Définition de LUEUR

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : lu-eur

DÉFINITIONS

1
Lumière qui n'a pas un plein éclat.
Figure-toi Pyrrhus, les yeux étincelants, Entrant à la lueur de nos palais brûlants
de Jean RACINE dans Andr. III, 8
Il poursuit à la lueur du feu les troupes qui s'enfuient
de François de Salignac de La Mothe FÉNELON dans Tél. XVI
La lueur douce et pure de la lune embellissait son visage
de Anne Staël-Holstein, dite Mme DE STAËL dans Corinne, XIII, 4
[Feux follets] Vous qui trompez par des lueurs perfides Le voyageur charmé dont l'erreur vous poursuit
de Casimir DELAVIGNE dans Paria, I, 5
Soudain à leurs regards une lueur rampante En bleuâtres sillons sur la hauteur serpente
de Victor HUGO dans Ball. VIII
Sémantique : Fig.
Le reste de lueur qu'il [mon esprit] a paru jeter, S'éteint sous tant de coups qu'on vient de me porter
de LEMERCIER dans Charles VI, V, 4
2
Légère apparence.
Je prie Dieu que les lueurs d'espérance pour une de vos filles [un mariage] puissent réussir
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans 13 oct. 1675
Il entrevoit les premières lueurs de sa grandeur future [de Jésus-Christ]
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Pet. car. Tentat.
Pendant ce temps-là, il eut des lueurs de fortune, dont il ne fut point ébloui
de D'OLIVET dans Hist. Acad. t. II, p. 396, dans POUGENS
À de fausses lueurs vous laissez-vous séduire ?
de CRÉBILLON dans Catilina, V, 2
Copernic avait eu quelque faible lueur de cette idée [gravitation]
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Newt. III, 3
Je vois des singes, des éléphants, des nègres qui semblent tous avoir quelque lueur de raison imparfaite
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Traité métaph. ch. 1
Le règne seul de Charlemagne eut une lueur de politesse qui fut probablement le fruit du voyage de Rome ou plutôt de son génie
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Moeurs, 17
Ton feu n'est que lueur, ta beauté n'est que fard
de André CHÉNIER dans Iambes, le jeu de paume.

HISTORIQUE

1
XIIe s.
Il ne voit plus ne luor ne clarté
dans Roncisv. 91
2
XIIIe s.
[La sainte Vierge] Solaux qui le monde enlumine, Lune sanz lueur transitoire
de RUTEBEUF dans II, 12
Si cume li soleil le jur Tolt [enlève] as esteiles lur luur
de MARIE dans Purgat. 1877
Et se dormirent sanz fauser, Tant que li biaus jors parut cler, Qui lor a rendue luor
dans Ren. 22633
3
XIVe s.
Une hache portoit qui getoit grant luour
dans Baud. de Seb. IX, 41
4
XVIe s.
D'entre eulx plusieurs aveugles du coup du gresil et lueur de la neige
de Michel de MONTAIGNE dans I, 262

ÉTYMOLOGIE

1
Berry, lieur (monosyllabe) ; provenç. lugor ; de lucere, luire, par un substantif abstrait formé du radical du verbe. Lucere tient au sanscrit ruc, briller.

Synonymes de LUEUR

Termes proches de LUEUR