Définition de LPHANTOGRAPHIE

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : ja-zé

DÉFINITIONS

1
Causer, babiller.
Les oisillons, las de l'entendre, Se mirent à jaser aussi confusément Que faisaient les Troyens quand la pauvre Cassandre Ouvrait la bouche seulement
Caquet bon bec alors de jaser au plus dru Sur ceci, sur cela, sur tout....
de Jean de LA FONTAINE dans ib. XII, 11
Car madame à jaser tient le dé tout le jour
Ah ! jamais les amants ne sont las de jaser
On sentait qu'elle ne jasait tant que parce qu'elle avait l'innocente faiblesse d'aimer à parler
L'enfant qui jase et le vieillard qui radote n'ont ni l'un ni l'autre le ton de la raison
de Georges Louis Leclerc, comte de BUFFON dans Nature des animaux.
J'attends ici quelque chose ; et deux hommes qui jasent sont moins suspects qu'un seul qui se promène ; ayons l'air de jaser
Sémantique : Fig. Vous jasez bien à votre aise, vous avez les pieds chauds, se dit à quelqu'un qui prend ses aises quand les autres se donnent de la peine.
2
Dire, révéler quelque chose qu'on devait tenir secret.
Je voulais ne rien dire et ne pas t'accuser, Et pour ton intérêt l'empêcher de jaser
C'est bien dit, elle est fille, elle pourrait jaser
de LEGRAND dans Roi de Cocagne, II, 1
Mais quoi ! vous ne pouvez rien taire ; un peu de discrétion est bien rare aujourd'hui ; les gens crèveraient plutôt que de ne point jaser, et vous tout le premier
de Paul Louis COURIER dans Seconde lettre particulière.
Faire jaser quelqu'un, lui faire dire des choses qu'il aurait intérêt de ne pas dire.
Je suis discrète, quand on me demande le secret ; non, rien ne me ferait jaser
Chut mes amis, il [un vin] fait jaser à table ; C'est un agent provocateur
de Pierre Jean de BÉRANGER dans Agent prov.
3
Faire des remarques malignes, plus ou moins médisantes.
Cela pourra d'abord faire jaser, Mais tout s'apaise et tout doit s'apaiser
Quel scandale ! comme on va jaser dans le quartier !
de PICARD et MAZÈRES dans Trois quartiers, I, 12
4
Prononcer des paroles humaines, en parlant du geai, de la pie, du perroquet, du merle et autres oiseaux. Cette pie jase tout le jour.
L'on ne doit pas attribuer à la structure particulière de nos organes la formation de notre parole, dès que le perroquet peut la prononcer comme l'homme : mais jaser n'est pas parler
Jaser comme une pie, comme une pie borgne, c'est-à-dire parler beaucoup, babiller.

HISTORIQUE

1
XVIe s.
Oyr jazer un ruisseau qui murmure
de Pierre de RONSARD dans 739
Grenouilles qui jasez quand l'an se renouvelle
de Pierre de RONSARD dans 297
Ce qu'ils ont accoutumé de jaser, de recompenser Dieu par oeuvres de supererogation, n'est gueres plus ferme

ÉTYMOLOGIE

1
Provenç. gasar. On a proposé l'italien gazza, pie, mais l'italien n'a pas gazzare, et gazza eût donné en français gacer, jacer. Ayant rejeté gazza, Diez tire le mot du scandinave gassi, qui signifie jars et caqueteur ; mais jaser paraît tenir à gazouiller, et pour ce radical jas ou gaz, on a une dérivation celtique qui, étant directe, paraît préférable : breton, geiz, geid, gazouiller ; kymri, gyth, murmure.

Synonymes de JASER

Termes proches de JASER

Phonétiquement proche de JASER