Définition de DMOLITION

DÉFINITIONS - SYNONYME - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE - SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE -

Prononciation : blâ-mé

DÉFINITIONS

1
Juger et prononcer que quelqu'un est digne de blâme. La première chose dont il fut blâmé. On le blâma d'avoir ainsi parlé. Blâmer la légèreté de quelqu'un, ou quelqu'un de sa légèreté.
On me blâme de ce que.... Je ne vois pas pourquoi l'on me blâme d'obscurité
de René DESCARTES dans Rép. 3
Ne blâmez pas Perrault de condamner Homère
de Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX dans Épigr. 21
Ne savez-vous pas bien que je brûle pour elle, Et que me la blâmer, c'est me faire mourir ?
de François de MALHERBE dans V, 23
Je les blâme tous deux d'avoir tiré l'épée, Bien que le ciel ait pris le parti de César, Et que Caton soit mort dans celui de Pompée
de MAYNARD dans Sonnet sur Pompée et César.
Ne blâmez donc pas de fausseté ceux....
de Blaise PASCAL dans Moyens, 1
Je ne puis te blâmer d'avoir fui l'infamie
S'il les [ses voeux] pousse trop loin, moi-même je l'en blâme
J'ai beau vous blâmer, Lui-même il vous défend, vous excuse sans cesse
Et le roi, plus piqué contre vous que contre elle, Blâmera vos frayeurs et nos légèretés D'avoir osé douter de la foi des traités
Je ne puis exciter ni blâmer son courage
Nature : Absolument.
Le sénat, dont l'approbation tenait lieu de récompense, savait louer et blâmer quand il fallait
2
Sémantique : Terme de jurisprudence. Réprimander quelqu'un par autorité judiciaire.
3
Se blâmer, Nature : v. réfl. Je me blâme d'avoir été si peu prévoyant.

SYNONYME

1
BLÂMER, CENSURER, RÉPRIMANDER. Il faut d'abord mettre à part réprimander, qui indique le blâme infligé par le supérieur à l'inférieur, par le maître à son élève : un précepteur réprimande son élève inattentif ; un ministre réprimande un employé. Entre blâmer et censurer, la nuance est que blâmer est plus étendu et signifie aussi bien le blâme secret que le blâme public ; tandis que censurer implique toujours une certaine solennité dans la forme, comme était l'acte du censeur à Rome : vous le blâmez, j'en suis sûr ; mais irez-vous jusqu'à le censurer ?

HISTORIQUE

1
XIe s.
Et altre qui blasmed ait esté
dans Lois de Guill. 16
Que mi parent pur mei seient blasmet
dans Ch. de Rol. LXXXII
2
XIIe s.
Par eux es blasmez
dans Ronc. p. 14
Se il s'enfuit, n'en doit estre blamez
dans ib. p. 69
Se j'en travail [souffre], je n'en sai qui blasmer
dans Couci, II
La peine de mon service Me veuillez guerredonner, Ou trop feriez à blasmer
dans ib, p. 119
Que [car] mon langage ont blasmé li François Et mes chançons, oïant les Champenois
de QUESNES dans Romancero, p. 83
Car tost [nous] en seriens blasmé et vil tenu
dans Sax. XXVIII
Li evesque se sunt encuntre lui drecié ; De la cruiz l'unt blasmé qu'il porte, e chastié
dans Th. le mart. 38
En grant humilité devez à curt aler, Que nuls ne vus en puisse reprendre ne blasmer ; De pes [paix] en purra l'un vers le rei mielz parler
dans ib. 36
3
XIIIe s.
Einsi leur failli li vesques d'Ostun et li quens Guis de Forais, et Pierres Bromons et maint autres assés, qui moult en furent blasmé
Mout [elle] se blasme en son cuer et forment se demente
dans Berte, CXI
Morans, ce dist li rois, n'en faites à blasmer [vous n'êtes pas à blâmer]
dans ib. CXXXIX
Et un pou après monsieur Jehan de Waleri revint, qui blasma le roy et son conseil de ce que il estoient en demeure
4
XIVe s.
Ou se il se cource [courrouce] sans raison ou autrement que par raison, il est à blasmer
5
XVe s.
Quoi qu'on lui blamast ni desconseillast, le gentil chevalier ne s'en voulut oncques delaier

ÉTYMOLOGIE

1
Provenç. et anc. espagn. blasmar ; ital. biasimare ; de blasphemare, qui prit le sens particulier de blâmer (voy. BLASPHÉMER). Blasphemare, terme ecclésiastique, ayant passé dans le langage vulgaire, y prit un sens général.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

1
Blâmer une chose, une personne à quelqu'un, la blâmer devant lui.
Ne savez-vous pas que je brûle pour elle, Et que me la blâmer c'est me faire mourir ?
de François de MALHERBE dans Lexique, éd. L. Lalanne.
Il [M. de Barcos] me blâma fort ceux qui parlent ou font des conférences [des cinq propositions de Jansénius]
de Mme DE LIANCOURT dans dans STE-BEUVE, Port-Royal, t. II, p. 218, 3e édit.
2
Corneille a donné deux régimes directs à blâmer. Tout ce qu'on le blâmait (mais c'étaient tours d'école), C'est qu'il faisait mal sûr de croire sa parole, Ment. IV, 1. Cela n'est pas correct.

Synonymes de BLÂMER

Termes proches de BLÂMER

Phonétiquement proche de BLÂMER