Définition de INCONSTANCE

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE - SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE -

Prononciation : in-kon-stan-s'

DÉFINITIONS

1
Facilité à changer, en parlant des personnes.
Je te parlais l'autre jour de l'inconstance prodigieuse des Français sur leurs modes
de Charles-Louis de Secondat MONTESQUIEU dans Lett. pers. 100
L'enfant, au milieu de ces trésors, ne sachant sur quel objet fixer son choix, voulant jouir de tout, ne jouissait de rien, et s'accoutumait à l'inconstance qui ne peut que fatiguer et ne satisfait jamais
de Stéphanie Félicité Ducrest de St-Albin, comtesse de GENLIS dans Adèle et Théod. t. II, p. 2, dans POUGENS
N'as-tu pas vu son inconstance [du peuple] De l'héréditaire croyance Éteindre les sacrés flambeaux, Brûler ce qu'adoraient ses pères, Et donner le nom de lumières à l'épaisse nuit des tombeaux ?
de Alphonse de LAMARTINE dans Médit. I, 19
Il se dit des choses en un sens analogue. L'inconstance du temps, des saisons. L'inconstance de la fortune. L'inconstance des modes.
J'ai longtemps contemplé l'inconstance des choses
de François L'Hermite, sieur du Soliers, dit TRISTAN L'HERMITE dans M. de Chrispe, III, 1
2
Plus particulièrement. Abandon d'une affection amoureuse.
L'inconstance jamais n'a de mauvaise excuse
de Pierre CORNEILLE dans Perthar. II, 1
Ce vif ressentiment qu'excite l'inconstance
de Pierre CORNEILLE dans Tois. d'or, V, 1
Il me faut, pour mon honneur, prévenir l'éclat de son inconstance
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans Bourg. gent. III, 9
Et, fixant de ses voeux l'inconstance fatale, Phèdre depuis longtemps ne craint plus de rivale
de Jean RACINE dans Phèdre, I, 1
Même il n'y avait point dans sa langue [celle des Hurons] de terme qui signifiât inconstance ; ces derniers mots plurent extrêmement à Mlle de Saint-Yves
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Ingénu, 1
3
Acte d'inconstance. Cette femme n'a plus voulu se fier à lui après son inconstance.
Une foi vive est le fondement de la stabilité que nous admirons [dans la reine] ; car d'où viennent nos inconstances, si ce n'est de notre foi chancelante ?
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Mar.-Th.
4
Sémantique : Terme d'histoire naturelle. Variation de certains caractères qui n'ont rien de fixe, dans les végétaux ou les animaux. L'inconstance est d'autant plus prononcée que les individus ont été plus profondément modifiés par la culture ou par la domesticité.

HISTORIQUE

1
XVe s.
C'est bon de recourir aux saints martyrs contre inconstance et pusillanimité
de GERSON dans dans le Dict. de DOCHEZ.
2
XVIe s.
Que je hay l'inconstance, et que j'estime fous Ceux qui chassent partout d'une queste incertaine ! Quand on n'a point d'amour, tel pourchas n'est que paine ; La seule affection, c'est ce qui le rend doux
de Philippe DESPORTES dans Diane, II, 66
Je crois des hommes plus malayséement la constance que toute aultre chose, et rien plus ayséement que l'inconstance
de Michel de MONTAIGNE dans II, 2

ÉTYMOLOGIE

1
Lat. inconstantia, de inconstans, inconstant.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

1
INCONSTANCE. - HIST. Ajoutez :
2
XIIIe s.
S'il [le diable] voit en vous point d'inconstance, De tiex penses [pensées] vous enverra, Par quoi moult tost vous souspenra [surprendra]
de GAUTIER DE COINSY dans les Miracles de la sainte Vierge, p. 717, éd. abbé Poquet.
3
XIVe s.
Après se sist varieté... C'est celle qui tost se remue.... Aucuns la nomment inconstance
dans Fauvel, dans Jahrb. für roman. literatur, t. VII, p. 445

Synonymes de INCONSTANCE

Termes proches de INCONSTANCE