Définition de COLRIQUEMENT

DÉFINITIONS - SYNONYME - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE - SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE -

Prononciation : an-ké-rir

DÉFINITIONS

1
Faire des recherches sur. Enquérez-vous de cela.
Allons nous enquérir du cours de son destin
de François L'Hermite, sieur du Soliers, dit TRISTAN L'HERMITE dans Mariane, v, 1
Orcambe mille fois s'en est enquis sous main
de Jean de MAIRET dans Soliman, I, 1
J'aurais besoin d'un homme qui s'enquît soigneusement de ses moeurs et m'en rendît un compte fidèle
de Alain René LESAGE dans Gil Blas, IV, 2
Sémantique : Terme de blason. Armes à enquérir, voy. ENQUERRE.
2
Chercher à connaître, étudier. S'enquérir des principes des choses.
Il [Tarquin] s'enquit, par la science qu'il avait dans les augures, si elles voudraient céder leur place à Jupiter
de Charles-Louis de Secondat MONTESQUIEU dans Rom. X
Afin de passer aux mystères chrétiens, commençons par nous enquérir de la nature des choses mystérieuses
de François René CHATEAUBRIAND dans Gén. I, I, 1

SYNONYME

1
S'ENQUÉRIR, S'INFORMER. S'enquérir, c'est faire une enquête ; s'informer, c'est prendre une information. De la sorte enquérir est de mise toutes les fois qu'il s'agit de quelque chose de plus qu'une simple information. Un père qui va marier sa fille s'enquiert des moeurs de son futur gendre ; il ne se contente pas de s'en informer.

HISTORIQUE

1
XIe s.
Enquis [il] a mout la lei de salveté [de salut, le christianisme]
dans Ch. de Rol. IX
2
XIIe s.
Dunc cumandad li reis Jorams que uns muntast en un curre et encuntre lui alast, e, si tust fust bien, enqueist et demandast
dans Rois, p. 376
3
XIIIe s.
Et li enenvoia ses messages por enquerre se il li aideroit et il feroit son commandement
de Geoffroi de VILLEHARDOUIN dans CXV
Et [que] cil quatre enquiercent toutes les verités, et, quant il les aront encuises, si en doinsent à chascun son droit
dans Berte, XXX
[Que] soit mais de moi à [par] lui nule nouvele enquise
de H. DE VALENC. dans XVII
Ce puet l'en bien des clers enquerre Qui Boece de confort [Boece sur la Consolation] lisent, Et les sentences qui là gisent
dans la Rose, 5052
Ains se doit-on bien garder D'enquerre par jalousie Ce qu'on n'i vodroit trover
de AUBOINS DE SEZANNE dans Romancero, p. 126
4
XIVe s.
Il est bon d'enquerir quelle chose est le souverain bien ou la fin de toutes oeuvres humaines
de Nicolas ORESME dans Eth. 1111
5
XVe s.
Nul homme ne presta jamais tant l'oreille aux gens, ne ne s'enquist de tant de choses comme il [Louis XI] faisoit
de Philippe de COMMINES dans I, 10
6
XVIe s.
Cela est enquerir sur les secrets dont la pleine revelation est differée au dernier jour
de Jean CALVIN dans Inst. 704
Cyrus s'estant enquis que c'estoit à dire
de Michel de MONTAIGNE dans I, 650
Je m'enquis à luy combien de fois il....
de Michel de MONTAIGNE dans I, 185
Pourtant la fault-il estudier et enquerir [la douleur]
de Michel de MONTAIGNE dans I, 304
Socrates ramenoit tousjours l'enquerant à rendre compte des conditions de sa vie presente et passée
de Michel de MONTAIGNE dans II, 239
J'en suis fort peu enquis [de conseils], mais j'en suis encores moins creu
de Michel de MONTAIGNE dans III, 270
Tu enquiers et escoutes avant que de condamner
de Jacques AMYOT dans Rom. 9
Les devins enquis sur la signification de ce presage respondirent
de Jacques AMYOT dans Timol. 11

ÉTYMOLOGIE

1
Provenç. enquerer, enquerir, enquerre ; espagn. inquirir ; ital. inquerire, inchierere, inchiedere ; du latin inquirere, de in, en, et quaerere (voy. QUERIR).

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

1
S'enquérir à quelqu'un, demander à quelqu'un.
Je m'en suis enquis à M. l'avocat
de Jean RACINE dans Lexique, éd. P. Mesnard.