L'oeuvre Les rêveries d'un promeneur solitaire de Jean-Jacques ROUSSEAU
Ecrit par Jean-Jacques ROUSSEAU
Date : 1782
Citations de "Les rêveries d'un promeneur solitaire"
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Utilisé pour le mot | Citation |
AFFICHÉ, ÉE | Quand une fois ma personne fut affichée par mes écrits |
AIDER | Il parut sensible à l'attention que j'eus de lui aider à sortir du bateau |
ALANGUISSEMENT | Un tiède alanguissement énerve toutes mes facultés, et l'esprit de vie s'éteint en moi par degrés |
AMPOULÉ, ÉE | Jouet de leurs caresses traîtresses, de leurs compliments ampoulés |
ANFRACTUOSITÉ | Je m'enfonçai dans les anfractuosités de la montagne |
APPENDICE | Ces feuilles peuvent être regardées comme un appendice de mes confessions |
ARRHES | Mes premiers services n'étaient à leurs yeux que des arrhes de ceux qui les devaient suivre |
BAISSER | Averti par le baisser du soleil de l'heure de la retraite |
BASSINER | Après avoir bien bassiné ma plaie |
BAVEUX, EUSE | Du sang, de baveuses et livides chairs |
BOUCHÉ, ÉE | Je n'étais pas assez bouché pour ne pas sentir cela |
BOUQUINERIE | Au lieu de cette bouquinerie, j'emplissais ma chambre de fleurs |
BOURDAINE ou BOURGÈNE | Des promenades au milieu des marceaux, des bourdaines |
BRODER | Ne se permettre aucune fiction, ne broder aucune circonstance |
CABRER (SE) | Je payai [pour lui], en tremblant de le cabrer |
CALANDRE | J'étais à l'étendage dans la chambre de la calandre |
CARCASSE | Les médecins à qui je laissais gouverner ma carcasse |
CARPIER | Nous fûmes à la carpière où il m'aida à laver mes doigts |
CLOPINER | Un petit garçon, boiteux, clopinant avec ses béquilles |
COMBE | Dans une combe, à vingt pas, j'aperçois une manufacture de bas |
COMMISSION | Mes péchés sont d'omission, rarement de commission |
CONTEMPLATIF, IVE | Le pays est intéressant pour des contemplatifs solitaires |
CONTEMPLATION | Le goût de la solitude et de la contemplation naquit dans mon coeur avec les sentiments expansifs et tendres, faits pour être son aliment |
CONTENTEMENT | Le contentement se lit dans les yeux, dans le maintien, dans l'accent, dans la démarche, et semble se communiquer à celui qui l'aperçoit |
COUPELLE | Mon coeur s'est purifié à la coupelle de l'adversité |
CROCHET | Je fis le crochet à droite en approchant de la barrière |
CUPIDITÉ | Je déracinai de mon coeur les cupidités et les convoitises qui donnent du prix à tout ce que je quittais |
DAVANTAGE | Une tuile qui tombe d'un toit peut nous blesser davantage, mais ne nous navre pas tant qu'une pierre lancée à dessein par une main malveillante |
DÉBALLER | Mon petit équipage dont j'eus le plaisir de ne rien déballer |
DÉFEUILLÉ, ÉE | La campagne, encore verte et riante, mais défeuillée en partie et déjà presque déserte, offrait partout l'image de la solitude et des approches de l'hiver |
DÉSOSSER | Il faudra les déchirer, les désosser, fouiller dans leurs entrailles palpitantes |
DÉVALER | Un sac que je dévalais à terre avec une corde |
DICTAMEN | Je me suis toujours bien trouvé de résoudre ces questions par le dictamen de ma conscience |
DOGMATIQUE | Missionnaires d'athéisme et très impérieux dogmatiques |
ÉLANCER | L'étude de la nature force notre âme à s'élancer vers l'auteur des choses |
ÉMAIL | Elles flétrissent l'émail des prés, l'éclat des fleurs |
EMPALER | J'aurais donc pour ressource des escargots, des vers, des mouches, et je passerais ma vie à me mettre hors d'haleine pour courir après des papillons, à empaler de pauvres insectes.... |
