Définition de BRANLER

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE - SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE -

Prononciation : bran-lé

DÉFINITIONS

1
Mouvoir d'avant en arrière, faire aller deçà et delà.
Branlant le dard dont il le voulait percer
Cette tête que je branle n'est point assoupie
Sémantique : Fig. Tant que je branle le menton, tant que je mange, c'est-à-dire tant que je vis.
Oh ! tu seras ainsi tenu pour un poltron. - Soit, pourvu que toujours je branle le menton
Branler la tête, hésiter, ne pas accéder.
Je branlais la tête à chaque somme
2
Nature : V. n. S'incliner de côté et d'autre.
.... Nos destinées, Des Alpes et des Pyrénées Les sommets auront fait branler
de François de MALHERBE dans VI, 8
Il y avait une fois une reine si vieille, si vieille que sa tête branlait comme les feuilles que le vent remue
Ma dent branle
Dents.... Qui, durant qu'il fait vent, branlent sans qu'on les touche
Faites que tout le ciel branle à votre cadence
Sémantique : Fig.
Rien n'est juste de soi ; tout branle avec le temps
de Blaise PASCAL dans Vrai bien, 4
Quelque terme où nous puissions nous attacher et nous affermir, il branle et nous quitte
de Blaise PASCAL dans dans COUSIN
Les hommes qui ne branlent presque que par des secousses
de Blaise PASCAL dans Imag. 1
Branler dans le manche, ou au manche, se dit d'un instrument qui n'est pas solidement emmanché ; et figurément, être menacé dans sa position, dans sa fortune, etc.
3
Se remuer, se mouvoir. Ne branlez pas de là.
On leur a dit qu'il ne faut pas branler, ni aller et venir
Je pense qu'elle s'attendait que je dusse lui céder ma place ; je lui devais une incivilité de l'autre jour, je la lui payai comptant, et ne branlai pas
La Bretesche avait défenses expresses de branler, quelque combat qu'il entendît
Sémantique : Fig. Ces écoliers n'osent branler devant le maître.
Il y allait de la vie à branler tant soit peu sous le commandement du général
4
Menacer de se révolter.
On viendra dire qu'une province s'est révoltée et qu'une autre branle
de Jean-Louis GUEZ de BALZAC dans Avis écrit.
Toutes les provinces qui branlent déjà, ne se déclareront-elles pas ?

HISTORIQUE

1
XIe s.
Quant l'oït Guenes, l'espée [il] en a branlie
dans Ch. de Rol. XXXVI
De son espieu la hanste [il] en a branlée
dans ib. CCXL
2
XIIe s.
Lors [il] commença son tinel [massue] à branler
dans Bat. d'Aleschans, 5119
Tant espié fort branler et paumoier
dans Ronc. p. 58
3
XIIIe s.
Roonel mot ne respondi ; Qar il ne pot, que trop l'estraint Li laz, et dant Renart l'empaint Par les piez et le fet branler
dans Ren. 24757
Tant par est la bataille fors, Lombart commencent à branler ; Car il ne porent mais souffrir
de GUILL. dans DE PALERME. Tuit li crestien en branlerent, Hist occid. des croisades, t. II, p. 312
4
XIVe s.
Quant le Breton les vit, le cheval va brochant, L'escu mist en chantel, la lance va branlant
dans Guesclin. 15828
5
XVe s.
Et se tenoient cils à cheval pour reconforter les batailles qui branleroient
Marne l'ensaint ; les haulz bois profitables Du noble parc puet l'en veoir branler
de Eustache DESCHAMPS dans Le bois de Vincennes.
Et branloient toutes nos enseignes comme gens quasi desconfitz
de Philippe de COMMINES dans II, 2
6
XVIe s.
Louis Sforce, sous qui avoit si longtemps branslé toute l'Italie, on l'a veu mourir prisonnier à Loches !
de Michel de MONTAIGNE dans I, 66
Nostre ame ne branle qu'à credit, serve et captive soubs l'auctorité d'aultruy
de Michel de MONTAIGNE dans I, 161
La profession des pyrrhoniens est de bransler, doubter et enquerir
de Michel de MONTAIGNE dans II, 230
Le soleil bransle, sans sejour, sa course ordinaire
de Michel de MONTAIGNE dans II, 261
Le ciel et les estoiles ont branslé 3000 ans ; tout le monde l'avoit ainsi creu
de Michel de MONTAIGNE dans II, 329
Tout ce qui branle ne tumbe pas
de Michel de MONTAIGNE dans IV, 86
Je ne veulx pas que vous le poussiez, ny le bransliez ; mais seulement ne le soubstenez plus
de Michel de MONTAIGNE dans IV, 353
Ayant quelque temps branlé [dansé] à la lourdesque
de Jacques YVER dans p. 573
L'armée n'estoit point encore tournée en fuitte à val de roupte, mais bransloit desjà et estoit en grand desarroy
de Jacques AMYOT dans Pélop. 60
Les eschelles branloient et plioient sous le faix
de Jacques AMYOT dans Aratus, 9
Le peuple, voyant Le gouverneur armé à l'Etape et au Martroy, branloit pour la pluspart à se jetter de son costé : mais....
Il jugeoit à leur mouvement, s'ils branloient ou marchoient resolus
de Théodore Agrippa D'AUBIGNÉ dans III, 285
Les dents branlent par la relaxation des gencives
de Ambroise PARÉ dans XV, 27

ÉTYMOLOGIE

1
Bourguig. brannai ; forme dérivée de brandir (comme brandiller), par l'intermédiaire d'un brandeler, contracté en branler. On trouve en effet brandeler :
Targes, banieres, penonceaux, Selonc ce que les nés [vaisseaux] brandelent, En mil parties i fretelent
de G. GUIART dans t. II, p. 359
Tute la terre brande, pensez del espleitier
de J. FANTOSME dans Chron. 958

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

1
XVIe s. Ajoutez :
Tous chalans sont tenus de bransler [suspendre la marche], arriver, venir à la chambre de ladite recepte
de MANTELLIER dans Glossaire, Paris, 1869, p. 14

Synonymes de BRANLER

Termes proches de BRANLER

Phonétiquement proche de BRANLER