Définition de COQUET, ETTE

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : ko-kè, kè-t'

DÉFINITIONS

1
Qui a de la coquetterie ; qui cherche à plaire. Des manières coquettes. Humeur coquette.
Les femmes sont fort coquettes avant le mariage et beaucoup plus après
de Antoine HAMILTON dans Gramm. 6
Personne ne dansait mieux, et personne n'était si coquet
de Antoine HAMILTON dans ib.
C'était [Fénelon] un esprit coquet qui cherchait à être goûté et voulait plaire
de Louis de Rouvroy, duc de SAINT-SIMON dans 31, 107
En gens coquets il [l'amour] change les Catons ; Par lui les loups deviennent des moutons
de Jean de LA FONTAINE dans Courtis.
Un moineau fort coquet Et le plus amoureux de toute la province Faisait aussi sa part des délices du prince
de Jean de LA FONTAINE dans Fabl. X, 12
Une femme coquette ne se rend pas sur la passion de plaire.... Elle regarde le temps et les années comme quelque chose seulement qui ride et qui enlaidit les autres femmes ; oublie du moins que l'âge est écrit sur le visage
de Jean de LA BRUYÈRE dans III
Une femme qui n'a qu'un galant croit n'être point coquette ; celle qui a plusieurs galants croit n'être que coquette
de Jean de LA BRUYÈRE dans ib.
Le magistrat coquet ou galant est pire dans les conséquences que le dissolu ; celui-ci cache son commerce et ses liaisons, et l'on ne sait souvent par où aller jusqu'à lui
de Jean de LA BRUYÈRE dans XIV
Un homme coquet est quelque chose de pire qu'un homme galant ; l'homme coquet et la femme galante vont assez de pair
de Jean de LA BRUYÈRE dans III
Moi ! j'irais épouser une femme coquette !
de Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX dans Sat. X
Ne vous y fiez pas ; je lui trouve l'air bien coquet ; elle a, ma foi, les yeux fripons
de Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX dans Héros de romans.
Parlons à coeur ouvert et confessons la dette ; Je suis un peu coquet, tu n'es pas mal coquette
de Jean-François REGNARD dans le Distrait, IV, 3
.... On dit que les femmes coquettes Pour faire réussir leurs pratiques secrètes, Des nouveaux débarqués s'informent avec soin
de Jean-François REGNARD dans Ménechmes, II, 4
La femme est coquette par état
de Jean-Jacques ROUSSEAU dans Ém. V
C'est le tissu des intrigues secrètes, L'emploi savant des parures coquettes
de BERNARD dans Art d'aimer, I
Sémantique : Par extension.
Lorsque la coquette espérance Nous pousse le coude en passant, Puis à tire-d'aile s'élance Et se retourne en souriant
de Alfred DE MUSSET dans Poésies nouv. Chanson.
Que me veux-tu, chère fleurette, Aimable et charmant souvenir ? Demi-morte et demi-coquette, Jusqu'à moi qui te fait venir ?
de Alfred DE MUSSET dans À une fleur.
2
Nature : Substantivement.
.... Quand un coquet fieffé, D'amour, de bonne sorte, une fois s'est coiffé, Cela tient comme glu....
de Noël LEBRETON, sieur de HAUTEROCHE dans Crisp. mus. V, 5
Son rival autour de la poule S'en revint faire le coquet
de Jean de LA FONTAINE dans Fables, VII, 13
On nous voit tous pour l'ordinaire, Piller le survenant, nous jeter sur sa peau ; La coquette et l'auteur sont de ce caractère
de Jean de LA FONTAINE dans Fab. I, 15
Oui, voilà comme il faut que les femmes soient faites, Et non comme j'en sais, de ces franches coquettes Qui s'en laissent conter....
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans Éc. des maris, II, 12
Le mot de galante aussi n'est pas assez ; celui de coquette achevée me semble propre à ce que nous voulons
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans Pourc. II, 4
Que la peste étouffe les coquets, la coquetterie et tous ceux qui l'ont inventée !
de BARON dans l'Homme à bonnes fortunes, II, 13
L'autre se façonne en coquette, Qui sans cesse écoute ou caquette, Et n'a jamais assez d'amants
de PERRAULT dans Griselidis.
La coquette tendit ses lacs tous les matins ; Et, mettant la céruse et le plâtre en usage, Composa de sa main les fleurs de son visage
de Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX dans Épît. IX
Lise entend dire d'une autre coquette qu'elle se moque de se piquer de jeunesse
de Jean de LA BRUYÈRE dans III
C'est providence de l'amour Que coquette trouve un volage
de LA MOTTE dans Fab. II, 7
Une coquette est un tyran qui veut tout asservir, pour le seul plaisir d'avoir des esclaves
de Jean-François MARMONTEL dans Contes mor. Heureusement.
Sémantique : Terme de théâtre. La grande coquette, la comédienne qui joue les grands rôles de femme dans la comédie de caractère. C'est la grande coquette qui fait Elmire dans Tartuffe, Philaminte dans les Femmes savantes, Célimène dans le Misanthrope. On dit aussi jouer les coquettes.

HISTORIQUE

1
XIIIe s.
Com maintes femmes par le mont [monde], Qui coraiges remuants ont, Et tout aussi les vont tornant, Comme li cokès [petit coq] torne au vent
dans Bl. et Jehan, 224
2
XVe s.
Coquette immonde et mal famée Et de tout bon point degarnie
dans Vieille moralité, dans le Dict. de DOCHEZ
3
XVIe s.
Une coquette
de Antoine OUDIN dans Dict.

ÉTYMOLOGIE

1
Diminutif de coq ; coquet, dans le sens de galant, ayant été dit d'après une métaphore empruntée aux allures du coq.