ENLACER | Je n'ai fait, en me débattant, que m'enlacer davantage |
ÉPLUCHER | En m'épluchant avec soin, je fus surpris du nombre de choses de mon invention que je me rappelais avoir dites |
ERGOTER | Que tous les philosophes viennent ergoter contre, ils perdront leur temps et leur peine |
ESTIME | L'estime de soi-même est le plus grand mobile des âmes fières ; l'amour-propre fertile en illusions se déguise et se fait prendre pour cette estime |
ÊTRE | Tout cela ne sont que des arguties et des subtilités |
EXTASE | Forcé de m'occuper malgré moi de ma triste situation, je ne pus plus retrouver que bien rarement ces chères extases qui durant cinquante ans m'avaient tenu lieu de fortune et de gloire, et, sans autre dépense que celle du temps, m'avaient rendu dans l'oisiveté le plus heureux des mortels |
FANAL | Chercher sans boussole un fanal presque inaccessible |
FAUTEUR, TRICE | Sans biens, sans emploi, sans fauteur |
FOURCHURE | La fourchure des étamines de la brunelle |
FOURRÉ | Je perce à travers un fourré de broussailles du côté d'où venait le bruit |
GRAPPIN | Dès que quelque infortuné avait jeté sur moi le grappin d'un bienfait reçu |
GRIMACIER, ÈRE | Les démonstrations grimacières qu'on me prodigue |
GROGNARD, ARDE | L'air grognard et maussade des valets |
IMPORTER | Plusieurs d'entre eux ne voulaient que faire un livre, n'importait quel, pourvu qu'il fût accueilli |
INCULPABLE | Quelque effet qui résulte de la vérité, on est toujours inculpable quand on l'a dite, parce qu'on n'y a rien mis du sien |
INDIENNE | M. Fazy avait là une fabrique d'indiennes |
IRASCIBLE | Pour trouver encore dans ma destinée du goût à quelque amusement, il faut assurément avoir un naturel bien épuré de toutes passions irascibles |
JUCHÉ, ÉE | Ils m'ont trouvé juché sur de grands arbres |
LABYRINTHE | Je m'y trouvai dans un labyrinthe d'embarras, de difficultés |
LAPIDATION | C'est dans cette île que je me réfugiai, après la lapidation de Motiers |
LEVAIN | Ne laisser germer dans mon coeur aucun levain de vengeance |
LISSÉ, ÉE | Je promenais les doigts avec plaisir sur le lissé du cylindre |
MACHINAL, ALE | Ma réponse fut l'effet machinal de mon embarras |
Dans le combat, il me donna sur la tête un coup de mail si bien appliqué, que, d'une main plus forte, il m'eût fait sauter la cervelle | |
MALVEILLANT, ANTE | Je n'avais pas un ennemi, pas un malveillant, pas un envieux |
MANCHE | S'étant fait mon garde de la manche, il se faisait une loi de ne me pas quitter d'un pas |
MARCEAU | Des promenades au milieu des marceaux, des bourdaines |
MENSONGE | Tout ce qui, contraire à la vérité, blesse la justice en quelque façon que ce soit, c'est mensonge |
MENSONGE | Ce qu'on appelle mensonges officieux sont de vrais mensonges, parce qu'en imposer à l'avantage soit d'autrui, soit de soi-même, n'est pas moins injuste, que d'en imposer à son détriment |
MENTEUR, EUSE | Mentir pour son avantage à soi-même est imposture, mentir pour l'avantage d'autrui est fraude, mentir pour nuire est calomnie, c'est la pire espèce de mensonge ; mentir sans profit ni préjudice de soi ni d'autrui n'est pas mentir : ce n'est pas mensonge, c'est fiction |
MERCANTILE | Sans que rien de vénal et de mercantile ose approcher d'une si pure source |
MIEUX | Si j'attends encore.... je ferai moins bien ce que je puis faire aujourd'hui de mon mieux possible |
MOI | Ces heures sont les seules où je sois pleinement moi |
