Définition de ENRAG, E

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DÉFINITIONS -

Prononciation : an-ra-jé, jée

DÉFINITIONS

1
Qui est affecté de la rage. Un chien enragé.
Sémantique : Fig. Un chien enragé, un fort méchant homme.
Sémantique : Populairement. Il a mangé de la vache enragée, c'est-à-dire il a beaucoup souffert de privations et de fatigues ; locution prise peut-être de ce que, disant : c'est de la vache, pour de la mauvaise viande, on aura dit de la vache enragée, pour de la très mauvaise viande.
2
Sémantique : Fig. Très irrité.
....Rustan est enragé de voir Que vous nous commandez avec tant de pouvoir
de Jean de MAIRET dans Solim. III, 2
Il a été enragé qu'on ne l'ait pas fait chef d'escadre
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans 177
Le chevalier est bien enragé de n'être point brigadier
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans 256
Ils sont enragés à force d'être devenus méchants
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans 326
Être enragé contre quelqu'un, être très animé contre lui.
Toutes les dames de la cour étaient enragées contre elle
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans 419
3
Qui tient à une chose avec une sorte de rage.
Il faut être bien enragée pour aimer la vie autant qu'on fait
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans 140
4
Très violent, excessif, en parlant des personnes.
Savez-vous sous quel joug cet hymen nous a mis ? De nos plus enragés et mortels ennemis
de Jean de ROTROU dans Antig. II, 4
Bavard enragé, laissez-nous
de Pierre Augustin Caron de BEAUMARCHAIS dans Mar. de Figaro, I, 3
Il se dit aussi des choses.
Je suis du tout en proie à ma peine enragée
de Abbé Mathurin RÉGNIER dans Dial.
L'instinct enragé qui meut ses passions Ne mettra plus de borne à vos prétentions
de Jean de ROTROU dans Vencesl. III, 7
Il fait une dépense enragée
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans 589
Il a fait ici un temps enragé depuis trois jours : les arbres pleuvaient dans le parc, et les ardoises dans le jardin
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans Lett. 8 janvier 1676
Maudit sonneur, qui fait un bruit enragé
de Jean de LA BRUYÈRE dans Théophr. 25
Une musique enragée ou d'enragé, musique bruyante et discordante ; se dit aussi du tapage.
5
Nature : Substantivement. Un enragé, une enragée, une personne atteinte de la rage.
Sémantique : Fig. Celui, celle qui se livre à des actions violentes ou folles.
Tandis qu'Achillas même, épouvanté d'horreur, De ces quatre enragés admire la fureur
de Pierre CORNEILLE dans Pomp. II, 2
Comment ! ces enragés Gisent-ils déjà morts l'un par l'autre égorgés ?
de Jean de ROTROU dans Antig. I, 2
Sers-toi d'une enragée et d'une furieuse
de Jean de ROTROU dans Herc. mour. II, 2
Hé bien ! ne voilà pas mon enragé de maître ?
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans l'Ét. v, 7
Mon maître est un vrai enragé, d'aller se présenter à un péril qui ne le cherche pas
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans Don Juan, III, 3
L'enragé qu'il était, né roi d'une province Qu'il pouvait gouverner en bon et sage prince, S'en alla follement, et pensant être Dieu, Courir comme un bandit qui n'a ni feu ni lieu
de Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX dans Sat. VIII
Votre monsieur le marquis aime la musique et la danse comme un enragé
de Florent Carton, sieur d'Ancourt, dit DANCOURT dans Opéra de village, sc. 2
Crier comme un enragé, jeter les hauts cris.

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