Définition de LEURRE

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : leu-r'

DÉFINITIONS

1
Morceau de cuir rouge, en forme d'oiseau, qui sert pour rappeler l'oiseau de proie lorsqu'il ne revient pas droit sur le poing.
Son maître le rappelle et crie et se tourmente, Lui présente le leurre et le poing, mais en vain
de Jean de LA FONTAINE dans Fabl. XII, 12
Quoique l'alouette s'élève beaucoup, le hobereau vole encore plus qu'elle, et on peut le dresser au leurre comme le faucon et les autres oiseaux du plus haut vol
de Georges Louis Leclerc, comte de BUFFON dans Ois. t. II, p. 44
Oiseaux de leurre, ceux qu'on rappelle au leurre ; tels sont le faucon, le gentil-pèlerin, le gerfaut-lanier, le sacre, l'aigle et l'émerillon, par opposition aux oiseaux de poing, qui ne se dressent pas au leurre.
Acharner le leurre, le garnir de chair ; le décharner, ôter le morceau de chair.
Espèce de chasse à l'oiseau dans laquelle on emploie l'appât nommé leurre.
2
Sémantique : Fig. Chose artificieusement présentée pour attirer et tromper.
L'exemple est un dangereux leurre
de Jean de LA FONTAINE dans Fabl. II, 16
Quand, ébloui de ce leurre, il aurait une fois consenti à ce qui vous touche, il importerait peu ensuite qu'il se désabusât
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans l'Avare, IV, 1
L'étalage de l'espérance est le leurre de tous les pipeurs d'argent
de Georges Louis Leclerc, comte de BUFFON dans Ess. arith. mor.
L'incertitude de l'avenir m'a toujours fait regarder les projets de longue exécution comme des leurres de dupe
de Jean-Jacques ROUSSEAU dans Conf. IV
Il réduisait les conventions les plus sacrées des nations entre elles aux leurres d'une perfidie politique
de Guillaume Thomas, abbé RAYNAL dans Hist. phil. X, 14
3
Sémantique : Terme de pêche. Appât factice attaché à l'hameçon.

HISTORIQUE

1
XIIIe s.
Retiennent encore la pescherie de la riviere à loerre et à tous engins, tant comme l'abbe [l'abbé] sera en ville
de Victor Henri-Joseph Brahain, dit DU CANGE dans lorra.
Et fist [Jupiter] tornoiement es nues D'ostoirs, de faucons et de grues, Et les fist au loirre venir
dans la Rose, 20351
2
XVe s.
Je perdrai mon faucon dont je aurai grand ennui ; ni n'ai loirre ni ordonnance de quoi je le puisse reclamer
de Jean FROISSART dans II, II, 164
3
XVIe s.
Ceux qui, pour le seul regard du profit, se remuent comme un oiseau fait au branlement du leurre
de Francois LANOUE, dit Lanoue Bras de Fer dans 182
Et quand il n'y auroit que quatre ou cinq cens volontaires, qui de leur mouvement particulier allassent tous les ans es guerres, comme les oiseaux de leurre font à l'essor, cela seroit peu de chose
de Francois LANOUE, dit Lanoue Bras de Fer dans 187
Nous les en aimons mieulx [les femmes pour leur sagesse] ; il n'est point de pareil leurre que la sagesse non rude et renfrongnée
de Michel de MONTAIGNE dans III, 336

ÉTYMOLOGIE

1
Génev. une leurre ; wall. lure ; provenç. loire ; ital. logoro ; angl. lure ; de l'anc. moyen allem. luoder, leurre.

Synonymes de LEURRE

Termes proches de LEURRE