Définition de FERVEUR

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : fèr-veur

DÉFINITIONS

1
Sentiment vif qui porte aux choses de piété, de charité.
Saint-François entre tous les autres lui parut [à Luther] un homme admirable, animé d'une merveilleuse ferveur d'esprit
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Var. III, § 50
L'ardeur de leurs oraisons vous servit souvent de motif pour renouveler la ferveur des vôtres
de Esprit FLÉCHIER dans Marie-Thér.
Il ne laissa passer aucune semaine sans rallumer sa ferveur par l'usage des sacrements
de Esprit FLÉCHIER dans Lamoignon.
Le sommeil n'est point incompatible avec la ferveur
de François de Salignac de La Mothe FÉNELON dans Dial. des morts mod. X
Il se dit au pluriel.
Mais redoublons plutôt nos ferveurs dans ce trouble Pour offrir à Dieu nos combats
de Pierre CORNEILLE dans Imit. I, 13
C'est ce qui dans leurs coeurs verse un amour si tendre, C'est ce qui les élève aux plus hautes ferveurs
de Pierre CORNEILLE dans ib. IV, 1
Se livrant aux ferveurs de la charité la plus consommée
de Louis BOURDALOUE dans Orais. fun. de Condé, III
Il consacre ce saint lieu par des ferveurs et même des excès de pénitence qui l'égalèrent aux Élie et aux Jean-Baptiste
de ID. dans Panég. de S. Fr. de Paule, 1
Je vous parle de ses erreurs aussi bien que de ses lumières ; de ses faiblesses aussi bien que de ses ferveurs
de ID. dans Panég. de St Pierre, 1
Des Églises dont les ferveurs ne le cèdent en rien à celles du christianisme naissant
de ID. dans Panég. de S. Fr. Xavier, 1
2
Il se dit de l'amour.
Entre tous ces amants dont la jeune ferveur Adore votre fille....
de Pierre CORNEILLE dans Cid, 1re scène (supprimée).
Tant ce trompeur espoir redouble ses ferveurs !
de Pierre CORNEILLE dans la Suiv. III, 5
Ce mot de ferveur est plus propre pour la dévotion que pour l'amour ; mais, supposé qu'il fût aussi bon en cet endroit qu'ardeur ou désir, jeune s'y accommoderait fort bien contre l'avis de l'observateur [Scudéry]
dans Sent. de l'Acad. sur le Cid
Ardeur d'un goût, d'une passion.
Je le trouvai dans la ferveur des hautes connaissances
de Jean-Jacques ROUSSEAU dans Confess. VII

HISTORIQUE

1
XIIe s.
L'ire ki est de vice avoglet l'oelh, mais cele ki est de fervor de droiture, lo turbet
dans Job, p. 516
2
XIVe s.
Assouagir [adoucir] la doulour et la fervour [chaleur], se ele i est [dans une plaie]
de Henri DE MONDEVILLE dans f° 90, verso.
Pour la ferveur et chaleur de leur eage il vivent ou sont enclins à vivre selon leur passions et desirers
de Nicolas ORESME dans Eth. 138
3
XVIe s.
De quel ferveur il [le chien] le tient [un os à moelle], de quelle prudence il l'entomme
de François RABELAIS dans Garg. I, prol.
La ferveur de tes estudes requeroyt que de long temps ne te revocasse
de François RABELAIS dans ib. I, 29
Et telles ferveurs [fureurs provenant de zèle] sont louées es Escritures
de Francois LANOUE, dit Lanoue Bras de Fer dans 68

ÉTYMOLOGIE

1
Provenç. et espagn. fervor ; ital. fervore ; du lat. fervorem ; comp. le mot grec traduit par chaud, l'ancien latin formus, chaud, et le sanscrit gharma, chaleur. On trouve ferveté dans une ordonnance de mai 1492.

Synonymes de FERVEUR

Termes proches de FERVEUR