Définition de PRHENSION

DÉFINITIONS - SYNONYME -

Prononciation : an-flé, flée

DÉFINITIONS

1
Qui est devenu plus volumineux qu'il n'était. Il a le corps tout enflé. Son pied est enflé d'une entorse.
J'ai la tête plus grosse que le poing, et si n'est-elle pas enflée
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans Bourg. gent. III, 5
Être enflé, être hydropique.
Sémantique : Par extension.
Une puissance qui est d'accident, qui ne peut pas durer, qui n'est pas naturelle, et qui est plutôt enflée qu'agrandie
de Charles-Louis de Secondat MONTESQUIEU dans Rom. 16
Nature : Substantivement. Un gros homme.
C'est ce gros enflé de conseiller
de Pierre Augustin Caron de BEAUMARCHAIS dans Mar. de Fig. III, 16
Dans les parades et dans un langage très trivial. Hé l'enflé ! en appelant un gros homme dont on ne sait pas le nom.
2
Qui a été grossi par insufflation. Un ballon enflé.
Être enflé comme un ballon, être très enflé ; et fig. avoir un orgueil excessif.
3
À qui la confiance, le courage, la présomption ont crû.
Et ces grands coeurs enflés du bruit de leurs combats
de Pierre CORNEILLE dans Nic. II, 1
Enflé de sa victoire et des ressentiments Qu'une perte pareille imprime aux vrais amants
de Pierre CORNEILLE dans Pomp. II, 4
Cet orgueilleux esprit enflé de ses succès
de Pierre CORNEILLE dans Nic. II, 4
Et quand je puis venir, enflé d'une nouvelle, Donner à son repos une atteinte mortelle, C'est lors que plus il m'aime
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans D. Garcie, II, 1
Il le voyait enflé d'orgueil par sa qualité de....
de Blaise PASCAL dans Prov. 11
Ce vainqueur, enflé de ses titres, tombera lui-même à son tour entre les mains de la mort
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Duch. d'Orl.
Enflés d'une si belle origine, ils se croyaient saints par nature et non par grâce
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Hist. II, 5
Cependant, à les voir enflés de tant d'audace, Se promettre en leur nom les faveurs du Parnasse....
de Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX dans Disc. au roi.
Mais croyez-vous qu'un prince enflé de tant d'audace....
de Jean RACINE dans Alex. I, 2
Il est enflé de sa victoire
de François de Salignac de La Mothe FÉNELON dans Tél. XII
4
Grossi. Un compte enflé. Un son enflé.
Sémantique : Par extension.
On se persuade.... que nos faibles efforts enflés de nos titres et de nos dignités ont le même poids dans la balance du souverain juge que les justices les plus abondantes
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Panég. St Louis.
5
Qui a de l'emphase.
Le défaut du style enflé, c'est de vouloir aller au delà du grand
de Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX dans Longin, Sublime, chap. 2
Il [Claudien] a trop de saillies de jeunesse, et est trop enflé
de Charles ROLLIN dans Hist. anc. liv. XXV, ch. I, art. 2, § 3
Quand le style des lois est enflé, on ne les regarde que comme un ouvrage d'ostentation
de Charles-Louis de Secondat MONTESQUIEU dans Espr. XXIX, 16
Nature : Substantivement.
Je hais également le bouffon et l'enflé
de Blaise PASCAL dans dans COUSIN

SYNONYME

1
1° ENFLÉ, GONFLÉ. Enfler c'est in-flare ; gonfler, c'est con-flare ; ces deux mots ont donc le même radical, flare, souffler, avec un préfixe différent. Au propre, la nuance n'est pas saisissable ; on enfle ou on gonfle un ballon ; le pied foulé enfla ou se gonfla. Au figuré, on dit enflé d'orgueil ou gonflé d'orgueil, sans différence notable. Mais, quand on dit enflé par ce succès, ou gonflé par ce succès, une différence devient visible : enflé par ce succès, signifie que le courage, la confiance ont crû ; gonflé par ce succès signifie que ce qui a crû, c'est l'orgueil, la vanité.
2
2° ENFLÉ, BOURSOUFLÉ, en parlant du style. Le style enflé est celui qui, comme dit Longin, va au delà du grand ; le style boursouflé enchérit encore sur l'enflure, et manque d'une certaine dignité que le style enflé ne perd pas.

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