Définition de LEURRER

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : leu-ré

DÉFINITIONS

1
Sémantique : Terme de fauconnerie. Dresser un oiseau au leurre.
2
Sémantique : Fig. Suggérer quelque objet d'espérance pour tromper.
Tu m'allègues le sort : prétends-tu, par ta foi, Me leurrer de l'appât d'un profane langage ?
Deux siens voisins se laissèrent leurrer à l'entretien libre et gai de la dame
de Jean de LA FONTAINE dans Rem.
Sur les cent mille écus dont on m'a cru leurrer, Dites, combien la nièce a-t-elle à retirer ?
de Thomas CORNEILLE dans Comtesse d'Orgueil, V, 7
Et d'une cause en l'air il le faut bien leurrer
Quoi ! par un feint amour vous m'auriez donc leurrée !
de Philippe Néricault DESTOUCHES dans Irrésolu, III, 4
L'espérance anime le sage, et leurre le présomptueux et l'indolent
de VAUVENARGUES. dans Maximes, XI
Bonaparte ne nous baillait pas le lièvre par l'oreille, jamais ne nous leurra de la liberté de la presse, ni d'aucune liberté
de Paul Louis COURIER dans Réponse aux anonymes.
3
Se leurrer, Nature : v. réfl. Être leurré. Ces oiseaux-là ne se leurrent pas facilement.
Sémantique : Fig. Se leurrer d'un vain espoir.
Se leurrer de, avec un verbe à l'infinitif, se flatter de.
Son feu [du génie de Corneille] ne peut agir quand il faut qu'il s'explique Sur les fantasques airs d'un rêveur de musique... Il ne se leurre point d'animer de beaux chants, Et veut, pour se produire, avoir la clef des champs
de Pierre CORNEILLE dans Excuses à Ariste.

HISTORIQUE

1
XIVe s.
L'aprentis demande comme on doit loirrer ung faulcon nouvel affaittié
dans Modus, f° LXXXI
2
XVe s.
Si se mirent ces deux faucons en chasse et le comte après, ainsi que pour les loirrer, en disant : hoie ! hoie !
Amours loirre Les cueurs comme faucon en loirre
de Alain CHARTIER dans Poésies, p. 636
3
XVIe s.
Ce que le garçon, qui estoit si bien leurré, qu'on pouvoit dire : à tel maistre tel valet, executa fort bien
de Jacques YVER dans 643
Ainsi qu'on voit au mouvement du bras du fauconnier quand il lourre et duit ses oiseaux
de Ambroise PARÉ dans I, 8
J'appris Virgile, puis Plaute, leurré tousjours par la doulceur du subject
de Michel de MONTAIGNE dans I, 197
On les leurre et acharne par touts moyens
de Michel de MONTAIGNE dans III, 334
Il y est leurré [phrase proverbiale pour dire : il s'y connaît]

ÉTYMOLOGIE

1
Leurre ; wall. lurer ; provenç. loirar ; anc. catal. loyrar.

Synonymes de LEURRER

Termes proches de LEURRER