MOUCHE | Il me paraît être une de ces mouches que l'on tient sans cesse à mes trousses |
NATURALISTE | Il est aisé, je l'avoue, d'aller ramassant des sables et des pierres, d'en remplir ses poches et son cabinet, et de se donner avec cela des airs d'un naturaliste |
NÉOLOGISME | La lecture fut précédée de grands éclats de rire sur le néologisme de cette pièce |
OCCUPER | J'ai beau savoir qu'il va s'occuper de moi, je ne saurais m'occuper de lui |
OEUVRE | Ne voulant plus d'oeuvre de travail, il m'en fallait une d'amusement, qui me plût et qui ne me donnât de peine que celle qu'aime à prendre un paresseux |
OFFICIEUX, EUSE | Ce qu'on appelle mensonges officieux sont de vrais mensonges |
ORFRAIE | Le duc, la chevêche et l'orfraie faisaient entendre leurs cris dans les fentes de la montagne ; quelques petits oiseaux rares mais familiers tempéraient l'horreur de cette solitude |
OSTENSIF, IVE | En souffrant la continuation des vaines et ostensives visites de Mme .... |
OUBLIÉ, ÉE | Il me semble que, sous les ombrages d'une forêt, je suis oublié, libre et paisible comme si je n'avais plus d'ennemis, ou que le feuillage des bois dût me garantir de leurs atteintes |
PAVANER (SE) | Tandis que je me pavanais dans cette idée |
PEUPLER | Ces lapins commençaient à peupler avant mon départ |
PICORER | Un de ses amis me voyant picorer ces grains |
PLACAGE | En allant je rêvais sur la visite de la veille, et sur l'écrit de M. D. où je pensais bien que le placage épisodique n'avait pas été mis sans dessein |
PLANER | Mon âme erre et plane dans l'univers sur les ailes de l'imagination |
PLANTE | Les plantes semblent avoir été semées avec profusion sur la terre, comme les étoiles dans le ciel, pour inviter l'homme par l'attrait du plaisir et de la curiosité à l'étude de la nature |
PLAQUÉ, ÉE | De grosses louanges de moi, si maussadement plaquées |
PLUS | Je ne reverrai plus ces beaux paysages, ces forêts, ces lacs, ces bosquets, ces rochers, ces montagnes dont l'aspect a toujours touché mon coeur |
PRATIQUE | Vint à passer un oublieur [marchand d'oublies] qui cherchait pratique |
PRIVATION | Les petites privations s'endurent sans peine, quand le coeur est mieux traité que le corps |
PROCHAIN, AINE | Tout ce qui m'est extérieur, m'est étranger désormais ; je n'ai plus en ce monde ni prochain, ni semblables, ni frères |
PROFANÉ, ÉE | La Profession de foi du vicaire savoyard, ouvrage indignement prostitué et profané dans la génération présente, mais qui peut faire un jour révolution parmi les hommes, si jamais il y renaît du bon sens et de la bonne foi |
PROFIL | J'ai caché le côté difforme en me peignant de profil |
RAMENER | J'ai perdu l'idée de ramener le public sur mon compte |
REBOURS | Je me sens là-dessus tout à rebours des autres hommes |
RÉCRÉATION | Je pris goût à cette récréation des yeux [l'étude des plantes] qui dans l'infortune repose, amuse, distrait l'esprit et suspend le sentiment des peines |
REDEVENIR | Je suis ce qu'il plaît aux hommes tant qu'ils peuvent agir sur mes sens ; mais, au premier instant de relâche, je redeviens ce que la nature a voulu |
RÈGNE | La terre offre à l'homme, dans l'harmonie des trois règnes, un spectacle plein de vie, d'intérêt et de charmes |
RELIER | Je lui demandai qui était son père ; il me le montra qui reliait des tonneaux |
REMPRUNTER | Quand de malheureuses lettres me forçaient de prendre la plume pour y répondre, j'empruntais en murmurant l'écritoire du receveur, et je me hâtais de la rendre, dans la vaine espérance de n'avoir plus besoin de la remprunter |
