se corrompe et le feu s'amortisse, La terr se desseiche, et la mer se tarisse
de Joachim DU BELLAY dans III, 74, recto.
Et disoit on, s'il [l'empereur Julien] eust gaigné la victoire contre les Parthes, qu'il eust faict tarir la race des boeufs au monde, pour satisfaire à ses sacrifices
de Michel de MONTAIGNE dans III, 83

ÉTYMOLOGIE

1
Berry, tairir, térir ; provenç. tarir ; de l'anc. haut-allem. tharrjan, dessécher.

Synonymes de TARIR

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