Définition de OBSTINÉ, ÉE

DÉFINITIONS - SYNONYME -

Prononciation : ob-sti-né, née

DÉFINITIONS

1
Attaché avec ténacité à quelque idée, opinion, sentiment, etc.
Oui, seigneur, dans son mal Rome est trop obstinée
de Pierre CORNEILLE dans Cinna, II, 1
Ce sexe en sa vengeance est le plus obstiné
de Jean de ROTROU dans Bélis. I, 2
Et je tremble toujours qu'un obstiné coupable Lui-même contre moi ne soit inexorable
de Thomas CORNEILLE dans Cte d'Essex, III, 4
Mais le moyen de sauver des gens [les Juifs] si obstinés à se perdre ?
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Hist. II, 8
Des ligueurs obstinés confonds les vains projets
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Henr. X
Nature : Substantivement. Un obstiné, une obstinée.
Et la mort d'Adrian, l'un de ces obstinés
de Jean de ROTROU dans St Genest, I, 7
On le vit persuader des obstinés, adoucir des barbares
de Esprit FLÉCHIER dans Panég. I, 309
2
Il se dit aussi des choses.
Ton Dieu sait ta faiblesse, et n'exige de toi Que la sincérité d'une solide foi, Qu'une vie obstinée à la haine du crime
de Pierre CORNEILLE dans Imit. IV, 8
La sévérité des pharisiens était une sévérité présomptueuse et obstinée dans ses jugements
de Louis BOURDALOUE dans 3e dim. après la Pentecôte, Dominic. t. II, p. 342
Depuis plus d'une année, J'éludais tous les jours sa poursuite obstinée [une invitation à dîner]
de Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX dans Sat. III
Avec quels yeux cruels sa rigueur obstinée Vous laissait à ses pieds peu s'en faut prosternée !
de Jean RACINE dans Phèdre, III, 1
Rien n'excuse à présent votre coeur obstiné
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Orphel. V. 4
Il se dit d'un mal qu'on ne peut faire cesser. Goutte obstinée.
C'est un rhume obstiné, sans doute
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans Tart. IV, 5

SYNONYME

1
OBSTINÉ, OPINIÂTRE. Obstiné est, étymologiquement, celui qui se fixe, s'attache avec ténacité. Opiniâtre vient d'opinion, avec la finale péjorative âtre. Ces deux mots, à moins de quelque modificatif, marquent un excès. Mais, comme obstiné est en même temps le participe du verbe obstiner, il marque plus particulièrement un acte, tandis que opiniâtre marque plutôt un état habituel : obstiné dans cette résolution ; opiniâtre dans ses résolutions.

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