RENFLÉ, ÉE | Le flux et le reflux de cette eau, son bruit continu, mais renflé par intervalles, frappant sans relâche mon oreille et mes yeux |
REPRIS, ISE | Sans guide, sans livre, me voilà repris de cette folie [la botanique] |
RESSERRÉ, ÉE | Quand mes sentiments, resserrés, pour ainsi dire, autour de mon coeur par ma destinée, n'allaient point s'évaporant au dehors.... |
RÉTORQUER | [Objections] qui se rétorquaient par d'autres objections non moins fortes dans le système opposé |
RETS | Tandis que mon coeur ouvert et confiant s'épanchait avec des amis et des frères, les traîtres m'enlaçaient en silence des rets forgés au fond des enfers |
REVENIR | Les hommes auraient beau revenir à moi, ils ne me retrouveraient plus |
RÊVERIE | Quelquefois mes rêveries finissent par la méditation, mais plus souvent mes méditations finissent par la rêverie |
ROMANTIQUE | Les rives du lac de Bienne sont plus sauvages et plus romantiques que celles du lac de Genève |
ROULEMENT | Le cri des aigles, le ramage entrecoupé de quelques oiseaux, et le roulement des torrents qui tombent de la montagne |
RUMINER | Il y a compensation à tout : si mes plaisirs sont rares et courts, je les goûte aussi plus vivement, quand ils viennent, que s'ils m'étaient plus familiers ; je les rumine, pour ainsi dire, par de fréquents souvenirs |
SECRET | J'ouvre le secret qu'on a fait mettre à la porte de la rue |
SEUL, EULE | Je ne suis à moi que quand je suis seul ; hors de là, je suis le jouet de tous ceux qui m'entourent |
SEUL, EULE | Me voici donc seul sur la terre, n'ayant plus de frère, de prochain, d'ami, de société que moi-même |
SILENCE | Un silence absolu porte à la tristesse ; il offre une image de la mort ; alors le secours d'une imagination riante est nécessaire |
SOLITAIRE | Je suis devenu solitaire, ou, comme ils disent, insociable et misanthrope, parce que la plus sauvage solitude me paraît préférable à la société des méchants, qui ne se nourrit que de trahisons et de haine |
SOUFFRETEUX, EUSE | Quand ma personne fut affichée par mes écrits, je devins dès lors le bureau général d'adresse de tous les souffreteux ou soi-disant tels |
SUFFIRE | Ah ! si j'avais suffi à son coeur, comme elle suffisait au mien, quels paisibles et délicieux jours nous eussions coulés ensemble ! |
SUPPOSER | Supposant tout cela vrai, était-ce là l'occasion de le dire ? |
TARD | Tout doit à la fin rentrer dans l'ordre, et mon tour viendra tôt ou tard |
TEMPS | Peut-être par trait de temps pourrait-il s'apaiser |
TIMIDITÉ | En devenant plus malheureux, je suis devenu plus timide, et jamais je n'ai menti que par timidité |
TORTILLAGE | Quelque vieille chanson qui valait bien le tortillage moderne |
TRAIT | En tout ce qui tient aux vérités historiques, en tout ce qui a trait à la conduite des hommes.... |
VÉRITÉ | La vérité générale et abstraite est le plus précieux de tous les biens ; sans elle l'homme est aveugle ; elle est l'oeil de la raison |
VERSATILE | Un tempérament versatile qu'un vent impétueux agite, mais qui rentre dans le calme à l'instant que le vent ne souffle plus |
VOLET | Tous les hommes en crédit, triés comme sur le volet parmi ceux qui ont contre moi quelque animosité secrète, pour concourir au commun complot |
ZESTE | On dit qu'un Allemand a fait un livre sur un zeste de citron ; j'en aurais fait un sur chaque gramen des prés, sur chaque mousse des bois, sur chaque lichen qui tapisse les rochers |
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