Définition de DCHIFFRABLE

DÉFINITIONS - SYNONYME - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE - SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE -

Prononciation : ê-z'

DÉFINITIONS

1
Qui a de l'aise, qui est content. Combien il sera aise, en apprenant cette nouvelle ! Je suis aise que vous ayez réussi. Cela me rend fort aise.
On peut juger si Camille était aise
de Jean de LA FONTAINE dans Court.
Elle était aise de parler à quelqu'un
Elle ne pouvait rien promettre qui me fit si aise
Ce que vous me dites me fait aise
Votre lettre me trouvera bien sain et me fera bien aise
Elle en sort plus aise de s'être acquittée d'un devoir onéreux où elle n'a trouvé rien de plus consolant que le plaisir de le voir finir
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Car. Chute, Tiédeur.
Cette joie d'un père toujours aise de voir ses enfants
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Conf. Zèle pour les âmes.
Aussi aise d'être employé aux ministères les plus obscurs qu'aux plus éclatants
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Conf. Vices.
Je suis bien aise d'apprendre cela
Je suis bien aise de cette rencontre
J'ai voulu vous parler en secret d'une affaire, Et suis bien aise ici qu'aucun ne nous éclaire
Mais vous seriez pour lui fort aise d'obéir
Je serai fort aise de vous dépeindre ce pays
Vous serez bien aise de recevoir Nestor
On fut aise de le visiter, avant que la cour y vienne
Je suis aise que, veut le subjonctif : Il est bien aise que vous lui ayez écrit.

SYNONYME

1
AISE, CONTENT. On donne aussi ravi comme synonyme ; mais ravi est un terme d'une bien plus grande énergie et sur lequel personne ne peut se tromper. Aise et content expriment tous deux un état qui affecte l'âme agréablement ; mais on aura une idée de la nuance qui les sépare en comparant ces deux exemples : Je suis content de mon sort ; je suis aise de mon sort ; le premier signifie que mon sort me satisfait et que je ne désire rien de plus ; le second signifie que mon sort me cause un sentiment de bien-être qui dépasse le contentement. Là est la distinction entre les deux termes, qui se manifeste aussi dans cette phrase : Je suis aise que vous soyez content de moi.

HISTORIQUE

1
XIIIe s.
Or est ele mout aise, mais tost sera dolente
dans Berte, X
Je ne sui pas si aise com le poisson qui noe [nage]
dans ib. XXXIII
Et mais [elle] ne sera aise de ci qu'aura seü Se c'est Berte sa fille
dans ib. CXXIII
Je vous di que soiés tout aese, que vostre estat plet miex à nostre seigneur en ce cas que ne fait le mien
2
XVe s.
Comment ils pourroient faire pont pour passer cette riviere et les crolieres [fondrières] plus aise et plus seurement
de Jean FROISSART dans J, I, 133
Et la tint toute aise selon son estat [le sire d'Aubrecicourt qui reçut la reine Isabelle]
Et si en mourray plus aise [si vous accomplissez mon voeu]
Un souper est tantost passé, vous serez demain plus aise [mieux traité]
de LOUIS XI dans Nouv. XCIX.
3
XVIe s.
Des tristes tristeur destournoit, Et l'homme aise en aise tenoit
de Clément MAROT dans III, 232
La bonne comtesse a esté très aise de veoir que le roy se porte bien
Je suis bien aise que vous estes de mon opinion
Auguste fut bien ayse d'avoir trouvé un....
de Michel de MONTAIGNE dans I, 129
Ceux là sont pleins et ayses [riches] qui peuvent non pas seulement entretenir leur maison, mais encores la combler de reserves
Les uns bien aises de son malheur
de Jacques AMYOT dans Timol. 20

ÉTYMOLOGIE

1
Provenç. ais (voy. AISE, s. f.).

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

1
AISE. - ÉTYM. Ajoutez : M. Bugge (Romania, juill.-oct. 1875, p. 349) propose pour étymologie de ce mot d'origine obscure le latin ansa, anse, poignée, prise : " Asa, latin vulgaire, voy. Appendix Probi dans KEIL, Gramm. lat. IV, 198, 9 : ansa, non asa.... Le mot latin a aussi la notion de facilité, d'occasion, par ex. Plaute, Persa, IV, 4, 121 : quaerere ansam ut infectum faciat. Dans cette acception figurative, les langues romanes n'emploient pas le primitif ansa, mais un dérivé asium, féminin asia. Asium, asia est dérivé de asa, ansa, à l'aide du suffixe io, ia ; comparez le lat praesepium, de praesepe, occipitium, de occiput, etc.... Dans l'exemple : Jamais n'aurons tel aise de nos hontes vengier (XIIe s.), le sens du vieux français aise correspond à l'acception figurative du lat. ansa ; et de même le provençal aisina a la notion de facilité, d'occasion. M. Darmesteter a prouvé que le français aise avait signifié espace vide aux côtés de quelqu'un ; d'où les expressions être aux aises de quelqu'un, c'est-à-dire à côté de lui ; être à son aise, proprement avoir de la place pour remuer les bras (voy. Romania, I, 157). "